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[RP] Orgueil & Déclaration: Quand deux âmes se dévoilent

Alban_erwann
Un pas vif arpentant une pièce close, des volets fermés, un espace sombre, un esprit perturbé. Que dire ? Que faire ... Bientôt ! Bientôt, il allait devoir sortir de cette étrange claustration, il était enfermé dans ses pensées tant bien que dans cette chambre. Une chambre banale, d'auberge à moyen coût, inintéressante, confortable sans trop l'être, mal décorée, du au goût des petits bourgeois enfiévrés qui veulent parfois en faire trop.
Où devait il aller ? Une grande place, au nom germanique qui lui échappait, pourtant le Von Frayner aime l'allemand, une de ses deux langues maternelles. Mais il ne se souvenait plus, de toute façon en quoi le nom pouvait bien avoir une importance ? La place était à une centaine de pas de l'auberge, un vaste espace, quelques arbres pour faire beau, une sorte d'esplanade à l'architecture prosaïque mais apprécié, fréquentés par l'aristocratie et grands bourgeois. Parfois la vue de tout ces gens bien habillés, avec leur accent chic, leur manière de marcher, de rire, en somme, leur caractère et leur façon d'être l'irritait. Orgueilleux et hautain il l'était indubitablement, vaniteux et méprisant parfois aussi, mais péteux et embourgeoisé certainement pas.
Toujours aussi pensif, maintenant assis sur un des vieux fauteuils, poussiéreux d'une odeur exécrable à cause du temps, qui meublait tant bien que mal la pièce à l'aspect qui répugnait le Von Frayner. Ne bougeant plus et ayant cessé de faire les cent pas, il réfléchissait, oui, il était en pleine réflexion d'une importance plus ou moins capitale. "On ne badine pas avec l'amour". Lui cherchait justement les mots justes, pensait à sa tactique, avait il passé assez de temps avec elle ? Étaient ils proches à défaut d'être de vrais amis ? Son esprit s'embrouillait, ne sachant distinguer la vérité dans ces multitudes de demandes qui transperçaient son cerveau assiégé. Mais il n'avait plus vraiment le temps, il devait partir. Il improviserait, ce serait certainement la meilleur façon de rendre les choses plus naturels et réalistes, au moins les mots sortiraient d'eux même, et ce ne seraient pas encore toutes ces phrases bien pensées d'un semblant de fond hypocrite.

Il enfila son lourd veston d'hiver, il faisait froid à Aix, le soleil était au rendez vous, mais un vent glacial vous congelant les os n'oubliait pas de vous rappeler la saison. Tout cela apportait une sorte de contraste, le soleil vous donnait chaud, mais les rafales vous interdisaient de vous dévêtir. Un veston chic et chaudement garni, habillé d'une façon raffiné, comme toujours, c'était dans ses habitudes d'homme narcissique. Pendait autour de son cou un collier avec gravé quelques mots, sa devise, unique et lui correspondant plus que bien : "Sublimi Feriam Sidera Vertice"*. Un large foulard à la couleur d'azur resplendissait autour de son cou. Pour finir une bague de rubis sur l'index de la main droite, signe de sa puissance, juste pour bien faire comprendre à un inconnu qu'il n'est pas le dernier des troufions.
Il était maintenant prêt, prêt à prendre la courte route qui l'amènerait face au grand moment, un des grands moments de sa vie sans doute qui aurait - ou pas - des répercussions sur sa destinée. Sortit de sa détestable auberge, le Chevalier marcha d'un pas rythmée, point trop véloce, comme s'il n'était pas pressé. De toute façon, la Sparte n'était pas non plus très rapide, elle l'avait maintes fois fait attendre. Sa tête était vide de toute pensée, il ne fixait que le point de rendez vous dont il se rapprochait lentement, comme une sorte de coquille vide n'ayant qu'un seul objectif. Il se réveilla lorsqu'il atteignit finalement l'endroit central où ils devaient se retrouver. Exposé au soleil, le Héraut Impérial ferma les yeux, laissant la chaleur pesante des rayons se poser sur son visage intensément glacé, il resta ainsi quelques instants, certainement encore une fois pour ne pas penser. Une intuition le traversa, il la sentait. Tournant la tête de droite à gauche, il l'aperçut finalement débouchant d'un coin de rue. Comment ne pas la reconnaître ? Elle, incarnation du narcissisme et de la perfection féminine, dont chaque détail, du maxime au minime, de sa personne était un point fondamental qu'elle ne négligeait jamais. Son cœur se mit à battre, c'était bien la première fois que celui-ci lui jouait des tours pour des raisons sentimentales, lui aussi sentait la dimension des propos qu'Alban prononcerait. C'était simple : ça passe ou ça casse. Franc, direct, point beau parleur cette fois-ci, il considérait que depuis le temps qu'ils se connaissaient il avait maintenant le droit de lui parler de la sorte. Il ne savait pas quoi lui dire, comment lui dire, et même pourquoi lui dire maintenant. Mais il sentait que tout cela était au-dessus de lui, et que comme poussé par quelque chose, il devait le faire. Avait-il tort ou raison ?


