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[RP]Du côté des Avizés

Azura_xiloscient
RP privé entre Luna de la Mirandole et de Dublith, dîte Azura Xiloscient, et Eilinn Melani d'Avize. Si vous souhaitez y prendre part, contactez l'une es deux par mp.

Quelque part à l'Ouest du Languedoc, dans une petite ville répondant au doux de Nîmes, jolie petite bourgade ne demandant qu'à se développer dans un futur plus ou moins proche. Tout dépend des points de vue, dirons certains. Effectivement, si l'on considère le temps depuis le début de la création, la ville se développerait dans un avenir proche, c'est à dire pas plus de quelques siècles. Si par contre on se référait à une vie humaine, là, d'un seul coup, l'avenir paraissait beaucoup plus lointain. Oui, vraiment. Voir complètement inaccessible. Pour un simple être humain, s'entend bien. Si l'on prend une tortue des Galapagos, lesquelles ont une durée de vie d'un ou deux siècles à peu près, le développement de la ville devient d'un seul coup vachement moins inaccessible. Mais enfin, je doute que les tortues des Galapagos se soucient d'une ville qui se situe à plusieurs milliers de kilomètres de leur lieu de vie et dont elle n'ont jamais entendu parlé et dont, de toute manière, elle ne reconnaitrait pas le nom s'il était écrit devant leur nez. Pour la bonne raison qu'elles ne savaient pas lire. Et pis que personne de la grande civilisation européenne n'avait de toute manière encore posé le pied au Galapagos, et que ça aussi ne se ferait pas avant au moins un siècle. ce qui est très court dans une vie de tortue. je vous l'ai déjà dit ?

Enfin, de toute manière, tout comme ces tortues, la théories qui nous pousse à considérer les temps suivant différents points de vue pour finalement conclure à un "Et ben oui, il avait raison : tout est relatif ! Rhâ, quecébô !" ne paraîtrait pas non plus avant plusieurs siècles, on a pas à s'en soucier pour le moment. Tout comme les théories économiques qui permettront d'expliquer la croissance de la ville. Elle est pas belle la vie ?

Bon, on s'est un peu éloigné du sujet, là, je crois... Donc, on disait que l'action se déroulait à Nîmes, à l'Ouest du Languedoc. Donc, quelque part dans les rues de cette ville, dans un quartier quand même plutôt riche. Voir carrément riche. On pourrait presque dire que l'or suintait par les fenêtres et les fissures des murs pour se répandre dans la rue. Mais ce serait exagéré. De toute manière, il n'y avait pas d'or sur les murs. ca serait trop facile à voler, comprenez. Il faut leur donner un peu de défi aux voleurs, sinon, ils n'ont plus de raison de vivre.

Donc dans une de ces rues de ce quartier, que, pour des raisons de discrétion, nous éviterons de nommer, se tenait un hôtel particulier frappé de l'oriflamme de la salamandre. Un matin de décembre que rien de distinguait d'un autre, alors que l'aurore pointait timidement son nez avec de luire d'une belle couleur sur la neige fraichement tombé, encombrant les rues et s'attirant les foudres de tous ces braves obligeait de déblayer pour que les carrosses de ces ...ain de nobles puisse circuler et leur écraser les pieds sans gênes, ce matin de décembre donc, un messager donna une missive à l'un des serviteur afin qu'il la remette à Son Excellence la Vicomtesse d'Avize. une missive frappé du sceau de la famille des Dublith.

Quand Son Excellence fut levée et devant son petit déjeuner, on lui apporta le courrier du jour. Elle ouvrit la plupart des lettres qu'on lui apportait. Ne soyons pas plus impoli que nécessaire, nous ne lirons que celle que nous avons jusqu'à présent suivi. L'on pouvait donc y lire, d'une écriture fine et ronde, comme il convient à une jeune fille d'écriture quand elle s'adresse à une de ses amies, les mots suivant :


Citation:
Ma chère amie,

Tout d'abord, laisse moi m'excuser pour ce long silence. Comme souvent lorsque je me plonge dans mes études, le temps passe sans que je ne m'en aperçoive et, même si je me suis dit à de nombreuses reprises que je devais t'écrire, j'y ais malheureusement toujours songé à des moments où je ne pouvais le faire. J'espère que tu ne m'en voudras d'avoir trop tardé à te donner de mes nouvelles, et que tu ne m'en veux pas trop pour ce silence prolongé.

Pour me faire pardonner, je comptais te rendre une visite dans les jours qui vont venir. je sais que, pour le moment, tu loge loin d'Angoulême. Aussi, pardonne moi ma témérité, je suis partie deux jours après avoir confié cette lettre aux coursiers de ma maison. Je devrais donc arriver au plus tard une semaine après celle-ci, si les routes ont été mauvaise. J'espère que tu accepteras de me recevoir. J'aurais beaucoup de choses à te raconter. Et une proposition à te faire. J'y ai longuement songé, et c'est quelque chose que j'ai envie de faire. Je t'en dirais plus une fois que l'on sera face à face.

