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[RP] Mer... Père... Mercenaire

--Abel_hindley



[ Tu seras bon mon fils ]


- Sur les terres des long bow -

Hindley... De toutes les choses que l'on ne choisit pas, la famille fait partie du Panthéon. Son prénom est Abel, car "le Tout-Puissant mérite que la Sainte Histoire soit perpétuée par le biais de ses enfants". Brave père... Non pas le curé, le daron voyez ? Non ?
Un homme brave, d'une gentillesse attachante, un dévouement familial méconnu, bridé aux papiers sacrés, accompagné d'une femme au foyer très aimante, sérieuse et pieuse. Ah un beau tableau... Vraiment. Jusqu'à l'arrivée du bambin. Un garçon. Ô joie, la femme avait fait tout le boulot, mais le mari remercia le Divin de lui être si généreux pour un être si misérable.

Le petit Abel ne pouvait cauchemarder pire. Et pour cause... Il ne pût rester plus longtemps chez ses anglois de parents, lui le jeune bandit, amateur de sensations fortes et d'aventures. Une seule solution, la fuite. D'une certaine manière, le jeune homme avait pu se soustraire aux contraintes habituelles, comme un humain emprunte la voie de l'église. Il fit de l'eau son élément, son domaine, sa boite à souvenirs, son défouloir... Sa vie. Le british se décida donc à découvrir mondes et merveilles par-delà la Mer et l'Océan, en bon marin, petits boulots à terre ou larcins, selon l'offre et la demande.

Évidemment, quand aurait-il pensé que la vie sur bateau n'est pas si belle que le contremaitre lui avait dit ? De bonnes leçons de vie malgré tout, essayer de ne pas être pris pour une poire, et prendre des mornifles un peu partout, le temps de se faire aux lois de la Fougueuse. Aussi belle et calme qu'une femme repue, aussi impitoyable et sévère qu'une lame plantée en plein cœur. Le courage s'apprenait petit à petit, surtout lors de situations critiques...

Comme ce jour maudit.




[ Tu seras présent mon fils ]


- Normandie, un port en été -

Six ans sont passées depuis la nouvelle. Lui le sec aux yeux noisettes et cheveux courts châtains, amateur de croupes fraiches de joie et de bonnes flasques, comme de pêches en côtes normandes : une petite chose à assumer. Une fille... Oh il n'avait rien choisi bien au contraire, du haut de ses quinze ans, pas loin de l'autre d'ailleurs. L'anglais s'était vite tiré vers le premier bateau prêt à partir. Lui aux ordres d'un marmot ? Jamais.

Il n'aurait pas dû lâcher ce dernier mot d'ailleurs. Des mois sans lettres à cette gentille brune aux beaux yeux verts, engrossée par ses graines... Puis un an. Le bébé naquit... Toujours rien. Deux ans... Rien ne vint. Trois... La maman s'y fit et porta plus que son attention au petit être.
Puis arriva ce fameux anniversaire des cinq printemps, à la grâce de la brise marine. Marin sans fierté et plus carré, cicatrices bien dégoutantes sur le dos. Preuves qu'à force de fouetter la viande, on fait rentrer n'importe quoi.
Abel osa revoir celles qu'il avait tant délaissé. Ambiance.


Je suis...

Baffe. Colère bien visible dans ces yeux-là.

Dé...

Baffe. Il ne l'avait pas volé. Désolé ?! Les excuses ne valent rien, sauf les actions!

Par...

Baffe. Car jamais deux sans trois, et que ça détend. Pour autant, la maman ne lâcha pas le morceau si aisément.

Tu t'occuperas de cette fille !

Pourquoi suis-je ici déjà moi...?

Beh...

Regard noisette à cette môme inconnue de l'équipage. Enfant d'ailleurs plus qu'interloquée "bizarrement"; Maman ne doit pas user de la main souvent.

Comment...

Alara.




[ Tu seras responsable mon fils ]


- Un an plus tard, Normandie, un port en été, comme toujours -

Ou pas. La descente de bateau est vertigineuse.

Elle est morte.

Un instant de flottement... L'esprit refuse la réalité. Le corps tremble d'effroi. Non, elle n'a pas le droit ! Pas maintenant !


Q...Q...Et...

Désolé Abel... Ton fils n'a pas survécu aussi.

C'EST IMPOSSIBLE ! IL EST UN HINDLEY !!! C'EST UN CORIACE, UN CRÈVE-CŒUR, COURAGEUX, COMME... Comme son p...


Les mots se perdent dans un étranglement. Allais-tu dire Papa ? Toi qui commence à peine à comprendre ton rôle, qui n'a vu que quelque fois ta propre petite ? Tu n'es même pas un Père, juste... Un fantôme. Une admirable brume qui a pris un revers puissant de la médaille du Destin.
Calme toi... Réfléchis. Pas de whisky frelaté maintenant... Ou bien si... Trois goulées de la flasque.


O-où... Où est... Où est ma fille...?

