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[RP] Un jour comme un autre...

--Tlaxbitum


Le jeune Tlaxbitum est un esclave sérieux dans ce qu'il opère, un peu naïf et très courtois.
Depuis de longues semaines chez son Maître, il apprend petit à petit la vie d'esclave, il a douze ans.

Son Maître l'envoie dans le champ, chercher sa nourriture, laver le linge et aussi s'occuper de la livraison de courrier.

C'est exactement sa mission du jour, déposer un ara au pied de la porte d'une des personnes du Clan.
Cet ara est des plus important aux yeux de son Maître, et c'est pourquoi, il lui est demandé de prendre plus grand soin de tissu de maguey.

Connaissant bien le lieu, il vit l'habitation et s'approcha de la porte avec une petite hésitation, ne voulant rien faire échouer. Il posa la lettre avec une petite fleur par-dessus, comme cela lui avait été demandé. Ensuite, il frappa et s'enfuit.


*** **** ***
    L'ara était un tissu plié en deux.
    Sous la fleur, on pouvait distinguer ces quelques mots : "A ma Princesse"

*** **** ***
    En ouvrant le tissu, on lisait le message suivant :


Citation:
    Niltzé ma Belle,


Cela fait un petit moment que nous n'avons plus passé d'instants seuls toi et moi.

Je t'invite à me rejoindre ce soir dans ma calli. Nous pourrions prendre le repas ensemble.
J'ai une jarre de pulque fraiche qui m'a été ramenée par une connaissance.
J'aimerai que nous l'ouvrions pour une occasion...


Je t'attends avec impatience,


    Ton Prince.
Anamaya
Une Calli retirée à l'écart du Clan, proche du verger avec vue sur le ruisseau qui borde la haies d'arbres à ahuacatl*. Petit coin paradisiaque ...

Mais depuis quelques temps la petite habitation semble désertée. Quelques boisseaux de bois abandonnés non loin, des herbes folles commençant à reprendre leurs droits naturel sur le pseudo chemin formé par les allers et venues, qui ne semblent plus d'actualité.

A l'intérieur, tout est sombre et semble sans vie. Pourtant, prostrée sur une couche, une ombre se détache, immobile.
Cela fait plusieurs jours qu'Anamaya reste cloîtrée chez elle, fatiguée et lasse. Son court passage au temple n'ayant rien changé à la mélancolie qui la submerge depuis maintenant trop de temps ...
Elle est là assise dans la pénombre à écouter le silence ... Mais ce matin là, le silence s'est brisé. Des coups frappés à la porte. Elle se lève péniblement, comme harassée ... Doucement la porte s'ouvre, elle cligne des yeux sous la lumière vive du jour. Personne ... Sans doute des enfants venus jouer ...

Mais alors qu'elle s'apprête à refermer sa porte, le regard se baisse et aperçoit une magnifique fleur hibiscus rouge. Le coeur se pince et devient lourd. Puis elle aperçoit autre chose sous la fleur ... Un tissu d'agave plié et quelques mots. Son surnom y trône, les lettres étirées en de fines arabesques ... Elle aurait reconnu ces signes parmi tant d'autres ... Cette manière de les coucher sur le tissu ...
Son coeur se soulève et c'est d'une main tremblante qu'elle ramasse le précieux présent. Les doigts courent sur le tissu et le déplient avec une infinie délicatesse. Le coeur battant à tout rompre dans sa poitrine.


Ali ...

Les larmes roulent sur ses joues sans qu'elle ne puisse les retenir. Ces dernières lunes avaient été si durs pour eux deux. Les dieux les éloignant l'un de l'autre alors qu'ils n'avaient jamais été aussi proches ... Mais elle prenait cela comme une rude épreuve à surmonter et, bien que cela soit dur et qu'elle se laisse aller parfois, elle gardait confiance en ce lien si fort qui les unissait. Elle savait qu'elle était dans une mauvaise passe, mais que c'était pour mieux rebondir ... Et les dieux avaient fait leur travail, par ce signe tant espéré.

Elle lit et relit le message, essuyant ses yeux d'un revers de la main, s'assurant qu'elle ne rêve pas, qu'elle n'est pas victime d'hallucinations.


Oh Ali ...

