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[rp] Bourguignons et soudards si marchons

Eusaias
Citation:
Mon cher cousin,

Je ne sais pas si je te l’avais dit, mais notre grand oncle étant maladroitement tombé dans les escaliers, nous laissa son héritage. Je sais que tu aimais bien ce vieux débris, mais moi il m’horripilait, par contre où tu as eu tout faux, c’est de quitter les terres familiales, sans quoi tu serais sans doute ici à ma place.

Je sais que tu vas trouver cela louche, que le vieux tombe dans les escaliers et se fende le crâne, que mon grand-frère soit tué accidentellement à la chasse quelques jours avant. Mais saches que j’ai les mains propres tout comme pour le monstre que ta mère nous avait fait après ton départ.

Tu n’étais peut-être pas au courant, mais tes parents avaient trouvé intelligent de faire deux fois la même erreur. Ils nous avaient fait une autre horreur chétive dans ton genre, possédant cet ingrat nez de sorcière. Donc pour ce petit frère que tu n’as pas connu, il a eu un accident, un de mes hommes l’aurait fait tomber des murailles. J’ai sévèrement puni le soldat de trois coups de fouet tu vois je ne suis pas si mauvais.

Et toi tu vis toujours dans la fange ? Parait-il qu’en Bourgogne ils ont tenté de te faire la peau ? Du poison on m’a dit ? Si j’avais su, je leur aurai donné conseil sur «comment éliminer les chiens galeux. »

Allez qu’Aristote te fasse vite crever.

Geoffrey de Blanc Combaz.




La lettre était toute froissée en main du Balbuzard et ne l’avait pas quitté depuis la veille. La gueule des mauvais jours était affichée, le regard plus noir que jamais restait accroché au fer rougissant pendant que des cris et des suppliques étaient entendus. Les tempes du Bourguignon martelaient aussi fort que les massues dans la forge. L’odeur du fer rougi devait sentir dans tout le charolais et les cris des prisonniers wallons retentissaient dans la baronnie.

Eusaias les avait condamnés à avoir les pieds et les mains rougis au feu puis à la pendaison. Punition à la hauteur de leur crime: « lui avoir apporté la lettre ». Un seul des hommes de son cousin avait eu la chance de retrouver la liberté afin de porter la réponse.

La chaleur de la forge lui enveloppait le visage pendant que les braises faisaient danser les ombres dans la forge. Les yeux d’oiseau de proie regardaient le moule de sable et de terre cuite être brisé et un canon en sortir. Il avait fait venir les divers matériaux de Grèce, grâce à « la Camelote ». Des statues et autres cloches devait manquer en Crête, mais Digoine possédait désormais une puissance de feu digne de ce nom et c’était tout ce qui comptait.

Toujours attentif aux mains habiles de son garçon de ferme, précieux homme à tout faire, il appela son écorcheur. Sa voix était calme et aucun mot ne dépassa le « mi-voix »



Hector, tu te souviens de baron allemand ? Le petit gros avec un nez rond et presque pas de cheveux.
Oui ! Celui qui avait une gueule porcine et qui disait posséder les meilleurs piquiers de toute la sainte Allemagne.
Celui là même, ça va lui être possible de nous prouver la valeur de ses hommes. Promets-lui n’importe quoi, même la main de Jusoor s’il faut, mais qu’il nous soutienne dans une guerre contre notre cousin.
Mais Juso…. Bien Baron, j’y vais.
Guillaume, fait le tour des terres qui sont nôtres et lève le plus d’hommes possible. Dis aussi à « Gros Martin » et « La Camelote » de me trouver des mercenaires. Rendez-vous à Varenne.
Tout de suite !
Adalbert, forme une poignée d’hommes pour utiliser les bombardes et couleuvrines, nous en apporterons.
Bien !


C’est d’un pas décidé que le baron rejoignit l’intérieur du château. Les doigts avaient pianoté un moment le support de bois alors que les pensées du Balbuzard étaient claires et limpides. Il lui fallait rallier des alliés, traiter avec les anciens vassaux de sa famille restés fidèles au défunt grand oncle. Installé à un écritoire il se lança dans la danse des vélins.


Citation:
De nous Eusaias Blanc Combaz
A vous Pierre, notre intendant,
Salut.

Mon brave intendant, j’espère que le domaine est toujours entretenu comme quand je séjournais en limousin ! Si vous trouvez le ton est peu cordial, sachez que je n’en ai cure, même si je vous apprécie, j’en reste en ce jour pas moins courroucé !

Pierre, faites préparer nos arbalétriers, les 20 qu’ils nous rejoignent en Bourgogne au plus vite. Que chacun d’eux porte son arbalète, ses carreaux et quelques rations, je m’occuperai du reste ici.

Je les veux pour hier !

Eusaias.




Citation:
A Gilles « Sans Cœur »,
Paix.

J’espère que les cabochiens sont toujours en activité sur Paris, car là j’ai besoin de 4 ou 5 de tes coupe-jarrets. Je les porte à la guerre avec moi qu’ils me retrouvent à Joinville au plus vite.

Le baron.




Citation:
A ma maitresse,
Ma tendre mie,
Salutations.

Ma douce, mon cœur, ma presque pucelle, j’ai quelques soucis auxquels je dois répondre. Tu te doutes bien que si je t’écris c’est que j’ai besoin d’aide et que c’est du genre grave. Pour faire simple : Je m’en vais en guerre. Une guerre personnelle contre un de mes cousins, un lâche, un fou qui fit mourir quelques-uns des miens afin de prendre leur place. C’est donc à son tour de mourir et au mien de prendre sa place.

Je vais diriger mes hommes de Digoine, Saint Robert et ceux de mes vassaux sur l’ancien domaine familial, mais c’est un véritable bastion dit imprenable. Aillant déjà passé des étés là-bas, je connais les points faibles et je pense que mes chances sont maigres, mais chance il y a quand même.

Je m’en vais donc faire la guerre, avec pas assez d’hommes, une petite centaine, contre ce bastion de 200 soldats et leurs alliés. J’ai honte de vous demander cela ma mie, mais vos domaines en Artois, Flandres et Béarn doivent comporter bien 350 hommes d’armes capables de quitter les terres sans trop affaiblir vos fiefs. Avec ces hommes et quelques mercenaires allemands, mes chances de survivre sont biens plus grandes.

Voilà donc ma belle Agnès, ma vie est entre vos mains. Si vous décidez de me sauver, il me faut des hommes.