A dans quelques jours, si tout se déroule bien,
Ta chère et tendre amie,
Luna de la Mirandole et de Dublith


**********************

Effectivement, comme dit dans la lettre précédemment lu, deux jours plus tard traversaient les rues aux grand galops un cheval à la robe châtain. Sur son dos était couchée à plat ventre une silhouette indistinct enveloppée dans une cape rouge. Un des seuls points dont l'on pouvait être sûr en la voyant passer était la chevelure châtain clair qui battait follement dans son dos. On en déduisait donc, la plupart du temps, que c'était une jeune fille. Enfin... Pour ce qui, alors qu'il se jeté sur le côté, pensait à jeter un coup d'oeil rapide pour voir qui était ce fou qui ne ralentissait même pas alors qu'il traversait la place du marché chargé d'étals et, encore plus, de monde. Au final, on ne sait par quel miracle, on ne décompta que trois blessés.

Sans perdre de vitesses, elle s'engouffra dans les quartiers plus riches de la ville. Là, c'était plus facile de ne blesser personne. Il y avait moins de fou piéton qui se plaisait à se jeter sous les sabots de son cheval (entendant par là : qui n'avait pas le temps de s'écarter de sa route, ce qui revenait au même pour la cavalière). Par contre, ils laissaient traîner leur carrosse au milieu de la route (ne vous risquez pas à lui dire qu'ils étaient bien obligé s'ils voulaient circuler, vous risqueriez de vous entendre rétorquez d'une voix acides qu'ils avaient qu'à faire des voies plus larges) et ça, c'était dangereux pour le cheval. Resserrant ses doigts sur les rênes, elle entreprit de faire une série de zig-zags, s'attirant les invectives des conducteurs auxquelles elle ne porta aucune attention, pour finalement prendre un virage serré et passer sous la porte surmonté de l'oriflamme de la salamandre et stopper d'une main sûre dans la cours.

Elle mit pied à terre, donna une pièce à un palefrenier puis, retirant ses gants, se dirigea vers la porte. Elle arriva devant le portier et, finissant d'ôter ce qui lui couvrait les mains, elle dit au portier, ne lui jetant un regard quand elle eût finit sa tâche :


"Faites dire à Eilinn Melani d'Avize que Luna de la Mirandole et de Dublith est arrivée, si elle veut bien la recevoir."
Eilinn_melani
A l'instant T.

Comme toute jeune fille de noble famille, on pouvait imaginer qu'en cet instant, Eilinn serait occupée à ses études, ou bien à perfectionner son art de la broderie, ou de la lecture du grec. Mais non...

Au lieu de ça...


Mééééééééééééééééé ou est le miel dans cette maison ???

Eilinn squattait donc les cuisines, une petite marmite devant elle indiquant qu'elle était occupée à l'art culinaire. Art culinaire qui n'allait pas sans poser quelques difficultés à la gamine, non pas par sa complexité, mais bien parce que sa cuisinière avait décidé de planquer tous les ingrédients vitaux de la vicomtesse, pour éviter qu'elle ne vide les stocks à faire des expérimentations parfois hasardeuses.
La gouvernante se rappelait encore avec horreur de la dinde à la lavande de Noël, accompagnée d'oranges marinées et confites*. La conclusion de la vicomtesse avait été "ça manque de sel". La cuisinière était aussitôt allée vomir histoire de pouvoir remanger quelque chose de comestible qui ne soit pas mitonnée par la liliputienne.

Là en l'occurence, Eilinn en était à une tentative de terrine de lapin à l'orange. Le décorticage des lapins avait à un moment laissé place à une partie d'osselet, ce qui fait que les domestiques appréhendaient avec inquiétude l'heure du diner.

La spatule en l'air, Eilinn fut informée de l'arrivée de Luna de la Mirandole par sa gouvernante. D'un vague geste de la spatule, elle informa Narcisse de son intention.


Oui oui, installe-là dans le salon, je dois encore décider si je rajoute un zeste d'orange ou pas...

C'est une artiste que voulez-vous... Finalement la môme ne rajouta pas le zeste, et alla revêtir dans sa chambre une surcotte plus confortable, et surtout propre, sans odeurs de boustifaille. Pendant ce temps, dans le salon, collation et boissons étaient offertes à la fille Dublith, ainsi que des couvertures pour se réchauffer du temps hivernal, près d'un feu fourni.

Eilinn finit par arriver au Salon, et salua gaiement son amie, tentant de ne plus penser à la quantité de miel à ajouter à la terrine. Cette dernière patienterait le temps de l'entretien.


Luna ! C'est un plaisir ! As-tu fais bon voyage ?

Elle savait la fille Dublith adepte des embrassades spontanées, aussi Eilinn préféra-t-elle rester en retrait. La conscience d'un corps qui évoluait changeait beaucoup sa perception de son rapport aux autres, ainsi elle s'accommodait de moins en moins d'un quelconque contact physique.

