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[RP ouvert] Tribut à Azilliz de Montfort-Toxandrie

Lemerco
Ce rp est ouvert à tous ceux qui veulent comme Lemerco rendre un hommage à Azilliz, dont le personnage a finalement été éradiqué cette nuit.


[Vannes, matin du 1er décembre 1458]

Echec et mat mon cher Mortimer!

Décidément, je désespère de gagner un jour...

Oui hein, et pas qu'à ce jeu! Que ce soit au lever de coude, ou bien encore à la soule! Tu manges toujours la poussière!

Fanfaronne pas trop, tu ne tomberas que de plus haut le jour où je te battrai!

Mouarf, t'as autant de chance de gagner contre moi que de trouver une pucelle à la Cour des Miracles!


Oui Oui!

Les deux éternels comparses s'étaient retrouvés à Vannes. Ils avaient passé la soirée à se remémorer des bons souvenirs, autour d'un fût de chouchen. Cela faisaient longtemps que la paire ne s'était retrouvée au berceau de leur relation, la ville vénète. Ils resassèrent le passé toute la nuit, si bien que la douce aurore d'un matin d'hiver les avait retrouvés encore éveillés, en pleine partie d'échecs. Ces derniers hésitèrent à aller se coucher. La grotte de Lem aménagée en vieille bicoques n'avait pas changé. Les mêmes vieux meubles se dressaient toujours à leur place, la seule différence se révélant être la poussière accumulée au cours de l'absence de Lemerco. Finalement ils décidèrent de se lancer dans une nouvelle partie, mais c'est alors qu'une personne se présenta à eux. Un jeune oison grelotant à cause du froid ambiant qui devait remettre un pli à l'attention de l'ours Vénète. Après lui avoir proposé de s'asseoir en leur compagnie le temps qu'il se réchauffe auprès du feu, Lemerco ouvrit le pli et le lit.

Citation:
A l’attention de messire Lemerco, mari d’Azilliz de Montfort-Toxandrie, duchesse de Dol de Bretagne

Messire,

C’est le cœur lourd de désarroi que je vous fais connaître ce que vous saviez d’emblée inévitable, hélas. Votre femme, Azilliz de Montfort-Toxandrie, a rendu son dernier souffle cette nuit du 30 novembre au 1er décembre de l’an de Grace 1458 au sein du Couvent des "Petites Bigotes de Combourg de Sainte Nathan, la nom de dieu elle était rousse !".

Nous la savions tous deux condamnée, et le miracle que secrètement vous deviez souhaiter ne s’est malheureusement pas produit. Je ferai l’impasse sur les détails de sa mort, sachez juste qu’elle a rendu l’âme un sourire aux lèvres, en lâchant dans un dernier soupir votre nom.

Sachez que nous avons lavé son corps, et l’avons drapée de soie, comme l’exigent certaines traditions. Vous pourrez venir la chercher dès que possible, cette fois-ci vous aurez le droit d’entrer. Puissiez-vous, comme elle le désirait, lui assurer un enterrement digne de son nom, de sa famille, et de son rang.

Sachez enfin qu’elle voulait que je vous fasse part d’une dernière phrase vous étant destinée, je cite, « Roudoudou, pas de boisson le jour de mon enterrement, je n’ai pas envie de me retrouver pour l’éternité entre quatre murs avec l’odeur de votre vomi ! », chose que je comprends et à laquelle j’adhère totalement.

Mes meilleurs sentiments vous accompagnent dans la peine

Priez le Très Haut pour le salut de cette âme


La Mère Supérieure du Couvent des "Petites Bigotes de Combourg de Sainte Nathan, la nom de dieu elle était rousse !



Une bonne nouvelle, Lem?

Lemerco ne répondit pas. En fait, aucun mot ne pouvait lui venir. Il savait Azilliz condamnée, et avait appris à vivre ces derniers temps avec l'idée que de toute façon, elle allait mourir. Mais ca y est, la sentence était tombée, et malgré sa préparation à l'entente de se terrible verdict, il se trouvait désarmé, désemparé. Mortimer, voyant le désarroi qu'affichait maintenant Lem, comprit que la nouvelle n'était pas bonne, et pire qu'elle était très mauvaise. Il reconnut aussi le regard que l'ours pouvait avoir quand certaines choses concernaient sa femme. Il en conclut alors que la Montfort n'était plus, qu'elle était libérée de ses souffrances, alors que Lem, lui, replongeait dans les siennes. Il se leva et posa une main amicale sur l'épaule d'un Lem immobile, qui ne pouvait plus retenir ses larmes. Même le soleil levant avait décidé de se cacher après la lecture de ce pli. Un lourd silence s'abattit dans la tanière de Lem. Le temps n'était pas aux paroles, mais tout simplement au recueillement...


Une heure plus tard, les yeux encore rougis de ses pleurs, Lem avait finit son paquetage pour se rendre au plus vite à Fougères. Il devait aller au couvent afin de faire ce qui devait être fait. En outre il avait demandé à son ami Mortimer de s'occuper de ses enfants le temps de son absence. Ce que se dernier fit, bien évidemment. Le temps au-dehors était gris, froid, pour une journée sans saveur, ni joie.

_________________
Lemerco
[Rennes]

Journée marathon pour Lem... il eut de loin préféré participer au marathon du Médoc, à base de vin de Guyenne et de cochonaille pour le ravitaillement, mais non, c'était le marathon chemin de croix, lourd fardeau pour l'ours vénète.

Il ne resta pas cent ans à Rennes, il déposa tout simplement le billet qu'il avait rédigé avant de partir afin de mettre la Bretagne au courant de la tragique perte du jour...



