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[RP] Rieux vers l'or... Explorations.

Vassilissa
Rieux.

Le soleil se levait sur le petit village endormi et brumeux, il était à peine six heures.
Perché tout au sommet d'un énorme tas de fumier, un coq chanta, annonçant une nouvelle journée d'honnête labeur. Les cochons s'éveillaient et les vaches meuglaient, la mamelle alourdie par le lait de la nuit. Le paysan, chatouillé par l’air frais du matin, ne tarderait pas à se réveiller pour aller traire les bêtes.

La blonde, par contre, faisait grasse matinée.

Dans une masure abandonnée, à l’orée de la petite ville, les volets empêchaient le soleil d’éveiller les dormeurs. Sur une mauvaise paillasse de paille fraîchement coupée, les amants se tenaient dans les bras l’un de l’autre, endormis depuis l’aube. Leurs vêtements épars trahissaient leurs débats et leurs ébats nocturnes. Dans un coin, une table était renversée, et des morceaux de poterie gisaient un peu partout.

Un petit chat tigré, bientôt, entra par la fenêtre, pour aller lécher dans un coin une flaque d’eau croupie. Tout était silencieux. Il miaula. Les deux corps dans le lit ne remuèrent même pas.

Et les heures passèrent. Le chat sortit, puis rentra de nouveau, en quête d’un peu de nourriture. Les amants dormaient toujours.
C’est la blonde qui, la première, ouvrit les yeux. Elle papillonna un instant, et se redressa un peu, inquiète de ne rien reconnaitre dans la pénombre. Son regard tomba sur le visage du dormeur à côté d’elle, et elle sourit, à moitié amusée. Impossible de se souvenir…

Elle mit de côté ce petit détail, qu’elle éluciderait plus tard, et se leva sans bruit. Dans l’âtre, elle alluma un feu à l’aide de brindilles et d’un peu d’amadou, pour y faire bouillir quelques louches d’eau bouillante. Une simple chemise d’homme jetée sur ses épaules, elle buvait sa tisane en regardant, tranquille, l’homme en train de dormir.

Une belle journée commençait.
Korriggan
Rieux

Encore endormi bien que le soleil soit déjà haut, il récupérait. Étrangement détendu, il y avait longtemps qu'il n'avait pas céder au sommeil pendant une nuit entière, enfin une matinée entière plutôt compte tenu de l'intense activité qui avait précédée son endormissement.

Depuis un mois déjà il avait entrepris son périple, la fleur aux dents et le bagage léger, il avait quitté la Bourgogne en pensant traverser sans encombre le Grand Royaume pour rejoindre le Grand Duché. C'était sans compter sur la méfiance des autochtones et les guerres. Le voyage en valait pourtant tous ces désagréments...

Il rêvait une fois de plus de l'odeur de la mer, de la fine bruine et des bruits de clapot des vagues sur les rochers, mais quelque chose avait changé... Une "intrus" dans son rêve, une ombre dorée, le battement d'un coeur, la chaleur d'un corps. Décidément la vie était surprenante et tout en s'éveillant ses souvenirs s'éclaircissaient.

Il était entré la veille dans une taverne pour mendier un quignon de pain et c'est là qu'il était tombé sur cette inconnue. D'abord tous deux sur la défensive ils avaient fini par trouver des accords au milieu de leur désaccords et de fil en aiguille ils ne s'étaient pas séparé au moment de trouver un refuge pour la nuit. Il n'en savait pas plus sauf qu'il n'avait pas aussi bien dormi depuis longtemps.

Le feu avait déjà été alimenté et il prit conscience qu'on le regardait, il releva la tête vers elle:


Demat, vous, je suis presque étonné de vous trouver ici à mon réveil je pensais que vous auriez filé. Vous m'en voyez ravi.

Il s'étira mollement prêt a subir une réponse de mépris mais enchanté de son sort, Reoz comblait déjà son manque d'action et cela ne faisait certainement que commencer.
Vassilissa
Il s'éveillait... enfin. Appuyée dos au mur, les deux mains sur sa chope fumante, elle l'observait qui se débattait avec les brumes de ses rêves, et savourait le spectacle.
Premiers mots, première flèche. Elle n'en n'était nullement surprise, puisque tout avait commencé comme ça. Aussi esquissa-t-elle un sourire :


- Demat, vous. Ravie de vous r'trouver en forme, également.
Et pis rassurez -vous, z'aviez bien sûr raison. Mon premier réflexe a été d'm'esquiver. Le deuxième a été d'réaliser que c'était sans aucun doute c'que z'attendiez de moi... Et comme ch'uis pleine de contradictions, me v'la.