* recette purement imaginaire, la joueuse décline toute responsabilité en cas de tentative de cette chose
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Azura_xiloscient
Bon, on l'avait fait entré. Au moins, ça voulait dire que son amie ne s'était pas offusquée du fait qu'elle débarque à l'improviste en prévenant peu de temps à l'avance. Un poids s'ôta de ses épaules. Elle n'avait pas voulu le montrer, mais elle avait été quand même inquiète de la réception qu'allait recevoir sa missive. Elle laissa échapper un petit soupir de soulagement tandis que le portier lui laissait le passage.

On la débarrassa bien vite de sa cape. Elle se permit de demander une pièce où elle pourrait avoir un peu plus d'intimité, afin de pouvoir se changer. Elle n'allait quand même pas se présenter devant une vicomtesse, même si elle était son amie, en tenue de voyage, et qui plus est dans une tenue somme toute absolument pas féminine. Elle avait pris soin d'emmener avec elle, dans une sac attaché en croupe de son cheval, une robe simple, mais qui lui permettrait de montrer quand même un visage correcte à Eilinn. On l'amena donc à une chambre où elle put entreposer ses affaires et passer rapidement un vêtement un peu plus protocolaire. C'était une simple robe, brodée de blanc au bas, aux poignet et au col. Elle prit également quelques minutes pour réarranger ses cheveux, bien mis à mal par sa longue chevauchée. Si elle avait pu, elle aurait bien souhaiter pouvoir prendre un bain, également, mais il fallait au moins rompre aux politesses d'usages envers son hôte avant de lui demander une telle chose.

Une fois prête, elle fit appeler un serviteur pour qu'il la guide jusqu'au salon où elle devait enfin pouvoir revoir son amie. Elle arriva dans une pièce assez joliment meublé. Un beau feu couvait dans la cheminée. Bon, en même temps, il fallait être fou pour ne pas chauffer les pièces de sa maison en cette saison où la neige recouvrait. Mais bon, en même temps, avec Eilinn, il fallait parfois s'attendre à tout. Elle étouffa un petit rire. C'était aussi dans cette étourderie que résidait le charme si particulier de la jeune fille. Cette petite touche qui la rendait si attachante. On avait positionné devant deux fauteuils des plateaux chargés de fruits secs ou confit ainsi qu'un pichet de vin. Au geste du serviteur, elle s'assit, se fit servir un verre de vin, d'une belle couleur bordeaux, et pris quelques fruits.

Et finalement, l'hôte tant attendu se présenta enfin à la porte. Se dirigeant pour s'assoir, et faisant avec soin le tour du fauteuil par le chemin le plus éloigné de la jeune Dublith, elle dit :


"Luna ! C'est un plaisir ! As-tu fais bon voyage ?"

La jeune fille lui sourit en retour. Elle aurait bien voulu la prendre dans ses bras et la serrer contre son coeur, mais elle ressentait comme une gêne qui entourait la jeune Avize. Aussi, elle se retint de faire le moindre geste qui aurait pu paraître déplacé. Elle joignit ses deux mains, entrelaçant les doigts en la couvant du regard affectueux de celle qui n'a pas pu revoir une personne chère à son coeur depuis trop longtemps.

"Le plaisir est au moins entièrement partagé, répondit-elle d'une voix enjoué. Merci de me recevoir malgré mon arrivée quelque peu sur les chapeaux de roues, mais je voulais absolument te demander quelque chose en face et je ne pouvais attendre que deux lettres aient fait l'aller-retour.

Pour ce qui est de mon voyage, à part deux tempêtes de neige, quelques meutes de loup et un ours, sans oublier quelques brigands affamés, je pense que l'on peut dire qu'il s'est bien passé, ajouta-t-elle en faisant un clin d'oeil à la jeune fille avec un sourire moqueur."
Eilinn_melani
Eilinn remarqua non sans un soulagement certain que la fille Dublith ne lui sautait pas au cou comme à son habitude. Cela aurait pu l'inquiéter du soudain changement d'attitude de Luna à son égard, mais elle préféra plutôt profiter du fait qu'elle restait libre de ses mouvements.

Eilinn s'installa dans le fauteuil après les salutations d'usage, Luna lui expliquant le but de son voyage. Un instant Eilinn tenta de déterminer ce qui pouvait être aussi urgent et important qui nécessitait un entretien, mais préféra finalement reporter son attention sur la discussion de l'instant.
Étrangement, cette entrée en matière la mettait mal à l'aise...

Elle sourit à Luna en réponse à sa phrase ironique sur les ours et brigands.


Sans doute leur as-tu fait assez peur pour qu'ils décident de passer leur chemin et de ne point te faire de mal ? A moins que ce ne soit la providence divine !


Eilinn se saisit d'une timbale d'hypocras coupé d'eau et en but une gorgée, avant de reprendre la parole. La jeune salamandre ne laissait rien paraitre, semblant simplement discuter de la pluie et du beau temps.