Citation:
Amis et Bretons,

En ce jour du 1er décembre 1458, moi, Lemerco, ainsi que l'ensemble de la famille Montfort, vous faisons part de la mort de la duchesse du Dol de Bretagne, Azilliz de Montfort-Toxandrie. Cette dernière a en effet rendu les armes après avoir lutté contre une terrible maladie pendant plusieurs mois.

A grand personnage, grand hommage, un dernier tribut lui sera rendu avant son enterrement, comme elle le désirait. Pour le moment ni l'endroit ni la date exacte n'ont été encore décidés, mais si le coeur vous en dit vous saurez en temps et en heure ces éléments.

La peine accompagne ses proches et ses amis

Bien à vous, amis bretons

Lemerco


Sur ce Lem repartit en direction de Fougères. Il résidera au chateau du duché de Dol le temps que la cérémonie se fasse.
_________________
Awena
[Fougères, journée du 1er Décembre]

Awena s'était réveillée comme tous les matins pour ce premier jour de décembre. Le temps se rafraichissait et la neige n'allait pas tarder à montrer le bout de son nez. Nynaeve lui avait préparé comme tous les matins un petit déjeuner copieux qu'elle avait rapidement englouti sans se soucier des bonnes manières. C'était l'avantage d'être seule et loin de sa famille dans cette petite demeure confortable tout près de Fougères.

Elle s'apprêtait à aller travailler quand un homme entra le visage fatigué.


Deux missives pour vous Dame de Montfort.

Awena récupéra le pli. Aucun sceau. Elle le parcourut rapidement et au fur et à mesure de sa lecture son visage s'assombrissait.

Prenez le temps de vous reposer avant de repartir. Je n'ai pas de réponse à envoyer aussi vous êtes libre.

La jeune femme sortit alors de la pièce et retourna à sa chambre en appelant Nynaeve.

Prépare nos affaires. Nous allons à Dol. Ma cousine Azilliz vient de décéder. Lemerco est, tu imagines bien... et j'avais promis... Enfin tu sais... Je t'avais raconté.

Awena n'était pas bien sûre d'être claire dans ses propos mais la nouvelle même si elle l'attendait d'un jour à l'autre l'avait surprise. En réalité, on n'est jamais vraiment prêt pour ça. Elle avait promis de l'aider le moment venu et il lui avait envoyé la copie de l'annonce faite pour la Bretagne et un autre mot griffonné rapidement.


Quand elles arrivèrent à Dol, Lemerco était déjà arrivé. Les domestiques la laissèrent entrer et lui indiquèrent où elle pouvait le trouver. Elle frappa doucement à la porte de la pièce où il était et entra sans attendre de réponse. Elle s'approcha de lui et le serra très brièvement contre elle.


Je suis désolée vraiment... Où sont Naoned Riec et Azarelle?
_________________
Awena de Montfort, Fille d'Elfyn et de Gannika
Souzix_montfort_toxa
[Rennes en la demeure familiale des Toxandrie]


C'était dans le château de son père que Souzix séjournait quand elle était sur Rennes. Un château, vide, froid de l'absence de vie, car personne d'autre qu'elle n’occupait les lieux ses parents étant toujours en voyage.

Mais la solitude, le recueillement elle en avait fait une raison, des amis ? Mais ils étaient tous trop loin. Des prétendants mais où ca, car tout le monde savait qu'elle aimait faire croire qu'elle plaisait. Mais être la fille du Camerlingue en refroidissait plus d'un.

A part sa famille proche, elle était bien seule...

Et ces derniers temps étant donné que la vie n'était pas tendre, elle avait organisé ses journées à la lettre afin de ne pas sombrer dans la folie ou le vice, car plus d'une fois elle l'avait frôlé.

Au lever à l'aube, les abductions suivit de la prière, ensuite petit déjeuner en cuisine avec les domestiques pour profiter de la chaleur sociale et des fourneaux.

Retour à la chambre expédition des courriers, entrainement martial de 2heures, ensuite se préparer pour aller à Nantes.

Travailler pour le Duché et l'Hermine, visite à la mine et hop pause en taverne, surveillance de son champs et apporter des victuailles aux travailleurs, visite à l’église pour les mendiants.
Ensuite prière, repas, abductions et dodo bien mérité.

Et ça tous les jours sans vraiment avoir de bonheur à part celui de donner, c'était une vie obligatoire...

Mais ce matin là aux cuisine Soeur Dide lui annonça la mauvaise nouvelle.

Souzix pensait qu'elle encaisserait comme d'habitude, mais là gros trou noir, le choc, l'injustice car maintenant elle savait qu'on pouvait échapper à la mort annoncé. Mais pas pour les Tox pourtant très pieux...

Ne pouvant plus parler, les yeux secs plongèrent dans le vide, la folie la saisissais.

Comme une marionnette elle alla se préparer afin de sceller "Sans Nom" sa superbe monture Andalouse, et fila vers le Duché.

Elle déposa quelques démissions, s'exprima sèchement prit à partit son oncle et le maréchal pour défendre l'Ordre de l'Hermine, elle dépensa ses dernières énergies, sachant que son esprit n'était plus le sien.

La douleur était si forte, c'était la goutte d'eau...

Une fois ceci terminé elle alla au Duché de DOL voir sa famille.

Sans un mot, le regard fou elle s'installa prés de ses proches attendant on ne sait quoi...Repensant à tout, tout ce qu’elle aurait pu dire, ou faire avec sa nièce Azilliz.

