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Info:
Hum point un réel rp au départ, le titre étant premièrement [RP/HRP], je voulais garder contact avec ce topic, voir si certains s'amusaient à écrire des poèmes tout comme ma personne. Les lire de même, toujours agréable même avec des rimes un peu osées. Pourquoi donc dénigrer ce que certains font alors que les autres se taisent ? Pour ma part je préfèrerais plussoyer et les encourager. Peut être en cela avec ce site arriverais-je à suivre leurs ébats avec la poésie.

[RP] Taverne du poète, timide ? impudent ? mais inspiré.

Kileron
    [ Lieu intemporelle ]



Il était de ces coins rares et appréciés, où l'on se sentait seul et loin de tous, non jugé. Petite auberge au détour d'un chemin, simplement simple, point attirante, mais réaliste.

" Au Mal Aimé " put-il lire lorsque de la porte il poussa l'entrée. Ou plutôt l'inverse, de l'entrée il poussa la porte. Tout dépend le point de vu me direz vous. Mais il entra, il est certain, ou la taverne glissa sous ses pas de tel sorte qu'en toute évidence il se retrouvât en celle-ci.

Le nom venait clairement de s'expliquer, une voix d'ange, mais un corps si laid. Cela faisait presque peur tant la voix était douce, mais le corps repoussant. Un bossu, non c'était peu dire et déshonorer ceux-ci. Cet homme, était-ce bien un homme ? Enfin tout du moins avait-il un charisme sans pareil.

D'autant plus, chose fort utile, tenait-il un petit coin de paradis, non loin d'une grande marre, point encore lac mais enchantant endroit. Des arbres fruitiers sans feuille en cette hiver, dispensant une ombre protectrice l'été. Des fruit juteux lorsque les saisons le permettent. Hum, il devait faire bon d'y vivre. La gente commune devait s'arrêter au propriétaire des lieux. Qui immanquablement lui rappeler la déesse nordique Hell. Qu'importent, c'était une autre histoire.

Il s'installa le long d'un cerisier, dont il s'étonnait justement de le trouver icelieu, mais qu'importe, il laissa son esprit divaguer, une brise venant le réveiller. Des vers en lui venait de germer, il sortit de sa bure de quoi écrire, puis laissant son cœur s'exprimer, laissa les mots lui venir.

Il s'enquit auprès de l'aubergiste, d'un endroit ou ses écrits pourrait reposer, que toute autre personne, que l'endroit plus que le tavernier, aurait attiré. Qu'ils puissent venir les lires, s'y détendre et se reposer, le temps que l'inspiration à eux aussi leur viennent, qu'importent la façon, tant que leur cœur se laisse aller.



Citation:

      Hiver,



    Doucement sur ma joue se dépose une brise,
    Si douce si fine, que j’en pense à cette bise,
    Qu’un jour tu me donnas lors d’une feste,
    Amusante, de bons souvenirs il nous reste

    Je laisse le vent caresser doucement ma peau,
    Mouvement intime qui n’en est pas moins beau,
    Dont la seule vision restera le toucher et ce frisson,
    Qui doucement, délaisse mon corps de toutes tensions.

    Une mer de saveur m’emporte loin de la terre,
    Des odeurs de bois, de feu, oui des conifères,
    L’air est pourtant doux, mais l’homme frileux,
    Mais il préfère de loin se terrer comme tout gueux.

    Si douce liberté, vent que tu emportes au loin
    Viens donc me chercher, je ne refuserais point,
    Que tu m’emmènes une nouvelles fois à tes côtés,
    Goûter à la dure vie, à la tendresse de tes baisers.

    Une nouvelle rencontre ? Au détour d’un verre,
    Puis à nouveau un voyage, un arrêt aux fougères,
    Doux moment en ta compagnie, tu me fais vibrer,
    Toujours plus fort, plus loin sur tes vagues passionnées.

    Mais l’alizé m’appelle, une promesse, je te reviendrai,
    Sur les routes, seuls ou presque encore je m’en vais.
    Presque, car tu es là, au moins toujours en mon cœur,
    Peut être même qu’en tournant la tête je verrais le bonheur.

    Il est là, si proche, si fort. Oui tu m’as encore suivis,
    Ma liberté en prend un coup, doucement elle périt.
    Qu’importent le vent, le sens et la force, l’amour survit,
    Vent de tous les hommes, ceci n’est plus mon souci.

    Avec toi je goûte au fruit d’une nouvelle liberté,
    Celle de l’amour d’aimer et d’en retour être aimé.
    Un nouvel océan de douceur, de saveur, mais attention,
    A cette terre de sensation de sentiments et de passion.

    Avec toi, l’avenir jamais je ne crains, confiant je suis,
    Plus jamais mon cœur ni mon être les erreurs j’essuie,
    Avec toi, il n’y en a, si ce n’est ne jamais assez t’aimer,
    Amour, mon cœur, ma belle, pourras-tu m’en pardonner ?



      Eté.



HRP : Pour ceux qui n'ont que les idées, les vers, les poèmes, venez donc poster même si vous ne rp. Tant que cela reste de vous, qu'importe la taille. Mais par pitié, osez ! ne me laissez seul à le faire je vous prie.
_________________
Breiz24
Citation:
Eté

Océan au couchant
Orages grondants
Rêves envoutants

Joies arrachées
Plaisirs envolés
Vies sacrifiées

Océan rageant
Rocs écumants
Vides envahissants

Bateaux enragés
Coeurs chavirés
Cauchemards éveillés

Finalement il valait peut être mieux rêver...


Ok, il est minuit, c'est du vite fait^^, à vous la suite!
_________________
Kileron
Assis sous ce même cerisier, il pensait doucement à elle. Le hasard et le destin avait fait qu'elle se trouve à nouveau sur son chemin. L'apercevant tandis qu'il cheminait en Gargote. Qu'importent, cela lui donner matière à écrire, elle serait sa muse l'espace d'un instant.

Il sortit parchemin, plume et encrier, puis doucement laissa les vers venir, écrivant ce qui ne resterait à jamais qu'un premier jet.

