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[RP] La roue tourne

Démétrius, incarné par Joran.


Le chevalier Démétrius faisait une pause pour laisser boire sa monture. Un mois de chevauchée usant les chevaux sous les lieues qu’il parcourait. Depuis qu’il avait traverse la frontière du royaume de France il trouvait les chevaux lents et lourds, pas comme ceux de chez eux.

A ses cotés, galopait « Poussière de Lune », celui-ci était le but de sa mission. Maistre Isaac d’Ascazan avait été clair il devait arriver avant la fin du mois d’aout de l’année de grâce 1458. Malgré les embuches et les essais des brigands pour le dérober, il était sauf et le précieux présent était plus beau resplendissant que jamais. En chevauchant, il regardait le poulain, les antérieurs puissants suivaient sans mal l’allure modérée mais constante du percheron que Démétrius avait échangé au dernier relais.

Au soir du 22 Aout, il arriva enfin aux portes de Saint Bertrand de Comminges. Il mit les chevaux au pas et se renseigna pour trouver les gens qu’il cherchait.

Bonjour Messire, je cherche Joran et Anabel d’Ascazan vous les connaissez ?

B’jour, je connais un Joran et une Anabel oui mais ce nom ne me dit rien… Vous dites comment ?

Non mais ne vous inquiétez pas ou puis-je les trouver ?

Allez au moulin en sortant par la porte Nord de la ville on ne peut pas le manquer seul a l’écart, la Demoiselle Anabel vit là-bas.

Démétrius remercia l’homme et il talonna sa monture le guidant vers la direction indiquée

Il arriva devant la porte du moulin et sautant a terre, retira la poussière et défit la cape de voyage pour être plus présentable. Fourbu mais heureux d’arriver au terme de sa mission, il frappa et attendit d’être reçu.
Anabel
La nuit fut longue et douloureuse.
Une nuit chaude et orageuse.
Cette nuit où Kachi dut faire preuve d'une grande maitrise pour tirer l'enfant.
Quelle nuit ! emplie de d'angoisse, de peurs, de plaintes et de souffrances

Et, à la première lueur du jour, son cri
le cri de la vie, une vie de plus.

Il était là sur son sein, et rien d'autre n'existait plus. Un fils, son fils ...


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Anabel
Anabel s'etait relevée bien vite, trop vite peut-etre mais elle était ainsi, incapable de rester couchée à ne rien faire.
Elle s'activait dans son moulin à tout nettoyer et ranger, Joran et Kachina veillaient sur son enfant quand elle-même ne pouvait le faire, trop heureux de leurs nouveaux roles.

Soudain elle entendit frapper et ouvrit la porte sur un homme démesurément grand.
Elle leva le nez rencontrant son regard, fatigué mais souriant.
Il lui inspira confiance et lui demanda

Que puis-je pour vous ?

Il éluda la question par une autre

Etes vous Anabel ? soeur de Joran ?

Anabel acquiessa de la tete, intriguée

Votre frere est là aussi ?

Anabel secoua la tete en fronçant les sourcils, se demandant ce que cet inconnu leurs voulait.
Devant l'insistance du chevalier, elle monta sur Quadrille et le devança pour le conduire à l'académie équestre où elle savait trouver son frère Joran.
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Carpedien
Je me lève à l'aube comme toujours. Je n'ai pas beaucoup dormi, mais j'ai quand même eu le temps de rêver. Comment pourrais- je empêcher mon esprit d'entrer dans ces songes et mon corps d'y participer.

Je fais un brin de toilette, je déjeunerai plus tard, de toute façon je n'ai pas faim. Je reste un instant sans voix. Aujourd'hui est un grand jour car c'est la première fois que je vais voir mon fils! notre fils! ce fruit de l'amour tant désiré.

Je prend la route vers le moulin . Plus j'avale les kilomètres, plus je me sens nerveux. Je pense à Ana, je ferme un court instant les yeux et son image se dessine instantanément derrière mes paupières.

Je pense à nos retrouvailles hier en taverne. Lorsque je l'ai vu j'ai cessé tout mouvement et j'ai eu l'impression que l'air se raréfié autour de moi, mon cœur battait contre mes tempes à toute allure.

