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[RP] "Ouvre-moi la porte, Toi qui as la clef..."

Gnia
Conciliabule à la brune dans l'alcôve de Champagne.
A peine les caducées en mains, à peine drapée de l'honorable listel de Dicé qu'Agnès fomentait déjà avec sa complice de quoi les mettre toutes deux en fâcheuse position si d'aventure le projet qu'elles avaient en tête venait à se transformer en échec.
Il convenait donc de revoir soigneusement toutes les parties du plan, de tenter d'en prévoir les imprévus et aléas, en bref de mettre toutes les chances de leur côté.

Si par le plus grand des hasards un héraut se trouvait encore à cette heure où tout le monde se pressait à table en salle des caducées, il n'aurait vu que deux collègues affairées sur quelques recherches de fief, commentant leur découvertes et esquisses de blason. Il aurait fallu être dans l'alcôve même pour entendre Agnès murmurer à Maltea


Il faut se résoudre à l'évidence, Favara, si l'on veut bien faire le travail, il va nous falloir un généalogiste.

Soupir ténu avant de tremper les lèvres dans le gobelet d'étain qui servait de presse-papier sur quelques morceaux de parchemins couverts de gribouillis crayonnés à la mine de plomb. Vin de Champagne, l'on aurait tort de s'en priver. Difficile dans ce foutu Sud-Ouest de trouver un tonneau qui en contienne et qui ne soit pas hors de prix. Petit claquement de langue pour ponctuer l'ennui certain que la Saint Just éprouvait à ajouter une troisième partie à leur projet.


Tu as plus eu l'occasion de les voir que moi. Ils ont quasi tous changé depuis que je suis partie. A ton avis, lequel des trois ?

Il fallait avouer que le choix n'était pas des plus vastes. Mnemosyne semblait droit comme la justice, on avait pour Phylogène un ancien cardinal et en guise de Sylvestre un taiseux des plus discrets. Mais tout le monde avait un défaut à la cuirasse, restait à trouver lequel serait le plus exploitable et utile à la périlleuse mais ô combien lucrative entreprise que Son Infâme Grandeur et Sa Garce en mal d'action avaient échafaudée.


[HRP : Le titre ? Enrico Macias, bien sûr. Oui, je sais, ça craint...]
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Maltea
L’apparente concentration de la Garce sur de vieux parchemins n’était que leurre destiné à tromper les curieux. Les yeux parcourant ceux-ci, c’était l’oreille tendue qu’elle écoutait l’annonce du plan de l’Infâme. Le cerveau de l’opération était la Saint-Just, la di Favara n’étant pas assez manipulatrice pour cela. Par contre, elle avait bondi sur l’occasion qui se présentait, et saisit l’idée de sa suzeraine avec délectation. Elle n’y aurait jamais pensé elle-même… par contre le reste était dans ses cordes.
Un généalogiste… elle jeta un œil en coin à Agnès… Elle en avait de bonne… c’est qu’à part Mnèmosyne qu’elle avait côtoyé deux ou trois fois, les autres… elle passa en revue les trois hérauts es généalogie et fit une grimace.


Phylogène… nous pouvons l’oublier, elle irait, j’en suis certaine, tout raconter à Montjoie. Nous aurions en prime un serment, sur l’histoire habituelle que le très haut nous voit et nous punira… en ce qui me concerne je suis déjà assez punie comme ça, pour qu’en plus, elle n’aille le dire au très haut qui reposerait une fois de plus son œil avisé sur ma petite personne. Je suis bien heureuse qu’il m’ait oublié… d’ailleurs je t’ai dit qu’il ne répondait jamais à mes prières? Pourtant j’y mets du cœur à l’ouvrage… je suis plus souvent à genoux que debout sur mes magnifique jambes.

Elle lui décocha un sourire le regard pétillant de malice.

Mnémosyne… jamais il n’accepterait… bien trop droit. Il suffit de voir comment il se tient… toujours guindé… . Sylvestre… je ne le connais point … mais … comme il faut en choisir un…

La blonde réfléchit quelques instants… ce qui lui paraissait être une éternité… elle détestait cela.

Bon va pour Sylvestre, il jouerait le rôle de l’arbre cachant la forêt… pas le choix de toute façon…

mais si elles se faisaient pincer, s’en était fini d’elles. Au pire elles trouveraient bien un bouc émissaire. Elle laisserait l’Infâme faire, après tout c’était encore une de ses idées tordues mais ô combien intéressante et palpitante. La duchesse s’encroutait depuis quelque temps. Sa vie lui paraissait bien morne et sans grand intérêt. Sa suzeraine venait de lui donner de quoi faire battre son palpitant…

Comment allons nous nous y prendre pour l’embrigader dans notre complot? Imagines un peu la tête de Montjoie… il va nous tuer s’il l’apprend, j’en suis sure… Ceci dit c’est pour la bonne cause non?