[*J'élèverai jusqu'aux astres mon front orgueilleux]
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Heloise_marie
Le bout du nez rouge, les joues enflammées par le froid, bien que temporairement protégées à demi du froid. Des fourrures. Fourrures partout. Elle s’était bien coiffée, bien sur, chignon remonté haut avec tissu de perle, mais finalement, le tout était recouvert d’un chapeau. Toute vêtue d’un bleu alizé éclairant en cette journée froide, mais ensoleillée, la jeune Sparte marchait d’un bon rythme. C’est que les chausses bien qu’entièrement de fourrure à l’intérieur, ne protégeaient pas complètement ses pieds du froid et ses orteils semblaient lui crier par de sourds pincements qu’ils avaient froids et qu’il était temps de rentrer.

Foutu temps, il était même étonnant qu’il n’y ait pas encore eu de neige, bien qu’elle en fût ravie, recevoir des boules de neige de ses frères en plein visage n’était pas des plus reposants. Surtout qu’elle y répliquait vivement quitte à avoir les doigts bleus et ne plus savoir même les plier après. Soit, là, elle suivait avec pertinence et, elle se le disait de plus en plus, beaucoup trop de confiance le chemin que lui avait indiqué un malheureux petit gueux pied nu contre une pièce. Tourner à droite, tourner encore à droite, prenez la petite ruelle à gauche. Le rendez-vous n’était pas des plus simples à trouver surtout depuis l’hôtel qu’elle avait réservé mais bon soit, elle en ferait la reproche au VF après avoir prit connaissance du sujet du rendez-vous.

Lors enfin, la place lui apparut. Son regard s’émerveilla et elle plissa le nez. Cette place était grande et apparemment un centre et donc devait-être facile à trouver. Il n’y avait presque aucun doute sur le fait qu’elle s’était fait arnaquer par le vilain.

Carrant les épaules et glissant son menton dans les fourrures qui accompagnaient le col de sa robe, elle se dirigea droit vers la quasi seule personne présente. Elle l’aurait de toute manière reconnu entre… bon peut-être pas mille mais au moins cent personnes. D’un regard azur elle le détailla de haut en bas, jamais elle n’avait été réticente sur le fait qu’il avait beaucoup trop de charme et elle regrettait maintenant de ne pas s’être arrêtée avant qu’il ne la voit pour observer un peu plus et réfléchir à une meilleure tactique d’approche que…

Bien le bonjour Alban.
Ok, première réplique stupide, et quelque peu indésirable. Elle se sentait légèrement crispée, mais quelque chose d’étrange semblait animer le jeune homme. Soit qu’il était nerveux, soit qu’il était fâché, en colère. La jeune Sparte se demanda même un moment si elle n’avait point fait quelque chose de mal, ou était-elle cette fois encore arrivée beaucoup trop en retard ? Fronçant les sourcils et sortant ses mains gantées des replis de son manteau elle la lui tendit d’un geste gracieux mais interrompus par un léger tremblement. Soit de froid, soit d’autre chose.
Azur, son regard se tourna vers le foulard de la presque même couleur qui ornait son cou et ne puis lui échapper ce sourire ravit et qui confortait toutes ses idées. Finalement elle était contente d’avoir marché un peu avant, ça commençait à la réchauffer et elle ne serait pas animée, comme à son habitude, par d’incessants tremblements en parlant à cause du froid.

