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[RP/IG] La Brigade du Sénéchal : Engagez-vous !

Aimbaud
[Capitale Dijonnaise — Tente du Grand Ecuyer Tranchant]

Une servante usait de ses doigts blancs pour nouer les lanières de la cotte-de-maille du jeune Sénéchal. C'était une cotte neuve qui allait avec sa fonction, brillante, finement ciselée et graissée comme il se doit. La bonne-femme lui passa ensuite une chaisne bleue aux armes de Josselinière par dessus la tête, qu'elle n'eut plus qu'à nouer autour des hanches à l'aide d'une corde de cuir. Aimbaud l'en remercia d'un hochement de tête, puis suivit des yeux son petit popotin de soubrette qui s'en allait en trottinant servir le reste des hommes du campement. Pensif, il enfila ses gants, serra les poings, et écarta le rideau de toile qui lui barrait l'extérieur.

Là, un cadet le salua sous son casque bringuebalant et toussota avant de dérouler un parchemin officiel.


_Mon salut Sénéchal ! L'annonce a été dite à haulte-voix dans toutes les grandes villes de Bourgogne, ainsi que les villages des seigneuries. Voulez-vous l'entendre ?

L'adolescent hocha la tête tout en remplissant, sur le comptoir devant la tente, une coupe en bois de vin clair qu'il avala par petites gorgées en écoutant la lecture.


    Citation:




      A tous les hommes bien portants du duché,
      Aux honnêtes paysans comme aux petits bourgeois,
      Aux brigands qui cherchent la reconversion !


      Qu'il soit dit que le Grand-Ecuyer Tranchant de Bourgogne monte un commando spécial de lutte contre le crime dans le duché. Cette brigade composée d'une dizaine d'hommes, aura pour but d'annihiler le meurtre et le pillage, le maraudage de grand-chemin et la contrebande, le viol et l'impiété. Afin que les femmes et les enfants de Bourgogne puissent cheminer en paix sur nos routes, que nul n'aie plus à craindre les foyers de dangers que sont les forêts et les plaines isolées, afin qu'une paix durable naisse dans le pays : engagez-vous !


      Bourguignons, les avis-de-recherches contre les truands ne sont pas une mesure suffisante à leur arrestation. Si cette mesure n'est pas suivie d'une traque armée, le crime continuera de fleurir dans le duché pour le grand plaisir des truands qui se servent dans vos poches, et dans les jupes de vos femmes ! Ayez une once de courage, ne restez pas les bras croisés. Engagez-vous !


      La Brigade du Sénéchal n'attend que vous.
      Signez votre engagement à Dijon : Campement de l'armée. Tente de recrutement.




      C'était un message du Grand Ecuyer Tranchant de Bourgogne,
      Amicalement votre,
      Aimbaud de Josselinière.






Aimbaud reposa le godet de bois et claqua de la langue, satisfait. Puis il posa une fesse sur le comptoir pour ajouter :

Fort bien. Voyons-voir si ça en réveille quelques-uns. N'oubliez pas Rudolf que cet après-midi nous ferons un raid dans les geôles du duché pour proposer aux prisonniers les plus costauds à se rallier à notre cause ou bien de tâter du fer. C'est important d'avoir des gens du milieu dans l'escadron.


Tout le monde est bienvenu, surtout si motivés pour du RP.

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Maud
Ils l'ont , ils l'ont fait!
Ils l'ont fait! Ils l'ont fait!


Et Maud de répéter à l'envie cette phrase en traversant Cosne sous les regards ébaubis des passants.

Z'ont fait quoi la jolie?
Pardi! On va saigner et trucider du brigand, vieillard!
Ah! P'lus d'mon âge ça fillette!


Maud lui donna une tape sur l'épaule comme pour le consoler et repartit de plus belle cherchant l'endroit où on recrutait.
A peine revenue de l'escorte "Escapade royale- je-me débrouille-toute seule-incognito", Maud avait lu l'affiche placardée en grand..

Aimbaud.. Aimbaud.. ça m'dit quelqu'chose c'nom-là.

L'allure d'un jeune homme aux dernières élections ducales "baffiques" lui revint. Et leur rencontre en taverne également.

Ah bah, j'espère qu'il va m'reconnait', le godriot.

