Afficher le menu
Information and comments (0)

Info:
Ou comment une Renarde en vient à quitter le Repaire.

[RP] On ne choisit pas sa famille et tant pis !

Della
C'était une soirée de janvier comme les autres.
La Renarde vaquait à quelques occupations. Peut-être lisait-elle ou signait-elle un traité ou encore, s'arrachait-elle les cheveux sur un projet qu'elle aimerait mener. Peu importe.

Son frère arriva.
Godefroy de Volvent.
Des semaines qu'elle ne l'avait plus vu !
Quasiment des mois...

D'où arrivait-il ?
Et comment était-il arrivé jusque là ?
L'histoire ne nous le dira pas.
Il est de ces gens qui tout d'un coup apparaissent...

Godefroy avait un air bougon.
Comme souvent.
Il toisa sa soeur.


J'ai quelque chose à te dire, ça ne te plaira pas.

Elle avait l'habitude.
Mais ce qu'il lui annonça...

Il lui tint à peu près ce langage :
Je n'aime pas ta façon de te conduire avec Orantes, je veux être chef de famille, je ne te considère plus comme une Volvent.

Et elle lui répondit :
Mais vas-y, dépêche-toi !


Le lendemain matin.

Elle avait beaucoup réfléchi.
Quelques bribes de souvenirs lui étaient revenues...et...la plume courut.


Citation:
      Godefroy de Volvent,
      A toi qui aurais pu être mon frère, jusqu'à la fin.


Pardonnez mon outrecuidance, messire, à venir ainsi troubler votre quiétude par ce courrier.
Mais, suite à votre visite aussi inattendue que rapide, il m'est revenu quelques souvenirs que j'aimerais vous partager.

Je me rappelle lorsque vous êtes revenu à Beaumont.
Il y avait déjà de longs mois que j'étais moi-même sur les terres et que j'avais, à la sueur de mon front et par ma seule volonté, relevé ces terres.
Vous êtes arrivé au milieu de vignes que j'avais émondées, que j'avais soignées afin qu'elles produisent à nouveau ce fameux vin qui portait notre nom.
D'ailleurs, vous en avez bu ce jour-là, alors que vous reveniez d'Artois.
Oui, d'Artois...pour un Bourguignon de souche...étrange, quand même.
Mais Eldwin vous a accueilli et j'ai fait de même en vous ouvrant les bras, à vous qui reveniez et qui aviez décidé de vous installer à Beaumont.
Une chance qu'avec l'argent des récoltes de blé, j'avais pu faire refaire la toiture de l'aile gauche, là où vous logiez, sinon, vous auriez eu le ciel pour toit.

Puis, ce fut Constance...Ah, Constance de Clève, cette femme charmante, Vicomtesse que vous courtisiez et que je vous poussais à prendre pour épouse afin que vous soyez élevé à un rang que je pensais alors digne de vous.
Mais vous...vous avez préféré courir un autre jupon. Enfin, nous savons vous et moi que vous en courriez plusieurs à la fois, n'est-ce pas ? Et ce jupon vous a donné descendance. Le Ciel en soit remercié. Et Lison aussi d'ailleurs.
Tenez, en parlant de Lison, je suis étonnée que hier soir, vous ne m'ayez pas grondée pour l'attitude que j'avais envers elle. Orantes, oui, vous y avez fait allusion mais pas Lison...Oh oui, je sais que Lison sait se défendre.
J'aurais cru Orantes aussi.

Vous souvenez-vous aussi que c'est grâce à moi si la famille n'était pas retournée à la roture, à la mort d'Eldwin ?
Mais cela n'avait peut-être pas d'importance pour vous. C'est juste.
La Noblesse, c'est mon truc, pas le vôtre.

D'ailleurs, il me souvient très bien que c'est par moi que vous fûtes Seigneur, parce que j'avais entrepris ce cher Theognis et que j'ai payé pour que Beaumont vous arrive.
Malheureusement.

Entre temps aussi, il m'en souvient, vous aviez eu une "passion".
Les bateaux !
Oui, vous aviez même été nommé Amiral alors que vous ne répondiez pas aux conditions requises. Cela ne vous a jamais perturbé ? Ne vous êtes-vous jamais demandé pourquoi, comment, grâce à qui vous aviez eu ce poste ?
Evidemment, cela ne vous passionna pas longtemps.
Et vous perdîtes votre grade.
Tout comme vous perdîtes aussi Beaumont.
Oui, c'est vous qui nous l'avez fait retiré, vous et personne d'autre.
Car si je montrai les dents à Ingeburge lorsqu'elle décida de vous reprendre ce fief, dans le fond, nous savons vous et moi qu'elle n'avait pas tout à fait tort lorsqu'elle disait que vous ne le méritiez pas.