Petit haussement d’épaule avant de relever la tête afin de s’assurer que personne n’était entrain de les épier.
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Gnia
Triturant avec nervosité la cicatrice qui courait le long de sa joue, Agnès écouta sa blonde vassale. Elle se retint de pouffer à la réflexion évidemment à haute teneur grivoise concernant les prières au Très Hauct. Le sourire amusé qui éclairait l'instant d'avant son visage s'effaça lorsque Maltea revint à leurs moutons. Nan sérieusement, ça l'agaçait prodigieusement d'avoir à adjoindre un troisième larron à leur petite affaire. Et si en plus la Brienne se mettait à flipper du Cygne, on était pas rendu.

Arrête de blasphémer Maltea, on a déjà suffisamment la poisse comme ça, ces derniers temps. Tu devrais essayer d'adresser tes prières debout, le Très Hauct y verrait peut-être là un petit changement dans tes habitudes et daignerait peut-être t'entendre.

Clin d'oeil appuyé à la blonde avant de reprendre, toujours à voix basse

Montjoye, s'il l'apprend, nous tuera certainement, mais nous étripera surement et nous exposera à l'opprobre publique avant, au mieux. Ce que j'aimerai autant éviter, cela ferait bien trop plaisir à certains. Donc le plus simple c'est d'une, de ne pas imaginer sa tête, de deux, de ne pas douter de la réussite de notre très noble cause.

Qui avait dit que les artésiens étaient les rois de la mauvaise foi ? Un champenois surement et il était loin d'avoir tort.
Nan mais on aura tout vu, Maltea qui avait peur de se faire prendre en flagrant délit. L'inconsciente avait bien failli les faire tuer lors d'une mission d'un tout autre acabit à la Cour des Miracles mais avait peur de croiser le dahu au détour d'une virée nocturne en bibliothèque héraldique. Tsss.


Bon. Le Sylvestre là, j'te charge de nous le dégotter. Si on a de la chance, il traîne dans le coin ou à l'Hostel Saint Paul. Essaie donc de voir s'il se damnerait pas pour tes seins...

Sourire diaboliquement angélique à Champagne avant d'ajouter

... Et s'il devait, l'idiot, résister à tes arguments, invente un truc pour qu'il radine dans l'coin et que j'ai une chance de jauger le bonhomme.
De mon côté, j'vais trainer en bibliothèque et voir si on peut pas tenter tout de même de s'en passer.


Voilà, il fallait savoir user des atouts et compétences de chacun. Maltea au racolage et numéros de charme, Agnès aux fouilles et repérages de terrains. Diplomatie et stratégie.
L'on ne devrait jamais laisser une femme s'ennuyer...

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Maltea
Blasphémer… Elle? Jamais! Tout au plus cinq à six fois par jour, selon les bons jours…

Prier debout? Tu n’y penses point j’espère. Et la dévotion alors? La marque d’humilité que celle d’être à genoux devant le très haut? De prendre en bouche ce corps offert, de boire une gorgée de la source de vie… non parce qu’il parait d’après ce qu’on en dit, je ne fais qu’appliquer tout ça… en bonne croyante qui se respecte! Ceci est mon corps... ceci est mon sang... tu vois ce dont je veux parler?

Elle finit par clore sa bouche écoutant la suite…

Oh l’opprobre publique, ça me convient, je suis habituée, et comme là où il y a de la gène il n’y a pas de plaisir comme on dit ma chère amie. Par contre… *pose ses mains sur sa nuque gracile* ma tête j’y tiens, c’est mon fond de commerce… enfin entre autre. Et puis plus facile à dire qu’à faire… oublier la tête de Montjoie… im-po-ssible! Je la croise tout le temps, et puis il m’intimide celui là… oui bon ne rigole pas, je sais que c’est rare, mais c’est comme ça, je ne sais rien y faire… les cygnes ça me fait toujours cet effet là… majestueux tout de même, tu dois bien l’avouer. Et puis c’est le chef après tout!

Non mais c’était vrai tout de même, ce n’est pas parce qu’on est une tête brulée, qu’on a peur de rien ni de (presque) personne, qu’on ne pouvait pas ressentir des petits picotements d’effroi lorsqu’un regard froid croisait le sien. Et puis elle avait l’art de s’attirer des ennuis avec son comportement puéril, sans parler de sa tête de mule et de sa facilité à mettre à bout le plus calme et docile des agneaux.
Non mais qu’est-ce qu’elle disait là? La Brienne releva la tête et retroussa son nez…


En gros je dois vendre mes charmes contre participation active à notre plan, sans savoir si Sylvestre sera coopératif, et surtout, parce que je ne se sais pas si ça t’as traversé l’esprit mais… et s’il n’aime pas les femmes? Ou s’il les aime mais n’aime point les blondes? Il va me prendre pour une trainée… bon il ne serait pas loin de la réalité, sauf que d’habitude je choisis mes proies… voilà que la suzeraine vend sa vassale pour servir ses intérêts… tu n’as pas honte l’Infâme? Je comprends mieux d’où te viens ton surnom… une chance que le mien soit sa Garce.

