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Info:
Le maire de Varennes, ainsi que d'autres personnes qui lui sont proches, ont fait l'objet d'un dépôt de plainte par un villageois soucieux de faire respecter à la lettre le Codex Champenois et convaincu que celle-ci s'arrogeait des pouvoirs qu'elle n'avait pas, uniquement pour accroitre son emprise sur la mairie. Les réactions ne se font pas attendre et une séance exceptionnelle est rapidement organisée à huis clos dans le bureau du maire afin de prendre les mesures nécessaires pour palier cette menace pesant sur la tête du maire et de sa clique...

[RP]Des épées, des lances et des outrages...

Oniki
[RP exclusivement privé et se déroulant à huis clos. Seules les personnes autorisées sont conviées à y participer. Si vous souhaitez en être, contactez-moi]


Le Samedi 14 février, alors que la ville entière s’affairait à la préparation du bal et qu’Oniki fignolait les derniers détails avec les animateurs, un sergent se présenta à la mairie visiblement essoufflé. Il lui annonça qu’elle était mandée en caserne d’urgence. D’urgence… que pouvait-il bien se passer qui puisse requérir son présence d’urgence ? Il ne pouvait s’agir que d’une menace grave… L’inquiétude s’empara d’elle, elle donna ses dernières directives aux animateurs et dévala les escaliers en directions des écuries de la mairie. Elle réveilla le garçon d’écurie qui s’était assoupi dans la réserve de foin et lui demanda de préparer sa monture dans l’instant.

Artéis... c’était le nom du destrier que lui avait offert la Vicomtesse d’Attigny en même temps qu’elle l’avait conviée à rejoindre sa Grande Maison. C’était un cheval puissant, à la robe baie profond et à la crinière noire, habitué des combats ; il s’agissait d’ailleurs d’une prise de guerre qu’avait fait la Vicomtesse sur le champ de bataille de Compiègne. Cavalier et monture s’accordaient parfaitement, le calme du premier tempérant le caractère impétueux du second. Le garçon d’écurie recouvrit l’animal du caparaçon doré aux couleurs du blason de la Grande Maison, le sella et l’harnacha. Dès qu’Artéis fut prêt, Oniki partit au galop en direction de la caserne.

Une fois là-bas, elle remit sa monture au palefrenier et se hâta de rejoindre le bureau du Lieutenant de la Prévosté de Varennes. Quelle ne fut pas sa surprise de tomber nez-à-nez avec le sieur Vallion. Le sergent lui lut la plainte qu’il venait d’enregistrer. Vallion portait plainte contre Pitchoune et elle-même pour port d’arme. En effet, dans l’après-midi elle s’était rendue à la taverne de Vallion, armée de pied en cape, et s’était vue rappeler à l’ordre par ce dernier. Elle avait obtempérée et déposé son arme à l’entrée de la taverne.

Elle accusa le coup l’espace d’instant, avant de retrouver sa verve. Elle avait le droit de porter une arme que ce soit au titre de sergent maréchal, ou à celui de membre de la Grande Maison d’Attigny ; d’ailleurs la Vicomtesse, prévenue à temps de ce qui se tramait, ne manqua pas de le lui rappeler. Par contre, sa sœur n’avait aucune autorisation… Pitchoune voyageait beaucoup, chargée d’importants mandats municipaux, et son épée était une assurance pour sa vie et pour la charge qu’elle portait. De plus, il y a quelques jours de cela, Varennes avait été en état d’alerte en raison du nombre importants d’étrangers, sa sœur était alors en voyage, et elles avaient évoqué ensemble, par échange de courriers, la possibilité de créer une lance si la menace persistait. En attendant, Oniki avait renforcé la milice au maximum. L’alerte étant levée dès le lendemain, aucune lance ne fut créée.

A mesure que la conversation avec le triste individu avançait, la patience d’Oniki s’étiolait et ses mots dépassèrent bien souvent sa pensée. Néanmoins, elle ne se départit jamais de son calme et de sa courtoise, contrairement à Vallion qui l’insulta et remit en doute son honneur et sa loyauté en lui demandant si elle fomentait un complot contre le Duché avec sa sœur. C’était plus qu’elle n’en pouvait supporter, elle se retira et repartit d’un pas rageur en direction des écuries.

Toutefois, les propos que la jeune femme avait tenu en caserne sous le coup l’émotion laissaient entendre non seulement qu’elle avait autorisé la création d’une lance sans en demander l’autorisation au prévost ou au connétable, mais également qu’elle aurait délivré des autorisations de port d’arme. Si ses propos étaient mal interprétés, elle risquait la haute trahison. Elle qui n’avait toujours fait que servir sa ville et son Duché, tout comme sa sœur, voyait sa loyauté et sa réputation salies par cet énergumène qui n’avait jamais daigné bouger le petit doigt pour quoi ce soit, si ce n’est pour calomnier et critiquer à tord et à travers ce que les autres faisaient. Il était de ces gens dont la facilité à parler ne provenait que de leur impuissance de se taire.

Dans le couloir, elle croisa son filleul qui n’avait rien perdu de la conversation et qui lui dit de ne pas y faire attention, que le pauvre homme avait perdu la raison depuis longtemps et qu’il passait son temps à divaguer et calomnier. Mais c’était trop tard, le mal était fait. Le calme dont Oniki faisait preuve d’ordinaire s’était envolé, elle bouillonnait de rage. Vallion passa la tête dans le couloir et surprit sa conversation avec Rhemy. Oniki remarqua le regard mauvais qu’il lança à son filleul et qui s’attarda sur l’épée que ce dernier portait également à son côté. Elle se pencha et murmura à Rhemy de la rejoindre rapidement à son bureau à la mairie. Elle jeta un regard haineux à Vallion et poursuivit sa route.

