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[RP fermé] "Gourmandise et Luxure... Mon égal rencontré"

Rodrielle
Qui peut les comprendre ?
Personne.

Perdu dans un tourment de vices, les deux âmes errent nonchalamment dans les ruelles de Poitiers, sans se questionner, sans parler. Juste observer. Le regard se pose de ci de là sur les passants, hommes et femmes, en pensant aux possibles proies, aux possibles nuits, aux possibles meurtres. Meurtre de chair. Quand l’araignée vous attrape. Vous ne pouvez plus fuir, nous sommes là. Vous allez subir… Le Péché charnelle est un péché mortel, et ces deux là sont bien placés pour vous en parler.

Deux âmes, homme et femme, errent dans les ruelles…

Rodrielle tourne enfin ses émeraudes vers le jeune homme à ses cotés. Mais elle ne parle pas pour l’instant ; après tout, ils n’en ont pas besoin. Avez-vous déjà connu cette sensation ? Celle d’avoir trouvé une personne qui vous ressemble tellement que ca vous ferez peur, parfois… Ame-sœur disent certains, coïncidence disent les autres, mais pour Rodrielle c’est une grande chance. Avoir la possibilité de partager ses désirs, ses plaisirs sans scrupules -bien qu’elle n’en a jamais eu- et en profiter.

Un échange…

Retour sur la contemplation de la rue et de ses passants. Mais, à vrai dire, elle n’était pas réellement présente dans cette rue. Trop fière de cette trouvaille, trop ancrée encore dans la nuit passée, avide de la retrouver… Gourmande elle est, et ses crocs sont prêts à mordre encore et encore. Et elle en profite, l’Ombre, elle provoque à tout bout de champ, de son regard félin à sa tenue provocante laissant une partie de sa cuisse tatouée à la vue des hommes. Incitation explicite à tous les aventuriers. Et lui en est un, rare, qui a pu savourer… Mais jusque quand ? La question était là. Simple. Il ne lui faut pas grand-chose à cette espèce là, simplement un temps précis, une limite à ne pas franchir au risque de tout perdre. Savourer avec l’idée que ce serait la seule et unique fois. Et partir.

Sauf que là…

Alors, que fait-on ?

Question banale mais qui cache tellement de chose. Question qui peut être prise de différentes manières ; comme un « et maintenant ? » ou alors un « encore ? », une demande sur la journée ou alors une invitation pour plus tard… Elle n’est pas difficile, l’Ombre, et accepte tout, tant que cela tue l’ennui. Elle prend tout et donne quelques fois, elle est avide de toutes ces choses de la vie et que les autres méprisent. Mais pour une fois elle a trouvé un compagnon de jeu, et elle compte bien en profiter le plus possible…

_________________
Nathaniel...
Un battement sourd, puissant...

Un cœur...
Le sangs qui jaillit dans des veines...Celui d'un prédateur...
Celui d'un homme qui marche. Une démarche souple, fluide, féline...

Un regard bleu-gris, vif, attentif...

Des dents d'une blancheurs extrême. Des canines juste un peu plus pointu que la moyenne...

Grand...Beau...Les cheveux longue et noir comme le jais. La peau pâle et froide...

Un homme, un peu particulier mais un homme...

Nathaniel...

Il n'est pas seul, non, évoluant à ses côtés d'une démarche similaire: une femme...
Belle, féline, provocante. Sa proie du moment...La plus belle qu'il n'ai croisé encore. Rare, car comme lui...
Prendre comme proie un autre prédateur est toujours des plus agréables.

Tournant lentement sa tête vers elle, il la scrute, l'observe, l'admire...

Puis se retourne et continue sa marche, en silence...Silence qu'elle partage. Pourquoi parler ? Il a trouvé, enfin...Aujourd'hui il ne chasse pas. Depuis plusieurs jours en vérité...

Il a trouvé en elle tout ce qu'il est lui même. Pourquoi chercher ailleurs. Pour le moment, son sang bouillonne dans ses veines, il a moins froid...C'est cela, l'amour ?

Se réchauffer à l'idée de ne plus être seul, d'être compris pleinement par quelqu'un, de ne plus se cacher...Se réchauffer la nuit à la lueur de la Lune, étreinte brûlante, ardent désire...

Il la regarde encore une fois, elle se tourne vers lui. Leur regards se croise, un courant de pur compréhension coule entre eux...Et une même peur s'insinue...Jusqu'à quand ? Combien de temps ? Son cœur lui répond qu'ils ont le temps, tout le temps... Sa tête lui souffle de ne pas y pensée...Son instinct lui susurre que la chasse ne s'interrompt jamais...Mais que pour un autre prédateur, pour une prédatrice...Et bien, la chasse se partage...

Alors, pourquoi s'en faire. Il n'est pas pressé...Il se sent bien ici, avec elle...Il a envie de partager avec elle...De s'offrir à elle comme avec personne. Puisqu'elle seule peut entièrement le comprendre. Il a envie aussi de recevoir...Mais cela, il n'en décide pas...

Le regard dure...La peur passe...un sourire née sur ses lèvres. Non pas le sourire en coin habituel, non pas le sourire du prédateur. Non...
Un sourire de bonheur, une invitation franche...

Une question traverse alors les airs :


Alors, que fait-on ?

Nath, s'arrête, la regarde. Caresse un instant sa joue. Lui sourit encore.

Il y a tellement à faire...Mais...,j'ai un mot qui me viens à l'esprit.
Partager.

Je voudrais partager avec toi, me dévoiler, te connaître...Par toutes les manières possibles...


Se penchant alors, et ne lui lassant pas le loisir de répondre, il dépose un baiser sucrée de ses lèvres pour une fois brûlante sur les sienne.
Puis l'entraîne, sans mot dire vers sa demeure...


________________


Arrivé devant le lieu, qu'elle connais déjà, il lui ouvre la porte. Et la laisse entrer.
La suit...

Le salon, lieu chaleureux et accueillant. Une grande table y trône, un bureau de travail plus exactement...Et dessus, traînant encore, deux peinture :





Il les regards, et un sourire fleurit aux coins de ses lèvres...Il se tourne alors pour observer la réaction de Rodrielle...

Il l'a peinte comme il la voit...Comme peut on put la voir...

_________________
Rodrielle
Partager.

Mot qu’elle ne connait guère, l’Ombre, tellement habituée à prendre sans réellement se donner, habituée à garder de la distance avec tous ces hommes qui sont entré dans sa vie et qui, généralement, en sont ressorti aussi vite. Pendant une dizaine d’années la tatouée n’avait connu que bonheur passagers sans aller chercher plus loin… Et ce simple mot, habituellement, la faisait fuir le plus loin possible car pour elle « partager » signifiait bien autre chose. Partager toute une vie, à deux, voire même aller jusqu’au mariage. Rien qu’à cette idée l’Ombre frissonnait et sortait les griffes. Personne n’avait le droit de lui prendre sa liberté, personne ne la changerait.

Partager ?

Elle le regarde, interrogatrice. Cette fois-ci, ce mot ne sonne pas comme à l’accoutumée. Et puis, elle commence à le connaître le Nathaniel, et comprend rapidement qu’il tient à sa liberté autant qu’elle à la sienne… Alors elle peut se détendre, relâcher la pression et rentrer les griffes quelques temps. Juste assez pour pouvoir découvrir et comprendre. Peut être osé, également, à lui montrer cette façade d’elle qui fait reculer certains hommes, pourquoi pas ?

