Afficher le menu
Information and comments (0)

Info:
On a profité qu'il y ai un lac à Sarlat pour nous lancer dans une aventure marine!

[RP] Une barque sur le lac

Sihaya
La veille, tard dans la soirée, un coche poussièreux aux armes du Domaine de Lignières était entré en ville, suivi d'un chariot lourdement chargé de malles conduit par un nain. S'arrêtant devant la meilleure auberge, les voyageurs fourbus avaient profité d'une bonne nuit de repos. Le lendemain, la journée s'annonçait belle, on pouvait presque sentir les prémices du printemps dans l'air. Un temps idéal pour que la Baronne étrenne sa nouvelle barque sur le lac, ce qui les changerait agréablement du voyage.

Au matin, un curieux cortège se dirigea donc vers le lac. En tête venaient le cocher et l'écuyer de la Baronne portant ladite barque, le cocher pestant entre ses dents, l'écuyer sifflotant, le nez en l'air. Derrière eux, on pouvait apercevoir la voluptueuse silhouette de la Baronne, sa luxuriante chevelure rousse semblant un feu vivant sur ses épaules sous l'éclat du soleil. Levant son regard émeraude vers le jeune Seigneur qui lui donnait le bras, visiblement énamourée, tous deux devisaient gaiement. Enfin, fermant la marche, une frêle jeune fille aux longues boucles brunes vacillait presque sous le poids des multiples objets indispensables au bien être de la Baronne.

_________________
Dame de Compagnie de Johanara d'Ambroise, Baronne de Lignières et Dame de Saint Lys
Johanara


Grand merci les auberges du Périgord changeaient des boui-boui mal famés qu’ils avaient eu l’infortune de fréquenter en Guyenne.

Les draps étaient presque propres , la nourriture presque mangeable et la Baronne malgré quelques homélies à l’encontre du tavernier peu scrupuleux qui voyant deux jeunes nobles délicats dans leurs belles vêtures de soie tenta de les escroquer sans vergogne sur le prix de la poularde et du brouet, fut presque agréable.

On alla se coucher tôt, moulu par les perambulations de la journée. On trouva bien prestement les bras de Morphée ou de son amant et on se laissa porter vers quelque royaume onirique fort plaisant.

La Baronne en avait rêvé toute la nuit. Un poisson-chat! Elle ne quitterait pas Sarlat avant d’en avoir pécher un! Et de belle taille!

Dès l’aube, elle s’empressa de mettre son projet à exécution, braillant et houspillant ses gens dans toute l’auberge , réveillant les dormeurs, agaçant les pauvres voyageurs attablés.

Sa jolie frimousse parsemée de tâches de rousseur et ses écus en abondance lui épargnèrent quelques brimades quant au tumulte qu’elle occasionnait au sein de l’établissement.

Il fallut réunir quelques effets que la noble damoiselle jugeait indispensables pour la pèche!

Son ombrelle , bien qu’on lui affirma maintes fois que sa peau de rousse ne risquait guère de subir les assauts d’un soleil ardent en plein mois de février , un miroir , sa brosse à cheveux en ivoire, son flacon de fragrance de jasmin au cas où l’odeur du poisson aurait la fâcheuse idée de s’imprégner sur le satin chatoyant de ses jupes de brocart.

La promenade jusqu’au lac fut des plus bucoliques et des plus réjouissantes , les larges prunelles véronaises de la jeune fille papillonnant du verdoyant paysage à l’azur enjôleur des yeux de son compagnon. L’air était doux , et bien que le cocher ne cessait de renâcler et de jurer , manquant faire tomber la barque à moult reprises , c’est l’esprit serein que cette partie de peche fut lancée!

On se tourna bien naturellement vers Valezy, qui s’était vanté -comme à l'accoutumé- de ses talents de pécheur quelques jours plus tôt au détour d’une conversation sur les anguilles.


