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[RP] Toutes les bonnes choses ont une fin

Guiz


Enfin les deux compères avaient passé les frontières, ça faisait quelques jours que les paysages changeaient pour ressembler de plus en plus à ceux qu'elles connaissaient. Les montagnes avaient fini par céder la place aux collines, puis les collines aux plaines. La végétation aussi se modifiait au fil de leur voyage. Elles arrivaient.

Le pas du cheval rythmait le retour depuis la mer, dix jours déjà... Dix jours s'étaient écoulé depuis cette nuit là... Dix jours pendant lesquels Guiz n'avait pu que voir l'état de son amie s'aggraver, tout en essayant d'oublier le sien... Dix jours que la poussières se mélangeait à leur sang, dessinant de bruns et ocres, toutes sortes de forme sur leurs capes.

Chaque pas les rapprochait de leur destination, mais chacun d'eux aussi ravivait la souffrance. Ni l'une ni l'autre ne s'était plaint. Aucun mot n'était nécessaire, elles savaient. Heureusement qu'elles avaient acheté ce canasson avant de quitter le sud. Il ne valait pas grand chose mais avait de bons pieds, l'allure n'était certes pas celle d'un vrai destrier mais celui ci tenait bon sur la longueur. Il avançait d'un pas placide, portant les deux femmes sur son dos. Elles allaient arrivé amaigries, sales de leur voyage mais pas seulement. La violence qu'elles avaient connu cette nuit là dépassait de loin tout ce que Guiz avait pu imaginer. Ah qu'elle avait été naïve de penser pouvoir se défendre chargées comme elles l'étaient. Aucun brigand digne de ce nom n'aurait pu les laisser passer et il avait fallu qu'elles en croisent deux.

L'affrontement avait semblé durer des heures, mais quand elles avaient perdu pied et que les hommes eurent prit le dessus, le temps s'était allongé de plus belle. Ils avaient prit un malin plaisir à les faire souffrir chaque fois qu'elles refusaient de se soumettre et de les laisser se servir. Guiz ne savait pas vraiment ce qu'avait enduré Juju mais surtout elle voulait oublier ce qu'elle même avait vécu. Même quand elle n'avait plus senti de coups ou de mains sur son corps, elle était resté prostré, tel un animal apeuré. Tout courage et toute envie de lutte l'avaient quitté. Elle avait attendu le petit matin pour oser bouger. Son oeil droit ne semblait plus vouloir capter les rayons du soleil. Sa peau la tirait sur une grande partie de son corps, elle pensa alors que le froid l'avait dévoré. Elle savait que trop bien ce qu'il arrivait aux membres gelés. Soit on les coupait soit ils vous tuaient.

Du bruit s'était fait entendre non loin d'elle et la frayeur de la nuit avait reprit le dessus. De nouveau elle avait cherché à se cacher de ses bourreaux, puis elle avait distingué la silhouette qui s'approchait d'elle. Elle n'avait rien à craindre ils étaient partis... Et elles étaient encore en vie, du moins pour le moment.

Elles étaient restées là la journée entière, à hésiter, à réfléchir, à pied elles n'iraient pas loin surtout sans nourriture, armes ni cartes. Puis l'animal qui les accompagnait avait fini par revenir sur ses pas. Elles l'avaient enfourcher comme elles avaient pu, le remerciant de ne pas se jouer d'elle en se dérobant à ce moment là. Et elles avaient décidé de suivre leur destin. Chaque jour, elles avaient continué, elles avaient décidé de rentrer et elles rentreraient, qu'importe les souffrances, qu'importe la chaleur qui irradiaient des plaies dans leurs chaires, elles ne s'arrêteraient pas pour se soigner.

C'est ainsi qu'elles rentraient dans Blois ce matin là, en étant plus que les fantômes d'elles mêmes. Guiz espéra ne croiser personne de sa connaissance, elle refusait qu'on puisse s'apitoyer sur elle et vu son état, il y avait vraiment peu de chance que les badauds ne remarquent rien.

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.juju.


Qu'importe la douleur, la souffrance, il est toujours bon de rentrer chez soi, c'est une pensée de ce genre qui avait traversé l'esprit de la Patichonne en devinant au loin Blois, se dessinant lentement sous les lueurs du soleil levant, un terrain connu, une ville si près de chez elle ... Quelques part un espoir, si infime soit il.
Sa vision était quelques peu floutée depuis deux où bien trois jours maintenant, était ce le manque de nourriture? Peut être.
Où était ce les blessures mais surtout les infections de celles ci qui causaient ce trouble? Cela était tout autant possible.
Ne dit on pas que le froid endort la douleur? Et bien parfois il vaut bien mieux ...