Il soupira, se disant que cela n'était point comme il fallait. Mais tant pis, l'inspiration était venue et repartie. Il se releva, s'étirant doucement, le peu de temps passé l'avait courbaturé. Prenant la direction du logis, il se dit qu'en ce moment les poèmes venaient. Qu'en était-il de lui que tout cela soit ainsi ? Qu'importent, il était lui.

Délicatement, après avoir lu un poème déposé, il mit le sien, rajoutant à ce qui serait peut être plus tard un recueil, sa part de travail.




Citation:

      Rencontre,



    Au détour d’une ruelle, nos regards se sont croisés,
    L’on s’est reconnus, ignorés. Mon cœur s’est emballé.
    Des palpitements que je ne voulais, trop incontrôlés.
    Comme si de rien n’était, nos routes ont continué.

    Ce charme si troublant qu’encore tu me fais,
    Malgré tous, cet éloignement que je t'ai imposé,
    Contre toi, pour toi, car bien trop tu me touchais.
    Quelle idée, d’un oiseau de malheur s’enticher.

    Un cœur, oui mais blessé et refermé qui me sied,
    Je n’ai pu alors me confier à toi, si ce n’est ici,
    Il faut croire que de l’escargot la dure coquille j’ai,
    Et que la Bourgogne délicatement attraper m’aurait.

    Dénudé je me fais, mais ton appétit je te laisse,
    Ignore moi, haïs moi, mais en ce cas jamais ne cesse.
    Plus que tout autre je le mérite, les mots le furent,
    Je les voulais ainsi, peut être les reçus-tu trop durs.

    A chaque chose son inverse, les miennes sont triple,
    Que dis je, je ne suis qu’un, je suis plus que multiple.
    A travers mes mots il faut savoir lire, bien des fois,
    Chaque chose cachée, il faut savoir trouver mes lois.

    En mon monde, bien caché chaque instant je suis,
    La peur d’être blessé trop présente jamais ne me fuit.
    Mon être si seul se fait deux, trois, je suis plusieurs,
    Mes pensées divaguent entre elles, arrive mon heure.

    Je comble le vide en moi par une douce folie,
    Folie dont maintenant, malgré toi tu fais partie.
    En mes pensées, par toutes tes lettres tu es entrée,
    Point de retour en arrière possible ne t’est donné.

    Quelle importance pour toi ? Certainement Aucune.
    En ton cœur pour moi, tu ne dois garder que rancune,
    Que suis-je idiot, pourquoi en ton cœur serais-je ?
    A espérer que tu m’exècres, qu’il reste comme neige.

    La pureté est si rare et si belle, plus que toutes tu l’es,
    J’espère sincèrement que je ne t’aurais gangrenée.
    Qui suis-je pour penser que de l’importance j’ai eu ?
    Je ne suis à jamais et resterai, tes parfaits inconnus.



      Inopinée.

_________________
Olivier1er
Ah ! La politique !

En vers ... et contre tous...

d'ailleurs

Citation:
Un Beau matin d'hiver, certain débarquerent en Bourgogne
Voulant s'en emparer, la considerant naivement comme une charogne
Depuis ce jour, partout nous les voyons : Mazarin, Bazin et Ryllas
Sans que vraiment ils ne comprennent, qu'ici ils nous lassent

Comme cet affreux bouffit de surestimaton de soi au nom de Bazin
Qui ment plus qu'il ne peut y croire ou l'inverse...a en devenir Zinzin
Partout on les pourchasse, ces hors la loi, mais d'aucun daigne participer
Rien en dehors du neant dans lequel la Bourgogne, ils veulent precipiter

Comme jadis l'Anjou, le Poitou et le Bourbonnais Auvergne il font miroiter
Moult promesses de bonheur, de liberté, de croissance, de richesse et d'or
Tous ces beaux discours pour apaiser le Bourguignon qui ainsi s'endort
et un Beau matin, Richesse, liberté, croissance et prospérité se sont évaporées

Alors à ces malfaisants, qui confondent Bourguogne et agneau à devorer
qui etalent leurs incroyables qualités en esperant nous les faire gober.
La Bourgogne aujourd'hui tel un troupeau affolé parcequ'ils sont loups
Se regroupe autours des Bergers contre Ryllas Bazin, Mazarin et autre Angevin. Peuvent tomber les coups !
Constance
Fatiguée et en pleine confusion, Constance errait dans des rues. De quelle ville ? elle ne savait plus... en Bourgogne, il n'y avait aucun doute. La nuit venait de tomber, elle avait enfin fini sa prose, poème ou sonnet pour les Dijons d'Or et s'accorda donc une petite balade nocturne pour se changer les idées.

Alors qu'elle se sentait réellement bien et qu'elle appréciait cette partie du voyage, Bourgogne et bourguignons devenus chers à son coeur, une bien dure vérité était venue la gifler. Puis une autre moins violente mais tout aussi dérangeante.

La première, l'ami de son ami, donc par définition ou par un certain proverbe, elle pensait son ami... le borgne, le fidèle, le coureur de jupons. Elle voyageait sereine et comblée à ses côtés et avec ce drôle de harem, devant faire un tour complet du duché. Mais en taverne, on avait parlé. Elle detestait qu'on parle trop en taverne, c'était toujours de la sorte qu'elle apprenait les nouvelles les plus importantes. On lui avait raconté la fierté qu'il était pour son duché et répété à quelques mots près ce qu'il avait dit en gargote, sur lui, son Roy et la Bretagne. Elle avait poliment sourit et avait quitté la taverne des larmes pleins les yeux. Mieux valait être seule dans certains cas, et c'était parfaitement le cas. Elle avait donc quitté ce groupe, sans donner de raison. Juste qu'elle ne pouvait plus continuer.

