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[RP] L'appel du vide: une enquête

Arielle_de_siorac


La fin de l'après-midi flamboyait sur les formes élégantes de l'Hostel de Gilraen lorsque la comtesse de Hoorn y posa son regard.

Au cours des longues années d'absence de la maîtresse des lieux, rien n'avait changé céans. L'orgueilleuse demeure, toute en flèches et nobles dentelles, n'avait pas pris une ride depuis que le célèbre Jeanjacob, sa nouvelle épouse Arielle et les enfants de cette dernière avaient quitté les lieux pour tenter le destin sous d'autres cieux.

On ne pouvait en dire autant de la dame qui descendait à présent de son carrosse avec l'aide de sa canne et de ses laquais. Droite et digne comme le commandait sa nature intime plus que ses titres, la vieille femme n'en était pas moins rendue à l'hiver de sa vie, comme en témoignait la neige gagnant du terrain dans sa chevelure. Tout en elle respirait une haute noblesse naturelle et simple, des mains délicates où brillaient seulement deux joyaux jusqu'aux pattes d'oie s'élargissant en étoiles rieuses aux coins de ses yeux.

Détachant ses prunelles des murs où était né son bonheur conjugal, elle se retourna vers un second carrosse, arrivé juste après le sien, et d'où descendait à présent une fille rougeaude retenant avec peine l'énergie pétulante d'une enfant d'environ deux ans.


Aglaé, entrez sans tarder, ne m'attendez pas, murmura Arielle alors que ses faibles paroles étaient emportées par le vent. La jeune femme ne l'avait guère entendue mais, les laquais sachant que la comtesse ne pouvait parler normalement, ils s'empressèrent de transmettre le message.

Tandis que ses gens s'activaient à décharger les véhicules de lourdes malles, la vieille femme ressortit de sa poche la missive qui l'avait lancée sur la route de la Venise du Nord. Sur le vélin, une écriture en pattes de mouches rappelait à Arielle à quel point son flamand était rouillé.




Elle n'avait pas tout compris, excepté l'essentiel: Laurens, son fils héritier, avait disparu depuis plusieurs mois. Personne ne savait où il était, mais tout le monde s'entendait sur l'étrangeté de son comportement avant qu'il ne s'éclipse. Après avoir perdu son aîné Mathieu en de mystérieuses circonstances, Arielle n'était pas prête à accepter un second drame.

Pas Laurens, pas lui. Il était forcément quelque part. Vivant. Il fallait qu'il soit vivant.

Il fallait qu'elle le trouve.

Marchant d'un pas décidé malgré sa canne, la vieille comtesse s'engouffra dans sa demeure sans s'émouvoir des souvenirs qui surgissaient de chaque pierre, chaque odeur. Le temps n'était guère aux attendrissements, mais à l'action.


Goedendag Mevrouw Van Gilraen, sussura un homme dans la fleur de l'âge, paré comme un bourgeois. Ik ben uw Butler, Gijsbert. Welkom bij uzelf.

Comprenant qu'elle avait affaire au même majordome qui lui avait écrit la lettre à propos de son fils, Arielle le salua tout en l'étudiant.

Le bonjour à vous, Gijsbert, chuchota-t-elle. Vous devrez me parler en français car j'ai oublié l'essentiel du flamand que j'ai appris autrefois.

Une pause, puis elle ajouta: D'ailleurs, préparez-vous à accueillir toute une livrée francophone. Mon amie Beeky me rejoindra sous peu avec sa mesnie. Je veux qu'elle soit reçue avec tous les égards.
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Beeky
La Flandre.
Bruges et ses carillons noyés dans la brume.
Ses maisons de briques roses se reflétant dans l’eau tranquille des canaux…

Qui aurait pu songer un jour que la « Grande » de Champagne y séjournerait ? Mesme le gueux le plus avide de faire fortune, sans mouiller sa chemise, n’aurait point misé un denier sur la chose et pourtant, la vicomtesse d’Attigny estait Flamande, Brugeoise plus exactement et aussi surprenant que cela puisse paraistre, fort heureuse de l’estre.

Les fidèles la cognoissaient comme la d’Apperault, veuve noire et austère, ayant enfilé le costume de l’Inquisition lorsqu’elle se retrouva seule pour élever ses enfançons. Adoncques, lorsqu’on lui servit du « Goeden Dag Mevrouw van Apperault ! », Beeky sut que la rumeur l’avait précédée. Nonobstant, sa présence intriguait et nul ne semblait cognoistre la raison de sa venue en la Venise du Nord. S’il avait lu avec attention l’annonce du Roy d’armes, un comte devait bien se douter de ses intentions, mais à dire le vray, Beeky estait surtout venue pour retrouver son amie de toujours, la comtesse Arielle.