Je sais que malgré ma frivolité elle est la seule femme de ma vie et la seule gardienne de mon cœur, tout le reste n'est qu'éphémère. Cette femme est mon tourment et ma folie et voici qu'aujourd'hui elle me donne le plus beau cadeau qui soit! Lorenzo notre fils!

J'arrive enfin devant le moulin et je crois apercevoir Ana ainsi qu'un homme galopant vers la ville. Je sens la jalousie monter au plus profond de mes tripes! J'ai peu être mal vu....

Je frappe à la porte mais je constate que personne ne répond alors je décide de m'asseoir un peu plus loin et d'attendre sa venue...
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Anabel
Comme elle l'avait deviné, la rivière aurait pu etre un bon racourci si elle ne s'etait laissé distraire par la crique.
Anabel arriva finalement à son moulin, se dépêcha d'atteler sa charette et repartit aussitot vers la ville chercher ses sacs de blé achetés plus tot en matinée.
Comme le temps lui paraissait long sur ce chemin sinueux et le retour, la charette alourdie par le chargement, bien plus encore.

A peine arrivée, elle commenca les fastidieux aller-retour jusqu'à la meule, chargée des sacs.

Mais bientot la précieuse poudre sortirait comme par magie dans le bruit incessant des rouages et Anabel ne se lassait pas de voir les grains se metamorphoser en farine fine.
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Kachina
Longtemps, très longtemps après

Les feuilles mortes recouvraient le chemin qui menait au moulin d'Ana.
Kachi , aperçut les ailes immobiles , resserra son châle autour de ses épaules. Il faisait froid en ce matin d'octobre.

Mais hier au soir, en taverne, Joran lui avait murmuré à l'oreille , les yeux brillants de joie : je suis heureux, elle revient , ma soeur, elle revient !

Alors, elle courait presque , impatiente de revoir son amie ......et Lorenzo. Le panier qu'elle tenait au bras, pesait lourd, avec sa miche de pain , juste sortie du four , encore chaude , le bidon de lait frais et le morceau de lard gras acheté au marché en passant.

La brune enclencha le pêne et poussa la porte du moulin, pénétra à l'intérieur.
Elle découvrit la jeune femme allongée , endormie , tenant contre son sein ,son enfant.

Elle les contempla sans mot dire, de longues minutes, attendrie par le tableau qu'ils formaient tous deux.

Le bébé avait bien grandi, il respirait calmement, apaisé dans les bras de sa mère. Il était magnifique. Lorenzo, leur espoir, leur fierté.
Mais Ana, semblait amaigrie, ses traits même dans le sommeil étaient tirés, creusés.
Bien sûr, les pigeons avaient apporté la triste nouvelle.
Il n'y aurait pas de mariage.
Carpé avait repris la route. Elle était revenue se réfugier ici, seule......................avec son fils.

Pensant qu'après la longue route, ils devaient avoir de repos, Kachi referma doucement la porte et rejoignit la pièce principale, ouvrant grand les volets.
Elle s'affaira à allumer un bon feu pour leur réveil. Elle sortit tirer de l'eau au puits et la fit chauffer, murmurant pour elle même :


- Tu es de retour, ma belle Anabel ! Tu n'es plus seule ! Tu oublieras, tu recommenceras ! Un autre viendra te prendre, plus beau,encore plus beau !

Ana était de retour. Ils allaient l'entourer,tous, lui rendre le sourire. Elle n'était pas seule. Elle était aimée.......
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Anabel
La forte luminosité du soleil éclairait désormais la pièce et fit plisser le nez d'Anabel qui, une fois n'est pas coutume, paressait allongée sur cette paillasse de fortune.

Elle avait pris soin de nourrir Lorenzo dès son arrivée et le petit bonhomme, blotti contre sa mère, dormait du sommeil du juste.
Soudain des bruits dans la pièce voisine l'alerta et une bonne odeur vint chatouiller ses narines. Qui pouvait être là ?

Quelqu'un avait peut-etre élu domicile chez elle. Après tout, il y avait fort longtemps qu'elle était partie. Elle ne pourrait en vouloir à quiconque mais sa curiosité aiguisée la poussa à se lever doucement, tirant la couvrante sur Lorenzo, elle jeta un châle sur ses épaules en baillant.
La blondinette ouvrit d'un coup la porte en grand et découvrit sa belle soeur très affairée.