La deuxième, bien plus improbable (la moins violente aussi, du moins se forçait-elle à le croire). Le montalbanais en Bourgogne. Elle avait bien crut rêver quand elle le vit à la fête du duché. Elle sut qu'elle ne rêvait pas quand il lui avait écrit. De cette imprévue réapparition, elle ne savait que penser. Combien de temps avait-elle passé à essayer de le connaitre, de le comprendre, de lui parler. Jamais il ne s'était ouvert à elle. Combien de lettres lui avait-elle adressé ? Elle n'avait pas compté. Combien de retour insultants, violents et blessants ? Tout autant. Plus il l'attaquait, plus elle voulait s'en approcher. Ne comprenant pas comment dans un seul être autant de haine et de méchanceté avait pu naitre. Elle voulait l'aider, elle croyait vraiment pouvoir le faire. Mais ces échanges ont fini par la perturber plus qu'elle n'aurait voulu. Au départ insensible à ses mots ne les prenant jamais pour elle, elle finit par les entendre et se les prendre de pleins fouets. De plus en plus durs, de plus en plus douloureux, elle perdait sa motivation et se perdait elle même peu à peu. Elle décida avec beaucoup de mal de ne plus lui écrire. Elle s'y tint, se referma malgré elle, sur elle-même quelques temps, jours... semaines... jusqu'à l'oublier, lui, ses mystères et ses vérités qu'elle ne pouvait plus entendre. Jusqu'à la fête. Où la surprise et l'émotion mêlées l'avaient prises et avaient ravivé en elle, ce qu'alors elle avait réussit à doucement effacer.

Elle arriva en bordure de ville, où verdure et vallon remplaçaient les habitations. Elle s'assit sur l'herbe humide et éclairée par la lune, relut pour la énième fois la lettre qu'elle avait reçu.





Douce Constance,


Cela sera bien la première fois depuis que l'on s'écrit, que je n'ai pu résister à une envie égoïste. Il est certain que jamais vous n'avez pu comprendre le sens et la raison de mes écrits.

Mais me revoilà, le hasard et le destin l'ayant voulu, nos personnes s'étant croisées au détour d'une gargote bientôt peut-être d'une halle, même si je n'ose espérer un jour à nouveau avec vous converser.

Converser, bien grand mot me direz-vous, nos échanges n'ayant encore qu'été à sens unique. Me croiriez vous si je vous dit qu'en aucun instant pour vous je n'ai point eu de pensée ? Non certainement pas, pourtant tel est le cas, triste et déprimé que j'étais, car me faire jeter de vous je devais.

Je ne doute point que ce fut la meilleure solution, vous êtes forte en vos faiblesse. Votre vie sans moi n'en fut que meilleur, il en est certain. Pourquoi donc s'enticher d'un oiseau de malheur ? Quelle idiote chose aviez-vous donc fait.


Mais excusez m'en, je n'ai pu résister à l'envie de vous écrire, je voulais attendre d'avoir quitté ce duché, mais ma main d'une plume s'est quérie, et le maître pour une fois sous l'esclave ne put qu'assister, tremblant, aux écrits qui se couchait.

Vous vouliez me découvrir, je ne pouvais point me dénuder. Les choses ont changé, maintenant certainement que je le pourrais, mon coeur en tout état de cause ne pouvant se contenir, poème débutant venant sans le demander. Mais que raconte-je ? Je ne suis, ni n'ai jamais été cet homme que vous appréciez. Ou peut être le suis-je trop sans l'être allez savoir.


Je me tais là, à quoi cela sert-il de toute façon ? Réponse je n'aurai, j'en suis presque persuadé. Mes lettres très certainement vous avez dû jeter, celle là comme tout autre le feu viendra trouver.


K.


_________________
Constance
Elle faisait les cents pas dans la chambrée qu'elle louait, des cris et des rires arrivaient d'en bas mais elle n'y faisait plus attention depuis le temps. Régulièrement elle buvait d'une liqueur négociée avec le tavernier et refaisait craquer bruyamment les lattes du plancher par ses pas lourds et rapides. Sur le secrétaire, la lettre de Kileron. A côté, un parchemin vide, sa plume et un encrier. La brunette allait et venait s'arrêtant à la chaise avant de repartir ouvrir la fenêtre, puis revenir au bureau. Elle ne tenait pas en place.

Alors qu'il fut un temps où elle n'arrêtait pas de lui écrire, en taverne, avant de dormir, à ses réveils, en chemin sur les routes, au mieux sur des pierres si elle avait le temps, au pire en équilibre sur sa besace si les haltes étaient plus courtes.
Alors qu'elle cherchait à attirer son attention par toutes sortes de fantaisies, poèmes, papiers incrustés de pétales qu'elle concevait pour lui, envoi de pigeon rose, mort depuis, lorsque le mélange de sang et de lait avait séché (elle avait d'ailleurs oublié de parler de cette bévue au confessionnal...)
Alors que les mots ne manquaient jamais, tantôt le questionnant, tantôt lui racontant ses périples, alors que les courriers se multipliaient et qu'elle ne baissait jamais les bras de le voir se confier et de l'aider. Alors que malgré elle, elle s'était vu changer peu à peu et ne plus savoir ce qu'elle ressentait. Alors qu'elle pensait depuis s'être défaite de son emprise...

Elle s'agitait et se trouvait incapable de savoir si elle devait oui ou non lui répondre. Elle ne croyait pas les mots qu'il lui avait écrit et était convaincue qu'il ne pouvait être ce qu'il prétendait. Elle savait aussi que si elle reprennait une correspondance avec lui, elle en souffrirait, sans doute plus que la première fois. Elle savait surtout que si elle décidait de lui répondre, il le ferait aussi.

Il avait toujours répondu. Pour lui sommer de le laisser tranquille, de l'oublier, pour lui dire qu'elle l'importunait et que sa pauvre vie ne l'interessait pas. Il lui demandait d'arrêter mais ne cessait jamais de lui répondre. Lorsqu'enfin trop touchée elle écouta les conseils qu'on lui donnait, de cesser ces échanges qu'elle-même n'appréciait plus, elle pensait lui avoir fait plutôt plaisir et que plus jamais elle n'entendrait parler de lui.

Et là, cette lettre ! Ce n'était jamais lui qui écrivait. Toujours elle. Lui, répondait. Alors cette lettre... cette lettre qui ne répondait à aucune des siennes. Cette lettre qu'elle n'avait même plus besoin de lire pour savoir ce qu'elle disait. Elle ne savait pas quoi en faire.

Elle but de nouveau quelques gorgées à même la bouteille, finit par tirer la chaise et trempa dans l'encre, la pointe de sa plume.