Les deux femmes avaient œuvré durant moult années en ambassade, elles avaient sympathisé et ne s’estaient plus perdues de vue. Les ans avaient passés à une allure vertigineuse mais oncques une once de leur affection ne s’estait étiolée. Jours de liesse, heures de détresse, elles se réjouissaient chacune du bonheur de l’autre ou se réconfortaient à chaque épreuve que le sort leur envoyait.

Lorsqu'à Reims sonna l’heure des retrouvailles, Beeky fut comme saisie de stupeur. La comtesse s’aidait d’une canne, ses cheveux avaient pris cette teinte cendrée et sa voix était à peine audible. L’hostesse avait vacillé légèrement mais elle afficha un sourire éclatant pour masquer son désarroi. Toutefois, poinct elle ne put retenir la brume qui voilait son regard, noyé par l’émotion. Arielle était restée très belle mais elle semblait à l’automne de sa vie. Prise de conscience subite, panique irrationnelle et irraisonnée, la vicomtesse se jura qu’elle ne quitterait plus son amie.

A ce jour, promesse estait tenue, elle estait là et pour long temps… Enfin, ça… c’estait avant que l’archevêque de Malines ne disparaisse, que l’un des derniers diacres ne se fasse congédier, que l’archidiacre lui mande de s’occuper d’une délicate affaire et que l’archidiocèse de Reims ressemble à un grand cimetière où se croisaient encore quelques fantosmes errants.

Pour l'heure, Beeky ne pouvait séjourner à Bruges car il lui fallait se rendre prestement à Dunkerque. Soict, mais où donc poser lourds coffres et meubles massifs ? Où caser le personnel ? Où entreposer tout ce qu’il convenait d’avoir pour tenir son rang ? Point le temps de chercher logis décent, nul loisir de dénicher demeure élègante et confortable, il fallait œuvrer encore et toujours…

Adoncques, Attigny fit prévenir la comtesse qu’elle ferait escale en sa demeure et le long convoi sillonnait les routes de Flandre pour se rendre en la capitale.

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Présence en pointillés pour cause de vacances.
Arielle_de_siorac
Le feu crépitait dans l'âtre, réchauffant trop peu le salon lentement gagné par l'humidité d'un automne précoce. Dehors, les Flandres frissonnaient sous une pluie fine et grise.

La matinée s'étirait, paresseuse. Sous l'oeil absent d'Aglaé, l'enfant chantait quelque ritournelle imaginaire en jouant avec sa poupée de chiffons. Un peu plus loin, Arielle fronçait les sourcils en consultant les notes éparpillées sur son bureau.

Elle avait du mal à se concentrer avec le babil de la petite. Cependant, elle y était trop attachée pour la renvoyer à ses appartements. Elle savait que dès que la visite arriverait, elle devrait cacher la nourrice et sa protégée. Elle s'en languissait à l'avance.

Que de soucis pour une petite fille de deux ans!

Mais pour l'heure, Jeanjacob occupait les pensées de la comtesse. Dans la pénible quête qu'elle s'apprêtait à lancer, elle souhaitait avoir l'appui de son cher époux. Or, lui non plus n'avait plus donné de nouvelles depuis belle heurette... La dernière fois, il lui avait écrit de Hoorn, lui parlant de bière et de vieux frères d'armes. Assurément, dans son habituelle étourderie, il n'avait depuis pas vu passer le temps entre deux beuveries.

Munie d'une plume et d'un vélin, Arielle rédigea une lettre à son attention.


Citation:
Mijn honnepon, mon tendre ami,

je suis très inquiète. Laurens a disparu il y a déjà longtemps et je crains qu'un malheur ne lui soit arrivé. Me voilà à Bruges, en notre demeure de la Place Saint-Ange, déterminée à le retrouver coûte que coûte.

Je t'en prie, viens me rejoindre afin que nous recherchions notre fils ensemble. J'ai besoin de toi, de ton calme, de ta force. J'ai besoin de toi.

Je t'aime.

Ton Arielle


Le pli scellé, elle appela son coursier pour lui remettre.

Portez cette missive à mon époux en notre comté de Hoorn, en Hollande. Et ne traînez pas, c'est une urgence!

Hoorn... Elle avait du mal à même songer à ce nom odieux. La Hollande, qui pour Arielle n'était désormais plus que La Misérable, avait prétendu réparer une erreur historique en leur retirant Nijmegen la belle. Désormais, ils étaient comte et comtesse de Hoorn, un trou perdu dans les brumes du nord, une terre désolée dont personne n'avait jamais voulu. Faire un tel outrage au premier comte de Hollande! La Dénéré n'était pas près de pardonner. Jamais elle ne remettrait les pieds en ce pays, elle se l'était juré.

Une angoisse sourde fit lever la comtesse. Elle avait besoin de bouger un peu afin de tromper ses peurs. Le visage de Laurens semblait la fuir, comme pour lui reprocher de n'avoir pas su le protéger. Mais où le chercher? Jeanjacob le saurait, lui!

