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[RP] Missives des Quatres Vents - Correspondance Draconique

Gorborenne
[Vent du Sud sur la Gascogne]

Terres du Sud, les derniers jours de l'été. Un petit tertre surplombant les flots apaisés de l'Adour. Adossé à un gros rocher tourner vers le vallon, Orion laisse les dernier rayons chauds de la journée lui caresser les joues. Le vent est chaud, poussiéreux, qui annonce l'automne à l'approche. Poussiéreux, comme ces souvenirs qu'il extirpe du fond de sa mémoire. Un vécu? non, ou presque, une raison de vivre peut être.

Jambes croisées, pieds nus sous la brise ardente, senestré d'une plume de cuivre ciselée qui tournoie au bout du sureau valsant entre ses doigts, vélin impatient qui attends sous la dextre dans l'herbe sèche, le Dragon réfléchit, aligne et réaligne les mots choisis......

De l'horizon son regard vacille un moment à sa monture qui paisse indifférente, à trois pas de là. Entre selle et couverture, un bout de tissu d'or et sable qui dépasse.... Arquian, et sa bannière, rangée là depuis.... depuis combien déjà?...... Cœur qui se serre à d'autres souvenirs, d'autres temps..... Plus que la Compagnie, il avait aimé le rêve sousjacent à ces flammes qui avaient scellé leurs promesses..... Un idéal, fait de mots gravés dans le feu....... Tout ce qu'il en reste aujourd'hui...... Arquian qui semble à tout jamais derrière l'horizon, inaccessible sous le manteau d'une autre vie, mais qui peut prétendre savoir d'où naissent les Dragons?

Qu'importe puisque bientôt il ne seront plus..... Aussi éternelles qu'ils soient, Orion le sait, comme Arquian aujourd'hui, hier, c'était Féérie qui disparaissait de l'horizon.... Ainsi en sera-t-il de même, et le froid pénétrant de l'oubli emportera jusqu'aux derniers Dragons......

Adossé à son rocher, les yeux embués des ultimes lueurs du jour, le Géant secoue doucement la tête en un refus.... une évidence qu'il n'accepte..... cette autre raison de vivre qui palpite entre ses rêves..... peut-être tout espoir n'est-il pas perdu, non, peut être pas...... Il sait lui-même qu'il ne faut finalement que peu de chose à un Dragon pour se réveiller, mais la chose en elle même importe peu..... ce qui compte est le vent qui l'amène...... Comme les mains qui s'agitent à la rencontre de plume et vélin, laissant courir les mots en tracé fin......






Ce'Nedra,
Petite Soeur,


Tu sais, j'ai longuement réfléchit avant de prendre cette plume..... Quels mots pourrais-je coucher sur du papier que je ne pourrais te dire de vive-voix? Quel secret y a-t-il ancré dans les fibres de ce parchemin qu'il faille des lettres d'encre pour le réveiller..... Peut être le début d'un chemin, d'un parcours à travers les endroits et les moments, comme le sillage invisible que laisse un Dragon au firmament.

Des Dragons.....

C'est là ce que nous avons choisis d'être.... Enfin, j'ignore dans quelle mesure nous avons vraiment eu le choix. Peu importe à dire vrai..... Mais pour toi Petite Sœur, qui apprends à ouvrir tes yeux au flammes vacillantes de l'existence, il m'importe de te dire Qui nous sommes, Ce que nous sommes.....

Mais, avant cela, peut-être devrais-je commencer par te conter de quel improbable nous venons. Ou tout du moins, là où se termine un pan de notre histoire, et où débute ta première leçon.....


Orion,
Chasseur parmi les Dragons








La Graine de Folie


Il était une fois, il y a bien longtemps,… Enfin, finalement pas tant que ça….. En vérité, cela ne fait que quelques siècles seulement que les fées, les korrigans, les elfes et autres lutins sont passé des considérations quotidiennes à celle de vieilles réminiscences. On ne croise guère plus de farfadets malicieux aujourd’hui, Ondine a déserté les ruisseaux et les arbres sont à tout jamais devenus muets, ou presque. Mais qu’importe, l’homme d’aujourd’hui ne se soucie plus guère de ce genre de choses. Mais à toi, petite Sœur, laisse moi te conter comment le Petit Peuple est - comme bien d’autres choses merveilleuses - tombé tristement dans l’oubli.


Chapitre Premier – la Reine des Fées

Le début de la fin fut un équinoxe de printemps, semblable à tant d’autres. Tous les habitants de Fabuleuse Féérie se rendaient aux pieds du Grand Chêne, demeure de leur Reine. Ils étaient là pour célébrer son réveil après les longs mois de l’hiver. À chaque premier rayon de la saison de vie nouvelle, les portes de la Royale Demeure s’ouvraient pour le temps que mets une femme à enfanter, pour trois saisons de liesse ou chaque jour pour le Petit Peuple n’était que de fêtes et de joies.

Seulement, cette année-là, la porte ne s’ouvrirait point.
Dans le bois millénaire resteraient figés les battant d’airain.

Le Soleil avait déjà atteint le Zénith dans sa course que le petit peuple dissertait toujours de ce qui avait pu se produire dans un fouillis de mille conversations qui se chevauchaient.

- Est – elle malade ? non, notre Reine est à l’abri de se genre de choses..... Une trahison ? mais qui ? son mari ? non, le Roi Obéron l’Obscur est souverain de Féérie lui aussi, jamais il ne commettrait pareille vilénie !..... Pourquoi ne sort-elle pas ? Il faut aller voir ! mais qui ? on ne peut entrer dans le palais tant que les portes demeures fermées, c’est la règle !

- Oui mais les portes devraient être ouvertes, c’est une situation sans précédents.

- Iona ! Où es-tu ? Dis-nous, cela s’est-il déjà produit ?

Le dit Iona était un vieil Elfe des Sous Bois. Un scribe, gardien des Histoires et Chroniques de Fabuleuse Féérie. Il était arrivé en retard ce jour-là, d’avoir compilé quelques histoires et contes pour divertir la Reine à son réveil et son ouvrage avait pris plus de temps que prévu. Encore un peu fourbu du trajet, il regardait tous les visages alentours qui s’étaient tournés vers en un seul souffle retenu.

-De mémoire d’Elfe et de Grimoire, jamais notre Reine a manqué de se réveiller au Jour Promis. En ma qualité de scribe, je prends la responsabilité de tirer tout cela au clair.

Sans attendre, il prit la direction de l’arbre et commença à escalader les racines géantes. Il avait pris cette décision parce qu’il savait que ses congénères ne l’auraient jamais fait, et surtout parce que ces nuits de compilation lui avaient laissé un mal de crâne à assommer un bœuf et qu’il désirait plus que tout échapper au douloureux brouhaha de toutes ces petites voies paniquées.

Les portes fermées ne l’empêcheraient pas d’entrer. Elles étaient symboliques. Eux, les Elfes, connaissaient tous les petits passages entres rameaux et branchages qui conduisent au cœur de la Royale Demeure.

Les couloirs du palais semblaient tapissés d’un manteau lourd de sommeil. Pas un bruit, pas un mouvement. Iona ne l’avait jamais connu ainsi et, pour un peu, il aurait qualifié le silence de « mort » plutôt que de « pesant », mais chassa bien vite cette idée de son esprit. Machinalement, il prit la direction de la salle du trône, mais là aussi, le plomb muet régnait, lourd et gênant. Il se résout donc à prendre la direction des appartements de la Reine, espérant qu’il la trouverait assoupie sur sa couche.