Kileron,

Quelle surprise m'avez vous donc fait... Et que faites vous en Bourgogne ? Le destin et le hasard dites-vous... Je me souviens tres bien vous avoir dit que je m'y rendais. Je me souviens surtout votre agacement de moi et votre souhait d'éviter une nouvelle rencontre. J'en conclus que vous deviez drôlement vous ennuyer et que vous êtes bien fourbe et vicieux d'avoir parcouru tout ce chemin pour de nouveau vous divertir.

Vous avez raison, vos lettres ont alimenté un joli feu. Moment très symbolique pour moi, j'y ai pris le temps et les ai regardé une à une s'embraser et disparaitre sous mes yeux.

Vos mots sont si doux et si jolis, on s'y noierait mais je sais qui les écrit. J'ai longuement hésité à vous répondre, vous et votre devise de toujours répondre aux lettres qu'on vous envoie, c'est ma seule crainte en vous écrivant aujourd'hui.

Mon coeur n'a jamais été à vous et ne le sera jamais. Tout comme l'inverse est évidence. Je ris de voir que vous me croyiez amoureuse, éprise non... comment dites vous ? entichée. Je ne dis pas cela pour offenser votre orgueil, simplement pour vous dire de me laisser en paix. Naïve, simple, facile proie j'ai été et je le sais. Mais je suis certaine que d'autres, hommes ou femmes, vous croiserez et vous vous amuserez autant. Du moins je l'espère pour vous et je les plains eux.

Je vais très bien. De toute façon avec ou sans vous je vais toujours très bien et rien ne peut m'empêcher de profiter de chaque matin, chaque rencontre, chaque découverte, chaque rire, chaque échange. Juste que je les apprécie à leur juste valeur quand vous n'occupez pas mon esprit.

J'espère ne vous croiser ni en gargote et surtout pas en halle. Tracez votre route, je poursuis la mienne. Je ne veux plus être votre jouet.

Sincèrement,
Constance.



La réponse ne tarda pas à venir, comme toujours, rapide et certaine. Comme avant elle s'empressa de détacher le message et le lut debout devant la fenêtre.





Damoiselle Constance,


Soit, je le savais, il ne pouvait en être autrement. De mes écrits vous ne voulez, ni en demandez de nouveau. Je ferai cette lettre le plus court qu'il m'est possible de faire, ayant longuement réfléchis à laisser encore mon être transparaître ou non en celle-ci.

A vrai dire je ne me contiens plus en ce moment, je ne sais ce que j'ai, mon coeur accouche de ses sentiments. Mais j'essayerais au mieux de ne point paraître peiné, ni même déçu de ne pouvoir avec vous converser.

Vous vous doutez bien qu'une à une vos lettres doucement je détruisais, la rage au coeur, ayant peur de trop vous apprécier. Bourgogne, peut être me l'aviez vous dit, cela était sorti de mes pensées, d'autant plus à ce choc que j'ai eu à vous voir. Vous faites la hautaine et la fière en cette lettre, et pourtant l'instant d'après vous dévoilez une trop grande faiblesse. Arriverais-je un jour à faire de même ?

Avec vous non apparemment, il vous suffit de lire cette lettre, de ne point y répondre, de m'oublier. Peut être alors vous enverrai-je ce que mon coeur ne sait exprimer que d'une plume branlante, j'écris pour mieux extérioriser. Ces petits poèmes niais qui sont miens. Je vous prie en ce cas de ne jamais y répondre, au pire de les brûler dès lecture du premier mot. Sachez juste que jouet vous n'avez jamais été, peut être vouliez vous l'être ou vous faire passer ainsi, mais j'ai toujours pensé à vous et ce qui pour vous serait le mieux.

Foutaise me direz vous, la chose pour moi est simple. Tout comme vous pouvez avoir une bien piètre opinion de ma personne, je me suis toujours haïs et désavoué. Le simple fait d'être homme et humain étant moyen de me haïr d'autant plus. De l'homme j'en acquiers l'inutilité, de l'humanité sa pourriture gangrénée. Au final vous ne saurez de mon être que bien peu de choses, mais trop à la fois, trop à mon goût, si peu pourtant. J'aurais aimé trouver en vous une personne, une oreille attentive, non bien plus en fait...


Jamais votre coeur je n'ai eu ? Fort bien je le prends ainsi, sachez qu'au contraire le mien je vous ai donné. Sans que vous le sachiez, d'un amour, si l'on peut parler d'amour, plus pur que vous ne pouvez imaginer, mais oui vous l'avez eu. Vos lettres faisaient frémir mon être, je ne pouvais cesser de penser à vous, de vouloir vous éloigner de moi. Je ne pouvais cesser vous désirer à mes côtés, qu'à nouveau même si ce n'est violemment votre main ma joue caresse. Que vos yeux cherchent les miens, les trouvent et s'y plongent. Enfin, je ne cessais d'imaginer foutaise et affabulation. Je n'en voulais que d'autant plus me protéger, vous éloignez. Je ne suis qu'un coeur blessé par la vie et le temps, qui plus que tout a peur d'encore être blessé.


Sur ces quelques mots je vous laisse, en Bourgogne je ne suis plus, j'éviterai d'y passer ou même de penser à vous. Bien qu'une seule journée ne se soit passée sans que cela se fasse. Ne me croyez pas, cela m'importe peu, mais je me devais de vous le dire. J'en avais besoin. Le temps où je passais pour le méchant est révolu, j'ai besoin de me laisser aller à celui que je suis.


Au revoir Constance, vous me manquerez.


K.



Comme la première, Constance la lut plusieurs fois, le coeur serré. Elle se sentait vulnérable. Il la touchait, bien trop. Elle voulait le croire mais une lettre, ni deux ne pouvaient effacer toutes les précédentes. Elle ne le connaissait pas réellement mais cette persévérance qu'il avait eu à l'humilier alors qu'elle tentait de faire tomber sa carapace pendant tout le temps de leurs échanges la convainquait qu'il jouait là un mauvais rôle dans le seul but de la faire souffrir.