Cette terre de nos ancêtres, cette terre que j'avais moi-même cultivée, pour laquelle j'avais sué eau et sang, dans laquelle j'avais fait disparaître jusqu'à mon dernier sou...vous la perdîtes.

Tiens, mais où étiez-vous donc le jour de mon mariage ?
Je pense que je ne vous ai pas vu.
Lison, oui.
Mais vous...

Et maintenant, vous me menacez.
Vous voulez cette place de chef de famille que lâchement, à la mort de notre aîné Eldwin, vous avez refusée, me laissant porter et supporter ce fardeau, m'obligeant à de lourds sacrifices, sans la moindre parcelle de scrupule !
Vous voulez prendre la tête la famille...mais faites donc, Godefroy !

Juste une chose...
Je souris...pardonnez-moi...
Vous me dites que vous allez demander au héraut pour prendre cette place.
Auriez-vous oublié que les Volvent sont retournés à la roture et que le héraut ne s'occupe pas des familles roturières ?
Au mieux, tout ce que vous pouvez faire, c'est rayer mon nom dans le registre familial et y mettre le vôtre. Si jamais vous savez où se trouve ce registre, bien évidemment.

Allez, allez en paix, Godefroy, je ne vous en veux pas.
J'ignore la colère vis-à-vis de vous.

Faites ce que vous pensez qu'il faut faire, pour les Renarts.
Mais jamais, jamais, vous ne me retirerez ce nom que je porte avec fierté en pensant à mon frère, celui qui le fut jusqu'au bout.

Puisse le Très Haut vous bénir et bénir vos enfants.
Je prierai pour que le Ciel vous accorde assez de sagesse pour diriger cette famille sans en ternir le nom.


      Della de Volvent.


C'était vrai qu'elle n'était pas en colère.
Au plus, elle était déçue et avait pitié de Godefroy.
Elle pensa aussi à Lison et aux enfants. Elle prierait pour eux.
La lettre fut confiée à un messager et aux caprices des aléas de la vie.
Peut-être arriverait-elle, peut-être pas.
Quelle importance ?

Il flottait comme un parfum...

_________________
[Blason en réactualisation]
    Della de la Mirandole d'Amahir-Euphor
    Chambellan de Bourgogne

Ganju
Godefroy avait reçu avec surprise le courrier de Della.
Aussi, lui qui pourtant prenait si rarement la plume, il se décida à lui répondre.
Renvoyant le coursier avec la missive, dont il avait choisit avec soins les mots, espérant qu'ils exprimerait au mieu ses sentiments du moment, à savoir sa tristesse de perdre son unique soeur encore vivante, celle qu'il avait toujours préféré, du moins quand elle était naturelle et pleine de vie.


Citation:
A toi Della de Volvent d‘Amahir-Euphor,

C’est avec surprise que je lis tes mots qui, je dois l’avouer m’ont arraché quelques rictus, aussi j’aimerais te rafraîchir quelque peu cette mémoire qui semble soudainement te faire défaut.

Je me rappelle de Constance, une femme charmante, oui, et intéressante. Étonnant que tu m’en parles, alors qu’un mariage avec une Vicomtesse Artésienne, pour un « Bourguignon pur souche », est un comble, non ? Mais je l’ai connu trop tard, car cela faisait en effet de longs mois que Lison et moi entretenions une relation, cela tu le sais. Par contre tu me parles d’autres relations, peux tu me rappeler qui étaient-elles ? Car je suis sur de n’en voir aucune autre.

Della, je n’ai jamais dis ou insinué que je ne te devais rien. Je n’ai jamais dis non plus que tout nos rapports passés n’avaient plus aucune importance. Tu as été ma sœur, et tu ne sembles pas comprendre à quel point cette décision fut difficile à prendre. Aussi, je dois te dire que ce n’est pas par gaieté de cœur que je perds une sœur, mon unique sœur. Mais bien car tu as tourné le dos à ta famille, l’a bafoué et lui a planté sans cesses des poignards dans le dos.