Juju avait toujours était tête en l'air et le soir de leur grand départ pour voir la grande étendue bleue,un bon nombres de chopes aidant, cela va de soi, elle était partie sans même se soucier de la somme d'écus qu'elle avait en poche, forgeron en ce temps là rapporter bien et la journée avait été fructueuse, et donc la donzelle avait pris la route aux côtés de ses compagnons avec pas moins de trois cents écus, pure folie.

Leurs marches s'étaient passées sans aucuns pépins pour atteindre la Franche Comté,ni même ensuite lorsqu'ils atteignirent Béziers,coup de chance !
Seulement la chance n'est pas toujours avec vous …

Après une mûre décision,les Patichonnes rebroussèrent chemin afin de regagner leurs chaumières, pour cela il leur fallait dix jours car Guiz bien décidée à rentrer plus vite qu'à pieds avait craqué sur un vieux dadé, monture pas très fiable mais très serviable dans tout les cas .

Le baudet portait marchandises en tout genres que les deux,trois femmes? Nabot n'étant pas de nature à acquérir des choses n'ayant aucunes utilités sur le moment .. c'est donc Guiz et Juju qui avaient entassés sur le dos de l'équidé tout un bric à brac, ainsi elles s'étaient mises en marche vers l'Orleanais,insouciantes et surtout pressées.

Sauf que … le monde n'étant pas toujours peuplé de gens bien intentionnés et ça tout le monde le sait, arriva ce qu'il devait arriver.

Sans même comprendre ce qu'il leurs arrivaient, la p'tite brunette fut mise à mal, elle avait vécu pire pourtant auparavant mais là la surprise fut totale, les coups se mirent à pleuvoir de part et d'autres, simples coups où gestes fatals?
Trou noir … Douleur ... Odeur de sang, de mort, de peur ... elle n'avait su qu'imiter sa compère,monter sur ce cheval et déguerpir sans même se retourner … ni même se soucier du reste.

Tout son corps la faisait souffrir, elle se serait tordue en deux si seulement elle l'avait pu mais la force de faire ce malheureux geste l'avait quittée, le peu qui lui rester servait à tenir bon jusqu'à destination et même si depuis cette nuit les deux femmes ne s'était point adressé un mot, l'une comme l'autre se doutait bien qu'elles ne devaient pas être en grande forme.

Blois signifiait qu'il ne leur restait plus qu'une journée de retenue avant de pouvoir enfin s'effondrer sur leurs paillasses et de pouvoir enfin hurler leurs douleurs ...

La fin était proche, si proche et si loin à la fois.

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Guiz


Un regard derrière elle, depuis le passage des portes, la tension accumulée retombait. Elles étaient arrivées à Patay, un village qu'elles avaient autant aimé que détesté. C'était ici qu'elle avait démarré sa deuxième vie et elle avait de plus en plus l'impression qu'elle allait la finir ici aussi. La mort l'avait déjà frôlé une fois dans le même genre de condition. Elle avait survécu grâce à Juju et elle aurait aimé pouvoir lui rendre la pareil cette fois ci mais aujourd'hui elle n'était pas sûre d'y arriver. Son corps la meurtrissait à chaque mouvement. Son épaule tombait de plus en plus bas malgré qu'elle ait coincé son bras sur ses genoux.

Elle avancèrent lentement dans les rues patichonnes, la faible lueur que procurait l'aube leur permettait de reconnaitre chaque maison, chaque recoin qu'elles avaient pu arpenter toutes ces années. Elles passèrent devant ce qui autrefois fut une taverne. Pas n'importe laquelle, c'était "La Bière...", une douleur de plus s'éveilla en Guiz, presque physique. Elle s'était promi de la réouvrir ailleurs mais n'avait pas trouvé le lieu qui convenait. Cette épopée au travers le royaume lui semblait aujourd'hui si futile. Qu'avaient elles gagné à voyager autant. Elle n'avait rencontrer personne ou presque, en tout cas personne qui l'avait marqué. Un sourire ironique se glissa sur son visage à cette pensée. Deux hommes l'avaient marqué en fait, au plus profond de son âme et dans ses chairs.

Elle mena son cheval devant sa maison et ouvrit la bouche pour la première fois depuis des jours.

On va descendre là Juju, il vaut mieux qu'on reste ensemble si on veut arriver à se soigner.

Guiz descendit de cheval de la même façon qu'elle y était monté ces derniers temps, grimaçant mais en silence. Elle ne sentait plus son bras, avait il été blessé ou dévoré par le froid, elle n'en savait rien et se demandait si elle voulais vraiment le savoir. Ses pieds la faisait tout autant souffrir, bien qu'elle n'eut pas marché vraiment depuis plus d'une semaine. Chaque soir elles s'étaient arrêtées quelques heures pour essayer de se reposer et surtout laisse l'animal reprendre des forces pour continuer la route, mais jamais elles ne s'étaient éloignées de lui, craignant de le perdre.