A son tour, elle se protégea de lui comme il prétendait l'avoir fait avec elle et elle se promit de ne plus lui répondre. Pour le peu qu'elle l'avait aperçu, l'amour ne lui avait jamais réussit et elle avait fini par tirer un trait dessus et se dire que la vie sans, était bien plus riche et moins handicapante. De toute façon, il n'était déjà plus en Bourgogne, il lui suffisait donc de l'oublier à nouveau, elle savait faire. Elle but seule ce soir là et s'endormit, sa dernière lettre dans les mains.

_________________
Constance
La vie continuait d'animer le duché et le soleil haut dans le ciel s'apprêtait déjà à redescendre. Constance se réveilla difficilement, aveuglée par les rayons qui pénétraient dans sa chambre. Mal en point, sa tête lui tournant encore, elle alla tirer les persiennes et se recoucher quand elle vit un nouveau pigeon sur le bord de la fenêtre. Depuis quand était-il là ? qui l'envoyait ? Elle ne le connaissait pas et pourtant en le voyant son coeur avait de nouveau fait des bonds. Elle espérait que ce soit "lui", elle priait que ce ne soit pas. Elle libéra le pigeon de sa charge et le chassa et le coeur battant, elle lu le poème rapidement puis plus lentement.

Citation:

Tristesse,


Une réponse, l'oeil aux aguets, je suis patient,
Toute la nuit, toute la journée, s'il faut j'attends.
Mais rien, aucun mot de ta part, juste ce vide.
En ta bouche, je dois laisser un seul goût insipide.

Les choses ont avancé, elles se sont retournées,
Tu me pensais maître et toi l'esclave, le jouet,
Même si cela, je te le jure, jamais cela ne fut.
Te rends-tu compte que plus rien n'est plus ?

Me voilà devant toi, aussi faible et apeuré,
Ayant tout autant envie, avec toi de me confier,
Mais en toi, ton coeur, tout a bien trop changé
J'en suis le seul fautif, je ne peux que regretter.

Ma trop grande bêtise, et toute ma méchanceté,
Des jours durant par ces lettres je t'ai donné,
Si tu savais combien je m'en veux maintenant,
D'être rester fermé, de ne m'être ouvert à temps.

Le passé est le passé, rien ne pourra le changer,
La seule chose que je peux encore c'est essayer,
Jour après jour, tenter de reconquérir ton coeur,
Nuit après nuit, attendant de longues heures.

Attendre, que les mots en moi se fassent clairs,
Attendre, que ceux-ci s'ajustent en phrase, en vers.
Que mes sentiments, mon âme je puisse délivrer,
Sur ces quelques feuilles de papier bientôt brûlées.

L'encre rouge, tel un torrent file sur le parchemin,
Des veines qui jamais ne battront, séchant carmin.
La plume en l'encrier plonge sa lame peu humide,
Puis agilement glisse sur le papier, comblant le vide.

Ecrire, les mots qui se bousculent vers la sortie,
Ecrire, ces phrases, ces vers qui te sont destinés,
Que ma passion et mon coeur se fassent réunis,
Avant que des flammes d'amour je ne sois dévoré.

Mais aucun feu passionnel, ne viendra les arrêter
Ses larmes en moi coulent, de mon coeur putréfié,
Sont mêlées des larmes salines et larmes de sang,
Tandis que mes écrits s'enflamment se consumant.


Déprime.




Qu'était-il en train de faire ? Elle voulait lui dire de cesser de jouer avec elle, qu'elle ne méritait pas quelconque vengeance de sa part, qu'elle avait fait ce qu'il lui avait demandé, que jamais elle n'avait voulu lui faire de tord et que ces écrits la troublaient plus que tout et lui faisaient peur. Elle détestait qu'il puisse à nouveau créer en elle ces émotions. Mais quel mot pouvait exprimer sa faiblesse sans la faire paraître ?

Elle jeta la lettre sur la table, les yeux pleins de colère contre lui ou contre elle-même. La seule manière de trouver la force de ne pas lui répondre était de sortir, désormais bien incapable de se rendormir. Elle remplit d'eau un baquet, se mouilla abondamment le visage, arrangea ses cheveux et quitta la pièce.

_________________
Constance
Puis vint une autre...

Citation:

Colère,


Mon estomac se serre, mon antre fulmine,
Mon cœur s’effrite, en moi la haine s’agglutine.
Maintenant encore, mon âme pour toi soupire,
Mais si tu étais là, tu verrais mon cœur sourire.

Tu es, de mes plus profonds problèmes la cause,
Tu es toujours cette drogue dont je n’ai la dose.
Ton importance ne vaut cette haine qui encore est,
Ton ignorance de ma personne qui l’a créée.

D’autant plus que de toute c’est toi que j’aime,
De toute, c’est toi qui le plus me fais souffrir,
Dites moi donc qu’aimer c’est cela à en mourir,
De vie à mort se sacrifier pour une seule, la même.

Injuste vie qui me met en cet instant en colère,
Idiote, viens donc me dire ce que j’ai à faire,
Immanquablement la liberté plus forte se fera,
Innocemment de tes yeux chéris tu me regarderas.

Pitoyable je serais, sous ton regard de peur d’être,
Pour la énième fois le seul masque de mon paraître.
Pourtant en ce moment là, loin d’être de toi jugé,
Plutôt serais-je alors le simple et aisé petit jouet.

Le feu de mon âme en grandira alors d’autant plus,
Les rayons de ton être m’embrasant à outrance,
La colère croîtra encore, avant que de toi je n’eusse,
La force et le courage de te briser toute espérance.

Non, l’on ne se joue de moi, ô combien mon cœur,
Ne pouvant faire autrement que d’aimer cette femme,
Ne fait qu’attendre patiemment qu’elle me rende l’âme,
Ne voulant que ma vie écourtée en arrive à son heure.

Crainte trop grande n’ait, ma vie longue se fera,
C’est ainsi, il ne peut encore en être trop autrement,
Car trop contente de me faire souffrir elle restera,
Cela la fera continuer toujours plus sournoisement.

Qui hais-je donc au final, toi ou cette vie qui me veut ?
Que répondre à cela si ce n’est que jamais je ne saurais,
Que de l’amour et la haine bien trop proche tout cela est,
Qu’alors un jour te retrouvant je retomberai amoureux…



Chimère.