Si je meurs, je ne vous en voudrais point de m’avoir tourné le dos au moment où j’en avais le plus besoin. Mais je dois le faire pour vous, pour moi, de toutes manières nos rêves de conquêtes sont inutiles si nous n’abattons jamais le bâton après avoir armé le coup. Si vous m’envoyez vos hommes, sachez qu’à Varenne nous nous regroupons.

Grivoisement votre.

Eusaias.



S’adossant à son fauteuil dans un soupir il confia le courrier à son personnel.

Qu’on prépare mon cheval, je m’en vais à Dijon !
_________________
Eusaias
Dijon Capitale Bourguignonne.


Le balbuzard ayant voyagé toute la journée, avait décidé de prendre un peu de repos à l’Hôtel « le briquet ». Cet hôtel, semi particulier, puisqu’il était réservé à toute la noblesse de Bourgogne quand celle-ci se rendait à Dijon, était le plus luxueux, mais surtout le plus proche du Château du Duc. Ayant vérifié que le frison avait eu le meilleur fourrage, il s’était penché au-dessus de son assiette. Une pièce de bœuf et des fèves avaient remplit l’écuelle.

Le soleil passait à peine à travers les rideaux que le balbuzard ouvrait les yeux. Il avait dormi comme une masse et son dos pouvait en témoigner. Le visage et les mains furent lavés et séchés et Victoria ceint à la ceinture. Il avait convenu d’un rendez-vous avec le vieil Andrus, l’un des « meubles » de Dijon afin que celui-ci l’informe des nouvelles dijonnaises. Car c’est ici, dans le cœur de la ville Bourguignonne que se jouerait une partie de son projet.

Les fers de la monture claquaient sur le pavé alors que le balbuzard franchissait le porche. Le vieil Andrus se tenait sous un gros orme, une capuche rabattue sur la tête. Le vieux diplomate n’avait rien à cacher, si ce n’étaient ses cheveux blancs qui étaient parsemés sur son crane pointu. Les joues creuses et le visage marqué par l’âge rappelait au Balbuzard qu’il n’était pas bon de vieillir. Il mit pied-à-terre et rejoignit le diplomate qui fit tomber sa capuche.



Bonjour à vous Baron de Digoine.

Salut à toi Andrus, alors qu’elles sont les nouvelles ?

Les Dijonnais sont toujours bourguignons et portent beaucoup de respect et d’espoir en la duchesse Angélyque. Le soleil se lève toujours à l’est et se couche à l’ouest, c’est que tout va pour le mieux non ?

Hum… Eusaias étouffa un soupir déguisé en rire. Tu n’as pas tort. J’ai quelques soucis en ce moment et je…

En ce moment seulement ? Le vieil homme lui coupa la parole. J’ai cru que vous y étiez en permanence.

Ne sois pas désagréable. Bon à combien sont la laine et le vin ?

13 pour la laine 98 pour le vin, j’ai cru que les bourgeois allaient tous faire une attaque quand la laine est montée ainsi.

Bien, trouve mon intendante et dis lui de tout vendre. Le vin va rester ainsi ?

Oh, j’ai appris de la part d’un ami que la corporation des cavistes est prête à acheter jusqu’à 107 écus le tonneau, même s’ils disent faire leur meilleure offre à 101.

Que Bilichilde attende qu’on passe les 103 pour vendre les vins. Il y a beaucoup de nobles qui se sont rendus dans nos quartiers ?

Quelques-uns oui. Le regard bleu du dijonnais scruta le Balbuzard. C’est très grave vos affaires pour que vous cherchiez la noblesse.

Oui, j’avoue que c’est délicat, mais il me faut surtout voir Angélyque. Je te laisse le vieux, surveille bien les marchés j’ai besoin de remplir les caisses.



Retour à Digoine.


Ouvrez la porte le Baron est de retour !

Le balbuzard gratifia son cranequinier d’un geste de la tête alors qu’il s’engouffrait dans la cour.

Alors ou en sommes nous Guillaume ?

30 hommes d’arme ont pus être regroupés ainsi que 20 miliciens quasiment tous des bourgeois en mal de sensation forte. Digoine, peut être tenu avec quelques miliciens, votre personnel de maison et 2 lances. Vous devriez donc pouvoir avoir un total de 80 cavaliers 40 archers 20 arbalétriers et 15 valets pour vos canons. C’est trop peu à mon avis.

Je confirme oui, bien trop peu, on se ferait écraser avant d’atteindre le château. Je vais voir avec Snell, Rolland et Erik. Victor a bien travaillé ?

Haussement d’épaules du soudard qui emboîta le pas du Baron en direction de la forge. Le marteau avait cessé et même le grand soufflet ne faisait plus de bruit. Eusaias distingua dans la pénombre le dos tourné du garçon de ferme. Le frottement qu’on pouvait entendre était celui d’une pointe de flèche sur une pierre à affuter. Eusaias contempla un moment l’amas de carreaux, de flèches qui reposaient sur la table.

Il n’y en a pas assez….

On a plus de fer, plus de bronze, le cuivre serait trop mou…

P*tain… Qu’on décèle les chaînes dans les oubliettes et qu’on en retira la grille aussi, pour ce qu’on s’en sert. Qu’on démonte les portes dans les logis de nos gens d’armes et qu’on récupère les ferrures dessus.

Ensuite… advienne que pourra.
_________________
Angelyque
[A Dijon]

La Duchesse avait reçu la visite d'un Digoine survolté, pour une fois celui ci n'avait pas envahi son bureau pour tenter de lui arracher ses jupes, mais au contraire pour lui demander l'autorisation de partir en vadrouille avec ses soudards.

Angelyque n'avait même pas cherché à comprendre le comment du pourquoi...Quelques semaines de vacances sans Eusaias la mettaient en liesse, le château serait enfin calme, elle ne le verrait plus courir après les conseillères ducales pour leur administrer des fessées, elle pourrait enfin cesser de faire le gendarme et se concentrer, elle-même n'aurait plus peur de se promener la nuit dans les couloirs du château avec la crainte de le voir se jeter sur elle, lui rappellant certaines promesses non honorées.

Elle lui avait répondu qu'elle s'occuperait de cela très vite, et en effet la porte ne s'était pas encore refermée sur Digoine qu'elle avait vite pris plume et parchemin


Citation:
De nous, Angelyque de la Mirandole, Duchesse de Bourgogne
A sa Grasce Gilbert, Vicomte de Bretagne, Duc du Berry,

Salutations et amitiés,


Mon cher ami, à nouveau nous prenons la plume pour vous demander une énième autorisation.

Un de nos cher amis, le fougueux Eusaias de Blanc Combaz, Baron de Digoine s'est mis en tête de visiter le royaume, ce qui nous met en joie.