Une fois le pied à terre, Guiz aida Juju à entrer ou alors était ce l'inverse, les deux femmes semblait dans un même état. La maison abandonnée depuis des mois était froide et poussiéreuse. Un fagot de bois attendait près de l'âtre mais Guiz se contenta de le regarder avant de s'écrouler sur sa paillasse et de jeter un oeil à son amie. Ce fut à cet instant qu'elle se rendit réellement compte de son état.

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--.juju.




Outch ...Aïe ... deux mots tout bête qui résument quelques peu son état mais qu'elle n'aura jamais réussi à prononcer, ni maintenant, ni jamais.
La fierté est seule chose dont elle était maitresse et elle en était bien fière donc au final elle était fière ... z'avez compris ?

Les pauses que les donzelles s'accordaient n'avait que peu d'importance pour la Juju, mais si Guiz en avait besoin alors là était toute la différence, l'une comme l'autre veillait sur son "'autre", même si des fois il fallait faire des concessions, un mal pour un bien !
Ju avait morflé certes mais Guiz pouvait s'en sortir si, car il y a toujours des si, elles arrivaient à temps pour qu'un médicastre la soigne ... et là c'est une autre histoire !

Les deux femmes n'étaient pas du monde où tout le monde se connait, est ami, est beau, gentil, non justement elles étaient l'inverse malgré elles, renfermées, ne demandant rien à personne, il est toujours bon d'arriver à ses fins à la sueur de son front!

Bref, Blois avait disparu depuis bellurette et sans s'en rendre compte elle passa devant un endroit trop familier, un amas de cendres et de bois à moitié brulé, c'était la fameuse taverne, son repère, sa seconde maison,quoi que elle occupait plus la "sans Thé" que sa maisonnée et donc elle ne pouvait que reconnaitre le lieu, elle savait donc que la fin était arrivée ...

Toclop , toclop ... les fers du cheval ne faisaient que bercer la donzelle mais Guiz n'était pas du même avis, à en croire ses mots il fallait envisager une éventuelle guérison mais parfois les blessures ne sont que superficielles et il est dur de les guérir en profondeur ...

Les deux Patichonnes entrèrent dans la chaumière de Guiz, dans le froid car il n'y avait pas de feu allumé au préalable pour animer le lieu, l'une s'effondra sur la paillasse l'autre sur une chaise qui se trouvait près de l'âtre.

La brunette jeta un dernier coup d'oeil vers son amie avant de sombrer dans l'inconscient ...
Toutes deux étaient revenues sur leurs terres , au sein de leur village .. seul le destin déciderait de leurs sorts .
Le fameux Tic Tac s'était mis en route...


Guiz


L'oeil toujours fixé sur son amie, à essayer d'évaluer son état, Guiz commença à trouver le silence vraiment pesant. Elle cherchait quoi dire lorsqu'elle vit Juju basculer vers le sol, le teint plus pâle que jamais à la faible lumière que dégageait la lanterne, elle se leva d'un bond, faisant fi de ses propres douleurs. Le corps pouvait toujours guérir mais l'esprit aurait plus de mal, surtout si une nouvelle attaque du destin lui tombait dessus.

Juju gisait au sol, les yeux fermés, une odeur fétide se dégageait des plaies de l'une comme de l'autre, l'infection les gagnaient. Guiz avait chaud malgré le le froid qui règnait dans sa maison, la fièvre arrivait, elle le savait. Elle s'en occuperait quand son amie irait mieux. Elle semblait de plus en plus mal en point. Elle s'agenouilla à ses cotés et la secoua en espérant la réveiller.

Juju ! Juju ! Réveille toi ! Juju ! Me laisse pas !

La peur se lisait sur son visage, l'absence de réaction de Juju la terrifiait. Elle ne pouvait pas perdre Juju pas maintenant, pas comme ça. Ce n'était pas possible. Il fallait un médicastre. Voilà, c'était ça la solution ! Aller chercher de l'aide. Mais aller chercher de l'aide impliquait de laisser Juju seule... L'idée que celle ci puisse être emportée par la mort pendant son absence la paralysa.