Ses joues s'empourprent tandis qu'un sourire radieux vient illuminé le visage aux traits tirés. Serrant le petit mot tout contre son coeur, elle se met à tournoyer, effrayant les oiseaux aux alentours. Ivre de bonheur, elle laisse éclater sa joie.
Elle s'engouffre à nouveau chez elle pour se préparer et se rendre présentable, car dans l'état, la simple vision de sa tenue servirait à effrayer n'importe qui ...

Il lui faudra de longues heures, des vêtements propres et un peu de poudre de perlimpimpin pour faire illusion. Les yeux réhaussés d'un trait de khôl, un peu de poudre de Lapis lazzuli sur les paupières ... Elle noue ses longues boucles brunes dans lesquelles elle y glisse la fleur d'Hibiscus. Ainsi parée, elle quitte sa Calli sous le soleil déclinant, direction celle de son Prince qu'elle n'avait pas vu depuis un long moment. Trop long ...

Son pas été léger et pressé, si elle avait osé, elle y serait allé en courant, mais un minimum de décence retenait son engouement. Arrivée à destination, elle frappe trois petits coups discret sur la porte de son bien aimé. Et patientant, devant la Calli, elle joue nerveusement avec ses doigts sur l'étole qui lui couvre les épaules.


*ahuacatl = avocats
Ali
Tout était prêt. Enfin, il l'espérait... Une fournée de farine occuperait pour la soirée quelques uns de ses esclaves, dont Tlaxbitum. Dès le lendemain matin, le boulanger aura sa matière première pour offrir des tortillas sur le marché.
Son intérieur était rangé et propre. Cinq de ses esclaves avaient passé la journée pour un résultat aussi parfait que ce que la main humaine pouvait réaliser.
Le repas mijote depuis le début de l'après-midi afin de s'assurer que le goût soit excellent.
Lui, il s'était apprêté du mieux qu'il pouvait. Des vêtements propres, un doux parfum et un espoir d'avenir.


Trois petits coups retentirent discrètement aux oreilles du Prince. Elle est là! Il prit sa respiration, la retient, expira. Puis, il se mit en mouvement pour aller ouvrir.
Arrivé devant la porte, sa mains se figea quelques secondes sur la poignet. Comme pour savourer davantage le moment qui allait suivre cette action.

D'un geste lent, il tira la planche massive vers lui, lui offrant la plus belle vue qui soit : Sa Princesse.

Il lui prit la main et d'une voix paisible lui dit :

    Entre donc...

    Tu m'as manqué!

Il referma la porte après son passage, puis vient l'enlacer dans le dos, en la serrant fort contre lui.
    Je suis heureux que tu sois venue aussi tot!
    J'ai tellement à te dire!

    Mais avant tout, veux tu une petite timbale de pulque?

Il se sentit gauche, mais pourtant de l'assurance émanait de lui. Il doit le lui dire, mais pour cela, il lui faut attendre le bon moment...
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Provincial Occidental
Calpullec d'Ixtenco - 8 mandats Consécutifs & 2 suivants

Ancien : Tlatoani - Procureur - Tequitlato 2 mandats
Anamaya
Une attente qui lui parut une éternité ... L'impatience qui lui vrille le ventre tandis que ses doigts nerveux martyrisent la fine étoffe pourpre. Au bout d'un moment, un léger grincement la tire de sa torpeur, le coeur bat à tout rompre, le sang afflue avec violence à ses tempes ... Les onyx s'illuminent de milles et une étoiles. Il est là et bien là devant elle. Incapable de prononcer un seul mot, elle glisse sa main dans la sienne offerte et se laisse attirer à l'intérieur.

Léger claquement, la porte s'est refermée ... Et alors qu'elle ne s'y attendait pas, il vient l'enlacer, l'enveloppant amoureusement entre ses bras. Elle ferme les yeux et soupire de bien être, se laissant aller tout contre lui dans un muet : "Reste contre moi."

La tête bascule en arrière et vient trouver appui au creux de son épaule réconfortante. Par Quetzalcóatl qu'il lui avait manqué ... Elle se laisse ainsi bercer un long moment par le son de sa voix. Non elle ne rêve pas ... Il est là et bien là ...


Mon Prince ... Toi aussi tu m'as terriblement manqué ...

Alors, délicatement, elle se retourne dans ses bras, enfouissant son nez dans son cou, se laissant enivrer par la douce odeur de sa peau si chaude. Puis elle se recule légèrement, un sourire radieux aux lèvres, les yeux pleins d'étoiles aussi brillantes que Koyolite.