Que faisons nous mon amour? J’aimerai pécher quelque poisson chat fort dodu pour le souper de ce soir!
_________________
Valezy
Pour un réveil… Se fut un sacré réveil. Il eut d’ailleurs l’impression d’être redevenu, durant un bref instant, un vulgaire soudard qui se retrouvait brusquement réveillé par le virulent tapage d’un Sergent en manque d’autorité. Mais de Sergent, il ne perçu nulle trace… Constatant plutôt que celle qui le tirait ainsi si brusquement du lit était sa douce compagne, excitée à l’idée de se rendre sur le lac et de s’adonner à la pêche au… poisson chat. Décidément, quelle étrange lubie que celle là.

Et cette dernière considération ne le quitta pas alors qu’il arpentait les chemins avec la compagnie bigarrée qui composait la suite de sa belle baronne.

D’où pouvait donc bien lui venir cette insolite passion pour la faune aquatique ? Se demanda le jeune seigneur tout en contemplant la belle jeune femme qui cheminait, main dans la main, à ses côtés. Cette dernière, lui avait déjà parlé de son poulpe, peu avant de lui vanter les mérites des anguilles, auquel il avait répondu en lui offrant un de ces fameux serpents visqueux et disgracieux. Ce qui avait d’ailleurs provoqué le plus grand bonheur de Johanara.

Et voila que maintenant, le tour était venu au poisson chat…
Enfin pourquoi pas après tout, se dit il, si cela peut lui faire plaisir. Car dans son amour, l’homme aurait été prêt à affronter le Léviathan en personne pour peu que sa bien aimée le lui demande… Toutefois, ce qu’il ignorait en cet instant, c’est que la destinée allait bientôt prendre un bien malsain plaisir à éprouver cette conviction.

Mais dans l’immédiat, se fut la douce et suave voix de sa compagne qui le tira hors de ses songes.

Et bien, mon cœur, essayons donc cette fameuse barque…
Quand à ce que nous rapporterons à terre de notre journée, nous verrons bien.


C’est ainsi que quelques longues minutes plus tard, le frêle esquif se retrouva au beau milieu du lac. A son bord se trouvait les deux jeunes nobles, mais aussi Sihaya, la dame de compagnie de la baronne de Lignières, amicalement surnommé par Magnet, la teigne. Le terme amicalement étant bien entendu utilisé par commodité. Car à dire vrai, le jeune seigneur se serait bien passé de cette bouche en plus à nourrir qui se plaignait plus que de raison de son faible état de santé, mettant en avant ce dernier point pour échapper par tous les moyens aux tâches de la vie quotidienne dévolues aux petites gens. Néanmoins, Valezy était bien obligé de la supporter car la vie était ainsi faite de sacrifice…

Et pour sacrifier… Il sacrifiait sans compter. Car non content de lui imposer l’insupportable présence de la camériste, ce fut à lui que revint l’insigne honneur de ramer.

Aristote pourquoi moi ? J’ai fait des horreurs dans ma vie… Je le reconnais… Mais est ce que je mérite vraiment autant de cruauté ? Pensa-t-il en son fort intérieur.

L’homme répugnait, en effet, à toute activité manuelle, plaçant ainsi l’oisiveté au rang d’art. Sa fainéantise, il la justifiait en toute malhonnêteté par son rang de noble. Car à dire vrai, avant même son élévation, alors qu’il était encore roturier, il prenait déjà un malin plaisir à ne rien faire de ses dix doigts, ne souillant ses mains que pour se livrer à son exercice préféré, jouer du sabre.

En conséquence, se ne fut pas sans une certaine hargne qu’il se retrouva à manœuvrer l’embarcation, donnant de rageurs coups de rames sur la surface de l’eau tout en maudissant cette tenue qui était certes des plus ostentatoires, mais qui se retrouvait bien inappropriée face au présent exercice.

C’est alors qu’il sentit quelque chose heurter sa rame… A moins que ce ne soit sa rame qui heurta quelque chose ? Mais après tout, cette question allait s’avérer de bien peu d’intérêt, car déjà, un choc particulièrement brutal se fit ressentir sur la coque de leur barque.

La courte accalmie qui s’ensuivit leur permit alors de repérer la menaçante et impressionnante silhouette qui tournoyait sous l’eau autour leur esquif.

Par tous les Saints… Qu’est ce que c’est que ce monstre ?

Comme pour mieux répondre à cette question, la créature émergea quelque peu de l’eau tout en se dirigeant une nouvelle fois vers l’embarcation.