Il fallait l'allonger ailleurs que sur ce sol de terre battue, mais Guiz ne pouvait définitivement pas bouger le bras. Comment transporter un corps même sur quelques mètres quand on n'a plus l'usage d'un bras et qu'on est soi même blessé gravement ? La jeune femme ne voyait pas d'autre solution que d'utiliser ses deux mains. Elle attrapa son bras droit avec sa main gauche et tacha de le glisser sous le corps inerte de son amie. Après tout il était encore attacher à son épaule, alors il pouvait encore servir. Elle grimaça quand, après l'avoir empoigné de sa main valide elle commença à tirer son amie vers sa paillasse. Son corps lui criait de s'arrêter, de s'occuper de lui, de laisser là Juju et de se soigner elle. L'instinct de survie essayait de reprendre le dessus mais l'amitié était plus grande. Guiz ne laisserai pas Juju mourir sans rien faire. Hors de question, dût-elle elle même y laisser la vie.

Au bout de ce qui lui parut des heures de lute, elle parvint enfin à installer Juju sur ce qui lui servait de lit, une paillasse plus ou moins miteuse qu'elle avait largement épaissit quand elle s'était mise à la culture du blé, un vieux drap jeté dessus mais surtout une bonne couverture de laine d'un mouton que son père avait abattu de longues années plus tôt. Elle sentait les gouttes de sueur perler sur son front. Guiz s'installa contre le mur à la tête du lit, haletante, le regard plongé dans le vide, se refusant de laisser couler les larmes qui se regroupaient dans ses yeux.

Du feu et de l'eau, c'était le minimum à avoir sous la main. Elles n'avaient prévenu personne de leur arrivée, personne ne leur viendrait en aide, c'était à elle de sa faire son possible pour assurer leur survie.

Elle attendit encore quelques minutes, puis une fois son calme retrouvé, elle se leva à nouveau et se dirigea vers la sortie, elle devrait surement casser la glace et creuser la neige pour trouver et remplir son seau d'eau mais il fallait nettoyer leurs plaies avant qu'il ne soit trop tard.

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Brigandine
Brigandine passa devant...De la lumière, lueur d'un faible bougie traversant une pièce, oscillante, vascillante, trébuchante... une ombre passante... Mais alors? qui était là?... On lui avait dit que... Elles étaient... Son coeur se mit à battre...

Allez voir... il fallait allez voir!.... Brigandine resta un temps sans plus avancer... personne autour.. Elle fixa la porte...

Allez va voir Brig! Va! Les gens disent tant de choses!.. Va voir au moins!...

Brigandine pensa aller chercher qui l'accompagner... et si ce n'était que malfaiteurs en la demeure...profitant... Oui mais pas le temps...

Et si ce sont elles...

Et si au retour la maison était vide...

C'était maintenant!

Brigandine prit sa respiration, avança à la porte et toqua!

Guiz? C'est...c'est Brig! Guiz? .Ju? Vous êtes là?

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Guiz


Comme elle s'en était douté, la glace avait épaissit dans le tonneau qui lui servait à récupérer l'eau qui coulait de son toit. Elle s'était déjà maudit quand elle avait du extraire le seau de la neige à l'arrière de sa maison mais là, c'était encore pire. Elle n'avait rien prit pour casser le bouchon de glace et le froid commençait à la transpercer pour de bon. Guiz cherchait un outil, une pierre n'importe quoi qui puisse être assez lourd mais pas trop pour qu'elle puisse le manipuler sans avoir l'impression de se déchirer sous l'effort. Une voix lui parvint à l'oreille. Elle s'arrêta un instant de bouger.

Guiz? C'est...c'est Brig! Guiz? .Ju? Vous êtes là?

Elle avait bien entendu, quelqu'un l'appelait. Ce quelqu'un, Guiz la connaissait depuis quelques temps maintenant, elles s'étaient rencontrer à Blois et Brig n'avait pas mit longtemps avant de réunir sa troupe et de s'installer à Patay.
Elle lâcha son seau et abandonna l'idée de puiser de l'eau, Brig avait éveillé chez elle une nouvelle lueur d'espoir. Avec de l'aide elles s'en sortiraient c'était sûr.

Brig ! J'suis là ! Derrière la maison.

Le souffle court, elle se dirigea vers l'avant de sa bicoque. Elle s'appuya contre le mur un instant, la vision trouble. Etait ce le fait de savoir que leur survie ne dépendrait plus que d'elle qui faisait que la pression descendait et qu'elle ressentait plus ses douleurs que quelques minutes plus tôt, ou alors la fièvre l'attaquait de nouveau. Elle était resté sans doute trop longtemps dehors pour ses blessures.


