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[RP] Pour le mariage... Y'a un hic.

Aimbaud
[Papa a pété un câble !..]

L'histoire se déroule dans la belle Saumur. Dans le célèbre pays d'Anjou où les esprits sont rebelles, la noblesse puissante et le patriotisme exacerbé. Bienvenue chez nous : ici, on a le tanin dans le sang. Les filles sont bien gardées. Les buses surmontent le trône, maintenus au pouvoir dans leur ronde perpétuelle. Point trop de place pour la romance, dans ces lieux où la politique s’orchestre au fil de l’épée.

Et pourtant. Au sein d’une même famille, deux cousins Dénériens - dès l’âge dévoué aux pâtés de sable - se piquent au jeu de s’adorer l’un l’autre. Le temps fait son œuvre, vient l’âge de s’adonner aux Poupées-Princesses pour l’une, et l’âge des cartes Chevalier-du-Chaos pour l’autre, mais la passion subsiste. C’est alors l’heure du shopping chez le tisserand et du conseil ducal pour elle, et l’heure des joutes et des sorties entre potes-chevaliers pour lui, mais toujours : ils restent solidement entichés. Et puis la majorité approche…


NOOOOOOOOOOOOOOoooooooooooooooooooooooon !.. Pourquoooooi ? Pourquoi ! Pourquoiiiii.

Aimbaud se mit à froisser méthodiquement le parchemin qu’on venait de lui porter. Puis il coursa le messager en hurlant de rage et de désespoir, lequel s’enfuit à toutes jambes par une ruelle du marché en renversant une cagette de poissons du très réputé « lac » de Saumur. Reprenant son souffle et ses esprits, le jeune Josselinière retourna sur ses pas, l’âme en peine, la mine si abattue que des bourgeois charitables lui lancèrent des deniers. Il erra sur la place de la ville, traînant ses poulaines ribouques dans les épluchures de légumes, jusqu’à retrouver l’endroit où il avait garé son destrier. Là, il relut la missive avec calme :

Erikdejosseliniere a écrit:

    Fils,

    Comment te dire les choses sans te sembler brutal...? Ah oui, voila : Moi vif, ce mariage n'aura JAMAIS lieu, tu m'entends ?

    Passons sur sa famille... Après tout, je suis bien l'époux -distant mais heureux- d'une Dénéré-Penthièvre, quels que soient les soucis que cette alliance me pose quasi quotidiennement en Bourgogne.

    Passons sur son enrichissement Franc-Comtois honteux. L'on m'a déjà tellement conspué -à tort, mais les idées des imbéciles ont la vie dure- concernant une soi-disant défense des intérêts de ta tante Kilia, qu'un peu plus ou un peu moins ne me touche plus depuis des siècles.

    Passons sur votre parentèle proche : cela produit souventes fois des mâles débiles de complexion et des filles disgracieuses, mais ce n'est point automatique.

    Passons, quoi qu'avec plus grande difficulté, sur l'engeance qui lui sert de grand-père. Nous avons tant et bon espoir de voir son chef au bout d'une pique un jour ou l'autre, que nous aurons personnellement veillé à participé au décollage de sa tête maudite d'hérétique, qu'il me semble que cela compense.

    Mais mon fils, JAMAIS n'épousera une idiote ! Ta mère et moi ne t'avons point fait pour que telle absurdité josselinièro-penthièvresque puisse advenir, surtout venant de toi ! Sa beauté passera bien assez vite -seule ta mère le demeurera jusqu'à la nuit des temps, de même qu'il en sera idem, j'en gage, de ta soeur l'Etoile, notre fille si sublime, ma Fée absolue que tu aimes-, mais t'envahir d'une fille idiote...

    Tu déraisonnes, mon fils !

    Ta mère est entrée en sage furie contre cette alliance imbécile. Je la rejoins pleinement. Et c'est définitif !

    Ton Père qui t'aime plus que toi-même,

    Erik.