Elle était bien là, magnificence sublime allongée sur sont lit dont les tissus de velours brillaient sensiblement sous les gouttes de lumière qui perlaient d’on ne pouvait vraiment dire où.
L’atmosphère baignait de surnaturel. Rien d’étonnant pour le palais de la Reine des Fées me diras-tu. Mais pourtant, même Iona sentait qu’il y avait quelque chose d’anormal. Les joues de Sa Majesté Suzeraine de Féerie et d’Avalon, avaient perdu leur éclat rose coutumier. A dire vrai, elle avait même le teint blafard, et sa poitrine n’était agité d’aucun souffle.

Iona comprit ce qu’il manquait en ces lieux comme un rocher que l’on prend sur la figure: la Vitale Présence de la Mère du Petit Peuple. Tout à la réalisation de cette souffrance, le petit scribe même en oublia que leur survie à tous s’en trouvait condamnée sur un plus ou moins long terme, car sans la Reine, le Peuple n’est plus non plus.

Ce fut d’abord comme un souffle, l’écho d’un murmure qui tira Iona de sa torpeur. Le timbre calme et serein d’une voix qui lui réchauffait imperceptiblement le cœur et lui séchait les larmes. La dépouille de la Sublime des Sublimes était là, sans vie devant lui, pourtant, son âme percevait le chant mélodieux de sa voix, comme une supplique insistante, un appel qu’on ne peut refuser.

- Iona, mon cher Iona, mon Enfant, toi qui est venu jusqu’à moi, sois béni ! Je te demande pardon.

- Pourquoi vous excuser ma Reine, nous sommes les fautifs, vous ne pouvez y être pour quelque chose !

- Tout ceci est bien de ma faute mon cher petit, un jour le pourquoi te sera révélé. Et je te demande pardon car je vais encore avoir besoin de toi. Ma vie m’a été dérobée par traitrise, mais je peux encore être sauvée. Pour cela, il te faudra venir me chercher dans la Forteresse Introuvable du Roi Obéron. Hâte-toi, mon Enfant Bien-Aimé, car le temps presse.

- Mais, ma Reine, comment vais-je pouvoir trouver l’introuvable demeure du Roi Sombre ?

- Tu le sais déjà mon enfant, tu le sais déjà

La voix redevint écho, encore l’espace de quelques instants, puis doucement se tut, laissant un vide encore plus grand au cœur et à l’âme d’Iona. Il resta là un moment dans le silence diluant les dernières traces de vie en ces lieux, effondré, l’existence en brisure, le bonheur à jamais fêlé. Aucun clepsydre n’aurait pu mesurer le temps qui lui fallu pour se relever, rassembler les fragments de son âme en lambeaux et se débarrasser de ce qu’il aurait pu lui rester de courage et de vaillance. Il n’aurait besoin d’eux pour ce dernier Devoir, car il savait ne pouvoir que le mener à terme…. Cette certitude, cela seul demeurait ancré en lui……

Il se releva, posa un dernier regard emplit d’autant d’amour que de larmes sur le corps sans vie de sa Reine bien aimée et pris la direction de la sortie du palais. Il n’avait aucune idée du chemin à prendre, mais les échos de Sa voix seraient sa voie.





Gestes mesurés qui replient enroulent et scellent les vélins. Peut-être un peu pesants pour sa messagère, mais il a toute confiance en la chiroptère..... Sifflement suraigu, suivi d'un doigt tendu au bout d'un Chauve qui sourit, et vient dare dare se percher la chauve-souris..... main qui laisse le message à l'accroche va au ruban sous la manche et le décroche, tend au volatile le parfum du destinataire, et dans un frisson d'ailes disparait missive dans les airs......



[hrp:"La Graine de Folie", librement adapté de la BD du même titre]
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Gorborenne
Quelque part en cambrousse, sous les branches repliées d'un vieux chêne, le Chauve appuyé de l'épaule sur l'écorce laisse sa joue et son oreille au contact avec le derme ligneux. Un sourire triste accroché aux lèvres, à l'écoute de la voix de sylve et de sève......

Quelques heures ainsi passent, portées par les anges, en silence, pour qu'enfin mouvement se fasse. Orion se redresse et puis le long du tronc s'affaisse, ouvre paquetage en recherche de vélin et de plume, qui plonge dans l'encre comme un marteau sur l'enclume......






Ma très chère Belladone,
Milaya Tetya,


Comment te portes-tu en ces temps de trouble? Depuis si longtemps que je n'ai eu de tes nouvelles. Je vois d'ici la crispation saisir tes lèvres aux mots qui vont suivre, mais tu nous manque, à moi et Isa. Je sais très bien pourquoi tu as rejeté Theognis et sa bannière, mais ça n'empêche que sans drapeau, tu reste pour moi une sœur parmi les Dragons. C'est à leur propos que je t'écris d'ailleurs à ce jour, à propos de ce que nous sommes, et de cette flamme qui est nôtre. Ce'Nedra des Dryades nous a maintenant rejoints, pour le meilleur qu'offre les étoiles, et le pire que cache l'horizon.

Quant à moi.... Cédalia te l'a sans doute dit, mais notre petite Perle rendra bientôt son premier cri à la face de ce monde, et cela me réjouit plus que tout. Seulement, tu sais bien comment est la route du voyageur, toujours à choisir les chemins que l'on empreinte. Le mien aujourd'hui m'éloigne de ceux que j'aime, mais c'est pour eux que je le fais. Seulement je sacrifie là une certitude pour un mince espoir, sans même être convaincu pourtant que l'enjeu en vaut la chandelle....

Il en est un au fond de moi dont le rire revient de temps à autre en écho résonnant sur mes doutes, car même s'il ne se ressent dans aucun des pas que je montre, oui, le doute est dans chacun d'eux. Et aujourd'hui plus que jamais.

Des instants de sourires qui se figent de quelques larmes, ainsi va la brise qui porte les Dragons, le cœur claquant bannière de quelques vaines intentions....

Je ne sais vraiment pourquoi je t'envoie ces quelques lignes aujourd'hui, mais ton sourire espiègle éternellement jeune me trotte souvent dans les souvenirs ces temps-ci. Juste te donner quelques nouvelles? En demander des tiennes? Oui, sans doute, peut être.... Mais tu me connais..... Je n'ai jamais eu besoin d'un but pour agir, un espoir me suffit.....

Où que l'horizon te porte, prends soin de toi,


Orion,
Dragon de Sylve et de Cendre,





Main qui enroulent et scellent le message. Le pose à terre en attente, alors que sur autre vélin reprend la valse de lettres dansantes.






Prométhée, Titan généreux,
Mon vieil Ami,


Chaque jour de ton existence est-elle toujours un défi à elle même? Les nouvelles que je reçois de toi me laissent à penser que tes traits de tête brulée ne s'assagissent que lentement. Mais je te connais, je sais que tu ne les perdras jamais entièrement.....

Quelle nouvelles des Baronnies? Deux saisons déjà que je n'ai descellé le Donjon. Arquian me manque, mais me semble aujourd'hui comme quelque chose d'inaccessible. Pas le castel, ni la tour ou les bois alentours, non, je parle de cet Arquian que nous avons gravé dans les flammes, de cet Arquian qui flottait derrière nous en bannière, en ralliement des Dragons.....