Et bien dis-moi, qu'est ce qui nécessitait que tu fasses ce voyage depuis le Périgord pour venir sur les rives méditerranéennes ?
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Azura_xiloscient
Eilinn la regardait avec un regard curieux. Un petit sourire naquit sur les lèvres de la Dublith. Elle lui avait déjà parler d'une proposition qu'elle devait faire dans sa missive, et ramener le sujet sur le tapis maintenant. Elle aimait appâter ainsi les personnes à qui elle devait faire une demande. Il y avait quelque chose de tellement amusant à voir ainsi les gens se demander ce qu'on pouvait leur vouloir. Surtout qu'elle était ici sûr que la jeune fille ne s'attendait en rien à sa demande. Elle regrettait simplement le fait qu'elle ne pourrait sûrement pas voir sa tête quand elle la formulerait. Elle était persuadée qu'une adorable surprise allait se peindre sur ses traits. Sa jeune amie ne pouvait de toute manière qu'être adorable, hein ?

Mais ce fut tout d'abord Luna qui fut surprise. En effet, la jeune vicomtesse ne l'interrogea pas tout de suite sur le but de sa visite. Elle commença par la taquiner à son tour sur la plaisanterie qu'elle avait lancé à propos de son voyage :


"Sans doute leur as-tu fait assez peur pour qu'ils décident de passer leur chemin et de ne point te faire de mal ? A moins que ce ne soit la providence divine !"

Ce fut au tour de la Dublith de sourire. Elle se rappelait de certains traits d'esprit plus aiguisé de son amie, mais celui-ci était tout de même pas mal trouvé. Elle avait eût le temps, depuis leur dernière rencontre, de se recentrer un peu sur elle même et de se sentir plus en phase avec ce qu'elle ressentait. Au moins, elle arrivait maintenant à égailler un peu plus la conversation. Cependant, elle avait encore du mal à être légère dès qu'il s'agissait du Très-Haut.

Puis, avant que la jeune prêtresse n'ait pu répondre, Eilinn céda enfin à la graine de curiosité qu'elle avait tenté de semer. Son sourire s'élargit un peu. On allait encore la faire patienter un peu. Avec une attente juste assez longue, peut-être arriverait-elle à voir sa réaction.

Son sourire s'attendrit un peu tandis que son regard s'attardait un peu sur l'Alize, puis elle répondit, en portant la main à son cou où était accroché une médaille aristotélicienne :


"J'espère qu'Il veille sur moi, comme Il veille sur chaque être, même si je ne sais si je suis digne de recevoir Sa protection. Savoir comment Il souhaite vraiment que nous vivions est parfois bien difficile, n'est-ce pas ? ajouta-t'elle avec un sourire un peu forcé"

Elle se tut quelques instants après avoir prononcé ses paroles. Son visage était plus grave que d'habitude, son regard plongé dans le feu, comme l'esprit pénétré le Paradis Solaire. On aurait dit que ces pensés l'avait plus troublé que ce qu'elle ne voulait dire. Elle n'avait jamais bien réussi à comprendre ce que le Très-Haut voulait quand il s'agissait des... sentiments qu'elle ressentait. L'Eglise, c'était simple. Mais elle l'avait vu se tromper bien souvent. Elle avait de plus en plus de mal à lui faire confiance pour la transmission de Son message. Alors qu'en penser ? Les Livres Saints ne l'interdisaient pas. Et si le Très-Haut l'avait fait ainsi, il devait bien avoir Ses raisons. Et pourtant... Elle ne pouvait même pas respecter Ses paroles et pérenniser l'espèce humaine. Etait-ce vraiment ce qu'Il voulait alors, ou juste des tentations du Sans Nom ?

Elle secoua la tête sur ses pensés. Non, non, non, ce n'était pas le moment de penser à ces choses. Peut-être les aborderais-t-elle une autre jour avec père Forth ou monseigneur Guillaume. Mais pas ici, pas aujourd'hui... Et pas avec Elle. Elle prit une inspiration et répondit à la deuxième question avec un enthousiasme à moitié feint :


"La raison de ma venue ? La chaleur, bien sûr !"

Elle laissa sa phrase en suspend quelques instants, puis posa son menton dans sa paume droite, gardant son verre un peu éloigné dans la paume gauche, et leva les yeux vers le ciel. Puis elle reprit :

"Tu ne peux pas savoir à quelle point les températures sont basses dans la Périgord. tout juste si j'arrive à dormir ! Et comme le climat méditerranéen est connu pour sa douceur, j'ai pensé venir prendre quelques vacances ici."

Elle but une petite gorgée de son vin, puis rabaissa les yeux sur la jeune fille, un grand sourire rieur aux lèvres, les yeux pétillants.
Eilinn_melani
Les propos religieux de Luna troublèrent Eilinn, qui ne s'attendait pas à cela de la part de la théologienne. Un instant, l'enseignante de Noirlac prit le pas sur la jeune fille, comme si elle se retrouvait face à un élève en proie au doute.