Curieusement Artéis se montra d’une docilité qu’elle ne lui avait encore jamais vu. Sans doute ressentait-il la colère de la cavalière qui le chevauchait et s’adaptait en conséquence. Oniki laissa sa monture au garçon d’écurie et monta dans son bureau. Elle héla un milicien et lui fit signe de la suivre. Elle ferma la porte de son bureau derrière lui. La mine sombre du maire alarma le milicien :


« Que vous arrive-t-il M’dame l’Maire ? La colère vous ronge le cœur m’est avis… » se permit-il de dire.

« Exact… se contenta-t-elle de répondre. Maintenant l’heure est grave. Pitchoune est menacée de procès pour avoir porté une arme dans la taverne de Vallion et Rhemy… cela ne saurait tarder. Ma sœur n’est pas encore au courant de l’affaire, allez la trouver et dites-lui qu’elle vienne me rejoindre ici.

Allez également chercher mon adjointe. Elle ne doit pas être très loin je pense. Je vais être occupée dans les prochains jours et je vais avoir besoin d’être secondé, pour ne pas dire remplacée dans les tâches courantes.

Peste soit de Vallion… » ajouta-t-elle dans un murmure inaudible.

Le milicien sentant l’urgence de la situation, se hâta vers la sortie. Le maire l’arrêta juste à temps avant qu’il ne ferme la porte :


« Un instant s'il vous plait… placez un milicien de chaque coté du couloir. Qu’il ne laisse passer personne si ce n’est les personnes que j’ai mentionné à l’instant et la Vicomtesse d’Attigny. Qu’on ne nous dérange pas. »

Il finit par sortir. Oniki s’assit dans un fauteuil face à la fenêtre. Sur la place du village, les villageois s’affairaient toujours à la préparation du bal dans l’insouciance, se doutant peu que leur maire risquait un procès pour haute trahison. La jeune femme allait bientôt avoir des comptes à rendre. Elle se sentit soudain bien lasse et s’enfonça un peu plus dans son fauteuil. Elle avait l’impression que tout ce qu’elle avait fait jusqu’ici venait de tomber à l’eau en quelques secondes à cause des accusations de Vallion, mais c’était faux…

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" Même une branche cassée repousse, même la lune disparue croît à nouveau... "
Rhemy
[ Moulin de Rhémy, non loin de Varennes]

Les derniers sacs de farine avaient été transportés à sa boulangerie en ville. Rhémy contemplait la pièce vide avec soulagement, il avait travaillé sans relâche pour écouler toute cette farine accumulée au fil des jours…

« A croire que je suis le seul boulanger ici » se disait -t- il, ces derniers temps, en voyant les sacs s’entasser au moulin…

Un dernier coup de balai à donner et la grande pièce serait prête à servir un tout autre dessein que celui qui lui avait été réservé jusqu’à alors. L’ombre d’un instant, il se laissa aller à songer aux projets sur lesquels il travaillait lorsqu’ il entendit cogner à la porte d’entrée…
Les visites se faisant rares ces derniers jours, sans quitter le balai des mains , il s’empressa d’aller ouvrir légèrement inquiet. La grande porte s’entrebâilla sur un jeune coursier, avec en sa possession, une missive urgente de la part de Bibi, son filleul… Rhémy remercia le jeune garçon en lui offrant une belle brioche fraîchement cuite puis le congédia. Il n’était pas dans les habitudes de Bibi de lui écrire, et encore moins dans l’urgence… Décachetant le pli et en entamant sa lecture, l’inquiétude qu’il avait alla en grandissant puis se transforma en une colère noire qui lui fit refermer rageusement le poing sur le parchemin.

« Il ne manquerait plus que l’on accorde crédit à cet ignoble délateur !! » hurla -t- il en jetant violemment la boule de papier difforme dans l’ âtre.

« Combien sa vie doit être ennuyeuse et morne pour qu’il en rejaillisse autant de méchanceté et de vilenie … Combien le mal doit le ronger de l’intérieur pour passer son temps à gâcher ainsi la vie d’autrui… »

Il parlait à voix haute, faisant les cents pas au travers la pièce… et bouillonnait comme jamais…

« Cette fois ce sera lui ou moi…la comédie a assez duré !! »

Reprenant son souffle, il s’installa à son modeste bureau, et écrivit rapidement…




Mon « Fillot »,

Tu ne fais que ton travail et tu n’es en rien responsable de cette situation.
Quoi qu’il arrive, les événements à venir n’auront pas de prise sur les liens qui sont les nôtres, je peux te l‘assurer. J’assume pleinement mes actes, et ne déposerai mon arme que si le Duc lui même en fait la demande… Mais si tel est le cas, je saurai alors que je représente une menace pour notre Duché et en tirerai toutes les conséquences qui s’imposent… Quoi que l’avenir nous réserve Bibi, sache que Varennes restera à jamais dans mon cœur, mais la partager avec ce sinistre individu qu'est Vallion, m' est devenu inconcevable .

J’espère que tu comprendras…


Bien à toi,

ton parrain,

Rhémy.


Sans réfléchir plus longtemps, il plia la missive en trois parties égales et la glissa sous sa chemise avant d’aller la déposer au bureau de Bibi puis de se rendre en Mairie…

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Bibilekayakiste
Bibi arriva dans son bureau peu de temps après....Il aperçut la missive sur son bureau...Il l'a lut...Il soupira...

Parrain...c'est ton choix...mais sache que je vais regretter ce que je vais faire...