Utopie que tout cela.... comment rassembler ceux que rien ne retient ni n'attache vraiment? Comment refuser à un Dragon la liberté éternelle du firmament? Autant que toi, j'ai cru cette folie possible, mais l'un et l'autre avons été puni de nos fautes, peut être pas à la manière de nos noms, mais à la mesure de nos erreurs. Mais du Géant ou du Titan, il en faudra plus pour nous abattre.....

Que reste-t-il cependant aujourd'hui? Nombre d'entre nous en ont déjà oublié jusqu'à leur nom.... Alors, je ne te parles pas de celui d'Arquian..... Pour moi, Arquian est cette Flamme qui a gravé nos serments, faisant de nous des Dragons. Oui, quelque soit la foudre qui tonne, on ne pourra jamais te retirer ce feu que tu nous a offert, pour le meilleur et pour le pire. Arquian ne nous a jamais vraiment rassemblés, et ne nous rassemblera sans doute jamais plus. L'erreur fut de voir un point d'arrivée là où se trouvait celui du départ..... Peut-être ne saisiras-tu jamais vraiment ce que cela a impliqué et implique toujours pour moi, mais, de certaine façon, je me dois de t'en remercier.

Seulement, aujourd'hui, parce que nous restons Dragons sans plus être d'Arquian, en tant qu'ainé de la Mesnie, je me dois de t'annoncer triste nouvelle en la dissolution de la Compagnie, dans les termes et statuts qui la compose. Crois bien que cela me déchire de prendre une telle décision, mais d'une certaine manière, cela seul assurera la pérennité de ce que nous sommes, et permettra à cette flamme qui nous anime de se répandre à nouveau......

Drakon navsegda!


Orion,
Dragon de Sylve et de Cendre
Et pour la dernière fois:
Dragon d'Arquian





Le Géant reste le un moment, plume suspendue à relire ses phrases sans les voir, le regard légèrement hagard.... hésitant.... Lentement, il se relève, range encre et plume où que ce doit, ramasse l'autre pli et s'en retourne à sa monture. De sous la selle, il extirpe la bannière d'or au dragon de sable, replié et rangée là à la façon que lui avait expliqué le Baron. Sourire indéchiffrable alors qu'il tend sa carrure jusqu'à une branche basse du chêne, et y accroche soigneusement l'étendard avant de se retirer sous sa tente dressée non loin. Demain, il enverra vers la Bourgogne, par messager, la bannière et les courriers. Mais cette nuit, elle flottera sur la brise librement, en adieu aux étoiles, quand l'aube, en un trait rougeoyant d'adieu, repliera tristement la toile.....
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Gorborenne
Le Chauve s'apprêtait à sortir prendre l'air, loin du campement et de sa pesante atmosphère, pour gouter à l'ombre d'un arbre choisi, du plaisir de la sieste et de ses fruits...... Besoin de réfléchir à tant de choses..... Pourtant, sa rêverie à peine entamée s'en trouve distraite par tumultueuse arrivée d'un courrier et du messager de pigeon, s'étalant tout essoufflé sur la toile de sa tente, de bien peu noble façon.....

Écriture familière, un sourire, qui très vite se resserre.... des envies de maudire le Très Haut, mais non, cela n'est pas à lui, Lui, ça façon.....

Quelques graines céréalissimes au volatile pour lui offrir rétablissement et patiente, et déjà le Géant retourne sous sa tente coucher réponse sur le vélin, renvoyée aussitôt, de par delà l'horizon des chemins.




Salut à toi mon vieil ami,


Tristes nouvelles que voilà, mais Ô combien fréquentes en ces temps troublés...... hélas......

Mon existence est toujours aussi tumultueuse que jamais, et chaque jour me coutent plus chers les choix que je fais, mais je continue d'avancer tant bien que mal.

À terme, j'ai l'objectif de me faire construire un bateau, j'étudie pour cela, j'ai débauché une équipe de bucherons pour amasser quantités de bois, et tant d'autres démarches qui j'espère, m'amèneront à être a flot rapidement. Et ce bateau, j'espère, à son heure, nous ramèneras chez nous, ma compagne, mes enfants et moi.

D'ailleurs, cela n'est plus qu'une affaire de jours avant que ma fille ne rende ses premier cris, et j'attends ce jour avec une certaine exaltation.

Je crois en fait que les routes que prennent ma vie change tellement souvent de sens que je ne saurais t'en proposer un. Mais pour toi mon frère qui à toujours à mes yeux porté l'incandescence féérique du feu de Draconnie, je refuse de laisser s'éteindre la flamme qui est tienne. Pour cela, je peux peut être t'indiquer la voie....

Je ne peux te promettre un avenir, pour l'atteindre, il faut déjà affronter demain, et cela, peut être, commencera par une poignée de main. Alors, retournes-toi d'un aurevoir et non d'un adieu, et prends la route de Gascogne.... Viens si tu peux te réjouir avec nous d'accueillir en ce monde ma fille à naître, peut être y trouveras-tu l'envie toi de renaître.....

Nous pourrons parler alors des multiples horizons que nous proposent les petits sentiers de l'existence.... Il en est un parmi eux, je pense, qu'il te plaira d'explorer.....


En espérant te voir bientôt,



Gorborenne,

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Sadnezz
[De mots en maux]

aux quatre vent la crinière brune de la Corleone aussi courte que ses nuit s'ébouriffe, abandonnée aux caprices des bourrasques qui s'abattent sur un quai de port désert aux pavés brisés et aux marins absents... Bienvenue en la Bourgogne des gisants.

Remonter le cours des fleuves à la recherche de quelqu'un ou quelque chose mène forcément aux mornes villes et à leur déchirant silence au soir... Pas même un mendiant près des étals déserts pour coucher sa nuit au plus calme, juste le vent qui siffle aux oreilles de la Belladonne et l'amertume des opiacées qui pique encore sa langue traitresse pour lui donner un peu le courage de continuer sans faire escale dans ce mouroir. Peut-être que le repos se trouvera au prochain.

Pour seule consolation, la missive d'un frère perdu dans un coin du pays, couchés sur le vélins ces quelques lignes qui la ramènent à un temps passé et trépassé ou la latine se délectait encore des liens forts d'une fratrie, de l'ivresse et des plaisir que l'alcool et les hommes pouvaient bien lui apporter... Enfin, un homme, celui de toutes et pourtant bien celui qu'elle n'appréciait qu'ainsi.




A Orion, sage Orion des terres calcinées...

Qu'il est doux de te lire, même après les saisons passées sur nos silences. Depuis la Provence jusqu'aujourd'hui les routes m'ont menées bien au delà de ce que j'avais imaginé, plus ou moins seule, plus ou moins accompagnée.

Que reste-il de tout cela sinon la douce torpeur du rêve et de la désillusion Gorborenne... Le souvenir des expériences me dirais-tu...La force de terres aux milles histoires mais finalement une toile aux couleurs si diluées ...Les échos que tu perçois viennent aussi se perdre par chez moi sais-tu? Je t'entends parfois la nuit, lorsque ce n'est pas ce visage hideux qui vient mordre mes chairs et bruler mon âme. Je t'imagine protégeant les vies que tu as donné à ma petite Isabeau, à l'heure où moi je n'ai su qu'en retirer, inutile de mentir lorsque je te dis que le manque se partage, au delà de la distance et du temps...