Il veut que nous vivions dans la Vertu et l'Amitié, allons ! Les épreuves sont là pour nous permettre d'user de notre libre-arbitre et de se rapprocher de Sa perfection divine !
N'oublie pas Raphaëlle, qui elle aussi doutait de l'amour du Très Haut.


De mémoire Eilinn cita l'hagiographie de l'Archange qu'elle appréciait le plus, et dont elle connaissait par cœur le texte.

"- Et dans les moments les plus difficiles, il n’y a que deux pas, pourquoi n’étais-tu pas là lorsque j’avais besoin de toi ?
- J’étais là, et si tu ne vois que deux traces c’est parce que je t’ai portée, mon enfant."


Si le sourire de Luna était forcé, celui d'Eilinn était confiant et rassurant, presque maternel.

Luna lui annonça alors son projet de vacances. Une expression de surprise se peignit un instant sur le visage d'Eilinn, qui s'était attendue à bien d'autres choses.

Oh ! Cela ne méritait pas tant de secret ! Cela m'aurait permis de prévoir des activités pour ta venue ! En deux jours je n'ai guère eu le temps de réflechir, et hélas je n'ai même pas pu prévenir Jehanne Elissa. Elle est bien absente ces derniers temps, et cela me chagrine...

Consciente un instant qu'elle parlait trop, Eilinn changea de sujet sans transition.


Et combien de temps comptes-tu rester ?
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Azura_xiloscient
La jeune vicomtesse réagit aux paroles de son amie d'une manière qui surpris cette dernière. Elle aurait pensé qu'elle serait plutôt gênée ou bien qu'elle n'aurait pas bien su comment répondre à ces interrogations. Mais au lieu de ça, elle lui fit presque un cours sur la manière qu'avait le Très-Haut de percevoir Ses sujets. Quittant sa pose finale, Luna la regarda quelques instants, les yeux grand ouvert, bouche bée. Elle cligna une ou deux fois des yeux, l'air de ne pas bien comprendre. A priori, elle n'était pas la seule à avoir changé au cours de ces mois. S jeune amie avait également pris de l'assurance avait fortifié son esprit. La Dublith resta sans voix.

Alors Eilinn enchaîna sur la raison de sa venue. Là encore, ses yeux cillèrent sous l'étonnement qui lui cloua ses paroles au fond de la gorge. Réunir à la fois une telle assurance et une telle candeur dans une même personne... Aucun doute, ce ne pouvait qu'être l'oeuvre du Divin. La jeune fille semblait ne même pas avoir remarqué le sourire qu'elle lui avait fait en dernier. Elle partit même à donner à la jeune prêtresse des nouvelles de Jehanne Elissa. Les paupières de Luna battirent de plus belle. Non pas que ça lui aurait déplu de revoir la jeune femme pleine de vie qu'était Jehanne, bien au contraire. Mais elle n'aurait pas attendu une réaction si pleine d'innocence de la part de cette jeune fille qui venait de lui enchaîner un discours sur l'amour du Tout Puissant allié à une citation du Livre des Vertus. Encore une fois, elle resta sans voix.

Un silence un peu gêné s'installa. Qui fut coupé par un rire. Un grand éclat de rire, franc. Luna avait du mal à s'arrêter. Elle du même poser son verre pour s'essuyer quelques larmes tandis que son autre main se retenait au repose coude du siège. Elle du quand même se calmer au bout de quelques temps car ses abdominaux et ses zygomatiques commençaient à la faire souffrir. Elle reprit difficilement son souffle, essuyant encore une ou deux larmes qui perlaient au coin de ses yeux. Là, c'était sûr, elle en avait bien assez vu et pouvait enfin passer aux choses sérieuses. Ah, Eilinn ! C'est bien pour ça que tu es si séduisante. Son sourire s'adoucit un peu, devenant beaucoup plus aimant. Elle posa un regard attendrit sur la jeune vicomtesse, puis, après l'avoir regardé quelques secondes, dit :


"Eilinn... Tu es si... incroyable."

Elle soupira.

"Malheureusement, ajouta-t-telle, parfois, ce n'est pas aussi simple que cela... Comment savoir où se trouve la Vertu ? C'est parfois une question bien compliquée, crois-moi. Mais bon ! enchaîna-t-elle en se redressant dans son siège. Passons à des choses plus sérieuses."

Elle ferma les yeux un instant, pris une inspiration et expira lentement. Puis elle ouvrit à nouveau les yeux. Son regard s'était raffermie. On pouvait sentir qu'elle était ferme sur ses positions et était sûre de ce qu'elle allait faire. Lentement, elle redressa ses coudes et se leva. Contournant la table, elle alla se placer presque devant la vicomtesse, un tout petit peu sur la droite. Elle la regarda quelques instants, puis lui souris doucement.