Maltea lui décocha un sourire qui en disait long… pauvre Sylvestre… sacrifié sur l’autel … première victime de dommage collatéral. Elles avaient besoin de lui… elles feraient ce qu’il y avait à faire pour l’obtenir… enfin elle ferait… la suzeraine jouant la fausse prude et pretextant n'avoir qu'un cerveau…

Bon je m’y colle, mais tant pis si ça ne fonctionne pas. Je ne suis point très en forme en ce moment, je n’arrive plus à prendre un seul homme dans mes filets….
Advienne que pourra…au pire je trouverais bien une idée pour le faire succomber.


La Wagner di Favara se releva, trainant néanmoins la patte… fallait déjà trouver sa victime… et ça la fatiguait déjà…

Bon allez, y a pas d’avance… par contre tu sais où se trouve ma victime? Non parce que je n’ai nullement le courage de fouiller toute la chapelle ou encore l’ hôtel Saint-Paul… remarque, je le trouverais peut-être chez Marche, mais là, ca va être mission impossible de le déloger là… et ne me dit point que tu n’en sais rien… ou je sens que je vais faire un malheur, je n’ai point que çà à faire… tu me vois arriver en nage d’avoir fouillé tous les recoins… je doute qu’il me succombe dans ce cas…

La Saint-Just ne pensait pas à tout contrairement à ce que pensait la di Favara…comment était-ce possible?
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Gnia
Ah mais oui mais nan. C'était pas du tout prévu au programme que la Favara rechigne à partir à la chasse au Sylvestre. Ce n'était point tant la perspective que la proie puisse se rebiffer qui semblait la déranger mais bien toute la partie traque. Et ça, ça n'arrangeait absolument pas la Saint Just.
D'une, elle n'avait aucune idée d'où le héraut sus-mentionné pouvait bien trainer à l'heure actuelle et de deux, elle avait compté sur le temps que Maltea mettrait à le débusquer pour mettre à exécution la seconde partie de son plan. Celle qu'elle n'avait pas jugé bon de partager avec sa blonde vassale.

Un claquement de langue contrarié vint ponctuer l'éclusage en règle du contenu du gobelet qu'elle reposa un peu trop brusquement sur la table de travail. Un soupir plus tard et la Saint Just se leva aussi et, passant le bras sous celui de
Champagne, elle lui glissa

Maltea, ma chère, j'ai toute confiance en ta capacité à susciter la concupiscence chez le mâle, quel qu'il soit. Mais soit, je t'envoie là en terrain inconnu sans en avoir au préalable permis une reconnaissance. Et l'on ne monte jamais au front sans attendre le rapport des éclaireurs, j'en conviens.
Laissons Sylvestre pour l'heure. Allons donc peaufiner ce que nous avons commencé. Bon nombre d'informations sont à notre portée, il suffit de chercher.


De sa main libre, elle se saisit de la lanterne de rigueur dans ces lieux où la moindre flamme nue pouvait provoquer une catastrophe sans précédent. Puis elle entraîna sa complice vers la bibliothèque héraldique, dédaignant le scriptorium, pour se diriger droit vers les nobiliaires et les registres généalogiques.
Malgré la pénombre ambiante, Agnès pouvait se repérer dans la bibliothèque les yeux fermés. Elle y avait passé des nuits entières, soudoyant d'un sourire angélique les veilleurs de nuit qui en restreignaient l'accès à la nuit tombée. Bien avant d'être faite baronne et bien avant d'être héraut, elle avait parcouru sans vraiment les comprendre les manuscrits sur l'art du blasonnement, sur la symbolique des métaux, des métaux, des meubles, fascinée par un art qui avait pour elle quelque chose de quasi mystique. Il n'était alors pas rare qu'en pleine nuit, Henri-Baptiste de Richebourg alors
Artois la surprenne, s'interrogeant sur ce qui pouvait mener la jeune arrageoise à s'esquinter les yeux sur un sujet qui ne la concernait en rien.
Elle eut dans l'obscurité un sourire empreint de nostalgique pour le remuant ancien seigneur de Bapaume avant de chasser de son esprit une mélancolie qui ne se prêtait absolument pas à l'affaire qui la menait au milieu des manuscrits poussiéreux.
Chuchotement de rigueur toujours pour s'adresser à
Champagne

Je te propose de croiser ce que nous avons avec les informations contenues dans les registres généalogiques. C'est chiant et fastidieux, et pas forcément à jour, mais moins nous en demanderons au généalogiste mieux je me porterai.
Tu as la liste ?