Je sais ce que tu as pu faire pour nous, je sais ce que nous ne t’avons pas rendu. Et je te remercie de tout ceci, mais aujourd’hui je suis dans l’obligation de constater que nous sommes des boulets que tu te traînes sans cesse. Alors saches que, malgré le fait que, d’après la lecture de ta lettre, je ne sois bon à rien, j’ai bien l’intention de redonner aux Volvent leur place légitime en Bourgogne. Et ce même si je dois faire des sacrifices, tout comme tu as du en faire par le passé.

Je suis aussi étonné de tes paroles, toi une des seules en qui j’ai eu assez confiance pour te confier mon acte de candidature à l’Amirauté de France, tu doutes de ma passion pour les « petits bateaux » ? Mes paroles ont donc si peu d’importance à tes yeux ?

Tout comme ma présence apparemment car au contraire de ce que tu affirmes j’étais présent à ton mariage tout comme mon épouse ou même Constance, ou encore une autre Artésienne, une vieille amie, Agnes de Sainct Just dict Gnia. N’est ce pas singulier pour une Bourguignonne pure souche d’inviter à son mariage une femme qui était au courant du complot contre une terre Royale bien avant qu‘il se réalise, à savoir la seconde guerre Artois-Champagne ?

Tout ceci pour te dire que, au contraire de ce que tu sembles penser, il ne s’agit pas d’un simple règlement de compte, et que je suis bien conscient de la gravité de mes actes. Toutefois, il est impensable pour moi qu’une Renarde retourne sa veste comme tu l’as fait. Par le passé tu as tellement craché sur les actes que tu réalises aujourd’hui, que ce retournement me donne des nausées. L’inconstance n’est pas une valeur des Volvent, nous sommes droits et fiers de qui nous sommes. Nous ne nous crachons pas dessus et nous nous entraidons, pour l’heure tu n’es rien de tout cela, tu n’as donc rien d’une Volvent.

Toutefois tu es ma sœur, et j’espère te voir changer, alors je serais heureux, sincèrement, de te revoir et de te considérer à nouveau comme membre de notre famille.

Godefroy de Volvent,
Un frère blessé et meurtri par tes actes.
Della
Charles grandissait.
Il était bel enfant.
Les yeux bleus des Renarts avaient déjà ce petit quelque chose qui promettait que lui aussi saurait lancer des regards aciers.
Mais il avait les cheveux de son père...Nul n'est parfait, pas même Charles !

Della aimait jouer avec les petits doigts qui bien vite enserraient le doigt et cherchaient à le porter à la bouche perpétuellement affamée.
Anna, la nourrice s'en plaignait en riant, très souvent. Cet enfant était un goinfre !

Charles gazouillait avec plaisir.
Certains sons avaient tendance à revenir plus souvent que d'autres et Della était impatiente d'entendre des mots se former. La pauvre ignorait que ce n'était pas encore pour toute suite.

Lorsque le messager revint avec une lettre de Godefroy, justement Della venait d'entamer une berceuse, tentant d'endormir l'enfançon.
Les petits yeux se fermèrent...sous le regard attendri de Della.

Lorsqu'elle lut la lettre de Godefroy, Della sourit, doucement...
Ceux-ci retinrent son attention :

    Mais bien car tu as tourné le dos à ta famille, l’a bafoué et lui a planté sans cesses des poignards dans le dos.

Son regard alors se posa à nouveau sur Charles...et elle comprit à quel point Godefroy la connaissait mal. Il n'avait jamais vraiment pris la peine de la connaître d'ailleurs. Toujours ailleurs.
Tout ce que pourrait dire ou faire Godefroy ne pourrait l'atteindre.
Le sourire de Charles effacerait chaque méchanceté, chaque traitrise, chaque chagrin.

Charles...
Elle ne répondrait pas à la lettre de Godefroy.
En lui répondant, elle risquerait de dévoiler le secret qui planait autour de cet enfant.
Et ça, jamais elle ne le ferait.
Trop de vies étaient en jeu.

Les flammes dans la cheminée grandirent, l'espace de quelques secondes, le temps qu'il fallut pour qu'elles dévorent la lettre de Godefroy.

La fragrance du parfum se précisait...

_________________
[Blason en réactualisation]
    Della de la Mirandole d'Amahir-Euphor
    Chambellan de Bourgogne

Della
Plus tard...quelques semaines après.
A Railly, cette fois.