Elle se redressa et se dirigea vers l'âtre et ajouta, d'un ton badin :

- Et accessoirement, je n'ai pas retrouvé mes braies, dans c'chaos...

Elle remplit une seconde chope d'eau bouillante, avant d'y verser quelques herbes, qu'elle laissa tremper quelques minutes tout en le regardant s'étirer. A la lumière du jour, elle le découvrait autrement, et cela l'amusait. Alors, pour cacher son sourire, elle se concentra sur le repêchage des feuilles de tilleul qui flottaient dans la tasse.

- Z'avez quoi de prévu, 'jourd'hui ?

Son air était soigneusement travaillé pour refléter la plus grande indifférence, pourtant une lueur dans ses yeux la trahissait un peu. Eelle lui apporta la boisson ainsi qu'une miche de pain rassis et s'assit à côté de lui. Elle n'avait aucune envie de partir. Elle se sentait bien, pour la première fois depuis longtemps. Aujourd'hui, Rieux pouvait l'attendre encore un peu...

Elle profitait. Mordant à pleines dents dans son morceau de pain, elle ne le lâchait pas des yeux, observant chacun de ses gestes. Ses yeux brillaient, et résistaient à l'envie de soulever la couverture pour le dévorer tout entier. Mais elle ne pouvait pas, ne voulait pas. Pas encore... ça lui aurait fait trop plaisir.
Korriggan
Il ne put réprimer un sourire quand il entendit sa réponse. Ces contradictions et son indépendance l'amusaient.

Il la regardait évoluer dans la pièce, à moitié nue, aussi désirable que la veille. Il ne lui dirait évidemment pas elle l'avait déjà surement trop entendue et elle le prendrait pour un vil flatteur. Plutôt mourrir que de la laisser croire qu'elle lui plaisait!

Il bailla, lui fit une place sur le lit, prenant la tasse d'une main et la miche de l'autre. il la posa dans la paille, à vrai dire il n'avait pas faim. Buvant précautionneusement l'eau chaude pour ne pas se bruler, il laissa sa main libre se promener dans le dos de sa maitresse sans nom.


Prévu? humm à vrai dire pas grand chose. Faire un tour en ville, voir si je peux trouver de quoi subsister et être capable peut être de pouvoir retourner en taverne ce soir, il parait que l'on y croise de charmantes personnes.

Un sourire franc se dessinait sur son visage, qu'il dissimula dès que son visage se tourna vers lui et que leurs regards se croisèrent.

Il parait aussi que la mer n'est pas loin, j'aimerai bien m'y rendre pour voir, mais pour cela il me faudrait un guide donc ce sera probablement pour plus tard. J'ai tout mon temps.


Il hésita un instant pris d'une soudaine envie de l'enlacer, ce qui le fit avaler de travers sa tisane, et partir dans une quinte de toux maladroite et malvenue...
Vassilissa
Elle sursauta quand il se mit à tousser, et par réflexe lui tapa dans le dos, sans trop de ménagement. Il s'étouffait presque, et pourtant elle ne pouvait s'empêcher de sourire à moitié, fortement amusée :

- Hé ben ! C'est ma miche qui vous met dans c't'état ? Ma tisane de Grand-Mère ? J'vous jure que j'ai rien mis d'aut'dedans que d'la racine d'gingembre !

C'était presque la vérité. Crochette connaissait mille et un tonifiants, qu'elle utilisait sans scrupules quand on parlait d'amour...
Elle attendit qu'il reprenne son souffle, et en profita pour se répéter ce qu'il venait de lui dire. Amusée, elle se demandait si son histoire de guide était une façon détournée de lui proposer le voyage... Elle préférait ne pas savoir. Que ferait-elle, si c'était le cas ? Elle avait déjà tout quitté pour un inconnu, et ça ne lui avait guère réussi. Ce serait pareil cette fois-ci.


- M'a l'air pas mal, vot'programme, là... Dommage que j'ai tellement de choses à faire aujourd'hui...