Nous aimerions donc que vous autorisiez le passage de quelques lances sur vos terres, il y aura une vingtaine d'ommes je pense, ils éviteront bien entendu vos villes afin de ne pas infliger des frayeurs inutiles à vos villageois.

Nous esperons par ailleurs avoir à nouveau le plaisir de vous rencontrer prochainement, nous déplorons le fait de vous voir si rarement

Nous attendons donc votre réponse.

Amicalement

Angelyque de la Mirandole
Duchesse de Bourgogne



Elle appela ensuite son coursier et lui remit le pli

Ne trompe pas d'adresse cette fois!!! tu remets le courrier en mains propres au Charmant Duc du Berry et à nul autre que lui! Sinon il t'en cuira à nouveau!
_________________
Gilberg
[A Bourges]

Les résultats des élections étaient tombés. Pas ceux qu'il espérait, mais les Berrichons avaient voté. L'esprit occupé, Gilberg tomba sur une missive qu'on lui avait apportée. Il sourit en reconnaissant le sceau. Ce blason, qui aurait pu être signe de guerre, était devenu en réalité un gage d'amitié. Aussi brisa-t-il la cire rapidement, pour en connaître le contenu. Il lut la missive, et prenant une plume et un pot d'encre, entreprit-il de rédiger la réponse.

Citation:
De Nous, Gilberg, Vicomte de Bretagne, Duc du Berry,

A Vous, Angelyque de La Mirandole, Duchesse de Bourgogne.

Salutations et amitiés.


Ma chère amie,

Vous lire est toujours un plaisir qui nous réjouit le cœur. Aussi, ne serait-ce que par amitié envers vous, c'est bien volontiers que nous accédons à votre demande. Le Baron de Digoine aura, comme le montre la missive officielle que je vous envoie, autorisation de passer par le Berry.

J'espère pouvoir vous rencontrer à nouveau bien vite.

Je reste votre dévoué,

Gilberg, vicomte de Bretagne, Duc du Berry


Il fit joindre à cette missive personnelle un pli plus officiel.

Citation:
Nous, Gilberg, Duc du Berry,

Autorisons le Baron de Digoine, Eusaias de Blanc Combaz, à traverser le Berry accompagné de ses gens.

Fait à Bourges,
Le 21 novembre 1458

Gilberg,
Duc du Berry



Image trop grande donc supprimée, cf règles d'or.

M.

_________________
Vicomte de Bretagne - Greffier du Berry
--Capitaine_judas
En plein Berry, sous la pluie



La main vint réajuster la capuche sur la chevelure d’argent du vieux Judas. La cape brune n’était pas assez épaisse pour protéger le limousin du froid mordant, mais un homme de sa trempe ne faisait pas cas des températures. Son bras gauche énorme et puissant fit signe à ses compagnons d’avancer. Judas était un homme d’arme au service du baron de Digoine et en ces températures glaciales il menait dix-neuf autres gars de Saint Robert à travers le Berry.

Le Berry, il avait connu, tout comme la Bretagne, la Franche Comté, La Gascogne, Orléans, l’Espagne, l’Allemagne et bien d’autres épopées. Judas était un de ses vieux soldats, acceptant de mettre son arbalète au profit du plus offrant et le plus offrant était de loin le Seigneur de Saint Robert. Si celui-ci ne disposait pas de trésor physique, il avait su acheter le limousin avec de l’honneur et de la bravoure.

Le vieux limousin se rappela cette funeste journée en Allemagne, alors que le seigneur de Saint Robert faisait la guerre à un baron germain, ils avaient été encerclés par les troupes d’un margrave. Acculés et harcelé de tous côtés, « Saint Robert » qui n’avait rien d’un saint fit replier ses hommes sur une vieille ferme.

Les flèches pleuvaient sur les murs épais de la ferme, transformée en bastion, mais jamais le limousin ne frémit. Il était resté les yeux fixés sur le seigneur qui affichait un sourire dément malgré la situation critique. Saint Robert était de ses hommes qui se riaient de la mort et lorsque le Margrave ayant pris la tête des troupes ordonnait aux français de se rendre, le seigneur lui avait rétorqué qu’à défaut de rations ils avaient des flèches et qu’ils préféraient tous mourir plutôt que de se rendre.

La pluie tombait drue et les arbalètes françaises restées au sec prenaient, peu à peu, le pas sur les armes allemandes. Saint Robert avait hurlé toute la journée : bandez les cranequins ! Tirez ! La journée complète avait été rythmée par la pluie, les craquements des moulinets des arbalètes et autres : « Bandez les cranequins ! Tirez ! »

La cavalerie allemande, gênée par la boue avait essuyé deux volées désastreuses pour leur rang et le repli avait été par deux fois sonnés. Le sort des hallebardiers n’avait guère été mieux et jamais ils ne purent franchir la porte de la ferme, piétinant leur blessé et recevant les blocs de pierre que les français démontaient des murs et faisaient tomber sur les têtes allemandes. La nuit tombait alors que les combats diminuaient d’intensité, chacun des camps soignait ses blessés et comptait les rations ainsi que les armes. Judas était resté éveillé toute la nuit à surveiller par le creux qu’il avait fait en déchaussant une pierre du mur. Il ne fut pas surpris quand au petit matin et alors que le brouillard couvrait la plaine, le seigneur qui les guidait ordonna la charge.

Ils ne chargeraient pas pour vaincre, mais pour pouvoir fuir à travers bois, leur seule échappatoire. Ils avaient alors tous bandé les cranequins et sorti hurlant leur courage, leur peur et délivrant sur les adversaires une pluie de carreaux. Ils auraient dû être piétinés par la cavalerie, mais un petit garçon de ferme, bien trop jeune pour la guerre, bien trop timide pour ses camarades changea d’un carreau leur destin. Alors qu’ils déversèrent sur le flanc allemand une volée « mort », le trait de Jean, le jeune garçon atteint par chance la gorge du Margrave. Pris au dépourvu et voyant leur meneur agonisant en scelle aucun allemand ne poursuivit les fuyards français.

Bien des années après, Judas souriait devant la hargne du seigneur. Ils avaient perdu en Allemagne, mais ils avaient fait trembler une baronnie et un margraviat et ça aux yeux du limousin ça valait tous les écus de limoges. Le vieux barbu tourna la tête sur le côté et vit Jean le rejoindre. Le petit timide avait pris de l’assurance et désormais il secondait Judas à Saint Robert.


Judas, tu crois qu’on retourne en Allemagne ?

