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[RP fermé] Père en vue !

Leha
RP fermé
Si vous voulez intervenir, n'hésitez pas à envoyer un MP à LJD Jglth ou à LJD Leha
Merci !



Normandie.
Terre des hommes du Nord, barbares scandinaves.
Gros bout de terre au bord de la mer, d'où partent les bateaux chargés de cidre et de calva.

Le ventre de la gamine se mit à se tordre, produisant d'horribles gargouillements sonores. Rien que songer aux pommes normandes, dont on lui avait conté le goût merveilleux, lui soutirait des douleurs à l'estomac. Elle n'avait pas mangé depuis la veille, depuis son départ d'Alençon. Fière de son laissez-passer, elle le serrait bien fort dans sa main, prête à le montrer à un éventuel douanier. La faim la tiraillait, mais ce petit bout de papier lui remontait le moral. L'autorisation de chercher. L'autorisation de retrouver ses origines. Cheveux aux vents, elle savoure l'air pur, qu'elle s'imagine marin. A peine avait elle franchit la frontière qu'elle entendait le roulement des vagues, les cris des mouettes et sentait l'odeur du sel partout. Pure invention, imagination d'enfant enjouée.

Sur le chemin, ses chaussures s'étaient usées et salies. Ses habits tout neufs pleins de poussière, elle n'était pas très présentable. Mais la rouquine s'en fichait un peu, ivre de joie. L'Alençon lui avait offert une famille, bien que le duché ne lui plut pas tant que cela, et elle espérait que la Normandie lui offrirait la seconde moitié de son être. Le cœur bondissant, elle parcourrait les lieues légère comme une plume.

Arrivée en ville.
A peine prendre le temps de se trouver une chambre à louer, dans un établissement assez bien fréquenté, le tout payé grâce à l'argent fournit par les Von Strass. Et voila l'enfant dehors, son petit trésor bien caché contre son torse. Bien sur, le papier dit qu'elle doit circuler non armée. Mais fichtre, la gamine s'en fiche. Et pis bon, y en a bien besoin pour retrouver son paternel.

Assise tranquillement sur des escaliers, elle réfléchit. Cela fait des jours qu'elle cherche un plan, une piste. Comment partir sur les traces de cet homme ? Le métal froid contre sa peau la rassure, il existe bien. D'un bond, elle se lève et va, trottinant, à la recherche d'une éventuelle caserne ou poste de recrutement.
Si son père avait été un soldat normand, il devait forcément être inscrit sur des registres. Elle plissa le nez, déterminée à réveiller tout une armée si besoin.

Aux quelques passants qu'elle croisait elle lançait, vive et débordante de vie :


"S'cusez moi, vous savez où je peux trouver l'armée ?
-Pardon, l'Ost, il est où ?
-M'dame, où j'peux trouver un soldat ?

Y a intérêt à ce qu'ils aient des archives !"


Et elle continuait sa route, insouciante et riante. La Normandie était très différente de l'Alençon, elle s'y sentait mieux. Pour peu, elle aurait bien voulu y vivre !
Meleagre
Un jour de plus... Toujours sous les nuages... A croire que le soleil avait décidé de quitter la Normandie.
Et ce n'était pour rendre Meleagre de meilleure humeur. La tête pleine, autant de pensées sombres que de promesses d'un avenir radieux, le jeune homme laissait Wahkan galoper tranquillement.
Il venait de discuter avec le maire d'Avranches. Des projets, ça c'était certain, mais maintenant il allait falloir les appliquer, et ça c'était déjà beaucoup moins simple...

C'est donc en ruminant qu'il était retourné au Château de Rouen, à croire qu'il passait sa vie sur les routes... Vivement la retraite ! Bon certes, pas d'actualité, surtout au regard de la conjoncture actuelle, mais des vacances, au nom d'Aristote des vacances !!!
Et puis d'ailleurs, en parlant de lui, il ne pouvait pas lui laisser quelques instants non ? Histoire de préparer la venue de son futur enfant, d'être auprès de sa compagne...? A croire que c'était trop demandé... Grmblm...