Mais, pour l’instant, elle le suit juste, répondant à ses gestes par un simple sourire, doux et sincère. Que voulait-il faire exactement ? Quelque chose dans son attitude indiquait la surprise, une préparation minutieuse… Mais sans pour autant afficher sa curiosité, l’Ombre ne s’inquiète pas et lui fait entièrement confiance.

Partager, enfin.

Rodrielle avance lentement dans la demeure qu’elle commence à connaître, et déjà elle aperçoit une toile sur la table de création au centre de la pièce… L’Art est le plus bel instrument de partage au monde, c’est bien connu. Alors elle s’approche, sourcils froncés, et découvre avec joie cette fresque dont elle reconnait le sujet.

Son doigt glisse alors sur la toile sèche, lentement sur le tatouage qui orne son corps, et repense à ce passé qu’elle ne réussira jamais à oublié. Son sourire s’affiche alors, enfin, de satisfaction et d’amusement… Après tout c’est quelque chose qu’il ne connait pas, la raison de ces marques noires sur son corps et son visage.

Merci…Elle est vraiment très jolie

Elle le regarde intensément quelques secondes, ne rajoutant qu’ensuite une dernière phrase.

Tu es un réel artiste, le sais-tu ?

Voilà qui était leur second point commun. Ils avaient l’art et la manière de représenter le monde avec un pinceau et des couleurs…

_________________
Nathaniel...
Nathaniel sourit, intérieurement, il ne lui a pas montré cela sans raison... Il voulait voir ses réactions, la comprendre un peu plus, en apprendre d'avantage...

Il ne fut pas déçut le moins du monde, bien au contraire. Elle n'avait guère réagit au mot "partage", mot choisit avec soin lui aussi. Il savait ce qu'elle entendait dans ce mot. Il sait qu'elle a passé des années à le fuir. Et même si, entre ses lèvres, son sens n'est pas le même, elle c'est bien gardée de montrer réellement qu'elle était sa réaction profonde. Fermée, elle n'ose pas s'ouvrir, pas complétement. Mais comment lui en vouloir, il la comprends si bien.
Il est patient de tout manière, il finira par y arriver...C'est certain...

En second lieu, le tableau...Le geste caressant, le regard, il a comprit. Cela lui appartiens à elle seule, il le respecte. Il ne lui posera pas de question, ce n'est pas son droit. Elle parlera d'elle même...Un jour peut-être...

Laissant ses réflexions au fond de lui même, Nathaniel lui sourit en réponse a ses paroles.


Je ne sais, mais si tu me le dis, je vais te croire...

Il ajouta après une pause :


Après tout, c'est toi qui me domine dans ce domaine...


Le sourire toujours présent au coins de ses lèvres.

Que de secret, pensa-il...Une telle prudence me désole. On ne devrait pas se tenir autant sur ses garde. Qu'elle passé chargé en porte la responsabilité ?


La seul réponse qu'il avait à cela était de s'ouvrir lui, de se dévoiler...Qu'elle voit et comprenne, qu'elle lui fasse complétement confiance. Il l'aimait...Comme elle était, il ne désirait pas qu'elle change pour lui et surtout qu'elle ne se croit pas forcée de changer, forcée de lui offrir son cœur ou sa vie. Il ne lui demandait rien. Il lui offrait même le plus possible. Ainsi elle comprendrait que si lui n'avait pas peur de se dévoiler, elle ne risquait rien...

La regardant, il eu soudain envie de tout lui dire...Il voulait la connaitre. Mais ses lèvres restèrent scellées. Il baissa les yeux le temps d'un battement de paupière. Le temps de se ressaisir...

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Rodrielle
Etrange sensation d’être observée. Rodrielle se doutait que Nathaniel tentait de comprendre pourquoi elle était comme cela, mystérieuse et refermée. Mais cela ne la gêne pas, pour une fois. Après tout, peut être saurait-il un jour, peut-être qu’il comprendra également et qu’elle pourra l’emmener dans ses aventures à elle. Qui sait ? Alors elle reste silencieuse, l’Ombre, et laisse le jeune homme l’observer et tenter de savoir. Finalement cela a un coté amusant.

« Après tout, c'est toi qui me domine dans ce domaine... »
Elle se retourne à nouveau vers lui, une lueur hautement mesquine dans le regard. Domination, voilà un mot qui lui plait et dont elle aime user. Jouer sur cela, c’en serait presque toute sa vie et dans tous les domaines.

Hum oui tu as raison sur ce point ! Mais un jour tu sauras faire aussi bien que moi… Peut-être bien même que tu y arrives déjà !

Puis elle remarqua cette chose, ce moment d’égarement et de questionnement. C’est quelque chose qu’elle repère tout de suite, l’Ombre, l’instant de faiblesse… Et habituellement elle en profite la tatouée, plus facile de frapper à ces moments là. Mais aujourd’hui elle fronce simplement les sourcils et s’inquiète.

Tesoro, que se passe-t-il ?

Sa voix était plus sèche que ce qu’elle aurait voulu, mais quand elle veut savoir quelque chose, tous les moyens sont bons. Pourtant elle ne voulait pas le brusquer, le pousser à partir comme elle… Alors elle lui attrapa une main et l’obligea à la regarder. Dis-moi tout, et peut-être que je te dirais aussi… mais il y a tellement de choses à dire. Qu’y a-t-il ?

_________________
Nathaniel...
"Tesoro, que se passe-t-il ?"

Forcé de la regarder, Nathaniel la regarde dans les yeux. Il s'en veux qu'elle ait remarquée son moment de faiblesse. Mais il est passé bien vite, du moins extérieurement, il n'en subsiste plus trace, il le sais, il est bon acteur. Elle ne peux plus voir en lui que joie et sourire.

Pourtant au fond de lui les questions sont bien présentes, il veux les oublier toutefois pour ne pas gâcher ce moment avec elle. Mais elle a posé une question, une question qui l'empêche de dire simplement : rien, tout va bien. Il en a envie, mais il ne s'en donne pas le droit. Il se doit de lui répondre...Il lui rend donc son regard, et malgré son masque, malgré sa volonté, il se noie dans son regarde émeraude, il s'égare, et se sent happé par cette abîme si profond et beau. Il veux détournez les yeux, ne pas parler. Mais il en est incapable, il la regarde, cloué sur place.

Il entrouvre les lèvres, va parler...Le silence s'éternise, sa volonté s'effiloche...Finalement, les mots sortent enfin, mais bat, très bas, un murmure porter par le vents du doute, un léger souffle sur le grand livre de l'histoire :


Pourquoi ? Pourquoi es-tu si réservée, si prudente avec moi ? N'ai-je pas tout fais pour que tu ais confiance en moi ? Je ne veux pas connaître tout tes secrets. Je veux juste...je ne sais pas, que tu me parles...Que tu me dises...

Je me suis ouvert à toi, parce que...Parce que je t'aime, parce que j'en avais envie, parce que...

Je ne demandais rien en retour...Je ne veux rien demander, mais ce silence, est assourdissant pour moi. J'ai l'impression de m'être ouvert à une bonne lectrice, mais j'ignore tout de toi. J'en sais si peux, et pourtant je t'aime tant...Je...

Cherchant ses mots, il les perds au fur et à mesure qu'il pense les trouver.

Son regard...Son regard, le subjugue, lui coupe la parole. Il se noie, et se noyer implique de ne pas parler, de s'étouffer. Il respire, certes, mais ce n'est que physique. Dans sa tête, il se noie...Son âme se délite dans son regard. Il a déjà trop dit, il n'aurais pas dû...Il baisse les yeux, n'ose plus la regarder, regrette déjà ses propos.