Elle, elle le reconnut tout de suite, assis nonchalant sur une sorte de comptoir. Maud se dit qu'un jour elle aussi, elle essaierait d'avoir l'air dégagée. " Ma fille, y a du boulot"

M'sieur Aimbaud, qu'ça fait plaisir d'vous r'voir. Alors, comme ça, on va aller met' des "baffes" à tous les brigands? Bah, suis vot' homme m'sieur, enfin vot' femme.. Non pas non plus vot' femme m'sieur. Suis partante
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Aimbaud
Et là elle me dit "Arrêtez d'avoir trois ans d'âge mental !", non mais la répartie à deux deniers quoi... On me l'avait plus sortie depuis le bac-à-sable de Saumur, et à l'époque j'avais trois ans donc c'était même pas une insulte...

M'sieur Aimbaud...

Le jeune homme se détourne de son compagnon d'armes pour aviser la paysanne qui lui fait face. Élancée, cheveux noués, l'oeil déterminé, il reconnaît là une co-listière d'Eusaias au parler fleuri. Par contre pour mettre un nom sur ce front, altier au passage, ça se complique...

Mes z'hommages, damoiselle. Vous êtes la sergente de Cosne, c'est bien cela ?

Il fit un signe de l'index pour que son acolyte lui remette un registre encore vierge entre les mains, ainsi qu'une plume qu'il mouilla dans l'encre. Et tout en s'apprêtant à noter, il observa la jeunette avec un sourire poli, bien qu'un peu machiste :

J'aurai besoin de votre petit nom, et que vous vous pliez a un petit exercice a l'épée pour juger de vos aptitudes en matière de baston. Rudolf ?

L'homme d'armes se mit à ricaner bêtement, et piocha deux lames d'égales factures sur le banc de l'armurerie avant de se poster près de la nouvelle venue.
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Turinge
On n'aime pas voir les brigands par chez nous, alors je ne dirai qu'une chose :
Bravo !

M'en vais aller prier pour le succès de cette noble tâche et le salut des malfaiteurs que vous rencontrerez.

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Diplomate Bourguignon, Prêtre et Maire de Cosne
Maud
Elle commence à avoir l'habitude Maud, certaines gens se souviennent comme elle parle mais pas de son nom. Son bâton entre la main droite qu'elle tapote dans sa main gauche, elle plante ses yeux dans ceux du jeune homme bien déterminé pour son âge. Si ça se trouve, il est plus jeune qu'elle.

"Mes hommages" m'sieur? Elle ne peut s'empêcher de pouffer. Pas encore au fait de toutes les politesses entre gens de la haute, elle enregistre de nouveau dans sa tête toutes ces formules qui lui serviront un jour et se demande si elle doit répliquer pareil.

Merci bien pour vos hommages m'sieur, j'me doute que vous connaissez pas bien Cosne même si vous y êtes passé, mais suis juste Chef Maréchal et douanière, m'sieur, et j'me dis que l'lieutenant Erebot, il fronc'rait les sourcils en vous entendant vous tromper.

Ca aurait été un gueux de Cosne, elle l'aurait vite remis à sa place. Sauf que Maud mourait d'envie de faire partie de cette brigade "anti-brigand". Voyant le parchemin et la plume, elle attendit un instant.

Mon p'tit nom, c'est Maud m'sieur. C'est même mon seul nom. Ma mère avait pas d'sous pour me faire baptiser, j'ai jamais mis les pieds dans une église, si vous voulez savoir.
Elle aurait du sans doute se taire là-dessus en voyant Turinge arriver, mais sa religion à elle, c'était la traque des brigands.

Et avant d'signer, bah faut que j'vous d'mande m'sieur, c'est payé combien d'chasser les brigands pour les saigner? Parce qu' vous voyez m'sieur, suis qu'une gueuse et comme disait ma mère " Maud, tout travail mérite sa paye" et ne m'donnez pas du " Quand il faut défendre la Bourgogne, on le fait pour rien" hein? Parce que j'la connais cette ritournelle et même que ceux qui me l'ont chantée étaient les premiers à s'plaindre de rien r'cevoir.

Elle avait beau ne pas frayer souvent parmi la haute basse-cour, Maud savait reconnaitre les coqs. Et le Aimbaud en était un. Plus jeune que son "Grand Monsieur" Eusaiias et moins beau, mais les ergots bien effilés et le bec arrogant.

