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[RP] Correspondances fraternelles.

Sirius7
Il y avait bien longtemps qu'il n'avait saisi la plume pour lui. Pourtant son plus jeune frère était l'une des personnes qui l'avait soutenu le plus, si ce n'est la seule personne sur qui il pouvait compter à chaque moment que la vie donnait au Vicomte. Mais depuis un certain temps, le Comte de Champagnole et Baron d'Arbois ne se montrait plus en public, préférant la vie recluse au sein de son château où il obtenait tout ce qu'il désirait d'un claquement de doigts. Les mondanités ne l'intéressaient pas, ou plus, au contraire de ses aînés qui eux aimaient à pavoiser parmi leurs pairs. Cartil était de ces personnes qui ne se ventaient pas de leur noblesse ou de leur ascendance encore plus titrée que l'ensemble de la Franche-Comté ; il ne cherchait même pas femme titrée à épousailler, ou encore ne mettait pas suffisament son nom en valeur. Dans la plupart des festivités de noblesse, il préférait qu'une de ses vassales aille à sa place représenter les glorieuses terres de Champagnole ou d'Arbois.

Justement, la missive que s'apprêtait à rédiger Sirius concernait l'une d'elle. Actuellement présente sur les terres de Saulx, en la seigneurie de Genevrey, Zelda avait répondu présente - non sans grand choix -, à l'invitation du Vicomte à se réfugier avec sa soeur sur son domaine, afin que le Margny puisse clarifier certains points. Ces points, il allait les expliciter dans la lettre qu'il comptait bien rédiger à son frère.
Doucement, la plume se mit à gratter le parchemin, guidée par les mains expertes, pour bien des choses, de Sirius.




Citation:
A l'attention du Comte de Champagnole et Baron d'Arbois, Cartil de Margny-Riddermark,

Cher frère,

Voilà bien longtemps que je n'ai obtenu nouvelles de vous. Je ne doute pas que vos occupations en Champagnole soient si prenantes, d'ailleurs je n'ai reçu aucune invitation à une partie de chasse ou autre divertissement qui m'aurait permis de vous revoir, ce dont je ne m'étonne pas puisque vous avez toujours été relativement adepte de petits plaisirs solitaires. Alors que nous vaut, à notre frère et moi-même, ce silence des derniers temps ? Si vous avez en tête quelques machiavéliques desseins, auxquels vous vous attelez jour et nuit, je pourrais comprendre. Mais ce n'est pas vraiment votre genre, et vous auriez fait appel à votre aîné pour qu'il vous assiste au minimum, me trompé-je ? Alors peut être profitez-vous de la vie comme il se doit, aussi je comprendrais mieux votre mise à l'écart progressive du reste du monde. Les longues nuits de débauche intense ne se relatent pas, par peur de vous faire découvrir, vous vous isolez. Cela serait le cas, je ne pourrais que vous féliciter de votre lucidité, mon frère.

Cependant, je me permets d'entrer dans le vif du sujet sans plus attendre. Car vous vous en doutez, après que me sois enquis de votre état, il faut bien aborder un autre sujet, qui est à vrai dire l'objet principal de cette lettre. Je vais donc vous relater les faits très récents qui m'ont vu m'imposer de prendre la plume.

Votre vassale, Zelda, à laquelle, dans votre bonté ordinaire (je n'oserais tout de même pas écrire "dans un jour où vous avez légèrement abusé sur la bouteille", quoi que ce que vous allez lire ci-dessous pourrait le laisser penser...) , vous avez confié les terres de Sapois, a osé se présenter en publique accoutrée de la pire façon dont il est possible de s'imaginer. Cela s'est déroulé lors de la cérémonie d'annoblissements du Franc-Comte Jontas de Valfrey, la demoiselle en question s'est présentée avec ma propre vassale, Hanadora, complètement trempée de la tête aux pieds. Le pire est que justement les dits pieds étaient nus. Comprenez bien la gêne que j'ai pu ressentir lorsque je m'aperçus qu'il s'agissait bien de votre vassale, qui avait eu l'outrecuidance de venir nue-pieds, et que celle-ci comptait bien m'adresser la parole. J'ai bien évidemment pris les mesures nécessaires, immédiatement j'ai emmené les demoiselles avec moi-même, à l'abri dans mon véhicule, avec l'espérance de ne pas avoir été aperçu en leur compagnie ; la réputation des Margny étant en jeu, imaginez bien que jamais je n'aurais supporté que l'on me raconte bien plus tard que j'ai pu adresser la parole à deux paysannes. Car c'est bien de cela qu'il s'agissait en l'état actuel des choses, de vulgaires paysannes s'approchant de trop prêt d'un Vicomte renommé tel que moi.