Elle traîna machinalement sa canne jusqu'à la fenêtre, d'où elle avait une vue en plongée sur la place déserte. On ne pouvait disparaître sans laisser de traces. Quelqu'un, quelque part, l'avait forcément vu depuis qu'il avait quitté la demeure familiale. Peut-être qu'il avait parlé de ses projets à un ami. Mais avait-il seulement des amis en Flandres? Arielle ne savait rien de sa vie ici.

Vagabondes, les prunelles de la Dénéré s'accrochèrent à une facade orgueilleuse, de l'autre côté de la place. Un frisson lui secoua l'échine. C'était là l'Hostel d'Harlegnan, là où le Cerf avait dépecé Sébastien. Les souvenirs de cette époque étaient flous. Seules restaient des impressions fugaces: les mains expertes sur elle, sa colère, les cris, la pluie, les yeux morts de son premier époux. Un scandale. Heureusement, personne n'en avait rien su, pas même sa fille Rose, qui à l'époque était trop jeune pour comprendre. Quelle abomination...

Arielle tourna résolument le dos à cette fenêtre sur ses vieux malheurs. Devant elle, la petite Laetitia agitait son bras masqué par un gant rembourré.

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Beeky
Aveuglé par la pluie, cheveux collés sur le front, gouttelettes qui dégoulinent le long de son visage, le cocher, se tenait roide sur son siège. Les mains crispées sur les rênes, Thibert tentait gaillardement d’éviter les ornières creuses du chemin afin de ne point verser la voiture en le fossé. Nonobstant, le carrosse filait bon train vers la capitale flamande, emportant ses passagers vers une nouvelle contrée. Derrière elles, les roues laissaient la trace de deux sillons profonds mais la terre ainsi meurtrie se vengeait en maculant de boue les armes d’Attigny, peintes sur les portières.

A l’intérieur du coche, la famille rudement ballotée par les cahots n’en semblait pas moins paisible et le silence régnait en maitre à bord. Astrid, le nez à la fenêtre, contemplait le plat pays défiler sous ses yeux. Penché sur ses papiers, Erwin, parcourait les copies de ses étudiants en théologie alors que Beeky somnolait sur son épaule, bercée par le tangage du carrosse. En face se tenaient la brave Jacquotte et la petiote Marie-Adélaïde qui suçait son pouce en les bras de la gouvernante.

La route avait été longue mais il ne restait plus que quelques lieues séparant les Maledent de Feytiat de la demeure de la comtesse Arielle. C’est alors que le bonnet de batiste brodé, ceignant le visage poupin du nourrisson, se mit à dodeliner. Deux grands yeux bleus fixèrent leur mère et un petit bout de nez commença à se froncer. Si tost, l’enfançon se mit à brailler, réclamant à force cris sa pitence et la Jacquotte ulcérée esquissa un sourire qui ne fut que rictus grimaçant. Beeky réveillée par les pleurs du nourrisson tendit les bras pour prendre son enfant et d’un geste bien rosdé jà, dégagea un sein nourricier de son corset. Deux mains potelées s’y agrippèrent solidement et une petite bouche avide s’abreuva goulument du lait maternel.

A la fin de la tétée, les fers des chevaux résonnaient sur les pavés de la place Saint Ange et le carrosse s’arresta par-devant l’hostel de Gilraen. Gijsbert s’avança, alors que les deux laquais, portant livrée noire et or, descendirent prestement de l’arrière de la voiture. Chacun de leur costé, ils ouvrirent icelles, déployèrent le marche-pied rudimentaire et s’inclinèrent en une profonde révérence. Le vicomte descendit de prime, suivi de son épouse qui s’adressa alors au majordome.


Le bon jour mon brave Gijsbert ! Comme il est plaisant de vous revoir. Menez-moy prestement auprès de la comtesse, voulez-vous, il me tarde, ô combien, de la serrer en mes bras !

Ah… il vous faudra aussy veiller à l’arrivée d’un convoi de trois chariots, lesquels seront icelieu avant l’heure de midy sonnant.


Petit coup d’œil en arrière, Erwin discutait avec sa fille et la gouvernante tergiversait avec Marie dans ses bras. Et Beeky de reprendre :

Jacquotte, ma bonne, n’allez point faire attrappez la mort à la prunelle de nos yeux, suivez-nous ! Mon espoux le vicomte, nous rejoindra céans.

Les deux femmes et l’enfant suivirent donc le majordome jusqu’au salon de la comtesse.
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Présence en pointillés pour cause de vacances.
Arielle_de_siorac
Le remue-ménage sur la place avertit la comtesse de l'arrivée de ses invités bien avant qu'on ne vienne le lui annoncer. Rassise à son bureau où elle tentait de lier les différentes notes qu'elle avait prises sur l'enquête à mener, elle se contenta de lever la tête pour s'adresser à la nourrice.

Aglaé, ils sont là, chuchota Arielle. Fermez bien à clef la porte de votre chambrette. Qu'on ne vous voie ni ne vous entende!