Une baston m'sieur? Ah mais rien ne m'ferait plus plaisir. Mais j'ai pas d'épée, m'sieur, juste un bâton, mon courage, et mon envie d'en découdre avec c'tte vermine qui court sur les ch'mins.
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Sebelia
Il s'était écoulé quelque temps depuis que ses noisettes s'étaient posées sur le vélin cloué en place publique de Mâcon par ses propres soins alors que la jeune femme occupait encore les fonctions de porte palabres de la maire qui rit. Damoiselle fanfreluche avait eu le don de la mettre en rogne pour la énième fois adoncques, avant que l'envie d'en découdre ne l'amène irrémédiablement à provoquer des dégasts, Sebelia lui avait remis sa démission pour incompatibilité d'humeur se carapatant du conseil municipal sans mot aucun pour la bourgmestre à la flavescente chevelure. La brunette ne voulait s'attarder sur les vicissitudes de son passé préférant se tourner vers l'avenir. Mais quel avenir ? Humpf... Certes la bella avoir grand soif de connaissances. Etudiante es sciences militaires, icelle regrettait que ses études avancent à la vitesse de l'escargot mais il fallait reconnaistre qu'elle se fanerait assurément à user le fond de ses braies sur les bancs de l'université.

Il lui avait fallu deux jours pour rejoindre à pied la capitale bourguignonne depuis son départ à la brune de Mâcon. Sous la lumière dorée de l'aube qui dansait, la ville s'étendait à ses pieds, protégée par les hautes murailles de pierraille tassée. Immobile et le dos roide, Sebelia observa d'un oeil vif les alentours, appréciant les quelques lieues qui la séparaient encore de Dijon, avant d'épousseter négligemment ses oripeaux d'homme et de repousser d'une main gracile mais sale une mèche de cheveux d'un noir de jais venue balayer sa joue pasle. De dix neuf printemps la jeune femme qui ne mesurait pas tout à fait 5 pieds portait sur sa hanche l'épée longue. Elle aimait les armes, connaissait le maniement du baston et de la bastarde. Mais pour l'heure ses pensées étaient tournées vers le message du Grand escuyer tranchant de Bourgogne.

Elle n'avait jusqu'alors jamais entendu parlé d'une telle fonction. L'homme un dénommé Aimbaud de Josselinière était certes bourguignon par son père mais également angevin par sa mère ce qui laissait en grand questionnement notre Sebelia. Le sire cherchait doncques à monter un commando pour lutter contre le crime dans le duché. Moui... Le recrutement était ouvert mesme aux brigands qui cherchaient une reconversion. Humpf... Mais quelle confiance accorder à ces hommes ? La mâconnaise grimaça à nouveau. Du courage elle n'en manquait point. La curiosité l'avait poussée à prendre la route la fleur à la bouche pour juger à son aune de l'opportunité de s'engager dans la brigade du Sénéchal. Certes, servir son duché était une bonne motivation pour une jeune femme pourvue de certaines valeurs telles que l'abnégation ou la loyauté. Ne point s'encrouter également...

Le silence avait soudainement laissé la place à l'agitation par matin, à l'anjorner. Sebelia avait passé la lourde porte de la capitale et avait mandé son chemin à quelques marchands pressés. Une fenestre ouverte laissait échapper des pleurs d'enfants et les cris d'une mater à l'encontre d'un époux passablement cuité. La mâconnaise aux lèvres et à la peau graissées resserra les pans de sa chaude pelisse autour de ses fresles épaules et se fraya un chemin vers le campement de l'armée. C'est d'un pas éthéré qu'elle rejoignit la grande tente s'avançant jusqu'au comptoir. Ses opalines noisette se fixèrent sur un homme qui discutaillait avec une femme. La bella subodorait bien qu'elle ne serait point la seule à se présenter icelieu. L'homme, un registre à la main, portait une chaisne avec des armes, un noble assurément le sénéchal.

Respectant les règles de la bienséance, Sebelia resta un peu à l'écart ne voulant esgourdir leurs propos. Son tour viendrait bien assez tost.

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Sic itur ad astra
Aimbaud
Chef maréchal, m'bien bien... Maud donc.

Et un gribouilli sur le registre, suivit d'un petit point tapé à la pointe de la plume.