Je n'ai jamais douté que tu comprendrais mes choix, à défaut peut-être de les accepter... Fallait-il que je suive un homme qui me laisserait me compromettre.. ? Je ne me pose pas la question, la vie est trop longue pour mourir demain. Il est vrai que je n'ai pris souvent la plume pour vous depuis mon départ, pas d'excuses si ce n'est le besoin de croire que nuls mots remplaceront les liens qui m'ont douloureusement liée à vous. Ta poussière et ma poussière seront le jouet du vent qu'encore sonnera la messe dominicale en la chapelle d'Arquian, comme pour rappeler à tous que nous sommes peu et moins encore.

A toi le subtil, que te parvienne mon affection, ou plus...

Sadnezz Corleone, Belladona.


Les voiles claquent sur les flots agités et les poulaines usées de la vieille Sad glissent sur la pierre taillée, la route est certainement encore longue, certainement pas achevée.

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"croyais-tu que l'on me surnommait Belladone par fantaisie? "
Gorborenne
Une tente à l'ombre d'un rempart, un Géant, la mine un peu triste face à l'écritoire.... Autour de lui, déjà, paquetages repliés, emballés du décision longuement soupesées..... Le poids est là, sur ses épaules voutées, alors que s'empilent vélins inutiles, en attente d'être messagés....








Salutation, cher Consœur,

Je vous avais promis de mes nouvelles avant que ne tombe les premières feuilles de l'automne, et ainsi, je tiens promesse....

Il m'est de plus en plus difficile de retrouver les chemins menant au Castel Troubadour en ces périodes sombres. Ma plume me semble souvent alourdie par trop de pragmatisme, et je m'effraie de m'habituer à ces choses là.....

Quand face aux remparts poings et cœurs se durcissent,
Quand face à la peur la raison et le foi s'affaiblissent,

Que reste-t-il de nous?

Quand les hommes aux nombres de pieds préfèrent
Celui des lances et des cottes bardées de fer,
Quand ils préfèrent un Alexandre de conquêtes
À l'Alexandrin de rimes qui changent ou se répètent,

Que reste-t-il de nous?

Quand de partout résonne éclats de cris et d'acier
Que de vaines rhétoriques s'usent à justifier,
Quand les mots sonnent dur et se laissent marteler
Que la verve délaisse la lyre au profit de l'épée,

Que reste-t-il de nous?

Trouverons nous encore une route, un chemin
Qui ne soit couvert de graviers baignés du carmin?

Que reste-t-il des âmes vagabondes et des petits sentiers?
Que le Monde aille donc où il lui plait de disparaître!
De tous ces réponses, j'ai arrêté finalement de chercher,
Face au vent, je galoperai ce soir, retrouver ma fille à naître.....


Qu'en tout instant les ouragans du temps vous restent cléments....


Gorborenne du Bois Cendré
Troubadour sous le vent d'Ouest




Ainsi fait se replie la feuille tissée de lignes en noirceur, portée par faucon dans le ciel en torpeur.... alors que déjà coule sang d'encre sur ces sœurs.....






À toi, Fleur Noire & Morigane,
À toi, Kay, des écorces sombre,
Succube et Dragonne en reflet
Sœur éternelle du brasier.....


Je ne te dirai pas Adieu, non.... Ni toi ni moi n'auront la joie de siéger aux côtés du Très Haut.... Nos âmes ne sont que trop chargées d'ombres pour encore espérer son pardon, et je sais qu'au même titre que moi, tu ne l'a jamais spécialement recherché. Je ne sais si nos âmes viendront à se recroiser, nos cœurs de Dragons n'aspirent peut être pas au même repos.... Où donc pourraient t'atteindre mes mots......

Qu'importe finalement, le miroir s'est brisé, et je reste seul porteur de nos souffrances et nos erreurs, et j'assumerai le prix de ce qui en a germé. Pour moi, sois quitte aujourd'hui et à jamais, de ce que tu dois.....

Le Sang à la Terre,
Le Regard au Ciel,
Ton Âme, pour la Forêt.....


Latcho drom ad aeternam,


Orion pour les Dragons,
Surt pour les Démons,
Chasseur des Sylves
Reflets d'un feu éteint......





Main qui porte vélin à bougie en un sourire amère, alors que lèches flammèches et grandissent dans l'éther, filtrant fumée seule possible messagère, pour porter mots plus loin que l'horizon, par delà les rives calmes de l'Achéron...
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Isa.
Crépuscule d'une nuit, la plus longue sans doute qu'il soit donné de vivre ... Plume qui s'agite sur vellin de fortune ... bientôt roulé à la hâte et confié au messager ... avant de poursuivre et terminer bientôt le long cheminement du don de la vie ...







Amour ,

Te voilà parti depuis plusieurs lunes… je ne les compte plus tant mon cœur reste suspendu à ces moments si pénibles qui furent les nôtres avant ton départ. Depuis que tu as franchi la porte sans te retourner, pour me cacher ces larmes que pourtant je sais, ma vie est attentes …

Chaque matin, ce sont deux petites voix cristallines qui éveillent le doux nid que tu nous as construit. Les « papaaaa !!! » et autres « Papa ? » « lé où ? » me font sourire et me portent tout au long de la journée. Pensées tournées vers toi dès le matin, journée rythmée des coups de notre Perle et de repos forcés. Il est l’heure, semble-t-elle annoncer et chaque serrement de mon ventre est source d’une seule prière… celle de t’espérer heureux et satisfait au moins de ce choix si difficile.
Mes pensées s’envolent vers toi, chargées de ces doux moments de pur bonheur d’une petite famille qui attend et aime son géant, tel qu’il est.

Je te sais, mon ange. Je ressens ces peurs, ces déceptions qui sont tiennes. Ces rêves abandonnés quand d’autres laissent choir l’espoir qu’en eux tu avais placé. Je sais aussi l’intensité de ta volonté, et ton courage… et ta force d’y croire pour à nouveau avancer. Notre vie est à l’image de cette terre qui nous porte … éternel recommencement rythmé par la ronde des saisons. La mienne est à l’ombre de la tienne, heureuse à tes côtés. A son heure lumière, quand ta flamme vacille , pour garder en éveil ce feu qui est le tien

Je t’aime …



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Gorborenne
Labrit, un bosquet en bordure de champs à portée de flèche de la ville..... Pas le temps de se payer l'auberge, ni celle de monter campement.... Alors Géant, Fleur et Loup se taille un bivouac sommaire sous les arbres et leur couvert. N'est on pas bien mieux ainsi? Laissant jeune Rose s'exercer à l'épée le temps que le 'tit Loup prépare le diner, le Chauve s'absorbe entre pointe de plume et surface du vélin, reprenant le cours d'une histoire à peine commencée.






Salut à toi Petite Soeur,
Ce'Nedra,

Je suis là, les yeux entre ce parchemin et ta tignasse rousse qui s'agite à quelques pas de moi.... Je sais, je devrais être face à toi à t'en apprendre plus sur comment manier cette épée que je t'ai offerte, mais des Dragons, je préfère t'apprendre à te servir de ton feu avant tes griffes.....

Ainsi continuera donc, par l'histoire et la leçon, le tracé de cette autre route que nous suivons......