C'est vrai, quoi... Deux pommes à cueillir pour s'assurer d'un dîner, il faudrait au moins compter l'après-midi. Le temps de le faire mijoter un peu, le temps de réfléchir un peu aussi... Avait-elle envie de le revoir ?

Elle sirota sa tisane en silence, soudain redevenue songeuse. Le moment approchait où elle devrait quitter la maison, et ce petit déjeuner si tranquille. Et elle n'en avait pas envie.

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Mon cœur est l'Hydre, avis aux amateurs !
Korriggan
Il reprenais son souffle, mais quel maladroit! étais ce la salive qui lui montais au lèvre en regardant la belle dont le coeur serait aussi inaccessible que les clés de la cave grand ducale. Il savait qu'avec quelques efforts il aurait son corps, mais probablement jamais son coeur... Étrangement, une fois de plus, c'était cela qui suscitait son envie. Une drôle de maladie dont il était atteint depuis toujours...

Elle lui avait longuement parlé hier et il avait compris qu'elle disparaitrait aussi rapidement qu'elle était apparue, elle avait déjà beaucoup voyagé et vécu, cela leur faisait un point commun. par contre il approchait de chez lui et il ne savait pas s'il serait bien accueilli.
Il avait gros a jouer et elle pourrait être la personne dont il avait besoin...

Il s'étira a nouveau reprenant des couleurs. Pourquoi tout le temps réfléchir, de toute façon ce sont toujours les femmes qui ont le dernier mot!


Si j'ai bien compris cela nous laisse la matinée avant votre programme du diable! Comptez vous me rendre ma chemise ou faudra t'il que je la reprenne moi même?

Il lui jeta un regard joueur, lui ôtant sa tisane de la main et la posant a terre tout en se renversant sur elle. La tisane faisait effet, ou peut être n'avait il pas besoin de cela.

Il comptais bien profiter des minutes qu'elle lui accordait.
Vassilissa
Oublier. Oublier d'un seul coup tout ce qu'elle avait vécu ces derniers mois. L'Ankhou, le Dode, la mer, et puis la solitude. Retrouver une seconde sa vie rêvée d'avant, où la seule inquiétude consistait à trouver de quelle façon passer une agréable soirée.
Faire le deuil, enfin, de tous ceux qu'elle avait aimés et qui avaient réduit son petit coeur en miettes...
Juste le temps d'un amour qu'ils feraient ici, dans cette vieille maison qu'elle aimerait juste pour ça.
Rieux. Rieux qu'elle était passée voir, sans se douter qu'elle tomberait sur bien plus têtu qu'elle, et qui l'intéresserait. Sans se douter qu'au lieu de l'aventure qu'elle était venue chercher, elle y trouverait un autre genre de défi à relever.

Elle n'avait plus qu'à se laisser aller. Il n'y avait rien à perdre qu'elle n'ait déjà perdu.


- C'est que je ne rends rien sans y être obligée, moi... Faudra v'nir la chercher...

Et tout sourire, elle embrassa ses lèvres, invitation incontestable à mettre sa menace à exécution. Enlacés l'un à l'autre, ils roulèrent au sol.

- Je vous revois ce soir ?

Peut-être, peut-être pas. Il ne voulait, ne pouvait lui faire ce cadeau, et c'était sans doute mieux. Elle aimait la vie pleine de surprises, et ne croyait guère aux promesses des lendemains d'Amour.
Allongée contre lui, elle écoutait battre son coeur et se laissait bercer. Leurs corps s'étaient prouvé encore une fois l'un à l'autre qu'ils n'avaient pour s'unir aucune réticence... ce qui n'était décidément pas le cas de leurs maîtres, décidés à se mettre des bâtons dans les roues.

Elle caressa une dernière fois la ligne de son corps, gravant dans sa mémoire quelques détails crus. Il était comme les autres, il n'avait fait qu'une nuit... Pourtant un je ne sais quoi l'empêchait de partir aussi vite que les dernières fois. Elle embrassa sa joue avant de se lever, et soudain hâta le départ.


- Dans c'cas, j'vous dis p't'être au revoir... ?

Elle avait déjà enfilé ses bottes et sa paires de braies, la tenue des grands jours. Simple formalité que cette question-là, qui trahissait pourtant un début de désir... celui de le revoir.
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Korriggan
Encore suspendu à ses baisers, a son odeur et a leurs ébats, il ne réagit pas a son départ hatif, mais plus a ses mots et avant qu'elle ne disparaisse il eut le temps de répondre

- Je vous revois ce soir ?
Si le destin le veut, Rieux n'est pas si grand...