Partager un peu de pulque avec toi, serait un immense plaisir mon Prince ...

Elle ne peut se retenir de le dévorer des yeux tout en le serrant un peu plus fort dans ses bras, de peur qu'il ne lui échappe ... Ce rêve tout éveillé doit se poursuivre ...
Ali
Il ouvrit la jarre et servit les deux timbales qui étaient préparées. Avant de lui en tendre une, il l'invita à siéger confortablement dans le petit salon qui était garni de cousins et où, au centre de la pièce, était axé une table basse sur laquelle de petites dégustations étaient prêtes à être savourées.

Son estomac ne le creusait pas trop. Il était rassasié, il la dévorait chaque seconde qui passait.

Il s'installa auprès d'elle, et posa sa main sur la sienne.


    Ma belle, nous subissons constamment des épreuves depuis que nous nous sommes rencontrés.
    Tout d'abord, cette distance qui nous as séparé. Ensuite, tu as fait un long voyage pour que nous soyons ensemble, ici, à Ixtenco.
    J'ai dû m'absenter au temple car j'ai entendu les Dieux m'appeler à eux. Et pour conclure, j'ai énormément médité ces dernières semaines, qui a fait que j'ai été peu présent à tes côtés.

    Aujourd'hui, j'en ressors différent d'hier.
    Les Dieux m'ont indiqué une voie à suivre pour les satisfaire...

    Il faut que je t'en parle impérativement...

Il eut un moment de blanc, ne sachant comment placer les mots dans l'ordre. Mais apparentiellement, on aurait dit qu'il réfléchissait tout simplement.

    Mais avant toute chose... il faut que je te dise que durant tous ces moments où nous étions séparés, je n'ai cessé de te sentir à mes côtés.
    Je ne me vois pas suivre ce chemin sans toi!
Il s'inclina devant elle.
    Anamaya, veux-tu devenir ma femme?
A ces dernières paroles, il relave la tête, la fixe dans les yeux, et dans ses mains en vase, lui présente une perle rare qui rayonne de beauté.

C'était un instant assez redoutable pour lui. Il sentit son coeur battre comme jamais cela ne s'était produit. Il était là, dans une attente qui semblait interminable. Et pourtant, seulement quelques secondes s'étaient écoulées...

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Anamaya
Les corps à nouveau réunis se séparent difficilement quand il s'écarte pour servir les timbales de pulque. Elle ne peut s'empêcher à son tour de venir se coller dans son dos, retrouver cette douce chaleur qu'elle affectionne tant. Comme au tout premier jour, celui où elle est tombée amoureuse, au premier regard. Elle lui sourit, radieuse comme jamais, des milliers d'étoiles dans les yeux. Onyx parsemés de diamants ... Délicatement elle prend la timbale, frôlant ses doigts ... Puis elle s'installe dans la petite alcôve qu'il a aménagé avec amour ... Mais une seule chose compte pour elle, Lui et Lui seul ...

Et quand il vient poser sa main sur la sienne, le coeur s'emballe de nouveau, elle reste suspendue à ses lèvres, buvant ses paroles. Il parle avec calme et passion de leur rencontre, de ces temps durs traversés ... Et puis un suspend ... La gorge s'assèche et les doigts s'enlacent aux siens, l'encourageant à continuer.
Large sourire qui vient se poser sur les lèvres de la belle alors qu'il lui avoue n'avoir de pensées que pour elle. Et dans un souffle, une réponse à la hauteur de ses paroles.


Mon Prince ... J'ai ressenti les mêmes choses ... Seul ton corps manquait à l'appel ...

Et sous les yeux qui s'embuent de larmes, il s'agenouille devant elle, prononçant les mots tant de fois redoutés autant qu'espérés.

Anamaya, veux-tu devenir ma femme?

Le coeur rate un battement tandis qu'une larme de bonheur roule sur sa joue. Elle écarquille les yeux devant le présent qu'il lui offre avec tant de retenue ... Alors d'une main tremblante, elle vient lui caresser la joue, muette d'émotion, le dévorant amoureusement des yeux.
Lentement elle se penche vers lui, ses lèvres venant frôler les siennes, leurs souffles chauds se mêlant l'un à l'autre, puis elle murmure tout contre,
juste un ... Oui.