Bibi déposa la missive dans un tiroir et sortit de son bureau pour se diriger vers la caserne ou un dossier l'attendait...





[j'ai participé parce que on parlait de moi...dsl j'y étais pas autorisé...]
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Pitchoune987
[L'auberge des Frasques, à l'entrée de Varennes]

Des notes éparpillées un peu partout sur le bureau, la fenêtre légèrement entre-ouverte, un léger bruit de fond provenant de la taverne en bas ... Pitchoune était confortablement installée à travailler sur la réforme économique ...

Sa charge de travail s'étant nettement amoindrie, elle s'était peu à peu retirée à l'auberge ou elle aimait désormais préparer ses quelques travaux au calme ...
Elle avait un moment songé à retaper son ancienne maison ou son atelier pour s' y installer, mais après autant de temps inoccupé, l'ampleur du ménage à y faire l'avait quelque peu rebuté, et elle avait fini par enménager définitivement à l'auberge après son mandat ducal.
Depuis quelques mois, et avec l'accumulation des derniers évenements, elle se sentait faitguée ... de plus en plus fatiguée ...
L'auberge était vraiment l''endroit idéal pour se détendre et se reposer ...

Alors qu'elle refermait le dossier, elle entendit frapper à la porte ... Elle se leva et partit l' ouvrir machinalement.
Un jeune garçon se tenait devant elle et avant même qu'elle n'ai pu lui dire bonjour, il lui tendit un pli officiel ...
Pitch, intriguée, lui demanda d'attendre un instant et l'ouvrit avant de le parcourir rapidement ...


C'est pas possible hein ca
... soupire ... comment peut on être aussi malfaisant ... resoupire

Nul besoin de savoir de qui pouvait provenir la plainte ... Pitchoune pensa directement aux conséquences d'un refus et à la proposition qu'il lui avait été faite quelques jours plus tôt et qu'elle avait accepté avec plaisir et honneur ... Et voilà que ce courrier lui demandait de choisir entre cette promesse faite à son amie et un principe auquel elle tenait depuis un long moment déja ...

Lasse de tant de bétises et méchancetés gratuites, Pitchoune s'était rendue à son bureau et avait griffoné rapidement une réponse à Bibi.
Elle ne pouvait faire ça à son amie ...


Citation:
Bonjour Bibi,

Je viens de retirer mon épée ...
Je me pose une question ... est ce normal de monter un dossier avant même de recevoir un avertissement ?

Merci Bibi, et ne t'inquiète pas ...

A bientot
Pitchoune


Le jeune coursier attendait toujours à l'entrée, Pitch roula le parchemin et lui tendit ainsi que deux pièces trouvées dans le fond de sa poche.

Tiens, porte lui rapidement celui ci en retour ...

Content de l'extra gagné, le coursier partit et Pitch rentra relire le courrier tout en regardant son épée rangée un peu plus loin...
Autant la lassitude l'avait gagné au début, autant la colère et l'aggacement montait en elle ... Vallion épaulé par Jojo, il fallait que ca arrive ... Elle se demandait juste quand ... depuis le temps que ca durait ...

Elle avait rapidement trouvé un moyen de jouer et les embeter tous les deux ... mais le geste était la, et le fait de devoir retirer son épée, la mettait très mal à l'aise ... Non pas pour l'épée en elle même, loin de la ... Mais depuis le temps qu'ils se battaient contre ca avec Rhémy ... Elle avait l'impression de s' être rabaisser à leur niveau ... qu'ils avaient gagné ...


Non de non !!! Jamais je ne me rabaisserais à ses bétises !!! Tant pis pour les conséquences, je peux perdre beaucoup ... mais à quoi bon si je ne peux me regarder en face ...

Elle lacha le courrier, attrappa son manteau et son épée et descendit, elle devait trouver Bibi et lui dire ...
Par chance, elle l'appercut dans la taverne en passant, elle souffla un bon coup et entra, son épée bien en main ...

Pendant ses réflexions, Bibi avait visiblement déja recu la réponse et avait cloturé le dossier ...
Quand Bibi la vit entrée, il ne savait plus ou se mettre, et fixait l'épée. Lorsqu'il l'interrogea du regard, Pitchoune lui expliqua brièvement et remit son épée à son fourreau.


Désolée Bibi, mais je ne peux pas ...

Bibi était visiblement mal à l'aise, et elle le comprenait fort bien, mais elle ne lui en voulait aucunement, elle savait qu'il n'avait rien à voir la dedans ...
Préviens les, et ne t'inquiète pas. Fais ton devoir ... ce n'est pas toi bibi ...

A ce moment là, un milicien entra en taverne, il semblait un peu nerveux et s'approcha d'elle pour lui apprendre que sa soeur l'attendait en mairie rapidement.
Elle prit congé et sortit en direction de la mairie, le milicien sur ses pas ...

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" La seule liberté que nous concède la vie, c'est de choisir nos remords ... "

" Chaque minute qui passe est une occasion de changer le cours de sa vie ..."
--Adhalard

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Adhalard était en poste à la mairie, comme de coutume, à monter la garde en haut des escaliers menant au bureau du maire. Lui à gauche, son partenaire et ami Gauzlin à droite. Ils faisaient une fine équipe. Grands, larges, forts. Des miliciens que les brigands auraient bien du mal à faire tomber. Celui, aussi fou qu'il était, qui aurait voulu forcer ce passage s'en serait trouvé bien vite à l'étage inférieur, les reins brisés pour le moins.

Adalhard était assis sur la plus haute marche, adossé à la main courante,mordillant une petite branche de pommier en sifflotant à moitié. Gauzlin regardait par la fenêtre en marmonnant des choses incompréhensibles. Une journée bien calme, comme beaucoup d'autres en somme.