Un sourit se dessina sur ses lèvres repensant aux rires quand Azilliz l’appelait sa tante malgré leur différence d’âge. Puis enfin elle se permit de pleurer, de crier comme une bête lâchant sa colère voir sa haine envers l’Ankou ou pire du très haut…

_________________
"La quiétude... C'est le bien de ceux qui ont à jamais choisi une part de leur destin, et rejeté l'autre."

"L'objet de la guerre, c'est la paix."
[Aristote]
Azarelle..
Lorsque Aza apprit la nouvelle, elle ne dit rien et partit jouer avec sa poupée.
Elle la secoua, puis lui tira les cheveux, ensuite elle la frappa sur le sol jusqu'à ce qu'elle soit complètement cassée.

Aza resta assise ,seule ,à regarder sa poupée disloquée.
Doucement des larmes glissa sur ses joues puis elle pleura à gros sanglots.

Elle entendit au loin un galop, son père sans doute qui quittait le chateau.

Elle finit par se lever et chercher Nao.
Lemerco
[Fougères, chateau du Dol de Bretagne]

Finalement ses enfants l'avaient suivi. Ils arrivèrent en même temps à cause du temps passé à Rennes. Lem remercia son fidèle ami Momo, qui visiblement n'eut pas trop le choix que de mener les Montfort en culotte courte au même endroit que le paternel.

Lem leur apprit la nouvelle, avec le tact d'un ursidé. Si bien que la petite Azarelle partit dans sa chambre, certainement pour jouer ou pleurer, sans dire mot. Naoned, lui, partit en chialant en criant que de toute façon sa mère ne l'aimait pas... ce qui était faux mais les enfants parfois sont entêtés...

Lem soupira, abattu. Il ne savait comment réagir. Le mieux était certainement de faire un tour, seul, Momo gardant les enfants. Il enfourcha sa vieille jument bavarroise, Falafelschtrude, et partit en direction du lac non loin d'ici.



[Lac près de Fougères]

Certaines histoires sont d’éternels recommencements dont les fins parfois diffèrent. Ils font de la vie un mystère insondable que tentent de percer désespérément les hommes de foi qui de ce fait se fourvoient dans la quête du « pourquoi ». Il est des choses imprévisibles qui peuvent venir ébranler les forteresses érigées pour notre défense. D’autres qui remplissent les cœurs d’une joie immense et chaleureuse. Les sensations et les émotions suivent peut-être la grande roue du temps et des saisons. Parfois le père Banard balaie en provenance du nord la Bretagne, entre dans les bois et fait chanter les arbres au rythme lancinant de sa force. Une douce mélancolie peut alors saisir les âmes qui savent encore écouter la nature avec respect, et attention. Parfois la mère Banard lui succède, et bénit la terre de Bretagne de sa douce pluie. Un bien-être peut alors saisir les âmes qui savent encore lever la tête vers le ciel avec sourire, et humilité. Parfois, comme aujourd’hui, les deux se rencontrent et nous offrent le spectacle d’une pluie oblique et spiralée par les douces rafales. Lemerco aime bien jouer avec l’enfant Banard. Ils ne se croisent pas souvent, tant l’aimable progéniture s’avère timide. Derrière cette timidité se cache aussi quelques penchants pour le caprice et des petites colères… aussi éphémères et fragiles que la beauté d’une fleur éclose en hiver. Lemerco apprécie tout du gamin, que ce soit la douce étreinte des moments de calme et de gentillesse, ou bien le déferlement, certes modéré, de son souffle et de ses larmes quand il est contrarié.

C’est en sa compagnie que Lemerco est parti en un lieu privilégié de son histoire. Ses pas l’avaient mené au lac de Fougères. Le spectacle était d’une extraordinaire beauté. Le ciel qui s’était recouvert de son manteau grisâtre surplombait une étendue d’eau de même couleur. Tout n’était que jeu de noir et blanc, jeu de bruit dans un silence de plomb. La pluie esquissait sur le lac gris des ronds blancs grandissant tandis que les flots traçaient des sillons noirs presque immobiles. Le son habituel de la pluie battant sur la terre s’accompagnait du bruit assourdissant des gouttes venant mourir sur les eaux du lac.

Lemerco marchait le long des berges, le regard légèrement levé vers le ciel. Sur son visage se dessinaient des crispations, et les gouttes ruisselaient le long de ces traits presque devenus habituels. Il était en proie au doute et à une certaine langueur. Conscient de ce flot d’émotions tristes et poignantes, il se parlait intérieurement : « Alors Lem, vague à l’âme ? Ça ne te ressemblait pas il fut un temps… ».

Lemerco ne parvenait pas à retrouver le sourire et encore moins la bonne humeur. Nulle chaleur ne venait étreindre son cœur… il demeurait froid et inerte, en proie aux états d’âme. Toisant le paysage autour de lui, il retrouva l’arbre qui jadis retint son attention. Il se tenait toujours là, étrange qu’il était car peu d’êtres n’en avaient jamais vu de pareil… A vrai dire, cet arbre était un teck, et plus tard nous découvririons qu’il ne vit que dans les lointaines terres tropicales. Quelque chose d’étrange en émanait, d’indicible, et Lemerco se remémora les raisons pour lesquelles il l’avait choisi pour symboliser à jamais son amour pour Azilliz. Il se souvint de cette irrépressible envie de la toucher, de ce sourire aux lèvres quand il murmura : « cet arbre sera le porteur de ce que j’ai sur le cœur, je pourrais alors repartir tranquille ». Il se rappela qu’il avait sorti son couteau d’écorcheur de cochons, puis qu’il avait commencé à graver dans le bois un message qui devait être lu par la femme qui sut dompter malgré elle, et surtout malgré lui, l’ours le plus mal léché de Breizh. Lem rapprocha ses yeux du tronc massif afin de s’assurer que les noms d’Azilliz et de Lemerco figuraient toujours toujours, malgré les affres du temps. Après avoir taillé ces noms, il se souvint de la lettre qu’il avait écrite pour lui avouer son amour. Il la connaissait par cœur… il s’assit contre cet arbre puis la dicta à haute voix, comme si la destinataire pouvait l’entendre encore réciter ces quelques phrases.