J’espère que je ne vous ai point fait attendre. Mais je crois m’être fait avoir par un petit garnement, qui m’a demandé une pièce en échange d’un chemin qui me parait atrocement long maintenant que je suis arrivée. Grommellement et moue mécontente qui se dessine sur son visage. L’approche est quelque peu rattrapée, mais il persiste ce malaise qu’elle ne parvient pas à définir. Plantant ses pieds droit et redressant son visage rougit, elle lui sourit.
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Alban_erwann
Immobile, pétrifié, figé, impassible. Était ce le froid ? Le soleil tentait en vain de faire fondre le mur de glace qui entourait le Von Frayner. Mais était ce le froid ? Il devait certainement contribuer à cet état, mais il n'en était pas la cause majeure, loin de là. Non c'était l'arrivée, lente et progressive de la jeune Sparte, si joliment vêtu, emmitouflé de haut en bas dans des fourrures diverses et variées. N'était-elle pas mignonne ? Pour le Von Frayner c'était une évidence, il se trouvait devant celle qu'il désirait, et bizarrement il l'avait su dès leur première rencontre. L'avait il assez bien courtisé ? Il ne le savait guère, d'un côté il pensait que ses avances avaient été suffisantes. En y réfléchissant plus amplement il pensait le contraire. Indécis, dubitatif. En ce moment même rien n'était sûr pour lui, aucune vérité ne pouvait s'illuminer face à lui, il était dans le doute, dans un sombre doute, mais il avait déjà prit son élan et rien ne l'arrêterait plus. Oui, bien qu'étant dans un certain embarras lié à ses incertitudes, il était on ne peut plus déterminé à en finir. Cela avait trop traîné, duré pour lui, voilà bien longtemps qu'il voulait faire sa demande. Les beaux jours de l'été ne le lui avait pas permis, ce serait pendant les réfrigérants jours d'automne que la vérité éclaterait, que le voile tomberait, que la déclaration ferait surface. Il serait un homme promis ou resterait un célibataire libertin. Son sort en serait - temporairement - scellé.

Elle se tenait désormais devant lui. Alban affichait toujours ce visage creux, sans sentiment, exaspérant pour une rencontre qui se devait être plaisante. Le sujet ne lui avait d'ailleurs pas été divulgué, bizarre n'est ce pas ?
Légèrement nerveux, le cachant au mieux qu'il le pouvait, le Von Frayner esquissa un sourire, tant bien que mal charmant, comme il savait si bien les faire, mais qui cette fois devait plus ressembler à un rictus qu'à autre chose. La douce voix de la Sparte résonna plus d'une fois dans sa tête. Qu'allait-il répondre ? Avait-il envie de répondre ? Comment introduirait-il sa demande ? Toujours des questions qui l'assaillait sans cesse. Une envie de crier pour se débarrasser une bonne fois pour toutes de ces persécutions mentales ... Puis un éclair de lucidité vint le frapper, un miracle divin ? Ou un Von Frayner qui reprenait du poil de la bête ? "Allez mon gars, te laisse pas abattre, tu sais bien qui t'es, toi, le charmant, tu trembles devant une bien jolie minette certes, mais pas de quoi en faire un plat, ressaisis toi nom d'un chien ! Tu vas tout faire foirer !" Sa conscience avait parlé, elle lui avait dicté sa ligne de conduite, il n'avait plus qu'à la suivre. On ne sait comment il retrouva la force de reprendre son assurance naturelle, les traits qui forgeaient habituellement son visage refirent leur apparition, ironie, charme et confiance en soi était désormais dans la place. Sans attendre un instant de plus, il saisit la main qu'elle lui avait présenté avec grâce et en usant de la même qualité y apposa ses lèvres tout en envoyant, au même moment, à la jeune fille un regard perçant et charmeur : yeux plissés et envoûtant où l'on pouvait déceler une flamme invitant à une sorte de jeu. Mais c'était maintenant qu'allait s'achever leur jeu, celui qu'ils avaient commencés dans les bois avoisinant Poligny.


- « Héloïse. C'est toujours un plaisir que de vous revoir. Le froid ne vous abime pas, contrairement à bien des femmes, votre beauté n'en demeure pas moins éclatante. »

Première remarque, subtil à son goût et pouvant l'émoustiller déjà en lui apportant quelques sentiments de fiertés et d'orgueils. Femme trop complimentée, femme lassée. Il s'arrêterait donc là.