Hey Kachi !!! Mais que fais tu là de si bon matin ?


Le matin était déjà bien avancé mais pour Anabel qui sortait tout juste de sa torpeur, il ne lui semblait pas avoir dormi bien longtemps.
Pourtant des gargouillis sortirent du fond de son ventre alors qu'elle claquait une bise à son amie.
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Anabel
[bien plus tard, une nuit]

Elle était sortie de la taverne lançant juste un "bonne nuit" à l'assemblée réunie.
Le vent glacial la saisit aussitot et elle enveloppa Lorenzo sous sa cape, la tete enfouie sous un capuchon, une petite silhouette se glissa dans une ruelle et attrapa les brides d'une monture.

Après avoir vérifier le contenu des sacoches, sanglées à Quadrille, qu'elle avait rempli le matin meme au marché, elle se hissa avec grâce dessus et prit le chemin de sa demeure rudimentaire.

La lune éclairait son chemin, mais elle regardait le ciel, inquiète des nuages qui menaçaient de voiler ce mince rayon de clarté dans la nuit.
Une prière à voix basse comme une berceuse à Lorenzo tout au long de la route eut peut-etre été entendu qu'elle se trouva devant les grandes roues immobiles de son moulin, sans encombre.

Elle sauta du cheval avec agilité et l'emmena à son abri où il trouverait litière et mangeoire fournies. Elle se hâta de regagner ses pénates pour coucher le petit homme qui dormait à poings fermés. Elle, veillerait au feu dans la cheminée, veillerait une nuit de plus au bon sommeil de son fils.
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Anabel
Regardant les flammes lecher les buches, elles ressassait les paroles de la soirée, puis ne trouvant pas de réponse à ses interrogations elle avait fini par s'endormir, assise en tailleur devant l'âtre, deux heures, trois tout au plus.

Les courbatures la réveillèrent et se levant en s'étirant, alla verifier que Lorenzo dormait toujours. Rassurée, elle attrapa une couverture et s'enveloppa avec pour sortir.

Sur les marches de son peron en pierre érodée, elle observait la lune pleine qui éclairait encore pour quelques instants la nuit qui s'en irait bientôt.
Tout était calme, la nature semblait dormir encore, même le vent s'était tu.

Là, la petite blonde recroquevillée sous sa couverture attendait le jour nouveau, se demandait ce qu'elle en ferait. Elle jeta un oeil critique au jardinet en friche, il lui apparut aors comme une necessité absolue de le remettre en état.

Mais déjà un petit gazouilli parvint à ses oreilles et elle se précipita à l'intérieur. Le soleil se leverait sans elle.
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Anabel
Elle était rentrée tard encore, soupirant de voir les grandes roues de son moulin toujours immobiles, mais bon, elle se refusait de produire de la farine trop chère à son gout, elle n'avait pas eu non plus l'envie de descendre à la carrière, ni d'escalader les arbres du verger, elle s'etait donc offert une journée de repos, un luxe dont beaucoup rêvaient. Elle avait passé le plus clair de son temps à bavasser en taverne derrière le comptoir d'Hiréo qu'elle remplaçait maintenant, servant quelques choppes au passage.

Après avoir dorloter son fils, elle le coucha dans le berceau que son père avait façonner, lui chantonnant une berceuse comme chaque soir, le regardait s'endormir bienheureux, unique satisfaction de ces temps maussades.

Elle vérifia le feu dans l'atre et alla se recroqueviller sur sa paillasse, ressassant les conversations entendues ce jour, en se disant que certains ne mesuraient pas leurs paroles et n'avaient en fait que faire des interlocuteurs présents. Elle finit par s'endormir sur cette triste constatation.

Un mince filet de lumière vint danser sur les yeux clos d'Anabel, elle grimaça se retournant pour l' éviter, mais il était trop tard, elle était réveillée. Ne sachant pas rester paresseusement allongée , elle se leva aussitot et se prépara pendant que son petit bout dormait encore.