Oui, ma Dame. La jeune femme se leva, emmenant dans ses bras la fillette aux boucles brunes. Maudite prison, maudite Gnia... grommela-t-elle tout bas alors qu'elle disparaissait au bout du couloir.

Arielle rangeait ses notes avec minutie lorsqu'un valet à la tête carotte osa se présenter devant elle. Un tantinet nerveux, il balbutia:


Gra... Gravin, uw gast... gasten zijn aangeke... aangekomen.*

Elle ne comprit pas un traître mot, à part ce "gravin" qui la désignait depuis ses dernières noces. Cela n'était guère nécessaire: elle savait ce qu'elle avait à faire.

De son pas lent rythmé par le bruit de sa canne sur le parquet ciré, elle rejoignit le salon où elle avait prévu accueillir ses amis. Ils étaient déjà là, assurément fourbus par le voyage. Arielle fut fidèle à ses habitudes et alla saluer les arrivants sans façons.


Ma chère Beeky, c'est toujours une telle joie de te voir! Embrassades familières, le protocole n'ayant pas sa place entre ces vieilles amies. L'enfantement te va à merveille: tu as le visage rayonnant d'un ange.

Penchée sur une poupée vivante accrochée aux bras de sa gouvernante, Arielle ajouta: D'ailleurs, le voici cet ange, un véritable Amour. Bonjour ma damoiselle, vous devez être la déjà fameuse Marie-Adélaïde!

La comtesse échangea un sourire attendri avec Beeky. Elle s'efforçait de ne pas penser à l'autre enfant cachée derrière sa porte, là-haut.

Considérez-vous céans comme chez vous. Erwin t'accompagne-t-il? J'ai fait mander mon époux, qui se trouve en ce moment en notre comté hollandais. Il devrait arriver d'ici une semaine, tout au plus.

La lumière dans les prunelles noisette s'estompa.

Entre temps, nous avons du pain sur la planche.


* Comtesse, vos invités sont arrivés.
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Beeky
Toc, toc, toc. Le bruit sec de la canne heurtant le plancher précéda, comme toujours, l’arrivée de la comtesse. La porte du salon s’ouvrit et Arielle fit son entrée, majestueuse comme à son habitude, le poids des ans ne parvenant point à altérer le port altier de la dame.

Les deux femmes tombèrent dans les bras l’une de l’autre, étreinte que Beeky réservait exclusivement à sa complice de si long temps. Qui plus est, la de Gilraen estait une des rares personnes qui pouvait la tutoyer… Puis vinrent les échanges chaleureux sur la mignonnerie de la belle enfant aux boucles blondes. La fillotte ouvrait de grands yeux pour ne rien perdre de tout ce qui l’entourait mais elle restait prudemment lovée en les bras de la vieille Jacquotte. Elle eut mesme un geste de recul lorsque la comtesse aux cheveux de cendre se pencha sur elle. Il est vrai qu’elle estait ravissante, la petite Marie-Adélaïde*, avec ses joues roses et son minois de chérubin.

Flattée en son orgueil de mère, Beeky se tenait en léger retrait afin d’observer la scène, lorsqu’une ombre s’en vint soudain voiler son regard. La vicomtesse ne s’expliquait point ce fond de mélancolie qui pouvait se lire en les yeux de son amie lorsqu’icelle évoquait ce qui touchait à la maternité. Certes, l’impression estait fugace et ne reposait sur rien de tangible, cela estait juste une sensation diffuse, aussi brève qu’un éclair. Rares sont les grandes dames à ne poinct avoir leur pesant de lourds secrets, aussy oncques Beeky n’avait évoqué ce malaise avec son amie et il en estait probablement mieux ainsy…

Lorsqu’Arielle s’adressa de nouveau à elle, Attigny sortit de ses pensées et sursauta comme surprise en faute. Son teint se rosit légèrement et elle répondit prestement..


Erwin… ? Ah oui… Assurément, Erwin est avec moi. Il a tenu à m’accompagner jusques en Flandre mais il s’en repart sitost pour liquider ses fermages en Champagne et ensuite il s’installera en Limousin.

Astrid et Amaurie l’accompagneront jusque là-bas puis ils poursuivront leur route jusqu’en Guyenne où ma filleule a quelques biens à réaliser. Ils emmèneront Marie car je vaye estre fort occupée ces jours prochains entre le service de l’Eglise et… nostre enqueste.


La mine de Beeky se fict soudain grave et le ton de sa voix infiniment doux et chaleureux. L’émotion la tenaillant, elle baissa les yeux, n’osant affronter le regard d’Arielle. La lettre qu’icelle luy avait adressée en Guyenne, lui annonçait que la comtesse rentrait en Flandre pour chercher son fils. Nonobstant, le courrier datait de quelques semaines, aussi Attigny tenta timidement de l’interroger.