Une rangée de dents apparue au milieu de l’épaisse barbe blanche, sans doute un sourire : J’en sais rien, pas impossible… Moi j’aimerai bien.
Eusaias
Digoine A la sortie de la Forge.


Alors, quels sont les nobles qui vous soutiennent ?
Haussement d’épaules du Balbuzard : Quasiment personne de ceux qui étaient présents, seule la duchesse du Nivernais a répondu positivement, mais visiblement ça sera bien en dessous de mon espérance.
On y va quand même ?
Bien sûr qu’on y va quand même. La Duchesse Angélyque va contacter son homologue berrichon afin qu’il laisse passer les troupes de Saint Robert.
C’est déjà un bon début !
C’est une véritable forteresse, mais je pense contacter aussi le duc de Louhans, le Beau Cardinal et le Prince de Condé. Condé ça sera plus pour qu’il nous prête une plaine pour nous regrouper. Des nouvelles d’Hector ?
Non rien.


Un long soupir à fendre l’âme fut poussé par le baron alors qu’il s’éloignait de la forge. Sa main longea le mur alors qu’il traversa le long château austère afin de retrouver son cabinet. Il devait rallier du monde encore afin de ne pas voir son initiative se solder par un échec. Il voûta le dos après avoir trempé sa plume dans l’encre et tenta de retracer la ville qu’il avait en souvenir. Le moindre indice, le moindre détail pouvait lui faire prendre l’avantage sur son cousin et il comptait bien l’écraser.

Il se souvint des énormes réserves d’eau de la citadelle, les stocks de nourriture devaient aussi être pleins, la région étant riche en céréale. Le siège était donc à éviter pleinement. Forcer la porte principale était tout bonnement impossible de l’extérieur. Celle-ci était au sommet d’une pente des plus raides et ils devaient franchir le fleuve avant d’atteindre cette pente. Ils seraient tous décimés dès qu’ils sortiraient du sous-bois. La solution la plus simple était d’emplir peu à peu la citadelle de fidèles afin qu’ils fassent assez de grabuge à l’intérieur pour que l’extérieur puisse faire son affaire devant la porte. Le Balbuzard toujours vouté, traça et retraça mainte fois le plan de bataille. Alors que le soleil se levait au-dessus de la Bourgogne, le Baron de Digoine somnolait sur son écritoire, le visage collé à un plan de bataille.




Charolais le Lendemain.


En armure complète et les oriflammes flottants au vent, le baron de Digoine et quelques-uns de ses fidèles traversaient la terre du charolais. Mont-Saint-Vincent, Charolles, Paray le Monial, Lugny les Charolles étaient des fiefs forts, mais restés depuis longtemps sans seigneurs ils étaient alors sous la coupe de bourgeois. Le Charolais possédait une des armées les plus fortes de Bourgogne, mais les soldats peu payés, mal reconnus par la bourgeoisie, se tournaient peu vers le mercenariat.

Les ventes de laine et de vin à Dijon avaient fait rentrer assez d’écus dans les caisses de Digoine pour recruter. Une partie de la solde était donnée immédiatement et l’autre partie serait versée après les combats. Le Baron n’aurait qu’à envoyer les Charollais devant afin qu’ils se fassent décimer en premier. Afin de s’assurer le soutien de quelques chefs parmi ces écorcheurs il avait promis qu’il laisserait tous les écus du butin à leur compte et c’est ainsi qu’il put rallier le Charolais à sa bannière.




Brionnais le même Jour.


Arnaud « trois pattes » traversait la grande place de Sémur en Brionnais sous bonne escorte. Son chef : Gros Martin, l’un des plus grands trafiquants de Dijon lui avait confié une mission des plus drôles. Il devait rallier le Brionnais, usurper un titre, lever une armée et faire marche vers Langres en évitant les villes. Arnaud « Trois pattes » tenait son surnom, non pas de son anatomie fort développée comme il aimait le dire, mais du fait qu’il était le roi des histoires bancales. Menteur, tricheur, parieur et voleur il avait trouvé l’idée du gros Martin très alléchante.

Qu’on ouvre la grande porte bande de trou du c*l ! Faites place à votre nouveau seigneur : Arnaud de Hautefond, digne successeur de feu son parrain Morkail !

Les soldats, sans doute bernés par les apparats ouvrirent la porte sans trop de résistance et Arnaud put s’y engouffrer.

Faites sonner le tocsin je veux tous les hommes dans la cour pour la mi-journée. Aussi dites à Augustine de me faire des oeufs pour déjeuner.
Hum… Il n’y a pas d’Augustine ici votre… Grace.
Et bien, je me suis trompé de prénom, qu’importe, dites à la première boniche qui passe de faire ce que j’ai demandé.
Bien votre grâce.
A euh, j’ai failli oublier, faites prévenir le château de Bonnencontre que le successeur de Morkail est en Bourgogne et qu’il ordonne la levée d’armée immédiate : Nous partons en campagne !
Nous aussi votre grâce ?
Surtout vous oui ! Et en première ligne ainsi vous cesserez de poser des questions stupides !

Le roublard rejoignit la grande table, attendant ses œufs.
_________________
--Galeon
Dans un coin du Beaujolais.


Des rires gras et puissants s’élevaient dans la clairière alors que le soleil se montrait peu à peu. De-ci de-là des foyers encore rougissants réchauffaient les visages et les mains noircis par la crasse accumulée ces dernières semaines. Le camp commençait à s’activer et une fois de plus la nuit avait été courte. Saouls comme des cochons ces hommes issus de Beaujeu, Chiroubles, Chessy, Chamelet et Ternand avaient trouvé repos à même le sol.

Loin d’être des pèlerins, cette bande d’hommes en arme, dépenaillés, sales et bruyants persécutait la région depuis des lustres. Tantôt ils mettaient à sac un hameau près de Mâcon, d’autres fois ils tendaient une embuscade à une caravane marchande en Savoie et n’hésitaient pas à piller les Monts Lyonnais quand ils revenaient d’Italie. Composé de Bourgeois et d’anciens soldats ses écorcheurs avaient trouvé en Galéon le chef qu’ils espéraient. Froid et autoritaire, Galéon savait se montrer cruel avec ses ennemis et fidèle à ses hommes.

Fils d’un drapier de Flandre, il avait déboursé une fortune dans une armure complète, un cheval et une épée digne de ce nom. Il était parti ainsi sur les routes avec quelques serviteurs qu’ils avaient fait armer de bâtons. Au gré des larcins la troupe évoluait, parfois un soldat se joignait à eux, parfois c’était un bourgeois ayant connu la ruine. De rapine en meurtre avec un soupçon de contrebande, la troupe s’était agrandie considérablement et les bâtons avaient laissé la place aux haches, aux lances et arcs.