Depuis, j'ai pris avec assurance les choses en main. Les demoiselles sont certainement toutes deux dans un bain qui ne leur fera que du bien, et moi je suis dans mon bureau, plume en main afin de vous conter les faits. Je vous imagine déjà lire cette missive, vos yeux écarquillés de surprise, votre sang ne faisant qu'un seul tour, l'outrage fait, car oui il s'agit bel et bien d'une offense sans pareil envers vous et votre nom, se mérite d'être rappelé à l'ordre. Je ne veux surtout point vous ordonner de la punir comme il se doit, je vous le conseille simplement. Votre vassale est le reflet de votre grandeur en Franche-Comté, il serait malheureux que celle-ci soit ternie par une fredaine encore plus grosse que l'ensemble de vos terres. J'ose espérer que vous profiterez de ce précieux conseil que votre frère, ami et néanmoins dévoué, vous donne afin d'éviter cela à l'avenir.

Dans l'attente de vous lire,

Votre frère,







Après relecture attentive, satisfait comme toujours de lui-même, le Margny apposa son sceau puis ordonna à un valet de faire parvenir ce pli dans les plus brefs délai au Comte de Champagnole. Dès qu'il eut quitté la pièce, Sirius se leva afin de se servir un verre d'Arbois, se demandant si les soeurs avaient enfin fini de s'amuser dans leur bain.
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Cartil
C'est par un frais matin que le messager penetra au sein du bureau du Comte. Les messages entre Margny-Riddermark etaient precieux, et ceux qui les transportent de confiance. Aussi, nulle question n'etait posee a leur approche, ils pouvaient atteindre directement les membres de la famille sans passer par les traditionnelles intermediaires. Un sourire amuse apparut sur le visage du Comte lorsqu'il decouvrit l'identite de l'auteur du courrier. Lui qui venait a peine de retrouver la vie active, voila deja qu'une lettre de son frere lui parvenait. La vie etait etrange tout de meme ! Sirius lui manquait beaucoup. Il avait beaucoup change depuis le temps de leur adolescence, ou ils avaient fonde AP ensemble. Tout etait si different maintenant, chacun avait ses propres terres, de nombreux titres, et plus important encore, sa propre famille. Tout cela, ils ne l'imaginaient meme pas lorsqu'ils en etaient encore a echaffauder leurs premiers projets. Mais un frere restait un frere, et ce lien primerait toujours quelque soit le nombre d'hivers traverses.

Une fois le messager congedie, Cartil s'empressa d'ouvrir le courrier. L'excitation faisait maintenant place a la crainte, une reprise de contact aussi soudaine ne pouvait que signifier un evenement important, peut etre grave ? Ou peut etre etait-ce simplement un message de courtoisie ? Toutes ces pensees lui traversaient l'esprit tandis qu'il s'affairait a chercher son coupe-papier. Les choses ne sont jamais a leur place quand on en a besoin ! Il faut dire aussi que la methode de rangement du Comte n'aidait pas non plus. Son bureau avait toujours ete un fouilli de vieux papiers obseletes sur lesquels etaient poses des dossiers plus recents, le tout surmontes de coupes a vin vides. Le centre n'etait guere mieux, avec toutes ces assiettes de patisseries eparpillees partout, melangees a d'autres objets divers. Son interet croissant prit fin avec la decouverte du coupe-papier sous une vieille pile de lettres sans interets. Il allait enfin savoir de quoi il retournait...

Le premier paragraphe fit sourire le cadet des trois freres. Un plan machiavelique ? Lui ? Voila qui etait bien ose de la part du plus calculateur des trois ! Sirius avait donc garde tout son humour, malgre ses traits de despote qu'il laissait paraitre aupres du peuple. C'etait deja une bonne chose. La lecture du reste de la missive ne plut en revanche guere au Comte. Bien qu'apres reflexion, il ajouta pour lui meme, d'un air sarcarstique qu'au moins, cette fois, Zelda etait habillee... Il se souvenait d'une soiree ou cela avait ete different, ce qui indiquerait que quelque part, il y avait une evolution positive dans son comportement ! Mais il lui fallait maintenant prendre une decision sur les mesures a prendre concernant sa vassale... Jamais celui-ci ne lui avait impose de regles, mais peut etre cela devenait-il une erreur au fil du temps. Peut etre etait-il temps de mettre un terme a tout cela ? Mais comment faire ? Comment arriver au bon dosage de sanctions a prendre ?