- « Ces malandrins ne savent donc plus quoi faire pour nous gratter la moindre pièce d'or. Enfin pardonnez le, il préfère certainement mentir que crever, néanmoins reconnaissez à cet enfant la subtilité de son stratagème, il vous escroque et il se venge de vous. »

Venait la remarque narquoise. Les femmes aiment être légèrement taquinés. Il avait trouver le juste milieu, point trop gentil, pas trop "lourd". Pour les taquineries, là aussi, il s'arrêterait. Tout du moins pour le moment. C'était maintenant que tout allait se jouer. L'improvisation allait surgir. Peut être était-il trop brusque, n'attendant même pas qu'un semblant de conversation s'immisce dans cette rencontre. Peut être, mais il était lancé, l'art du langage bouillonnait dans sa tête, plus rien ne l'arrêterait, rien ! Il devrait faire preuve de romantisme, mais aussi assuré le côté convaincant de son argumentaire, qui devait être démarqué justement d'une banale argumentation, et se rattacher à quelque chose de supérieur, d'idyllique, de parfait. Il lui saisit donc la main qu'il venait à peine de baiser. Il la regarda droit dans les yeux avec une sincérité, comme si plus rien ne les entouraient, qu'une bulle venait de les enfermer et qu'ils étaient seuls au monde. Cette sincérité pouvait paraître effrayante mais elle procurait aussi un sentiment d'étonnement et de confiance. Caressant la paume de la main tenue par son pouce, il n'avait pas hésité à la serrer mais point trop fortement, il voulait la rassurer tout en lui faisant ressentir une émotion forte. Tout cela provoquait un effet de surprise, déboussolant probablement la jeune damoiselle.

- « Héloïse ... Héloïse. Ma vie n'a jamais été un havre de paix, j'ai vogué d'une province à une autre, luttant pour un idéal auquel je croyais et auquel je croirais toute ma vie, un idéal qui m'a apporté reconnaissance et pouvoir tout autant que tristesse et rage. Aujourd'hui une sorte de stabilité semble s'amorcer, j'ai de grands projets, de grandes ambitions, surpassant se que l'on peut penser de moi ; mon destin ne sera pas routine, je le sais, j'en suis convaincu.
Pour cela j'ai besoin d'une femme, mais pas n'importe laquelle. J'ai besoin d'une grande femme, au caractère perçant, à la conviction sans faille, aux talents multiples pouvant porter un amour débordant. Une femme qui saura être là pour supporter avec moi les coups durs, une femme qui saura m'accompagner dans mes projets, m'y aider, me conseiller, m'égaler. Je ne veux pas d'une future mère de famille, restant tranquillement au fin fond de son château à élever ses enfants. Tout cela ne m'intéresse pas. Je refuse d'une vie tranquille dans un castel comme les autres ... Non, je veux conquérir la gloire, surpasser mes ancêtres, m'élever aux-dessus des astres, que mon nom soit craint et respecté, que mes terres ne se comptent plus, que mes richesses soient infinis. C'est mon objectif, mon but, je suis né avec et j'y parviendrai.
Dès notre première rencontre, j'ai compris ... Oui, j'ai compris que vous étiez la femme que je recherchais, celle que je viens de vous décrire, celle qui pourrait affronter et surmonter avec moi la difficulté de mes ambitions débordantes. J'ai cru voir en vous quelques ressemblances avec moi ... Depuis ce jour, ce jour où vous m'avez donné le foulard que je porte actuellement, j'ai commencé à vous aimer, tout cela s'est fait progressivement, et aujourd'hui ... Aujourd'hui je vous aime. »
légère pause, plongeant toujours ses yeux dans les siens, avec une intensité extraordinaire.

- « Héloïse Marie de Sparte, Acceptez vous de devenir mon épouse ? »

Il tressaillit, effrayé de tout se qu'il venait de dire. Son improvisation lui semblait plus que folle, il n'avait jamais pensé à dire tout ceci et c'était sorti si ... Naturellement. Il avait donné tout se qu'il avait, dit tout se qu'il cachait, le voile était tombé, elle savait qui était le Von Frayner ce qu'il voulait de la vie et d'elle si et si seulement elle acceptait de devenir sa femme. Maintenant, d'un air assuré et légèrement sévère, il fixait la Sparte, il n'en demeurait pas moins pendu à ses lèvres.
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Heloise_marie
Redressant son visage frigorifié, le souffle coupé, elle avait écouté parler le jeune homme sans ciller, bien que l’envie de le couper lui ait caressé la gorge plusieurs fois, seule la dernière phrase prononcée l’avait laissé penaude. Béate, sur le fait accompli. Il y avait-il seulement moyen d’y répondre. Ni un oui ni un non, ni même une parole n’avait pu échapper à sa gorge nouée.