_________________
Calyce.
[Allo Maman bobo....]

Elle aurait pû aller pleurer dans les jupons d'Otissette ou ceux d'Isatan comme elle a l'habitude de faire. Mais non, Calyce avait décidé que celle qui lui servait de mère devait faire face à ses obligations maternelles. Obligations ? Bah celles d'être un soutien pour ses enfants, leur montrer le droit chemin et...tabasser les ex-futur-beau-papa qui osent insulter sa petite fille de PLOUC ! Ouais voilà, c'est pour ça qu'elle écrit à sa vieille aujourd'hui. Gros sur la patate la môme depuis que le Pè-pair de son Nain-beau y avait dit qu'était trop plouc pour son fils et qu'il devait épouser quelqu'un de bien...

Rhaaaaaaaaaa !

Et un encrier qui fini fracassé contre la porte de sa chambre, un.
Et puis elle écrit...

Citation:
A Zahra de Beaulieu,
A ma mère,
A l'absente,

Je sais que je t'écris jamais, mais c'est parce que je suis vachement occupée. Et puis tu ne donnes aucune nouvelle non plus. Je ne sais pas si ça t'intéresses vraiment mais on va bien, Clélie et moi.

Enfin, Clélie va mieux depuis quelques temps, remise de sa rencontre avec une armée angevine et de sa chute bretonne. C'est toujours la guerre en Anjou, mais on a l'habitude, plus de six mois que ça dure. Ne t'inquiètes pas pour nous,*rature* continues ta petite vie tranquille en Lorraine !*rature : fin* nous sommes entre de bonnes mains, celles d'Otissette que tu connais et qui m'apprend à travailler au conseil et d'Isatan, la Jarretière avec qui j'ai appris des tas de choses : Les fleurs et les serpents pour faire les enfants, visite guidée d'un bordel tout ça... Et même que j'ai appris à me battre avec Lucie, la fille de papy qui t'aime pas.

Et puis y a Aimbaud.
Aimbaud c'est le fils de Fitzounette et de son père-que j'aime pas- et c'était surtout mon promis jusqu'à ce que son père en décide autrement. Et tu sais pourquoi ? TA FAUTE ! Peut être que si tu nous avais gardées auprès de toi, nous aussi on parlerait bien, on se tiendrait bien on ferait des révérences sans se casser la figure et peut être même que je serais aristotruc pas excommuniée-ou pas-. Tu auras compris que je t'en veux et que si Aimbaud m'épouse pas tout bien, avec l'accord de son père, je te renierais.

Sinon, j'espère que tu te portes bien, que tu t'es remises de la mort de ton Amyr-les nouvelles vont vite via Davia, sa nièce-, de toutes façons je l'aimais pas et que tu sens toujours la mirabelle.

A bientôt,
Calyce, ta fille pour l'instant encore.

Ps : Papa va bien et y a une Dame Sofio qui dit que le Totem va bien, un truc comme ça.


Vole pigeon, vole !
_________________
Aimbaud
Résumé : Aimbaud et Calyce ont fomenté le complot de se marier sans l'accord de leurs parents. L'information parvient jusqu'à l'oreille de la duchesse mère, Fitzounette.


[Oh mère de moi.. Pardon !]

- Château-Gonthier -
Aimbaud gratouille la porte.


Mère ?
hum ?


Fitzounette se rendort.
Aimbaud prend son arbalète et bourine la porte.


Mèèèreuh
Humpf. Plait iiiil ?
C'est moi, votre fils préféré.
Ah mais j'ai pas de fils ! Ou alors j'en avais un, mais il m'a prise pour son père !
Mère, laissez-moi m'expliquer
Non non ! Moi j'vous ai toujours défendu, résultat des courses, vous ne m'avez pas fait confiance ! Débrouillez vous maintenant !


Aimbaud chouine, le front contre la porte.

C'est pas c'que vous croyeeeez ! ... Ecoutez, ouvrez cette porte de mes deux ! et causons de visu ! Chiuredieu !
Non, là, j'ai plus envie ! Fallait pas me traiter de la sorte !


Aimbaud fait jouer brutalement la poignée.

Je perds patience ! Ne faites pas l'enfant, c'est mon rôle !
Et vous, apprenez à ne pas obtenir tout ce que vous voulez !


Fitzounette commence à faire du point de croix, tranquillou.