Adalhard fut pourtant tiré de ses pensées par le pas rapide de la mairesse, qui montait les escaliers quatre à quatre. Elle lui tapota sur l'épaule et lui fit signe de la suivre, ce qu'Adhalard fit sans discuter. Oniki l'entraîna dans son bureau et ferma la porte. Ce n'est que lorsqu'elle se retourna qu'Adlhard vit réellement la triste mine de la mairesse.


Que vous arrive-t-il M’dame l’Maire ? La colère vous ronge le cœur m’est avis…

En entendant le pourquoi du comment, Adhalard eut un haut le coeur qu'il eut bien du mal à réprimer. Vallion...encore toi...mon pauvre ami, tombes entre mes mains et je jure devant le Très Haut que tu passeras le plus mauvais moment de ton existence. Nous t'apprendrons, pauvre fou, ce que signifient loyauté et bonnes manières...se dit-il en serrant les dents.

La mairesse lui ordonna également de placer un milicien de chaque côté du couloir. Avec lui et Gauzlin qui gardaient l'accès au bureau d'Oniki, il n'y aurait aucun risque de fuites. Le couloir était gardé de tous côtés, et personne ne passerait sans y laisser moult plumes. Enfin, Oniki, l'informa qu'il devait faire prévenir Melilou, l'adjointe. Adhalard sourit discrètement. Cette petite donzelle lui plaisait bien. Si elle n'avait pas été prisée par ce forgeron, il l'aurait déjà bien attrapée au coin d'une rue histoire de voir ce qu'elle avait à offrir.

Il s'inclina devant la mairesse et lui fit savoir qu'il avait compris sa mission. Il sortit, donna ses instructions à Gauzlin ainsi que le noms des personnes habilitées à siéger à cette séance exceptionnelle, puis s'en fut à la réserve pour mettre deux nouveaux miliciens à leur poste de guet. Ils n'étaient pas bien finaud, ces deux là, mais ils savaient faire leur travail.

Enfin, Adhalard quitta la mairie en direction de la petite ferme de l'adjointe. Une fois arrivé, il tambourina à la porte et le petit bout de femme vint lui ouvrir.


Oh, Adhalard. Le bonjour. Que puis-je faire pour vous dites moi? Ce n'est pas dans l'habitude de la milice de venir me quérir ici même...

Crébleu, c'est que t'es toujours aussi bien faite, la fille, se dit-il . Bonjour dame. Le maire Oniki vous fait mander. Une histoire d'épée, de lance et d'outrage, ourdie par le messire Vallion, mais je n'ai pas tout compris. Apparemment, c'est grave, venez car le temps presse.

Il vit Melilou jeter sur ses épaules un mantel d'homme, se disant qu'il devait certainement appartenir à ce forgeron qui lui volait les faveurs de la petite adjointe, qui ferma ensuite sa maison et s'élança sur le chemin, ses pas dans ceux du milicien.
Beeky
[ Manoir de la Rose, le bureau. ]

La vicomtesse Beeky d'Apperault estoit affairée à prendre fumigation afin de combattre une fièvre quy poinct ne la quittoit lorsque le garde de la Maison d’Attigny fict introduire un homme en son salon. Il estoit crotté jusqu’aux genoux, avoit peyne à reprendre haleine et tenoit, tout penaud, son chapeau entre ses mains calleuses. Sa mise n’estoit gueres des plus soignée, loing s’en fut. Fagoté comme l’as de pique, les cheveux gras collant à son visage, il arboroit un sourire edenté quy probablement se vouloit gracieux…

La vicomtesse leva le chef et le regarda de travers car poinct elle n’affectionnoit que l’on macula ainsy ses tapis.


    Plait-il Landeric… Qu’est-ce doncques que vous m’amenez céans ? Avez-vous perdu l’esprit mon brave !

Le garde sçavoit qu’il recevroit remontrance mais l’affaire estoit d’importance et il avança arguments prestement.

    Ma dame, ma dame, oyez cest homme, je vous en conjure. Ce qu’il a à vous rapporter est des plus troublant.

La vicomtesse haussa un sourcil interrogateur et quitta son fauteuil pour s’approcher à une distance raisonnable du sauvageon dont l’haleine auroit assurément refoulé le Sans-Nom.
    Soict... je vous escoute le gueux. Parlez sans crainte.

Le manant se tenoit pour l’heure tantost sur pied dextre, tantost sensestre. Il tortilloit son chapeau et suoit à grosses gouttes. N’escoutant que son courage et esperant un escu d’or pour le renseignement qu’il avoit à delivrer, il renifla avec force et narra son conte.
    Ben v’là m’dame la vicomtesse * révérence maladroite*.
    C’est que j’avions entendu en passant en caserne… que le Vallion y vouloit porter plainte contre la populace de Varennes. Mais pas n’importe laquelle, hein, nan. Contre tous les maires de ces derniers moys !
    Enfin, comme ça se cognoit que maistresse Oniki est d’votre Maison, ben j’me suis dict que… que fauldroit ben que quelqu’un vous l’dise !
La vicomtesse ecarquilla les yeulx, n’en revenant poinct de telle extravagance. Elle cognoissoit que Maistre Vallion avoit esté frappé par une vilaine fièvre mais au poinct de perdre la raison, onc elle n’avoit pu l’imaginer.
Beeky congedia prestement le gueux, non sans luy avoir offert un bol de soupe bien chaude en cuisine et faict donner un escu sonnant et trebuchant que l’impudent mordit sans vergogne pour s’assurer de sa fausseté.
Elle fict mander son attelage leger afin de se rendre vivement à la caserne et d’y denouer ceste penible affaire. Oniki estoit de sa Maison et la vicomtesse se devoit de protéger ses membres comme l’exigeoit les liens quy unissoient un Grand à ses gens.