Adoncques, tu n’as toujours poinct de nouvelles de ton grand fils… ?

Beeky posa sa main sur le bras de son amie et y exerça une légère pression, tout en la gratifiant d’un timide sourire. Que pouvait-elle bien faire de plus que de lui témoigner affection et soutien ? Qu’y a-t-il de pire que de ne poinct avoir de nouvelles d’un enfant lorsque l‘on a jà perdu la chair de sa chair en de mystérieuses circonstances ? La douleur est toujours immense lorsque la Faucheuse frappe son enfant mais lorsque le deuil ne peut se faire, par faute de ne cognoistre la vérité, là est encore pire supplice

N’ayes crainte, Arielle, je t’accompagneroy pour retrouver Laurens. Il ne peut avoir disparu sans laisser de traces.

Ayes confiance en le Très-Haut, nous le retrouverons, j’en suy convaincue.


Paroles de miel pour enrober son angoisse, le Procureur de la Saincte Inquisition savait bien qu'en ce bas monde, c'est " Aide-toi, le ciel t'aidera ". Pour l’heure, Beeky estait fatiguée par le voyage, elle ne demandait rien d’autre que de se laisser choir en une couche confortable et dormir, dormir, dormir…

* cliquez pour voir le portrait de l'enfant
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Présence en pointillés pour cause de vacances.
Arielle_de_siorac
[Plus tard, en après-midi]

Bien. Je commence par qui?

Regards fixés au parquet, intérêt subit pour une fissure invisible au plafond, lèvres mordillées. Devant Arielle s'alignaient douze soubrettes, un régisseur, un queux, un grillardin, trois apprentis, deux pâtissières, un tourier, deux boulangères, un saucier, un huissier, six laquais, huit valets, cinq chambrières, et un maître d'hostel aux paupières agitées de tics nerveux. Une véritable armée. D'ailleurs, à cette heure, le grand salon fleurait comme une caserne. Et encore, les multiples gardes, joquetiers et autres palefreniers n'avaient guère été conviés à cet examen.

Heureusement pour leurs narines, les distingués invités de la comtesse étaient alors retirés en leurs appartements pour une sieste fort bienvenue.

L'attention de la comtesse butinait d'un visage à l'autre, détaillant ici une discrète balafre, là un nez disgracieux, et là encore des yeux d'une teinte remarquable. Puisqu'elle remettait les pieds en cette demeure pour la première fois depuis de longues années, elle ne connaissait pas le tiers de ses domestiques, pour la plupart embauchés plus récemment.


D'abord, Gijsbert, décida Arielle, en toute logique. Que pouvez-vous m'apprendre sur mon fils?

Le maître d'hostel eut un sourire un peu forcé avant de répondre dans un accent rocailleux.

Mevrouw, le jeune Heer Van Gilraen était un homme excentr...

Il est, Gijsbert, corrigea la comtesse avec un regard meurtrier. Il est.

Erh... Oui oui, il est un homme excentrique, comme je vous l'ai vite expliqué dans ma missive. Il était... Il est très énergique parfois, et même un peu... Regard gêné. ... à la limite euphorique ou... heu... enfin, frénétique. Et puis parfois, il est... heu... droevig... triste, oui, étrangement triste.

Triste, pourquoi donc?

Haussement d'épaules. Arielle se rabattit sur le régisseur.

Che ne pas savoir, Gravin, répondit ce dernier.

Interrogés du regard, les domestiques marmonnèrent tour à tour. "Zeer geheim", "hij sprak erg enig", "uren opgesloten in de klein salon", "hield niet van mijn sausen", "hij was vreemd", "ik vond het aardig"...
*

Moi, je... intervint une chambrière spontanément avant de rougir quand tous les regards convergèrent sur elle. Heu... Excusez mon audace, Votre Grâce, je pense que votre fils se sentait en fait très seul à Bruges sans sa famille. Enfin... c'est hum... c'est mon impression...

La comtesse considéra un moment cette jeune Française égarée parmi sa mesnie flamande. L'oiselle était jolie. Peut-être icelle avait-elle eu l'occasion d'observer de très, très près les états d'âmes de l'héritier.

Ton nom, ma fille?

Marthe.

Dis-moi, Marthe, as-tu la moindre idée où est allé mon fils?

Je crains que non, ma Dame.

Arielle eut une petite moue contrariée. Comment Laurens pouvait-il se sentir seul au milieu de tant de gens? Pourquoi donc cette tristesse, si on assumait qu'elle avait vraiment existé?

Gijsbert, savez-vous si Laurens s'est fait des amis en ce pays?

Mevrouw, vous pensez bien que je n'ai jamais épié mon jeune meester, sourit encore le maître d'hostel. Cependant, je me souviens qu'une jeune personne est venue quelquefois lui rendre visite. Je ne sais pas qui c'est...