Et tout ça pour quoi ? Hein ? Bonne question...
Bé oui grosse crise existentielle ! Pas le moment de venir lui chercher des poux aujourd'hui... Ni demain d'ailleurs... Ni jusqu'à la fin de l'année, voilà, c'était dit.
Le regard noir et morose il laissa son cheval aux mains d'un palefrenier avant de grimper quatre à quatre les marches du Château, pour s'enfermer dans son bureau.

A peine la porte refermée derrière lui qu'on vint y frapper.
Soufflant en fermant les yeux, il prit le temps de s'installer. Rester zen, surtout rester zen. Comme à l'accoutumée Jean entra sans autorisation. Un jour il se prendrait une baffe, l'allait pas comprendre pourquoi...


Caaaaaptaaaaaiiinnnn !!!!
Y a une môme qui gueule partout après vous dans la rue !


Chez les moines... Direction chez les moines, enfermez moi là-bas !!!

Alors déjà ne crie pas s'il te plaît... Puis rajoutant face au sourire moqueur du garde... Pas à cause du calva idiot, mais pas d'humeur aujourd'hui pour t'entendre hurler à tue-tête...
Et ensuite on ne dit pas "une môme" mais une enfant, voire une jeune femme, et "gueuler" ne fait pas parti de mon vocabulaire..
. Bon si, bien sûr que si, mais gardons un peu de contenance et de standing que diable !

Et que veux cette enfant ?

L'Ost, un soldat, puis des archives qu'elle a dit.

Il savait les femmes plus enquiquineuses que la normale, mais pas déjà à un jeune âge ? Ou va le monde boudiou ?

Et bien vaste programme... Retourne à tes affaires. Quand elle aura suffisamment arpentée Rouen elle se décidera peut-être à venir au Château...

Non mais franchement elle demande à tout le monde... Vont commencer à croire qu'on laisse les enfants s'égosiller sans rien faire.

Oui et bien on ne peut pas non plus ramener tous les gosses ici... Oui il avait dis "gosses", l'était contagieux l'autre.
Le regard du garde se fit plus insistant. Mais qu'il s'occupent des siens, de marmots, avant de vouloir faire du Château une garderie !

Tu sais que tu m'énerves Jean... Dit-il d'un ton las.
Bon va la chercher et ramène là moi. Dis lui que le Capitaine Royal de Normandie souhaite lui parler, ça la fera peut-être taire.

Et enlève moi ce sourire vainqueur de ton visage !


Heureusement qu'il bossait bien cet homme, mais il ne fallait pas rêver pour lui apprendre une quelconque hiérarchie...
La porte se referma rapidement, laissant le rouennais seul.

Ce dernier se leva pour jeter un coup d'oeil dans le dressoir de son bureau. Bon, bé que du calva... Fallait espérer que la jeunotte ne se prenne pas l'envie d'un bol de lait.

_________________
Leha
Inspirer, expirer. Inspirer, expirer. Pourquoi ça lui arrive tout le temps ? Elle veut à tout prit quelque chose, elle le cherche des jours durant, prie pour le trouver, et quand elle obtient enfin ce pour quoi elle s'est battue, elle a peur. Peur de se tromper ? Peur de dire une bêtise ? Oui bah hein, à douze ans on tremble quand on se fait gronder. Oui, elle va se faire gronder. Elle a trop crié dans les rues. Trouble à l'ordre public.

Bon d'un côté, ça l'arrange. Comme ça elle pourra demander au passage des informations. La rouquine plisse le nez, exaspérée. Le bonhomme qui l'accompagne n'a pas été trop méchant, mais quand il lui a dit que le Capitaine Royal voulait lui parler, son sang n'a fait qu'un tour.
Tremblante comme une feuille, elle reste debout, attendant un ordre. Pas militaire du tout, mais autant ne pas se faire remarquer plus que de raison. L'enfant a toujours son arme secrète, prête à servir en cas d'extrême urgence. Un regard suppliant auquel personne ne peut résister.

Régulièrement, elle vérifie que son arme est toujours là, bien cachée. Évidemment, il faudra expliquer pourquoi elle se trimballe avec ça quand ils la fouilleront. Mais si il la lui confisquaient ? Elle perdrait toute chance de retrouver son père. Peu à peu, confuse et angoissée, elle tourne au rouge. La peur la saisit, peut être l'enverront-ils en prison ?