_________________
Constance
Nouvelle nuit, nouveau poème. Tout aussi empoignant, tout aussi décimant. Constance le lut en tremblant, tout en elle frémissant, son coeur, ses mains... Elle posa doucement la lettre sur la tête de son lit et se mit à réfléchir.

Citation:

Toi,


Tes lèvres doucement la chaleur mon âme quérit,
Tandis que seul, mon coeur se délaisse et en périt.
Les doux frissons parcourant ta peau ne sont plus,
Ont-ils été ? Peut être jamais je n’aurai dûment su.

Mon souffle se fait court, se ferment mes yeux,
Doucement, seul je m’imagine contre ton corps,
Mes deux océans allant se perdre en tes cieux.
A nouveaux je me meurs, là tu n’es point encore.

Bientôt peut être, mais ces secondes je ne peux,
Supporter sans toi, ces temps me paraissant vie.
Mon cœur à défaut de pouvoir enlacer, le tien chérit,
Combien de temps pourrais-je ainsi rester heureux ?

Bonheur, où est-il ne pouvant te serrer en mes bras ?
Malheur, je ne peux cependant dire que je n’aime ça,
Nos mots, si doux, sans pourtant être à l’oreille soufflé,
N’en reste pas moins subtile, douce torture passionnée.

Parfois l’on ne se comprend, cela peut alors faire mal,
Mais un sentiment étrange et incontrôlable nous unis,
Un lien d’une force peu commune, amour y parait pâle,
Aucun mot, seul ce doux moment ensemble le définit.

Moment qui n’est encore point, peut-être t-il le sera ?
Sûrement pas, tout du moins avant trop longtemps.
Alors comment comprendre réellement ce sentiment,
Ne peut-on que spéculer sur ce qui en nous reste là ?

Ce cœur qui chaque instant, ne peut plus contenir,
Ne cesse pourtant de battre et pour toi d’en grandir,
Le feu qui coule en mes veines me brûle de passion,
Qui trop contenue ne mènera qu’à une destruction.

Ton être et le mien enfin des retrouvailles implosant,
Mais ne serait-ce que le début d’adieu trop prochain ?
Je ne sais, ne préfèrerais penser en ce moment serein.
Je serais quiet, avec toi, heureux tout simplement.

En attendant rien de tout cela n’est, ne sera jamais,
Mieux vaut-il ainsi penser, qu’au cas où elle ne soit,
Trop grande la peine, laissant à jamais mon cœur coi.
Le retour aux ténèbres est inévitable, lentement il se fait.

Mes ténèbres torturent mon esprit, ma lumière tu es,
Guides moi luciole, sur le chemin que suivre je devrais,
Tu me rends voyant, enchaînant mon destin en ta clarté,
Sans toi je suis aveugle, je ne vis que dans mon obscurité.

Libre choix je te laisse, de moi ou non désirer, vouloir,
Mais de toi je ne peux me passer. Mais peux-tu le croire ?
Tu es mon sourire, mon soleil, une chaleur rassurante,
Mais à jamais, je ne voudrais de toi comme simple amante.

Ta vie il me faut, mon âme te donner, une relation entière,
Je ne veux point de ces femmes d’une nuit coutumière,
Mais qui suis-je de désirer ainsi ? Moi qui déjà suis pris,
Un monstre reflète de l’eau la rivière, le froid m’envahit.

Besoin de ta chaleur, de ton cœur, je te prie de m’aider,
Aide moi, à ne pas me laisser, à ne pas trop te succomber,
Ma douce aimée, que devrais-je faire à tant te vouloir ?
Chuchotes le moi alors, te prendre ou me laisser choir ?



Moi.



Cette nuit, elle s'endormit paisiblement, une nouvelle fois la main posée sur les vers.
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Constance
Il y a des nuits qui ne finissent pas, celle-ci en était une. Constance s'était réveillée. Ne sachant combien de temps elle avait dormi, ni si le soleil allait ou non bientôt se lever, elle était restée ainsi, allongée, les yeux grands ouverts, tenant toujours le dernier poème de Kileron dans une main, l'autre soutenant sa nuque. Le temps passa encore, le sommeil ne revenait pas, elle se leva enfin, alluma le chandelier près du lit et ouvrit la fenêtre. La nuit était fraiche, aucun bruit dehors autre que celui du vent. Même les rongeurs du grenier de la taverne avaient l'air de dormir. Seule au milieu de la nuit, dans cette atmosphère singulière et ce silence, elle regardait la lune lui sourire. Elle se sentait bien et souhaitait que ce moment se prolonge à l'infini. Elle referma la fenêtre, retourna chercher le parchemin sur le lit défait et l'apporta avec le chandelier sur la table. Elle voulait lui répondre, tout lui dire et de son coeur naquit une ode à la vie destinée à celui qu'elle savait, elle n'aurait jamais. Plus de mensonge, plus de fuite, plus de doute. Elle n'avait qu'à écrire ce qu'elle ressentait, il en ferait ce qu'il voudrait. Détendue et laissant les émotions monter doucement en elle, elle se dévoila.

Citation:

Kileron, je vous aime.


A l'instant où je vous ai vu, je vous ai aimé
A l'instant où vous m'avez manqué de politesse, je vous ai aimé.
A l'instant où je vous ai donné ce coup de pied et que vous avez levé les yeux au ciel, je vous ai aimé.
A l'instant où je vous ai dis de changer de métier, je vous aimais.
Je vous voyais plutôt bourreau ou gardien de cimetière...! mais j'aimais.
A l'instant où vous nous avez servi mon ami et moi et que je vous ignorais, je vous aimais.
A l'instant où je vous ai écrit pour vous dire vos milles vérités et quelques fûrent mes mots à ce moment là, je vous aimais.
Quand vous avez répondu à mes lettres. Si durement. J'aimais.
Quand j'essayais de vous toucher et que je ne pensais y arriver, j'aimais vraiment.
Lorsque je vous ai vu à la fête, lorsque j'ai reçu votre lettre, lorsque je lis ces poèmes...

C'est tout ce bien que vous m'avez procuré, le mal et la douleur aussi.
J'aime parce que vous me faites me sentir en vie.