Le compère n'hésite pas à emmener le british retrouver son sang trop longtemps mis de côté. Et malgré les pensées toutes plus ténébreuses les unes que les autres tout le long du chemin, le silence pesant, les yeux embués de la perte d'une âme autant admirée qu'aimée... Là, dans ce salon où les bottes usées de l'anglais ont fait craquer le parquet de temps à autre, où réside le visage le plus blanc et perdu d'un enfant...

Alara...

L'étreinte n'attend pas. Doigts d'artisan jouant avec les mèches couleur onyx, tête infantile ramenée sur une épaule qui se veut rassurante et éponge, deuxième main veillant à caresser le dos avec le peu de tendresse qu'il reste au marin rodé.
Il le jure dans un murmure...


Dis...

Aujourd'hui...

Tu veux voir l'Océan avec moi ? Maman...


Ce sera le plus beau jour de la vie de sa princesse.

Maman m'a fait promettre de t'y emmener.

Même s'il faudra un peu mentir.
Alara
[C'est beau l'innocence ...]

~ A cinq ans ~

Dis m'man, c'comment un pôpa ?

Un visage angélique encadré de deux couettes aux anglaises brunes, retenues par de petits rubans verts. Vert tout comme l'émeraude des deux immenses iris curieux et pétillants de joie de vivre.

La gamine qui avance vers ses cinq ans, regarde sa mère avec tout le sérieux de son âge, une légère moue barrant ses lèvres si souriantes en temps normal. La petite voisine, Aloïs, avait encore houspiller la jeune Alara, se moquant d'elle car elle n'avait pas de père. Et comme à son habitude la petite brunette est rentrée à la maison, les yeux rougis et les joues mangées par des rivières salées. Son petit corps frêle secoué de spasmes. Elle reste donc là, à attendre la réponse maternelle qui tarde à arriver.

Alors la mère s'éloigne, s'assoit sur le grand fauteuil près de la cheminée et invite la petite à grimper sur ses genoux. Cette dernière ne se fait pas attendre et vient se caler au creux des bras aimants et ensuite se laisse bercer au son de la voix douce et apaisante.
Elle lui raconte mille et une choses merveilleuses sur son père, inventant, pour la préserver, tout un conte. Un père parti loin sur la mer pour y servir une Princesse ... Tout ce que des oreilles d'enfant rêvent d'entendre ... Bien que tout ne soit que mensonge ... Mais tout est si beau avec la douceur infinie d'une mère.


Quelques semaines plus tard, le jour de ses cinq ans. Des coups frappés à la porte, une voix inconnue, puis sa mère qui crie. La petite se faufile et observe à demi effrayée de voir sa mère devenir furie. C'est ça l'amour des grandes personnes ? Le petit corps tremble devant les noisettes curieuses qui la fixent. La voix maternelle essoufflée tranche, redevenant douce.


Voici ton père ma Puce.

De toute sa naïveté le visage s'illumine d'un sourire radieux, le petit corps s'arrache du sol pour se jeter dans les bras paternels, qui n'en ont que le nom.

P'pa ! P'pa ! Est-ce qu'elle est belle la Princesse de ton bateau ? Et .. Et c'est grand comment la mer ?

Et le père incrédule de fixer son hôtesse pendant que la môme sautille en tirant le pan de sa chemise. Début des liens qui se tissent ...



~ A six ans ~

Depuis son retour, le père va et vient entre chaque voyage, chaque boulot plus ou moins long. Les éclats de voix entre lui et la mère ont laissé place à d'étranges grognements, la nuit tombée. La petite reste silencieuse, prostrée dans son lit attendant que ça passe. Et au petit matin il repart, partageant que de rares moments avec la môme qui lui voue un culte sans faille, entretenu consciencieusement de contes fantastiques. C'est vraiment bizarre l'amour chez les grands ...
Le ventre de sa mère s'arrondit depuis quelques mois. Un bébé. Petit frère ? Petite soeur ? Dieu seul le sait.
Et puis un jour tout bascule. Sa mère se tord de douleur, on lui dit que le bébé va arriver, elle reste en retrait et laisse les grands faire ... Deux jours et deux nuits de cris, d'attente et puis plus rien ... Le silence lourd de sens pour les adultes mais inconnu pour la petite.


Elle est où m'man ?
Elle est partie au ciel mon Ange ...

Les deux billes vertes fixent la voisine sans comprendre le sens réel des mots.

Mais c'est quand qu'elle r'vient ?

Silence.

Les jours passent, le mutisme s'est installé, les émeraudes vides et tristes fixent l'horizon à travers la fenêtre et guettent la moindre voilure, espérant son retour.
Alors quand la porte s'ouvre, qu'elle entend sa voix, c'est comme une seconde naissance. Elle se jette dans ses bras, laissant filer les torrents salés qu'elle retient depuis des jours. Le petit corps convulse et s'abandonne. Pour la première fois, il se fait aussi doux que ne l'avait été sa mère, la cajole, la câline ... Et une promesse faite qui regonfle le coeur meurtri. La douleur est éphémère à cet âge là.