Il y a quelques mois, ils avaient réussi à faire main basse sur un haras, volant tous les chevaux valides du domaine se dotant ainsi de cavalerie. Galéon savait que ses hommes n’étaient pas les mieux entrainés, ni les plus forts, mais il savait qu’un homme poussé par la faim et la peur devenait le plus féroce. C’est pourquoi Galéon offrait d’énorme banquet, comme celui de la veille, à ses hommes afin de gaspiller les rations. Les soudards étaient heureux et les rations manqueraient quelques jours avant la bataille.

L’homme d’arme bien portant et coincé dans son armure se releva et fit signe à ses hommes de faire pareil. La chapelle de fer rejoignit ses cheveux blonds et bouclés.


Debout bande de larves on va vers le Nord on est attendu !
Eusaias
Eusaias scrutait du haut du donjon la marée de bourguignons dans l’enceinte du château. Des étendards de plusieurs fiefs bourguignons, Lyonnais et Franc-comtois flottaient désormais au-dessus des tentes. Les rires et les injures se mêlaient et s’entremêlaient avec tellement d’aisance que s’en était déroutant. Le balbuzard connaissait les campagnes militaires, mais c’était la première fois qu’il en menait une lui-même, tout était alors différent. Sa seule crainte était de voir éclater des querelles à l’intérieur de cette armée et pour éviter cela, il faudrait vite mener les hommes au front. Il réajusta son mantel avant de retourner à l’intérieur.

Il avait réclamé du pain et du vin pour apaiser son ventre qui réclamait et attendant son « gouter » il rapprocha les mains des flammes afin de les dégeler. Son regard se porta sur l’écritoire et un long soupir se fit entendre. Digoine était un homme de guerre, pas un homme de lettre, hélas le courrier était important en guerre. Il se glissa donc le long de la table et plongea la pointe de la plume dans l’encre.



Citation:
A vous, notre fille,
Jusoor de Blanc Combaz dame de la Guiche,
Salutations.


Jusoor ma belle,

Aujourd’hui c’est à la fois le père et le suzerain qui prennent la plume pour te coucher ces quelques mots. Nous avons, de manière entièrement volontaire, occulté certaines choses de notre passé, notamment de notre famille.

Hélas, certains êtres, un cousin pour le coup, ne nous oublièrent pas pour autant et nous cherchent désormais querelle. Tu te doutes bien de mon envie de lui faire avaler sa fierté accompagnée de ses coui*les. Je sais que je ne devrais pas parler ainsi devant ma fille je m’en excuse, mais tu me vois courroucé. Je vais donc aller préparer ce repas, son dernier, à mon très cher cousin, hélas je manque cruellement d’hommes en arme.

C’est pourquoi, aujourd’hui, autant que le père que je suis, que ce bon suzerain que j’espère être, te réclament ton aide. Je sais que tu n’es sans doute pas la mieux garnis en hommes d’armes, mais sans doute que la Guiche serait capable de me fournir vingt hommes en arme. Je sais que c’est beaucoup, mais puisses-tu faire au mieux, je t’en bénirais ma fille.

Je me dois d’écourter la lettre, je dois encore écrire à Condé et au duc de Champagne.

Ton père et suzerain.
Eusaias.



Citation:
A son Altesse Uruk de Margny,
De nous, Eusaias Baron de Digoine
Le bonjour,



Altesse,

D’habitude peu apte à discutailler et écrire à mes voisins, je prends ce jour la plume afin de vous proposer une prochaine alliance.

Un lointain cousin, peu agréable et fort belliqueux c’est cru capable de nous défier et de dérober chose qui nous était due. Il va de soit que j’ai donc levé armée afin de lui le rééduquer et ou le punir. Il va de soit qu’une armée qui passe sur des terres à tendance à laisser des traces et causer quelques tracas, quand le seigneur de ses terres n’est pas au courant.

Ayant longtemps apprécié votre père, le regretter Coluche qui pour nous était un modèle de bon sens, je ne voudrais point vous causer ces quelques tracas et voilà pourquoi en ce jour nous prenons la plume. Altesse, je vous demande votre aide dans cette quête de justice qui est la notre. Nos troupes devront sortir de France vers le Nord Est afin de rejoindre les terres de cet honteux cousin et j’aimerais que vous acceptiez le fait que nous puissions nous regrouper en Hainaut le plus loin possible de vos villes il va de soit avant de rentrer en guerre.

Nul trouble sera créé, vos terres seront sauves, je ne souhaite que pouvoir établir un camp de base sur vos frontières avant de partir conquérir notre dû.

Nos troupes seront composées de bourguignons, Lyonnais, béarnais, limousins et champenois. Des artésiens et des flamands feront eux, qu’un très bref passage au nord de votre comté.

Dans l’attente d’une réponse, recevez mes salutations.

Eusaias de Blanc Combaz
Baron de Digoine,
Seigneur de Saint Robert.


Il remit le courrier à Adalbert après l'avoir scellé.

Fais leur porter ceci.
_________________
Gnia
Ce fut un messager crottée qui se présenta quelques jours plus tard à l'Alabrena, bâtisse aux allures de place forte qu'occupait la Saint Just à Montauban. Avisant sous la poussière et la boue, la livrée aux couleurs de Digoine, la Comtesse se saisit du rouleau qu'on lui portait en se demandant encore quelle facétie le baron lui livrait une nouvelle fois par missive.

Et en guise de blague, celle-ci fut de taille. Tout y était. Tutoiement pour se rapprocher de sa victime, flatterie éhontée sur la puissance de combat qu'elle était susceptible d'avancer et sur les sentiments qu'il était supposé lui porter, éloge de l'honneur et de la guerre et enfin de quoi culpabiliser si l'on laissait lettre morte.
Foutu bourguignon !

La Saint Just fut tentée de lui répondre tout simplement d'aller se faire tuer chez les.. les quoi au juste d'ailleurs ? Bref, d'aller crever en silence ailleurs. Puis une fois l'agacement apaisé à grand renfort de ce précieux vin que le Baron s'était chargé gracieusement de lui faire porter au début de l'automne, la Saint Just se radoucit et, après un long conciliabule avec son intendant, elle prit la plume.


Citation:
Baron,

Car il n'est pas de coutume chez les Saint Just de laisser mendier à sa porte sans se fendre d'une piécette ou d'un bout de pain, je ne puis donc me permettre de rester sourde à votre appel.
Toutefois, vous vous méprenez sur mes possibilités à vous fournir en hommes en armes et je ne lève le ban de mes vassaux que lorsque l'on me porte atteinte. Le Périgord Angoumois a failli en faire les frais durant l'été.