On lui a souvent raconté des histoires sur les armées. Ils découpent des gens qui n'ont pas de laissez-passer, puis les mettent en cage. Ou peut être qu'ils les découpent après, ce qui serait plus logique.


J'vous promet, j'ai une autorisation de circuler sur le territoire !
Regardez !
J'ai rien fait maaaaaal !


La gamine trépigne, hurle, claque des dents, grogne, dégaine son fameux papier. Des larmes coulent sur ses joues rosées, de peur.

Promis .. Je suis sage.
Meleagre
Leha a écrit:
J'ai rien fait maaaaaal !


Le jeune homme releva la tête de son dossier, une page en filigrane le long de sa joue gauche. Non non il avait bossé... Mais si j'vous dis, d'après certains vieux sages, s'endormir sur un parchemin permettait d'en imprégner le contenu dans sa mémoire... Sur la face certes, dans la tête il commençait à avoir des doutes...

Tout en se frottant pour effacer les traces il se leva.
Et maintenant on égorgeait un cochon...
Interlude informatif : dire à la Duchesse que le Château n'est pas une basse-cour mais bien un lieu pour le juridique, le civique, le militaire, le... Ouais bon, elle connait la liste.

Sortant la tête dans le couloir, et fidèle à son humeur du moment, il força un peu la voix.


Pourrait-on y aller vite avec cet animal ? Ce serait assez in... Son regard se posa sur une petite fille qui, les joues trempées de larmes, se tenait à côté de Jean.

Cap'taine, v'la la donzelle en question.

Ah zut, c'était pas un cochon mais un gros chagrin. Manquait plus que ça... Allez, ça va le faire Mel, ça va le faire.

Bon... Heu... Merci Jean.
D'un signe de tête il invita la gamine à le suivre dans son bureau.
Sourire ou ne pas sourire ? A la regarder on pouvait juger qu'elle avait eu assez d'émotions pour la journée.
C'est donc en optant pour le premier choix qu'il s'adressa à elle.


Je suis Meleagre, Capitaine Royal de ce Duché...
On m'a dit que tu cherchais à parler avec un militaire... D'une manière fortement discutable cela dit.


Comment t'appelles-tu ?
_________________
Leha
Légèrement calmée, elle suivit le Capitaine dans son bureau, non sans tirer la langue au soldat qui l'avait accompagné. Simple formalité de passage.
Elle fit attention à ne pas trainer des pieds, et à ne pas marcher trop lentement. La rouquine le fixait, souriante. Elle l'aimait bien.


Enchantée, moi c'est Leha, hum, Leha von Strass.


Hop, on baisse les yeux, on se concentre puis on relève la tête. Un beau petit sourire en coin, des yeux pétillants et c'est repartit. Technique pour amadouer les Capitaines Royaux numéro quatre.


Je viens d'Orléans. Enfin, j'y suis née et j'y habite, mais j'arrive d'Alençon. Parce que pour aller en Normandie, il faut passer par l'Alençon. Mais vous devez le savoir non ?

Bah bien sur qu'il le sait, il doit avoir un peu plus de connaissances géographiques qu'elle d'ailleurs. Voire beaucoup plus.


Von Strass, c'est le nom de la famille de ma mère. C'est une famille d'Alençon vous savez ?

Il doit s'en ficher en fait. Elle plisse le nez, pour se concentrer d'avantage. On va pas déconcentrer un -beau- Capitaine Royal pour rien hein ?


Mais moi là, j'ai besoin de parler avec un militaire normand. Comme vous.

Et la rouquine de sourire de toutes ses dents. Elle était ravie de ce qu'elle venait de dire, et très contente d'être là. Comme quoi, c 'est en faisant n'importe quoi qu'on arrive plus vite dans le bureau du Capitaine Royal ! Hop, avec un peu de chance il aurait droit à un bisou.
Meleagre
Allez hop, on demande un prénom et voilà qu'on cherche comment arrêter le mécanisme... "Au moins elle sait sourire", pensa-t-il...
Il louait toujours cette capacité enfantine à fondre en larmes pour rire aux éclats quelques minutes plus tard.