Et on verra les dauphins ?

Les larmes sont essuyées dans un revers de manche pour laisser place à un sourire qui ferait fondre n'importe quel sans coeur.
Petite menotte qui se glisse dans la pogne rugueuse pour se laisser emporter vers un géant des mers. Bois rutilant, lustré, la voilure d'un blanc éclatant, claquant dans la forte brise estivale, chargée d'embruns et de mille et un parfums.

_________________
--Abel_hindley



[ Tu seras attentionné mon fils ]


- Bientôt au cocon aquatique -

Un instant l'ex-anglois est interloqué face à ce sourire enfantin. Voile sur la tristesse et la peur ou réelle joie ? Les enfants sont-ils si habiles dans l'art de la tromperie ou un rien peut faire une très grande différence chez la pureté naïve...?

Et on verra les dauphins ?

Père on te demande. Pourquoi faut-il aussi qu'elle ait toujours des questions où il se doit de chercher une réponse convenable...

Hé bien... S'ils veulent bien nous rencontrer p'tite brune. C'est qu'ils sont timides les bougres !


Pogne droite digne d'un bucheron qui vient rassurer les cheveux de jais. Signe très commun chez lui pour signifier à la môme que c'est la fin des palabres. Parfait pour se sortir d'un traquenard infantile, si si... Les minots adorent les colles.

On y va ?


- Notre vraie Mère -

Mozeur ?

Soupir. Le jeune châtain garde le sourire... Pas le moment de flancher. Le plus beau jour t'as dit, le plus beau jour. Faux sourire.


C'est presque ça. Mother. Ça veut dire maman. Ce sera notre voilier... A nous. Hey !

Pas même le temps de lui expliquer quelques règles que la brunette s'échappe de sa main pour sauter dans la coque. Le père grommelle, le marin sourit en coin. Alors tu réponds à l'appel hein... A l'instant, le british apprend que sa propre chair peut se comporter sans le savoir comme le paternel. Pourvu que cela n'aille pas trop loin... Dis-moi que tu as pu lui faire rentrer de la sagesse dans le crâne douce femme.

Bien matelot... Mais même si tu dois faire dix sorties avec moi, un : tu ne te sépares pas de mes bras. On n'est pas sur une caravelle brunette. Deux : tu dois toujours m'écouter, sinon je te balance par dessus-bord.


Le regard est dur, mais soyons francs, il n'oserait jamais.

Et troiiiiiiiiiiiis... Ne-touche-à-rien !

Ça devrait le faire. De toute manière, ce n'est qu'une petite bicoque, même si les travaux entrepris ont semblé une éternité pour le marin. Enfin... L'en faut peu pour être heureux. Elle reste sage, c'est déjà une bonne nouvelle. Abel brise le dernier lien à la lourde terre, après minutieuse vérification des cordages et du bois. Pas le moment d'apprendre à la p'tite à nager.
Les rames font leur bout de chemin jusqu'à ce que l'instinct lui dicte que le vent est assez en poupe. Une plume en son creux, l'ex-anglois se prépare à éclater sa joie silencieuse :


Et pendant qu'on y est Alara... Te prends pas la bôme en plein front. Quand le vent change de sens, on change avec lui presque à genoux, car c'est notre meilleur ami... Ou ennemi. Je bouge, tu bouges, à moins que tu préfères un gros bâton qui fait des grosses bosses.

L'avertissement a l'air d'avoir assez touché l'esprit de la fille aux émeraudes qui s'empresse d'accepter de jouer la coordination. On ne cachera tout de même pas que le pater attend avec une once d'impatience que sa propre fille apprenne à ses dépends la douleur de l'échec. Avec ça, il aura la certitude qu'elle ne refera plus la même erreur, mais le dos rond à cette nature.

L'après-midi est avalée aussi aisément qu'un grain de sable par une vague gloutonne. Souvent, Abel se surprend à avoir quitté le monde pour son mutisme, les âtres de la vie tournées vers un astre bien paresseux, ce dernier attiré comme une abeille à sa ruche, son duvet, son immensité aqueuse. Et quand l'esprit reprend sa vivacité, le jeune père peut apprécier de voir la jeune âme faire elle aussi son voyage imaginaire, avec toujours la même question... Qu'y a-t-il aux tréfonds des eaux, ou bien là où se couche la lumière salvatrice toute d'orange vêtue ?
Malgré les minutes rêveuses, les premières leçons s'enchainent sans complexe, et la môme doit s'obliger à prendre conscience de sa fragilité face à la Reine des eaux et le Roi des vents. Nous ne sommes que des coquillages ma puce... Rien d'autre. Les braver, c'est tenir tête à la mort ; Et après les hommes... Ces illustres sont les plus rancuniers.

Ce n'est que sur de retour au port, et les pieds foulant à nouveau la protectrice, que le langage des signes disparait complètement, par une voix fluette.


Tu... Tu pars pas hein ?

Le châtain s'oblige un croissant rassurant, suivi d'un index faussement sévère.