Le Béarn étant trop loin pour vous être d'une quelconque aide dans votre affaire, il faudra vous contenter donc de la piétaille que j'ai pu libérer des garnisons des forteresses de Bapaume et de Desvres. Ajoutée à quelques gens en armes venus des seigneuries de Seuiri et d'Herlies vous pourrez compter sur 60 hommes tout au plus. Une centaine si les défenses des forteresses le permettent.

Charge à vous de les nourrir et de leur promettre solde ou pillage.
Charge à vous de faire en sorte qu'une petite horde d'artésiens armés puisse mettre un bout de botte en Champagne et rejoindre Varenne.

Charge à vous de ne pas oublier mon aide si le Très Hauct devait vous donner la victoire.
Vous voici désormais mon obligé. Je suis sûre que vous en êtes ravi.
Tâchez de ne pas y laisser votre peau, je serai déçue de ne point pouvoir vous demander service en retour.

Bien à vous,

Agnès.


L'on était certes loin du ton licencieux de la correspondance habituelle entre le Balbuzard et l'Infâme. Mais pouvait-on réellement reprocher le pragmatisme de l'Artésienne dans la situation dans laquelle le Bourguignon avait décidé de s'empêtrer ? Le baron aurait ses hommes, il ne pouvait donc décemment lui tenir rigueur du reste.
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Eusaias
Aux Portes du Hainaut.


Le Balbuzard avait quitté la Bourgogne juste après la réception de la lettre de sa maitresse. Il savait qu’Agnès ne se défilerait pas et qu’il pourrait compter sur ses hommes, 60 soldats équipés c’était une belle affaire. Il maintenait son cheval en place, en haut de la petite butte ou les éclaireurs de Galéon l’avaient rejoint. Arnaud « Trois pattes », Galéon, Judas, Jean et Hector entouraient le Baron en guise d’état major pour les uns, de gardes pour les autres. Eusaias n’avait aucune confiance en Galéon et en Arnaud, tous deux bien plus attirés par les écus que par les honneurs, et c’est pourquoi les deux Limousins escortaient le baron.

Le dos raide comme une saillie le Balbuzard il regardait défiler le cortège de mercenaires tout en prêtant une oreille attentive aux hommes du Beaujolais.

La cité semble calme, mais les garnisons patrouillent régulièrement. La traversée de la Semoy sera le moment déclencheur. Deux maison-fortes abritent des archers du guet, peut être 30 hommes et le pont peut être fermé à l’aide de grilles fixées aux deux petits bastions. Il faudra peu de temps à la cavalerie pour descendre, sans doute et nous bloquer sur le pont le temps que le gros des hommes et que les denrées rentrent à l’abri de la citadelle. Ensuite… ça sera un siège et je doute que nous soyons en nombre suffisant pour tenir, si on me demande mon avis.

Voilà qui est bien parlé, ton avis ne nous intéresse pas ! Siffla Eusaias à l’attention de l’éclaireur qui venait de s’exprimer.

Barrrrron mon seigneuuur Gunther fous prie de descendrreu, il a piègé un group’d’hommes.

La voix de l’émissaire allemand fit sourire le Baron de Digoine.

Bien, messieurs en avant.



Plus bas dans la Vallée.


Visiblement il n’y avait eu aucun combat encore entre le Baron allemand et le visiteur piégé. Une vingtaine de cavaliers avait été encerclés par les soldats du Saint Empire et la tension était palpable.

Bertrand de Sugny, vieille carne qui n’est pas encore crevée.

Même quinze ans après je pourrais reconnaitre le visage du teigneux. Tu viens m’achever ou récupérer tes droits ?

Baron Gunther, je vous prierai de ne point abimer le vieil homme. Il fut un temps où il était ami de la famille… vous l’abîmerez si ce n’est plus le cas.

Il mit pied-à-terre et rejoignit le dit Bertrand. Le visage de l’homme n’avait guère changé non plus, quelques rides avaient creusé son visage et les boucles et la barbe brunes étaient devenues grisonnantes.

Alors Sugny ? Tu venais me faire la guerre ? Il te manque un peu des hommes pour me tenir tête non ?

Je venais déloger « les indésirables » sur ordre de mon suzerain, il sait que des hommes se déplaçaient vers ses terres. De toute évidence il ne se doute pas que vous êtes aussi nombreux, mais êtes vous vraiment assez nombreux pour prendre le château ? Je ne pense pas. Je vois que tu as deux belles pièces… Mais des couleuvrines pour les monter à distance, tes hommes et tes chevaux seront décimés avant que cela ne soit en place. Un peu inutile non ?

C’est pour le pont seulement et pour les chevaliers un peu trop téméraires dans ton genre.

Tu comptes faire un siège devant le château ? Il n’est jamais tombé, j’ai peur que ce soit peine perdue.

Tu m’ouvriras les portes ça sera plus simple.

Pardon ?

A qui es tu fidèles Bertrand de Sugny ? A l’héritier et à ta terre ? Où au poltron qui te sert de Suzerain ?

A ma terre sans aucun doute, après du poltron ou du teigneux je ne sais quel est le meilleur choix.

Bertrand, à ce moment un groupe d’Artésiens et de Flamands se dirigent sur Sugny. S’ils n’ont pas réponse de moi quand ils arrivent ils ont ordre de mettre à sac ton domaine. Du quel côté es tu ?

Du votre…

Alors tu vas prendre mon ami le Baron avec toi et ses hommes. Tu fais toujours parti des fidèles qui siègent au château pendant vos 40 jours de garde ? Si oui tu me fais loger ce monde dans les bâtiments réservés à tes hommes et dès que ça pètera, tu sécurises les portes en me les laissant bien grandes ouvertes, pendant que les hallebardiers du baron sèmeront la panique dans les rues.

Et si je vous trahis ?

Ta terre sera à feu et à sang. C’est cher payé pour protéger un poltron.

Trop…

Je te conseille donc de te mettre en route tout de suite et les hommes ont été mis en pièce il va de soit.

Un sourire amusé étai en place sur le visage du Balbuzard quand Hector vint le trouver.

Vous êtes certains qu'il ne va pas nous trahir ? Car les Artésiens font pas route sur Sugny il me semble.

Mon brave Hector, Bertrand avait accepté avant même les menaces. Il joue à cela pour se donner bonne conscience. J'en suis certain.
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Eusaias
Dans la vallée de Corbion.