Quand enfin Brig entra dans son champ de vision, Guiz esquissa une grimace qui se voulait être un sourire. Une vilaine coupure lui balafrait l'oeil gauche, le sang séché dessus ne laissait pas entrevoir la profondeur de celle ci mais Guiz savait depuis le début qu'elle l'avait perdu. Son angle de vue s'arrêtait au niveau de son nez, elle était borgne et avait fini par accepter l'idée. Son bras droit pendait le long de son corps, lui aussi recouvert d'un mélange de sang et de poussière, elle avait passé la nuit de l'attaque couchée dessus, n'y ressentant aucune douleur elle n'avait pas remarqué le rocher qui lui dévorait les chairs, aidé par le froid de la nuit. Sur ses vêtements noirs, on ne voyait pas grand chose mais ils auraient tenu debout si elle les avaient enlevé, boue, sang, poussière, il était impossible d'identifié ce qui avait crouté dessus. Toujours est il qu'elle devait donner un bien piètre spectacle pour qui la regardait en plein jour.

Quand elle ouvrit la bouche, la tristesse, la peur et la douleur en profitèrent pour ressortir dans sa voix.

Brig, j'ai besoin de toi ! Juju va mal, j'ai besoin d'aide, on a été attaquée.

Guiz n'en dit pas plus, l'inquiétude pour Juju avait été ravivée par ses mots. Elle se dirigea dans sa maison et s'assit auprès de son amie. Elle était toujours inconsciente, sa respiration était irrégulière, elle semblait s'agiter, Guiz lui prit la main.

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--.juju.




[Tic ...tic … tic … TAC!!]    

L'heure du dernier instant venait de sonner.

Il faisait noir, bien noir quand soudain elle fut comme projetée dans le passé, témoin d'une attaque au cœur de la campagne, trois femmes chargées au plus possible ,baluchons à chaque épaules,gourdes à la ceinture,épées aux fourreaux, boucliers en main et un canasson épuisé en guise de compagnie face à … un couple sortant de nul part épée dans une main, bâton dans l'autre, tels deux bêtes affamées.
Elle observait avec quel courage Guiz livrait bataille contre l'homme quand son attention fut happé quelques pas plus loin, la plus jeune venait de trouver refuge dans le bois tout proche alors que l'autre n'eut que le temps de sortir sa lame que déjà sa rivale la faisait chuter au sol, l'assenant aussitôt de coups.

Tout devint plus claire en revoyant ce moment, ce n'est pas tant la chute qui lui avait était fatale mais plutôt la façon dont elle avait touché terre.
Comme ci elle revivait la scène elle se sentit à nouveau tomber brusquement au sol.
Si ses membres avaient put répondre selon sa volonté elle aurait inconsciemment passé sa main dans ses cheveux, cherchant l'impact du cailloux derrière sa tête mais plus une seule partie de son corps ne daignait réagir.

Au loin elle perçut la voix de son amie sans pouvoir la situer.
La terre tremblait elle ? L'endroit où elle se trouvait s'effaça lentement pour laisser place à un nouveau décor, étrange de se retrouver là, deux ans plus tôt au sein de l'Église de Patay.
Elle assistait à un mariage, le sien,se voyant recevoir cet anneau, promesse d'une vie remplie de bonheur … puis soulevait dans ses bras, mais était ce vraiment ceux de son mari?
L'atmosphère changea une nouvelle fois, pour laisser place à une taverne Montargeoise, Guiz se tenait derrière le comptoir, c'était lors de ce fameux voyage avec Heckram, le seul et l'unique voyage qu'elle avait eut le plaisir de faire à ses côtés.
Elle se voyait faire connaissance avec cette femme, lier cette amitié qui jamais plus ne se déferait et reprendre la route en l'invitant à garder contact.

Une sensation de chaleur l'envahit, une personne était proche d'elle, elle le savait, le sentait, cela la conduisit derechef dans son village, tout particulièrement à l'ouverture de la « sans Thé » , son amie venait d'ouvrir sa taverne aux cotés d'un homme qui était cher à son cœur, elle même était là, tant de joie ,tant d'espérance flottait dans l'air s'en était presque suffoquant pour elle, oui elle ne parvenait plus à respirer, l'air manquait!

Elle concentra toute sa volonté, sa rage, sa force afin d'inspirer profondément mais en vain.
Après plusieurs tentatives infructueuses elle sentit le froid l'envahir, un froid glacial, sec et coupant, elle savait …

Son corps convulsa. Une larme destinée à son unique amie s'échappa et roula le long de sa pommette en guise d'au revoir et de remerciement.
Il était temps de passer de l'autre côté de la barrière.


Brigandine


Histoire de pleurer!
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Adagio for strinds op.11 Eugene Ormandy/Philadelphia Orchestra


Brigandine entendit la voix de Guiz. Mais oui c’était bien sa voix! Brig s’avança et tomba pour ainsi dire nez à nez avec elle! Brigandine eut soudainement un mouvement de recul, lachant un cri de frayeur, prête à courir, s’enfuir… quand malgré tout en ce court instant, elle eut le temps de reconnaître le visage de Guiz. Brigandine, figée, dévisagea Guiz.