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Maltea
La blonde releva la tête se demandant pourquoi la contrariété faisait son apparition chez son infâme suzeraine… soit elle avait loupé un épisode, ce qui était quasiment certain, soit la Saint-Just venait de se rendre compte qu’elle avait ses ragnagna, ce qui était tout aussi plausible. De toute façon, vu le peu d’homme qui se bousculaient au portillon de sa suzeraine, ça ne devrait pas trop poser de problème. D’ailleurs… Maltea se devait en bonne vassale, permettre à sa suzeraine adorée de s’améliorer et de trouver une pléthore d’amant afin de la rendre de meilleure humeur… enfin de meilleure humeur, tout était relatif, il suffisait de connaitre le caractère de cochon de la Brienne pour se rendre compte que malgré sa vie sexuelle active, elle était bien souvent de mauvais poil…

Pas le temps d’ouvrir la bouche qu’elle était saisie sous le bras et qu’Agnès l’entrainait vers la bibliothèque héraldique, au grand soulagement de la blonde. Pas qu’elle n’avait pas l’envie de croquer le petit Sylvestre, loin de là, mais la seule idée de devoir le chercher partout… c’était trop pour la paresseuse de blondinette.

Elle pénétra à pas de loup dans la bibliothèque, essayant de suivre sa suzeraine qui avait l’air d’en connaitre le moindre recoin, alors que la duchesse, quant à elle, se prenait les coins des armoires … Elle étouffait ici et là des "aie" , suivis de près par des jurons à faire pâlir son archevêque…

Elle finit tout de même à arriver à destination et ce sans faire choir les hautes étagères sur lesquels reposaient les précieux documents de la noblesse du Royaume de France. Ecoutant assez attentivement tout en frissonnant à cause de la pénombre, la blonde finit par réagir au paroles de Dicé.


Hein quoi? Quelle liste? Celle de mes amants? Oups pardon, j’ai oublié l’endroit dans lequel on se trouvait, promis je ferais attention de chuchoter….

C'est un doigt sur ses lèvres qu'elle continua, trois tons plus bas...

De quelle liste tu parles encore? Non parce que j’ai du mal à suivre en ce moment, je suis fatiguée, mes nuits sont mouvementées, j’en peux rien moi…

Elle planta son regard questionneur dans celui de sa suzeraine, sentant ses joues virer au rouge… qu’est-ce qu’elle avait encore oublié? A croire qu’on ne pouvait pas lui faire confiance et pourtant, elle essayait de s’appliquer. Mais il était vrai aussi, que ses pensées étaient bien souvent accaparées par d’autres choses qu’elle considérait comme bien plus importante que la chasse à l’époux qui n’avait qu’un seul but, planquer ses râteaux d’or… elle qui ne s’en était jamais pris, la voilà qui était appelée la duchesse aux râteaux, et de sa faute en plus… en bonne idiote se respectant, elle avait eu cette phrase malheureuse, et maintenant ça faisait le tour de ses proches et moins proches….
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Gnia
Si elle n'avait eu une lanterne en main, Agnès avait là matière à soupirer bruyamment en se massant les tempes, ou encore tenter une position du lotus d'urgence - si elle avait connu déjà les bienfait du yoga - ou tout simplement à mettre une grande tarte dans la tronche de sa blonde complice, complice qui valait pas un clou présentement. D'ailleurs, à bien y réfléchir, pour une bonne volée de phalanges, une seule main était nécessaire...
Mémo à soi-même : Ne plus jamais embarquer ou suivre la Brienne en mission discrète et/ou furtive.

Exhalant un profond soupir, la Saint Just posa la lanterne sur une table de travail non loin, fit désagréablement craquer toutes les articulations de ses doigts puis fit enfin face à sa vassale et, plongeant dans ses yeux un regard qui n'avait rien d'affable, laissa siffla entre ses dents


La Liste, Maltea ! La foutue Liste ! Celle du pourquoi on est là ! Celle pour laquelle on a besoin de Sylvestre ! Celle dont on parle depuis des jours ! Ca te rappelle quelque chose ?

Posant une main sur l'épaule de la Brienne, elle changea subitement de ton, prenant celui de la confidence et ajouta, la mine exagérément maternaliste


Tu devrai songer à te reposer, ma chérie. La nuit, c'est fait pour dormir. Le cas échéant, pour comploter ou commettre quelque inavouable forfait. Et... De temps à autres, j'en conviens, à épicer d'une agréable compagnie.
Mouvemente tes journées, Maltea, dors la nuit. Ca te fera un bien fou.