Diantre, il n’avait jamais vu de tel monstre… Mais à défaut d’un poisson chat, cette créature pourrait bien faire l’affaire. Etrange pensée qui traversa l’esprit de Valezy, tandis que ce dernier se redressait quelque peu afin de dégainer son glaive, avec la ferme intention d’empaler le volumineux poisson dès que ce dernier serait à sa portée.

Bien mal lui en prit, car non seulement il n’eut pas le temps de sortir sa lame du fourreau lorsqu’une seconde et violente secousse ébranla leur barque, mais en outre, son instable position ne put que le faire basculer dans l’eau sous la puissance du choc.

Et ainsi, l’eau glaciale du lac eut tôt fait de le recouvrir, alors qu’il constatait avec horreur que quelque chose, qu’il devinait des plus dangereux, effleurait sa jambe gauche.

_________________
Johanara
La balade en barque avait pourtant débuté sous les meilleurs auspices. Quelques timides rayons de soleil réchauffaient la frileuse matinée embrumée et faisait chatoyer l’or et l’azur de la toilette baronnesque.
Elle avait bien eu du mal à prendre place dans l’embarcation, ses amples jupons l’encombrant d’autant plus qu’elle ne souhaitait point les froisser.

Après avoir changé de place à maintes reprises ,cherchant une position confortable et peu exposée au vent , la rouquine s’installa , l’ombrelle déployant ses délicates dentelles crème sur les longues anglaises rousses , et admira le paysage , une expression sereine et réjouie illuminant son visage de madone.

Ses longs doigts vinrent frôler la surface de l’eau tandis qu’elle jetait un regard rieur à son compagnon rageant , la lèvre boudeuse , contre son tout nouvel office de rameur.


Voyez Sihaya comme il fait ça bien! On pourrait croire qu’il a fait ça toute sa vie!
Quelle élégance dans le mouvement bel ange , tu as trouvé là ta vocation!


Sourire taquin qui vint s’ancrer aux lèvres carminées de Johanara tandis qu’une œillade complice fut adressée à sa suivante.

C’est alors que la barque manqua chanceler , comme frappée de plein fouet.
Manquant lâcher son ombrelle , son regard s’assombrit et sa mine se renfrogna.


Et bien? Avons nous heurté un rocher? Si la barque prend l’eau et que ma robe est mouillée , je…

Un rocher? Nenni! Un monstre! Terrifiant , la gueule béante! L’oeil fou et la langue violacée et titanesque!
Les larges prunelles de la Baronne fixaient la colossale créature , emplies de stupeur et d’ahurissement.

La jeune fille se signa , nul doute qu’il ne pouvait s’agir que d’un envoyé du Sans-Nom!
Voyant son imprudent compagnon se lever , Johanara l’exhorta à moins de témérité.



Allons , ne le provoque pas! Il partira peut être!


Mais l’énorme poisson ne semblait pas disposer à quitter les lieux. Bien au contraire il chargea l’esquif de plus belle arrachant à Johanara un cri strident.

C’est alors qu’il bascula à l’eau. Sous ses yeux. Et que son cœur manqua un battement.

Livide, elle le vit disparaître sous les flots . Se penchant par-dessus bord , plus pâle qu’une tâche de lune , la barque tanguant dangereusement , elle hurla son nom, la voix serrée par l’angoisse et la peur.

Nulle réponse. Elle resta figée , étrangère aux clameurs de sa camériste , le vert de ses yeux fixant les eaux du lac avec gravité , les mains crispées sur le bois de la barque.

L’instant d’après , elle plongeait dans le lac. La froidure mordit son corps avec virulence, la faisant paniquer quelques secondes.

Ouvrant les yeux dans l’eau gelée , Johanara fit quelques brassées , maudissant la lourdeur de sa toilette puis remonta à la surface , le souffle coupé avant de s’accrocher à l’embarcation , haletante et les lèvres bleues.


Je ne le vois pas Sih , je ne le vois pas

Complètement paniquée , elle tremblait , claquant des dents tout en scrutant la surface du lac.
_________________
Sihaya
Malgré sa douloureuse convalescence et l'omniprésente fatigue qui en résultait, le tout nullement facilité ni par sa reprise de service auprès de la Baronne, ni par les incessantes piques du dernier chevalier servant en date de celle ci, Sihaya avait aimé l'idée de cette promenade sur le lac. Habituée qu'elle était des lubies de sa Baronne, l'annonce de sa subite résolution d'attraper un poisson chat lui avait cependant tiré un sourire amusé.