« Je grave dans le bois à défaut de marbre nos deux noms. Je couche sur ce papier à défaut de beau parchemin ma déclaration d’amour pour toi.
J’espère que tu te reconnaitras dans les derniers mots, et si le cœur t’en dis, ma porte sera ouverte pour ton ressenti.

Ci-gît l’amour que je ressens pour ta personne
Que je laisse à tes soins en ce début d’automne
Libre à toi de répondre à cet appel, ou de te taire
Moi, je m’en retourne à Vannes et à mes affaires

Au diable les rimes et les vers, pour ce qui est du jeu des mots je n’ai plus à prouver mon agilité


On ne se connaît à peine, si ce n’est pas. Deux minutes en taverne c’est relativement pauvre pour une relation. Pourtant dans l’ombre je t’ai vue pour la première fois… et mon cœur a fait boum, comme une BOMB. Une nuit j’ai rêvé que nous marchions sous des voûtes de marbre grisé dans un jardin édénique. Il faisait jour et à l’ombre d’un sycomore isolé nous nous sommes reposés. Bien que dans un songe, je voyais ton sourire se dessiner alors que je racontais mes habituelles bêtises. Ton regard me déshabillait et je plongeais volontiers dans la profondeur de tes yeux. A mon réveil, j’étais dubitatif et après m’être fracassé la tête plusieurs fois contre un arbre, je me suis résigné. La grosse vache à ressorts est mon idéal, et peut-être es-tu devenue cette grosse vache à lunettes.

Qui es-tu ? Pour te le faire comprendre je peux bien clamer quatre derniers vers
J’espère que par ces indices tu te reconnaîtras et résoudras ce grand mystère

Personnellement, le Naoned, j’aime vraiment bien
Nantes est une jolie ville et Cholet n’est pas loin
Quoi ? Ah oui Cholet est remplie de gros boulets
Y’a pas à dire, je préfère largement Saint-Léger

Lem »



Cette lettre, il l’avait fait remettre à Azilliz, timide qu’il était pour lui dire tout ceci en face. Un sourire triste se dessina sur sa figure broussailleuse. Il lâcha alors dans un murmure presque inaudible…

«J’en ai fait du chemin depuis… ces mots que je n’osais alors exprimer, vous les ai-je seulement assez dits ? »

Il demeura allongé à contempler la pluie qui s’abattaient sur la Bretagne. Douce nourriture qu’elle était pour les esprits mélancoliques. Il se sentait bercé par la mélodie et la fraicheur que les gouttes provoquaient. Ses yeux lentement se fermaient, puis se rouvraient, avant de se refermer pour de bon. Transporté dans les bras de Morphée vers d’autres horizons, il se retrouva dans une espèce de halo blanc au sein duquel il fit une rencontre qu’il ne pouvait espérer que dans ses rêves les plus fous. Elle était là, plus belle que jamais. Son visage juvénile au regard facétieux. Ses longs cheveux châtains et ses lèvres rieuses. Ses bras fins à la peau nacrée, et sa houppelande jaune.

Mon roudoudou poilu, mais que faites-vous donc là ?

Ma grosse vache à ressors, ici, devant moi ?
Suis-je donc égaré en pleine rêverie ?
Ou ai-je poussé les portes du paradis ?

Vous êtes perdu entre le ciel et la terre,
En un étrange endroit où le rêveur se perd.
Êtes-vous venu me raconter quelques fadaises ?
J’espère que vous m’avez apporté des fraises.


Ca, ma douce, vous pouvez toujours vous brosser
Le tour à Plougastel manqua de me tuer.
Je me remémorais de précieux souvenirs.

J’espère que comme moi ils vous font sourire.
Mais je sens en votre personne une grande peine
Racontez-moi donc ce qu’en ces lieux vous amène.


Madame, c’est un fâcheux qui m’attire à vous
De vivre j’en ai tristement perdu le goût.
Du jour que vous êtes partie en d’autres contrées
Le phare dans mon ciel a cessé d’éclairer
Ces obscures zones de mon cœur solitaire.
J’ai tant de questions qu’il me faudrait satisfaire
J’ai tant de sentiments encor’ inavoués
Je vous ai aimé, vous m’avez abandonné.

Vous savez pertinemment que si j’eus le choix
Aujourd’hui vous seriez toujours mon joyeux roi.
D’obscures pensées ne vous laissez point porter
Mon amour ad vitam vous accompagne, vivez !


Le poète meurt quand il se retrouve sans muse,
Mon existence est offense que je récuse
Vous m’avez appris à aimer, à me laver
Et même ces choses qu’en vous je détestais
Je vous ai prise entière, et j’ai tout accepté
Vos querelles rousses ainsi que l’exil forcé
Je ne suis plus cet animal fier de ses tiques,
Je ne suis plus cet ours jadis hérétique.
Vous fîtes de ma personne un homme meilleur
Prouvâtes que sous la fourrure bat un cœur
Je marchais dans les pas d’être grands et légendaires
Je lisais Sénèque, me croyais au temps d’Homère
Tel Ulysse je transcendais la mienne malice
Pour qu’en l’estime’ de ma Pénélope je me hisse
Mais là, Cassandre a succédé à Prométhée
Je n’ai désormais plus que mes yeux pour pleurer
Dans ce triste monde où rien de vous ne subsiste
Quelle bonne raison reste-t-il pour que j’existe ?