Seule !
Mais à Railly.
Oui mais seule !
Parce que son époux qui lui avait promis deux longues semaines en tête à tête tranquille à Railly était reparti aussitôt qu'arrivé !
Et devinez à cause de quoi ?
Non, pas une dispute.
Une levée de ban ordonnée par Béatrice, la Reyne Béatrice !
Si même Béatrice s'y mettait à les séparer...mais où allons-nous ?

Bref.
Seule.
La Renarde Noire avait perdu son bel entrain lorsque son Kéri Kéri Chéri avait fermé son sac à peine entrouvert.
En Orléans, elle avait envisagé apprendre la tapisserie pour tuer le temps.
Peut-être était-ce une idée ? Comme Pénélope qui attendait Ulysse inlassablement...
Ouais, tu parles...Cette Pénélope était une sotte ! Attendre ainsi pendant autant de temps...Tsss...Ah c'était beau, tiens, les romans !

La vie était différente.
En Bourgogne, quand même, Della avait sa charge de Chambellan qui lui prenait du temps, beaucoup de temps.
Et Railly...ces terres si belles et si prometteuses...
Oui, elle trouverait de quoi remplir ses journées, en attendant que Kéri revienne.

Un jour, mon Prince re-viendra...

Et c'est ainsi que...
Ce soir-là, après le départ de Kéridil, Della sortit deux lettres qu'elle avait récemment reçues.
La première, une réponse de sa nièce à un courrier qu'elle lui avait envoyé afin de prendre de ses nouvelles et en donner de Charles.

Nabel parlait d'elle, demandait d'embrasser Charles mais semblait dire aussi qu'elle ne viendrait pas de si tôt chercher l'enfant, elle donnait l'image d'une femme repentante, consciente de ce qu'elle avait fait, mesurant la gravité de ses actes.

Della avait bon espoir que sa nièce réussisse dans cette entreprise de rachat d'elle-même qui ouvrirait alors sur le possible pardon qu'elle demanderait.
Pour la tante, la nièce était déjà pardonnée, depuis longtemps.
Mais pour la Renarde Noire, Nabel avait encore du chemin à faire.

Suite à ce courrier de Nabel, Della avait écrit à Orantes, frère de Nabel, pour lui transmettre des nouvelles de sa soeur et lui faire savoir que Nabel pensait beaucoup à Orantes, qu'elle l'embrassait.

Orantes aussi avait répondu.
C'était la seconde lettre que Della relut, ce soir-là...
La tonalité du courrier d'Orantes semblait à deux versants.
L'on sentait encore la colère envers Della, pour une affaire de remontage de bretelles, en public, que Orantes n'avait pas apprécié.
Mais Della se plut à penser que la deuxième partie de la lettre fut plus douce et que le neveu serait enclin à renouer un lien un peu trop distendu comme il l'écrivait lui-même.

Demain, elle répondrait.
La nuit portant conseil.

_________________
[Blason en réactualisation]
    Della de la Mirandole d'Amahir-Euphor
    Chambellan de Bourgogne

Della
Le lendemain, Della avait quitté le domaine pour se rendre chez Angélyque avec des courriers à lui faire signer.
Elle était restée absente une semaine, sans donner de nouvelles.

A Railly, on la pensait à Cruzy.
Et à Cruzy, on ne l'attendait pas...Personne donc ne s'inquiéta de son absence.


Lorsque Della revint à Railly, huit jours plus tard, elle ne parla pas de cette semaine mystérieuse. Cela ne regardait personne.

Aussi, reprit-elle ses habitudes, son quotidien, comme se de rien n'était.

Le courrier fut écrit comme il aurait du l'être la semaine précédente.


Citation:
Cher Orantes,
Mon neveu,

Le bonjour te va.

Ta soeur semble aller plutôt bien, compte tenu des épreuves qu'elle a traversées. La créature sans nom était à l'oeuvre et elle n'a pas du avoir la force de lui résister.
Il nous faut prier pour elle, pour que son chemin de rédemption soit une réussite.

Tes mots me touchent, mon neveu.
Merci.
De façon simple et très juste, tu mets le doigt sur nos relations.
Je suis touchée par ta gentillesse.