Bon. J'apprends.

Aimbaud s'assoit en tailleur et patiente.
Fitzounette soupire mais continue l'ouvrage, elle sait être butée, ah ça, elle l'a assez prouvé.
Aimbaud répond à quelques pigeons éssémés à ses amis.
Fitzounette chante un air oublié, toute seule, pas stressée.
Aimbaud perd patience, et perd la face :


OUVREZ MOI OU JE DÉFONCE !
Défoncez, mon enfant, défoncez !


Aimbaud saute sur ses pieds et se met en position.. regarde son épaule encore sous bandages, et change de position. Met l'autre épaule au clair et.. recul, élan : VLAN !

Aaaiieuu

M'enfin ! (Fitzounette accoure, ouvre grand la porte, inquiète.)
Geuh... (Aimbaud moitié assommé parterre.)
Et voilà, vous vous êtes blessé à être aussi buté ! (S'agenouille, cœur de mère oblige, et tapote la joue.)
... ces portes du XVème siècle.. c'est pas légal... (Se redresse.) Mère.. j'ai à vous parler.. Geuh...
(Fitzounette soupire.) Et bien dites ! (Tente de rester distante.)

Attendez j'ai oublié...
Ah oui voilà : je me suis comporté comme le plus doué des idiots dans son domaine.
Ah ça !
Accordez-moi votre pardon.


Et bien, je dois y réfléchir. Parce que votre père et vous m'avez prise pour un pot de fleur ! Et ça j'peux vous dire que je n'apprécie pas des masses !
Je ne suis pas excusable, mais si par hasard je trouvais la moindre petite excuse, ce serait celle-là : je l'aime. Et elle me rend bête comme un pigeon lobotomisé.
Visiblement, vous l'aimez bien plus que vous ne m'aimez. Pourtant, petit, vous disiez que nous, c'était pour la vie...


Fitzounette va a la fenêtre, et soupire.

Que je sois foudroyé dans l'instant si mon amour filial vous a été diminué d'un millilitre !

Aimbaud attend inquiet, voir si la foudre s'abat.
Fitzounette lève la main, dans un mouvement mollasson.


Boarf, je suis partie, tous m'avez oublié, au point que vous décidez pour moi. C'pas grave, je retournerais à la guerre et si je meurs, vous me regretterez !

Fitzounette en fait des tonnes en mode mère juive.

Aimbaud se précipite à ses pieds, en mode comédien amateur.

Ne faites pas ça !
Tssss, je dois, je suis une vrai Penthièvre, MOI !
(Le culpabilise, le torture.)
Mais.. euh... (A bobo.)
Que cela vous serve de leçon, maintenant, j'ai besoin de temps pour accepter la façon que vous avez eu de vous comporter envers moi, votre seule alliée devant l'éternel.
Aimbaud se relève gravement.

Bien, sachez que je suis consterné. Et ma douleur va croissant : je vous quitte sans un mot de pardon de vous... J'ai fais mon choix, je m'engage dans l'armée de Bourgogne. (Se retire tout penaud.)

(Grommelle.) Et voilà, il retourne voir son père, m'aurait étonné... D'toute façon, tel père tel fils... Qu'ils s'entretuent, tel Pierre... Euh Ponce, je m'en lave les mains...

Fitzounette reste là, meurtrie et triste, elle se punit elle même.
Aimbaud referme la porte, abattu et dit pour lui même :


Plus rien ne me retenait ici si ce n'est ma petite mère.
Advienne que pourra..

_________________
Fitzounette
[J'tout perdu, où c'est qu'j'vais aller ?]

Lettre laconique à son époux, la petite Reyne est en larmes, une nouvelle fois. La vie ne lui aura décidément pas fait de cadeau. Elle aura perdu ses pères, l'absence de sa mère, et maintenant, elle perdait son fils, celui pour qui elle avait toujours tout sacrifié.

Citation:
A vous mon époux, mon éternel adoré,

La situation ici est devenue invivable. Je ne trouve pas les mots pour vous dire toute ma peine et mon désarroi.