Il l'écoutait avec attention... Tout en essayant d'émerger au mieux de sa sieste improvisée.
Mmmmh... C'était lui ou bien ce n'était pas très clair...? Une Von Strass, soit une famille d'Alençon d'après elle, mais née en Orléans, tout en arrivant d'Alençon... On recommence... Né en Alenç... Non, Orléans chez les Von Str... mais non eux ils sont en Alençon d'où elle... Oh et puis mince tiens !

"Tant tous les cas, vraiment, elle sait sourire", repensa-t-il... Un peu trop à son goût quand même. Mettrait sa main à couper qu'elle essayait de l'amadouer. Bé c'était rappé, pas durci par les champs de bataille pour fondre devant la bouille d'une gosse. Mais bon ne pas être méchant quand même... Ca n'était qu'une enfant...


Et c'est à...à vue de nez une dizaine d'années, que tu te décides à faire un tel voyage ?

Je ne sais ce qu'en pensent tes parents et à dire vrai cela ne m'importe que trop peu...
Par contre j'aimerais savoir ce que tu viens chercher ici.


Il n'allait quand même pas parler avec une fillette ? Il avait bien d'autres priorités. Seulement... Seulement il ne savait pas pourquoi mais il souhaitait en savoir plus. Autant de cran à cet âge...
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Leha
Une petite moue vexée. La prochaine fois, faudra tenter la technique numéro trois, elle est plus efficace. Il avait l'air un peu lent quand même. Pourtant elle ne l'avait pas réveillé en pleine nuit, ni tôt le matin. Enfin bon, les militaires parfois ... Assez vexant d'ailleurs, on dirait qu'il ne l'écoute pas. Surement débordé de travail. Un héros guerrier ... Mouaaa ça commence à rougir.

J'ai douze ans.

Nan mais ho, il commençait à la rabaisser ou quoi ? Pas petite, juste gamine. Et à cet âge là, on compte jour par jour. Le Capitaine lui, il préfèrerait surement compter en dizaines d'années.

En fait vous êtes très futé. Ou alors chanceux.
A vrai dire ce que je viens faire ici est la raison pour laquelle je peux être là.


Pas clair là, même pour elle. Elle réfléchit quelques instants avant d'expliciter :

Je crois que mes parents n'en pensent rien, vu qu'ils ne savent pas que je suis là. Voyez vous, ma mère est morte. Donc il faut l'appeler feue ma mère. Comprit ?
C'était une jolie dame, une dame d'Alençon. Elle faisait partie de la famille Von Strass.


On articule bien, on parle lentement et on détache chaque syllabe, histoire qu'il comprenne bien du premier coup.

Mais vous, c'est mon père.
Enfin non, vous êtes pas mon père. Du moins je l'espère.
A vrai dire, ce que j'essaye d'expliquer c'est que mon père je sais pas comment il s'appelle.
Vu ?

Et donc j'ai besoin de votre aide pour savoir qui c'est.


On montre l'arme ou pas ? Non, on attend un peu. Pour peu il croirait qu'elle l'attaque. Bizarre d'ailleurs qu'elle n'ait pas été fouillée. Surement pensent-ils qu'une enfant de son âge est inoffensive.

Puisque mon père est un soldat normand. Enfin était.
Ou je sais pas, vu que j'ignore s'il est encore en vie.
Mais vous avez bien des archives non ?


Hop hop, petit normand tout joli. Tout suivit ?
Et une gamine, une, qui reprend son souffle.
Meleagre
Et voilà maintenant c'était lui le gamin... Il avait la nette impression d'être pris pour un débile... Juste une impression vous dites ?
Trop gentil ça n'allait pas, et bien on passe au côté méchant du bonhomme, mioche ou pas mioche.


Douze ans... Et se sont les Von Strass qui t'ont appris à parler ainsi ?
Se levant.
Je t'invite donc à retourner les voir, et demandes leur de t'expliquer comment on parle à un adulte, qui plus est lorsque l'on vient demander de l'aide.

Quand bien même ton père se trouverait parmi nous, je doute qu'il apprécie que sa fille fasse preuve d'effronterie.