Concernant la paye, fait-il en essuyant sa paume tâchée d'encre sur un morceau du tombant de sa belle chaisne bleue. Le duché répugne à se ruiner. Primes seront décernées aux brigadiers qui livreront brigand, et l'armement est fournit. Si vraiment vous crevez de famine, on vous allouera bien un quignon de pain. On est pas des brutes.

Puis se croisant les mains sur le genou, toujours assis avec désinvolture sur le bord du comptoir, et lui adressant un sourire mi bienveillant mi-carnassier, le même qui s'affiche en général sur les trognes des loups affamés de petits chaperons rouges.

Rudolf vous en tend une, d'épée. Attention, c'est propriété de la Sénéchaussée : à reposer en partant.

Et évidement, il ne doutait pas qu'elle allait partir sous peu et peut-être en pleurnichant... Car une joliette femelle en jupons et corset, aux bras blancs et soigneusement peignée, face à ce bon Rudolf, soldat de la garde ducale, treize fois champion de lancé de poids et pas des petits (pois)... C'était comme un peu joué d'avance.

Allez-y, montrez-nous ce que vous savez faire.

Il croisa les bras dans un cliquetis de maillons de fer, et s'apprêta à jouir du spectacle. Au passage il jeta un regard d'acquiescement à une nouvelle venue qui semblait se demander si c'était bien l'endroit.


Envoyez-moi vos caractéristiques IG. Elles détermineront l'issue de la passe d'armes, et permettront de savoir si Maud est embauchée...

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Maud
Bah m'sieur, comme vous écrivez, si vous arrivez à vous souv'nir d'mon nom, j'donnerai ma langue au chat.

Pas pour dire, mais le jeunot commençait à l'échauffer.

Et pour la paye, m'sieur, vrai qu'on pourra s'servir sur c'que portent les brigands? Parce que une bonne rossée d'abord, c'est tout c'qu'ils méritent m'sieur mais leur tendre une embuscade et les voler, s'ront furieux m'sieur et pis après on les cueille.

Pour la paye, elle s'y attendait. "Radin, se dit-elle"

Bah, s'rai contente d'avoir une épée m'sieur pour sûr, mais vous savez m'sieur, un chien affamé ça d'vient enragé envers tout l'monde m'sieur. Et surtout son maître.
Suis pas bien costaude mais suis agile , souple et y en a des godeluraux qui ont goûté de mon bâton et de mon coup d'pied par chez moi.

Vous voyez c'que j'veux dire m'sieur? C'est ma mère qui m'a appris ça pour détacher un taureau qui épuisait une pauvre vache et sur not' chien qui voulait pas lâcher l'mollet d'un vagabond.


Il y tenait à l'épée et Maud qui n'avait jamais touché qu'un bâton ou un couteau la prit à deux mains du monstre qui lui tendait. Si elle avait une chance contre cette montagne de muscles, ce serait par la ruse et l'esquive et encore.

Merci brav'homme. Dites donc, avec tout c'gras qu' vous trimballez j'f'rai du bon saindoux

Maud espérait juste que le soldat s'énerve et fonce sur elle pour l'esquiver et lui asséner un coup du plat de l'épée où elle pourrait. Le mieux serait les jambes
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Aimbaud
Le grand Rudolf éclata d'un rire caverneux.

_En garde, la bavasseuse !

Il fit craquer le cuir de ses gants autour de la garde de l'épée et se mit en position. Aimbaud quant à lui observait la scène, le menton calé dans sa patte, définitivement amusé. La jeune Maud mettait le mauvais pied en avant, erreur numéro 1. Elle jeta un coup d'oeil à l'endroit où elle comptait frapper, erreur numéro 2. Les coudes étaient bien trop hauts, ça allait lui épuiser les bras, erreur numéro 3. Il en était à compter l'erreur numéro 31 quand, après 4 passes d'armes pas bien glorieuses qui firent racler le métal plutôt que de le faire tinter, l'épée de la damoiselle vola dans le décor et s'en alla traverser la toile d'une tente, comme un couteau dans le beurre.

AAAAAAHHH ! Hurla quelqu'un, sûrement le locataire de la-dite tente.