Aimbaud va vous rejoindre sous peu. Il s'est découvert Royaliste. Vous vous doutez bien de ce que celà entraine comme conséquences. Il lèvera très certainement l'épée très prochainement contre sa propre mère.

Ne voulant pas laisser Yolanda orpheline, et ne voulant pas en faire une Penthièvre, puisque visiblement, votre sang ne peut s'accorder à ce genre de destinée, je vous supplie de bien vouloir l'élever. De plus, l'enfante me connait à peine et vous chérie tant, tout deux.

Je vous le demande mon aimé, accordez moi encore cette faveur. Acceptez de la reprendre à vos cotés et de lui donner l'éducation qu'elle mérite.

Je vous demande pardon, à tous.

Je vous aime, et si le Très Haut devait me rappeler à lui, dites bien à nos enfants que je n'ai jamais voulu que leur bien, quelques soient mes errances.

Pour toujours votre.
Fitzounette.

_________________

En mémoire des joueurs de Fablitos et Zoko33.
Fitzounette
[Une bouteille à la mer...]

Et au désespoir de la Petite Reyne résonnait en coeur celui de son Triduc, le bourru Bourguignon. Il ne se fit pas attendre pour lui répondre, ne faisant que renforcer les terribles angoisses qui dévoraient le coeur de la blonde.

Citation:
Ma mie,
Ma buse adorée,
Le seul rayon de soleil de ces temps fourbes et violents...

Je vous écrirai plus longuement à la suite de ce bref message, celui-ci ne pouvant laisser votre précédent courrier dans l'attente.

Votre époux est au comble du désespoir. Entre ce que vous m'apprenez et... Un mot, un tout petit mot que vous ne comprendrez sans aucun doute que trop bien :

Le Ban de la noblesse bourguignonne a été levé il y a maintenant presque un mois. Nos alliances sont en train de faire le reste...

Je ne sais que faire, sinon, noyer cette abomination possible dans un excès de boisson.

La seule et unique chose que vous deviez savoir -la seule dont je sois absolument certain- : Je vous aime, je vous ai toujours aimée, je vous aimerai jusqu'à la fin des temps !

Votre vilain époux au comble de la souffrance,

A vous, ma Blondeur Immaculée,

Erik.

PS : Je vous écris plus longuement dès qu'un peu de temps m'en laissera l'aisance.

Je vous aime.

_________________

En mémoire des joueurs de Fablitos et Zoko33.
Fitzounette
Erikdejosseliniere a écrit:
De l’amour, comme le plus beau des saligauds !

Un Tri une fois encore en état de guerre (guerre intérieure, guerre extérieure, la violence de son cœur comme mère de toutes les guerres) se penchait à la lueur d’une mauvaise bougie au dessus d’un énième parchemin, d’autres épars et froissés environnant le pupitre qu’il avait fait installer sous sa tente damasquinée de noble en arme, d’homme ayant déjà quelque peu dépassé la fleur de l’âge quoiqu’en possession de tous ses moyens, d’époux hésitant malgré tout, parce que ses courriers rédigés à l’attention de sa sublime épouse étaient trop rares pour qu’il puisse se permettre d’y conter quelque banalité ou baliverne que ce soit. Plus qu’au maniement de sa bastarde ou du fléau qui l’amusait tant, Corbigny suait ainsi sang et eau afin que ce courrier secret soit vrai, qu’il soit pur, qu’il soit, espérait-il, beau. La dame qui ne cessait jamais d’emplir ses rêves comme ses jours le méritait, elle valait même probablement bien plus qu’eux, mais il n’aurait de cesse qu’à l’instant où il aurait donné le plus profond de lui-même, sans doute le plus abscons pour qui n’était elle, peut-être trop de trop en une seule lettre, mais il était las de ne pouvoir lui exprimer comme son âme débordait d’elle… Tant pis si elle le prenait diversement… Pourvu seulement que son cœur à elle ne se soit point trop éloigné, à force… D’éloignement !