Les lèvres se scellent alors dans un baiser aussi langoureux qu'amoureux, tandis qu'elle glisse une main dans celles de son Prince, sentant la douceur de la perle au creux de sa paume. A regret, les lèvres se détachent, son nez restant collé contre le sien tandis qu'elle murmure sans fin :

Oui ... Oui ... Oui ... Oui ... Mon Prince que j'aime plus que tout ...

Les larmes de joie continuant de dévaler les joues rosies par l'émotion.
Ali
Quel imbécile! Comment a-t-il pu tant redouter ce moment?
Un coeur qui part en folie, une respiration qui s'accentue mais qui est aussitôt masquée pour ne pas montrer toutes émotions qui émergent.

Avec un doux sourire, il lui frotte les quelques larmes qui coulent sur son visage.
Il lui porte alors une timbale, et l'embrasse une fois de plus avec passion. Il sent une joie immense qui envahi son corps et qui se propage au-delà.


    Ma Princesse, je suis tellement heureux!

    ...


Sur le fait, il ne savait plus trop quoi dire. Juste profiter de l'instant, d'elle et de leur avenir.

Pourtant, il avait tant de chose à lui dire...

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Anamaya
Sa main chaude et douce sur sa joue pour lui essuyer ses larmes ... Le visage s'appuie alors contre sa paume. Contact si doux que celui-ci ... Les onyx ne peuvent se détacher des deux émeraudes, elles aussi emplies de milliers d'éclats. Ce moment tant redouté et attendu venait d'avoir lieu, et, ensemble, ils se laissaient flotter sur le nuage euphorique que cela engendrait. Les coeurs battant à tout rompre et à l'unisson.

Toi et moi ...

Oui, Toi et Moi, se disait-elle enfin ... Depuis si longtemps qu'elle attendait. Le pulque partagé et les lèvres qui ne cessent de se chercher, comme pour s'assurer que l'autre ne va pas partir, s'évanouir ... Être sur que tout cela est bien vrai.

Elle se recule légèrement, ouvrant devant elle la main où s'était glissé la perle.


Je vais en faire faire un pendentif ... Pour l'avoir toujours près de mon coeur ...

Sourire radieux qui illumine le visage de la belle tlaxcaltèque. L'autre main vient se glisser dans celle d'Ali et doucement, à reculons, elle l'attire afin qu'ils s'assoient l'un près de l'autre.

Mon Prince ... Mon Amour ... Elle n'a de cesse de le dévorer des yeux. Il va nous falloir prendre des décisions. Comment allons nous organiser nos vies désormais ? Quelle Calli allons nous choisir ? A moins qu'il faille en rebâtir une nouvelle ?

Sa main serre celle princière, tandis que le corps féminin se rapproche du masculin. Elle se penche et lui murmure au creux de l'oreille :

Il me tarde tant de partager ma vie entière avec toi ...

Le rose lui monte aux joues, alors elle bois une gorgée de pulque sans pour autant le lâcher des yeux.

Mais dis moi mon Prince ... A quoi as tu médité si longtemps les derniers temps pour être si absorbé ?

Sans que les doigts enlacés ne se séparent, elle vient se caler tout contre lui pour l'écouter, se laisser bercer par sa voix. Etait-ce l'angoisse de lui faire cette annonce qui l'avait autant éloigné d'elle ? Attendant sa réponse, elle ne peut résister à lui glisser un doux baiser au creux du cou comme elle aimait tant le faire.
Ali
Il fronça les sourcils, et un air interloqué se marqua sur son visage.

    heu... il est vrai que je n'avais pas songé à la Calli.
    Mais, je pense qu'il serait bien mieux, et plus confortable, de redessiner les traits d'un endroit qui serait à nous deux.
    Je veux que nous puissions nous sentir bien chez nous, et qu'il y ait une chambre supplémentaire...
Il ne continua pas sa phrase, et resta bouche bée avant de prendre une petite gorgée de pulque.

Il admira sa perle avec un léger sourire.

    Nous pourrons en profiter pour refaire le cadastre et le recensement du Clan.
    Je pense que Yupanqui a un esclave qui l'aidera à réaliser les plans que nous afficherions à nouveau dans la Halle.
La regardant dans les yeux, il lui prit la main.
Un silence plana quelques secondes.
    Malgré cet éloignement qui nous déchire, mon retrait m'a apporté beaucoup de chose, tu sais.
    J'ai longuement écouté les Dieux, eux mêmes qui m'ont poussé à me présenté la première fois au Calpulli.

    Nous avons des tâches dictées par eux. Je pense avoir perçu plusieurs d'entre-elles.