Il ne tarda pas à s'éveiller aussi et elle gouta comme chaque matin les joies simples de l'embrasser, de le nourrir, de savonner son petit corps, de le parer des vetements faits de ses propres mains, de l'éveiller à la vie.

Elle remplit un panier avec tout le necessaire pour Lorenzo, attrapa deux autres paniers et sortit arnacher l'ensemble sur Quadrille.
Le temps était clair et froid mais le soleil qui montait désormais, effaçait les premières gelées de la saison.

C'était idéal pour la cueillette qu'elle envisageait aujourd'hui, serrant Lorenzo contre sa poitrine, elle enfourcha le cheval et partit trouver la petite Manon afin qu'elle garde Lorenzo le reste de la matinée.
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Anabel
La douce berceuse avait endormi son petit homme et Anabel, posée devant l'âtre, sortit de son corsage les derniers parchemins reçus.
Les parcourant encore.... le lire, lui écrire... c'était un peu comme être près de lui.... mais il était si loin maintenant.... et lorsque, ensemble ils étaient , il était si absent, l'abandonnant des semaines entières que la décision de retourner à St Bertrand lui avait semblait moins douloureuse, pourtant la souffrance était là, obniprésente... parfois un mot, une phrase l'assommait comme un coup de massue.

Elle tachait de cacher sa peine, sa tristesse, son manque d'enthousiasme, elle avait de plus en plus de mal, elle s'en rendait compte mais ne savait comment remédier à ça.
L'annonce du départ d'Eclipsel, l'abattement et le chagrin qu'il engendrait pour beaucoup n'aidait pas aux sourires.

Elle relisait les quelques lignes qui lui parlaient de son ancienne demeure partie en fumée. Bien sur, elle avait eu vent de la ville en flamme, secretement elle avait espéré que sa maison, là bas, en dehors de la ville aurait été épargné. Ce n'etait pas le cas, elle se remémora les heures passées à la remettre en état, les plongeons du péron dans la rivère au fond du jardin, les reves qu'elle y avait fait, allongée sur les épais tapis devant la cheminée.

Elle se retourna et regarda la pièce qu'elle occupait à présent, elle n'y ressemblait en rien, Anabel n'avait fait aucun aménagement ici, pas de rideaux aux fenetres, pas plus de tapis, ni de coussin. Seule, sa grande malle tronait au milieu de la pièce. Elle ne l'ouvrait meme plus, laissant les souvenirs, enfouis à l'intérieur.

Jusqu'à présent, elle s'accrochait aux paroles de réconfort de Kachi, sa si jolie belle soeur, qui lui promettaient un avenir meilleur, mais plus les jours passaient, plus elle sentait qu'elle sombrait doucement.

Seul, son enfant la tenait encore debout, elle se devait d'etre forte pour lui.
Elle se leva pour le regarder dormir un instant, d'une main légère, remonter la couverture sur son petit corps.

Elle replia les parchemins avec soin et les placa dans un petit coffret perché sur le rebord de la cheminée, au côté de pots d'encre et de plumes.
Elle ne répondrait pas ce soir, elle se jetta sur sa paillasse épuisée de ne rien faire, harassée de ces tristes pensées, brisée.
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--Manon.


Le soleil matinal entrait à flot par les fenêtres de la chaumière. Manon repoussa la courtine de laine qui la recouvrait, et posa ses pieds nus sur les pierres froides.
Pendue à l'âtre, la marmite contenait l'eau chaude nécessaire à sa toilette.
Elle se hissa sur la pointe des pieds pour attraper la jatte de terre cuite contenant le lait frais, s'en servit une bolée qu'elle avala debout, en jouant avec le chat.


- Humm, Minuit, arrête un peu de jouer avec ma ceinture, rends la moi ! Il faut que je me dépêche ce matin !