Un courant glacial la fit sortir de ses pensées, qu’elle n’avait justement pas, c’était comme si son cerveau était paralysé ou alors qu’il refusait tout simplement de se réveiller. Clignant enfin des yeux, elle observa le jeune homme et sentit la chaleur de sa main contre la sienne. Avait-il seulement conscience de ce qu’il venait de lui demander ? Était-il conscient qu’elle n’était encore qu’une jeune fille même pas en âge de se marier, que ses parents n’étaient pas au courant de tout ce qu’il se tramait. Avait-il seulement parlé une fois à ses parents ? Surement, dans un milieu de politicien ou de militarisme certain.


Je… en…enfin, il faudrait que…je.. Balbutiement raclement de la gorge, ses pieds qui se bougent un peu puis son corps qui se remet en fonction par de grands battements de cœur. Voyons Alban, cette demande… est… si inattendue. Mes parents sont-ils au courant ?.... Si j’avais su, j’aurai mis…. quelque chose de… de plus seyant, de plus beau et puis… enfin… vous… vous ne vous rendez point compte de ce que ça inclue…

Léger malaise finalement, son cœur battait à tout rompre et elle eût tout à coup l’impression que sa voix lui manquait. Du moins, elle ne l’entendait plus avec autant de grandeur que juste avant. Repensant à toutes ses paroles, à sa déclaration, à ses attentes, à ses aveux, elle reprit un peu de sa superbe et, retenant toujours la main du jeune homme, elle redressa le menton une lueur un peu perdue quant à ce qu’elle allait lui sortir. Il avait joué son roi il avait avancé d’une case, soit elle le prendrait, soit elle l’éviterait, mais elle savait qu’elle n’avait aucune autre opportunité. Pourtant, la jeune fille se sentait perdue. Comme s’il manquait quelque chose à cette histoire.
Alban, je réalise ce que vous attendez de moi, mais qu’en savez-vous de mes attentes ? N’y voyez-vous point là un peu d’égoïsme ?

Approche quelque peu paradoxale et pour déstabiliser un peu le malaise qui progressait… Qui vous dit que mon désir pour l’avenir n’est point un domaine agréable et mes enfants à éduquer ? Qui vous dit que je ne souhaite pas une vie tranquille comme vous dites ? M’avez-vous seulement une fois questionnée sur mes désirs d’avenir ? Sur quel avenir je voudrais me réserver ?

Sa main toujours dans la sienne, elle tressaillit, réalisant la manière blessante dont elle lui parlait. Bien sur qu’elle l’aimait beaucoup, bien qu’elle fût mille fois trop fière pour le lui dire de vive et claire voix, elle lui ferait comprendre d’une autre manière, mais en acceptant une demande si imposante, elle signait son avenir tel que le lui attendait.
J’ai beaucoup d’estime pour vous, Alban, je vous apprécie énormément, et ce que vous me dites me va droit au cœur, mais ce n’est pas suffisant… Le regard fuyant ses yeux, elle se concentrait sur le reste de son visage, intimidée et vierge de devoir répondre à une telle demande. Vous ne vous souciez que de votre avenir et je sais qu’il sera brillant, je n’en ai pas le moindre doute de plus vous le méritez, mais est-ce vraiment ce dont j’ai envie, moi ?

Vous parlez d’une femme forte, au caractère fort d’une femme qui puisse vous aider, vous épauler, que sais-je… je…je ne suis pas cette femme quoi que vous en pensiez, je ne pense pas… être… être celle qu’il vous faut, Alban. Je ne pense pas être la personne que vous décrivez et qui, d’après vous, passera le reste de ses journées à vos côtés.


Un léger sourire parvint tout de même à lui échapper, mais non un sourire narquois ou ironique, un sourire tendre pour une fois, un sourire franc et chaleureux. Elle ne voulait pas le blesser. Elle ne voulait pas le perdre et en même temps elle ne voulait pas déjà se lier d’une telle manière.

Il était bien mieux pour lui qu’il cherche quelqu’un de mieux, du moins si c’est possible, c’est ce qu’Héloise se disait. Se mettant sur la pointe de ses pieds glacés, elle déposa un baiser sur la commissure des lèves du jeune homme et tourna les talons pour s’enfuir à petits pas, un poids mord sur le cœur la gorge serrée et les joues ayant perdu leur rougeurs.