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Rodrielle
Tenant toujours le menton du jeune homme l’Ombre écoute, étonnée. Finalement, elle avait eu raison… Elle avait trouvé cette légère faille qu’il avait tant essayé de lui cacher. Mais on ne cache rien à Rodrielle, car elle sait à force d’observer. Elle l’écoute, tente de comprendre le paradoxe de cet amour anormal : se dévoiler sans trop en dire, apprendre sans tout savoir…

Soupire. La tatouée lâche enfin le menton de Nathaniel et tourne ses yeux assombris vers la fresque qu’il lui avait faite. Puis elle réfléchit, rapidement, à ce qu’elle devait faire. Voilà le moment tant redouté avec les hommes, celui où elle doit s’expliquer, se dévoiler un petit peu… Sauf qu’elle, c’est toute une vie qu’elle doit raconter, car tout est relié. Sa vie tourne autour d’un axe principal qu’habituellement les gens redoutent. Allait-il partir, lui aussi ?

Tu veux savoir ? Alors viens…

Sa voix, faible, siffla jusqu’à l’oreille de Nathaniel qu’elle attrapa par la main. Si elle devait lui dire, ce n’était pas chez lui qu’elle allait lui faire comprendre. Elle lui jeta un regard pour voir sa réaction, mais à présent il n’avait plus le choix, il devait la suivre dans les méandres de sa vie. L’allure de l’Ombre se fit plus rapide mais pour le moins discrète. Ce n’est pas chez elle qu’elle l’amenait.

Que veux-tu savoir de moi ? Tu penses ne rien connaître alors que tu sais le plus important…
Mais soit, si tu veux me connaître plus, à ta convenance…


Elle lui jeta un regard, qui cette fois-ci n’avait rien de tendre. Plus sournois, plus affamé… On ne peut cacher sa réelle apparence bien longtemps.

Le silence fait partie de moi, de mon métier… Le silence est ma seconde nature. Plus facile d’observer lorsque l’on ne nous voit pas. Plus facile…

Les quartiers se font déjà moins attrayants. Déjà apparaissent les maisons délabrées, les tavernes peu fréquentées, les catins à l’affut… Les bas-fonds de Poitiers regorgent de tout, et la jeune femme aime cela. Rodrielle ne regardait pas la réaction de Nathaniel, pas pour l’instant. Elle l’attira simplement dans une ruelle adjacente à la principale, plus étroite, et le fit grimper après elle à une petite échelle en bois contre un mur qui donnait accès aux toits.

Une fois sur l’un d’eux, l’Ombre s’arrêta quelques secondes et regarda autour d’elle. La vue était surprenante tout de même : quelques beaux quartiers se dessinaient derrières les ténèbres du bas-fond. D’ici l’on entendait les pleurs d’enfants pauvres, les cris d’hommes ivres et ceux de leurs femmes, mais aussi les rires de certains fous… Ambiance lugubre. Rodrielle s’avança alors sur sa gauche et invita Nathaniel à le suivre.

Voilà ! Bienvenu dans mon monde !

Elle s’assit enfin sur le rebord du toit et poussa un soupire. Enfin elle osa affronter le regard du jeune homme. Elle allait lui expliquer…

Voilà l’endroit où je passe lorsque je ne suis pas chez moi ou chez un homme… L’art n’est pas ma seule et principale passion, bien au contraire, et c’est ici où je me consacre à mon réel plaisir. Ici ou ailleurs, dans d’autres villes lorsque l’on m’appelle. C’est ici en fait que la vraie vie se passe. Tu vois l’homme là bas ? S’t’un noblion qui vient tous les trois jours dans cette maison close pour échapper à sa femme… Et cette femme là-bas ? Pareil, s’t’une vicomtesse qui vient d’mander à ce que l’on assassine son époux.

A cette idée, l’Ombre sourit. Son esprit ne faisait qu’un tour lorsqu’elle était ici et elle n’avait qu’une seule envie.

Tu sais, ma vie n’a pas réellement été très joyeuse… ‘fin je ne m’en plains pas !
Je t’ai déjà dit que j’avais eu des enfants et que je les avais perdus. Tu sais aussi pourquoi maintenant je ne cherche qu’à m’amuser avec les hommes et pourquoi c’t’idée de mariage me répugne…

Mais tu veux vraiment connaître la suite ? Savoir pourquoi?

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Nathaniel...
Nathaniel, la suivit docilement, il avait parlé, il devrait en assumer les conséquences...Mais il ne s'attendait pas à cela...

Ho, ne croyez surtout pas qu'il fut surpris de trouver pareils quartiers dans la ville, il y était déjà allé. Quand il explorait une ville, il l'explorait vraiment, il ne se contentait pas des rues principales. Il avait sillonné ses quartiers lui même, avait vu la misère et la débauche, qu'il connaissait déjà.

Rodrielle n'osait pas le regarder, elle marchait, sans se retourner. Elle devait avoir peur de sa réaction. Il comprenait cela, mais la vérité lui importait plus encore. Aussi, un sourire réapparu sur son fin visage. Il l'écoutait, la suivit sur le toit et s'assit à ses côtés. Elle osa enfin le regarder, il lui sourit, et l'écouta attentivement. Il n'était pas si surpris, après tout...Et il n'était pas dans ses habitudes de juger. Il attendait d'avoir tout les éléments en mains pour se réserver un avis, qui n'était jamais définitif, il aimait trop connaître et rencontrer pour classer les gens. Il les comprenait, et construisait un avis au fur et à mesure, en perpétuelle évolution.

Mais tu veux vraiment connaître la suite ? Savoir pourquoi?


Oui il voulait tout savoir, elle avait égaillée sa curiosité...Mais pas tout de suite, d'abord il fallait la rassurer, lui dire qu'il ne l'aimait pas moins, qu'il ne voulait pas la fuir pour cela.

Il éfleura du bout des doigts sa joue, descendit vers une veine de son cou, la regarda dans les yeux, sur de lui, sans peur ni dégoût, sans préjugé ni apriori. Il entrouvrit alors la bouche, mais ne trouvait pas les mots qu'il fallait pour lui dire...

Se lassant de tergiverser, il se pencha, et posa ses lèvres entrouvertes sur les siennes, il l'embrassa, avec un profond amour, il l'embrassa pour lui dire : Je comprends, et je t'aime toujours. Ce n'est rien, nous avons tous des côtés sombres, des côtés cachés...

Trouvant cela insuffisant il prononça également ces quelques mots à voit haute.

Elle semblait rassurée par ses propos aussi lui sourit-il pour lui demander :


Raconte moi le reste, raconte moi la suite... Oui je veux savoir, tout savoir. N'ai pas peur de tout me dire, je ne te jugerais pas. Ce n'est pas que l'amour soit aveugle. C'est simplement que je n'ai pas le droit de te juger sans te connaître. Et puis...Ce n'est pas bien grave tout cela, le monde est vaste, les gens nombreux et tous différent, à des degrés diverses, certes, mais tous le sont...

J'ai trouvé une perle rare dans cet océan, je ne vais pas la fuir simplement pour sa face cachée.


Souriant toujours, il se laissa partir en arrière pour s'allonger sur le dos, un genou replié vers les cieux, les mains croisé derrière la tête, le regarde posé sur Rod, interrogateur, mais doux, rien ne pressait, il avait le temps d'entièrement la connaître...

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Rodrielle
Tous ces sentiments la déstabilisaient…
Jamais, au grand jamais, elle ne se livrait aussi rapidement et aussi facilement. Trop difficile, trop dangereux même si elle-même était un danger. Danger pour tout le monde d’ailleurs, car quiconque rentrait dans sa vie comprendrait vite que celle-ci n’était pas toute rose. Mais lui ne semblait pas craindre tout cela. Lui ne semblait avoir peur de rien, non plus, et était peut-être bien capable de tout accepter. Après tout, il n’y a pas que la Luxure qui est un péché, et lorsque vous en avez gouté un, les autres arrivent peu à peu.