Une plume et du papier furent trouves avec la meme rapidite que pour le coupe-papier, et quelques dizaines de minutes plus tard, le messager de Sirius repartit au galop avec la reponse...




Citation:
Au Vicomte de Saulx, Seigneur de Charmoy et de Bourg de Sirod, Sirius de Margny-Riddermark,


Cher frere,

Je dois vous avouer que c'est non sans surprise que j'ai accueilli votre missive. Bien que la crainte d'un malheur survenu m'ait prise au coeur, je suis ravi que vous ayez saisi votre plume. Je constate avec joie que vous vous portez toujours a merveille, conservant meme cet humour particulier qui vous caracterise. Mais je me dois de vous decevoir, je n'ai malheureusement point de plan machiavelique a vous exposer, sinon celui de cherir et d'honorer la femme qui est a mes cotes aujourd'hui, ainsi que son fils, que j'ai adopte, Onill. Mais si cela est machiavelique, alors qu'Aristote me maudisse jusqu'a la dixieme generation, car je ne pourrais plus m'en passer. Je mene mainteant une vie emplie de douceur et de tendresse, profitant d'une pause qui s'eternise a developper les conditions de vie des peuples de Champagnoles et d'Arbois, tout en jouissant du plaisir d'etre aime, simplement. Il n'y a plus de courses aux titres, de campagnes politiques ou de joutes verbales, simplement le cri des oiseaux le matin, de la soupe qui cuit dans le four, ou des sabots de nos chevaux qui galopent dans les collines, chassant leur propres ombres. Vous devriez essayer mon cher frere, une vie comme celle la peut paraitre ennuyeuse, mais m'a permise de beaucoup reflechir sur notre condition, et la chance que nous avons de ne manquer pratiquement de rien.

Cependant, tout a une fin, et je devine que les nouvelles que vous m'apportez en sont la preuve. En revanche, je dois vous avouer qu'une part de moi voudrait rire de cette situation. Apres tout ce que nous avons vu et fait en taverne etant plus jeunes, voir les Dames Hanadora et Zelda nue-pieds et trempees ne sont que de pietres plaintes ! Vous souvenez-vous, mon frere, de ces soirees ou nous etions en taverne, et ou plusieurs demoiselles - que je ne citerai pas par respect pour elles, ne voulant pas manquer de respect a Elanor ou Zelda par exemple - etaient si peu habillees ? Cela fait si longtemps maintenant...

Mais il est vrai que je ne l'ai jamais tolere a l'epoque, et que je ne le tolerai toujours pas maintenant. Beaucoup trop de decisions ont ete prises sans mon accord, et parfois sans que je sois meme informe et je tiens a y mettre un terme des maintenant. Cependant, avant d'aller plus loin, je tiens a prendre conseil aupres de toi. Quelles sanctions comptes-tu prendre a l'encontre de ta vassale ? Nous pourrions peut etre nous accorder sur celles-ci. Apres tout, la faute etant la meme, il serait juste que la punition le soit aussi.

Je vous suis en tout cas reconnaissant de les avoir soustrait a la foule sans incident. Avec de la chance, personnes ne les aura reconnues ou meme apercues. Dans le cas contraire, esperons qu'ils sauront rester discrets.

J'attends de vos nouvelles avec impatience Cher Frere,

Votre ami de toujours,

Cartil de Margny-Riddermark.
Sirius7
C'est un messager exténué qui revint bien plus tard au castel de Saulx. A Genevrey les deux sœurs étaient enfin propres et resplendissantes comme à l'accoutumée, et Zelda semblait avoir décidé de prendre un peu de repos dans le domaine de la vassale du Vicomte. Si cela lui convenait, le Margny ne s'en plaindrait pas. Celui-ci prit la missive des mains du serviteur, un sourire radieux sur le visage comme on lui en voyait que très rarement, et le congédia pour pouvoir lire la réponse de son frère dans le calme le plus absolu. Avant tout, il préféra aller chercher une bouteille d'Antigny afin de s'en servir un verre. Autant se mettre à l'aise avant d'entamer la lecture...