Lentement il se dirigea vers la porte. Parfois effrayer quelque peu pouvait adoucir les plus têtus.
L'ouvrant à pleine volée...

Jean, la damoizelle rentre chez elle. J'aimerais que tu la raccompagnes en bas des marches du Château... Un regard vers le garde avec un clin d'oeil.

Tournant ses yeux vers la fillette, il la regarda se débattre avec elle-même. Ce n'était pas dans sa nature d'agir ainsi avec une enfant, mais quiconque se trouvait dans son bureau devait agir avec la tenue de rigueur. Et douze ans... Pas assez vieux pour encore se cacher derrière un visage enfantin, mais bien assez pour savoir se tenir et discourir comme il se doit.
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Lodanya
[Dans le Bureau Ducal, non loin de là]

La Duchesse n'était jamais bien loin du bureau du Traitre. Oui, certes, il était traitre, mais il valait mieux l'avoir à l'oeil. et puis... Etant Duchesse, elle avait besoin d'une Garde rapprochée, des fois que.

Bien que, à y réfléchir, le danger était toujours bien plus proche qu'on ne le croyait. Sous ses airs de ... non, elle allait pas dire jeune homme, car de toute façon, ils étaient tous bien plus vieux qu'elle. Du moins, tout ce qui avait plus de 20 ans d'âge était forcément vieux.

En y repensant, tous les hommes de son entourage n'étaient plus très jeunes. Bon, d'accord, y'en avait des plus vieux que d'autres. Déjà, il y avait Parrain. Bon, lui... euh... fallait pas lui dire qu'il était vieux, hein ^^. Il préférait le terme "homme d'expérience" ou encore euh... bah. Vieux, quoi.

Il y avait aussi le VGG. Alors lui, il devait être vieux comme Parrain. Ouais, du même cru.

Bref, trop vieux pour elle, de toute façon. Bah, il n'y avait plus que le Juge. Il était entre deux, lui. Pas comme le fromage, hein. Mais il était ni réellement vieux, mais pu tout jeune non plus. Et puis, les jeunots, comme dirait la Petite Perle : "les garçons, c'est nul, ça pigne tout le temps et ça fait pleurer les filles. "

Ma cocotte, faudra que maman t'explique un jour que MÊME les vieux font pleurer les Dames. Pfff... ça méritait des coups de serpillère, ça.

Bref, revenons à nos vaches. Donc, le Capitaine, sous ses airs de gentil Messire à qui l'on donnerait le Très Haut sans confession, était en réalité un traitre. Donc, le garder à l'oeil. Pis ça pouvait toujours servir d'avoir un traitre chez soi.

En tout cas, avec ces histoires de ports, ces problèmes de Laisser-passer ou non, ces jeunes à la maréchaussée qui portaient encore des langes, elle se devait d'avoir une discussion d'ordre "stratégie" avec le Captain Mel.

Anya descendit les escaliers en colimaçon, les petits, les discrets, ceux de la sortie qui menait vers la porte des champs. Pas les grands escaliers où elle risquait de croiser la Procbellan, le Prévôt, le Cac, le CAMGT et j'en passe. Non... petit escalier de secours pour se faire la belle... en passant par chez Mel.
Ouais, elle était pas du genre rancunière, mais là, le traitre et ses boules de neige... les relations étaient quelque peu froides, givrées entre eux.

Elle descendit donc les escaliers, qui tournaient, tournaient, tournaient, et arriva enfin devant la porte du Capitaine.
Elle frappa doucement, réajustant sa robe et sa couronne, planquant la serpillère dans son dos.

C'est tout sourire qu'elle attendit qu'on lui réponde. Bon, pour éviter tout ronchonnement, valait mieux s'annoncer. Même si c'était elle la chef, nan mais !!!

La gamine serra fort la serpi, Ô Sainte Serpi... Priez pour lui.


Hum... MÉlÉagre ? C'est moi...
Auriez-vous quelque minute à m'accorder ? C'est Urgent, c'est pour une histoire de Bête à plein de têtes, enfin, vous savez, celle qui est responsable des cauchemars du Vicomte de Conches !