Pas le temps de trainasser ce matin. Elle se lava et tressa rapidement ses cheveux en natte serrée comme lui avait appris à le faire Kachi . Puis, glissant dans la poche de sa capeline, un quignon de pain et un morceau de fromage, elle sortit après avoir remis une bûche dans le feu et en prenant soin de bien fermer la porte.
Sautillant et chantant, elle arriva bientôt au moulin d'Anabel.
Elle aimait la jolie jeune femme à la merveilleuse chevelure dorée qui cascadait dans son dos.
Sa douceur et sa grâce l'enchantaient.
Et puis, Lorenzo était vraiment trop mignon. Lorsqu'il la regardait avec ses yeux gris acier, pareils à ceux de sa mère et de Joran, Manon, se sentait fondre de tendresse pour ce petit bonhomme d'à peine six mois.

Mais depuis son retour à Saint Bertrand, Ana avait changé. Son rire ne résonnait plus aussi souvent qu'auparavant. Son regard se voilait souvent de tristesse. Manon savait bien que l'amoureux d'Ana, celui qui lui avait donné cette belle bague, lui manquait. Que la jeune femme se sentait seule. Heureusement, elle avait le bébé...

Elle souleva le heurtoir de la porte en appelant joyeusement :


- Ana ! Anabel ?
Me voici ! Comme promis , je viens garder Lorenzo pendant la course.....
Anabel
[quelques jours plus tard, Après le mariage de Joran et kachina]

Elle était rentrée juste avant que le jour ne se lève, quelle journée ! et surtout quelle nuit ! que d'émotions !

Refermant la porte derrière, elle s'y adossa un instant, les yeux fermés, repassant les moments forts de ce mariage, pour le moins original, le cercle, le druide, la torche et puis la fete, et ce loup hurlant alors que la vie du vieil homme s'en allait et puis surtout, surtout ces mots... ses mots... à lui.

Elle coucha Lorenzo dans son berceau et s'assit en tailleur devant la cheminée, comme elle aimait tant, sortit le parchemin de son bustier, le déplia avec soin et se replongea dans la missive.

A la lecture, elle aurait pu, presque, entendre la resonnance des mots dans sa bouche, là où il l'eût regardé avec insistance, là où il eut souri, là où il aurait ri. Sans reflechir, dans un élan qui lui était propre, sa réponse ne s'était pas fait attendre.

La clarté du jour se faufilait entre les lattes des volets, elle s'endormit sereine et heureuse de sa décision, si vive fut elle.
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Anabel
Elle était heureuse la jeune maman, depuis cette fameuse nuit. Elle avait retrouvé sa patience d'antan, son sourire illuminait son visage.
Elle dansait et riait avec son enfant tout le jour.

Rien des médisances qu'elle avait entendu n'avait de prise sur elle, les sous-entendus des silences la faisaient même sourire plus encore.
Elle vivait de nouveau et faisant tournoyer son fils, elle se rappelait que par le passé, c'est elle qui tournoyait dans ses bras.

Dans quelques jours, elle le retrouverait et son âme errait, vagabonde, et son corps vibrait, impatient, et son coeur palpitait, euphorique.
Seule ombre au tableau, le désir de son frère de l'accompagner et le déchirement de ses amis à le voir partir. Il fallait qu'il reste, c'etait bien plus important.

Elle attrapa son encrier sur la cheminée, sortit un parchemin et s'installa à sa table, sa plume glissait sur le vélin, lui dire qu'elle, elle reviendrait.
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Anabel
[1459]

Deux jours depuis son retour n'avaient pas été de trop pour remettre sa demeure, abandonnée depuis deux mois, en état et en ce matin du troisième jour, elle se dépêcha de jeter une buche dans la cheminée avant que le feu ne s'éteigne pour de bon.

Ses grands yeux se posa sur son petit bonhomme qui dormait encore sous l'épais édredon, elle en profita pour faire sa toilette grimaçant sous l'eau trop froide puis enfila en hate des vetements bien chauds.

Les flammes lechaient le bois et la pièce se rechauffait petit à petit comme Anabel dont les muscles se dégourdissaient de la nuit en s'activant à mettre de l'eau à chauffer, à petrir une boule de pâte et trancher quelques rondelles de saucisson.

Lorenzo ne tarderait plus à se réveiller, avec soin, elle sortit de sa malle des vetements de laine pour affronter le vent hivernal. Anabel avait accepté la proposition de leçon d'équitation pour son fils mais en ouvrant ses volets sur le matin glacial, elle pensa que cette journée allait etre éprouvante pour lui.
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