Rudolf planta la pointe de sa lame en terre et s'essuya le front avec un geste exagéré, il se mit à gémir :

_Oh la la... quelle fatigue. Je n'en puis plus ! Elle m'a é-rin-té. AH AH AH.


Aimbaud retint un éclat de rire et congédia l'homme d'un geste. Puis s'approchant de Maud, il lui épousseta poliment l'épaule d'un geste réconfortant.

Aïe aïe aïe... Voilà un échec si cuisant que j'y ferai bien réchauffer mon repas. Allons, ce n'est pas grave. Vous n'êtes pas bien costaude, mais votre détermination fait plaisir à voir. Positivons ! Dans la chasse au brigands, votre gouaille pourra sûrement nous être utile pour faire diversion ou ce genre de choses. Vous êtes embauchée.

Et une bonne tape dans le dos de la recrue. Il a décidé ! La plume court à nouveau sur un petit morceau de parchemin : un mot de recommandation, signé, qu'il lui remet dans la main avant de lui refermer les doigt dessus.

Vous suivrez un entraînement ardu auprès de la maréchaussée de Cosne. Épée, arbalète... gourdin. Tâchez de trouver une arme à laquelle vous pourriez exceller... Et un régime de viande fraîche, surtout. Ne chômez pas, ou il vous en cuira. Je ferai appel à vous en temps et en heure.

Puis il passe derrière le comptoir et y pose ses deux mains avant de lorgner l'autre femme :

À nous !
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Maud
Cul par terre elle était Maud, avec sa fierté dessus. D'un bond, elle fit face au Rudolph poings sur les hanches

S'pèce de gras double, tu sais c'qu'elle te dit la bavasseuse?
Si tu t'vantes aux aut' d'avoir mis par terre une gueuse moins musclée que toi et qui n'a jamais manié l'épée, t'auras just' l'air de c'que t'es. Une montagne de graisse bonne à frire. Attends qu'mes bras soient plus costauds et que j'manie bien les armes et j'te reprends.


Vexée comme un pou, même si elle se demandait toujours comment un pou pouvait être vexé vue la petite taille de l'insecte, elle fixa le Aimbaud goguenard.

Et com' ça, vous voulez bien d'moi après qu'vous saviez même plus comment j'm'appelais, ce qu'je faisais comme travail, qu' vous avez scribouillé mon nom comme un cochon sur l'parch'min et qu'vous avez voulu m'humilier en m'faisant combat' contre un bien plus fort que moi?

Toujours les poings sur les hanches, pieds bien campés et menton relevé.

Ben, j'vais vous dire m'sieur, un chef qui s'conduit comm' vous, j'en veux pas. Et si vous m'voulez quand même dans vot' brigade, bah va falloir m'faire des excuses.
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Sebelia
Les sourcils froncés et le visage fermé la brunette avait assisté à toute la scène à quelques coudées de l'aucube de recrutement. Les opalines embrumées disparurent sous les lourdes paupières baissées et l'esprit de la jeune femme vagabonda quelques instants dans l'espace et le temps. Force était de constater qu'elle était plus sage, plus réaliste moins folle d'arrogance et de fougue. Plus austère sans doute indéniablement. Elle releva lentement le rideau de ses longs cils révélant deux puits sans fond. Comment le sénéchal pouvait-il juger des aptitudes au baston d'une donzelle qui lui bayait toute sa rastelée par un exercice bastarde à la main ?

La nuque penchée légèrement sur le costé, le poids du corps reposant sur sa hanche dextre, Sebelia restait silencieuse. Ne fallait il point donner sa chance à qui saurait la mériter ? Le fil de ses pensées fut aussitost interrompu par le crissement d'une plume sur un vélin. Le voile qui obscurcissait son biau regard se déchira et les noisettes se fixèrent de nouveau droit devant elle. Les yeux plissés la bella observait la cosnoise s'escrimer à vouloir s'affronter à l'homme d'armes. La force brute portait encore un rosle important dans le maniement de l'épée à cause de son poids, soit en moyenne deux livres françoises de poids. Certains diront que l'épée longue avait un style brutal et lent ! C’est ce qui faisait sa force car sa technique reposait tant sur sa puissance que sur son efficacité pratique. L'utilisation des deux mains permettant d'ailleurs d'apporter outre la puissance des coups, beaucoup de subtilité dans son utilisation, ce qui pour une femme pouvait se révéler très utile somme toute.