    Une primordiale revenait sans cesse... Mobiliser le membres du Clan, de la Province, de Tlaxcalla!

    Le Tonalamatl
    ... le Tonalamatl...
Il répéta ces mots à voix basse. Un voile blanc lui traversa la visage, cela semblait être une forme de trans dont il avait déjà eu l'expérience lors de sa retraite.

Il expira et ferma les yeux.

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Ancien : Tlatoani - Procureur - Tequitlato 2 mandats
Anamaya
Elle l'écoute avec attention, angoissant à la réponse qu'il va lui faire et quand il lui parle de faire construire une nouvelle Calli en prévoyant une pièce supplémentaire, son coeur s'emballe et la main féminine se resserre sur la princière. Ces simples paroles auguraient un avenir, un réel avenir et nullement des paroles en l'air. Et juste dans un léger murmure à peine audible, elle susurre :

Je serais si fière de te faire cet honneur mon Prince ...

A ces mots, il lui semble qu'il est aussi troublé qu'elle, l'obligeant même à prendre une gorgée de pulque. Il était tellement dur de se projeter dans l'avenir en ses temps incertains et dans de telles conditions de guerre de tranchées ... Alors quand Ali aborda les problèmes politiques du Clan, elle retient un soupir. Elle aimait son Clan d'adoption, y avait fait de belles rencontres tout autant que des mauvaises, mais de ses dernières, elle ne voulait plus s'en préoccuper pour éviter tout ce fiel si gracieusement distribué à chaque fois, sans parler des non dits dont on pouvait en deviner la teneur en un seul regard.

La main se serre plus fort dans celle du Prince et le corps jusque là tendrement lové au sien, pivote pour qu'elle soit face à lui. Elle lui offre à la fois un sourire tendre ombragé de tristesse.


Ali ... Tu sais que je te soutiendrai toujours dans tes projets et ce en toute circonstance. Mais je veux juste que tu me promette une chose ...

Une main douce et aimante vient effleurer le visage digne, le pouce dessinant lentement le contour des lèvres fines.

Promets moi de ne jamais te rabaisser à la hauteur de toutes ces grenouilles à grandes bouches qui croupissent dans les marais du clan. Celles qui coassent si fort, qu'on ne comprend même plus la teneur de leurs paroles ... Ni te rabaisser à leur sorcellerie, celle de s'insinuer dans l'esprit des gens et leur inculquer leurs mauvaises paroles et mauvaises pensées, sans même émettre le moindre son. Elles sont d'ailleurs passées maîtresses dans l'art de manipuler les gens de cette manière.

La main s'arrête sur la pommette saillante, tandis qu'elle lui offre un large sourire.

Mais je sais que tu sauras te prémunir de toute cette magie noire qui ronge l'âme et le coeur. Tu es bien au dessus de cela.

Tendrement avant qu'il ne puisse lui répondre trop rapidement, elle vient sceller ses lèvres aux siennes dans un voluptueux baiser. Et quand elle daigne enfin s'en séparer à regret, elle murmure tout contre ses lèvres humides :

Que dirais-tu d'une nouvelle Calli au bord du verger ?
Ali
Sentant sa main se resserrer sur la sienne, le Prince l'écouta attentivement.

Les paroles qu'elle sortait étaient plein d'amour, de vécu et de bon sens, visant un point de vue qu'il partageait entièrement.

    Je pense avoir démontré à plusieurs reprises que je ne m'abaisserais pas à ce genre de... petitesse.

    Et oui, je te fais la promesse de continuer!
    Les Dieux nous manifestent de nombreux signes, il suffit d'être ouvert et de les saisir.

Il lui sourit largement, et prit une gorgée de pulque.
    Concernant la calli au bord du verger... l'idée est excellente!
    J'ai une idée de base mais j'aimerai savoir comment tu l'imagines.


    ...Tu sais qu'il y a un magnifique manguier non loin?!...

Il but encore une gorgée de pulque, avant de terminer entièrement la timbale. Un air plus sérieux émanait de son visage.
    Que penses-tu de : l'Ordre d'Ixtenco - comme nom de notre famille?
    Cela ne fait pas trop prétentieux? Plusieurs personnes sont d'accord de s'allier à nous pour former un mouvement actif au sein du Clan.

    Ton avis m'importe beaucoup pour la suite, mon coeur.