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Defuncti voluntas mihi antiquior jure est.
Melilou
Melilou s'affairait à trier moult parchemins lorsqu'on tambourina à la porte.

Ce n'est vraiment pas le moment...se dit-elle.

Elle ouvrit et son agacement se mua en surprise lorsqu'elle reconnut Adhalard, l'un des deux miliciens qui guettaient l'accès au bureau d'Oniki. Elle sourit légèrement, bien que sa présence en ces lieux l'inquiétât un brin.

Oh, Adhalard. Le bonjour. Que puis-je faire pour vous dites moi? Ce n'est pas dans l'habitude de la milice de venir me quérir ici même...

Bonjour dame. Le maire Oniki vous fait mander. Une histoire d'épée, de lance et d'outrage, ourdie par le messire Vallion, mais je n'ai pas tout compris. Apparemment, c'est grave, venez car le temps presse, répondit-il en la regardant d'un oeil étrange.

Melilou s'empressa de jeter sur ses épaules le mantel que Clemtus lui avait prêté la veille aux Frasques des Anges. Il était parti brusquement, elle était donc rentrée chez elle avec son vêtement sur le dos. Elle se hâta, verrouilla brusquement la porte et suivit Adhalard le long du sentier menant à la halle.

Ils grimpèrent les étages de la mairie, Melilou salua Gauzlin au passage et Adhalard frappa à la porte du bureau d'Oniki. Il dit d'une voix forte:


M'dame la mairesse, j'ai ramené votre adjointe!

Melilou le saisit par le bras et lui dit dans un sourire un peu crispé:

C'est bon Adhalard, ça ira. Vous pouvez retourner à votre poste.

Puis elle poussa la porte et pénétra dans le bureau. Les tentures étaient tirées malgré l'heure peu tardive, plongeant la pièce dans une semi-obscurité dont Oniki semblait profiter pour soulager une visible migraine. Accoudée sur la table, les yeux fermés et l'arête du nez saisie entre deux doigts, elle semblait complètement abattue.

Melilou retint une grimace. Non seulement le nom de Vallion avait été mentionné, mais Oniki n'était pas du genre à se laisser aller à de menus soucis. Et pour qu'elle la trouve ainsi installée, c'est que l'affaire devait être bien plus grave qu'elle ne le pensait.

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Oniki
Oniki avait tiré les rideaux, sa colère était retombée et l’agitation qui régnait sur la place du village lui pesait, elle avait besoin de calme pour réfléchir. Qui plus est une migraine lui martelait les tempes. Réfléchir à quoi d’ailleurs ?! Le mal était fait. Son honneur, qui avait toujours été la seule certitude qu’elle avait eu dans sa vie, venait d’être sali. Ce genre de blessure ne se voit pas, mais est bien plus sournoise et redoutable qu’une blessure physique.

Qu’allait-il leur arriver ? Pitchoune n’allait pas échapper à un procès pour port d’arme, et à l’heure qu’il est, sur que Rhemy devait déjà être inquiété par les services de la prévosté pour les mêmes raisons. Quant à elle, sa situation n’était guère mieux… Ses propos et son emportement jouaient contre elle. Elle était « maire novice » encore et sa réputation allait vite être faite si ses paroles venaient à être mal interprétées. Pire encore, cela rejaillirait sur la Grande Maison d’Attigny…

On frappa à la porte. Oniki releva la tête et vit Melilou se glisser dans la pièce. Elle eut l’air surprise de trouver Oniki aussi abattue. Elle salua son adjointe d’un signe de tête et l’invita d’un geste de la main à s’assoir avec elle pour lui exposer ce qu’il venait de se passer. A mesure qu’elle parlait, l’inquiétude de la mairesse semblait se transférer à son adjointe, alors qu’elle, elle était de plus en plus convaincue de son bon droit. Après tout, elle n’avait rien fait de reprochable même si les apparences jouaient contre elle.
Elle avait le droit de porter une épée, la Vicomtesse d’Appérault l’avait bien rappelé à Vallion…
Elle n’avait jamais autorisé de lance…
Elle n’avait jamais autorisé de port d’arme. Ceux qui en portaient, c’étaient en connaissance de cause…

N’ayant rien à se reprocher, elle se devait de garder la tête haute, pour elle-même et par respect pour la Maison d’Attigny. Même si son appartenance à cette Grande Maison était récente, elle en mesurait l’importance et ce que cela impliquait pour elle. Elle se leva d’un pas résolu et se dirigea vers la fenêtre. Elle ouvrit d’un geste brusque les tentures, laissant la lumière envahir la pièce. Elle cligna des yeux un instant pour s’habituer à la luminosité. Cette fois-ci, toute trace d’abattement avait disparu, seule la détermination se lisait sur son visage. Elle ne se laisserait pas faire…


« Bon, avant toute chose… il faudrait que Rhemy et Pitchoune retirent leurs armes dans la journée pour que les poursuites soient abandonnées. » dit Oniki comme à elle-même, en faisant les cent pas dans la pièce.