Si tu me promets une chose Alara !

Le vert des yeux féminins prend une teinte peureuse, puis surprise, alors que les doigts du british dénouent les liens qui maintenaient les couettes.

Voilà. T'es bien plus jolie comme ça.
Alara
[L'amour d'un père est plus haut que la montagne.]

Sa petite menotte dans la pogne de son père, la brunette trottine derrière lui en longeant les quais du port. Le deux mirettes vertes toutes grandes ouvertes devant le spectacle grandiose de la vie marine. Elle ne sait plus où donner de la tête, tant il y a de choses à voir et découvrir. Elle ne prête d'ailleurs même plus attention à la réponse paternelle concernant l'animal roi des océans. Ni même à l'enseignement rudimentaire de la langue paternelle, répétant les mots par automatisme sans réelle application pour bien faire.

Elle s'imprègne de tout ce que ses émeraudes peuvent enregistrer du regard, la bouche entrouverte d'émerveillement. Alors quand ils s'arrêtent devant un ponton, face à une grosse coquille de noix, l'excitation l'emporte. Et telle une anguille, elle glisse et se faufile hors de portée d'autorité pour monter abord à la manière d'un pirate des mers.

Première leçon de vie à bord !


Bien matelot... Mais même si tu dois faire dix sorties avec moi, un : tu ne te sépares pas de mes bras. On n'est pas sur une caravelle brunette.

Les mots effleurent à peine les oreilles enfantines pendant que les doigts malicieux courent sur le bois déjà bien marqué par la vie marine.

Deux : tu dois toujours m'écouter, sinon je te balance par dessus-bord.

Oh ! Une voix ! Arf, il a pas l'air ravi le père ... Mais la découverte est tellement plus attirante ! Et la brune de passer de bâbord à tribord, faisant légèrement tanguer l'embarcation. Les petites mains curieuses furetant sur tout ce qui passait à bout de doigts.

Et troiiiiiiiiiiiis... Oups .. Le ton monte ... La petite tête commence à rentrer dans les épaules ... Ne-touche-à-rien ! Léger sursaut tandis que les mains se glissent dans le dos à la façon d'un : "C'pas moi !"
Puis une légère moue réhaussée d'un papillonnement de cils.


Okay Dad ...

Léger haussement de sourcil du père. Ben ouais, au bout du compte, ça rentre l'air de rien dans la petite caboche aux airs inattentifs.

Finalement décidée à ne pas fâcher l'autorité, elle s'assoit de bonne grâce et observe sans rater une miette, de tous les gestes effectués par la main professionnelle du père. Enfin celui-ci coupe le cordon avec la Terre, puis en quelques coups de rames, les premières sensations inédites provoquent un sourire béat sur le visage angélique.


Ouiiiii !!!!

L'enthousiasme a déjà effacé la première remontée de bretelles, alors quand la voile se déploie, claque au vent avant que celui-ci ne la prenne pour tirer le bateau, l'extase est à son comble pour le petit mousse à couettes. Elle hoche la tête aux dernières recommandations du Capitaine, trouvant même très amusant de jouer ainsi avec le vent.

[L'amour d'une mère est plus profond que l'océan.]

L'air iodé, les embruns qui ensalent le corps. Le roulis de la coque de noix aux airs de grand vaisseau dans les yeux de la gamine. Les vagues qui s'écrasent doucement contre le bois. Autant d'éléments enchanteurs qui lui rappellent de temps à autres, de ci une caresse maternelle, de là un murmure au creux de l'oreille, comme les soirs où elle avait droit à une comptine dont sa mère avait le secret.

Et toutes ces odeurs, ces couleurs ... Elles les appréhendait mieux maintenant, se souvenant des descriptions féériques qu'elle en avait eu. Maman ... Tout autour d'elle, elle ressent sa présence, cette aura réconfortante. Ils sont tous les deux dans leur propre monde, dans cette autre dimension que l'immensité aquatique apporte. Comme deux bulles de savons qui se rencontreraient, le père fait partager son monde à celle qui est devenue véritablement sa fille. Lui enseignant, lui inculquant de façon la plus sérieuse et ludique possible, la confiance et la crainte de cette Mère, celle du monde.

La journée touche à sa fin, le soleil va bientôt tirer sa révérence et les paupières commencent à piquer sous l'effet du sel.
La peur s'installe, celle de la séparation, mais le père rassure. Avant d'imposer un dernier souhait en cette journée bien remplie.


Voilà. T'es bien plus jolie comme ça.

Les boucles jais retombent en pluie sur les épaules épuisées et le petit corps vient se lover contre la cuisse masculine, s'y accrochant comme à une bouée. A bout de force, telle une poupée de chiffon, elle est alors soulevée et emmenée vers un repos bien mérité, peuplé de rêves magiques ...
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--Abel_hindley



[ Tu seras sincère mon fils ]


- Un lit, une fille, les colles / Acte I -

Il est drôle de regarder une fille avec son pater... Sauf quand tu entres dans le rang à ton tour. Pourtant, ce n'est pas que les journées ne se passent pas bien. Pourquoi faire ? Les enfants ont ce don de te faire perdre la tête quand il faut. Genre le soir, sur le pieu, quand la fatigue empli ton corps salé fourbu, mais que les lèvres de ta gamine n'ont pas fini de jouer aux questions qui tuent.