Un cri retentit dans la tente voisine où l'épée de la donzelle venait de s'échouer. La brunette garda visage placide tandis que ses doigts se crispaient sur le pommeau de sa bastarde jusqu'à en faire blanchir ses phalanges. Petit sourire en coin, elle imaginait ce Rudolf mordre un jour la fine couche de poussière qui recouvrait ses bottes de cuir de chevreau. La dénommée Maud semblait avoir courage, persévérance et témérité. Elle rejoindrait les rangs de la brigade du sénéchal. Mais toutes ces qualités n'empescheraient point un cœur de trembler. Le sire de Josselinière passa derrière le comptoir et se tourna vers Sebelia qui inclina poliment du chef et s'avança d'un pas éthéré.


Buongiorno sénéchal... je présume...

Lafille Dufond, mâconnaise d'adoption, je me présente devant vous en ce jour pour rejoindre s'il vous sied, ce commando que vous souhaitez monter...

Je subodore que cette brigade ne pourra agir que sur les terres bourguignonnes ?

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Sic itur ad astra
Aimbaud
Ben, j'vais vous dire m'sieur, un chef qui s'conduit comm' vous, j'en veux pas.

Dégagez la place, voulez-vous.


Répondit simplement Aimbaud en agitant vaguement sa main gantelée vers la jeune-femme, qui ne semblait pas bien saisir le fonctionnement d'un corps armé ni les règles d'or de la hiérarchie. Puis il en revint à la nouvelle venue, vêtue à la garçonne, armée et visiblement bâtie de façon musculeuse. Au premier regard on pouvait juger que la fille n'avait rien de faiblard, quant à l'épée qui ornait sa cuisse, elle devait d'autant plus dissuader quiconque de lui porter la main dessus. Voilà une recrue qui avait l'air un-temps-soit-peu de quelque chose. Et en plus, elle saluait le Josselinière par son titre de fonction, chèrement acquis. C'était une affaire qui roule, en somme. Il suffisait qu'elle ne soit point trop idiote, et le contrat était signé.

La... fille. Du-fond. Prononça le Sénéchal en scribouillant sur le registre.

Vous subodorez bien, La fille. Nous protégeons les terres bourguignonnes dans leur entièreté, et c'est déjà un beau morcel de terre. Quant à nos voisins, qu'ils se sortent les mains de la fange pour imiter notre initiative. Ca n'est pas nos oignons.

Puis jetant un coup d'oeil par derrière-lui à la grosse brute de Rudolf, il le questionna d'une petite mimique, sur ce qu'il avait à penser de la jeune-femme. L'autre marqua son assentiment d'un rabaissement de paupière en plissant le menton. L'on s'accordait à dire à l'unanimité que la dite Dufond pouvait faire l'affaire. Aimbaud tapa dans ses gants d'un air entendu.

La Brigade est un corps armé bien singulier. Nous ne sommes pas rattachés à la maréchaussée, bien que nous collaborons étroitement. Les brigadiers ne sont pas considérés comme soldats, donc pas de solde journalier, ni même de rondes quotidiennes à effectuer. Non, je considère plutôt mes hommes comme des "agents dormants".

Il appuya le geste en faisant des petits crochets avec deux doigts à chaque main, plissant les yeux comme une belette qui va attaquer.

Chaque brigadier est posté dans une ville de Bourgogne, leur ville d'origine de préférence (ainsi le champ-d'action est bien connu). Et à chaque fois qu'un brigand est repéré par la maréchaussée, la traque est lancée. Je ferai donc déployer un "filet" de brigadiers sur les routes attenantes au lieu du crime. Mort ou vif, le truand sera débusqué, et l'on aura plus qu'à le remettre entre les mains de la justice, ou du Très-Haut. C'est selon.

Ca vous botte ?

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Maud
Maud haussa les épaules en voyant le geste de Aimbaud, fit un petit signe à la nouvelle venue et tourna les talons.

Ah oui, elle en mangerait de la viande dans sa soupe. Elle se dit que le "Grand Monsieur" ne l'aurait jamais traitée comme ça.