Son départ ne faisait que renforcer son envie de la revoir, mais son ego l'empêcherai de la rechercher.

Il réussi presque a ne pas penser à elle durant la journée, sauf quand il cru l'apercevoir une dizaine de fois dans les rues et qu'il fut déçu de se rendre compte que ce ne fut qu'une banale blonde.

Il était presque résigné quand allant chercher pitance dans une taverne différente de la veille il entendit de loin une voix qui lui fit hâter le pas.
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Vassilissa
Dehors, il faisait nuit déjà. Au milieu des autres mais seule devant sa chope, la Blonde rêvassait. Coup d'oeil à la fenêtre. Viendrait, viendrait pas ?
La bière était bonne. Un groupe d'amis s'amusait gaiement autour d'une petite mairesse qui n'avait pas cinq ans. Drôle de monde que Rieux, mais cela lui plaisait. La ville, son ambiance, ses soirées animées... et les rencontres surprenantes qu'on pouvait y faire.
Car elle ne pouvait s'empêcher de penser qu'il l'intriguait, son "amant d'un soir" de la veille. Comme un homme qui ne dit pas tout, et qui cache dans son passé quelques secrets bien douloureux. Un ténébreux.

La porte s'ouvrit, pour la vingtième fois au moins ce soir-là. Machinalement, elle releva la tête pour voir si l'arrivant valait le coup d'oeil. C'était son homme, et ses yeux se mirent à briller. Soudain, la conversation prenait une autre tournure, devenait intéressante, chargée. Ecouter. En apprendre le plus possible sur lui, sur ceux qui font sa vie. L'observer. Le regarder rire, jouer, plaisanter...
Sentir dans sa poitrine son coeur qui s'accélèrait, quand leurs regards se croisaient.
Pourtant, il n'était pas tellement... Il n'était pas si...

Les gens entraient, sortaient, plaisantaient, buvaient... Elle ne les voyait plus. Perdue dans ses pensées, elle ne désirait plus qu'une chose. Une minute, rien qu'une, avec lui... Peut-être alors aurait-elle le culot de lui voler une deuxième nuit d'amour ?

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Korriggan
Evidement la taverne était bondée...

Non pas qu'il trouvait désagréable la compagnie de la mairesse, de son pôpa, de la fringante Merelhyn ou des autres habitants de la ville, bien au contraire, mais il n'aurait souhaité que pouvoir lui parle ren tête à tête quelques heures pour essayer de mieux la connaitre.

Au lieu de cela, il feignait l'indifférence, et participait aux discussion... Pathétique... peur de se montrer faible? non point, mais il avait bien trop peur quen lui montrant de l'interet en public, elle ne le repousse définitivement. Il était sur d'une chose, elle avait une réputation à garder.

Il attendrait que les clients partent avant de lui parler, en esperant que ce ne soit pas elle qui parte avant eux... Laissez faire le destin, une vrai philosophie.

Cela ne l'empechait pas de l'observer, ces mouvmeents, ces attitudes, ces plaisanteries. elle restait toujours aussi secrete sur elle même, c'etait charmant.

Il pensait apercevoir des regards de la belle, mais il devait se faire des idées.

La nuit avançait et les Rillettes ne faisaient pas mentir leur réputation de couches-tard, elle annonça son départ. Pris au dépourvu il ne pu que lui dire:


Vous connaissez suffisament la route pour ne pas vous perdre sur le chemin du retour?

A croire qu'elle n'attendait que cette perche pour lui faire son plus doux regard et son si charmant sourire, il s'accrocha àu comptoir pour ne pas chavirer. Son inconnue de Rieux étaient de nouveau face à lui.
Vassilissa
Il était tôt, ce deuxième matin, quand elle s'éveilla. Les murs s'éclaircissaient à peine sous les premiers rayon du soleil, et on n'y voyait guère dans la grande salle sombre. Elle referma les yeux, le temps de profiter encore un peu de la chaleur du lit. Tout était silencieux. Il n'y avait qu'un souffle, qui se mêlait au sien et troublait l'immuable...