Orion








Interlude

En d’autres temps, d’autres lieux, sous un ciel gris d’hiver qui termine à peine de couvrir l’horizon de son manteau blanc, de mince fumerolles s’échappent d’une chaumine isolée en bord de bois. Attaché sous l’appentis, un magnifique cheval à la robe sombre renâcle en tapant la terre gelée de ses sabots pour se donner chaud. À l’intérieur, les volets fermés empêchent la lumière du jour d’entrer et la seule lueur qui baigne l’ambiance provient du feu mourant dans l’âtre et d’un chandelier à trois cierges brulants sur la table.
Près du foyer, une table basse, et de part et d’autre, deux hommes, confortablement installés. Le premier a le visage marqué par les années. Sa chevelure d’argent, longue et clairsemée, se mêle sur son torse à sa barbe démesurée. C’est un humain, et pourtant, semble tout droit sorti d’un conte. Sur ses genoux, une couverture protège ses jambes des plaies du froid et dans ses mains, un bock fume, dégageant un parfum de miel et de fruits secs.
L’autre fait mine fière et arrogante de jeunesse. Les yeux pleins de flammes et de passions. Vêtu de riches habits de fourrures finement réalisés, enroulés dans une large cape noire doublée de velours d’un rouge sombre comme celui que prend le sang quand il sèche. Malgré l’aura passionnée qu’il dégage, il parle d’une voix posée.


« Tu as perdu, tu le sais bien, le jeu tourne en ma faveur dès à présent !

C’est toi qui ne comprends pas toutes les subtilités de cette partie… »

Le vieillard plonge de son regard dans les yeux du jeune. Lui aussi les a brillants. Il sait très bien où cette soirée le mènera. Il en a discuté longtemps avec sa Chère et Tendre et ils ont conclu tous deux que cette partie est en fait finie depuis longtemps.
D’un mouvement mesuré, l’Ancien se penche sur le plateau de jeu qui se tient sur la table entre lui et son adversaire, et déplace un pion.








Chapitre Second – La Première Bataille


Iona quitta le palais par une sortie qui lui était inconnue, sans pour autant s’en rendre compte. Il déboula sur la plaine ou trônait l’arbre, mais quelque chose avait changé. Déjà, plus un seul de la foule n’était encore là. Le calme était revenu et la nuit étendait son large manteau étoilé. Les fleurs qui sous la lune tachaient la prairie témoignaient que l’été était déjà bien avancé. Ainsi, il avait passé plus d’une saison à errer dans le palais. Or le temps pressait lui avait dit la Reine, et déjà il se maudissait d’en avoir perdu autant à sortir.

L’esprit tout à sa mission, il ne remarquait ni le nuage noir qui se profilait à l’horizon, ni la petite créature difforme qui le suivait silencieusement. Il avançait, un peu au hasard, ne comprenant toujours pas comment il pourrait pénétrer dans la Forteresse Introuvable. Il fouillait dans ses souvenirs, il balayait de la pensée toute le savoir, tout la connaissance et toute l’histoire de son peuple, qu’il avait retranscrit durant sa déjà longue vie. Car Iona était vieux. Il avait cessé de compter les années depuis déjà bien longtemps, et il aurait volontiers aspiré à un plus calme repos pour ses vieux jours que de barouder à travers le monde à la recherche de quelque chose qu’on ne peut trouver.

Alors qu’il divaguait, marmonnant moult jurons entres ses dents, ses pas le menaient toujours plus loin droit devant. Le troll le suivait toujours, et la nuée sombre s’approchait toujours d’avantage. Iona fini quand même par remarquer l’un et l’autre, mais c’est d’abord sur la présence du troll qu’il s’inquiéta. Il le questionna bien, mais celui-ci lui répondit par des onomatopées tellement incompréhensibles qu’il abandonna la parole pour essayer d’autres formes de communication plus gestuelles. Avec un large sourire et de grands moulinets de ses bras, le Fort à Peau Grise signifia à l’Elfe qu’il était là pour le suivre, tout simplement. Iona ne chercha pas à comprendre. En temps normal, jamais un Troll n’aurait suivi un Elfe de son plein gré, et encore moi avec le sourire aux lèvres. Mais le vieux scribe ne releva même pas, après tout, Féérie basculait, alors une bizarrerie de plus où de moins, on en était plus là.

Encore heureux, car c’est exactement l’instant que choisi le nuage d’encre pour venir se poster à leur aplomb. En fait de nuage, c’était là un immense vol de corbeaux. Il y en avait autant que le ciel peut compter d’étoiles. Les battements de leurs ailes soufflaient des bourrasques qui menaçaient de le renverser et leurs croassements rauques lui déchiraient les tympans, pareils à mille cris de douleurs. Funeste présage s’il en était. Le petit Elfe leva les yeux au ciel, se demandant quel malheur surgirait encore en ce jour maudit, alors que le Troll se tenait apeuré derrière lui, plié en deux…

Le Scribe était pétrifié. Son esprit s’était arrêté dans la contemplation de ce spectacle et son corps demeurait immobile, dans l’attente. Il ne réagit même pas quand une centaines de volatiles fondirent sur lui comme sur une proie. C’est d’ailleurs au Troll qu’il dût son salut. La Peau Grise le jeta d’un coup sec sur le côté et de sa massue piquée de pierres, fouetta les airs comme un demeuré, fauchant les corbeaux l’un après l’autre comme des fétus de paille. Il avait réussi à briser le premier assaut, mais les oiseaux noirs reviendraient très vite à la charge. Alors il ramassa l’Elfe toujours hagard et le jeta sur ses épaules puis pris ses jambes à son cou. Dans le ciel ou les sombres volants semblaient tous converger en un point, une voix rauque et stridente raisonna par-dessus les croissements innombrables.

- Maudit-sois tu, traitre à ton sang ! Tu es un être obscur, tu appartiens à la nuit ! Qu’est-ce qui te prends d’aider un Elfe que notre maître condamnera comme tous ses semblables ?

Le Troll ne ralentit pas l’allure, au contraire, entendre et reconnaître la voix de Raven la Sorcière des Plumes Noires, lui avait donné des ailes aux pieds. Plus que tout, elle était à craindre. Maitresse des Forces Obscures et d’une cruauté sans bornes, elle ne laissait jamais autre chose que cendres et désolation sur son passage. Au dessus de lui, les corbeaux toujours s’accumulaient en un bouillonnement obscur dont la surface s’agitait comme celle d’un fleuve en furie, telle une épée de Damoclès menaçant de fondre sur lui à tout moment.

Ce qui finit fatalement par arriver. Tel un immense épieu, la masse informe des corbeaux lui tomba dessus, inarrêtable, inébranlable, implacable, le condamnant, lui et le petit Elfe qui ballotait semi conscient sur ses épaules, à une mort certaine et instantanée.

Pourtant, le Troll continua à courir et rien ne vint ralentir sa course. L’estoc fatal de Raven n’avait pu l’atteindre. Un immense éclair d’une blancheur éclatante était venu parer le coup, dispersant le vol de corbeaux dans une lumière insoutenable. Dans le ciel, la voix de la Sorcière rugit de rage.

- Toi aussi tu crois pouvoir arrêter le Roi Sombre, toi, la Vieille qui parle aux Arbres ?

La source de lumière peu à peu prit la forme d’une femme sans âge, vêtue de haillons, mais sa mine témoignait d’une grande noblesse. Son échine légèrement courbée trahissait les premières fatigues de la vieillesse, mais C’Antha la Magicienne avait, malgré ses années trop nombreuses, encore dans le regard la flamme de la jeunesse et les foudres de la colère.