Je suis fort aise d’avoir fait de vous un croyant
J’ai assuré votre salut à vos dépends.
Demeurez l’homme que j’ai découvert, vertueux
Et non l’image donnée, l’animal pouilleux.
Si vous pensez que de moi il ne reste rien
Oublieriez-vous que vos enfants sont les miens ?
Azarelle doit devenir duchesse, non catin.
Naoned un noble gamin, pas un vaurien.
Je n’ai pu les choyer, vous les élèverez.
Je reste leur passé, vous, leur destinée.


Je n’suis point doté de force égale à la votre
C’est dans cette médiocrité que je me vautre
Si vous jouez un Britannicus dans ma vie
Je revêtirai les traits de la belle’ Junie
Ou bien comme Orphée je braverai les enfers
Et ramènerai ma douce Eurydice sur Terre.

Je ne suis ni l’un, ni l’autre, juste Azilliz
Je vous en prie, mon ami, faites-moi la bise
Le temps de notre rencontre est déjà écoulé
Je ne puis rester, vous devez vous en aller.
Quant à votre choix de me rester fidèle,
Je ne vous demande pas un amour éternel
Et ne ressentirai point de la jalousie,
La mort a ce don d’embellir les vilainies
Mais si jamais vous ne trouviez pas le bonheur
Je vous l’apporterai quand sonnera votre heure.
Cette promesse ainsi faite, adieu mon ami.


Qu'il est cruel de se quitter ainsi, Azi...



Lemerco se réveilla sans panache. Illusion, rêve, ou véritable rencontre, il ne pouvait dire si tout ceci était réel. Demeurait toutefois sur ses lèvres la chaleur d’un tendre baiser. Il se releva sous un ciel dégagé, les nuages s’étaient finalement dissipés. Il aurait préféré ne pas revenir à la réalité. Mais c’est ainsi, les vivants doivent continuer à porter leur lourd fardeau tant que l’Ankou n’a pas décidé de se pencher sur leurs cas. Ses pensées s’égarèrent sur cette discussion, puis sur ses enfants. Un amour dans les cieux, deux enfants adorés sur terre. Naoned et Azarelle devaient grandir, et quand ils n’auront plus besoin de lui alors pourra-t-il retourner auprès de sa duchesse idolâtrée. Il se leva finalement, et rentra au château de Dol.


[Chateau du Dol de Bretagne]

Awena, la fille d'Elfyn, était venue les voir. Ca lui faisait du bien d'avoir un peu de compagnie, même si son coeur n'était pas vraiment à la fête, ni à la joie. Au moins était-elle venue, c'était suffisant pour apporter un peu chaleur dans ce sinistre manoir. Les enfants étaient toujours dans leur chambre, Momo, lui, dormait... près de deux jours sans dormir... ca pèse.

Je suis désolée vraiment... Où sont Naoned Riec et Azarelle?

Je suis ravi de vous voir ici... Les enfants sont dans leur chambre. Ils n'ont pas vraiment bien encaissé la nouvelle.. et moi... je suis à court de paroles réconfortantes, n'arrivant même pas à me réconforter moi-même... peut-être devriez-vous aller leur parler un peu...

_________________
Awena
[Château de Dol]

Awena regarda l'homme sans savoir vraiment comment agir avec lui. Tout geste pouvait être mal interprété et elle préférait garder malgré tout une certaine distance. Il semblait ravagé par le chagrin et fatigué.

Je suis ravi de vous voir ici... Les enfants sont dans leur chambre. Ils n'ont pas vraiment bien encaissé la nouvelle.. et moi... je suis à court de paroles réconfortantes, n'arrivant même pas à me réconforter moi-même... peut-être devriez-vous aller leur parler un peu...

Les mots qu'il venait de prononcer confirmait ce qu'elle craignait. Lemerco était réellement affligé.

Je n'ose même pas vous proposer une tisane... Et pourtant je pense que Nynaeve pourrait vous préparer quelque chose qui vous apaiserait... Et puis... Vous devriez prendre le temps de vous reposer quelques instants.

Elle marqua une pause avant de commencer à quitter la pièce pour aller voir les petits bouts de choux.

Réfléchissez-y et appelez la si vous avez envie de tenter le coup. Je vous promets, ca ne vous fera pas de mal...

Awena sortit alors de cette pièce afin de retrouver les enfants. Un domestique lui indiqua où se trouvaient les chambres communicantes des jumeaux. La chambre d'Azarelle était vide. Une poupée en miettes gisait sur le sol. Awena ramassa les bouts éparpillés et les glissa dans son petit sac qui tenait à sa ceinture par un fin cordon. Elle se rendit alors dans l'autre chambre. Naoned et Azarelle étaient là tous les deux.

Bonjour les enfants... Vous vous souvenez de moi? je suis votre tante Awena. Vous avez mangé quelque chose depuis ce matin?

Comment s'y prendre? Quoi leur dire... Au moins en partant sur des choses terre à terre, elle ne prenait pas le risque de les blesser.

_________________
Awena de Montfort, Fille d'Elfyn et de Gannika
Tadeus94
[Eglise de Roazhon]

Il n'avait pas arreté de prier depuis qu'il avait appris que la belle Azilliz était partie rejoindre le paradis solaire du Très Haut.