« Ensuite, il faudrait vérifier cette histoire de lance. La seule lance dans le village, il me semble que celle des Loups… Je suis sure que la Douane aura de quoi le prouver…

Moi… et bien je vais attendre de savoir quelles réactions cela va entrainer à la prévosté et j’agirais en conséquence… Je me justifierais si besoin est. Bien des personnes pourraient témoigner en ma faveur… »


Elle s’arrêta un instant et regarda vers Melilou, comme si ça question appelait une réponse…


« Non mais quand même !!… Quel besoin a-t-il de toujours calomnier ainsi ? Sa vie doit vraiment être bien triste s’il n’a rien de mieux à faire de ses journées... Dire que ce jour-là, j’étais venue dans sa taverne pour lui demander s’il ne voulait point m’aider au conseil municipal... Si je le lui disais maintenant, il ne me croirait point et m’accuserait de manipulation ou je ne sais quoi d’autre. Or, c’est la demoiselle Zezva qui m’avait demandé de lui prêter une oreille attentive, qu’il avait de bonnes idées, chose que je lui avais promis… J’ai vu par la fenêtre qu’il était présent dans sa taverne, j’y suis donc rentrée avec cette intention, mais il a disparu dans la cave en un instant. Le temps qu’il remonte, une vieille connaissance avait fait irruption, Imprudence… je n’ai donc pas eu le temps de lui parler de l’affaire… Heureusement peut être !… »

Oniki eu un petit rire nerveux. L’ironie du sort… Ce fait était véridique pourtant !

« A-t-il seulement une preuve de ce qu’il avance à mon encontre ?... »


Oniki soupira et revint s’assoir aux côtés de Melilou.

« Bon… Reste plus qu’à attendre Pitchoune et Rhemy. Ils ne devraient plus tarder maintenant, j’ai envoyé des miliciens les prévenir. »
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" Même une branche cassée repousse, même la lune disparue croît à nouveau... "
--Adhalard

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Lorsqu'il sentit la main de l'adjointe se poser sur son bras, il fut parcouru d'un frisson étrange. Ce frisson qu'il connaissait bien quand il était en présence d'une femme qui lui donnait des idées.

C'est bon Adhalard, ça ira. Vous pouvez retournez à votre poste, lui dit-elle.

Il la regarda frapper doucement à la porte puis entrer en silence, repoussant la porte aussi silencieusement qu'elle l'avait ouverte. Il resta là un instant à étudier l'image de l'adjointe, ou plutôt la persistance rétinienne qu'il en restait, puis revient s'asseoir sur la plus haute marche des escaliers. Il sortit d'une de ses poches une nouvelle petite branche de pommier, et la machouilla machinalement. Gauzlin était là à le regarder, ricanant à moitié, comme si il s'amusait de voir son ami en proie à des idées bien peu Aristotéliciennes en présence de la dame Melilou.

Adhalard lui lança un regard noir et détourna la tête. Il finit tout de même par dire:

Je ne sais pas de quoi il retourne exactement, mais ça a l'air grave. T'as qu'à voir la tête du maire...elle a pas l'air à l'aise. La Melilou, là, pareil. J'te dis que ça sent le roussi pour le Vallion, moi. Je sais pas c'qu'il a fait exactement, mais ça a pas l'air de leur plaire. Si on en croit le vieux, là dehors, il aurait porté plainte pour port d'arme illégal...mais j'ai des doutes. Je vois pas ce qui mettrait la mairesse dans le pétrin. Pour les autres, j'en sais rien trop rien...

Il s'interrompit, comme pour réflechir à ses propos. De l'autre côté de la vitre , on entendait l'agitation des passants et la voix frêle et tremblante des rumeurs de Ragotton.
--Gauzlin

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Gauzlin ne put réprimer un petit sourire narquois en voyant Adhalard tout chose devant cette donzelle. Les femmes savent comment faire chavirer le coeur d'un homme. Chaque geste, chaque parole ne sont qu'autant de signaux envoyer à la gente masculine. Tout cela, pour les écus bien souvent, parfois même pour le simple plaisir pervers de les avoir en leur pouvoir. Gauzlin le savait bien, il ne comptait plus ses échecs sentimentaux et d'ailleurs, il préférait nettement les filles de joie du Quai des Brumes. Elles ne coutaient que quelques écus, mais au moins elles ne vous lacérez pas le coeur.


Fais attention mon gars... elle n'est pas pour toi. Les femmes de sa condition ne s'encanaillent pas avec des gens comme nous... ça vaut mieux pour toi, les femmes ne sont que des envoyés du Sans Nom pour mieux nous asservir m'est avis... et puis, parait qu'elle est déjà courtisée la donzelle...
dit Gauzlin à voix basse.

Adhalard se rembrunit, mais ne détachait pas son regard de la porte derrière laquelle se trouvait l'adjointe.


Qu'est ce qui se passe la dedans ? C'est bien la première fois que la mairesse réunit une séance extraordinaire et dans pareil secret... tu dis que le Vallion y est pour quelque chose, ça m'étonne pas... toujours en train de mettre son nez dans ce qu'il ne le regarde pas...

T'en penses quoi de tout ça ?


Gauzlin se tut, et se redressa pour faire bonne figure, il venait d'entendre des pas dans les escaliers.
Rhemy
Chemin faisant, Rhémy tomba nez à nez avec un coursier officiel du Duché…. L’homme était porteur d’une convocation à lui remettre, et Rhémy ne mit pas bien longtemps à savoir de quoi il s’agissait…. Il ouvrit lentement le parchemin qui lui était destiné et en parcouru les quelques lignes. Une chape de plomb s’ abattit sur ses épaules… le destin était en marche…

Pas le temps d’aller à la Mairie, ça serait pour plus tard… Il se rendit donc aussitôt au grand tribunal de Reims….l’esprit serein…. résigné aussi… car le sort en était jeté, il le savait au plus profond de lui… rien à partir de ce jour là ne serait plus comme avant.