Tout comme j'aime sourire, être heureuse et les moments où je m'envole de bonheur car il n'y a qu'à ces instants qu'on peut froler le point le plus haut... qui nous repousse inévitablement vers le bas. Les descentes sont parfois si rapides et si puissantes que j'aime les vivre aussi.

Tout comme j'aime rire aux éclats, même si ça étonne.
Tout comme j'aime dire 'je t'aime' parce que je sais que la vie est éphémère. J'en use autour de moi mais le pense toujours.

Tout comme j'aime me sentir triste, me laisser tomber et m'écrouler au sol. Me rouler par terre ou me mettre en boule et pleurer si le besoin se fait sentir.
Tout comme j'aime crier, me battre, gifler et me disputer. Tout comme j'aime qu'on me heurte car c'est là que je me sens vivre.
J'aime ceux que je prétend détester puisqu'ils créent en moi ces émotions que je ne connais qu'avec eux et sans eux... je ne sentirais pas mon coeur battre de cette façon.
Tout comme j'aime, comme vous, me sentir au plus bas des ténèbres car il n'y a que là qu'on peut donner ce coup de pied qui nous fait rejoindre la lumière.
On me blesse, je m'en nouris. On me caresse et je savoure.

Je peux comprendre quand vous me dites haïr l'humanité... si avide et égoïste. Mais j'affronte cette réalité en me délectant de choses plus simples qui paraissent même insignifiantes. Vous devriez ouvrir les yeux et essayer.
S'arrêter regarder une feuille morte flotter sur l'eau. S'émerveiller devant une perle de rosée et se demander pourquoi elle ne coule pas, voir comme la lumière s'y reflète. Une perle... si petite et qui pourtant procure un si grand moment de sérénité. Rester à regarder sa légèreté et sa magie de longs instants, même si on vous regarde bizarrement. Ne montrez pas la feuille ou la rosée, ils ne les verront pas comme vous, détournez-vous, restez et profitez.
Par exemple, j'aime que la pluie se mette à tomber, quand les familles rentrent s'abriter en courant, quand les maisons se barricadent unes à unes, quand les fenêtres et volets sont claqués et quand tout le monde préfère s'enfermer. C'est à ce moment que j'aime sortir, regarder et sentir. Voir cette eau tomber du ciel ! ruisseler sur mon corps, sentir mes vêtements s'imprégner jusqu'à se mouiller complètement. J'aime éternuer le lendemain, sentir ma gorge qui me fait mal. Si je souffre c'est que je vis. Le comble c'est que de ce plaisir j'ai failli mourir il y a longtemps, n'arrivant plus à me remettre de ma maladie (non il ne pleut pas tout le temps en Bretagne, c'est les françoys jaloux qui disent ça) et pourtant je ne regrette nullement cette épreuve. Sortie encore plus forte, encore plus libre. Et oui Kileron ! Je ne vous ai même pas dis que j'étais bretonne je crois. C'est mon pays. Mes frères. Mon sang.
J'y suis née et j'y ai grandi. Vous n'aimez peut-être pas les bretons ? vous devez les haïr. Aimez vous d'ailleurs quelque chose ? Kileron, Kileron...

Alors c'est comme ça que je vous aime, vous ai aimé et vous aimerai. Je n'ai pas le droit de l'ignorer ni me forcer à croire le contraire. Votre épouse, femme, amour que sais-je n'a pu changer cela. Votre acharnement à m'éloigner de vous et toutes vos offenses non plus.

Je vous laisse à présent libre. Tout aussi libre de faire ce que vous voulez que vous me donnez ces choix à faire. Nous ne formerons jamais ce couple que ni vous, ni moi ne souhaitons. Mais nous avons su en quelques rencontres et quelques mots créer bien plus que tous ces amants qui s'unissent et s'emprisonnent. Pour tout ce que vous avez su éveiller en moi, jamais je ne vous remercierai assez. Avec vous et quand je me retourne sur notre rencontre, je ne peux que sourire et ne rien regretter.

Avec tout mon amour.




Elle essuya les larmes qui ne cessaient de couler sur ses joues et de tâcher le parchemin, effaçant peu à peu ce qu'elle écrivait. Leur relation, si cela en fut une, était arrivée à un point qui ne pouvait plus s'amplifier, continuer l'altérerait. Il était temps. Terminées les lettres, terminés les poèmes. Elle plia délicatement les fins feuillets et se leva. Chargeant "le petit" de voler jusqu'à lui, elle rouvrit enfin la fenêtre. Le soleil n'avait pas l'air de faire son apparition. Au lieu de le laisser prendre son envol, elle donna au petit l'élan du départ. Mais elle l'envoya si fort qu'elle crut qu'il allait s'écraser contre l'arbre d'en face avant que le pauvre pigeon ne réussisse à reprendre son envol et sa trajectoire. Refermant doucement la fenêtre, elle se demanda ce que lui aurait conseillé ou fait Mallorie si elle avait été là, elle serait sans doute partie à la recherche de l'homme pour le corriger. Elle resta un instant adossée, en paix avec elle même, repensa à Kileron, à leur rencontre, à leurs querelles, à toutes les lettres, aux larmes qu'elle avait eu pour lui et son visage s'illumina d'un sourire exquis. Se sentant sortir plus forte de cet épisode, elle était de nouveau prête à affronter les futures tempêtes qui ne manqueraient pas de venir la chatouiller. Elle le savait, c'était comme si elle les attirait, mais elle les vaincrait toutes, comme elle avait toujours fait.



Merci au JD Kil pour ses beaux vers, j'ai envie de dire -respect- et de m'avoir laissé les poster en Bourgogne (ils sont aussi sur les halles où son perso se trouve) Désolée d'avoir monopolisé le topic^^ Ce serait bien qu'il serve encore ! De n'importe où pour n'importe quoi puisque c'est intemporel... Avis aux poètes ou inspirés.

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--Anonymae



Montbrisson, puis le néant. Aucune nouvelle si ce n’est des ragots sur un homme qui avait attaqué une jeune femme enceinte. Pas n’importe laquelle, il la connaissait quelques peu, Apolonie. Son nom chantait telle une femme d’une beauté masculine, elle en avait les sens guerriers.