Elle avait donc rassemblé ombrelle, panier à pique nique comprenant quelques mets fins au cas où la Baronne aurait faim, un châle si l'air venait à fraîchir, un plaid si l'envie la prenait de s'assoir sur la rive, des mouchoirs parfumés au jasmin, un nécessaire à couture, divers articles de médicastre (indispensables, connaissant sa Baronne et sa légendaire propension à se blesser), évidemment de quoi lui permettre de changer de tenue en cas de chavirage intempestif, et j'en passe. Autant dire qu'elle était chargée comme une mule.

Evidemment, nulle aide n'était à attendre du bellâtre qui courtisait sa Dame. Chez lui, la vanité le disputait à l'orgueil, à la fatuité, et à la paresse, songeait Sihaya tout en le considérant dun oeil noir, sans parvenir à décider laquelle de ces qualités prédominait. Dire qu'après avoir été enfermée avec lui dans le coche pendant des jours, elle allait maintenant se trouver coincée avec lui sur une barque... Enfin, peut être se révèlerait il aussi maladroit que sa Dame et tomberait il à l'eau ? Cette réjouissante même si peu probable perspective la fit sourire et continuer vaillament son chemin jusqu'au bord du lac, où la barque était mise à l'eau.

Fort heureusement, le bellâtre se décida tout de même à prendre les rames. Assise aux côtés de la Baronne, en face de lui, Sihaya décida de ne pas laisser cette inopportune vision lui gâcher la promenade et laissa dériver son regard vers le paysage, qui était nettement plus plaisant à regarder, lui. Elle fut soudain secouée par un cahot inattendu, et s'accrochant au bord de la barque par réflexe, elle darda aussitôt un regard assassin en direction du Seigneur. N'était il donc même pas capable de simplement ramer ?!

Mais son ire fut de courte durée car cette fois il n'y était pour rien. Un monstre tout droit sorti des profondeurs de l'Enfer attaquait leur embarcation ! Avant qu'elle n'eût le temps de réagir, la scène qu'elle avait imaginée se déroula devant ses yeux ébahis, et le bellâtre bascula dans le lac ! Sihaya se demanda un instant si elle rêvait tout éveillée, bien vite détrompée par les hurlements de la Baronne auxquelle elle joignit les siens devant le dangereux tanguage de la barque.

Une seconde plus tard, la Baronne plongeait à son tour sans qu'elle eût pu esquisser un geste pour la retenir! Les yeux écarquillés d'horreur, soudain sans voix, la jeune fille se cramponna au rebord de la barque en se signant, marmonnant précipitemment une prière pour sa Dame, et soupirant de soulagement lorsqu'elle la vit remonter à la surface et s'accrocher à l'embarcation.


Je ne le vois pas Sih , je ne le vois pas …

Sans perdre un instant, Sihaya tenta de hisser la Baronne frigorifiée dans la barque, mais sa faiblesse combinée à la lourdeur des jupons gorgés d'eau de Johanara rendait la tâche impossible. Elle gémit, angoissée de voir ses lèvres bleuies par le froid.

Allons ma Dame, vous ne pouvez pas rester dans l'eau, vous allez geler ! De grâce, débarrassez vous de vos jupons que je puisse vous aider, ils sont trop lourds !

Se doutant bien de ce qui serait susceptible de retenir l'énamourée Baronne, elle ajouta, de son ton le plus persuasif :

Faites confiance à Valezy, il est de taille à combattre ce monstre !


Il n'atteint pas le quart de la taille de son ego, ajouta t-elle in petto dans son for intérieur.
_________________
Dame de Compagnie de Johanara d'Ambroise, Baronne de Lignières et Dame de Saint Lys
Valezy
L’eau eut tôt fait de le recouvrir en son entier tandis que Valezy coulait dans les abimes du lac avec autant de grâce qu’un bloc de marbre.