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Sebelia
Tournant le dos à Rudolf, le regard soutenu, la bella faisait face au damoiseau esgourdissant attentivement nonobtant sourcils en accent circonflexe ses explications, opinant tantost du chef, grimaçant tantost à qui mieux mieux. Les noisettes de la mâconnaise glissèrent sur le registre à la calligraphie médiocre effleurant avec malice l'encre encore humide des lettres du nom apposé sur le vélin presque vierge. Totale dédicace à son cr4cr4, ancien bourgmestre de la ville et séjournant depuis des lustres dans une cellule monastique.

Certes la Bourgogne était étendue et il y aurait grandement à faire sur ses terres pour ne point se préoccuper de celles de ses voisins mesme si la vilenie dont faisaient usage moult brigands n'avait point de frontières. Menton en delta légèrement relevé, Sebelia remarqua sans mot dire l'échange de regards entre le sénéchal et la grosse brute qui se tenait dans son dos. Quand il fallait déferrer la jeune femme n'avait point belle peur. Làs de combat il n'y eu aucun et de frustration la belle se mordit la lèvre inférieure jusqu'au sang faisant perler une gouttelette d'un rouge carmin sur son appendice labial. Larme de sang qui roula sur la peau hyaline de la damoiselle avant que la manche de sa camisole sale ne l'essuya d'un geste vif.

Point de solde. Point de rondes quotidiennes. Des agents dormants... Han han... Agents postés intra muros dans leur ville d'origine...Collaboration avec la maréchaussée... Repérage, traque du coquin mort ou vif... Bene ! Va tutto bene ! Si cela la bottait ? Ma foy...


Oui-dà. Je me tiendrais à votre disposition si le besoin se faisait sentir. C'est à Mâcon que vous me trouverez. Si vous le permettez maintenant je vais disposer sire sénéchal. J'ai quelques affaires à régler en la capitale pis je dois retourner à mes occupations avant la brune. Ne dit on point que l'oisiveté est mère de tous les vices...

mais aussi de toutes les vertus, pensa très fort Sebelia. Icelle inclina gracieusement sa nuque, tourna les talons et quitta à grandes enjambées la tente de recrutement, petite silhouette sombre sous les rayons d'un pasle soleil hivernal.
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Sic itur ad astra
Victorine
[Et c'est ainsi que Victor est né]

Victorine regardait le manège depuis un moment.

Le jeune sénéchal avait des idées chevaleresques et ne manquait pas d'ardeur à la tâche. Ça la changeait un peu de l'Anjou où les brigands étaient des invités de marque. Mais elle s'habituerait à cette Bourgogne où elle avait décidé de s'installer.
Le duché de la Reine, c'était quand même ... la classe !

Il était grand seigneur peut-être, mais traitait les femmes avec dédain. Certes, elle était un peu d'accord avec lui : des femmes dans l'armée, ça la fichait mal. Mais c'était une brigade un peu spécial : de la traque où rapidité et agilité seraient demandées, et non de la boucherie de champ de bataille.
Un travail d'espion.
Espionner pour la Reine ... la classe ! (oui, le mot revenait souvent dans ses pensées, illuminant ses émeraudes d'un éclat renouvelé).

Mais il était hors de question pour Victorine de se faire traiter avec mépris parce qu'elle portait jupons et cheveux longs. Hors de question !
Qu'à cela ne tienne, des cheveux, ça se coupe. Et des vêtements d'homme, ça s'achète.

C'est donc avec une coupe à la Aimbaud (en un peu moins court quand même, pour ne pas avoir une tête de bol), vêtue de braies et d'une veste de cuir qui lui aplatissait les seins et dissimulait ses bras trop maigres, qu'elle revint au campement et se présenta à la tente de recrutement.

Elle inspira un grand coup, tâcha de se rappeler les conseils de Mira (pas trop de questions, ça attire les ennuis), et prit une voix de garçon (qui n'a pas mué, dommage, bien tenté) :


Le bonjour. Je viens signer pour la brigade. Vous n'avez qu'à écrire Victor ... de Sémur ... 14 ans. J'ai mangé de la bonne viande quand j'étais petit et je sais tirer à l'arc. Et pas que des piafs dans les bois, hein. Des cerfs aussi. Il faudra tuer des hommes ?

Vic se mord la joue. La voila qui parle trop et qui a lâché la première question avant même qu'on lui adresse la parole. Un jour elle apprendra à se taire, c'est promis.
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