- Peut-être bien que non, pas peut-être aussi que l’on se bat pour autre choses qu’une victoire inutile!

Ce qui suivit ne serait vraiment être décrit, car un duel au sommet entre deux grands praticiens de la magie est quelque chose qui va au-delà de l’imagination. Mais le combat fut acharné. Les éléments se déchainaient autour des deux sorcières et le Troll peinait à se maintenir lui et l’Elfe à l’abri de leur furie. Puis Peau Grise remarqua dans la nuée un oiseau qui ne ressemblait pas aux autres. Ce corbeau avait le pelage qui luisait, comme couvert d’une fine pellicule dorée. Obéissant à un réflexe, à un impératif de son intuition, le Troll se rua sur l’oiseau et abattit sa massue dessus de toutes ses forces, réduisant celui-ci à la mince épaisseur qui séparait l’arme du rocher qui avait arrêté sa course. Sur la pierre coulait le sang du volatile déchiqueté, et dans les cieux, l’apocalypse se déversa. La voix de la Raven hurlait, et la nuée se tordait de douleur. L’un après l’autre, les corbeaux éclataient littéralement, projetant des flèches de plumes presque acérées. La Magicienne Morgane était prise au milieu du tumulte, résistait tant bien que mal aux milliers de petites lames qui voletaient autour d’elle.

Mais tout son art ne la sauva pas. Parmi toutes les lames qui fondaient sur elle, il s’en trouva une pour atteindre le chemin de son cœur. Estoc fatal, la plume vint se ficher au milieu de la poitrine de C’Antha qui parle aux Arbres, déversant en elle son essence de mort.

Peau Grise, un peu hagard, ramassa une des plumes dorées qui collaient à sa massue et vint s’agenouiller auprès de la Magicienne qui rendait son dernier souffle. Dans les yeux de la vieille, le feu de Féérie peu à peu s’éteignait, mais elle regarda le Troll avec un regard serein.

- Nous avons fait notre devoir. Je pars en paix car tu as trouvé ce qu’il nous manquait. Remets cette plume à notre ami Elfe, il en aura besoin. »

Sa main serrait le poing du Troll ou était fiché la plume et Peau Grise sentit la vie s’éteindre au bout de ses doigts. Des larmes se mirent à rouler sur ses joues, mais ce sont des gouttes de sel qui vinrent se fracasser sur le corps inerte de C’Antha la Magicienne. Dans le ciel, le tumulte des corbeaux avait disparu et cédé sa place aux premières lueurs de ce qui serait une belle journée d’été. Le petit être n’avait pas pris garde à l’approche de l’aube et grand mal lui prit, car personne n’ignorait que les Trolls se changent en statue de sel lorsque le Soleil pose sur eux son regard.
Il ne chercha même pas à s’en protéger, non, son heure à lui était venue aussi, il le savait. Il l’avait toujours su que sa vie n’avait été que l’attente de cette bataille, qu’il tenait l’objet de son destin entre ses doigts.

Alors il accueilli l’astre du jour
Les yeux pleurant de lumière
Le cœur serein il devint pierre
Pour aujourd’hui et pour toujours

Alors que la bataille était finie depuis un moment déjà, Iona se releva enfin. Son regard était toujours perdu dans le vague, son esprit était loin, enfermé dans ses propres méandres. Pourtant, son corps agissait avec assurance, comme mû par une force étrangère à sa volonté. D’un pas cadencé, il rejoint les dépouilles de ceux qui venaient de le sauver. Leurs mains étaient toujours jointes, dans un adieu éternel et silencieux, autour d’une petite plume d’or qui frissonnait sous la brise. L’Elfe s’en saisit, sans même sans rendre compte, et la rangea bien à l’abri sous sa chemise, sur son cœur. Son contact froid ne provoqua pas la moindre réaction, lui, était toujours absent.









Interlude

Dans la chaumine sous l’hiver, les deux hommes jouent toujours. Le plus jeune des deux s’est levé pour se resservir un verre de vin clair et remettre un peu de bois sur le feu. Bien que lui ne ressent pas le froid, il sait pertinemment que son adversaire en souffre, et même s’il le verrait volontiers mort, il désire pour ce vieillard une fin qu’il aura orchestré lui-même.
D’ailleurs, il s’y attelle. Là est tout l’enjeu de cette partie qui les oppose : le cœur du vieillard.
Le jeune le sait, il obtiendra ce qu’il désire avant la fin de la nuit. Pourtant, il ne comprend toujours pas pourquoi son adversaire s’obstine, ce qu’il cherche à prouver. L’issue est de plus en plus claire. Ils viennent d’échanger quelques coups et plusieurs pièces ont quitté le plateau. Le vieux a bien réussi une jolie passe, mais il y a laissé quelques atouts majeurs et s’en trouve d’autant plus démuni.

- Tu sais que tu ne peux plus gagner, tu le sais bien ! Pourquoi t’acharnes-tu ?

- Tu auras ta victoire, cela est certain, mais il est encore possible que j’ai la mienne !

- Quelle victoire ? De quoi parles-tu ? A ce jeu, il ne peut y avoir qu’un seul gagnant, tu ne l’ignores pas !

- Rappelle toi que c’est moi qui te l’ai appris, ce jeu, justement, et dans une partie comme celle-ci, il y a bien plus en action que des simples mouvements sur un plateau. Mais ça, tu ne peux le comprendre.




Main qui enroule vélins et les glissent dans le paquetage d'une jeune Fleur. Une histoire qui avance, d'autres qui commencent.... Regard qui se tourne vers l'Ouest, une seule pensée qui l'anime à la force d'un Ouragan.... Reprendre la route, que soufflent chevaux, lui est impatient.....

Triturant la plume, il lit et relit courrier, arraché prequ'à moleste ce matin à pauvre messager importun.... Une raie de lumière dans le vélin, comme celle qui l'attend au bout du chemin.... Tout est question de choix et de prix, sur chaque route, ce précepte toujours est écrit..... Et depuis longtemps, le Géant ne l'a que trop compris...... Un Choix, d'où il vient, là où il conduit.... Il en a toujours été ainsi....








Cédalia, Ma Lumière
Isa, mon Amour,


Chaque jours passé loin de vous apporte son poids au tourments qui me rongent le cœur et pèsent sur mon échine. Tu me sais, je n'ai pas besoin de te dire que ce serait mourir que d'arrêter d'avancer.... Un Dragon qui prend loisir de se poser finira par s'endormir.... Et la route est encore longue avant l'horizon que nous nous sommes choisis.... Je meurs à chaque fois qu'elle m'éloigne de vous, mais l'empreinte de ton sourire et l'écho des rires de nos enfants sont ce qui chaque jour, me pousse en avant.

Irrémédiablement, le Nexus s'approche, et j'ai beau faire et chercher
Je ne sais comment l'empêcher de m'aspirer.....
Tant de chemins qui y mènent
Un seul pourtant où Dragons tranquillement se promènent.

Mais qu'importent toutes les routes de l'horizon,
Les carrefours attendront pour un oui, pour un non
Que nous bercent la nuit, le chant de la mer
Et que notre fille, le jour, sourie à la lumière.

Jamais plus entre nous ne glisser l'ombre des jours
Demain, je serai près de toi à jamais, mon amour.....


Je t'aime,


Orion,
Aveugle de toi.....