La lueur de la bougie vacillait à force de courants d’air pénétrant sous la toile, mais le Duc s’accrochait encore et encore aux traces noires qu’il traçait sur la page, de sauvages musiques entendues au cours de ses pérégrinations multiples lui revenant à l’oreille, comme un motif supplémentaire à mieux lui écrire, enfin. Erik étouffait malgré les premières froidures de l’automne naissant, il étouffait de tout ce qu’il ne parviendrait sans doute jamais à écrire, certaines choses ne se disant point. Se vivant. Juste.

La plume glissait, cependant :


Citation:
Mon Amie,
Mon Aimée,
Mon Amour !

Trop longtemps jà ai-je repoussé le temps de cette missive. Trop longuement me suis-je enfoui en un silence coupable. Trop de temps sans vous envoyer la moindre de mes nouvelles. Moultes fois failli-je prendre cette plume qui m’aide à vous écrire ce présent. Tout autant de fois avais-je décidé que les tracas du moment me laisseraient répit un jour ou l’autre…

Il est enfin là, ce jour où il me faut –aucun ordre de quiconque, aucune obligation morale, sinon de vous écrire, avec suavité, avec tendresse, avec force, combien je vous aime, aucun désir d’être à vos yeux autre que celui que j’ai toujours été, que je serai à jamais, comme il m’importe que vous soyez pour moi- plonger en mon tréfonds, remuer un peu ce cœur vieillissant, trouver les mots qui vous toucheront encore un peu, à défaut de mes mains sur votre corps de Reyne.

Il me faut tout vous dire une fois encore, point l’ultime j’ose l’espérer, juste une fois encore, ma Blonde Unique, mon Eternelle Grâce, encore une fois, une fois pour toutes les fois, une unique et inimitable fois, fille de tous ces moments avec vous ou sans vous –vous n’êtes jamais bien loin, savez-vous ?-, ces heures entières passées à me demander ce que vous faisiez, là, précisément, à deviner vos rires, vos inquiétudes, vos tourments, vos joies, vos sourires. Tant d’heures passées à songer, à imaginer, à souhaiter que vous puissiez être heureuse là où vous vous trouviez, qu’importe que cela soit sans moi, qu’importait que cela soit malgré moi-même. Je vous préfère tant heureuse en mon absence que triste aux cotés d’un époux sans aucun doute épris mais qui ne sait guère montrer son attachement.

Je vous aime…

Ma Diablotine,
Mon Incontrôlable,
Mon Immanente !

Il parait que de causer de cela ne se fait point mais… Si vous pouviez seulement deviner comme votre peau me manque, comme l’odeur de vos cheveux me manque, comme de vous presser contre moi me manque, comme de lire ce qui ne peut s’exprimer en ces trop rares fois où nous nous aimâmes, et que je ne vis jamais ailleurs qu’en votre regard me manque… Nous savons combien tant de choses –presque tout, en fait- aurait dû nous éloigner l’un de l’autre. Nous savons que nos destinées sont à jamais irréconciliables. Nous savons, depuis les premiers jours de notre rencontre, comme rien n’est possible entre nous. Ce faisant, comme tout le fut, possible, comme tout ne peut que l’être, parce que seuls les faibles de ventre et d’esprit se seraient arrêtés aux prémices d’un blabla aussi courtois que vain, comme un très vague souvenir se perdant au tréfonds des bêtes rencontres… Vous comme moi ne sommes point ainsi conformés, ne pouvant conquérir que l’absolu ou crever !

Votre peau… Je suis un homme facilement emporté. Je suis aisément colérique. Je peux être de la pire mauvaise foi. Toujours à imaginer le pire. Trop indépendant. Doutant de tout et souvent de tous. Mes médicastres me disent aussi que j’abuse trop du péché de gourmandise, à défaut de celui de luxure, a contrario de nombre de nos contemporains. J’ai mes têtes, et je les défais selon ma guise. Quelques très rares amis que je me permets d’aimer presque autant que vous. Une famille qui, pour se résumer à quatre personnes –vous ne connaissez malheureusement point ma soeurette-, comptent plus que ma vie. Bien peu, pour résumer. Mais votre peau, ma mie ! Point seulement comme le réceptacle de nos viscères, votre peau comme miroir de nos âmes lorsque la mienne eut le bonheur de l’attoucher, de la pénétrer, de la caresser, de la sentir frémir. Votre peau comme un tout que nulle autre chose ne pourra changer. Cette peau qui me fait tant défaut, qui me manque comme vous ne sauriez peut-être imaginer. Cette peau comme le plus incroyable, le plus insupportable, le plus inimitable TOUT que ma presque longue existence m’a jamais permis de croiser.