A quelques lieux de l’imposante citadelle de Bouillon, la vallée de Corbion et son village représentait le premier rempart du Duché. Le seigneur du coin avait sans l’ombre d’un doute été averti qu’une armée était en approche et une forêt d’étendards était dressée face aux troupes bourguignonnes. Le balbuzard pouvait reconnaitre les couleurs de Bouillon, d’Ucimont, Noirefontaine, Saint-Eloi, Porcheresse, Carlsbourg, Opont, Gembes et Corbion. Les vassaux s’étaient en grande partie réunis ici, sans doute pour anéantir les indésirables que représentaient les hommes de Digoine.

Hector fit remonter son cheval à hauteur du Balbuzard.


Ils sont nombreux, sacrément nombreux non ?

Cent cinquante ou deux cents, moins que nous et surtout moins entrainé. La plupart des seigneurs en face sont pauvres, leurs fiefs faibles, je suis prêt à parier que la plupart des hommes alignés n’ont jamais participé à une bataille. Nous allons abattre les plus gradés, les plus téméraires, ça devrait les démoraliser et les faire fuir.

Bien. Vous allez parlementer ?

Oui et le plus longtemps possible. Fait placer les couleuvrines en attendant, qu’elles fauchent sur leur aille gauche. Que nos cavaliers se mettent derrière, quand les canons auront éparpillé les hommes, nos cavaliers les massacreront. Les arbalètes au centre avec les vougiers, à gauche nos archers.

Comme si c’était fait.

A la fin de l’échange, avant qu’ils sortent de notre portée de tir, fait tuer ceux qui retourneront dans leur camp.

D’un geste de la tête, Eusaias fit signe à son porte-étendard de le suivre. Alors qu’à un rythme lent et voulu le balbuzard rejoignait le centre de la plaine, trois silhouettes se dessinèrent en face et virent à leur rencontre. Un homme fin et à la barbiche noire en tête accompagné d’un petit trapu au visage rond et d’un plus costaud à la barbe rousse et fourni. L’agitation dans les rangs bourguignons se faisait entendre tout comme les lourdes roues de bois écrasant la boue sur leur passage.

Pierre d’Ucimont, Enguerrand de Noirfontaine et toi le petit gros je te connais pas, mais tu portes la bannière de Opont c’est que Jehan est tombé.

Ce fut l’homme à la barbiche qui prit la parole : Jehan ne plaisait pas à notre nouveau suzerain, il s’est vu jeter de ses terres. Ne nous en veux pas Blanc Combaz, mais ta marche s’arrête ici, notre Duc ton cousin nous l’ordonne.

Héhéhé, Toujours aussi drôle Pierre, toujours aussi sûr de toi. Tu es le meilleur bretteur dans les rangs je parie.

Ouais c’est le meilleur juste avant moi !

Et bien parfait, Pierre tu seras le premier que je tuerai et toi Enguerrand le second. Mais toi c’est juste pour anéantir ta bêtise.

Tu as donc décidé de nous affronter, aucune solution pour que tu partes sans qu’on fasse couler le sang ?

Tu m’aides à renverser mon cousin et tu fous Enguerrand en geôle !

Cesse tes bêtises Blanc-Combaz. Nous allons te réduire en miette ici et même si par le plus grand des malheurs tu arrivais à passer. Bouillon possède encore cent cinquante hommes d’arme et les seigneurs de Botassart, Sensenruth, Sugny y sont en renfort avec leurs hommes.

Je te trouve bien sûr de toi Pierre, je vais te montrer comment on massacre ceux qui se dressent devant nous.

Crève, nous allons te faire la guerre.

Parfait !

D’un geste rageur le Balbuzard fit faire demi-tour à son cheval, le porte-étendard fit de même. Petit à petit le balbuzard fit accélérer son cheval, alors que sa main se tendit bien haut. D’un geste vif il abaissa cette même main.

Tirez !

Une volée de flèches s’éleva des rangs bourguignons afin de s’abattre sur les trois émissaires de la coalition.
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--Soldat_bourguignon
Dans la vallée de Corbion quelques heures plus tard.


Maximien serrait fort sa cognée contre lui, ses phalanges blanchies témoignaient de la pression de ses doigts sur le manche. L’odeur de la poudre noire et du feu agressait son nez qui frétillait. Le combat avait débuté d’une manière peu glorieuse : Le chef d’armée le Baron Eusaias avait fait abattre les émissaires venus pour les pourparlers. Des cris d’horreur et d’indignation s’étaient élevé des rangs adverses lors que les trois hommes et leurs montures s’étaient écroulés dans la pleine.

Les archers bourguignons avaient alors avancé de soixante pas, tout comme les couleuvrines et deux lances de hallebardiers du charolais. Les archers de Bouillon firent de même et le duel d’archerie entama. Les arcs Bourguignons, plus précis et aux mains des archers mieux entrainés décimèrent peu à peu, aidés par les couleuvrines, les rangs d’archers de Bouillon. Un frisson remonta le long de l’échine de Maximien lorsque les cavaliers d’Ucimont, de Porcheresse et Carlsbourg se lancèrent dans la bataille en direction des couleuvrines.

Les yeux du jeune bourguignon observèrent le baron de Digoine, la piétaille allait être envoyée en barrage, c’était certain. Maximien ne pouvait que prier intérieurement, la peur le gagnait, nouait son ventre. Que valait des fantassins mal équipés face à une charge de cavalerie, son genou droit se mit à trembler. L’ordre fut donné, mais Maximien épargné. Son groupe fut gardé en réserve alors qu’il regardait « ses frères » partir à la mort. Le jeune homme soupira, sans doute pourrait il revoir son épouse restée en Bourgogne.

Arbalétriers et fantassins combinèrent leurs forces pour ralentir, puis stopper la charge des destriers adverses. Nombreux bourguignons furent piétinés et fauchés avant que la cavalerie du Brionnais, de Digoine et de Bonnencontre puissent pénétrer à leur tour les rangs adversaires. L’odeur du sang gagnait peu à peu la plaine quand le capitaine fit signe d’avancer, Maximien 17 ans, allait connaitre sa première bataille.
--Capitaine_judas
Dans la vallée de Corbion fin de bataille.