Nuit qui approche, route qui se décroche, Géant et Fleur qui repartent d'une monture, saluant Loup resté au bosquet travailler de la hache son endenture...... Demain, Labrit......
Seleina
Feu frémissant, couvant au vagues lueurs du soir.

Pourquoi un corbeau ressemble-t-il à un bureau...

Cette pensée obsédante. Cette chose impossible et pourtant.
Sa plume écorcha le velin à nouveau, un frisson parcourut ses veines.
Peut-être.


Citation:
A vous cher confrère en des lieux si distincts et pourtant si semblables,
Vous manquez à nos murs mais ils savent patience...


Si demain voit décroître les semailles en nos coeurs,
Si la lune en demeure se teinte de carmin
Si l'oubli et l'attente prennent le pas sur l'heure
Que nos souffles éteints en appellent à la fin
Qu'adviendra-t-il de nous ?


Si la terre d'hiver se fendille sous le gel
Si le sol se craquèle sous nos bottes trouées
Si le froid vient couvrir de sa main la part belle
De ce qui nous abreuve en ces jours délavées
Qu'adviendra-t-il de nous ?

Quand vos mains saisiront ce petit corps nouveau
Qu'il geindra se pressant tout contre votre peau
Alors vous reviendront dans leur globalité
Les raisons qui vous livrent à votre destinée.


Que tous les vents d'autan caressent nos tourments,
Que l'automne trépasse, l'hiver nous désavoue
Mais ces petits bouts d'hommes qui avivent nos sangs
Trouverons ces réponses bien plus sûrement que nous.

Si la pluie le permet, demain sera clément.

Seleina

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Maître troubadour à la confrérie. (forum secondaire)
Gorborenne
Des jours, des mois, des années, il ne serait dire…… dans sa prison le Démon ne vit plus, mais une respiration, encore…… comme de celle qui sourde sous l’eau qui dort…… Murs de Lumière qui l’emprisonnent, mais sous la brise filtre le vent, et ce qu’il annonce des jours et du temps…… Patiente à force c’est apprise, et il ne se rue encore sur les brèches qui se fendent, mais regard rubis déjà se glisse, furtif, parfois, encore faible, mais pourtant là……

Lentement, un main saisit la plume et gratte le vélin à traits secs et rapides……







À toi ! Orion,
Dragon de Sylve et d’Émeraude, mon Vieux Compagnon,

Maudit sois-tu, mon Frère, mon Autre ! Tu es devenu si fort aujourd’hui que me voilà obligé de te parler par écrit, comme en ses premier temps ou nos routes se croisaient…… N’as-tu plus donc aucune estime pour moi que tu ne prennes le temps de t’assoir au bord du chemin ? Penses-tu vraiment qu’en ne t’arrêtant je ne te rattraperai pas ? Foutaises que cela, je ne marche pas dans tes pas et ne suis pas ton reflet…… celui-là, tu l’as de tes mains détruits, et pour cela aussi, sois maudit ! Tu la disais sœur de tes souffrances…… mais je SUIS ta souffrance ! Je suis toi, comme tu es moi, et cela, tu auras beau courir, rien n’y changeras……

Entends-tu ce Nexus au loin qui s’agite ? Oui, j’en ai la certitude, je n’ai peut être plus de prises, mais je sais encore les pensées qui te guettent, et les choix que tu portes…… Ils sont ton fardeau autant que tu es le miens ! Tu es fort encore, mais moi, à chaque pas que tu fais, je me relève…… Aveugle que tu es si tu crois que je n’aurai ma part du chaos à venir……

Sens-tu comme moi la brulure du vent
Qui balaye la route du Nexus avançant
Charriant avec lui les temps d’autrefois ?
Sens-tu le souffle rauque de l’ennemi des bois ?
Souviens-toi de ce temps ou brulaient les Neuf Terres !
Car Ragnarok revient du crépuscule, mon Frère !


Profite de ce qu’il te reste de clémence pour te reposer, car bientôt, je serai partout dans le sillage que ton ombre laissera planer……

À demain sur les chemins mon Frère !


Surt,
Démon de Flamme et de Cendre




Se repose la plume comme se referment les rubis, laissant aux émeraudes des mots sur le vélin, message transmis sans changer de mains……

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Gorborenne
Mimizan, le Nid des Dragons, une terrasse au sommet du manoir. Installé sur banc de pierre le Chauve relit un papier qui entre les doigts lui est resté. Surt, son frère, son autre, lentement cherche à passer de l'écorce le liber, et se refaire sinistre apôtre. Grincement de dents, Orion contient sa colère. Non pas, non plus il ne le laissera faire.... Mais Dragon où Démon, toujours ce recroisent les chemins, il le sait, il le sent, et n'y peut rien......






Surt, mon Frère, Flamme de mes Cendres,

Crois tu que je ne te sens pas qui t'agite au fond de nous? Crois-tu que la brûlure qui m'orne le dos cesse de me chatouiller à chaque fois que tu grogne à l'arrière de mes pensée? Avec le temps j'ai appris à te sentir et être ta colère, comme toi, par deux fois déjà, tu as accepter de porter une part de ma misère.

Je sens dans ma gorge la chaleur fétide de ton haleine
Mais je reste encore maître des barrières qui nous enchaînent!
Avance donc, ose regarder l'étincelle vacillante des Forêts!
Tu sais comme moi le Bois Cendré dont nous sommes faits....
Viens donc à ma rencontre, puisque tel est ton désir,
Le Nexus s'approche, oui, tourbillonnant les flots de l'existence
Mais contrairement à toi, longtemps que j'ai cessé de vous fuir
Toi, Nous, notre naissance, et le brasier de nos souffrances.....

Tu dis vrai, mon Frère, reviennent de l'horizon les temps d'autrefois
Mais prends garde quand le souffle s'éteindra,
Car vient surtout le temps, où ne seront plus qu'un seul choix.......


À Toujours et à Jamais!


Orion,
d'Écorce et de Feuilles




Ainsi missive coincée entre deux rameaux de la vigne pendant nonchalamment au dessus de sa tête, que déjà sur d'autre vélins, la plume tournoie et s'entête......






Milaya Belladone,


J'ignore tu sais, si je suis plus sage que fou ou plus fou que sage..... Je sais juste les rêves et les espoirs que charrient les vents de Draconie..... Je sens aussi l'amertume dans ces lignes que tu m'écris. Ta carapace de Dragon renvoie les assauts de tes tourments à coups de reflets de rubis ou d'argent, mais en ton cœur vacille encore cette Graine de Folie qui est nôtre, Tu sais comme moi qu'il en faut peu pour l'offrir à germer. Chacun de nous à sa force, mais aussi sa souffrance, c'est de l'un et de l'autre que l'équilibre avance..... Ainsi que sonne la cloche, oscille la balance......

Un jour, oui, nos os réduits en poussière charriés du vent auront fait le tour des Royaumes de la terre..... Mais dans le sable immortel demeurera notre trace, la Folie des Dragons est quelque chose que rien n'efface.....


N'oublie pas ce que je te disais, deux chemins toujours deux fois se croisent.
Plus qu'une simple devise, c'est au cœur des voyageurs un mot d'espoir.
Et un de ceux que je me permets, est d'un jour où l'autre te revoir.