Meleagre, vous qui estes médecin, tout comme moi, je vous jure, son état m'inquiète... regardez la couleur de sa jolie moustache !!


La porte s'ouvrit violemment, une fillette lui faisant face et un Meleagre pas content du tout...
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Meleagre
Ses yeux revinrent vers l'embrasure de la porte.
Disparition de Jean, apparition d'Anya. Aaaah ! Faut pas faire des frayeurs pareilles crénom !!


Votre Grâce !
Bonjour bonjour... Veuillez m'excuser, je suis à vous dans quelques minutes.


S'avançant vers Leha.

Bon je ne peux pas te faire raccompagner en dehors du Château alors tu restes là jusqu'à ce que je retrouve Jean...
Et tiens toi droite, la Duchesse de Normandie est dans le coin...


Puis de retour vers Anya.

Vous souhaitiez me parler de quelque chose en particulier ?
Parce qu'il y a déjà quelqu'un dans mon bureau...

S'effaçant un peu pour permettre à la Blonde de mieux voir la fillette, il reprit sa place.
De petites oreilles mais je préfère tout de même éviter les discussions trop importantes.

Puis avec un sourire gêné.
Et heu... Par le plus grand des hasards... Vous savez vous y faire avec les enfants ?
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Lodanya
Apparemment occupé avec une gamine, enfin... une enfant, car Blondinette était aussi gamine après tout. A moins que certaines choses faisaient qu'elle ne l'était plus trop. Peu importait.

Elle espérait juste que cela ne soit pas un problème de vol à l'étalage ou autre chose plus grave encore pour que la môme soit dans le bureau du Capitaine Royal plutôt que dans un des bureaux de la Maréchaussée.

Bref, notre bon traitre était en discussion avec la jeune fille et n'avait donc point entendu les questionnements de la Duchesse.


Oui, c'est urgent, et non, ce n'est pas indiscret, enfin... bien que cela concerne le Vicomte de Conches, mais...


Elle ne termina pas sa phrase, interrompue par le Captain'Traitre. Large sourire sur ses lèvres alors qu'il lui demandait si elle savait y faire avec les enfants. Quelle question !

Elle leva les yeux au ciel, amusée.

Voyons, Capitaine... Les enfants ça me connait. N'oubliez pas que dans cette enceinte, il y a un certain Jason, un certain Léo, un certain Meleagre aussi, dans une moindre mesure un certain Styx, tous embêtant nos petits vieux comme Keur, Myladybe ou encore Patsy.

Elle éclata de rire en voyant la mine déconfite du pauvre Capitaine Royal. Oouuuhh... il avait dû passer une sale nuit, il avait petite forme. Tiens, sans doute qu'il devrait délaisser un peu l'Armée et aller piocher, car tout le monde le sait maintenant : Aller à la Mine, donne bonne mine !

Plus sérieusement, elle continua :

Pour rappel, j'ai deux enfants, Margot passé 4 ans, et Arnaut, qui grandit doucement mais sûrement.

Puis, petite idée du pourquoi de sa question en regardant la gamine devant elle.

Oh... mais... serait-ce vostre fille, Capitaine ?
Et bien entendu, vu son âge, tous les questionnements qu'elle doit avoir, vous voilà débordé.


S'adressant à la gamine, avec le sourire :

Bonjour, je suis Anya. Et toi, quel est ton prénom ?
_________________
Leha
Pas un mot. Non mais ! Qu'ils la renvoient chez elle, puisque c'est ainsi. Sauf qu'elle n' a pas vraiment de maison là. Blessée par les remarques du Capitaine concernant son éducation, oh non ce n'étaient pas les von Strass qui lui avaient apprit quoi que ce soit vu qu'on l'avait abandonnée. Elle allait obéir et sortir du bureau du goujat quand il se passa quelque chose d'extraordinaire. Le soldat, Jean comme l'appelait le Capitaine, s'était transformé en femme.
Et l'homme de lui expliquer la situation. L'enfant s'effaça, écoutant discrètement la conversation. Oh chouette, une duchesse ! Une vraie de vraie d'ailleurs. Peut être que elle, elle sera plus gentille ? C'est sur, les dames sont toujours gentilles. Pas comme les méchants soldats.