Guiz..Oh mon Dieu…Guiz…non… Brigandine n’osa même pas approcher sa main de son visage, puis elle la regarda entière. Ce que Brig voyait tenait de l’effroi des plus insoutenables. Ce n’était plus une femme qu’elle avait devant elle mais un lambeau de chair humaine, des plaies sanguinolentes, crevassées, et presque une odeur de... pourri. Tout cela se passa en à peine quelque secondes, Guiz lui parla de Juju, Guiz ne semblait pas avoir vraiment vu Brig. Guiz semblait irréelle. Ce qui se passait était si bizarre, lugubre, d’un autre monde… Brig suivit Guiz entrant... Elle était loin de se douter que pire y était… l’odeur à l’interieur faisait penser à un début de putréfaction...et là au sol gisait… une chose, tant ensanglantée qu’on n’en devinait rien… Juju…oh non…non…nooooooonnnnn!

Brigandine était tétanisée par la scène dont elle était témoin, ses yeux grand ouverts, appeurée, rougis par les larmes naissantes de l‘horreur. Elle resta là sans bouger, sans rien dire. La lueur de la bougie découvrait mieux aussi le visage de Guiz… Brigandine tourna la tête un instant ailleurs, main sur sa bouche pour étouffer le cri qui voulait s‘échapper, balançant le haut de son corps légèrement d‘avant en arrière de dégout, tentant de respirer en posant ensuite la main sur sa poitrine. Brigandine avait du mal à soutenir telle scène…impuissante devant tant d‘ignominie.

Il lui fallait de l’aide, tout de suite, comprendre ce qui s’était passé n’avait aucune place en tel instant. Quitte à tambouriner à toutes les portes en pleine nuit.

Brigandine était restée debout, ne s’était guère approcher tant le choc était violent.
Je..je vais aller prevenir au dispensaire et aussi chercher ma charette!. Brig ne savait même pas si Juju était transportable, et si même elle aurait le temps de revenir à temps. Et que ferait Guiz si Juju lachait son dernier souffle.. N‘était ce pas déjà le cas…Aurait elle la force d’y survivre…

Tu m’attends hein Guiz? Tu..tu m’attends d’accord? Hein? Tu ..tu bouges pas! Brigandine tremblotait. Réponds moi Guiz? Tu m’entends? GUIZ?

Brig s’agenouilla de voir Guiz perdue, littéralement décomposée même en son âme, le regard de son œil valide rivé sur Juju inerte après avoir convulsé. La main de brig frôla le corps de Juju, il était aussi glacé que neige… GUIZ? Des larmes roulaient sur ses joues pleines de sang séché auquel de l’herbe et de la terre s’était collé. GUIZ? Tu m'entends?

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Mamolu
Marie avait rejoint Brigandine au chevet de leurs deux amies qui les avaient si bien accueillies lors de leur arrivée au printemps de l’année courante.

Elle s’agenouillât aux cotés de Brig qui était tétanisée de voir le spectacle lugubre qui se déroulait devant ses yeux. Cette dernière bredouillait des Guiz ? tu m’entends ?

Elle posât doucement son bras autour des épaules de Brigandine, obligeant cette dernière à se relever. Ceci fait elles tombèrent dans les bras l’une de l’autre.

Aucuns sons ne sortaient de leurs bouches, leurs lèvres ne bougeaient même plus.

Elles restèrent ainsi comme emprisonnées dans un bloc de glace, elles ne pouvaient plus bouger, un froid intense s’était emparé d’elles.

Leurs yeux s’humidifièrent, les larmes coulaient sur leurs joues, elles paraissaient chaudes et leur goût salé pénétrait dans leurs bouches.

Comme la pluie ces larmes noyaient à leur tour le monde autour d’elles.

Les deux amies étaient comme dans une boule de cristal qui les coupait du reste de l’univers.

_________________
Guiz


Le corps de Juju bougea une dernière fois, se secouant en tous sens, Guiz eut l'impression que la bête sans nom voulait s'emparer de son amie. L'inquiétude qui l'avait fait rentrer se transformait en frayeur. Enfin Juju sembla se calmer, Guiz passa la main sur sa joue, la goutte qui coulait le long de la joue de Juju arrêta sa chute sur le doigt de Guiz. Sa gorge se serra à ce contact. Juju semblait dormir. Elle ne bougeait plus. Plus du tout... Aucun signe de vie, plus de respiration...