Il n'est pas simple d'être à la tête d'une famille.
Ce n'était pas ma place, tu le sais, je ne suis pas l'aînée, bien au contraire, je suis de loin la plus jeune des enfants de feu mon père.
J'ai assumé cette charge, bien lourde, au prix de bien des sacrifices. Mais tel était mon choix, je ne blâme personne et surtout, je ne me cherche pas d'excuses. Juste que je trouve injuste que l'on m'accuse de dénigrer les Renarts.
Il y a des choses vraies qui doivent être dites, même si cela concerne les membres de notre famille.
Mais peu importe, je tourne la page et continue seulement à faire mon possible, dans tout ce que j'entreprends.

Pardon de m'épancher ainsi, Orantes.
Je suis triste et blessée des mots de certains Renarts.
Je me sens seule et abandonnée par eux alors que mon seul désir était que notre famille reste unie et soudée.

Mais que tout ceci ne nous empêche pas nous, de continuer à bien nous entendre, à correspondre aussi et pourquoi pas, à nous rencontrer.
Tu es le bienvenu, à Railly, si le coeur t'en dit.
Tu n'ignores pas que c'est là que je vis, dorénavant. Là aussi où j'ai pu reprendre ma passion des vignes et du vin. C'est un tel bonheur pour moi.
Lorsque je mourrai, je souhaite que l'on mette une vigne sur ma tombe.

Mais voilà que je divague à nouveau.
Pardonne-moi encore.

S'il te plait, Orantes, donne-moi de tes nouvelles.
A bientôt.

Que le Très Haut te protège.
Della.

_________________
[Blason en réactualisation]
    Della de la Mirandole d'Amahir-Euphor
    Chambellan de Bourgogne

Della
C'était un soir, à Railly.
C'était avant le coucher.
C'était l'heure de la prière.
C'était une bonne habitude de prier.

Della était en chemise de nuit, cheveux nattés.
Elle était agenouillée sur le prie-Dieu, devant l'icône d'Aristote.
Un cierge brûlait en quelques volutes bleutées.
Et Della pria.
Elle commença par un Confiteor, le fit suivre d'un Credo et au moment de se relever, elle eut une subite envie de parler à sa mère qui est aux Cieux.


Mère ?

Mère, m'entendez-vous de là-haut ?

Non...non bien sûr que non, vous ne m'entendez pas.
Vous ne m'avez jamais entendue même lorsque j'étais enfant...J'avais beau pleurer, hurler, crier, appeler, vous n'étiez jamais là...Toujours ailleurs. Partie.
Alors, pourquoi m'écouteriez-vous, aujourd'hui ? Vous ne me connaissez même pas. Savez-vous seulement que je suis blonde, que j'ai les yeux bleus et que je lance ce regard acier qu'avait mon père ? Non, vous vous en moquez.

Moi je sais...je sais quelle était la couleur de vos cheveux, et celle de vos yeux...et même celle de la robe que vous portiez la dernière fois que je vous ai vue.
M'aimiez-vous, mère ?
Moi, je vous aimais. Du haut de mes huit années, je vous adorais à en crever.


Mère, aujourd'hui, j'ai une autre mère. Une mère qui m'a choisie et que j'ai acceptée comme telle.
Cette mère, elle ne vous remplace pas. Non, elle est votre prolongement. Elle est ce vous qui m'a tant manqué.
Elle est là.
Elle est belle, comme toutes les mères le sont.
Elle est drôle et sévère, elle est...elle.
Et elle est là.

Pour cette mère, je changerai mon nom. Celui des Renarts me faisait mal.
Pourtant, je l'aime ce nom des Renarts mais il me fait souffrir. Trop souffrir.
Celui de la Mirandole me fait rire, il me fait chaud, il me donne l'envie de vivre encore et encore. Il est léger et tellement beau. Il me donne une famille, des aïeux et des moins vieux. L'on se parle et l'on s'écoute. L'on s'épaule et l'on se regarde. L'on...s'aime ?

Qu'importe au fond si l'on s'aime ou pas pourvu qu'on se respecte et que l'on se regarde.
De ce regard naîtra l'amour et de ce respect viendra la compassion.
Mes enfants auront une grand mère et ma mère alors leur racontera comment elle et moi avons commencé pour nous défier pour mieux nous apprécier, pour en arriver à nous...aimer ?

Quel que soit le bout par lequel l'on prend l'histoire, et même l'Histoire, l'on en revient toujours à l'amour.
Amour rime avec Toujours mais Toujours...qu'est-ce ?
Mes enfants auront deux grands mères, vous et Angélyque.
Vous, vous serez la grand mère du Ciel, l'Ange qui veille.
Elle, elle sera la grand mère d'ici-bas, l'Ange qui câline.