Un dernier hochement de tête pour appuyer ses propos et la Saint Just tira avec précaution de l'une des étagères le lourd tome I des registres généalogiques de la noblesse qu'elle posa ensuite près de la lanterne. Nouveau soupir avant de murmurer à Champagne

Puisque t'as oublié la liste, on recommence. Va donc nous chercher quelques nobiliaires qu'on se mette rapidement au travail.
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Archybald
Sylvestre veillait tard dans les dédales de la bibliothèque héraldique, une pile de documents sous le bras et un chandelier dans l'autre. Près de six semaines d'absence accumulés aux longs mois de vacance avant qu'il n'intègre le collège et reprenne le siège vide était un défi digne des fonctionnaires les plus zélés. Son regard accusait des cernes noires sans ciller, imperméable à la fatigue et à la nuit. Il s'effondrait pourtant quelques heures avant l'aube, sans chercher son reste et heureux de gagner sa couche.

Cette nuit là ne faisait pas défaut aux précédentes. L'aquitain avait arrangé son attirail sur une table de la bibliothèque recluse dans un coin sombre, où il feuilletait inlassablement les grimoires et autres registres à la lumière des bougies. La nuit était propice au silence et à l'accalmie, où seuls le bruissement des feuilles troublaient la quiétude des lieux, réservés aux hérauts et à leurs poursuivants en ces heures tardives.

Il y avait pourtant des grognasses qui ne se donnaient pas la peine de taire leur venue. Planchant sur l'élaboration d'un arbre généalogique nécessitant d'autres informations que celles dont il disposait devant lui, le héraut tout droit sorti de la chaotique Guyenne se surprit à ne plus être seul. Et tomba nez à nez avec deux dames de haute noblesse qu'il reconnut à leur faciès.


Que diable cherchez-vous donc à une heure pareille ?

Le ton était grave, et le regard empreint d'un mécontentement à peine voilé. Son chandelier trônait impassiblement dans sa main gauche. Madame de Brienne et madame de Lavedan. Le couple Champagno-Artésien par excellence. Comme de par hasard.
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Champion de Montauban.
Maltea
Qu'est ce qu'elle avait encore dit ou fait pour provoquer ce regard noir de la part de sa suzeraine? Et ce craquement de doigt qui avait réussi à faire frémir la blonde duchesse... elle n'allait tout de même pas la frapper... La Brienne, instinctivement ferma les yeux lorsque la Saint-Just leva la main... pour les réouvrir, soulagée, lorsque la main légère se posa sur son épaule.

Bon elle s'était calmée, c'était peut-être le moment d'oser l'ouvrir....


Aaaaaaaahhhhhhhhhhhhhh tu parles de cette liste là....

Maltea fouilla sous ses jupons et sortit un parchemin chiffonné.

Fallait le dire plutôt aussi, t'es marrante toi, tu dis toujours tout à moitié. Faut deviner avec toi, t'en es exaspérante!

Elle lui balança la liste tout en s'excusant de l'état de celle-ci.

Désolé, c'était le seul endroit sur... enfin presque sur vu le va et vient, mais je n'avais pas de poche....
et pour ce qui est de tes conseils, non merci....


Petit regard malicieux sur sa suzeraine, une irrésistible envie de titiller la fierté de celle-ci....

Pas envie de devenir aussi défraichie que toi, na!

Alors qu'elle se retournait pour aller chercher un ouvrage et commencer ce pourquoi toutes deux étaient en ce lieu, elle se retrouva nez à nez avec ... ce foutu héraut es généalogie qu'elle devait faire succomber à son charme... tout ce qu'elle trouva à faire après avoir hurlé de peur, fut de gifler le malheureux et de lui râler dessus.

Non mais ça ne va pas de faire peur ainsi à d'honnêtes femmes qui toute dévouée à leurs charges respectives, s'abime les yeux afin de travailler sur la noblesse de leur province et à faire des recherches hautement capitales pour la bonne marche de la hérauderie!
C'est une honte, sylvestre, en voilà des manières. J'ai du prendre vingt ans en deux secondes à causes de cette peur atroce.


La duchesse plongea son regard dans le sien, et... s'effondra en larme factices pour amadouer la bête et lui faire oublier sa question qui pourrait attirer des ennuis aux deux jeunes femmes.
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Gnia
En pleine forme la Brienne... Du Maltea des grands soirs... Du Favara dans toute sa splendeur... Donc forcément exaspérant. Agnès allait se fendre d'une réponse cinglante à sa pique sur son défraichissement supposé lorsqu'elle fut interrompue par l'arrivée de... Oh tiens, ben justement, Sylvestre... Arrivée qui les reléguait de fait de chasseresses à chassées. Quand j'vous disais que la Saint Just avait la guigne...

Et puis ça ne s'arrangerait visiblement pas. A la réaction de Maltea, Agnès ne put qu'échapper un profond soupir blasé et de lever les yeux au ciel. Cette histoire commençait sérieusement à sentir le faisandé. Et lorsque la Favara se fendit en sus de larmes de crocodile pour tenter d'amadouer un Aquitain visiblement pas jouasse du tout de les trouver là, elle ne put retenir un grommellement.