Pourquoi le Très Haut imposse t'il de si douloureuse épreuve? Le Très Haut avait de drôle de façon de s'occuper de ses enfants, mais qui était t'il pour critiquer l'oeuvre du Très Haut?

Il pria encore, quand il senti une présence derrière lui, sans relever sa tête, il savait qui c'était.


Tout est prêt Manuil?

Oui, mon maitre votre cheval n'attend plus que vous.

Très bien, attend moi dehors nous allons partir.

Manuil s'inclina puis alla attendre son maitre dehors, pendant que Tadeus était entrain de finir sa prière.

Quand il eu fini, il se releva, se diriga vers la sortie puis monta sur Ombre.


Direction Dol.

Les deux cavaliers partirent à toute vitesse.

[Château de Dol]

Tadeus était enfin arrivé au Château de Dol après avoir longuement galopé, ils s'arreterent devant un garde.

Je suis le Père Tadeus de Montfort-Vendôme et voici mon serviteur Manuil. Va prevenir ton maitre mon Cousin que je suis venu le soutenir dans se moment de difficulté.

Tadeus attendit le retour du garde.
_________________
Gaya25
[Fougères,taverne du poudou]

Gaya, bien installée dans ses murs voués à la destruction prochaine, vit entrer une personne qu'elle ne connaissait pas,qui prononça juste quelques mots avant de repartir tout aussi vite.
Ces mots Gaya savait qu'ils devraient être dits tôt ou tard mais avait espéré malgré tout ...
Espoir déçu,son Azi sa Maire,la petite qu'elle rabrouait dans ses jeunes années ,cette Azilliz là,son amie avait rendu son dernier souffle .
Les larmes qu'elle versait pourtant rarement lui montèrent aux yeux et sans honte aucune ,Gaya les laissa couler librement sur ses joues.
Tant de souvenirs ,de rires de moments complices .Toutes ces absences qui prenaient Azi lorsqu'elle partageait le chouchen en taverne avec eux.
Ce mariage surprenant mais malgré tout,si réjouissant...
D'ailleurs...Lemerco.Lui aussi savait la fin inéluctable mais devait être dans un drôle d'état ,d'autant plus si la boisson l'avait repris pour oublier ce malheur qui le frappait.
Et le petit Nao et la petite Azarelle,perdre leur mère à cet âge si tendre...

-Quel monde cruel tout de même mon Azi,te voilà partie loin de nous .Je n'ai même pas eu le bonheur de venir embrasser ton front encore tiède du peu de vie que ton corps conservait.
Que va-t-il advenir de tes enfants et de ton époux?
A n'en pas douter ma douce,il finira alcoolique noyant sa peine et trompant sa solitude avec des filles de mauvaises vie...
Tu trouves que je suis un peu dure avec ce pauvre homme et tu aurais raison mais sa raison à lui?Va-t-il la conserver?


Elle continua longtemps à parler au souvenir de celle qui représentait tant de choses pour Felger et pour nombre de leurs habitants.
Il fallait prévenir les autres .
Séchant ses larmes ,elle ferma la taverne,s'emmitoufla dans une grande cape et partit faire le tour de ses amis pour annoncer la triste nouvelle.
Il serait temps apres d'aller rendre un dernier hommage à Azilliz au couvent Couvent des "Petites Bigotes de Combourg de Sainte Nathan, la nom de dieu elle était rousse ! où son corps désormais reposait ,attendre Lemerco pour l'assurer de leur soutien et assister au plus triste jour de sa courte vie....
_________________
ar peoc'h a zo aour...n'on ket hewerzh
Marilou
[Château du Dol de Bretagne]

J'ai appris la nouvelle : Maxi Tox n'est plus. Elle s'en est allée et la neige l'a remplacée.

L'aurait pu attendre un mois ou deux...

J'me rends même pas compte de mon humour noir dans cette immensité blanchie que je traverse au galop.
Je pense aux Mini Tox et au cousin Lem. J'suis triste pour eux. La vie est quand même mal foutue, c'est jamais les mauvaises herbes qui partent, trop tenace la saloperie de chiendent.
Quand j'arrive sur place, il neige encore plus fort et le tapis d'hermine recouvre le chemin qui me mène vers le veuf et les orphelins.


Voire trois ou quatre...

Mes doigts endoloris frappe l'immense porte en bois. Froide, elle aussi.

Cousin Lem... C'est Marilou... Ouvre, je me les pèle.
_________________
Ascoli
[Rieux]

C'était un rituel chaque matin pour Ascoli. Le passage par les panneaux d'affichage avant de se mettre aux affaires. Ce jour-là, une foule inhabituelle les consultait. Il fronça les sourcils

Encore un décret débile publié...maugréa-t-il.

Après avoir percé la foule et atteint l'annonce, c'est blasé qu'il en entama la lecture.
L'affiche lue, il resta un instant immobile.


Ben m erde alors...

Il réalisa le peu de classe d'une telle exclamation. Il y avait certainement de nombreuses choses plus pertinentes à dire concernant le décès de l'une des Bretonnes les plus impliquées pour son duché.

Ben m erde alors...

En fait non...
La Bretagne perdait assurément un excellent serviteur aujourd'hui.
Il quitta les lieux.
Coldtracker
La nouvelle n'était pas vraiment une nouvelle....

Il fit grise mine...Il eut une pensée pour elle et fit une courte prière...
Puis il retourna au travail, il n'avait guère le choix...
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Une guerre à mener? De Morrigan-Montfort répond présent...
Marypole
[ Rennes dans sa boulangerie ]

Elle est sortie de taverne plus vite que prévu.
Mary vient d'apprendre la mort de son amie, la compagne de ses rêves éveillées pendant un long moment, Azi !!
Elle marche longtemps dans la neige essayant de ne plus penser qu'au froid piquant qui lui géle le corps pensant ainsi peut-être pouvoir oublier un peu le froid qui a envahi son cœur.