Ik weet. Le valet rouquin du matin avait parlé. Het is Brugs zeer aardig. Zijn naam is Joie, gravin.**

Quelques personnes hochèrent la tête. Ils savaient de qui il s'agissait. La dame était connue.

La jeune mevrouw est une certaine Brugeoise prénommée Joie, semble-t-il, traduit Gijsbert.

Arielle laissa échapper un léger soupir. Enfin! Peut-être aurait-elle une piste à suivre, peut-être cette damoiselle Joie saurait-elle quelque chose.


Invitez-la céans, murmura la comtesse. Je souhaite m'entretenir avec elle.



* "Très secret", "il parlait tout seul", "des heures enfermé dans le petit salon", "n'aimait pas mes sauces", "il était bizarre", "je le trouvais gentil"...
**Je sais. C'est une Brugeoise très gentille. Son nom est Joie, comtesse.
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Joie
En revenant de l'université Une dame l'interpelle dans la rue, son visage lui parle, elle l'a déjà vu, mais ne se souvient pas ou...

Bonjour demoiselle Joie, vous devez me suivre... Dame Arielle de Gilraen de Dénéré ma maîtresse veut vous parler au sujet de son fils Laurens de Gilraen qui a disparu.

Joie se souvient ou elle l’a vu… Elle l’a vu à l’hôtel de Laurens… Son cœur se met à battre très fort en entendant le nom de Laurens, elle pose sa main délicatement sur son épaule…

Je vous suis... Bien que j’aurais préféré me changer avant, mais ne faisons pas attendre votre maîtresse…

Joie suis la dame jusqu’à l’hôtel, elle appréhende ce que la mère de Laurens va lui annoncer cela fait tellement longtemps qu’elle n’a plus revu Laurens…

En rentrant dans le grand hall de l’hôtel des souvenirs resurgissent au grand galop, elle suit la servante jusqu’au salon ou se trouve la mère de Laurens…

Cela fait très longtemps que Joie n'a pas vu Arielle, elle est très belle malgré son âge avancé, elle se souvient d’elle la dernière fois ou elle l’avait vu… c’était à un bal à Bruges ou Arielle avait animée la soirée en faisant une grande farandole… Beau souvenir, fini maintenant les bals en Flandres, plus d’amusement…

Joie est un peu ému et surtout très gêné en se retrouvant face à Arielle, c’est une grande Dame qui se trouve en face d’elle…


Bonjour Dame Arielle de Gilraen de Dénéré… Ravi de vous voirJoie l’a salut comme l’on doit saluer une grande Dame…
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http://www.lesroyaumes.com/FichePersonnage.php?login=joie
Arielle_de_siorac
Les rangs de l'armée domestique avaient été dissous. Arielle avait quitté la grande salle en ordonnant qu'on ouvre ses fenêtres - un peu d'aération était nécessaire - pour regagner l'autre salon, plus petit, où elle se sentait bien mieux.

Sise devant le foyer sous le regard bienveillant de quelques portraits de saints et d'ancêtres gilraennais, Arielle colligeait à nouveau ses notes à propos de Laurens et de ses mystères. Serait-il possible que la mélancolie de ces terres boréales aient eu un effet insoupçonné sur l'âme de l'héritier? Que cachait donc cette tristesse présumée? L'éloignement de sa famille avait-il vraiment été si difficile à vivre?

Malgré son scepticisme, la comtesse sentait déjà poindre le chatouillement familier de la culpabilité.

La vicomtesse d'Attigny et sa suite demeuraient invisibles, retirées dans une aile de l'hostel pour un peu de repos et de tétées. Peut-être aussi Beeky avait-elle quelque ouvrage en cours pour l'archevêché; on disait que Malines était en mauvaise posture. Connaissant la ferveur de son amie, Arielle serait étonnée qu'icelle laisse faire.

La lumière du jour commençait à décliner lorsqu'on annonça à la comtesse l'arrivée de Joie. Un coup d'oeil sur le salon; tout était en ordre, prêt à recevoir une visiteuse inconnue. On introduisit la dame et Arielle s'efforça de dissimuler sa surprise. Non seulement connaissait-elle de vue cette Brugeoise, mais aussi icelle était-elle bien plus âgée qu'Arielle ne l'avait imaginée.


Le bonjour à vous, ma Dam... moiselle, chuchota la Dénéré en se demandant ce qui avait pu rapprocher un si jeune homme et une femme dans la force de l'âge. Bienvenue chez moi. Je vous remercie d'avoir si gentiment accepté de venir me rencontrer.

Arielle étudiait discrètement les cheveux blonds, le regard émeraude et les traits épanouis de la visiteuse.

Je vous en prie, asseyez-vous. Aimeriez-vous quelque chose à boire?

Sans attendre une réponse, la comtesse fit signe de servir du vin et des fruits.

Nous sommes-nous déjà rencontrées? Il me semble que votre visage m'est quelque peu familier. Avez-vous toujours habité en Flandres?