Nan mais sans déconner Favara, y'a des cons sur qui ça marche vraiment vos conneries ?

Bon. Oui, certes, elle aurait p'têt pu lui laisser une chance. Mais là, c'était plus fort qu'elle, elle trouvait tellement ridicule le petit théâtre de l'italienne que la réflexion était sortie toute seule. Et du coup, elle ne saurait probablement jamais si ça fonctionnait réellement ou pas. Cela dit, cela valait mieux pour Sylvestre. Sur une échelle de l'estime où il plafonnait pour l'heure à "Faut voir", se laisser berner par la Brienne l'aurait fait dégringoler sans coup férir au très bas niveau de "Pauv' type".
Mais trêve de digressions, concrètement, là, on avait un sérieux problème.


Ah ! Sylvestre ! Ben justement, vous tombez bien.
Menteuse...
Que je vous montre...

Et d'ouvrir l'imposant registre généalogique au hasard. Et de chercher rapidement des yeux un nom qu'elle reconnaitrait sur la page. Et de retenir un sourire de victoire...

Là ! Vous voyez ? Bruay la Buissière.
Que j'vous explique. Le Philibert là, qui est noté en chef de famille... D'une, il est mort, de deux, il a été destitué de tous ses titres.
Et c'est avec ce genre de chose qu'on induit en erreur les gens. Oui parfaitement.


Et de lever doctement l'index pour exposer une théorie fumeuse et tirée par les cheveux dans le but évident de tenter d'embobiner le héraut et surtout ne pas lui laisser en placer une.

Par exemple.
Imaginons un instant un brave père de famille noble qui souhaite trouver union convenable à sa fille. Ce sont des choses qui arrivent tous les jours, ça. Et bien là, avec Bruay la Buissière, il se dit "Chic, voilà un parfait jeune baron artésien de première main !" 'Fin, il dit pas ça comme ça, et j'avoue, un artésien, c'est pas ce qu'il y a de mieux pour illustrer mon exemple, mais c'est pour faire simple et imagé. Puis il était pas laid, le môme Philibert. Remuant, certes, mais vraiment pas mal fait de sa p'tite personne. Bref... Bon, ben là, au père de famille, on lui fait perdre un temps fou, déjà, et puis v'là la déception, quoi. Et son héritière lui reste sur les bras... L'angoisse...


Hahem. Ouais. Bon. Là, normalement, soit le héraut lui disait de se la fermer deux secondes soit il tournait fissa les talons. C'était le moment d'entrer dans le vif du sujet. Et advienne que pourra.

Donc, Sa Gar.. Grasce et moi, on a eu une idée pour éviter ce genre de déconvenue... Une liste.
Une liste de ce qui se fait de mieux en matière de bons partis, riches héritiers et autres veufs, au sein de la noblesse de France. Et une liste comme ça, croyez moi, ça fera le bonheur de bon nombre de bons pères de famille éplorés à l'idée que leurs filles passent la date limite de consommation sans leur avoir trouvé un fiancé digne de ce nom.


Et d'ajouter à voix plus basse, histoire que la Brienne ne l'entende pas


Bon concrètement, vous allez me répondre que vous en avez strictement rien à battre. Mais pensez juste une seconde au tarif auquel pourrait se négocier une telle liste bien à jour et soigneusement vérifiée...


Et d'enfin fixer d'un regard où dansait une lueur mauvaise celui qui avait eu le droit à sa douteuse présentation. Il fallait que ça fonctionne, c'était du travail bâclé, fait dans l'urgence, mais il fallait que ça fonctionne. Et au pire, si Sylvestre renâclait, il serait toujours temps de songer à abattre quelques cartes aux conséquences fâcheuses.
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Archybald
La gifle qui fusa droit sur sa joue lui indiqua très clairement que mal lui en avait pris de réclamer des explications. Mais Sylvestre n'eut guère le temps de protester ni s'apitoyer sur son sort qu'il devenait la cible de toutes les excuses du monde et crut même voir les rôles victime et coupable s'inverser. Il tombait littéralement des nues.

Duchesse !
Oui ... Non mais ... Et ... Euh ...


Que répondre à une femme qui s'épand en pleurs devant vous ?

La Brienne avait cédé la parole à sa comparse. Dont la langue bien pendue la prédisposa à tenir un long monologue insipide où interaction et dialogue étaient véritablement des concepts désuets.
Le héraut se frotta la joue, toisant son agresseur d'un regard quelque peu amer mais tout de même compatissant. Et puisque l'Artésienne avait débité dans tous les sens, c'est à elle qu'il s'adressa.


Mais c'est quoi ces conneries ?
Vous me molestez puis vous m'attendrissez, et vous croyez encore que je vais croire à vos magouilles de bons partis ?
Son index s'éleva. C'est une honte, madame la Comtesse !