Péchés Charnel ou péchés mortel...

Gourmandise, Luxure, Acédie, Orgueil, Avarice, Envie, Colère. Elle les connaissait tous et vivait en leur compagnie depuis tellement d’année… Leur démon tourne autour d’elle à chaque instant, n’oubliant jamais de la détourner du droit chemin. Alors, lorsque l’un d’eux venait lui susurrer à l’oreille d’agir, tout en elle tourbillonnait et là, Rodrielle devenait l’Ombre…

Lorsque nos parents sont décédés, à Altariel et moi, et que celle-ci est partie de la maison, je suis restée avec notre frère ainé. Aevil, il s’appelle. Avant que je ne parte, il m’a appris toutes les bases de l’assassinat… et manque de chance, j’ai assimilé très rapidement toutes ces choses, enfin étrangement j’ai toujours été attirée par le combat ce qui n’a pas arrangé les choses, en fait.

Le regard perdu dans le vide, Rodrielle ressassait ces souvenirs enfouis au plus profond d’elle avec un léger sourire. Ses doigts glissaient machinalement sur l’avant bras de Nathaniel alors qu’elle parlait de ce passé déjà si lointain…

J’excellais en matière de discrétion, d’ailleurs… Ma finesse et mon agilité me permettaient de me glisser partout, de me cacher et d’arriver derrière quelqu’un sans me faire entendre. C’est pour cela que, lorsqu’il est parti, il a gravé sur mon sabre ce dicton « qui me va si bien » comme il disait.

Bref, c’est déjà à cette période que tout commençait à changer pour moi… Je te passe l’histoire de Jacknight et des enfants… Ma bêtise, ma folie, mon erreur… Tu dois surement la connaître. Ensuite, tout est très banal en fait. Comment t’expliquer ?


Elle se tourna enfin vers lui, le regard interrogateur. Elle haussa enfin les épaules et esquissa un sourire… sombre.

Le sang, la force. La sensation de supériorité lorsque tu passes ta lame sous la gorge de quelqu’un… Cette sensation de détenir la vie d’une personne entre tes mains. Le gout du sang, la vue de ce liquide qui s’écoule lentement. Le regard de la victime qui te supplie lorsqu’il comprend qu’il va mourir…

Le regard de la tatouée devient alors de plus en plus affamé. Car elle imagine, car elle ressent à nouveau toutes ces sensations, cette adrénaline lorsqu’elle leur prend la vie. Un frisson lui parcours l’échine alors que son regard se pose quelques secondes sur la gorge de son compagnon avant de retourner vers l’horizon.

Je crois que personne ne peux comprendre le plaisir que je peux ressentir lorsque je t… lorsque l’on m’appelle. C’est d’ailleurs pour cela que je suis souvent absente. Je remonte souvent sur Paris, c’est là-bas qu’il y a les meilleurs contrats, tu sais ? Et cette façon de faire est la plus envoutante… Tu sais, il n’y a pas grand-chose d’intéressant aux guerres : on sait forcément que l’on risque de mourir à tout moment. L’assassinat est bien plus passionnant, car la cible ne sait jamais que son jour est arrivé… jamais…

Elle se tait alors, gardant son sourire sur son visage, et se tourne vers Nathaniel. Elle attendait juste une réaction, rien qu’une : celle qui déterminerait tout le reste…

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Nathaniel...
Il l'écoute, il apprend. Il se tais et regarde les cieux. Chaque mots qu'elle prononce, chaque sons qui s'échappe de ses lèvres entrouvertes. Rien n'est perdu, rien ne sera oublié.
Il n'a pas peur. Il est un prédateur, dangereux lui aussi, il a déjà tué...A sa manière. Mais elle, elle qui n'aurait pu être qu'un simple jeu...Elle qui finalement se révèle très proche de lui...Elle...
Il a su la faire parler, elle c'est confié à lui, il sait maintenant. Les cartes sont maintenant entre ses mains.

Elle a peur dans un sens, peur de lui, de sa réaction. Il pourrais être cruel, la repousser, la laisser, l'abandonner... Mais non. Il est là, à côtés d'elle, allongé sur un toit, dans un quartier très...agité. Ses yeux se plissent, le sourire charmeur si efficace quitte son visage...Il n'est ni crispé, ni décontracté. Il est tendu, comme un arc, comme un homme qui réfléchie, comme une décision importante... Elle parle de son plaisir, de sa passion quand elle tue. Il ferme les yeux, l'écoute avec attention. Laisse sa tête rejetée en arrière, ses longues mèches couleurs de jais, flottant au vent. Beau, irrésistible, son corps comme offert. Sa gorge dévoilée, pâle...

Il sait qu'il la tente, c'est volontaire, tout est volontaire...Il est doué, très doué, et très bon acteur. On peut croire parfois qu'il est fragile, qu'il a un instant de faiblesse d'égarement. Il semble si proche de la plupart des gens. Et pourtant. Il l'écoute, la tente, la comprend. Et dans son esprit, sous ses paupière closes, il imagine, ressent parfaitement ce qu'elle lui décrit. Ce plaisir... Cette puissance... un sourire se forme petit à petit sur ses lèvres. Elles s'entrouvrent et dessinent un sourire de prédateur, les canines visibles, blanches...

Il a envie...Envie de connaître lui aussi, de savoir, de ressentir. Tout ces mots qui trouvent échos en lui.

Elle a fini...Il commence...

Quel est le dicton gravé sur ta lame "qui te vas si bien" ?

Une question, simple, badine. Sa gorge toujours offerte. Son sourire de prédateur discret qui maintenant s'élargit. Il ouvre les yeux, se redresse, la regarde. Fini...Il n'est plus offert, il a laissé miroité pendant un temps ce qu'elle pouvait gagner avec lui. Maintenant, il la fixe. Il a envie...Envie d'apprendre, de jouer. Envie qu'elle lui apprenne. Envie de jouer avec elle...

Le ton change avec le regard, dur, sérieux, très sérieux.

Apprends moi.

Il ne dis rien d'autre, ne laisse plus rien échapper. Si les mots n'ont pas tout dis, son attitude elle, a tout dit. Il veut apprendre lui aussi, à jouer. La puissance, les ombres, l'agilité la discrétion...il est déjà souple et agile, il sait manier une lame...mais elle pourrait lui apprendre tout ce qui lui manque, elle pourrait exploiter ses capacité. Faire de lui...

...Un assassin...

Ce mot qui maintenant a une emprise sur lui...Ce mot qui maintenant défini peut-être son avenir...Son cœur accélère, sa respiration reste très calme, lente et profonde en revanche...Il attend sa réponse. Il veut qu'elle devienne son maître. Elle doit être surprise par sa réaction, devait s'attendre à tout sauf à cela...Mais trop tard, elle la tentée, il est conquit...maintenant, elle doit assumée, elle doit dire oui ou non...il lui redonne les cartes, lui remet entre les mains. Elle doit jouer, elle ne peut pas passer son tour...Et se tour et décisif, c'est peut-être de toute une vie qu'elle décide... Enfin...pas vraiment...Maintenant que l'idée a germé en lui, qu'elle est implantée dans sa tête...Il ira jusqu'au bout. Avec ou sans elle. Mais il aimerait tellement avec...