Guiz resta figée le regard perdu sur le corps de son amie. Comment ça avait été possible, elle aurait donné sa vie pour que Juju survive. Elle n'avait pas réussit à rendre la pareille à celle qui lui avait sauver la vie un an plus tôt. Le monde s'écroula sur elle à cet instant.

Tu m’attends hein Guiz? Tu..tu m’attends d’accord? Hein? Tu ..tu bouges pas!

Réponds moi Guiz? Tu m’entends? GUIZ?


Plus rien ne lui parvenait. Elle était seule avec sa douleur, elle venait de perdre une amie, son amie, celle qui comptait le plus pour elle, elle était comme une soeur. Leur rencontre était arrivée à un moment où elle ne savait pas quoi faire de sa vie. Depuis, elle avait déménagé à Patay, s'était investie avec Juju pour relancer la vie du village, ouvert sa taverne, vidé un maximum de fûts, fait des concours de pochtrons... Tous ses rires lui revinrent en tête. Aucune larme ne coulait sur ses joues, Guiz ne pouvait plus faire le moindre geste, son regard venait de se vider. De toutes ses blessures celle ci était la plus douloureuse.

Une ombre se dessina sur le côté, ce qui sortit Guiz de sa torpeur, elle tourna la tête et posa son regard sur Brig puis le tourna vers sa main qui se posait sur Juju. Marie venait d'arriver, Guiz se demanda comment elle avait su, puis sa mémoire s'évailla, elle avait apprit leur retour et lui avait écrit, lettre à laquelle Guiz avait répondu rapidement, avant de s'occuper de nouveau de Juju. Le visage de Brig, puis celui de Marie ramena l'esprit de Guiz à la réalité. Elle venait de comprendre que cette fois c'était belle et bien fini.

Juju est morte...

Les larmes commencèrent à tracer un sillon dans la poussière sur ses joues.

GUIZ?
GUIZ? Tu m'entends?


Elle est morte...

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Brigandine
Brigandine, défaillante dans les bras de Marie, ruisselait de larmes, d'un cri gémissant ou d'un gémissement criant:

Il est où? ..le sauveur...il est où?....il a pas le droit..pas le droit... non pas le droit...pourquoi...pourquoi... ARISTOTE! POURQUOI?!!!!! POURQUOI... ..pourquoi... Brigandine en broyait le bras de Marie.

Se laissa aller en vrac au sol malgré son soutien.

Recroquevillée, le visage à fleur de terre, ses mains serrés arrachantes.

Regardant le corps qu'elle ne voyait plus de ses yeux noyés. Amas de tissus sanglant.

Son regard vers Guiz.

Défigurée , bras maché.

Tomba face en terre. Reniflant poussière. Collante à ses larmes et sa morve.

Poussa un cri de râge et s'engouffra dans les sanglots du désespoir. Son corps secoué par les soubressauts de la déchirure. Lambeau elle même.

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Guiz


Du bruit, des cris...
Aristote...
A quoi bon demandé où il pouvait être, c'était trop tard, il lui avait prit sa Juju, qu'attendait il pour la prendre à son tour ! Guiz ressentait une colère aussi énorme que sa peine. Elle voulait être fauchée à son tour, la vie n'avait plus de sens. Elle avait perdu déjà trop de monde et voilà qu'on continuait de la torturer. Ses souffrances physiques n'étaient donc pas suffisantes ?

Ses souffrances physiques, elles les auraient presque oublié. Pleurant la tête sur le corps de son amie, elle commençait à ressentir les informations que lui donnait sa chair. Elle n'avait plus à survivre pour sauver Juju, s'en était fini. Un goût amer lui monta à la bouche, elle n'avait plus l'envie de se battre, plus l'envie de vivre. Faire durer ce calvaire ne servirait à rien.

Elle aurait voulu être seule, pouvoir se laisser mourir en silence. Elle savait que ça arriverait de toute façon, la fièvre était toujours là et l'odeur fétide, bien qu'elle s'y habituait, la hantait toujours. Son bras pourrissait, il faudrait sans aucun doute lui couper. Voilà ce qu'était son destin, vivre borgne, manchote et le coeur en miette ?

Certain disent que la vie n'a pas de prix, ce soir là Guiz aurait bien donné la sienne gratuitement. Pourquoi continuer ? Pour voir son amie rejoindre sa dernière demeure ? Devoir se montrer digne devant les autres ? Puis reprendre le cour de sa vie, aller en taverne, entendre les murmures sur son passage ? Ne plus pouvoir travailler sa terre et encore moins reprendre sa boulangerie ? Non tout ça ne valait pas le coup, elle voulait mourir à son tour.

Guiz releva la tête, regardant Juju.