Pour sa décharge, force était de considérer que le froid mordant ne tarda guère à s’emparer de son corps, s’insinuant ainsi dans chaque parcelle de son être pour tétaniser l’ensemble de ses membres.

A cette paralysie soudaine se combina le poids de ses frusques et de son glaive pour mieux l’attirer, inéluctablement et implacablement, vers le fond de ces eaux tellement obscurs, qu’il lui sembla alors que seul le sans nom pouvait en être le créateur.

C’est alors qu’il ressentit une puissante étreinte s’emparer de sa jambe… Comme si l’assurance de finir noyé dans ce maudit lac n’aurait su être suffisante à son horreur… Et à ce constat, ses yeux se refermèrent.

L’on dit que lorsqu’un homme approche de sa fin, il revit en un éclair tous les moments qui composent la chaîne de sa vie et de son histoire. Tel ne fut pas le cas de Valezy, car à la place de nostalgie, il eut plutôt le droit à un bien étrange dialogue. Mais, jugez-en par vous-même.


- Que vont-ils bien pouvoir écrire sur mon épitaphe ? « Ci git l’homme qui s’est fait bouffer par les poissons » ? Quelle fin grotesque !

Et à sa grande surprise, une voix lui répondit alors. Une voix qu’il ne connaissait que trop bien et qu’il ne pouvait que reconnaître. Une voix qui lui semblait ressurgi d’un autre temps… Ou du moins, d’une autre vie.

- Grotesque c’est le mot, en effet. J’attendais mieux de toi… Beaucoup mieux.

A cette impromptue déclaration ne répliqua que le silence.

- Et bien… Aurais tu perdu de ta superbe, Valezy ?

- Disons plutôt que je refuserai volontiers de répondre à un mort.

- Mort… Allons, allons, cela sera aussi bientôt ton cas. Très bientôt même.
Ne sais-tu donc pas que la source de toutes les misères de l'homme, ce n'est pas la mort, mais la crainte de la mort ? Dès lors que ressens-tu mon fils, de la peur ?


- Par Aristote… Il me récite Epictète… Si mourir signifie rester à tes côtés pour écouter des âneries de philosophe pour l’éternité… Alors, oui, complètement, cette perspective me fout les boules, vieil homme.

Et à ce constat, ses yeux se rouvrirent alors…

Se sentant revigoré par une énergie nouvelle, merci pour tout ce que la philosophie peut faire pour nous, il parvint d’un mouvement sec à dégager sa jambe. Non sans y laisser sa botte au passage, cette dernière disparaissant dans la gueule du monstre qui avait osé s’en prendre à lui.

Et sa destre s’empara alors de la dague qui ne quittait jamais l’arrière de son ceinturon, ses doigts se refermant sur la poignée de métal…

Quelques secondes plus tard, une nappe de sang rougeâtre vint peindre la surface de l’eau...

_________________
Eowynn
Eowynn ce reveilla enfin de sa sieste, allongée au bord de l'eau, elle n'etait pas en forme et avait des nausés. Elle se réchauffa comme elle le pouvait. Quand elle regarda l'eau elle vu du sang. Elle eu terriblement peur qu'elle ce mit à crier.

A L'AIDEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEE POURQUOI TOUT CE SANG ...

elle ce mit à trembler elle se sentit vraiment très mal elle eu les larmes aux yeux elle ne voulu plus regardé elle se pencha puis se rallongea. La température n'etait pas partie rien que la vue du sang la rendie malade.

Elle essaya d'appeller Jo


Jo ....... regarde .... il y a du sang..... dans l'eau
Elle toussa et rembla elle avait mal partout

A son chevet Raurau etait la pour la soigner


Quand il vu lui aussi le sang il ce mit a hurler malheureusement il tomba dans les pommes.
_________________
Johanara
La jeune fille secoua la tête avec vigueur , ses longues boucles gorgées d’eau jetant de fines gouttes gelées autour d’elle alors que ses lèvres tremblantes tentaient d’articuler quelques paroles :

Peux pas remonter , pas sans lui …

Elle replongea dans la froideur des eaux mais force est de constater que l’attirail qui composait la tenue d’une jeune fille de noble lignage était incompatible avec la nage.