Il la regarde, son corps, fin souple, félin, beau...Elle l'attire, mais pas comme une femme attire un homme, pas comme une proie attire un prédateur...Ou plutôt plus. Non elle l'attire comme une source de savoirs, de connaissances... Elle a ouvert un avenir possible, une voie alléchante...

Il n'a pas envie d'entendre sa réponse, pas comme ça...Il préfère se mettre à sa hauteur, plonger son regarde dans le sien, qu'elle y voit sa détermination. Il préfère, l'embrasser, avec un désir fou...Il l'embrasse parce qu'il est un homme et elle une belle femme, il l'embrasse parce qu'il est un prédateur et elle, une proie de choix...Il l'embrasse parce qu'il ne veux pas entendre de réponse sous la forme de mots...Il l'embrasse parce qu'il attend quelque chose d'elle. A elle de voir, de trouver comment répondre...Mais maintenant qu'elle lui à fait miroité tout ceci, elle ne peut pas dire "non"...

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Rodrielle
Attendre.

Attendre un mot, un geste, un regard… attendre une simple réaction, quelque chose qui puisse la soulager. Parce qu’elle est tendue, l’Ombre, perdue dans son monde macabre, de la réaction qu’il pourrait avoir. Elle serrait sa main avec une force terrible de peur qu’il ne parte, pour le retenir encore un peu… Juste pour qu’il comprenne. Puis il prend enfin la parole, et c’est un soupire de soulagement que l’Ombre pousse. Elle sourit alors, attendit qu’il rouvre les yeux pour sortir son sabre qu’elle portait toujours à sa taille.

Voilà…

Et elle lui tend quelques secondes cette arme qu’elle ne quitte jamais, qu’elle ne donnerait à personne, ce sabre où étaient gravés ces simples phrases, simples mais pourtant si parlantes pour la tatouée…

« Je suis l’Ombre, insaisissable et mortelle…
… Je suis l’Ombre, je danse et je tue. »*

Puis elle la reprend et n’a même pas le temps de la ranger qu’il parle à nouveau. Elle se tourna une nouvelle fois vers lui, les sourcils froncés. Oui, elle était étonnée de sa réponse et elle le regarde sans rien dire, pendant de longues minutes, sérieuse, cachant le plus possible son étonnement… Lui si jeune, si précieux, si doux… Mais n’était-ce pas un prédateur, comme elle ?

« Apprends-moi »

Apprendre cet Art. Apprendre à tuer, apprendre à ne faire qu’un avec ce qui les entoure, à vivre avec la Mort. Apprendre à ne jamais faillir, à ne plus rien ressentir. Ni remords, ni douleur, ni tristesse. Ne plus être humain. Vendre son âme au diable… C’est ce qu’il veut, et elle le comprend. L’Ombre le regarde alors, et partage ce baiser dans toute sa passion et dans tout ce qu’il signifie. Elle le prolonge même, avec plus de fougue pour lui faire comprendre à son tour qu’elle accepte ce marché, et qu’elle lui apprendrait tout comme il le souhaitait.

Puis elle se recule, lentement, une lueur de folie dans le regard. Rien n’est réellement séducteur chez elle à présent. Enfin elle peut se montrer réellement, retirer ce maque qu’elle porte en communauté pour passer inaperçue. Enfin avec lui elle peut être « elle ». Alors enfin elle prend la parole, d’une voix plus grave, plus sérieuse ; elle prend son rôle très au sérieux… trop peut être.

Te sens-tu donc capable d’affronter les pires tourments ? De tout laisser de côté ? De te soumettre à cette force inébranlable qu’est la Mort ? Te sens-tu capable d’abandonner tous tes principes, toutes tes croyances pour devenir un tueur ? Te sens-tu capable d’affronter la douleur, de la subir et de la donner ?

Elle s’arrête alors, le regarde avec une gravité étrange alors que sa main se pose sur le cou du jeune homme qui lui fait face. Elle ne sert pas, non, mais lui inflige une légère pression puis continue

Te sens tu capables de mettre ta vie en péril pour prendre celle des autres, Nathaniel ?
Parce qu’une fois que tu auras dit oui, tu ne pourras plus reculé… Plus jamais…


Elle attend donc sa réponse, ne sachant trop s’il fallait lâcher ce cou ou s’il fallait qu’elle ressert sa prise. Non… Finalement elle laisse ses doigts quitter la chair de son amant et se poser sur ma pierre froide. Elle devait se retenir, encore un peu… Son regard quitte alors celui de Nathaniel pour se poser sur une auberge qui s’animait petit à petit. Les brigands sont tous là, ivres et rieurs, ne sachant pas qu’ils sont observés par deux prédateurs pour le moins redoutables…

Pourquoi tout cela t’attire autant, dis moi ?

Comprendre était la première étape, celle qui définirait la façon dont il apprendrait le reste… Car ne croyez pas que cet Art est le plus facile, bien au contraire…

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Nathaniel...
Le soulagement se lit sur le visage de Rod, la pression de sa main prend fin, elle soupire et se détend. La peur est passée, elle lui fait même l'honneur de lui donner un instant son sabre pour qu'il lise, il sait combien cette arme compte pour elle aussi la prend-il avec respect. Il laisse un instant ses doigts courir sur la lame, peau froide contre métal glacé, un sourire de bien être se dessine sur ses lèvres. Il sent sous sa peau des léger accrocs, et lit alors l'inscription qui défini si bien sa compagne.

Il relève la tête, lui sourit et lui tend son arme, ajoutant un remerciement à peine audible. Puis viens sa question. Mais bien lus qu'une question, c'est presque un ordre, un désir ardent, un souhait brulant...Une soif de liberté inassouvi. Viens ensuite le baiser, d'abord doux et hésitant puis bien vite passionné et fougueux. Une réponse à la hauteur de celle qu'il attendait, une réponse claire, une réponse douce qui lui redonne espoir...Peut-être pourrait-il se libérer complètement de son passé, enfin...Avec elle, grâce à elle...

Le baiser cesse, elle le regarde, mortellement sérieuse. Lui pose des questions qui ne tolèrent qu'une seule réponse. Serre même son cou de sa main, sans brusquerie, mais avec fermeté. Il lui rend son regard de ses yeux froids et glacés qui pour une fois n'expriment aucune chaleur. Lui sourit même, caresse du bout des doigts une veine battante au creux de son cou et répond d'une voix calme, dure, ferme, froide comme la mort, déterminé et prêt à en découdre.

Oui je suis prêt.

Elle le lâche et lui demande alors la raison de son souhait, de sa détermination.

C'est une vaste question que tu me poses...Il va me falloir remonter au jour funeste de ma naissance. Remonter au confins de ma vie de mon être pour te faire comprendre...Ma vie...


Il prend une grand inspiration, s'installe confortablement pose son regard devenu distant et lointain sur les cieux, le crépuscule gagnant en intensité. La Lune devenu plus visible ouvre grand son œil vigilant. Elle semble elle aussi attendre son histoire...

Il se lance donc, plongeant avec réticence dans les sombres souvenirs du passé...

Il y a 19 ans, j'ai vu le jour dans une ferme perdue en pleine campagne. Je suis né un funeste jour, un jour de maladie. Elle avait emporté presque tout le troupeau de chèvre, et les seules qui tenaient encore debout étaient faméliques et tremblante, s'accrochant à une petite lueur de vie. Dans ce contexte de joie et de gaité de suis né, et loin d'embellir la journée, ma venu la assombrie d'avantage...Mes parents ne mon jamais aimés, ils me détestaient même...