Et Archybald se rabougrit en frottant machinalement les manches de son habit, maugréant pour lui-même, avant de revenir sur sa décision.

Qu'attendez-vous de moi ?
Mais n'allez pas croire que j'ai été berné par votre histoire à compter debout ne serait-ce qu'une seconde, Dicé.


Il coupa ainsi court à toute spéculation fantaisiste tendant vers la possibilité que Sylvestre était tombé dans le panneau de but en blanc. Mais l'argument du fric, ça c'était un putain de bon argument. Et pendant ce temps là, la duchesse de Brienne séchait ses larmes.
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Champion de Montauban.
Maltea
Non mais y a des jours où Maltea se demandait si sa suzeraine était réellement une femme… pour l’heure elle en doutait fortement. Elle comprenait maintenant pourquoi elle n’attirait dans ses filets que des mâles ne voulant s’adonner qu’à une gymnastique sans aucune autre forme. Ce n’est plus quelques cours qu’elle devrait lui donner, mais se dévouer sa vie entière pour lui inculquer ce qu’était une vraie femme et les armes qu’elle pouvait avoir à sa disposition. Bien entendu que les larmes ca fonctionnait pour la bonne et simple raison que ça ne laissait personne indifférent. Soit l’homme en face prenait pitié, soit il était complètement perdu ne sachant que faire… soit cela flattait son ego de mâle dominant qui consolerait la pauvre femelle éplorée, marquant ainsi sa suprématie inexistante réellement ou encore cela l’énervait et la discussion pouvait partir sur un autre sujet. Et l’autre là… et bien elle venait de tout faire foirer… ceci dit c’était habituel ça. Le jour où la Saint-Just réagirait en femme, elle aurait bien plus d’atout que sa pseudo intelligence prompte à magouiller. Maltea avait compris très jeune qu’une femme qui montrait qu’elle était intelligente, avait peu de chance de réussir ce qu’elle entreprenait. La peur en était pour beaucoup. Elle pouvait montrer qu’elle avait un sale caractère, donnant ainsi à l‘homme envie de la dompter, mais jamais qu’elle avait plus d’une once d’intelligence, oh ça non, cela s‘apparenté à un suicide. Enfin pour la Brienne, ça n’avait pas été trop compliqué de la cacher, n’en ayant pas beaucoup et puis elle n’était pas du genre à manipuler dans l’ombre, trop honnête pour ça…
La preuve avec la réaction de Sylvestre qui ne savait plus trop quoi dire, mais la Saint-Just reprit les rennes de l’opération, baratinant sans vergogne le Héraut… si elle pensait qu’il la croirait, elle pouvait dors et déjà se manger les deux mains voir pire.

La Brienne cessa de faire couler les larmes, reprenant un visage impassible et froid. Après tout, elle n’avait plus à se montrer avenante avec celui là, et c’était tant mieux.
Elle écouta le monologue jusqu’à ce que la Saint-Just baisse d’un ton… alors là, il ne fallait pas avoir fait le cursus complet à l’université de Reims pour comprendre… Ainsi donc, sa satanée suzeraine lui cachait quelque chose, et par contre trouvait totalement normal de mettre un inconnu dans la confidence…
Maltea fit comme si de rien était, se détournant du « couple » de comploteur, quelque part vexée de cette façon de faire.

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Gnia
A la première réaction de l'Aquitain, la Saint Just esquissa une grimace passablement emmerdée. Grimace qui s'accentua plus encore lorsque la Brienne afficha une attitude visiblement vexée. Voilà ce que ça donnait une opération mal préparée, un sacré sac d'emmerdements à la clef.

Pourtant, il semblait que dans le tissu de conneries qu'elle avait déblatéré, elle ait fait mouche quelque part. Elle souleva imperceptiblement un sourcil surpris à la question que
Sylvestre posa après avoir protesté pour la forme et retint in-extremis le petit sourire victorieux qui voulait éclore sur ses lèvres. Elle tenait une fois de plus une preuve indéniable qu'il n'était rien qui ne puisse être acheté.

Elle plongea un instant son regard sombre dans celui du héraut, comme pour jauger de la véracité de sa volte-face, avant d'interpeler sa vassale.


Favara, arrête de bouder. Viens donc par là écouter ce que j'ai a proposer à Sylvestre.

L'instant se devait d'être à l'apaisement voire même à une once de franchise. La voix rauque se fit basse, usant du ton de la conspiration pour exposer l'idée qui lui trottait dans la tête depuis quelques temps.

La liste, Sylvestre, c'est pas des conneries.
Au début, l'idée est née d'une boutade entre Champagne et moi, un soir où on se faisait chier comme des rats morts. Une sorte d'étude de marché pour jeunes veuves titrées, en somme...


La Saint Just balaya cette pensée incongrue d'un geste agacé.