Luttant pour ne pas se laisser entraîner dans les profondeurs abyssales , elle ressurgit près de la barque, haletante et plus blême encore , crachant une eau verdâtre avant de se tenir au rebord d’une main et d’arracher robe et jupons de l’autre.

Une lueur de déraison illuminait ses prunelles verdoyantes rendues absinthe par la peur et l’inquiétude.

La soie cédait sous les ongles longs et brillants de la jeune fille dont les gestes rageurs et désemparés étaient accompagnés de quelques grosses larmes qui roulaient le long de sa peau satinée.

Alors que ses jambes libérées du poids de ses atours brassaient les flots plus vigoureusement ,plus loin les eaux prirent une inquiétante coloration sanguine déposant un voile écarlate aux iris de la Baronne.

Le hurlement qui sortit alors de sa bouche l’eut effrayée en d’autres circonstances et jamais elle n’aurait reconnue cette voix déformée et amplifiée par la crainte et la fureur comme étant la sienne.

Éclat de désarroi et d’impuissance qui couvrit les plaintes de la jeune suivante et les crieries qui provenaient de la berge où ses compagnons de voyage assistaient à leur méchef horrifiés.

Alors elle se précipita vers la mare rougeâtre , nageant avec célérité ,portée par la souleur qui étreignait son coeur violentement , lui donnant l’impression que son propre sang coulait à flots vidant son corps, immense plaie béante, de toutes ses forces. Du moins, la souffrance aidant , elle ne sentait plus le froid.

De l’eau plein les yeux , autant celle du lac que celle salée et douloureuse qui perlaient entre ses longs cils , elle disparut sous la surface à maintes reprises , se noyant à demi tant le désespoir l’affolait.

Qu’il meurt, et elle se laisserait couler, submergée par une douleur qu’une centaine de vies ne suffirait à rendre supportable.

Elle l’aimait tant. Comme jamais encore. Comme plus jamais elle n’aimerait.
Ses yeux, ses adorables yeux azurs qui la berçaient de douceur et de tendresse allumant à ses jours des brasiers d’amour ardent. Ses yeux à elle , qui longtemps après qu’il se soit endormi , s’habituant au noir, devinaient chaque trait de son visage , chaque ligne de son corps et qu’elle buvait son souffle en priant pour que chaque aurore que le Très-Haut fasse les trouve blottis l’un contre l’autre.

Il n’était pas une fibre de tout son corps tremblant de froid et d’épuisement qui n’hurlait son amour et son adoration pour Valezy.

Son beau rouquin , c’était toute sa richesse. Son ange , son trésor , son roy. Lui qui dans ses mains avait réchauffé son cœur , l’éveillant à des sentiments et à des envies jusque là ignorés.

Entourée par l’eau poisseuse et senoise, elle se sentit faiblir, au point de clore les paupières , sa respiration devenant torture.

Il refit alors surface. Pour mieux disparaître après quelques frénétiques mouvements. Épuisé par sa lutte avec l’horrible créature , le preux seigneur avait bien du mal à se tenir hors des flots.

Deux bras s’emparèrent de lui avec fermeté avant de le hisser tant bien que mal , et même plus mal que bien, à la surface.

Lui maintenant la tête hors de l’eau , en buvant plus qu’elle ne pouvait en rejeter, les cheveux collés à son visage , elle se sentait à la fois extrêmement soulagée de le voir vivant et inquiète , ne sachant s’il était blessé ou non .


Tout va bien amour…Je te tiens , et je ne te lâcherai pas…

Fichtre qu’il était lourd! Passant un de ses bras par-dessus son épaule , elle poussa un soupir de soulagement en apercevant Sihaya , rame en main , diriger du mieux qu’elle le pouvait l’embarcation vers eux.

La barque est là… C’est fini bel ange , on va sortir de cet horrible lac.

Johanara accueillit sa suivante avec un piteux sourire , au bord de l’épuisement , et se cramponna à rebord de l’esquif.

Il faut le hisser avec délicatesse , je ne sais s’il est bléssé…

Elle considéra sa dame de compagnie qu’une récente maladie avait rendue aussi faiblarde et chétive qu’un têtard. Quand à elle , ses nombreux efforts pour maintenir son amoureux hors de l’eau et sa nage l’avaient exténuée.