Puis, d'un geste fluide, comme elle caresserait une amante, elle saisit la main de son amie. Doucement, gracieusement, elle mit un genoux à terre et gardant la main à peine en avant, baissa la tête. Elle hésita encore un instant. Son coeur battait à tout rompre, et ce n'était pas du au contact de sa paume avec celle de la jeune noble. Elle pris un nouvelle inspiration puis, d'une voix qu'elle espéra assuré, dit :


"Vicomtesse Eilinn Melani d'Avize, je souhaiterais que vous m'accordiez l'honneur d'entrer à votre service."
Eilinn_melani
Eilinn fut fort marrie de voir son invitée éclater de rire un long moment. Quelque chose devait lui échapper, ne comprenant pas ce qu'elle pouvait avoir dit de drôle, surtout qu'elle prenait le Très Haut très au sérieux. De surcroit ce n'était pas la première fois que Luna réagissait de la sorte avec elle, ainsi Eilinn en conçut un instant un certain dépit. Tout comme avec le Duc du Lavardin, la jeune Melani se sentait l'objet d'une plaisanterie dont elle ne connaissait pas les tenants et les aboutissants, et ou on prenait un malin plaisir à la laisser dans l'ignorance.

Même si Eilinn s'efforçait souvent à agir en tant qu'adulte, alors qu'elle ne se considérait pas ainsi, elle constatait qu'en face on la prenait encore pour une enfant naïve, en lui tapotant gentiment la tête avec un "elle est bien gentille" de circonstance.

Le comportement de Luna changea en face, tandis que la fille Dublith se levait pour prendre la main d'Eilinn dans une posture évoquant la soumission. La désagréable sensation qui avait été la sienne quand Luna avait parlé de quelque chose impossible à écrire dans une missive revint brutalement, se demandant ce qui se trafiquait. Un instant la voix de sa mère résonna dans sa tête avec un "Nous y voilà !", d'un ton peu amène. Eilinn tenta de chasser la voix maternelle de son esprit, se disant que tout n'était peut-être pas aussi simple que cela. La jeune Melani ne bougea pas, et regarda Luna avec un regard empli de surprise, tentant de chasser la boule dans son estomac.

Rentrer à mon service ? Mais je n'ai pas besoin de dame de compagnie tu sais, je vais prononcer mes voeux à la fin du mois...
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Azura_xiloscient
Et puis la réponse vint. Bien sûr. Elle aurait du s'y attendre. Mais bon, elle n'avait pu empêcher qu'une part d'elle espère que tout se passerait autrement et que sa proposition serait acceptée avec une grande joie. Elle laissa échapper un petit soupire, à peine audible. Elle ne releva pas les yeux. Elle ne lâcha pas la main. Elle resta simplement là, quelques instants, toujours un genoux à terre. Elle n'osait pas relever les yeux. Elle avait honte de propre naïveté alors qu'elle venait juste avant d'apprécier celle de la jeune fille. Une boule commencer à se former dans sa gorge. Les premières fois où on est rejeté, ça fait toujours mal. Mais elle ne voulait pas pleurer. Pas maintenant. Pas devant elle. Tout son corps avait envie de verser ces larmes, mais elle se refusait à se montrer ainsi devant cette jeune fille. Pourquoi ? C'était impossible à dire. L'amour peut-être. Mais cela ne devait pas vous empêcher d'être vous-même devant l'être aimé, non ? Elle eût un petit sourire ironique. Elle n'arrivait même pas à se comprendre elle-même. C'était un comble...

Elle se força à relever les yeux. Elle ne voulait pourtant pas regarder la jeune vicomtesse pour le moment. Et pourtant, elle s'en sentait obligé. Là encore, aucune raison ne pouvait venir justifier son geste. Et pourtant, c'était ainsi qu'elle sentait que ça devait se passer. Elle se força à lui sourire. Elle ne voulait même pas lui montrer qu'elle était triste. Elle... Elle ne voulait pas que son amie soit triste. C'était elle qui avait fait cela. C'était de sa faute. C'était elle qui devait en payer les conséquences.


"Désolée, dit-elle d'une voix qui se voulait enjoué mais qui sonnait à ses oreilles comme celle d'une personne sur le point de s'écrouler, tu ne m'avais rien dit... Félicitation en tout cas. J'espère que tu trouveras le bonheur dans cette voie... Plus que moi, en tout cas."

Elle était à genoux à présent. Elle tenait toujours la main de la jeune vicomtesse. Ses yeux se baissèrent vers le feu. Elle resta quelques instant muette, contemplant simplement leur vie qui continuait, calme et forte en même temps, alors que son même monde semblait s'être arrêté de tourner. Le silence. Pesant. Et puis, doucement, elle s'avança vers la cheminée. Elle lâcha la main de son amie. Avec une douceur extrême, comme on enveloppe un chaton, elle passa ses bras autour des jambes de sa jeune amie et reposa sa tête sur ses genoux, comme un fille cherchant la douceur d'une mère. Elle resta encore silencieuse quelques instants, à contempler le brasier. Puis, d'une voix calme et enroué, elle dit :

"Dit, Eilinn, tu crois que les paroles de l'Eglise sont toujours les pensés exactes du Tout Puissant ?"
Eilinn_melani
Bien entendu que les paroles d'Eilinn ne pouvait qu'attrister Luna, mais que pouvait-elle y faire ? Elle voulut lui dire qu'elle était désolée, mais cela était inutile, et il ne servait à rien de se flageller pour quelque chose dont elle n'était pas responsable. De surcroit, jamais elle n'avait eu le souhait d'avoir une dame de compagnie, étant celle de Jehanne Elissa de Volpilhat. Eilinn ignorait ce qui avait pu passer par la tête de son amie pour qu'elle lui demande cela.