Dis P'pa ... Pourquoi qu'elle est partie M'man ? Pis elle est où ?

Les muscles se tendent sous l'emprise de la colère et de la tristesse. Ça commence... Fallait bien qu'elle vienne cette phrase. Mais si jeune... Respire Abel...

Maman... Est ce qu'on t'a dit quelque chose sur elle ?

Les noisettes européennes viennent à la rencontre des émeraudes dignes de la famille maternelle, avec la plus grande douceur qu'il puisse se permettre dans son état.


On m'a juste dit qu'elle était partie au ciel ... Pourquoi qu'elle m'a pas emmené avec elle ? Et pis elle r'viendra non ?

Évidemment. Tu voulais qu'ils racontent quoi au bout de môme sinon un conte. Mais les sujets comme ça, plus ça dure, plus ça fera mal quand on donnera les détails. Orage dans un crâne flingué. Un père se doit d'être le plus calme dans les pires des situations. Un garde-fou... Un roc. Relâche toi Abel, il faut lui dire, avec les bons mots, pour que la douleur soit instructive. Car oui, même les malheurs ont leur bon côté. Et le marin croit en ces leçons, bien qu'on veuille le plus souvent les oublier, ou les mettre de côté jusqu'au prochain coup...

Tu peux me promettre d'écouter tout ce que je vais te dire ?

Oui P'pa !


Alea jacta est...

Maman... N'a pas réussi à donner la vie à ton petit frère. Il est né mais comme beaucoup d'autres il n'a pas ouvert ses yeux. Tu entendras beaucoup d'histoires tristes comme ça.

Ne quitte pas ses iris.

Il arrive que même la maman n'ouvre plus les yeux, car c'est très très douloureux de mettre au monde un bébé. Et... C'est ce qui est arrivé à notre belle.

Les doigts de bucheron jouent avec quelques filins de jais.

Maman ne nous quittera jamais. Elle ne nous a pas abandonné. Elle est en paix et elle sourit de nous voir tout les deux. Elle nous regardera tout les jours, jusqu'à ce que nous aussi on la rejoigne. Et jusqu'à ce qu'on s'envole, Maman veut que nous vivons le plus longtemps possible...

La suite...? T'en as pas. En fait tu es devant un mur c'est ça ? Non non ne me dis rien... En fait tu as la plus grosse frousse de ta vie. T'as peur que ta chair te fuit juste maintenant... Ou qu'elle te déteste. Tu n'attends que ça hein ? Qu'elle réponde du bas de ses six printemps...


C'est d'ta faute ! M'man elle aurait pas eu c'bébé si t'étais pas r'venu !


Les petits poings tambourinent le torse du paternel. Les noisettes fixent les joues de pêche dévastées par les torrents de perles de souffrance. La petite n'avait rien demandé, mais on lui a déjà enlevé une moitié, et ses rêves. L'enfance prend un coup. La maturité va venir trop vite... Et ce sera au dernier et rude pilier de faire face. Malgré tout, le british reste là sans rien dire, plaqué par les derniers mots, incapable de bouger quoi que ce soit, de détourner le regard.

Et ce n'est que lorsque la tempête se calme, s'épuise, se résigne à la fatalité d'une voix fluette...


Pardon P'pa ...

Fébrile, le corps adulte vient comme par automatisme rasséréner cette petite chose que l'on nomme enfant ; Cette force inconnue qui vainc même le plus strict et le plus muré des hommes. D'une voix mal éclairée, les âtres laissent couler deux rivières.

C'n'est rien. C'n'est rien. C'n'est rien...

Il s'essouffle, étreint le petit bout de vie, perd le combat de l'homme rassurant. La fille apprend que même un papa souffre... Et il suffit de quelques mots.


J't'aime P'pa ... Comme que M'man elle voudrait ... Qu'elle soit fière d'moi ...

Juste cela, et la nuit devient tendre, le temps n'existe plus. Il ne dira pas non plus ces deux mots, même si une jolie petite brune voudrait ardemment les entendre. Abel n'a jamais été doué avec ce genre de paroles. Les actions... Voilà de quoi juger la qualité humaine ! Alors le jeune britannique prie... Un jour peut être le fruit des entrailles d'un marin et d'une rebelle comprendra les actes passés du pater... Et même... Les futurs.


- Un lit, une fille, les colles / Acte II -

Il y a des questions délicates :

C'quoi la différence entre les femmes et les filles ? En quoi que c'est pas pareil ?

A ce type, une solution très efficace :


Il est tard il faut se coucher.

Enveloppez votre petite dans vos bras sans prendre attention aux grognements, et osez croire qu'elle oubliera le plus longtemps possible ce sujet. Les doigts dans le nez messieurs, vous vous rassurez et lui fermez le clapet, tout bénef'. Votre puce sera protégé des beaux garçons.