Pardon de vous avoir dérangée, mère.

Mère, reposez en paix, désormais votre fille à une mère.


Cette nuit-là, Della rêva. Elle rêva de sa mère qui est aux Cieux et elle rêva aussi de sa mère Angélyque. La première regardait la seconde et elles se tendaient la main chacune.
Un temps s'achevait, celui de Della de Volvent.
Un autre s'ouvrait, celui de Della de la Mirandole.

On peut choisir sa famille et c'est tant mieux !

_________________
[Blason en réactualisation]
    Della de la Mirandole d'Amahir-Euphor
    Chambellan de Bourgogne

Della
Aux Renarts, les uns après les autres.

Aux restés proches.

Citation:
Nabel, ma chère Nièce.

Bonjour.

Comment te portes-tu ?
Es-tu en bonne santé ?
Où es-tu ?
Fais-tu amende honorable ?

Je prie pour toi, chaque jour que le Très Haut me donne, je prie pour qu'Il te garde sous son aile.

Ce que je vais t'annoncer va sans doute t'étonner, voire te décevoir mais sache que le choix fut posé en toute sérénité et après avoir balayé les rancoeurs qui me tenaillaient.

Angélyque de la Mirandole, Duchesse de Bourgogne pour encore quelques jours, vient de m'adopter en tant que sa fille.
Je reste ta tante, tu restes ma chère nièce chérie, par les liens du sang. Rien ne changera jamais cela.
La seule différence est le nom que je porte désormais.

J'ignore encore ce que cela va impliquer au sein des Volvent.
J'imagine que Godefroy va crier au scandale et profiter de cela pour devenir ce qu'il a refusé d'être lorsqu'il aurait du, le chef de famille.

Une nouvelle page à écrire donc pour moi.
Tu en feras partie, je te le promets, ainsi bien entendu que Charles.

Lui, il va très bien, il grandit à une allure folle. Il adore les gâteaux et les macarons que Kéridil lui a fait goûter.
Pardon de ne pas suivre ta demande et de continuer à lui parler de toi. Il le mérite et toi aussi.
N'hésite pas à venir à Railly ou à Bréméan, si tu veux te reposer un peu, te retrouver au calme auprès de gens qui t'aiment. Tu seras toujours la bienvenue.

J'espère avoir de tes nouvelles.
Que le Très Haut te garde.

Della.


Citation:
Séverin, mon cher cousin.

Le bonjour te va !

Pardon de ne pas venir plus souvent prendre de tes nouvelles.
Comment vas-tu ?
Tu sais que nous t'attendons à Bréméan, nous avons hâte de te revoir, Kéridil et moi.

Ce que tu vas lire maintenant va sans doute te surprendre mais sache que la décision fut prise sereinement, sans colère contre quiconque.

Il y a quelques jours, Angélyque de la Mirandole, actuelle Duchesse de Bourgogne, a annoncé qu'elle m'adoptait comme sa fille.
Pour moi, cela ne change rien entre nous, nous sommes cousins par le sang, jusqu'à notre mort.
Lorsque Godefroy m'a asséné ses méchancetés, qu'il m'a accusée des pires faits contre les Renarts, j'en ai été malade de tristesse. Je n'ai pas réussi à comprendre comment mon propre frère pouvait en arriver à ça. Dire que moi, j'avais trahi les Volvent, j'en suis restée anéantie même si je ne lui en ai rien dit. Trop fière pour m’abaisser à ça.
La politique nous a séparés et la vie a fait le reste.
Je pense que c'est à cause de ça que j'ai accepté la demande d'Angélyque.
Maintenant, Godefroy va pouvoir prendre la tête de la famille, comme il aurait du le faire depuis si longtemps. Du moins, je le suppose.

Sache que je te porte dans mon coeur, mon cher Séverin et que mes prières t'accompagnent.
A bientôt, je l'espère.

Della.


Citation:
Tolaine, ma nièce.

Bonjour !

Comment te portes-tu depuis Paris ?
J'espère que tu vas bien et que ta vie te plait.

J'ai quelque chose à te dire.
Je suis depuis peu la fille adoptive d'Angélyque de la Mirandole, Duchesse de Bourgogne, celle-ci m'ayant adoptée.

Nous restons tante et nièce par le sang, mon nom seul change.
Je voulais t'en avertir afin que tu ne l'apprennes pas par quelques autres voies.