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--Adhalard

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Fais attention mon gars... elle n'est pas pour toi. Les femmes de sa condition ne s'encanaillent pas avec des gens comme nous... ça vaut mieux pour toi, les femmes ne sont que des envoyés du Sans Nom pour mieux nous asservir m'est avis... et puis, parait qu'elle est déjà courtisée la donzelle... dit Gauzlin à voix basse.

Adhalard eut envie de lui ficher son poing en pleine figure. Celui alors, toujours à lui rappeler ce qu'il ne pouvait pas avoir. Ils étaient comme les deux doigts de la main, Gauzlin et lui, mais ne pouvaient s'empêcher de s'agacer. Il prit une mine blasée.


Laisse faire. Si je la veux, je l'aurai. Et si elle veut pas, on verra. On ne se refuse pas à Adhalard, et t'es bien le premier à le savoir. Quand à son amant là...ce forgeron...je m'en tape le coquillard. Et puis pour le moment, je n'ai pas dit que j'allais faire quoi que ce soit, alors qu'il essaye de me trouver, celui là. J'ai juste dit que j'étais curieux de savoir ce qu'elle avait offrir.

Il se retourna et regarda un moment la porte, comme si l'adjointe était toujours là.

Et je suis sûre qu'elle a plus d'un tour dans son sac, la donzelle. Je ne crois pas à ses airs de fille bien élevée. Elle est brute de pomme, c'est moi qui te le dis. Y a qu'à voir comme elle a quitté la halle hier, devant la vieille. Elle m'aurait presque fait peur. Y avait dans son regard un truc pas net. Un truc violent. Faut pas la chercher, si tu veux savoir ce que j'en penses. Et moi les femmes comme ça, j'aime ça. De la sauvagerie que diable. Y a que ça de vrai.

Il ricana légèrement, appréciant ses paroles. Oui décidément, il l'aimait bien, l'adjointe. Et peut-être même qu'il l'aurait, un jour. Gauzlin reprit la parole, évoquant l'affaire Vallion.

Ce que j'en pense?, lui répondit Adhalard. J'en pense que ce Vallion commence à me courir sur le haricot. Et que je le tiens à l'oeil. Qu'il nuise à la mairesse, ou à son équipe, et il va savoir comment je me nomme. Je suis peut-être pas très fin, et pas bien courtois, mais j'aime pas les comploteurs. Et il va vite s'en rendre compte.

La dessus, il se tut. Gauzlin venait de se redresser, et quelqu'un montait les escaliers. Adhalard se leva d'un bond, avec une légèreté qui contrastait quelque peu avec son physique imposant et sa stature lourde. Il tendit le bras pour faire arrêter le visiteur.

C'est pour quoi?

Hum...je...je viens de la part de messire Rhémy...Il...il était apparemment convié en mairie mais un pli que je viens de lui remettre de manière prioritaire l'empêchera de se présenter, et il me demande de l'excuser auprès de la mairesse Oniki. Je suis envoyé par le duché et...

C'est bon ça ira, je vais m'en charger. Personne ne passe aujourd'hui, c'est comme ça. Vous pouvez repartir, je transmets.


Le messager le regarda un instant, l'air visiblement peu rassuré puis tourna les talons sans demander son reste et dévala les marches à grande allure. Adhalard arbora un sourire vainqueur. Décidément, ces messagers n'avaient rien dans les braies, et ce n'était pas maintenant que cela allait changer. Tous des poules mouillées oui...les gros yeux d'un milicien et hop, il n'y avait plus personne. Il s'avança vers le bureau, frappa et attendit. La mairesse vint lui ouvrir.

M'dame le maire, j'ai une nouvelle. Le sieur Rhémy ne viendra pas. Un messager vient d'apporter confirmation, il a été convié par ordonnance ducale.

Un air d'inquiétude se lisant facilement sur le visage d'Oniki, il poursuivit:

Je n'en sais pas plus, le messager est parti comme un couard sans demander son reste. A croire que je lui ai fait peur!

La mairesse le remercia et referma la porte. Adhalard se réinstalla sur sa dernière marche, reprit sa branche de pommier et, comme si de rien n'était, se remit à la machouiller en regardant dehors.

Oniki
On frappa à la porte, il devait sans doute s’agir de Rhemy ou de sa sœur, Oniki se leva donc et alla ouvrir la porte elle-même. Mais ce n’était qu’Adhalard…

« Qu’y a-t-il demanda-t-elle ?

M'dame le maire, j'ai une nouvelle. Le sieur Rhémy ne viendra pas. Un messager vient d'apporter confirmation, il a été convié par ordonnance ducale.

Cela n’aura pas trainé se dit la mairesse, à moins qu’il ne s’agisse d’autre chose. Elle interrogea le milicien du regard, visiblement inquiète et celui-ci ajouta :


Je n'en sais pas plus, le messager est parti comme un couard sans demander son reste. A croire que je lui ai fait peur!


D’accord… je vous remercie. »

Oniki referma la porte. Melilou a avait tout entendu et semblait elle aussi inquiète pour Rhemy. Il n’allait rien en ressortir de bon de cette histoire, au contraire…

"Qu’est ce qu’on peut faire ?… On va pas attendre là, les bras croisés, de recevoir un pli officiel d’assignation en justice !... Peut-être devrait-on commencer par vérifier cette histoire de lance ? Il me semble que la seule que j’ai vu est celle des Loups, mais autant en être certain…"

La mairesse ne tenait plus en place, elle ne cessait de faire les cent pas dans le bureau comme pour dépenser un trop plein d’énergie résultant de son impuissance à résoudre cette situation. Elle regarda son adjointe et soupira…

Si seulement Pitchoune venait… on saurait au moins ce qu’elle compte faire…

Qu’en penses-tu, toi, de tout cela ?
demanda-t-elle à Melilou, se radoucissant légèrement.
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" Même une branche cassée repousse, même la lune disparue croît à nouveau... "
Melilou
Ce que j'en penses? répondit Melilou les dents serrées. J'en pense que Vallion nous a mis dans de beaux draps. Et qu'il a décidé de taper là où ça fait mal.