Mais euh ... Comment qu'on sait qu'on a un bébé dans le ventre ?

Ou pas... Blanc de paroles qui dure, dure...

Un bébé...

Soyons francs.

Il faut que tu... Hum... Que tu sois une femme déjà. Et que tu fasses l'amour avec un homme. Et si plus tard tu vomis sans raison, y a une chance que tu ais un bébé. On dit en-ceinte.

Ou un polichinelle dans l'tiroir, à vous de donner une note plus ou moins humoristique à cette merveilleuse nouvelle. Aïe, la brunette fronce les sourcils, ça sent mauvais.


Et comment qu'on fait l'amour ? Et pis comment que je vais savoir si je suis deviendue une femme ? Quand je n'aurais plein de muscles moi aussi ?

S'il vous vient par ce jour, chers parents, l'envie d'acheter une masse, c'est tout à fait honorable, vous êtes humains.

Hé biennnnnnnnnnnnnnnnnnnnn, je te le dirais quand tu seras attiré par les garçons et que tu seras devenu une femme, donc tu as encore six ans devant toi au moins...

Pourquoi faut-il qu'elle grimace maintenant...

C'long ...

Ne pas l'étrangler, ne pas l'étrangler ; Oui se pincer l'arête du nez, joli coup.

Dis P'pa ? Est-ce que ça fait mal l'Amour ?

Respire, respire... Inspire par le nez... Expire par où tu peux.

Déjà sois pas si pressée foutre dieu ! Ensuite... L'Amour, quand c'est bien fait, ça ne fera que du bien.

Ah .... long silence Alors pourquoi que ... Tu l'aimais très fort alors M'man ?

Vous pouvez commencer à vous poser la question cruciale : madame et/ou monsieur crient-ils trop fort ?

C'est à dire...?

Parce que quand que tu étais à la maison, ben m'man elle avait t'jours le sourire l'matin au réveil !

Oui parents, les enfants peuvent aussi vous rassurez sur vos... Performances. Enfin la prochaine fois, faites des murs plus larges et mettez le loquet à la porte...



- Une fille, l'argent, le parrain -

Ce soir là, l'enfant est puni. Chambre d'abord scellée, la brune s'est finalement endormie sur des pleurs saccadés. Le pater lui s'est accaparé sa flasque préférée, juste pour oublier, oublier qu'il restera quelque part un produit masculin Hindley.
Dans deux jours, le jeune homme devra partir... Et il sait qu'il ne pourra jamais faire accepter une gosse pareille sur une coque. Et laisser cette fille sensible sans contact à part le couvent des sœurs... C'est la déprime assurée pour tout le monde. Déjà qu'il n'a pas pu supporter chaque passage en Église... Le british n'ose pas imaginer le résultat pour sa propre chair emprisonnée entre quatre murs.

Les jambes alourdies trainent jusqu'au port, à la recherche de la seule personne en qui il a confiance pour se débrouiller à faire d'un enfer une place acceptable. En taverne, le britannique trouve enfin le châtain frisé du coin, l'ado de la pègre. La gueule d'ange qui a une sacré descente.


B'soin d'toi Henry.

C's'ra bien l'première Abel.

Et la seule. Ça te dit d'être parrain ?

Sonne bien.

Alors t'es engagé p'tit merdeux...


Sans le savoir, l'adolescent à la douzaine venait d'accepter d'avoir une gamine à garder à l'œil, pour chaque absence du père qui doit ramener le blé à la maison, aussi longtemps qu'il le faudra. Il s'était fait avoir par le mot. Malin l'Henry, mais Parrain, c'est trop classe pour dire non à son âge ingrat.
Alara
[Il est grand, il est beau et c'est mon père.]



~ Un lit, un père et des questions \ Acte I ~

Apprendre, découvrir et apprivoiser.

Les trois mots d'ordres d'une gamine dont la vie commence à changer du tout au tout.
Trois préceptes qui s'appliquent tout autant à l'élément aquatique, qui berce ses longues journées de marin en herbe, qu'au patriarche qu'elle découvre au fil des jours.
Cet autre, celui qui lui a donné son sang. Celui qui va faire d'elle une Hindley, une vraie.

Le soir, dans l'alcôve qu'ils se forment dans la chambre qui fut celle de feue sa mère, ils discutent. Nouveau couple, atypique lié pas le complexe d'Oedipe.
Alors comme la veille, une première question tombe, à la fois innocente et dérangeante. La joie d'avoir des enfants ...


Dis P'pa ... Pourquoi que t'es parti si loin avec la Princesse au lieu d'rester à la maison ?

Mine dubitative du père qui laisse un moment de latence pour réfléchir, peser ses mots afin de les rendre accessibles aux petites oreilles enfantines.

La Princesse ... Silence. La Princesse est très capricieuse mais paie bien ses hommes. L'argent est très important tu sais Alara, sans lui tu ne peux pas manger, ni boire, ni dormir dans un lit, ni t'amuser.