J'ai hâte de te revoir, ma nièce.
Que le Très Haut te protège.

Della.


Citation:
Ma cousine adorée, ma chère Ode.

Bonjour à toi et à Kiss !

Comment se déroule votre voyage ?
Je prie pour que le Ciel vous protège tous.

Je viens t'annoncer quelque chose.
Je suis la fille adoptive d'Angélyque de la Mirandole, depuis quelques jours.
J'aurais voulu t'en parler à Sémur, l'autre jour mais comme les papiers n'étaient pas encore terminés, j'ai du me taire même si cela m'ennuyait.

Donne-moi de vos nouvelles.
A très vite.
Gros bisous.

Della.

_________________
[Blason en réactualisation]
    Della de la Mirandole d'Amahir-Euphor
    Chambellan de Bourgogne

Della
Aux autres.

Citation:
Elsaria,

Bonjour à toi, ma cousine.

Comment vas-tu, depuis le temps ?
J'ai ouï dire que tu avais un galant. J'espère que tu es heureuse.

Permets-moi de t'annoncer par cette missive que la Duchesse Angélyque de la Mirandole est désormais ma mère adoptive.
Cela ne change rien à notre amitié, bien entendu.
Mais je tenais à ce que tu sois au courant.
Ne sachant plus rien de la vie de Asch, je ne lui écris pas.
Si un jour, je le revoyais, il serait temps de le mettre au courant.

Porte-toi bien.
Qu'Aristote te garde.
Amitiés.

Della.


Citation:
Orantes,
Mon neveu.

Le bonjour te va.

Je me permets de d'écrire à nouveau afin de t'avertir d'une chose qui va sans doute t'étonner mais que tu comprendras aisément, j'en suis certaine.
Voici quelques jours maintenant que la Duchesse Angélyque de la Mirandole a fait de moi sa fille adoptive.
Je tenais à ce que tu l'apprennes par moi plutôt que par les ragots.

Prends soin de toi.
Que le Très Haut te bénisse.

Della.


Citation:
Godefroy,

Bonjour.

Afin que vous n'appreniez pas la nouvelle par un vent mauvais, je viens vous annoncer que je suis désormais adoptée par Angélyque de la Mirandole.

Bien à vous.

Della.



Ainsi s'achevait l'après-midi, sur un dernier courrier à celui qui aurait du rester son frère.
Telle était la vie, tel était le chemin de Della.

La jeune femme rangea son nécessaire d'écriture et s'en alla travailler aux vignes de Railly.

_________________
[Blason en réactualisation]
    Della de la Mirandole d'Amahir-Euphor
    Chambellan de Bourgogne

Orantes
Citation:
D’Orantes de Volvent
A Dame Della de la Mirandole d'Amahir-Euphor

Salutations !

Le chemin tortueux qu’a pris votre dernière missive a fait qu’icelle m’est parvenue seulement ce jour aux premières lueurs du soleil. Ce fut pour moi un véritable saisissement que d’apprendre ce que j’ai cru être alors votre denier caprice. Mais ce soir, attablé à mon écritoire, tout m’apparaît plus clairement : voici donc la dernière étape de votre avilissement !
Oui Ma Tante –mais ce mot a-t-il encore un sens pour vous qui avait renié celle qui vous a donné la vie– vous vous êtes corrompue. Tous vos actes n’ont jamais été commandés que par l’unique volonté de complaire un peu plus à cette odieuse caste qui dirige la Bourgogne, cette coterie arrogante et dégénérée. Toute cette belle journée, je n’ai fait que penser à feue Lucia Marini, ma grand-mère qui fut un temps aussi votre mère, à feu votre frère Eldwin qui a tant fait pour nous voir à nouveau réunis en Bourgogne. Par votre acte odieux, vous piétinez la mémoire des Volvent qui ont rejoint le Très-Haut et vous souillez le nom des vivants. Nous n’avions tous deux de commun que le nom, vous avez choisi de rompre ce dernier lien : Vous, Della, ancien chef de la famille des Volvent, vous voilà une Mirandole. Votre trahison est totale.

Vulpes Vincet !


Orantes de Volvent, et fier de l’être
!

_________________
See the RP information
Copyright © JDWorks, Corbeaunoir & Elissa Ka | Update notes | Support us | 2008 - 2024
Special thanks to our amazing translators : Dunpeal (EN, PT), Eriti (IT), Azureus (FI)