Melilou se leva de son siège et se mit à arpenter la pièce de long en large.

Soyons pratiques. Qu'est ce qu'on risque, réellement? Pour Rhémy et Pitchoune, ils vont tomber, rien n'est plus sûr. Ils n'ont pas respecté la loi, ils ont porté leur arme alors qu'il n'y étaient pas dûment autorisés, tu leur a demandé de la retirer mais ils ont refusé. Donc, ils vont être jugés. Ca ne me réjouis pas, mais il va falloir s'y faire. Au mieux ils seront inculpés de Trouble à l'Ordre Public, au pire ils peuvent tomber pour trahison et manquement à leur allégeance au duché, du fait des postes qu'ils ont occupé par le passé, en mairie ou au conseil ducal.

Dans un cas comme dans l'autre, ils auront un casier judicaire. Et avec le vent de fausseté qui court en ce moment en Champagne, j'ai comme dans l'idée que ça leur jouera des tours, un peu plus tard, quand ils penseront que l'histoire est derrière eux. Voila pour Pitch et pour Rhémy.

En ce qui te concerne...je pense que tu n'as pas à t'inquiéter. Tu n'as rien à te reprocher dans cette histoire, ces événements ne sont pas de ton fait. Par contre, je te déconseille de tenter de couvrir l'un ou l'autre, ça pourrait entacher ton rang de maire, et te mettre en grandes difficultés face au duché si jamais quelqu'un venait à démonter ta version des faits. N'oublies pas que Vallion est retord, et il essayera toujours de retourner la situation en sa faveur. Même si pour cela il doit user de mensonges, mais ce n'est pas ça qui le ferait reculer, tu le vois bien.


Melilou faisait toujours les cent pas en gesticulant pour accompagner ses dires. On aurait dit qu'elle pensait à voix haute, et semblait très concentrée. C'est alors qu'on frappa à nouveau à la porte. Elle ouvrit, et vit à nouveau Adhalard. Elle l'accueillit sévèrement, un brin agacée.

Quoi encore? Nous sommes en réunion extraordinaire Adhalard, et nous avons demandée à ne pas être dérangées. J'espère que tu ne frappes pas pour rien.

Nan m'dame, pas pour rien. Y a le vieux fou la dehors, le Ragotton, qui dit que le Vallion vous accuse vous aussi. Apparemment il porte plainte pour insultes et pour avoir sali son nom en public.

Melilou le regarda un instant, et sans doute Adhalard put-il aisément déceler l'éclair assassin qui passa subitement dans les yeux de l'adjointe. Elle le remercia simplement et referma la porte. Nul besoin de répéter ces paroles à Oniki, elle avait très bien entendu et reprenait déjà sa mine accablée, et pour cause. C'était maintenant à son adjointe que Vallion s'en prenait. Melilou se retint, une fois la porte fermée, de ne pas y passer ses nerfs à grands coups de bottes. Mais elle se contenta de jurer.

Ah, le fiefé menteur! Par Aristote il va me le payer...

C'est bien ce que je pensais, ce que me dit Adhalard confirme mes craintes. Je vois effectivement un autre problème dans cette histoire. Quelque chose de bien plus sournois. Les prochaines élections ne sont pas loin, et Vallion va se présenter, ça ne fait aucun doute. Cela fait des mois, si ce n'est des années, qu'il convoite la mairie, et il enrage de se faire débouter à chaque nouveau mandat. Avec ces plaintes et, peut-être, ces condamnations, il a peut-être enfin une chance de se faire élire. Si Pitch tombe, si Rhémy tombe, si moi je tombe, et si toi tu tombes aussi, qui se présentera aux municipales face à lui? Personne. A part peut-être Leila...mais je ne pense pas. Elle fait du bon travail, mais je ne crois pas que la direction de la mairie lui convienne.


Melilou se tut un instant et s'immobilisa, les bras relevés et les mains croisées sur sa tête, regardant par la fenêtre et tentant de contenir sa colère

Il complote contre la mairie, ça ne fait aucun doute. Et j'ai peur d'une chose. Si jamais il n'arrive pas à nous faire tomber tous les quatres, ce qui sera le cas puisque, si Pitch et Rhémy sont effectivement coupables des faits qui leur sont reprochés, nous n'avons rien fait, alors je crains qu'il ne prépare une révolte. Pour nous forcer à abandonner la mairie, et pour obtenir enfin ce pouvoir qu'il convoite tant.

Oniki écoutait sans rien dire, mais Melilou voyait bien l'impact que ses paroles avaient sur son amie. Elle poursuivit.

Tout est possible avec Vallion, Oniki, tu le sais fort bien. Et dans le cas présent nous n'avons pas le choix, il faut trouver une solution, et savoir ce qu'il prépare. On ne peut pas le laisser prendre les rênes du village. Ce serait accepter la chute de Varennes et ça, je ne peux m'y résoudre. Pas après tout le temps et l'énergie que nous avons dépensé à sa renaissance.

Elle s'assit sur son fauteuil, les jambes relevées, les pieds posés sur le bord de l'assise et les genoux dans ses bras. Ses pensées tournaient à toute vitesse. Il fallait trouver une parade aux néfastes projets de Vallion, et le plus tôt serait le mieux.
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