J'ai donc fais mes premiers pas dans ce lieu clos et isolé de tout. Nulles villes à proximité, nuls voisins dans les collines, seulement la nature sauvage et belle. Du moins je la vois ainsi maintenant, mais à l'époque mes parents ne parvenait qu'à la rendre dangereuse et étouffante...Je ne pouvais voir personne à par eux même bien sur. Ils n'ont jamais été tendre avec moi, ni affectueux d'ailleurs. Petit j'étais inutile et ils s'occupaient juste assez de moi pour me maintenir en vie...

Mais à peine grandi, ils m'ont surchargé de tâches, plus horribles et fatigantes les une que les autres. Tout nettoyer et récurer, découper et dépecer les bête, balancer dans la fosse les cadavres d'animaux dévorés, emportés par la maladie ou rattrapés par leur âge. Faire la cuisine, m'occuper de nourrir, soigner et promener les bêtes. C'est encore ce qui me plaisait le plus. Car elles, elles me fichaient la paix, étaient même joueuse et agréable avec moi. Je pourrais presque dire que j'ai plus appris avec elles qu'avec mes parents...


Un sourire ironique s’en suit mais il reprend bien vite, trouvant les mots de plus en plus facilement à mesure qu’il déroule son histoire. Pour la première fois de sa vie...

Tout cela aurait pu être supportable, s'ils ne me considéraient pas comme un simple morceau de viande. Ils n'étaient jamais satisfaits de moi, même quand je faisais un travail digne d'un maître. Je pense qu’ils avaient tout simplement besoin de quelqu'un pour se défouler, pour exprimer toute leur haine contre eux même, contre leur vie insipide et fade, contre la chienne de vie en générale. J'étais le responsable attitré de tout les maux qui les accablaient et même de ceux qui ne les accablaient pas. Il me le faisait comprendre à la manière forte...Insultes permanentes, mauvais traitements, conditions de vie à peines décentes...Tout cela plutôt pour ma mère, mon père ne se fatiguait pas temps, il préférait la simplicité des corrections physiques. C'était un ancien soldat, habitué à en découdre, et ayant vu et vécu les horreurs de la guerre. Mais loin de le rendre plus sympathique tout cela l'avait rendu cruel et intolérant. Il prenait un plaisir malsain à me rouer de coups, usant de toutes les techniques les plus tordues et horribles qu'il connaissait, pas de vrais dommages la plupart du temps, seulement une atroce souffrance. Je crois qu'il y prenait plaisir, qu'il aimait me voir me tordre de douleur, recroquevillé sur le sol sous ses coups de ceinture ou autre...Il aimait m'entendre hurler et glapir, gémir et souffrir. Une perversion absolue...

Parfois, quand il avait trop bu, il se maîtrisait encore moins, et j'en ressortais alors rarement indemne...Des os brisées, des blessures plus ou moins profondes...Ils me laissaient meurtrie, gisant dans la crasse. Il prenait juste garde à ce que je puisse encore fournir un minimum d'effort, ne pas me tuer ou causé de dommage irréversible. Je me soignais moi même, si j'avais la chance de ne pas m'être évanouis. Mais le lendemain, ce n'étais pas une côte cassée qui les empêchait de m'envoyer puiser de l'eau ou couper du bois. J'ai appris à être dur et résistant, à survivre...

Étant donné le dégoût profond que je leur inspirais, je n'ai jamais compris pourquoi ils ont eu un deuxième enfant. Une petite fille, ma sœur. J'avais 5 ans. J'ai très vite compris qu'ils n'allaient pas se montrer plus tendres avec elle parce que c'était une fille. Alors je m'en suis occupé, je ne les ai pas laissé en faire la même chose que moi. Je lui donnais plus à manger qu'on m'en avait fournis dans mon jeune âge, je me suis bien occupé d'elle. Je crois que cela exaspérait encore plus mes parents, mais peu m'importait, je supportais leurs traitements pour pouvoir aider ma sœur, la protéger. En faisant cela, j'avais en retour droit à sa reconnaissance, sa complicité, je n'étais enfin plus seul. J'avais quelqu'un avec qui parler, jouer, rire et rêver...

Nous avons grandis tout deux ainsi, je la protégeais et elle m'aidait de toutes les manières possibles. Je prenais les coups pour deux, coups encore plus puissant, car j'avais grandi et avec la présence de ma sœur, mon père ce disait que s'il me tuait, ils en avaient une autre pour les basses besognes...Mais j'ai survécu, grâce à ma sœur notamment, c'est elle qui me nourrissait, me soignait et me couvrait lorsque que mon père m'abandonnait à peine vivant, le souffle incertain, le cœur à peine battante. Bref presque mort...

Et les années ont passé dans cet équilibre fragile, j'avais alors 15 ans, et je haïssais mes parents autant qu'ils me haïssaient moi et ma sœur. Je désirais tellement leur mort...mais face à un ancien soldat, un redoutable combattant je ne faisais pas le poids...J'étais peut-être jeune, mais la vigueur de la jeunesse n'était pas au rendez-vous. Les mauvais traitements me laissaient usé, fatigué...Faible...J'étais impuissant, dominé...Emprisonné...Je pense sincèrement que sans ma sœur je me serais suicidé, mais pour elle, je gardais espoir, je restais en vie et je survivais. Ce n'était pas vraiment une vie, mais c'était la mienne...

Et un jour, mes parents tombèrent sur un dilemme de taille...Ma mère était tombé malade, je n'ai jamais su ni compris ce qu'elle avait, malgré mes connaissances en ce domaines, habitué à soigner les bêtes...Il fallait un médecin, pour l'examiner, et un traitement pour la remettre sur pieds...Les deux, se trouvant en ville...Et la ville la plus proche se trouvant à une journée à cheval pour un bon cavalier. Mon père ne pouvait pas nous abandonner avec notre mère, il savait pertinemment que je l’aurais tué. Il à donc pris la rude décision de m'envoyer en ville. Et pour me forcer à revenir, il à menacer ma sœur de mort. Il savait combien je l'aimais, et combien cela me rendrait fous de rage et de douleur de la perdre...

Je suis donc partis, je savais très bien monter à cheval, je m'étais occupé d'eux toute ma vie. C'est donc au grand galop que j'ai filé vers la ville, profitant au maximum de mes deux jours de liberté. La ville, de taille très modeste, ma impressionné et émerveillé, je n'avais encore rien vu de tel de toute ma vie...Je l'ai parcourue en flottant sur un nuage, le pas léger. J'ai eu quelque problème pour trouver un médecin, car mon père m'avais formellement interdit de parler à quelqu'un sauf au médecin lui même. Je ne connaissais rien et étais fort naïf, je n'ai pas osé mettre en doute ses paroles, il m'avait tant raconté d'horreur sur les citadins que je n'ai même pas essayé d'adresser la parole à qui que ce soit.

J'ai fini par trouver l'enceigne d'un soigneur, je lui ai décris de milles manières différente le mal de ma mère pour qu'il me donne un traitement. Car l'autre consigne de mon père, outre mon retour obligatoire et mon interdiction de communiquer était de ne pas ramener le médecin à la maison, il devait juste me donner le traitement adéquat. Cela à un peu perturbé l'homme, mais il à très vite trouvé, c'était un mal assez répandu paraîtrait-il...J'ai donc pris le chemin du retour, emportant le traitement et les conseilles du médecin. J'étais si triste de rentrer, mais aussi très inquiet pour ma sœur, laissé seule avec mon abominable père...J'ai talonné ma monture afin d’arriver le plus vite possible...


Marque une pause dans son récit.