Elle se retourna pour mieux le regarder. Il était encore là. Ses yeux brillaient de joie et de surprise mêlée. Il avait su trouver la route, il avait trouvé sa lumière. Celle qu'elle avait laissée "au cas où", "des fois que".
Et il était là.
Son coeur bondit de joie, et elle l'en remercia mille fois dans sa tête. Elle qui pensait ne plus jamais ressentir de passions, elle se laissait aller comme une adolescente. Plaisir de la vie que se sentir aimée, et aimer ceux qu'on aime. Elle avait oublié que c'était aussi simple.

Oh, elle ne l'aimait pas. Certes non. Mais il lui permettait quelques instants de bonheur, et elle en voulait bien.


- Korriggan...

Rien que son nom la laissait songeuse. Tellement étranger, tellement... breton.Ils n'avaient décidément rien à faire ensemble. Et, doucement, elle s'approcha de lui et se blottit dans ses bras. Mais sa chaleur, les battements de son coeur... tout cela ne suffisait pas à la rassurer. Il était loin. tellement loin. Il leur restait tellement de chemin...

La tête sur son épaule, serrée tout contre lui, elle fit mine de dormir. Dans sa tête tournaient mille questions, auxquelles elle ne voulait pas répondre. Après tout, le soleil se levait à peine.

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Korriggan
Les jours se suivent et se ressemblent...

Dans ses bras blottie contre lui telle un chaton, elle éta&it paisible. Il n'en savait guère plus sur elle que la veille, elle n'en savait pas beaucoup d'avantage sur lui mais ils s'apaisaient. Enfin ils 'apaisaient... pas tout le temps, mais leurs étreintes finissaient par leur procurer un sentiment de sécurité qui leur avait permis pour al seconde fois de s'abandonner à une douce nuit.

Aujourd'hui il en était certain, elle partirait pour de bon et il ne la reverrait plus, il en était aussi certain que la veille, les bonnes choses ne durent pas. Il était bien décidé a en savoir plus sur elle avant de la laisser filer.

Les yeux miclos, son parfum lui chatouillant les narines, il rassemblait les informations qu'il avait pu glaner:

*Bateau en réparation a Rieux*...*séductrice d'un soir*...*pirate*...*Provence*...*Savoie*...*voyages*...*Bien'vnue*...*Crochette*...*naufrage*...*sacré équipage*...*Procès*...*désabusée*...*regard de biche*...*répartie*...*indépendance*...*fragilité*...

C'était bien maigre, mais c'était elle. Il se rappela la remarque de la rillete qui les avaient vu se séparer la veille à la taverne:


-Elle vous plait, hein?!

Il avait rougit et baissé le regard... il s'était donc trahi par lui même.

Il déposa un baiser sur son front, loin de se douter que son passé ressurgirait ce jour brutalement dans son présent et que bien loin d'en savoir plus sur "son histoire de deux soirs" c'est elle qui en aurait appris beaucoup sur son passé.
Vassilissa
Les yeux toujours fermés, elle l'écoutait s'éveiller à côté d'elle. Son souffle, les mouvements du drap, et pour finir ses lèvres qui vinrent la faire rougir. Elle ne voulait pas se lever maintenant. Voulait profiter encorede sa douce tendresse. Il n'était pas comme ça, quand elle ouvrait les yeux. La guerre reprenait, qu'ils ne gagnaient qu'une fois qu'ils se retrouvaient seuls dans une chambre à coucher.
Blottie entre ses bras, elle passait dans sa tête leurs rares moments à deux. Quelques frêles minutes qui contruisaient demain.
Et puis... il y avait les autres.
Et elle ouvrit les yeux :


- Mais... Si vos filles ont presque mon âge... Vous pourriez être mon père !

Ce n'était pas tout à fait vrai, et ça n'avait pas d'importance... comme si c'était la première fois... Pourtant, ça changeait quelque chose. Elle comptait sur ses doigts le nombre de maîtresses qu'il avait pu avoir, quand elle ne pouvait plus, elle, compter ses amants. Beaucoup.
Songeuse, elle picorait son cou de baisers tendres et discrets. À quoi pouvait bien ressembler cette femme qui lui avait donné de si beaux enfants... ? L'avait-il aimée, l'aimait-il toujours ? Il avait l'air troublé, en taverne, tout à l'heure... Troublé et tellement fier. Elle n'avait pas compris de suite.