Edit pour corriger une horrible faute d'orthographe, brrrr...
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Joie
Ne me remerciez pas Dame Arielle, cela me fait plaisir de vous revoir.

Tout en s'asseyant Joie lui répond qu'elle veut bien boire...
Nous nous sommes déjà rencontré à Bruges il y a très longtemps, en ce temps-là vous aviez votre fils Mathieu très jeune, nous avions passé une très agréable soirée à un bal grâce à votre dynamisme et votre joie de vivre... Je n'oublierais jamais l'immense farandole que vous aviez lancée.

Joie sourit en repensant à au bal... Très bon souvenir... Elles se voyaient de temps en temps en taverne en cette époque, surtout le soir...

Si je ne me trompe pas, vous êtes ensuite parti dans le Bearn... Je suis née dans le Berry à Sancerre, je suis restée quelque temps dans ma ville natale et je ne sais pas pourquoi j'ai eu envie de venir vivre dans le nord.

Joie à horreur de parler de sa vie, mais Arielle semblait aimer que je lui parle de mon passer, je continue d'une voix très douce et posé...

J''ai fait beaucoup d'aller retour Berry-Flandres avant de m'installer définitivement à Bruges... J'avais du mal à me décider, finalement la belle Venise du nord m'a envoûtée avec ses beaux canaux et surtout la bonne blanche de Bruges que je bois trop sans modération "Lui sourit"

Mais je ne suis pas venue parler de ma vie Dame Arielle, j'ai entendu dire que votre fils Laurens avait disparu, je croyais qu'il était avec vous, je suis très étonnée... Depuis quand vous n'avez pas eu de ses nouvelles ?


Le salon où elles se trouvent lui rappelle de très bons souvenirs, c'est là ou elle était avec Laurens quand il l'avait invité à l'hôtel...

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Arielle_de_siorac
Un lent sourire vint étirer les lèvres d'Arielle.

Oui, ce bal... cette farandole... Je m'en souviens aussi. Nous avions bien ri!

Ô Aristote, à l'époque, Arielle et Jeanjacob étaient à peine fiancés! L'héritier ne devait naître ensuite qu'en Béarn, après les espousailles et le voyage. Mais quel âge pouvait donc avoir cette dame?

Joie avait parlé de Mathieu. L'aîné dégénéré, autrefois si adorable... à présent disparu. Comme Laurens.

Non. Non, pas comme Laurens.


En effet, nous avons par la suite quitté nos terres pour aller construire le Béarn nouvellement civilisé. Ce ne fut pas une décision heureuse.

Arielle n'avait pas l'intention de parler du mélodrame béarnais.

Ainsi, vous êtes Berrichonne? De là vous vient ce fond d'accent qui diffère légèrement de vos compatriotes flamands...

Bien, les présentations étaient faites. La visiteuse en vint à la raison de sa venue tandis que les traits de la comtesse se raidissaient imperceptiblement, faute de pouvoir se décomposer à leur guise.

Vous croyiez que Laurens était avec moi? Ainsi, vous ignorez où il se trouve...

Un soupir.

Voilà au moins huit ou neuf mois que je n'ai pas eu de ses nouvelles. Il n'a jamais été très constant dans l'envoi de missives, aussi n'ai-je commencé à vraiment m'inquiéter qu'au cours de l'été dernier. Et à présent, je ne puis qu'admettre que... Un noeud s'était formé dans sa gorge. Arriverait-elle à le dire? ... que... que mon fils est en fait un étranger pour moi. Je ne sais presque rien de sa vie en Flandres.

Une pause, le temps de laisser la culpabilité l'envelopper tout à fait comme une vieille couverture de laine qui piquerait la peau. Son sourire était sec et lucide.

Pouvez-vous me parler de lui? Comment l'avez-vous connu? Vous a-t-il dit quoi que ce soit qui puisse vous donner un indice...
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Joie
Aux questions d’Arielle Joie se met à penser au très bon moment passé en compagnie de son fils… Elle revient à la réalité et essaye de parler de son fils le plus simplement possible…

J’ai rencontré votre fils à la taverne, j’ai été de suite envoûté par sa beauté innée, mais surtout par sa douceur de ses paroles tendre… Je manquais d’amour et de tendresse en ce temps-là, cela faisait un bon moment que mon compagnon n’était pas venu me voir à Bruges.

Je ne comprends pas pourquoi mon cœur c'est mis à battre très très fort chaque fois que je voyais votre fils, pourtant j'aime mon compagnon... Des fois notre cœur nous joue de mauvais tours...
"Lui sourit"

Joie lui parle des longues soirées passées en tête-à-tête avec son fils à la taverne, elle lui dit qu'elle avait été à deux doigts de quitter son compagnon pour lui... Elle lui parle de la fille du Baron Slamjack qui venait les voir en taverne de temps en temps qui avait l'air elle aussi envoûté par le charme de Laurens...