Quand la Duchesse lui adressa la parole, elle fit une petite révérence.


Votre Grâce.

Un petit sourire ravi à la blonde qui lui fait face. Elle regarde en coin le Capitaine, et commence sa démonstration de "tu-vas-voir-si-je-sais-pas-me-tenir-héhé".

Je suis Leha von Strass, enchantée de vous rencontrer.
Si vous le souhaitez, ma discussion avec le Capitaine était finie, je peux disposer.
Lodanya
Une petite révérence. Anya sourit voyant la jeune fille faire. Une de bonne famille, à tous les coups. Ce qui fit que Blondinette eut un sérieux doute quant au fait qu'elle soit la fille de Meleagre (vous noterez, chers lecteurs, que je n'ai pas mis les accents, bien que, rien que pour l'embêter, ça m'a démangé de les mettre^^).

Puis elle se présenta et Anya, la trouvant fort polie, se demandait réellement pourquoi le Capitaine Royal semblait si fâché.


Leha Von Strass... enchantée.
Von Strass ???


Mhh... Pas la fille d'Heimdal, elle le saurait. Celle de Sepa ? Non, elle le saurait aussi. Anya paraissait toutefois étonnée. Peut-être était-ce une nièce à l'un de ses deux amis. Pour le savoir, quoi de mieux que de poser la question directement.

Ainsi, tu es de la famille de Heimdal et de Sepa, n'est-ce pas ?
Je connais très bien ces deux Messires, des amis très proches.


Bon, ne pas épiloguer sur le "amis très proches". L'un, elle l'avait rencontré au mariage de Nennya et Alcalnn, il avait été son cavalier, et Nennya l'aurait bien casée avec, mais gamine à cet âge là, elle pensait encore que les garçons c'était nul et que ça ne savait que faire pleurer les filles. Ouaip, elle a de qui tenir Margot, la Ptite Perle ^^
L'autre, elle l'avait rencontré à un bal, aussi. Tiens, les Von Strass étaient des habitués des bals. Mais là, c'était particulier, c'était au Bal de Charité de l'Ostel Dieu, et Heimdal et Anya y étaient élèves en Médecine.
Depuis lors, avec les moults épreuves qu'ils avaient traversés, ils étaient devenus confidents. Il était pour elle, un peu comme un grand frère, et se parlaient régulièrement dans leur langue natale, germanique, pour ne pas se faire comprendre des autres. Ouais, c'est pas poli, et alors ?
D'ailleurs, parce que trop proches, et il n'y avait rien de mal en cela, Nennya ne les avait pas mis ensemble pour leur tour de garde à l'Ostel Dieu. D'ailleurs, Deedee ne l'avait pas non plus à ses côtés pour qu'il la guide, au cas où. Peur que le travail soit mal fait, sans doute. Tsss...

Donc, ainsi donc, la jeune fille qui se tenait devant elle, était une Von Strass.


Mais que fais-tu ici, jeune fille ?

Pff... à l'appeler ainsi, elle se sentait vieille, tout à coup. Alors qu'elle avait quoi... allez, tout juste six ans de plus ? Arf. C'est que ça commençait à faire beaucoup, six ans...
_________________
Leha
L'enfant acquiesça, ravie. Elle ne s'était pas trompée, la duchesse était bien plus agréable que le capitaine.

A vrai dire, je suis la sœur de Heimdal.

Très contente de voir que son interlocutrice connaissait son frère fraichement retrouvé, elle n'hésita pas à répondre, bien que la question était délicate. Sa condition familiale n'était pas des plus simples, mais elle comptait bien régler tout cela.

Et bien j'étais venue demander à voir les archives de votre Ost, afin de m'aider dans mes recherches.
Je suis en fait à la recherche d'indices pouvant me mener à mon père, dont je ne connais pas le nom. On m'a dit qu'il avait été soldat normand, c'est donc tout naturellement que je suis venue me renseigner ici.
Mais peut être ai-je été trop fougueuse, j'ai l'impression d'avoir déplut au Capitaine.