Mais je cesse là…

Tant de choses à vous écrire encore.

Votre époux qui n’a jamais cessé de vous aimer… Qui vous aime comme un damné… Malgré ce qu’il doit un jour vous avouer…

Votre Ami,
Votre Amant,
Votre Amour.

De sous ma tente,
Ce 30è jour du mois de Septembre,
Erik.

PS : Il faudra aussi que je vous cause de notre fils. Je suis fier de lui, si vous saviez, et bien que je m’acharne à ne jamais le lui montrer. N’empêche, je m’inquiète pour lui.
Embrassez ma Fée si rose et sublime. Son père se morfond d’elle, mais je la sais si bien à vos cotés !

_________________

En mémoire des joueurs de Fablitos et Zoko33.
Aimbaud
[Parfois le contexte est plus fort que le concept..]

En cette saison ingrate qui dicte la fin des doux jours, une pluie battante inondait les coteaux de l'Anjou, couchait les clôtures, et transformait les chemins de traverse en torrents drus pleins de boue. C'est sous cette douche glaçante qu'Aimbaud achevait sa course à cheval, claquant des dents sous sa capuche imbibée. Il faisait aller Pet-Gaz au pas pour cause de chaussée clissante, la vitesse supérieure était déconseillée. Ainsi il avait tout le loisir d'observer le morne paysage semblable à des lambeaux de papier buvard, et de vagabonder de pensées noires en pensées sombres, au rythme des sabots.

Il passa les portes de Château-Gonthier en observant les gens de maisons qui nouaient des paquetages dans la cour. Vêtements, armure, manuscrits, vivres : c'était ses effets qu'on préparait pour son voyage prochain vers la Bourgogne. Un valet enfonça du poing un morceau de manteau bleu-Roy qui tentait de s'évader d'une malle arborant le blason d'azur au sanglier, cloué avec des poinçons d'or. Sous le porche, Aimbaud descendit roidement de cheval. Il pensa à aller saluer sa mère, mais depuis la dernière réunion de famille - où parmi tous ses pairs Penthièvre, il avait annoncé sa décision de se battre aux côtés de son royaliste de Père en cas de conflit inter-duchés - la Duchesse-Mère lui avait tourné le dos, avec pour seul mot d'adieu un simple "Traître." murmuré du bout de ses lèvres fines comme des lames de couteaux.
Elle restait depuis lors claquemurée dans ses appartements et c'est tout juste s'il pouvait deviner sa présence dans les murs du Château, grâce au parfum discret qu'elle laissait dans les pièces à vivre.

Le jeune Josselinière avala le contenu d'une coupe de vin dans les cuisines, se reput d'une poignée de mie chaude arrachée à une miche, puis se laissa déshabiller des éponges qui lui servaient de vêtements et frotter avec de la laine près du feu. Enfin on lui porta l'encre et le vélin qu'il réclamait. Le silence se fit autour de lui. Il regarda bêtement la feuille pâle qui gisait entre ses deux coudes, tout en se plissant le front avec les mains.

Il lui fallut un temps infini pour coucher trois pauvres mots. Cependant la nuit avançait, et il allait finir par manquer de sommeil pour la route qu'il devait faire au petit matin.


Citation:

    Calyce de Dénéré-Dongénan,
    Ma cousine,

    Tout d'abord, inutile de chouiner. Je serai bref pour ne rien masquer de mon ressentit : mademoiselle je ne vous ai jamais aimée. Vous êtes naïve, gamine et même pas à mon goût. Un passe-temps pour le seigneur important que je suis, voilà tout ce que vous incarniez à mes yeux. Mes douces paroles n'étaient que des menteries.

    Oubliez-moi, mariez-vous, pondez plein de petits bambins.

    Ci-joint, la clef de votre ceinture de chasteté.

    Votre cousin,
    Aimbaud de Josselinière

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