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Ses joues s'empourprent à l'évocation du fameux manguier ... Long frisson qui lui parcourt l'échine aux doux souvenirs qui les rattachent à cet arbres ... Les longues heures passées à l'abri des regards, sous ses branches basses ... Alors elle lui murmure tendrement :

Je sais oui ... C'est aussi pour cela que je veux notre Calli toute proche du verger ... Entretenir nos souvenirs ... Et d'ajouter à voix tout juste audible. Même les plus inavouables ...

Sa main se resserre encore un peu sur la sienne tandis qu'elle se penche pour déposer un doux baiser dans son cou. Puis elle se redresse pour répondre à ces dernières questions.

Mon Amour ... Je trouve le nom d'ordre un peu trop .. Euh ... Sectaire ... Et puis ce n'est pas l'idée que je me fais d'une famille ...
Que l'on réunisse des gens autour de nous, des amis, de nouveaux arrivants ... C'est bien oui, mais avant tout il faut un noyau solide. Je ne veux pas entrer dans une opposition ...

Donc je pensais plus à quelque chose de plus "classique" avec pour guide, nous deux ... Les fondateurs d'une belle et grande famille ...
Elle rougit légèrement. Alors que dirais-tu de : Ollinteotl ou Cemancayotl ? Que le nom rappelle à tout ce qui nous a uni ... Ce que j'ai vu gravé dans la pierre avec le vieux prêtre fou ...

Elle le regarde avec des étoiles plein les yeux avant de prononcer le futur titre : Tlazohpilli Ali Ollinteotl ...
Ali
Il rougit en entendant sa belle prononcer son nom dans la langue natale. Ils résonnaient... Tlazohpilli Ali Ollinteotl ...

Il prit un air plus songeur et resservit une tournée de pulque.


    mmmh... oui, il est vrai que "Ollinteotl" ca le fait bien. J'aime beaucoup...
    "Ollinteotl Ixtenco" sonne encore bien. Tu en dis quoi? Tes conseils sont toujours aussi judicieux ma belle.


    Pour le concept, il nous faut une partie qui soit composée de membres permanents. Ceux-ci pourront répondre à certaines questions de chacun.
    Pour être dans une position confortable, il faudrait que nous ayons tous les corps de métiers qui soient représentés dans ces membres. Ainsi que des cultures et élevages variés.

    En parallèlement, il y aurait les membres dits plus... ponctuels, allons nous dire. Qui participent selon leur volonté, ou en cas de besoin.

    Ce système fonctionnerait sur le volontariat et serait axé sur l'interactivité du Clan.

    Aussi, un panel de tâche serait proposé, comme le verger, la mine, les voyages pour le bois ou chercher du poissons, l'exportation et autres. Chacun serait libre de choisir à son gré ce dont à quoi il aimerait être affecté.

    Bien sûr, pour que cela perdure et ait une portée positive, il faut des bases solides et un capital qui soit suffisant.

Non pas à bout de souffle, mais plongé dans ses pensées, il but une gorgée de pulque.
Il plongea ses yeux dans ceux de sa Princesse et lui demanda :


    Qu'est ce que tu en penses, ma douce?

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Blottie dans ses bras, la Princesse garde le rose aux joues. Le pulque fait doucement son effet et commence à la griser ... A moins que ce ne soit la présence de son Prince, la douce odeur de sa peau chaude ... Ou les deux combinés ...
Elle flotte agréablement sur ce "coton" qui les enveloppe. Et les mots dans la bouche de son Prince qui l'envoûtent, résonnent à ces oreilles comme une prophétie ... Ollinteotl ...

Elle se serre un peu plus contre lui, effleure doucement ses lèvres. Retrouver sa saveur, mêlée à celle du pulque. S'enivrer encore et encore ... Insatiable ...

Elle l'écoute, bercée par le son de sa voix, elle ferme les yeux imaginant déjà les membres de la famille, leur joie de vivre, leurs allers et venues, les échanges, leurs rires, leurs cris ... Celui des enfants ...
Long frisson qui lui parcourt l'échine à cette dernière vision. Les paupières se relèvent alors sur les onyx empreints d'émotion.


C'est parfait mon Amour ... La vie. Il faut insuffler la vie ...

Noyée dans le vert de ses yeux, elle voit leur avenir ... Elle se hisse sur la pointe des pieds et vient cueillir ses lèvres dans un doux baiser. Murmure.

Partout où tu iras, je te suivrai ...
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