Azi, n'aurait pas aimé la voir geindre, elle était si forte, si gaie, si toujours pleine de projets..si.

Elle se rappelle de son tout dernier échange en taverne avec elle, juste avant qu'elle ne parte chez les nonnes :

Mary, tiens toi prête, j'ai de grands projets pour toi à mon retour et tu viendras me rejoindre...

Elle était passée tant de fois à la porte du monastère guettant son retour...puis les nouvelles que Lem lui donnèrent l'inquiétèrent beaucoup...trop...

Elle rentre dans sa boulangerie. Elle se sent seule face à sa peine.
Elle se recroqueville en boule dans un coin et laisse ses larmes couler. Elle lui parle.

Azi...où que tu sois , souris-moi...je t'aimais fort tu sais. Je garde tes rires au fond de moi, tu ne me quitteras pas. Tu ne me quitteras jamais.


Elle pense à Lem aux enfants .... Que l'ankou est injuste !
Marzina
[Dans sa chambre, à Retz]

Ce jour-là, Marzina était assise à son secrétaire, sa belle plume de paon aiguisée à la pointe d’or grattant le parchemin avec efficacité. Ses longs cheveux relevés pour ne pas l’ennuyer dans sa tâche, son visage reflétait la concentration. Une chose rare, il fallait bien l’avouer, mais pour une fois qu’on lui confiait une tâche, à savoir la décoration du château de Retz et de celui de Nantes, il fallait qu’elle montre sa valeur. Elle avait dû finir en hâte les quelques retouches du château de Retz, parce qu’on lui avait appris soudainement qu’elle devrait finir la décoration du château de Nantes en un temps record, et maintenant que ce dernier était plus ou moins fini de décorer, elle devait s’occuper des détails laissés sur le carreau faute de temps à Retz.
Ainsi elle retouchait quelques croquis sur son parchemin, règle de bois à la main, lorsque l’on frappa à la porte. Sans bouger la tête du parchemin, continuant de tracer ses traits sur le parchemin, elle répondit d’une voix sèche :


« J’ai bien précisé que je ne voulais en aucun cas être dérangée tant que cette porte serait fermée… »

La voix de sa vieille gouvernante et préceptrice, Ninnog, se fit entendre.

« Vous avez reçu une missive mademoiselle, et je pense que vous devriez en être informée au plus tôt ! »

Marzina soupira, et avant même qu’elle ne prononce un mot, Ninnog était entrée. Elle avait toujours été comme ça, celle qui lui avait servi de mère depuis qu’elle avait perdu la sienne, elle décidait toujours à sa place de ce qui était important pour elle ou pas, ce qui agaçait la blondinette. Cette dernière leva les yeux, et reposa sa plume, lasse.

« Qu’y a-t-il donc de si important pour manquer de me faire perdre mon inspiration ?
- Une lettre de messire Lemerco. »

Rictus de la blonde, un sourcil levé, à la fois étonnée et révoltée.

« C’est une blague Nounig ? Vous ne m’avez pas dérangée pour l’une de ses frasques ? »

Ninnog était toute blanche, et elle avait perdu l’air sévère qu’elle arborait d’habitude, et d’une voix éteinte, elle répondit :

« Non point mademoiselle Zina, c’est sérieux cette fois, sa femme est morte. Votre cousine Azilliz s’en est allée vers le Très Haut. »

La blonde qui s’apprêtait à répondre, ne trouva pas les mots, et resta figée, les lèvres entrouvertes. Elles restèrent ainsi coites toutes deux pendant quelques minutes, se recueillant en silence, et repensant au passé, se remémorant chacune leurs souvenirs. Et puis Marzina se tourna à nouveau vers son secrétaire, recommençant son travail. Ce fût au tour de Ninnog d’être étonnée, et elle s’approcha d’elle, lui demanda :

« Hey, que se passe-t-il mademoiselle Zina ? C’est votre cousine, vous n’avez aucune réaction ? Vous vous remettez au travail comme si de rien n’était ?
- Que voulez-vous que je fasse ? Je ne peux pas la ressusciter, même s’il s’agit de ma cousine ! C’était une grande dame, elle a bien œuvré pour sa patrie, et même si je ne la connaissais pas bien, j’avais de l’affection pour elle. »

Le silence revint, lourd, pesant, étouffant pour la vieille dame. Mais elle savait bien, elle connaissait trop la petite pour ne pas savoir ce qui se passait en ce moment-même…Elle s’approcha un peu plus, mit sa main sur l’épaule de Marzina.