Je me rappelle bien, le vent glacé, la nuit noire, une ambiance sinistre m'accompagnant tout le long du retour...La Lune pour seule alliée face aux ténèbres. Je suis arrivé dans cette inquiétante ambiance à la ferme. Je m'en rappelle si bien, je revois les rayons lunaires ondulés sur l'étendu liquide de l'étang...J'entends encore le bruissement des feuilles, agitées par la brise...Trônant sur ma monture, je me suis approché au pas de la maison, ne voulant pas attirer l'attention de mon père sans doute déjà à l'affut de mon retour programmé. Et la petit étincelle de vie que cette brève mais haletante sortie avait fait naître en moi à été soufflée par une tornade de douleur, une tempête de rage, une déchirure sanglante au plus profond de mon cœur et de mon âme... Plus douloureuse que tout ce que mon père avait pu m'infliger, plus puissante que tout, emportant tout espoir, tout désire de vie qui me restait...

Ferme les yeux à se souvenirs, prisonnier de l’horreur qu’il lui inspire encore aujourd’hui...

Là devant moi, sur le pas de la porte...Le cadavre livide de ma sœur, baignant dans une marre de son sang ravageait mon être, piétinait mon âme...Je me rappelle, avoir basculé de ma monture, avoir rampé, toute force évaporées vers elle...J'ai embrassé son front glacé, étreint son corps privé de vie et vide de sang. Je me rappelle mettre vider de mes larmes, leur eaux salée et transparente se mêlant au liquide rouge vif répandu. Chaque larme comme un diamant offert à ma sœur, comme un adieu inachevé...Chaque larme emportant le peu d'humanité qu'il me restait, emportant tout en moi, pour ne laisser et même attiser en moi que les sentiments que sont la haine la plus profonde, la douleur et la souffrance la plus déchirante, et un désir de vengeance à l'état pur... Je n'avais plus rien à perdre et j'étais résolu à les tuer, les saigner somme ils avaient saigné ma sœur, les voir souffrir à leur tour, se tordre et hurler de douleur. Pas l'ombre d'une place pour de la pitié, ni rien d'équivalent. Je les ferais payer, rien d'autre ne comptait...J'avais 15 ans et déjà je n'étais plus rien, une simple bête animé de noires intentions...

Poursuit vite son histoire, incapable de soutenir le souvenir de la mort de sa sœur.

J'ai soigneusement préparé mon coup, après m'être vidé de mes larmes, je l'ai enterré discrètement dans son endroit préféré, où elle aimait se réfugier et où elle me tirait pour me soigner et me remettre sur pieds. Dans un bosquet touffu, traversé par un ruisseau...Je l'ai encore pleuré toute une nuit. J'ai veillé avec les étoiles et la Lune, seules témoins de ma souffrance. Puis je me suis relevé, j'ai mis tout cela au fond de moi, et je suis retourné à la maison. J'ai fais comme si de rien n'était dans un premier temps. Ho, mon père à bien vu que le cadavre avait quitté le palier, mais il n'a rien dit...Je lui ai donné le traitement, comme convenu. J'ai voulu lui en donner un faut pour tuer ma mère, mais je savais qu'il me soupçonnait déjà et qu'il me tuerait en retour, gâchant l'effet de surprise dont je voulais profiter. En constatant l'efficacité du traitement, il a relâché sa garde, me croyant soumis. Et moi pendant ce temps, j'ai repris des forces, profitant du répit, j'ai tout planifié, je me suis préparé pour la fameuse nuit, celle qui me verrait libre et vainqueur ou libre et vaincu. Dans le premier cas libre car sans maîtres, dans le deuxième libre car mort...

Rouvre les yeux, les flammes de la vengeance s’y lisant encore, réminiscences du brasier qu’était alors se sentiment...

Et la nuit de l'anniversaire de ma sœur, la nuit qui aurait du voir ses 10 ans. Cette nuit tout a basculé. Alors que je m'occupais de mes armes, et que je préparais ma vengeance, mon crime...Un groupe de brigands à encerclé la ferme, a mit le feu aux dépendances et à voulu nous égorger tous. Mais ils se sont heurtés à la rage et à l'expérience de mon père. Il les maintenant à distance, une longue épée que je n'avais jamais vue à la main, les défiant d'un regard farouche. Il était dos à la porte, interposé entre eux et sa femme, entre eux et sa maison. Mais il ma juste oublié moi, ses soupçons et sa garde baissé à mon encontre mon permis d'agir. J'ai jeté ma mère à terre, et sans réfléchir, pris d'un désir de vengeance tel, je me suis jeté sur lui, l’ai poignardé je ne sais combien de fois, mais assez pour le rendre méconnaissable, assez pour faire giclé sont sang dans toute la pièce et m'en recouvrir. Ma seule haine me guidant et me contrôlant...Les brigands ont été très surpris par mon intervention, mais pour autant ils ont fini ce qu'il avait commencé... Mais m'ont épargné...

J'ai vu sous mes yeux encore rouge de sang, ma mère se faire violer dans on état de faiblesse maladive jusqu'à sa mort. Et j'ai pris un grand plaisir à la voir agoniser, à l'entendre hurler à son tour. Tut comme j'ai adoré la vision des flammes léchant la maison et tous les mauvais souvenirs y étant rattachés. Mes tortionnaires étaient morts, le lieu de mon supplice détruit, annihilé. J'étais libre, pour la première fois de ma vie, du moins je le croyais...

Les brigands m’ont remercié pour mon intervention, et m’ont proposé de les rejoindre. Mais j’ai refusé, je ne voulais plus être dirigé par personne, je voulais enfin être maître de moi-même et de mon destin. Cela ne c’est peut-être pas révélé être la meilleure solution pour moi, mais je n’ai jamais regretté, c’était important pour moi, ma liberté, et ça l’ai toujours...C’est même la seul chose qui compte vraiment à mes yeux.

Je suis parti le lendemain, après avoir rendu un dernier hommage à ma sœur. J’ai poussé sur sa tombe un rosier noir, et à mon départ une seule mais magnifique rose noire trônait. Belle, fragile mais noire et épineuse...Noire comme la couleur du sang de ma sœur la nuit, belle comme son visage délicat, fragile comme son corps fin et épineuse comme son caractère...
C’est de là que viens mon amour pour les roses noires, c’est pour cela que j’en ai toujours dans mon jardin. Pour cela que je signe mes œuvres d’une rose noire, en hommage à ma sœur sans qui je ne serais plus de ce monde depuis des années...En hommage à la seule personne qui m’avait jusqu’alors comprise et aimé, qui avait tout partagé avec moi...C’est grâce à elle que je peux exister et aimer encore aujourd’hui, que je peux peindre et vivre mes loisirs et passion...Je ne l’oublierais jamais...


Tente en vain de ravaler les larmes qui roulent sur ses joues, la gorge noué, incapable de poursuivre...Terrassé encore aujourd’hui pas sa mort...

Parvient au bout d’un long moment à se reprendre...

Passons à la suite de mon histoire maintenant...

Se lance dans la deuxième partie, la voix encore tremblante et incertaine...

J’ai fuit le lieu maudit de mon enfance et j’ai trouvé refuge en ville. Enfin trouver refuge est un grand mot...En vérité, me confronter à la réalité de la ville fut très dur pour moi, je n’avais aucune éducation, aucune valeur de morale ou de justice...Le chagrin et la haine dont j’étais l’hôte ne m’aidais pas à m’intégrer...J’étais rejeté de tout côtés, personne ne m’appréciait, personne ne voulait de moi...Personne ne m’aimait...
Pour survivre et me débrouillé, j’ai volé, ce qui me rendait encore moins populaire. Mais même parmi la bande de gamins voleurs et mendiants des bas fonds, je n’étais pas accepté, j’étais trop cruel, trop vil et trop doué, j’attirais le dégoût où la jalousie...Et inutile de parler des femmes, je les effrayais à un point telle qu’elles me fuyaient systématiquement. J’étais l’horrible voleur de la ville, l’abominable mendiant. J’avais très mal tournée, et n’ayant plus personnes pour me métriser, j’avais laissé libre court à toute ma haine et ma rage. J’ai blessé par plaisir, voler par convoitise, tuer pas jeu...