Et puis, je me suis dit que c'était pas une si mauvaise idée. Il y a quantités de femmes qui cherchent un noble époux et qui seraient désireuses d'acquérir une telle liste. Et peut être même vice-versa...

Un coup d'oeil un peu méfiant du côté de sa blonde vassale. Elle ne lui avait jamais fait part du but lucratif qu'elle avait trouvé à ce projet. Cela aurait été d'une part avouer que la trésorerie de l'Infâme avait connu des jours meilleurs et surtout Agnès craignait que cet argument ne fasse reculer Maltea.
Les azurs retournèrent dévisager le faciès du généalogiste.


Ce que j'attends de vous ?
Vous êtes surement le mieux placé pour savoir qu'un père peut renier son ainé, déshériter ses enfants, ou faire d'un benjamin ou d'un cadet un parti tout aussi honorable qu'un ainé.
J'ai besoin de vous pour faire monter le prix de cette liste et lui donner une valeur inestimable, en somme.


Elle se tut. Tout était dit et l'on jouait une partie à quitte ou double. Etrangement, elle était plus inquiète de la réaction de Champagne que celle de Sylvestre. Agnès ne connaissait à Maltea d'autre vices que celui de savoir jouer de son corps. Elle n'avait certainement pas l'âme aussi sombre que celle de sa comparse artésienne.
Par contre,
Sylvestre semblait être fait d'un bois qui n'avait rien de pur.
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Archybald
Ses mains se fichèrent de part et d'autre de son tour de reins, asseyant par la même l'attention qu'il portait sur les arguments que la St-Just avait à lui rétorquer. Le héraut darda sur son homologue un regard rigoureux et impassible ne traduisant nulle trace de conviction. Pourtant, il reconnut qu'un plan tel qu'il lui était présenté avait cette touche de séduction malséante.

Vous me surprenez, madame. Je savais que les complots et les intrigues gangrenaient la noblesse et plus encore la cour du Roy, mais pas que de tels plans pussent être ourdis par les loyaux sujets de l'hérauderie royale.

Et quel plan !
Une magnifique invention lucrative que vous nous proposez là. Une odieuse machination vous permettant de lier les familles et avoir votre assise sur la noblesse. Et je suis sûr que des clients, vous en avez déjà. Peut-être même que vous prévoyez de faire du chantage.


Et il renchérit pour de bon.

Mais vous le savez mieux que moi, tout homme a son prix. Moi ça va, je ne suis pas trop cher. Combien me proposez-vous ?

Il éluda soigneusement la question des risques encourus avant que de connaître la valeur de la rétribution que la Comtessa avait à lui offrir. Quitte à surenchérir par-dessus s'ils étaient réels. Mais dans les offices parisiens où la majorité des postes de fonctionnaires étaient pourvus par relation et népotisme, hormis au sein du collège héraldique, rien n'était moins sûr ...
Gnia
Il était drôle, l'Aquitain. Pour tenter de masquer son propre intérêt pour la juteuse affaire que la Saint Just lui proposait, il mettait en avant toute la perfidie et la noirceur de son vis à vis, allant presque jusqu'à la louer.
Toutefois, il ne perdait pas le Nord et l'on entrait enfin dans le vif du sujet, l'aspect le plus important. Combien la Saint Just était-elle prête à lui proposer ?

Elle jeta un dernier regard en coin à sa vassale qui restait muette. Elle prit une profonde inspiration avant d'enfin répondre au héraut.


Je vais être franche Sylvestre. J'escomptais vous proposer un pourcentage sur chacune des transactions concernant cette liste, d'autant qu'elle a besoin d'une mise à jour régulière.

Devançant l'objection qui ne manquerait pas de pointer, elle leva un doigt pour signifier qu'elle n'en avait pas fini.

Vous m'opposerez que rien ne vous garantit que je sois honnête avec vous et sur le véritable montant des dictes transactions et leur nombre. Et vous aurez raison.
Si vous préférez adoncques une somme fixe, je vais vous laissez m'en donner une idée, parce que vous imaginez bien que si j'en viens à ce genre de magouilles c'est pour compenser une trésorerie mise à mal.


Elle esquissa une petite grimace gênée. Elle donnait là une version fort édulcorée de la vérité. En réalité, elle s'était endettée jusqu'au cou et continuait de creuser son propre trou. Et là encore, elle n'avait pas vraiment eu le temps de bien préparer son affaire en songeant à ce qu'elle aurait à proposer au généalogiste. Une petite moue contrarié tordit un instant ses lèvres pleines avant qu'elle ne reprenne.

A vous de me dire et de me faire une proposition Sylvestre. Je ne suis malheureusement pas vraiment en position de le faire.

C'était difficile à avouer, mais au point où l'on en était rendu, autant jouer franc jeu et advienne que pourra.
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