Misère, ça s’annonçait compliqué…

_________________
Valezy
Valezy se situait entre deux berges, au sens propre, certes… Mais aussi au sens figuré.
Un peu comme si ce maudit lac venait de se transformer en source de l’Achéron dont le courant n’avait de cesse de l’attirer vers les rives de l’enfer lunaire.

A cette idée, la peur ne put qu’étreindre son cœur, emprisonnant ainsi ce dernier de son glacial étau. Réaction incongrue chez cet ancien mercenaire qui avait pourtant vu et frôlé la mort à de nombreuses reprises par le passé. Mais force était d’avouer que pour lui, à cet instant et à son goût, la faucheuse était trop proche… Beaucoup trop proche.

En effet, il avait beau être parvenu à se débarrasser de l’abyssale créature qui avait manqué de peu de le dévorer… Il lui restait encore à regagner la surface, tâche qui lui paraissait oh combien impossible à la vue de son état.

Cesse donc de pleurnicher, se dit-il alors, un Valezy ne pleurniche pas.
Une simple pensée teintée de hargne et au retour de laquelle le vide se fit dans son esprit, pour ne plus laisser place qu’à une seule préoccupation : se débattre encore et toujours jusqu’à émerger à l’air libre, et ceci, de préférence avant que ses poumons n’explosent.

Et c’est ainsi que le jeune noble se débattant à l’image d’un possédé, mais peut être l’était il après tout ?, parvint enfin à s’extirper hors de l’eau. Sentant par la même son visage quitter les flots glacials et troubles de l’étang pour embrasser cet air frais qui l’inonda tant bien que mal.

Pourtant, il dut rapidement se rendre à l’évidence, il était transi de froid et à bout de force, incapable de poursuivre cette lutte désespérée…

C’était la fin. Et, le corps de Valezy sombra une nouvelle fois qui avait tout de la dernière.

Mais se ne furent en rien les bras de la faucheuse qui le saisirent alors pour l’attirer à elle avec fermeté. Cette étreinte… Johanara… La douce voix qui raisonna alors à son oreille lui confirma cette impression.

Les larmes manquèrent de peu de couler de ses iris habituellement arides, en réalisant abruptement ce qu’il avait faillit perdre en ce jour.

Qu’avait été sa vie autrefois ? Guerre, violence, solitude, cynisme et fanfaronnade. Résumé sommes toute exhaustif d’une existence consacrée à l’aventure et à la geste qui aurait su le rendre fameux. Cet homme là se moquait bien de sa vie, pour la simple et bonne raison qu’il n’avait rien à perdre.

Mais, cet homme là n’était plus… Enfin pas tout à fait, tout de même…
Disons plutôt qu’après des années passées à avancer dans les ténèbres de son existence, il avait enfin trouvé cette flamme à même de réchauffer son âme et d’éclairer cette route sinueuse et abrupte qui pave l’histoire de tout homme.

Sans nul doute, aucun, cette femme qui s’était emparé de son cœur, avait désormais donné sens et valeur à sa vie.

Aussi, se fut avec une avidité certaine que sa main s’empara du bastingage de la barque. Son visage rendu livide par sa mésaventure, Valezy recracha l’eau et la vase pour mieux pouvoir respirer. Il déclara finalement d’une voix faible, presque sourde, à un tel point que ses interlocuteurs durent tendre l’oreille pour discerner la teneur de ses propos.


Pas blessé…
Ce poisson était un guignol…
Merci, amour… J’ai cru ne plus jamais te revoir…


Puis, à force d’effort et avec l’aide de la servante, les deux jeunes gens parvinrent à se hisser sur leur frêle esquif, bien heureux de voir leur vie épargnée, malgré la pneumonie qui les menaçait désormais.

Et tandis que la barque regagnait lentement le rivage, une nouvelle déclaration se fit.


Le poisson… Faut pas l’oublier… Pour le décorum de la cheminée…
_________________
See the RP information
Copyright © JDWorks, Corbeaunoir & Elissa Ka | Update notes | Support us | 2008 - 2024
Special thanks to our amazing translators : Dunpeal (EN, PT), Eriti (IT), Azureus (FI)