Ma décision est récente, et je n'ai pas encore averti mes proches... Je dois notamment demander l'aval de mon tuteur pour cette décision...

Il allait bien falloir qu'elle se décide à écrire à son beau-père, cela faisait longtemps qu'elle n'avait pas eu de nouvelles. Elle espérait qu'il ne s'opposerait pas à son projet, même si celui-ci était en totale opposition avec ce qu'avait désiré sa mère pour elle. Luna lâcha alors sa main, pour entourer ses jambes. Eilinn se crispa l'espace d'un instant, n'étant pas habituée au contact physique et préféra mettre ses mains dans son giron, plutôt que de toucher Luna. Elle ne comprenait pas ce que la jeune femme tentait de faire, se disant que la conversation prenait un ton étrange. La proximité physique la dérangeait également, mais elle risquait d'encore plus heurter son amie si elle la repoussait.

Oui, sinon pourquoi l'Eglise existerait ? C'est son rôle que de nous transmettre les paroles et la volonté du Très Haut. Douter de cela serait remettre en question les piliers même de notre religion...

La jeune fille avait l'impression que la fille Dublith essayait de l'entrainer dans une conversation étrange, dont seule Luna connaissait le motif et la conclusion. Ainsi Eilinn y répondait-elle avec prudence, ne manifestant pas le moindre doute concernant ses propres paroles. Elle ne chercha pas non plus à demander à Luna ou elle voulait en venir, se disant que son amie finirait bien par révéler le fin mot de l'histoire.
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Azura_xiloscient
La tête de Luna reposait sur les genoux de son amie. Elle n'écoutait pas vraiment ce qu'elle lui disait. Au fond, elle se demandait si elle avait vraiment envie de savoir... Enfin, si. Si, elle voulait vraiment savoir pour ce qui était de la seconde question. En soit, c'était une sorte de... dernier test. D'ultime parole pour savoir ce qui était possible ou non. L'ultime porte. Celle qu'elle ne voulait pas voir fermer. Elle aurait tant voulu entendre son amie répondre que, parfois, les paroles du Très-Haut pouvait sembler obscure et que même l'Eglise pouvait se tromper sur certains points. Que parfois, il fallait aussi lire les mots du Livre des Vertus en reculant par rapport à ce que disait l'Eglise. Bien sûr, il y avait de nombreux points qu'on ne pouvait nier, mais que certains, quand ils relevaient d'interprétations d'interprétations, pouvaient parfois être rediscutés. Pouvaient être remis en question. Qu'on pouvait s'interroger dessus. Et que, parfois, ce qu'en disait l'Eglise n'était peut-être pas la meilleure interprétation que l'on puisse en faire. Elle aurait tant voulu entendre les paroles dans la bouche de la jeune vicomtesse. Elle avait le ventre noué dans l'attente de sa réponse. La bouche sèche. Ses yeux lui piquaient un peu. Elle n'en pouvait de l'attente. Elle voulait entendre ces mots.

Et pourtant...


"Oui, sinon pourquoi l'Eglise existerait ? C'est son rôle que de nous transmettre les paroles et la volonté du Très Haut. Douter de cela serait remettre en question les piliers même de notre religion..."

Les mains de la jeune Dublith se crispèrent imperceptiblement, tandis qu'elle empêchait les larmes d'envahir ses joues. Ca y est, la dernière porte s'était fermée. Close, à double, renforcée d'une barre. Murée, même. Elle ne pourrait plus jamais la voir ouverte. Si elle avait été debout, sans nul doute, ses jambes ne l'auraient plus soutenue. A genoux, elle fut seulement prise d'un léger vertige.

Bien sûr, évidemment, la jeune fille n'avait jamais ressenti au plus profond d'elle même un sentiment pur qui allait à l'encontre de la doctrine que pouvait avancer l'Eglise. Alors pourquoi la remettrait-elle en question, si ce n'est peut-être dans quelque moments passagers qui pouvaient facilement être confessés et pardonnés. Ce n'était pas possible qu'elle puisse s'interroger là dessus. de nombreux sentiments étranges se mêlaient en la jeune prêtresse. Ses yeux lui piquaient. Sa gorge était un peu nouée. Et pourtant, elle avait envie de sourire. Elle se sentait presque... Presque bien. Tout avait été dit. Tout sauf une chose. Mais tout été d'ores et déjà réglé. Elle savait exactement ce qui allait se passer ensuite. Mais tout était maintenant inévitable. Elle ne voulait pas laisser la jeune vicomtesse pleine de doute. Elle n'aurait pas pu. Tout était clair. Tout était fini. Elle eût un petit sourire. Oui, tout était fini. La boule dans sa gorge reflua un peu tandis que ses yeux redevenaient peu à peu sec. Elle savait exactement ce qu'elle devait.