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Alban_erwann
Désemparé. Stupéfait. Il avait joué le tout pour le tout, et il avait honteusement, horriblement, désespérément perdu. Sa fierté, son orgueil et même son honneur ; toutes ces choses qui lui étaient si chères s'étaient effondrés en un clin d'œil, quelques paroles avaient suffis à ébranler un caractère déterminé, sûr de lui, confiant, peut être même trop. La lueur ambitieuse qui ne cessait jamais de briller au fond de ces yeux s'était éteinte. Un vide, un affreux vide s'était emparé du jeune homme, resté muet, brisé en mille morceaux, comme une vitre de glace à laquelle on aurait lancé avec force un caillou imposant. Son regard suivait la jeune Sparte qui s'éloignait lentement. Que ressentait-il maintenant pour elle ? En ce moment précis, ses émotions avaient disparu, seul un goût amer et impérissable subsistait. Ô combien impérissable oui ... Il ne bougeait plus, son corps était congelé par le froid, seul son souffle transformé en vapeur laissait à supposer que cette coquille vide était encore en vie.

Elle ... Elle qui lui avait baisé la commissure de ses lèvres d'un manière touchante, comme une sorte de remerciement à sa flatterie qu'elle se devait néanmoins de refuser pour des raisons qui lui appartenait. Elle s'éloignait sans même jeter un coup d'œil en arrière, indifférente ou bien trop intelligente pour ne pas vouloir éveiller quelques soupçons de regret ou de remord chez le Von Frayner. Abattu, il ne savait plus quoi faire, sa conscience avait subitement cessé de fonctionner ne lui apportant plus conseils et idées, lui le Von Frayner, l'inestimable charmeur, l'indubitable orgueilleux, l'unique vantard, était tout bonnement perdu dans un vaste abîme.
Mais même au fin fond du trou on aperçoit une percé lumineuse, ne serait ce qu'un petit filament. Cette lumière, dans ce ténébreux chaos, fut un éblouissement miraculeux qui survint juste avant que la Sparte ne soit plus à portée de vue du Chevalier Impérial. Ses idées redevinrent petit à petit clair, ses esprits lui revinrent, ses pensées bouillonnantes ressurgirent, et l'on pouvait revoir, néanmoins faiblement, cette lueur qui éclairait sans cesse ses yeux. On assistait là à sa résurrection. Christos en personne aurait été subjugué.
Voilà maintenant que sa cervelle se remettait en marche. "Que faire ?" était la question dominante sur un fond encore néanmoins teintée de dépit. "Que faire ? Que faire ? Vite !" Les pensées se bousculaient au portillon, mais aucune solution n'était satisfaisante aux yeux de "Lorraine". Il avait beau se creuser la tête, il ne savait pas comment répondre à l'affront sans perdre totalement la face. Une idée on ne peut plus géniale lui apparut.

D'un pas rapide et allongée il parcourut aisément la distance qui le séparait alors d'Héloïse. Encore troublé de ce qu'elle venait de lui dire, il voulait néanmoins marquer le coup et ne pas laisser une image de faiblesse. Non il ne se laisserait pas faire, quoi qu'elle puisse penser de lui en ce moment, comment pourrait-il supporter qu'elle ait une quelconque pitié pour lui ? Comment pourrait-il penser qu'elle imagine l'avoir peiné ? Alors il lui laisserait un souvenir qui ne manquerait pas de lui retourner l'âme, un souvenir qui l'a surprendrait au vu de la situation qui venait de se dérouler, il partirait la tête haute, en laissant la Sparte béate, stupéfaite et confuse. Enfin, il essayerait ...
Derrière elle, il la saisit délicatement par l'épaule et la retourna pour qu'elle se trouve face à lui. Sans qu'elle ne puisse réagir, le Von Frayner avança avec grâce sa tête et posa ses lèvres sur les siennes pour y apposer un baiser passionnel ; ses bras l'étreignirent avec fougue empêchant Héloïse de pouvoir se débattre et la résignant à subir l'acte perpétré par le Héraut. Puis, toujours avec une délicatesse incroyable, il se détacha de la jeune femme et la libéra de son étreinte amoureuse. Il lui jeta un dernier regard : perçant, décisif, envoutant, légèrement amoureux. Puis lui murmura à l'oreille d'un ton ferme :


-"Adieu"


Maintenant que l'amour l'avait rejeté, il n'y avait plus que l'ambition et la conquête du pouvoir qui restait au jeune homme. D'un pas décidé, il s'enfuit d'un rapidement. Ne laissant volontairement le temps à la jeune femme de dire quoi que ce soit. La Lorraine l'attendait, et avec elle de bien grands projets. Il n'était plus question de les retarder ...
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