« Je vous connais suffisamment bien pour savoir qu’à ce moment-même, vous repensez à elle et à sa mort, quand donc ferez-vous véritablement votre deuil ? Cela fait plusieurs années maintenant, et il vous faut… »

La main de Marzina dévia de sa trajectoire toute droite, traçant une droite rebelle sur le parchemin tout entier, gâchant ainsi tout le travail, mais étrangement, cela ne semblait plus aussi important. D’une voix sèche et froide, elle répondit :

« Ne parlez pas de ma mère Ninnog, je vous l’ai déjà dit, je ne veux pas que vous mentionnez son départ devant moi !
- Arrêtez de parler de départ comme si elle allait revenir ! Elle est morte mademoiselle, votre mère est morte, quand donc l’accepterez-vous !? »

La blonde, pourtant peu encline aux réactions violente, se leva d’un bond et gifla la vieille femme, les yeux humides. Elle regretta aussitôt son geste, et se retourna vivement, tenant la main coupable de son autre main, comme pour s’empêcher de laisser cours à une autre action violente. Le silence prit place à nouveau, jusqu’à ce que Marzina laisse échapper d’une voix basse et repentante :

« Je suis désolée Ninnog, et je vous prie de m’excuser, je ne voulais pas vous gifler…Mais vous savez qu’il ne faut pas parler d’elle…et prononcer ce mot…Je déteste ce mot… »

La gouvernante resta à nouveau silencieuse, elle savait que le silence mettait mal à l’aise celle qu’elle considérait encore comme une enfant. Elle avait raison, Marzina prit cela comme une remontrance, et se tournant vers elle, des larmes plein les yeux, lui hurla dessus :

« Nous n’avons pas à pleurer les morts, nous n’avons pas à être tristes, il faut les haïr, ce n’est pas nous qui les avons blessés, c’est eux qui nous ont abandonnés ! Ils ne méritent pas nos larmes, ces morts, ni nos larmes ni notre chagrin, eux sont dans un endroit où ils ne connaissent ni peine ni douleur, c’est facile, trop facile, et moi je dois survivre avec ça ! »

Elle se tourna alors vers la fenêtre, pleurant en silence. Il neigeait aujourd’hui. Et quand il neigeait, elle pensait toujours à la folie de sa mère, et se demandait si un jour, elle aussi serait tentée de faire un tour dans le jardin enneigée, vêtue seulement d’une robe légère, pour anesthésier la douleur…

Ninnog, qui avait gardé le silence depuis, reprit la parole :


« Vous n’allez pas tenir compagnie au veuf ? »

La blonde répondit d’une voix sèche :

« A quoi bon l’entourer d’une pleureuse de plus ? De toute façon, je ne sais pas consoler les gens. Je ne servirais à rien, autant que je reste ici. Il y aura bien assez de monde autour de lui, je ne vais pas aller me mêler à la foule juste pour dire « je suis là ». »

Ninnog hésita, puis suggéra :

« La bienséance voudrait que vous écriviez au moins un mot de condoléances, mademoiselle Zina… »

La blonde fit un signe las de la main à Ninnog, lui demandant de se retirer, sans dire si elle le ferait ou non. Elle resta un moment à observer la neige qui tombait, les larmes coulant sur ses joues, avant de retourner à son secrétaire et d’écrire de sa plus belle écriture, s’appliquant :



Messire Lemerco,

Je ne sais dans quel état vous êtes actuellement, chaque personne prend le deuil différemment, certains mieux que d’autres...Je sais, d’après nos trop rares discussions sérieuses, que vous aimiez sincèrement votre femme, pardon, que vous l’aimez sincèrement…La douleur doit être immense, et votre chagrin inconsolable, pour avoir connu cette peine, je crois pouvoir vous dire qu’il n’y a aucun moyen décent de soulager cette souffrance. Aussi, et j’espère que vous ne m’en voudrez pas, j’ai pris la liberté de ne pas venir, vous devez vous en douter, je ne suis pas de celles qui sache écouter les autres pleurer en leur tenant la main, en leur disant que tout ira mieux demain. Je ne sais pas mentir pour le bien des autres. Si vous m’en voulez de cette décision, alors j’espère que par la suite, vous trouverez le courage de me pardonner.

Malgré tout, je serais à Retz, si vous souhaitez me voir. Et si, à un moment, vous sentez que la peine est trop lourde, regardez par la fenêtre, il neige aujourd’hui, il n’y a de spectacle plus beau, plus calme, plus apaisant et reposant. Je ne peux que vous souhaiter qu’un jour, votre peine sera aussi légère que ces flocons, et ne sera qu’un souvenir tournoyant éternellement en vous, sans laisser plus de trace en votre cœur qu’un froid céleste et anesthésiant, avec l’espoir d’une vie paisible aux cotés de vos enfants.

Toutes mes condoléances,
Marzina.


Elle essuya son visage avec le revers de sa main, et une larme tomba sur le parchemin, diluant un peu sa signature. Elle n'y prit pas garde, et ferma la missive d'un fin ruban noir, avant d'appeler un coursier.
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Parce qu'on peut pas toutes êtres vieilles et moches, ou vierges et sages...
Maryana
La nouvelle m'avait été rapportée par Ermengarde, elle passait davantage de temps que moi dans Roazhon ces derniers jours. Le fait est que mon état m'empêchait de me déplacer comme je l'aurais souhaité.

Je connaissais mal Lemerco, mari de feue Azi, sinon l'avoir croisé en taverne. Néanmoins Azi m'avait été chère, l'une des premières personnes qui m'aient accueilli en terre bretonne, à Fougères, l'une aussi des premières à avoir appris mon attachement à son cousin.

Je pris une plume, le coeur n'y était cependant pas.


Citation:
Messire Lemerco,

Je ne sais si vous vous souviendrez de moi, nous ne nous sommes guère croisés du vivant de feue votre épouse. Néanmoins, Azilliz était de celle que l'on oublie pas et son décès m'afflige plus que je ne saurais le dire.

Je ne peux actuellement pas me déplacer en personne, mais je tenais à vous présenter mes sincères condoléances pour cette tragique perte, Breizh perd une personne exceptionnelle.

Amicalement,

Maryana de Morrigan-Montfort.


J'appelais.

Que l'on fasse porter cela au château de Dol, au plus vite !

Je retournais dans ma chambre.
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Maryana de Morrigan-Montfort et plus encore...
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