Déliant ses bras, elle se leva doucement, gracieusement, laissant une de ses mains sur les jambes de sa jeune amie, comme une dernière caresse. La tête basse, sans même se retourner, elle franchit rapidement la distance qui la séparait de la porte, puis l'ouvrit. Elle avança d'un pas. S'arrêta sur le sol. Prit une dernière inspiration. Elle ne voulait pas que sa voix tremble. Elle ferma un instant les yeux, puis d'une voix douce, presque un murmure, prononça juste un nom :


"Eilinn..."

Puis elle se retourna. Sa robe flotta quelques instants dans les airs. Mais son regard était déjà sur la jeune vicomtesse. Il n'était pas dur. Non. Il était même empli de douceur et... d'incertitude ? Oui, on pouvait sentir que même si savait ce qu'elle devait dire, elle n'était pas encore sûre que ce soit la meilleure solution. Pourtant tout son être, toute son âme lui disait qu'elle devait le faire, qu'il n'y aurait pas d'autres moments. Mais sa raison lui criait de ne pas le faire. Mais aujourd'hui, elle décidait de suivre son coeur.

Elle sourit à son amie, un peu timidement. On aurait dit une jeune fille sortant du couvent qui allait avouer son amour à son premier amant. Doucement, elle posa sa main sur le montant de la porte pour terminer sa rotation, puis, articulant avec soin chaque syllabe, dans un nouveau murmure, juste assez fort pour être entendu de la jeune vicomtesse, elle dit :


"Je t'aime."

Elle laissa ses paroles quelques instant en suspend. Elle tombèrent sur la salle comme de la neige. Douce. Silencieuse. Puis dans le même mouvement calme, silencieux, Luna se retourna et, d'un pas lent, franchit la porte et prit la direction de la chambre que le serviteur lui avait donné. Elle n'avait pas besoin d'entendre la réponse. Elle ne le voulait pas vraiment. Elle la connaissait déjà. Et elle ne serait sûrement plus la bienvenue ici. Mieux valait qu'elle prépare tout de suite ses affaires.

Et pourtant, elle ne pouvait s'empêcher de sourire. Ca y est, c'était fait. C'était fini. Un poids en moins... Jusqu'à la prochaine. Levant les yeux vers le ciel, elle sourit doucement. Au fond, elle n'était pas vraiment aussi triste qu'elle ne l'aurait cru. Elle avait suivi la voie que lui avait montré le Très-Haut. C'était la meilleure chose à faire en toute circonstance, non ? Alors tout ce qui allait arriver était pour son bien, n'est-ce pas ? Même si elle ne comprendrait pas, ce serait pour son bien.
Eilinn_melani
Luna se leva et se dirigea vers la porte, tandis qu'Eilinn lui jetait un regard surpris devant cette réaction inattendue. L'aveu que fit la fille Dublith lâcha un parpaing dans l'estomac de la jeune Melani, qui, abasourdie, ne trouva rien à répondre à cette déclaration, laissant son amie partir sans un geste.

Quelque chose dictait à Eilinn de réagir, se récrier, tenter de comprendre en quoi il était possible qu'il existe de tels sentiments entre deux femmes. Mais Eilinn était lâche. Au lieu de se lever, d'avoir une explication, tenter de raisonner Luna, la jeune fille resta assise, sans bouger, avant de tourner son regard vers l'âtre qui brulait. Un instant, seul le crépitement des flammes se fit entendre, avant que la silhouette de la gouvernante ne se profile derrière Eilinn.

Vicomtesse ?

Eilinn ne lâcha pas des yeux l'âtre, et d'un ton presque ennuyé, répondit à sa gouvernante.

Narcisse, j'ai froid.

Je vous amène une couverture.

Sans un bruit, la gouvernante disparut, pour ramener et emmitoufler sa maitresse à la santé fragile. Narcisse ne quitta pas tout de suite la pièce, semblant visiblement attendre des ordres de la jeune fille concernant l'invitée, mais Eilinn ne manifesta rien, marmoréenne en regardant le feu dans la cheminée.
Qu'aurait-elle pu dire à Luna de toute façon ? Elle avait réagi avec colère en apprenant la demande en mariage de Lyes de Divonne, et en cet instant c'était seulement l'abattement qui dominait.
Abattement à se demander pourquoi elle déclenchait de tels sentiments chez les gens, alors qu'elle ne faisait rien pour cela, et qu'elle se destinait uniquement au Très Haut.


Vicomtesse ?

Narcisse, ayant entendu la conversation quelques instants plus tôt, semblait visiblement contrariée et inquiète.

Laisse, Narcisse. Ce n'est pas grave.
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