Le verre se posa d'un claquement sec, puis le Vicomte décacheta le pli afin d'en lire le contenu. Il le parcourut trois fois, afin d'être sûr de n'en avoir manqué aucune partie. Ainsi, Cartil était prêt à punir sa vassale tout autant que le souhaitait, à contre-cœur tout de même, son frère aîné. Il replia soigneusement le courrier, le rangea à un endroit où il le retrouverait à l'occasion, et entreprit de rédiger dans l'immédiat sa réponse. Il ne lui fallut pas plus d'une bonne heure avant d'ajouter sa signature au bas du parchemin qu'il estima encore une fois de qualité correcte. Ce n'était pas un concours d'écriture, de toute façon. Le Margny manda un nouveau messager, l'autre n'aurait pas eu la force de retourner aussitôt en direction de Champagnole. Il ne s'inquiétait pas de la perte d'un serviteur qui aurait pu mourir de fatigue, mais bien entendu du temps qu'il faudrait à sa lettre pour atteindre son frère si le coursier décidait de périr durant le trajet.




Citation:
A l'attention du Comte de Champagnole et Baron d'Arbois, Cartil de Margny-Riddermark,

Mon frère,

Je reconnais que votre prime paragraphe ne m'a guère étonné. Vous avez toujours été le plus sage et le plus tempéré de nous trois et, il faut bien l'avouer, cela vous a plutôt bien réussi. Sachez que je vous envie. Votre modération vous a toujours permis d'atteindre des sommets dans ce que vous entrepreniez, sans pour autant être obligé d'en venir aux mains. Pour ma part, le chant des volatiles dès l'aube me donne seulement l'envie de les lapider, je ne mange plus de soupe depuis que je sais que la vieille gouvernante de feu notre oncle Arthur nous a menti à propos de ses prétendues vertus, et le bruit des sabots ne me stimule uniquement si je suis couvert de mon armure. Je n'ai accompli que trop d'actions dont aucun homme ne serait fier, peut être un jour me confierais-je, lorsque je me sentirai inutile icelieu et qu'alors je pourrais rejoindre sereinement le Paradis Solaire une fois que le Tout Puissant m'aura lavé de mes pêché. Ce jour là, je lui conseillerai de frotter fort... J'ai donc encore le temps devant moi avant de prétendre à cette placidité dont vous faites l'éloge.

Mais assez parlé de ma personne, même si le sujet est intéressant je vous l'accorde. Vous me voyez heureux d'avoir eu réponse à ma missive, et si rapidement de plus. Je n'aurais pas même dû en douter, vous avez toujours été présent quand il le fallait. Peut être souhaiteriez vous avoir des nouvelles du monde extérieur. J'entends par là extérieur à Champagnole puisqu'il semblerait que vous aviez décidé de ne pas quitter le domaine. Alors que dire... Notre très cher père a enfin obtenu gain de cause auprès de la Hérauderie Royale. Sa filiation avec feu Tristan de Salignac est reconnue, nous pouvons donc officiellement nous considérer comme les fils du second Prince de Condé. A l'occasion, vous pourriez lui adresser vos félicitations, il ne fait aucun doute que cela lui ira droit au coeur, malgré qu'il soit de pierre. Pour le reste, j'aurais l'occasion de vous expliquer ce qu'il s'est passé en l'Empire et le Royaume durant votre absence lors de notre prochaine rencontre, peut être pour les allégeances ?

Mais je m'égare et j'en reviens maintenant au sujet de la première missive que je vous ai fait parvenir.
J'en conviens, la Dame de Sapois a déjà fait bien pire, nul besoin d'explications plus approfondies, je crois que nous voyons tous les deux de quoi il en retournait alors. Néanmoins, les faits frôlaient l'inconvenance, mais jamais, ô grand jamais, ils n'étaient pratiqués en public. Mais cette fois, j'aurais encore préféré les voir dévêtues que déguisées comme elles l'étaient, au moins il n'en serait pas ressorti de cette histoire que des points négatifs.

Puisque vous parlez des sanctions que je compte prendre à l'encontre de ma vassale, je vais vous exposer cela succinctement. Tout d'abord, j'envisage de lui demander de se confesser auprès d'un clerc. L'idée même qu'elle ait pu oser déshonorer son rang de la sorte laisse présager le pire quant à ses autres activités. L'absolution par un prêtre ne lui procurera que du bien, j'en suis certain. Puis le port d'une bannière infamante me paraît être une idée vraisemblable. Elle portera ainsi sur elle pour un temps encore indéterminé le signe de sa transgression. Si cela peut vous inspirer pour faire expier sa faute à la Dame de Sapois, j'en serais réjoui. Dans tous les cas, l'attention que vous portez à l'égard du comportement de votre vassale est tout à votre honneur.

Avec toutes mon amitié,

Votre frère,




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