À toi qui donnes, à toi qui prends,
À toi qui porte au cœur poisons d'onguents,
Reçoit par de la les mots et le temps
Un peu de notre amour qui coule dans nos sangs,



Gorborenne du Bois Cendré,
Orion, des Dragons un Frère Ainé.....




Sifflement sec lancé au nues comme un appel, en réponse réclame de crécerelle. Fond des cieux le volubile volatile, se perche sur la main, becque une tranche de viande à peine gracile, et repart porter missive glissant sur bancs de vents subtils......

Un moment encore l'horizon reste en toise du Géant, courant d'air qui attire narines en frétillement. Parfums secs et boisés venus de l'Est, bientôt changeront les vent, comme l'automne chassera les feuilles et le reste, et qu'avancera la roue du temps......

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Gorborenne
[Vents d'Orients sur le Ponant]

Quelque part sur l'Océan, en Golfe de Gascogne, un navire brave lentement les Vagues et le Vent. Assis sur la vergue, adossé au mat, un songeur de Géant, plume et vélin en main, l'autour qui s'interrompt un instant. Interruption d'une existence exaltante, le temps d'une respiration, s'arrêter avant de s'élancer dans la pente..... L'automne est là, dehors, avec ce qu'il apportera... Mais à tout celà, Orion s'arrête un instant de penser, laissant son esprit à traits d'encre se diluer sur le papier......Comme une vieille douleur, qui n'a que trop pesé.......






À Toi, qui fût Mère et Flamme,
À Toi, qui restera Ma Dame,

Ma Très Chère Aelyce,

Pourquoi t'écrire des lignes dont tu peux déjà lire les mots au fond de nous depuis longtemps? Tu nous manques, il n'y a d'autre façons de le dire. Ce bout de toi que tu as laissé dans nos cœurs en y arrachant ta part, porte chaque jour la souffrance de ne plus voir briller tes regards.

Et moi qui n'ai même pu te remercier.... Tant de choses que je te dois.... Peut être ne serais-je même rien, aujourd'hui, sans toi. Mon Amour, mes Enfants, les Sentiers de l'existence qui me sont offerts, je n'aurais pu gouter à tout cela sans le chemin que tu m'as ouvert.....

Étrangement, de ressentir un peu de toi dans chaque jour qui avance ne rend que plus pesante ton absence.... Dans les yeux de ma fille, ma Perle, mon Aelia, je revois parfois l'éclatance de tes sourires, mais nos regrets, nos douleurs, c'est la tienne qui semble les charrier à chaque soupir. Rose, Ce'Nedra, une petite Fleur, qui dans ma vie a pris place de Petite Soeur. Pour elle, pour toi, pour moi? Peut être pour nous, ou, simplement pour ce que doit..... Tu me connais, tu sais comment vont mon cœur et mes choix.....

Tu manques aux tiens, ma très chère Amie, plus qu'aucun mots ne serait l'écrire, Sans ton souffle, reste triste le ciel de Draconie, même quand il se prend à rire.....

Mais ainsi vont les choses, s'en avance la Roue du Temps,
Viendront un jour ces retrouvailles, sculptées de granit blanc......

Les bouquets de pierre ne sont-ils pas éternels?
Livrées pour longtemps à elles-mêmes
Leurs fleurs sans couleurs sont les plus belles,
Elles sont à l’image de ceux qu’on aime....

On ne les cueille pas sur les arbres,
Ni parmi les fleurs des champs....
Rien que le long des allées de marbre,
Qu’on parcourt à l’automne, le pas lent.....

Elles ont la grâce de la Lune,
Quand l'Astre s'éteint de la nuit.
Que quelqu’un un jour en cueille une,
Et c’est un souvenir qui s’enfuit!

Elles fleurissent pourtant dans nos mémoire,
Pour Toi, qui est partie sans un bruit,
Comme un tendre soupir à fleur de peau....

Tu en est allée un matin d'au revoir
Ne laissant à jamais à nos cœurs meurtri
Que ce bouquet de pierre, sculpté sur un tombeau....


Puisse ton Corps reposer en Paix
Ton Esprit, être libre à Jamais
Et ton Âme veiller sur nous, désormais....


À toi qui m'as appris à vivre pour aimer
Pour toujours et en tous lieux ton dévoué,


Gorborenne du Bois Cendré,






Vélin qui s'enroule et se noue, plume qui retourne au Tricorne, tend le bras vers une silhouette au courbes qui se difforment. Étrange oiseau de l'infini prisonnier, Géant des cieux à l'envergure démesurée.... Éternel aérien, improbable messager....

Geste d'Outre monde, entre une patte et une main, s'accroche comme un pont le parchemin, et repart l'Albatros, vers les cieux de son écrin, livrer missive, par delà c'que sera demain......

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Gorborenne
Dimanche matin…. Pas de messe …. Non, juste la mer et ses promesses….

Monsieur Quintefeuille, faites-moi charger tout ce bois à fond de cale. Monsieur de l’Eau Douce, à votre poste, et préparez à la manœuvre ! Matelots ! Au boulot ! Et à l’Écume ! Yoo Ho !

Consignes beuglées comme il se doit, on est Capitaine ou on ne l’est pas….

Regard qui glisse sur le pont, s’accroche au gamin accoudé sur un silence de plomb. Barre qui se laisse au Timonier, le Chauve rejoint le mioche, mais sans encore parler. Trop tôt encore pour les leçons, que s’ancrent d’abord nos souvenirs, le jour où nous partons….. Le temps de quelques battements d’ailes de pigeon, dernier ramier à ramer lettre vers l’Horizon.







À Dame Félina de Rastignac,
Tigresse et Petite Mère,


Lundi matin, ainsi que commence une nouvelle semaine débute un nouveau voyage. La Brise déjà nous guide, des Flots sommes le bagage. Voile au nord, nous partons sous le Vent, le Ciel est calme et la Mer nous attend.

J’aimerais vous dire de ne pas vous inquiéter, trouver quelque mots pour vous rassurer. Mais à une Mère qui voit son fils prendre les chemins, je sens bien à quel point cela serait vain. Tout ce que je peux vous promettre, c’est que je veillerai sur lui comme s’il était le mien.

J’ai honte, un peu, d’ainsi vous enlever votre enfant, de vous le voler, oui, j’ai honte,…. et pourtant….. Autant que vous, je suppose, ce gamin m’a séduit…. Peut-on nier que Karyl sait ouvrir les cœurs endurcis ? Rentrer dans le droit chemin, en sommes-nous seulement capables ? Étrangement, c’est pour les miens que je peux être pire que Diable….

Ce que je sais, que je sens, c’est qu’il a soif d’apprendre…. Pour mener ses propres choix, peut-être être son propre père, puisqu’il n’en a pas pour vous défendre….. C’est là le fardeau des orphelins, grandir trop vite, sans personne sur le chemin…

Puisque c’est à moi qu’incombe aujourd’hui de le guider vers un de ses premiers choix d’Homme, peut-être pourrais-je faire plus que l’amener simplement à bon port….. Tant qu’il sera sous mon aile, je resterai son protecteur et mentor.

Prenez soin de vous,
Je veillerai sur lui,


Gorborenne du Bois Cendré
Dragon de Sylve et d’Écume





Fumerolles citadines qui s’estompent et s’éloignent alors que le voiles se gonflent sous le Vent. L’Étrave fendant les Vague, l’Étambot qui laisse sillage blanc…. Capitaine qui beugle sans retenue, dirige navire et équipage à l’assaut des nues.
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