Judas haletait et ses bras commençaient à vouloir du repos. Depuis le début des engagements il avait ordonné de recharger les armes et de tirer. De droite et de gauche il faisait courir ses hommes, tantôt pour « épingler » une troupe de cavaliers qui se glissait dans le dos des Bourguignons, tantôt pour faire désengager les piquiers adverses. Il n’avait jamais apprécié voir des arbalétriers monter au combat, le cout d’une arbalète était trop élevé pour prendre le risque d’en voir une brisée, mais pour une fois il avait accepté la demande du Baron. Il avait donc, après la seconde salve de carreaux, demandé à ses hommes de sortir de derrière les matelas afin de soutenir la cavalerie. Le Blanc-Combaz lui avait donné une troupe de mercenaires pour les couvrir quand ils rechargeraient.

Leurs pas avaient imprégné le sol tout comme le sang des ennemis avait rougi la plaine. Arbalète en main, les limousins trottaient encore une fois jusqu’à la mêlée opposant archers Bourguignons et fantassins de Saint-Eloi. Mais les tirs ne furent pas nécessaires, les hommes du beaujolais venaient de dépasser les limousins et les bannières échiquetées de sable et d’argent les suivaient de près. Des cris d’effrois devancèrent les tintements des armes suivis des cris de douleurs. Judas put apercevoir les hommes de Saint Eloi, acculés jusqu’à la Semois, préférer le risque de noyade plutôt que de poursuivre les combats. C’est ainsi que l’aile gauche des Bourguignons fut dégagée et put se lancer à l’assaut de l’aile droite.

L’index de judas venait une fois de plus de donner la mort. Le tir avait été parfait et le carreau s’était logé dans le crâne du seigneur de Corbion. Les combats se calmaient peu à peu, les ennemis déposaient les armes et Judas mit genou au sol, à bout de souffle. Les combats avaient duré quelques heures et les pertes étaient lourdes. Une partie des hommes du charolais avait été massacré, les hommes de bonnencontre avaient quasiment tous perdu la vie en chargeant les archers et la réserve de Bouillon, mais la route de la citadelle leur était désormais ouverte.

Judas accorda un regard à ses hommes, mis à part un blessé, tous semblaient en bon état.


C’est bien les petits ! Tonna sa voix éraillée alors que le souffle lui manquait encore.
Eusaias
Citation:
Navré besoin de passer par du hrp.
Voilà comme je ne sais pas comment ça va se finir je propose aux gens qui lisent le rp de me dire si oui ou non Bouillon tombera dans les mains du Balbuzard. En m’envoyant un Mp, vous acceptez évidemment que je le poste en tout fin du rp. A vos mps (clôture dimanche 9 janvier).



La pluie battait le pavé alors que le balbuzard regardait par les carreaux la citadelle se dresser au dessus d’eux. Il n’avait fallut que deux coups de couleuvrine, pour que les boulets de pierre fracasse les grilles du pont et que l’armée, la cavalerie de Digoine en tête, s’engouffre dans les rues du faubourg et de la basse ville. Les combats avaient fait rage, tout comme dans la plaine de Corbion.

Le balbuzard avait vu plusieurs de ses hommes tomber sous les flèches des archers de Bouillon. Son cousin avait soigneusement placé ses archers et les combats avaient plus ressemblés à du harcèlement qu’à de la bataille ranger. Toute la journée des groupes d’hommes s’étaient affrontés dans les rues, sur les toits. Toute la journée des cris de détresses, des cris de colère, des pleurs et des plaintes s’étaient élevés dans les rues de Bouillon. Eusaias c’était toujours demandé pourquoi la population était celle qui payait le plus lourd tribut dans une prise de village, de citée. Non pas que cela pouvait le gêner sur un plan émotionnel, mais pourquoi se focalise sur des femmes et des hommes apeurés alors qu’il restait encore des ennemis armés debout.

Les dents du baron finirent de ronger l’os de la cuisse de la poule avant qu’il ne le lance au chien sous la table. Désormais ses hommes et lui avait pris le contrôle de la ville, mais la citadelle était intacte. Les combats reprendront le lendemain et afin que ses hommes ne se dissipent pas trop en allant abuser des femmes en ville, il avait fait cantonner tout le monde dans le même quartier, proches des du pont afin d’éviter d’être pris à revers. Les hommes du Beaujolais, du Charolais était invités à rester au centre, beaucoup trop indisciplinés pour veiller sur les ailes.


Il est mort… lança la voix enraillée du capitaine Judas.

Put*in…

Le second du capitaine de Saint Robert venait de trouver la mort après longue agonie. Une flèche s’était logée juste sous sa gorge alors qu’il menait l’assaut sur le flanc ouest de la ville. Jean n’était plus, son arbalète allait manquer.

Fait faire le nécessaire pour qu'on ramène ses objets à son épouse.
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--Galeon
Bouillon au petit matin.

Le jour commençait à poindre dissipant la brume dans les rues de Bouillon. De-ci de-là, des fumées grisâtres s’élevaient de ruines, les combats de la veille avaient laissés leurs cicatrices. Les hommes commençaient à courir de droite et de gauche afin de rejoindre leur groupe respectif.

Galéon lui, avait fait rassembler tous ses routiers sous sa bannière un peu plus tôt. Des hommes à cheval, à pied, armés de bâtons, de haches et autre braquemarts se resserraient autour de lui. Le Baron de Digoine lui avait ordonné de diriger ses hommes contre la porte principale quand les combats auront lieu. L’oriflamme échiqueté commençait à se dressait au côté droit de ses hommes, montrant au mercenaire flamand que les hommes de Digoine, marcherait d’un même pas avec ses hommes du beaujolais.


L’accent Artésiens commençait à s’entendre derrière eux. C’est donc s’en retourné qu’il pu savoir que les Hallebardiers Artésiens et Flamands marcheront derrière eux.

En Avant !

La voix du Bourguignon gronda et le message fut repris dans les rangs. Galéon lui, c’est en abaissant sa main qu’il ordonna.



Lorsque les combats font rage.


Archers couleuvrines et cranequiniers faisaient leur office depuis un moment quand l’ordre de monter à l’assaut fut donné. D’abord les routiers à pied dressèrent leur bouclier afin de se protéger du déluge de « mort » que leur déversaient les hommes de bouillons. Au milieu des boucliers, un groupe d’hommes forçaient la porte à coup de bélier et à chacun des coups des hommes s’effondraient, le corps percé de flèches ou le cou broyé par la chute d’une roche.

Le routier tourna la tête vers ses hommes, tentant ainsi d’imprégner leur visage dans sa mémoire, car il en était certain, nombreux seraient les morts dans ses rangs.

Allez tas de femmellettes on rentre on tue on pille ! Tout ce que vous touchez est à vous, or, draps et femmes !

Il tira sa lourde épée lorsque les portes cédèrent. Et d’un coup de talon à son cheval il se lança dans la mêlée, entraînant ses hommes.

A Mort !
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