Mais un jour, alors que je mendiant pour une fois paisiblement dans une rue passante, une vielle dame bourgeoise ma aperçut, et connaissant ma réputation ma immédiatement prise en pitié. J’ai appris plus tard que je lui avais rappelé son fils, un jeune homme qu’elle n’avait pas su éduqué comme il fallait et qui c’était fait tuer en volant. Mais moi sur le coup je ne le savais pas et je me suis enfui devant cette dame gentille et aimable. Depuis la mort de ma sœur, personne n’avait eu de pareils sentiments à mon égard. Ce fut un choc rude et j’ai préféré fuir que de l’affronter, désireux d’oublier toute la souffrance de sa mort. Mais en errant dans les ruelles je réfléchissais, et en moi grandissait le besoin fort et révélateur d’être aimer, accepté par quelqu’un. J’avais trop vu de sangs, trop vu de souffrance, trop côtoyer la douleur...Je voulais une vie plus tranquille, quelque chose d’autre...Je me suis mis alors à profondément regretter mon attitude et ma conduite. J’ai changé, j’ai arrêté d’être la terreur de la ville...

Et en une belle journée ensoleillée, j’ai recroisé par pur hasard cette dame, elle ma reconnu de suite et cette fois c’est approcher de moi et ma parler avec plus de diplomatie. Je l’ai écouté attentivement, un espoir grandissant au fond de moi petit à petit. Espoir qu’elle déversait en moi par de belles paroles et des promesses...Elle m’avait prise en pitié, elle avait honte de voir ce que j’étais devenu. Elle ne voulait pas savoir comment j’en étais arrivé là, mais elle voulait m’en sortir. Elle avait de l’argent, de la culture, et elle me proposait tout cela. En échange, je me mettrais à son service en tant que domestique et garde du corps. Quand elle eu dit cela, j’en ai sourit, car je constatais que ma réputation me précédait, si elle faisait savoir que je la protégeais, elle n’aurait plus rien à craindre de personne. Elle était maligne et généreuse à la fois. Elle voulait s’assurer ses vieux jours, l’âge la rattrapant il lui fallait une aide. Mon aide en échange d’un toit, de quoi manger tout mon saoule et d’un accès à l’éducation et à la culture...J’avais passé mon enfance à m’occuper des animaux vieux et malade entre autres. Qu’est ce qu’un humain, sinon un animale avec des désirs plus complexe ? Et même en cela je m’y connaissais, je m’étais occupé de ma sœur...En vain certes, mais je savais le faire. J’ai bien sur accepté son offre, j’étais un peu réticent, mais c’était un nouvel avenir qui se profilait à l’horizon, un peu comme aujourd’hui avec toi et ce que tu m’offres...

Elle ma donc conduit dans sa demeure, et a tenue toutes ses promesses...J’ai appris à lire, à écrire, je ne savais que compter auparavant. Pour compter les bêtes et savoir s’il en manquait ou non. J’ai appris à cuisiner avec pour but de régaler les papilles et non plus simplement d’emplir un estomac. J’ai appris les codes de la société, les valeurs morales et justes, l’histoire, la géographie. Mais j’ai aussi appris comment me battre selon l’art noble, avec une épée, cela faisait partit de mon rôle de garde du corps après tout...Mais il est vite apparu que je manier mieux une fine lame qu’une lourde épée, elle ma donc offert la dague que je j’utilise toujours, une dague assez fine pour être dissimulée, assez tranchante pour mordre la chair comme une hache dans du beurre et assez longue pour me permettre d’avoir une allonge en défense respectable. J’ai appris avec elle les milles et une choses que tout enfant doit savoir, et bien plus. J’avais tellement de retard, mais j’avais aussi une telle soif d’apprendre et de connaitre inassouvi que cela allait très vite avec moi. J’ai aussi renoué avec l’agréable sensation d’être aimer, de compter vraiment pour quelqu’un. Certes, j’étais son domestique et je répondais à tout ses désires, certes je l’accompagnais dans toutes ses sortis pour la protéger, mais elle était toujours juste et bonne avec moi, tout l’inverse de mes parents. J’étais le fils qu’elle réussissait à l’inverse du premier, j’étais sa seconde chance. Elle m’adorait, déjà parce que j’étais très efficace, car habitué à des traitements durs et injustes, avec elle, je finissais toutes les tâches en un rien de temps. Elle adorait ma naïveté et ma soif de connaissance, mais elle adorait par-dessus tout la combler, me rendre intelligent, subtile...Elle ma montrer ma beauté, qui me laissait totalement indifférente jusqu’alors. Elle ma appris comment me comporter avec les damoiselles, comment les séduire...Jeu auquel j’excellais. Bref, elle ma tout appris, tout ce que je ne savais pas, j’ai bénéficié d’une éducation bourgeoise et d’une guide pour comprendre la vie en société et pour la maîtriser, la dominer. Pendant 3 ans cela dura. Mais l’âge eu raison d’elle à l’aube de mes 18 ans...Elle eu droit à un belle enterrement dans les règles. Et je crois que ce jour là, j’ai pleuré ma sœur autant qu’elle...Je lui suis redevable à jamais. Elle avait même fait de moi un de ses héritiers...

Elle a donc laissé derrière elle, un jeune homme beau, intelligent et près à affronter la vie. Un jeune homme séduisant et séducteur, un premier pas dans le prédateur que je suis maintenant. Et un jeune homme aisé, car j’ai hérité d’une bonne part de sa fortune. J’ai utilisé cette argent pour m’acheter un chevale, et pour voyager. J’ai passé ensuite un an à parcourir le monde et à découvrir d’autre régions, culture et langues. Puis le jour de mes 19 ans, je suis retourné en France et j’ai eu quelques aventures qui m’ont permis de me définir par rapport aux femmes. Je tiens à ma liberté par-dessus tout, mais je suis gourmand et j’aime séduire et jouer. Et je suis bon joueur...C’est ma façon à moi de dominer les autres, enfin la façon que j’avais trouvé jusque là, pour me sentir puissant et maître des situations. Être le prédateur et non plus la proie comme je l’ai été pendant 15 ans. Mais malgré tout, malgré la chance que j’aie eu où la malchance, je ne me suis jamais défait complètement de ma nature...Ces 15 années de ma vie m’ont trop marqué pour que j’en sois totalement libéré. Je ressens encore au fond de moi ce besoin d’être totalement libre, d’être puissant, de dominer...Et c’est avec ces termes que tu as décris les sensations que te procure l’assassina...C’est pour cela que je veux apprendre, que je veux que tu m’apprennes...Un nouvel horizon s’ouvre, un future se profil...Peu être enfin ma liberté, totale et parfaite...


Il a parlé pendant un très long moment, c’est confié totalement, lui à tout dis et se sent merveilleusement bien, il n’avait jamais raconté à personne d’autre tout cela...N’avais jamais osé. Qu’elle joie et quel plaisir de partager tout cela avec Rod, quelqu’un qui le comprends enfin, avec qui il peut être totalement lui-même, sans masque et sans se cacher...Quelqu’un qu’il peut aimer sans risque aucun, tout lui donner de lui-même...Quelqu’un qui compte pour lui, et pour qui il espère compter...

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