Pas très doué le paternel pour inventer des histoire féériques qui vous transportent dans un mondes de froufrous et de paillettes ... Mais c'est LE père, LA référence, alors on passe outre et on boit ses paroles jusqu'à plus soif. Les deux billes vertes s'illuminent de malice et d'émerveillement.

Alors c'pour gagner plein d'sous que t'es parti loin ? Plein d'sous comme ceux d'un trésor ?
Hé bien... Tu sais au début... J'avais très peur. Je ne voulais pas être père... Déjà que le mien n'est pas dans mon coeur, alors tu vois... Moi être un bon papa, je trouvais que j'allais faire plus de mal que de bien. Alors oui, j'ai fui, j'ai fait une très grosse erreur, je n'ai pas voulu réfléchir aux conséquences. J'ai pensé seulement à ma vie.

Le mensonge fait parfois plus mal que la vérité, Abel le sait, alors il se livre avec douceur à celle qui est de sa lignée.
En face le petit nez se fronce, mine dubitative, se demandant de quoi il parle.


Peur d'être mon P'pa ? Mais j'suis une gentille p'tit fille moi ... Alors pourquoi que tu as peur ? Pis t'es un vrai P'pa vachement fort !

Voilà ce qu'est un père dans les yeux d'une môme. Le meilleur, le plus fort, le modèle ! Et lui, en bon père, essaie de se justifier face aux deux mirettes émeraudes, sondeuses d'âme.

Tu sais j'ai beaucoup changé en cinq ans. Etre père, c'est une très grosse responsabilité, on ne peut plus faire tout ce que l'on veut, car ton enfant doit passer avant toi. Et moi... Plus jeune... Je ne voulais qu'être libre comme les mouettes. Quand je suis revenu, je venais à peine de comprendre que j'ai été très méchant envers toi et maman. Alors... Je... Hé bien... J'suis là.

Les mots se bousculent dans la petite caboche aux mèches brunes et, du haut de ses cinq ans, la jeune Alara essaie de comprendre. Mais comme tous les enfants à cet âge là, lorsque les phrases sont trop longues, on n'en retient que la fin.

Mais maintenant t'es plus méchant ? T'es avec moi puisque M'man elle est partie .... Léger silence. Dis P'pa ? C'est comment une île ? C'est vrai que y a des trésors dessus ? Ou comment sauter du coq à l'âne avec un naturel déconcertant.

Le père se livre alors dans une description succincte, mais avec un détail qui a son importance, les "Trésors". Alors la gosse s'emballe par avance, rêvant déjà de chasse au trésor, de coffre et mille et une autres choses qui font pétiller les iris verts.

Ce soir là, la petite rêvera de grands voyages et de merveilles, calmement endormie et calée dans les bras d'un père un peu dépassé.





~ Un lit, un père et des questions \ Acte II ~

Une autre journée terminée, pleine d'aventures et d'enseignements pour la petite brune aux grands yeux verts. Le teint s'est légèrement hâlé à passer les journées entières sur le petit voilier. La gamine, aux abords timides, prend de plus en plus d'assurance, copiant le modèle paternel.
L'heure est venue au repos et au tête à tête quotidien.
Quelle sera la question d'aujourd'hui ?


Dis P'pa ...  Où qu'c'est que je vais habiter maintenant ? T'sais si la Princesse elle veut que tu r'partes loin ? J'vais v'nir avec toi dis ? Blanc ... Tu ne te plais pas ici ?

Les deux grandes mirettes de jade fixent le père. Regard implorant de chien battu abandonné sous la neige.
J'veux rester avec toi P'pa ... S'tu pars je vais être toute seule ... Et j'aurais plus de P'pa, ni de m'man ... Et alor la méchante Aloïs, ben elle va encore s'moquer d'moi ... Larmes qui montent aux yeux, sans qu'elle ne baisse le regard.

La corde sensible ... Si petite et déjà elle en joue à la manière d'une virtuose. Comment ne pas fondre ?
Alors il lui explique qu'il lui apprendra à se défendre à bon escient, que cela est possible sous certaines conditions, enfreignant un peu les préceptes maternels.
Et c'est là qu'on s'enfonce dans le mensonge, promettant l'impossible ...


Je ne t'abandonnerais pas une seconde fois Alara... Je l'ai promis. Rassurée, la petite tête aux boucles jais, se pelotonne contre le torse et sombre dans le sommeil, terrassée de fatigue. Bénie soit la mer...





~ Un lit, un père et des questions \ Acte III ~

Que serait un marin sans savoir nager ? C'est cela qu'Abel va enseigner à sa fille en ce quatrième jour d'enseignement.
Une crique à l'abri du vent, une mer d'huile pour mettre en confiance. Appréhender l'élément aquatique, à prendre à flotter, à faire le bouchon, à se laisser bercer la la masse liquide ... Lui toujours près d'elle immergé à ses côtés.
Ce n'est qu'en regagnant la rive qu'elle vit les lacérations dans le dos paternel alors que celui-ci changeait de chemise... Regard furtif et curieux, sans mot ... Cela viendrai plus tard, le soir avant le sommeil ...