C'était en voyant son regard, un peu plus tard dans la soirée, qu'elle avait réalisé ce qu'il essayait de lui dire... Son passé surgissait sous chacun de ses pas. Lui ne le reniait pas. Là où elle s'enfuyait, lui retournait gaiement vers ses siens oubliés. Quel contraste...

Et pourtant. Pourtant, tout au fond d'elle, une petite voix criait. Une toute, toute petite voix :


- Il te plait, hein ?!
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Korriggan
Jour 3: Même lieux, Mêmes joueurs jouent encore

Pour la troisième fois ils s'étaient retrouvés. Plus que la découverte initiale de leurs corps, leurs ébats se faisaient moins approximatifs, ils commençaient a savoir ce qui faisait vibrer l'autre et de quelles caresses ils devaient user pour encore plus se plaire. Ils avaient pris d'avantage leur temps pour atteindre l'extase.

Quel contraste entre la liberté qu'ils se permettaient une fois réunis et la distance qu'ils maintenaient en "société". La soirée avait été frustrante, encore une fois une taverne pleine, il l'avait vue discutant avec les villageois. il aurait voulu l'avoir pour lui seul. Il n'était pas entré pour ne pas devoir "faire smeblant". Il escomptait bien se rattrapper dès leur retrouvailles nocturnes.

Subissant avec palisirs ses baisers, il entendit son inpertinence matinale:

nan mé ho, je suis pas de toute première jeunesse, mais on est précoce dans la famille!
Et puis c'est dans les vieilles barriques qu'on fait le meilleur vin dit on!
Vous n'avez encore eu a vous plaindre de moi il me semble.
Par contre je vous interdit de m'appeller "papa"


faussement piqué il lui rendit quelques baisers.

Il se leva et s'occupa de leur déjeuner en préparant un omelette et en faisant griller du pain de la veille. Ils mangèrent sur leur couche, silencieusement. au bout de trois jours les interrogations qu'ils avaient l'un sur l'autre et qu'ils n'osaient exprimer se traduisait par des silences de plus en plus pesant. Mais ils etaient tous les deux fiers et pour l'instant ce qu'ils avaient semblaient leur convenir a tous les deux.

Il rajouta cependant:

Si ça vous interesse, mes filles sont reparties ce matin vers Vannes... pas une grande réussite ces retrouvailles impromptues... je reste ici pour ma part, je ne suis pas revenu pour elle ou pour le passé mais d'abord pour moi... Comme vous avez pu le constater, elles ont leur vie et nullement besoin de m'avoir dans leurs pattes.

Pour la première fois il lui parlait de lui...
Vassilissa
Amusée, elle l'écouta déballer son sac. Il avait l'air si peu à l'aise, quand il parlait de ses filles... Elle croqua dans son pain et mit des miettes plein le drap :

- Croyiez quoi ? Qu'elles danseraient de joie en voyant leur "papa" ? Qu'z'alliez pouvoir les mener à l'autel, critiquer leurs amis, embrasser leurs loupiots ?
Faut des années, pour réussir un coup pareil. Pas une journée. Les rosiers sans tuteur, ça pousse tout de travers...

Ses yeux étaient devenus songeurs, et elle pensait à son petit rosier à elle. La gamine avait grandi loin de tout, des hommes comme des villes, et ressemblait plutôt à de la mauvaise graine. Il manquait quelque chose pour que ses yeux sourient.
Pourtant, elles étaient heureuses. Libres et heureuses.


- Faut jamais r'gretter l'passé, il a fait l'présent tel qu'il est. J'pense que z'avez tout lieu d'êt'fier de vos gamines. Elles seraient pas les mêmes, si z'aviez été là.

Et l'amour est ce qu'il est, unissant les destins comme il les séparait, sans l'ombre d'un remord. Elle le savait assez bien, les enfants ne grandissent pas tous entre deux gens qui s'aiment. Elle changea de sujet.

- Bon, y'a au moins une chose qu'on a en commun... Vous êtes rev'nu pour vous... ça tombe bien, moi aussi...

Ses mains glissèrent derrière sa nuque pour l'attirer vers elle. Baiser qui le fit taire, c'était ce qu'elle voulait. Parler d'eux-même, c'était risquer de découvrir des choses qu'ils ne désiraient pas savoir. Ses caresses se firent pressantes, ses baisers appuyés. Leurs deux corps s'unirent pour oublier le reste, ce qui les séparait.
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