Vous la voyez l'auréole ? Nan pas encore ?
Bien droite, comme il lui avait dit de se tenir.
Prête à tout pour obtenir ce qu'elle veut ... Quitte à se tenir à carreau, ce qui en soi n'était pas très déplaisant.
Meleagre
Navré pour l'absence totale, ou au moins partielle, de Mel durant ce week-end. Week-end qui, comme toujours, fut bien trop court. Qui dit IRL dit pas trop sur le net... Mais de retour !


Ma fille ? Que nenni que nenni... Et re que nenni. Faut pas pousser non plus...
Mais à peine le temps d'ouvrir la bouche, ou tout du moins de desserrer les dents, que la Duchesse se tournait vers la petiote et entamait les présentations. Manquerait plus qu'à parler fleurs et chiffons, et s'en serait terminé du Capitaine Royal.

Et suite aux questions, présence d'une gamine au sourire enjôleur et d'une douceur sans tâches. Ebahi, voire dépité, pendant quelques instants, le jeune homme resta sur place, regardant Leha à qui des ailes risquaient de pousser sous peu. Bouillonnement intérieur mais façade impassible, le militaire tira un fauteuil tout en invitant Anya à y installer son Grâcieux fessier, puis il s'affala derrière son bureau, écoutant la conversation.

Conservation dont il perdit le fil un court instant. A sa décharge on évite de parler à un militaire d'une affaire concernant un autre militaire, sinon le premier décroche et cogite à ce qui se passe pour le second.
Retour à la réalité lorsque la naine, mot affectueux n'en doutons pas, mais tout autant logique qu'on ne mesure pas trois mètres à douze ans, présenta son propre point de vue. Il s'intégra à nouveau dans la discussion. Et encore heureux d'ailleurs ! Qui qu'est le chef hein ? Bé bibi... Enfin tout du moins dans la zone allant de la porte de cette pièce au mur d'en face. Duduche ou pas qui plus est, nanmé !

Foudroyant Leha du regard.

Une fougue... Moui... Nous allons nous en tenir à ce mot, c'est plus sage.

Puis se tournant vers Anya.
Nous en étions à la même présentation lorsque vous êtes arrivée... Mais votre intervention, telle un pépin sur le calva, a évité à cette damoizelle un retour au bas des marches du Château... "A coups de pieds au derrière" voulut-il rajouter, mais cela aurait fait désordre.

Mais comme vous semblez tout autant intriguée que moi, je crois que nous allons prolonger cette rencontre. Après tout elle était là, autant terminer tout ça. Si vous n'y voyez pas d'inconvénients bien évidemment.
Et de toute façon expliquez moi comment virer un pseudo-ange, sans passer pour le pire des goujats ? Et "goujat" serait un bel euphémisme face à une femme, qui plus est mère...

Se tournant de nouveau vers Leha, tout en s'installant un peu mieux pour éviter de se bloquer le cou à force de va-et-viens incessants...


Il serait de bon ton de chercher dans les archives pour t'aider, j'en conviens, mais j'aimerais tout d'abord que tu ôtes ta chemise.

Sérieux comme pas possible il ne prit conscience de sa phrase que lorsque qu'un gros blanc s'installa. Flottement qui fut suivi par un regard brûlant se fixant sur lui, provenant d'une zone où la blondeur régnait en maître. Et encore une boulette à son actif, une !
Hum... Non mais c'est pas ce que vous croyez... Les yeux dans ceux de la Duchesse, dont le visage commençait à prendre une teinte rougeâtre virant progressivement sur celle d'une tomate bientôt en fin de vie, il eut un sourire gêné.. Fatigué mais surtout gêné.
Simplement notre jeune amie ici présente semble apprécier la cachette qu'offrent plusieurs couches de vêtements. Rho et puis pourquoi chercher une excuse ? Après tout la Duchesse devait bien commencer à cerner le personnage.

Un regard vers Leha. Pas au "vieux" singe qu'on apprend à faire la grimace. Il avait appris à observer. D'ailleurs la première fois c'était avec un moine qui avait caché une bouteille de cal... Oui bon on s'en fout.

Mais valait mieux brosser la Grâce dans le sens du poil, ça avait l'air de fonctionner pour la naine.

Et je pense à votre sûreté avant toute chose... Et c'était vrai ! En tout cas à l'instant présent...
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