Il avait alors pensé qu’il s’était bien amusé, ayant compris quel genre d’être il était. Mais déjà la Bourgogne, et aucune nouvelle. Il se serait presque inquiété, mais de tous c’était le seul qui avait un réel salaire, cela lui coûterait moins cher.

Un rictus de mécontentement passa sur son visage, d’eux tous il était le seul à pouvoir lui rivaliser, et de loin comparé aux autres. Ceux-ci n’était que des gosses fort utiles contre quelques pièces, talentueux en leurs domaines, il devait le reconnaître.


Ses yeux se perdirent dans les flammes du feu vigoureux qui tentait de le réchauffer. Douce chaleur, douce tempérance qui timidement étreignait son cœur. L’autre en lui se languissait d’elle, le feu réveillant des ardeurs non nouvelles. Un second restait là, caché depuis pas mal de temps, ne cherchant pas à ressortir encore, n’étant qu’un léger nœud dans l’estomac lorsqu’il le désirait, un étau vous prenant la poitrine lorsqu’il étouffait, un masque sur le cœur la peur le prenant. Il aurait presque été d’eux tous le plus puissant, s’il l’avait voulu. Kalas sourit, c’est lui qui vivait pour le moment.

Il ferma un instant les yeux, imaginant le feu prendre son corps, sa chaire commençant à se consumer, une odeur de cochon grillé lui prenant les narines. Il s’imagina doucement cuir en ce feu qui l’embraserait de toute part. Aucune douleur, juste une communion avec ce si grand pouvoir de destruction. Si fertilisant pourtant, l’était-il ? Vu les femmes qu’il avait engrossée, sûrement. Il aimait se comparer à cet être, cette énergie, cet esprit, qu’est donc le feu ? Il ne le savait. Mais il l’aimait, et s’aimait en cela.

Il approcha doucement la main, à s’y brûler, la retirant tout juste avant qu’une flamme vienne la grignoter. Dangereux, peut être comme lui, il ne valait mieux s’en approcher si l’on ne voulait se brûler. Se brûler, il adorait forcer les gens à le faire, quoique plus cela aller, plus cela était simple, moins cela était amusant. La difficulté et la satisfaction d’avoir réussi avaient toujours été plus grandes et amusantes avec des personnes un peu moins stéréotypées.


Agilement, tel un félin, il se leva. Les deux plus jeunes prirent presque peur du changement advenu à l’instant. Cela ne devait être en ses habitudes, il ne leur donna pas tort à leurs craintes, le troisième présent n’avait pas l’air d’avoir remarqué, il semblait même dormir :



« Réveillez-le, et rejoignez moi aux montures. »


La taupe ouvrit un œil juste à ce moment là, il sourit. Comme à son habitude il écoutait et observait, fidèle à lui-même. Il se prendrait sûrement une baffe ou deux pour le plaisir de Mary, parfait.

Quittant la chaleur bienfaisante du feu, il retourna en quelques minutes de marche à l’auberge du mal aimé, paya gracieusement l’aubergiste et tavernier de la chambre allouée à la seule femme du groupe.

Sur le pas de la porte, n’osant à nouveau sortir, il regarda l’être immonde qui se tenait là, un rictus qu’il savait être un sourire, se formant sur son visage. Il lui fit un signe de tête, lui souhaitant une vie fructueuse, et se préparant à nouveau, ouvrit la porte…


A nouveau, un flot de sensation le prit. L’herbe grasse fraîchement taillée se découpait du reste, un bain frais lui venait du lac, une floraison de parfum de fleurs nouvelles explosant en ses narines. Cet endroit était un paradis, l’envie d’y rester était si forte après l’avoir découvert… non un enfer de damnations éternelles, le simple regard devenant pêché.

C’est comme si tous les esprits de la terre, tous les sages qui avait vécu, tout les saints qui le jour avait vu, tout ce monde étaient venus se reposer ici, y apportant une quiétude et un merveilleux sans pareil. Le vieil homme, quoique rien ne disait qu’il était vieux, devait sûrement être un peu sorcier pour avoir tout cela…


Il laissa l’émotion qui le chavirait repartir doucement - cela allait le tuer à force, pas bon pour son cœur - et pris le chemin des écuries. Il n’eut à faire qu’une centaine de pas que déjà l’odeur forte des bêtes lui pris les sens. Tout ici semblait décuplé, il rejoignit le petit groupe de trois personnes, et s’adossant à un mur, ne voulant à outrance se fatiguer leur fit :



« Vous avez sûrement pu le remarquer, Scar n’est plus avec nous depuis un moment. Ceci de part le contrat qui nous lie est anormal. Nos plans sont quelques peu changés de part une missive Amie, j’ai donc besoin de votre attention afin de m’écouter attentivement. »


Il attendit que tous trois aient hoché la tête de façon positive. Il leurs faisait peur, cela aurait presque pu être amusant, mais il avait d’autre choix à fouetter. Il regarde tour à tour ses mercenaires,


« Mary, Angie, vous êtes les plus légers, vous prendrez le même cheval et irez en direction de Nevers, seul lieu où nous devions passé d’ici une semaine qu’il connaissait précisément. »


D’un regard noir, il empêcha les deux de rouspéter, ils étaient pire que chien et chat, tant pis pour eux. Leur boulot avant le reste.


« Vous y attendrez une semaine de plus, vous le chercherez discrètement SANS vous faire remarquer. »


Après bien avoir appuyé sur le « sans » il se tourna vers La Taupe, il le regarda, le jaugeant. C’était le seul dont il avait du mal à cerner l’être. Toujours cette flegme déroutante, à moitié mort, à moitié vivant. On avait l’impression qu’il dormait et l’instant d’après on le retrouvait en train de cogiter. Enfin, tant que cela ne lui créait pas de céphalée. Il en venait même à se demander pourquoi il l’avait pris. Ah si, c’était celui qui connaissait le mieux Scar depuis qu’il était Scar.


« Toi, tu vas à Montbrison et essayes d’en apprendre sur ce qu’il s’est passé entre Scar et la femme. Je veux un rapport de chacun de vous chaque jour. »

Je ne veux plus vous voir. J’ai à faire.



Il prit congé, prenant sa belle et la montant avant qu’ils n'aient pu réagir. La vie continuait, lui aussi, son avenir incertain, ses projets.
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