Les voyant tous les deux attiré l'un à l'autre je m'étais un ptit peu écarté en les laissant en tête-à-tête, Malycia et Laurens faisaient un très beau couple... Et j'avais retrouvé toute ma raison quand mon compagnon était venu me rejoindre à Bruges... Soudain une idée noire lui vint en pensant à Malycia et à Laurens...
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Arielle_de_siorac
Arielle naviguait de surprise en surprise.

Voilà que la dame avouait avoir eu des sentiments pour un homme qui, selon les calculs de la comtesse, aurait presque pu être son fils. Laurens, un mignon? Perplexe, Arielle valsait entre l'embarras et la fierté maternelle de savoir son garçon si charmant.

À tout moins, ceci semblait réfuter la thèse de cette chambrière voulant que l'héritier ait tant souffert de solitude...

Rougissante, la comtesse observait pudiquement le feu danser dans l'âtre en écoutant Joie lui narrer ses nostalgies. Elle repensait au visage fin, aux grands yeux doux, à l'air sérieux de son héritier. Elle l'imaginait fort bien en bourreau des coeurs, en fait.

Puis un nom fit sursauter Arielle. Slamjack.


N'est-ce pas là ce "Baron noir" à la célèbre arrogance? N'est-il pas... bien peu... aimable?

Bien d'autres qualificatifs avaient traversé l'esprit de la comtesse. Elle préféra se montrer prudente.

Cet homme a donc une fille?

La pauvre, songea-t-elle. Arielle n'avait que rarement croisé le chemin du Baron noir mais elle n'avait guère oublié l'impression fâcheuse qu'il lui avait donnée.

Pouvez-vous me dire où habite cette Malycia? Peut-être sait-elle quelque chose qui pourrait m'aider à retrouver Laurens.
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Joie
Malycia habite à Tournai ou habite son père je crois, je ne vais pas à Tournai... Je ne sais pas pourquoi, cette ville ne m'attire pas.

Les flammes dans l'âtre éclairent à peine le salon...

Dame Arielle... Et si...
Joie n'arrive pas à sortir les mots de sa bouche... Elle s'approche très près d'Arielle et lui chuchote à l'oreille de peur que quelqu'un entende ce qu'elle va lui dire...

Il ne faudrait pas que le père de Malycia l'ait tué... Je ne sais pas si vous le connaissez… J’ai entendu dire qu’Il n'aime pas quand un homme s'approche de sa fille et Laurens avait été à Tournai avec Malycia… Peut être qu'il les avait surpris...


Joie recule en regardant Arielle dans les yeux en se disant qu'elle n'aurait jamais du dire ça... Dame Arielle faite comme si je n'avais rien dit, oubliez ce que je viens de vous dire... Si le baron venait à savoir que je vous ai dit ça il me tuerait...

Le regard de Joie est suppliant, elle espère de tout cœur qu'elle ne va pas prendre au sérieux ce qu'elle vient de lui dire... Si elle avait pu se frapper elle se serait donnée des gifles... Mais qu'est-ce qui lui était passé par la tête de dire des âneries pareilles, Duncan a raison, elle est vraiment stupide ...
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Beeky
Guidée jusqu’au petit salon par le brave Gijsbert, Attigny fit son apparition, le teint frais et la mine reposée. Sur le pas de la porte, elle marqua un temps d’arrest, voyant Arielle en pleine converse avec une dame dont elle n’apercevait que le dos. Oncques la vicomtesse ne l’avait croisée, de cela elle en jurerait. Adoncques, Beeky détailla la vesture de Joie, la supposa de modeste condition, aussy fut-elle moins embarrassée pour aborder son hostesse et la visiteuse.

De toutes les façons, poinct elle ne pouvait s’en retourner sans paraistre inconvenante aussy s’avança-t-elle d’un pas lent et mesuré et seul le frottement de sa houppelande, sur le parquet ciré, trahissait sa progression timide. Ce faisant, elle put surprendre des bribes de phrases dont elle ne comprit point le sens.

    - « Maly..a ………. habite ……père ….ournai... ……..cette ville ne m'attire pas. »

Alors qu’elle s’approchait, la visiteuse se mit à chuchoter, puis elle reprit.
    - « Dame Arielle faite comme si je n'avais rien dit, oubliez ce que je viens de vous dire... Si le baron venait à savoir que je vous ai dit ça il me tuerait... »

Attigny estait plantée derrière Joie, la mine grave, les yeux grands ouverts par la surprise et elle fixait la comtesse quy luy faisait face, comme saisie de stupeur. Palsambleu ! Qu’est-ce encore doncques que cette histoire… se dit-elle. La Flandre serait-elle un comté où l’on assassine sans vergogne ?

L'effet de surprise passé, la dame recouvra une attitude parfaitement digne, afficha le masque de la sérénité absolue et toussouta afin que l'on remaqua sa présence.
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Présence en pointillés pour cause de vacances.
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