Dis P'pa ... C'quoi les marques que t'as dessus le dos ?

Oh... Tu as... Large grimace. Ce sont des cicatrices ma belle... Des marques qui ne disparaissent pas sur ta peau. Regard émeraude interloqué, première rencontre avec la cruauté des hommes.
Elles partiront jamais, jamais d'la vie ? Mais comment que tu as fait pour en avoir ?

Quand tu rencontres quelqu'un et que tu vois qu'il a beaucoup de cicatrices ça peut vouloir dire plusieurs choses :
Soit c'est un guerrier depuis de très longues années.
Soit cette personne a eu une vie très difficile.
Soit elle ne sait pas se défendre.
La vie de marin Alara... C'est une vie d'homme. J'ai eu ces marques comme d'autres... Car il y a des capitaines... Plutôt impressionnants parfois.


Hochement de tête approbateur associé à une mine perplexe. Bien qu'elle n'ait pas tout saisi, la gamine, n'ira pas plus loin dans son questionnement cette fois-ci. Bien trop impressionnée par les sillons boursoufflés qui orneront à vie le dos paternel.
Le petit corps se blottit dans la douce chaleur du corps protecteur. Un baiser sur le front et enfin le calme pour Abel.

Le calme avant la tempête ...




~ Un père, le mensonge et un nouvel ami ~

La veille, la dispute. Violente et rude. Disparition du paternel pendant la nuit, laissant la gosse seule au profit de l'alcool salvateur.
Le maigre lien tissé les jours derniers s'amenuise comme peau de chagrin. Tant d'effort pour ça ...
Sans qu'elle ne le sache, ce soir là sera le dernier soir en compagnie du père. La promesse ? Du vent ...
Alors il la traine dans l'autre monde des ports, celui des tavernes. Les rires gras, le brouhaha ambiant, les bagarres.
La petite suit son père comme son ombre, accrochée à sa jambe comme une sangsue.
Une table déjà occupée par un gamin, déjà grand lui. Le père soulève la plume et la dépose sur la table. Présentations :


B'jour M'sieur. Un rire accueille la politesse de la môme.
M'sieur... Doit pas avoir trop d'différence. T'as quel âge mini Hindley ? Six petits doigts se dressent alors fièrement pour appuyer la voix assurée de celle qui pense être déjà une géante.
Six ? Vache t'as pondu ça Abel...? Cachotier !
Va pas trop loin gamin, si tu veux pas avoir la honte de la fessée... Quoique ca me détendrais...
J'suis pas un oeuf ! Eclat de rire des deux hommes devant la spontanéité puérile. Une moue boudeuse barre maintenant le visage enfantin. Le second degré on connait pas encore à six ans ..
Les bras se croisent alors sur la poitrine, les yeux se rivant sur le sol crasseux.

L'aime bien ta gosse.
Tombe bien morveux, parce que vu qu'elle a la moitié de ton âge, et qu'elle a une tête d'oeuf comme la tienne... Clin d'oeil à la chair de son sang Bin tu t'occuperas d'elle quand j'serais pas là.

Et la la petite brune se rebiffe, hurlant au mensonge, à la calomnie ! Le paternel tente de lui faire la morale, le expliquant le bien fondé de sa décision, mais autant se heurter à un mur. Aucune parole ne trouvera grâce aux yeux de la môme.
Moment que choisit Henry pour en détourner l'attention, l'emmenant au dehors pour une fabuleuse découverte ...
Sauf que la furie ne l'entend pas de cette oreille et tambourine tant qu'elle peut le pauvre adolescent qui n'aura la paix que sous la menace de la jeter à la baille. Et après réflexion, le calme revient.


Waouh ...

Les paupières papillonnent devant le spectacle féérique du jeu de lumières lunaires et aquatiques. Long silence contemplatif que l'ado finit par briser.

'Coute Alara... C'pas que ton daron t'aime pas ou veux t'quitter. S'il peut... T'serais la première à embarquer 'vec lui. Mais chez nous, c'pas pareil, c'est... Trop dur pour une p'tite comme toi. Même moi à mes six printemps on v'lait pas d'moi.
Faut que... T'comprennes que sans des sous, on peut pas manger. Et t'papa bin il veut qu'tu sois bien. T'comprends ? Faut qu'il parte pour qu'tu grailles. Sinon t'vas partir aussi.
Comme... Comme t'maman.


Les paroles font lentement le chemin dans la caboche avant qu'une voix chevrotante n'abdique : J'veux apprendre ... Pour que quand p'pa r'viendra, j'sois prête et la prochaine fois j'partirai avec lui ...

Un pacte est scellé, il sera son nouveau guide en l'absence du chef de famille. Henry raccompagne la petite chez elle, devenant même pour l'occasion un poney de course que les petite bottes éperonnent avec vigueur.

Ceci n'est qu'un début.

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