Excuse moi... Je n'ai pas réussit à te sauver...

La colère fit place à la culpabilité, elle savait qu'elles auraient dut s'arrêter, elle savait qu'elles auraient au moins du prendre le temps de laver les plaies chaque jour, mais non elles avaient continué, tout ça pour rentrer dans leur village, pour revoir leurs terres, elles voulaient reprendre la vie qu'elles avaient laissé plusieurs mois plus tôt. Pourquoi Guiz avait continuer, elle aurait pu dire un mot et Juju aurait survécu. Juste un mot...

Les larmes se calmèrent laissant Guiz épuisée. Trop de souffrances, trop d'émotions... Trop... C'était le mot qui lui revenait le plus souvent. Elle passa sa main sur sa joues tailladée, relançant la douleur oubliée. Tant qu'elle aurait mal elle serait vivante, c'est ce qui lui répétait sa famille quand petite elle s'écorchait dans une chute. Ca lui paraissait tellement ironique aujourd'hui face à la mort.

Guiz s'appuya contre le mur, le regard toujours baissé sur le corps qu'elle veillerait jusqu'à l'enterrement ou jusqu'à ce que la mort la prenne à son tour. Son bras droit pendant sur ses genoux tandis que son bras valide tenait toujours la main de Juju qui se refroidissait trop vite dans la maison sans feu.

Elle ne devait pas dormir, on ne dort pas en veillant un mort.

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Brigandine


Voir le Fichier : ventju.MP3
(audio uniquement reduire barre)


Brigandine se releva, tout du moins à 4 pattes. Vascillante. Morveuse noirâtre. Approcha, trainante vers Guiz, et colla son dos au même mur. Défaite, démontée, détruite, légume... de l'injustice criante dont faisait preuve la vie. Marie au sol assise, appuyée sur un bras, main en terre, tête baissée.

Plus un sanglot. Plus un mot. Le silence.

Un vent glacial entrant par la porte restée ouverte.

Visages fouettés, méches flottantes, tissus ondulants.

Ju..

là...

...sa main ouverte sous celle de Guiz... Yeux ouverts, fixes... flaméche de bougies se refletant en eux..nouvelle lueur de son regard...

Au moment où la vie quitte un être, le temps n'appartient plus à ceux qui restent. Seul celui qui part le tient au creux de sa main ouverte...à vous, à nous, comme pour nous dire..je ne t'ai rien pris...tout est toujours à toi. Va.

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Mamolu
Juju n'était plus !!!

Marie était au bord d’un précipice, une sensation de vide intense l’envahissait.

.Ses entrailles semblaient aller pour le mieux du monde. Mais elle savait qu’au fond d’elle rien ne serait jamais plus pareil. La douleur ne se voit pas, elle n'a pas d'odeur, ne fait aucun bruit. Pourtant, quand le jour se couche et que les étoiles et la lune brillent.
Elle la voit.
Elle l’entend.
Elle la sens.
Elle la sens comme un poignard en plein cœur.
Elle pense !! Elle pleure !! Elle soupire !!

Les pansements qui permettraient au cœur de ses amies de battre étaient très usés. Elle ne savait comment les remplacer, elle n’était pas infirmière en la matière. Personne n’avait jamais su les recoller, alors elle encore moins que les autres. La souffrance livrait une bataille sans merci. Elle essayait de la combattre avec férocité mais ce n'est pas évident. En ces moments elle avait besoin de changer d'air, de se libérer, de crier, de pleurer, de hurler, comme un être est capable de tout. S’enfuir à tout jamais, sans jamais me retourner, et sans jamais avoir de regrets.

Elle aurait voulu pouvoir enlever d'un seul coup de baguette magique toute la douleur morale qui rongeait Guiz et Brigandine.

Elle aurait voulu mettre de doux pansements au parfum des roses....du jasmin....et du lilas....sur leurs cœurs et refaire ces pansements avec une infinie douceur, une absolue précaution jusqu'à ce qu'ils guérissent leurs petits cœurs.

Car elle savait Marie ce que c’était de souffrir !!

Elle voulait que ses amies se laissent soigner afin qu’elles guérissent Il fallait juste laisser au temps le temps de faire son travail de guérison. Car la guérison des blessures mentales demande un peu de temps....tout comme une maladie physique quand on a une maladie le médicastre vous dit de travailler un peu moins et, de garder garder le lit un peu plus. Bin là c'était pareil pour les douleurs du cœur et il fallait suivre un traitement avec des mots qui déposent sur le cœur tout l'AMOUR dont il a besoin !!!!

La parole, les messages, les propos de soutien étaient les meilleurs traitements pour les blessures du cœur et de l’âme.

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