Afficher le menu
Information and comments (0)
<<   <   1, 2, 3   >   >>

[RP] Hostel de Josselinière, Père & Fils.. Et Moi !

Arutha
- Oui, c'est moi, qui organise le goûter ! Et c'est moi Yolanda Isabel ! Tu viens d'où ? C'est qui tes parents ?

Un petit sourire se dessina sur les lèvres du môme normand. Moi, je viens de Normandie.
Et mes parents, c'étaient Kirah et Vinkolat, des Pairs, comme ton père !
Bientôt, une fille brune arriva, suivie d'un autre gamin blond. Le normand le dévisagea de la tête au pied. T'es qui, toi ? Tu viens pour le goûter, ou pour draguer ? Si tu viens pour draguer, t'es en retard ! Et il complimentait sa robe. Mais qu'est-ce qu'on en avait à foutre de sa robe. La robe ne fait pas la fille, hein ! S'il avait été un peu plus âgé, il aurait pu penser qu'elle était mieux sans robe. Mais il n'avait que 8 ans.

Han ! Le frère de Yolanda, il dragouille ! Han ! En fait, c'est lui qui veut trouver un époux, c'pour ça qu'il a passé une annonce. Si ça se trouve, il aime les autres garçons. C'pour ça qu'il est toujours avec Cassian. Ils font des trucs, tous les deux, han !


Les autres "gnomes" commençaient à arriver. Récapitulons... Un autre blond, pas très intéressant. Y'avait aussi une brunette, en pleine discussion avec le con-frère josselinière.
C'est quand qu'on mange, aussi ?
L'est où la bouffe ? C'l'autre gros porc qu'a déjà du tout bouffer. Qui était-il, le porcin en question ?
_________________

Si vous aussi, à Eilinn, vous foutez deux L et un N. Je vais me faire taper !
Griotte
[S.O.S morveuse en détresse.]

Mode furtif activé. La môme risqua un coup d'oeil dans la salle. Deux blondinets étaient plantés au centre de la pièce et semblaient tenir la discussion à un interlocuteur invisible. Yolanda était franchement naine. Passant à coté du trio, Alycianne fonçait comme une flèche en direction de Oooh meeerde ! Aimbaud en ligne de mire. Le coeur de la morveuse rata un battement.

Naaaan ! Mais, naaaan... Fait chier ! J'vais mûûûriiir !

Le plafond allait lui tomber sur la tête. Un troupeau de lépreux rhinopharingiteux allait lui passer sur le corps. La fin du monde était proche ! Qu'allait-elle devenir ? C'était la panique ! Mais pourquoi cet état d'intense détresse ? Parce queee ! Mais paaarceee queee ! - Ce qui peut aussi se traduire par : "Aimbaud va essayer de se venger" ou "Aimbaud va lui foutre la honte". Ou alors : "Aimbaud va la rabaisser parce qu'elle n'est qu'une bâtarde." Ou bien : "Aimbaud va être gentil et tout mielleux avec elle. Il fait parti des prout-prout. C'est un faux-cul." Mais ça peut aussi vouloir dire : "Aimbaud va... " Je suis sure que vous avez capté le truc.

Voila donc les raisons pour lesquelles la môme était franchement mortifiée par la présence du jeune Josselinière. Heureusement qu'il n'avait pas encore remarqué sa présence. Elle aurait peut-être le temps de prendre ses jambes à son cou avant qu'il ne pose les yeux sur elle.


Ooooh non ! Il m'a vu ! J'fais quoi ?

Alycianne n'est plus là pour te prodiguer des conseils foireux. Tu parles toute seule, ma fille. Ressaisi toi ! Pour une fois, écoute ta narratrice, tente un sourire et va le saluer. C'est pas si compliqué que ça...

Griotte piqua un fard et apostropha le valet le plus proche du seuil de la porte, qu'elle ne s'était toujours pas résignée à quitter :


Excusez-moi mais, où sont les latrines ?
_________________
Yolanda_isabel
[Toi Jamais.. ]

Un compliment.. Sur sa robe, sa robe griffée DO. L'inconnu sur lequel elle met un nom est considéré un instant avec tendresse. Elle l'aime un peu.. Un coup d'oeil à Aimbaud, un sourire un peu trop triste pour une fillette chérie. Un sourire qui pleure parce que son frère l'aime moins au fur et à mesure que les autres garçons l'aiment plus. Elle l'aime tout à fait, finalement.

Et l'amour transparaît, en un sourire qui joue sur les lèvres sucrées. Il y a si longtemps qu'Aimbaud ne lui a pas dit qu'elle est jolie, lui qui l'aimait, lui qui lui faisait camper dans ses histoires de chevalerie, le rôle de la princesse. Ô Aimbaud, frère infidèle. Alors à Arthur, elle sourit doublement.


- Je suis bien contente de vous rencontrer Arthur de Troy, si vous avez envie de manger, vous pouvez aller, c'est bon ! J'ai déjà goûté pour être sure de la sureté !

Et de se tourner vers son frère qui jure. Donc, il va bien, la main potelée vient serrer celle plus nerveuse de son frère, un sourire tendre avant de lâcher la main à regret et de descendre les échelons du piédestal pour rejoindre les autres alors qu'un autre se fait annoncer. La main rondouillette s'élève gracieuse.

- Bien bien, qu'il entre et vienne se présenter à Nous.

Un quart de tour pour sourire à son frère et précepteur, un regard qui en dit long, qui dit toute la fierté qu'elle voudrait voir chez lui quand elle prononce ces mots. Et ce sont les mots d'Arutha qui la tirent de cette attente. Arutha qu'elle considère un instant avant d'éclater tout bonnement de rire. Le bras arrondi vient se glisser dans celui d'Arutha et le jumeau vole jusqu'au bras d'Arthur.

- A table mes gentils messieurs ! Moi, j'ai plutôt de la faim ! Griotte, tu viens ?

Non, Griotte se barre aux chiottes, la classe ! Nez froncé qui se défronce quand approche le buffet auquel Yolanda commence à faire honneur en piochant un macaron qu'elle enfourne avant de lâcher tout de go.

- Vous savez que le goûter, il est pour trouver un fiancé ?

Oh un plat et plaf !

[hrp/ désolée, désolée, pour le retard..]
_________________

« Non vraiment, les cannes, c'est has been.. Faites rouler vos bourrelets ! »
Aimbaud
[Croyez-vous que je sois jaloux ?]

Sa frangine semble aux anges, bon après tout c'est l'essentiel... Aimbaud répond machinalement au contact de la petite main qui vient serrer la sienne, en gardant toutefois un menton fort plissé de mécontentement, et des sourcils bruns au raz des yeux. Lui, jaloux ? Pas du tout. Il protège le diamant rose de la famille, nuance. Elle est innocente des choses du monde, lui il sait ce que c'est la gente masculine. Il en a vu de tous les acabits dans sa courte vie, des bagarreurs, des lècheurs-de-bottes, des obsédés, des malappris, des hypocrites, des gars quoi ! C'est pas une engeance fréquentable pour sa Yoli-blondie, toute pure, toute saupoudrée de sucre glace... Donc plusieurs solutions. Soit il étouffe le premier prétendant dans la compote de fruits, un croc-en-jambe pour le deuxième : atterrissage dans la pièce-montée à la crème, et le troisième qui vient d'arriver : il le bombarde de tartelettes jusqu'à reddition de l'ennemi... Soit il décide de se comporter en frère mature, élevé en bon Bourguignon, il ne fait rien de désobligeant, mais il surveille ça de très, très, très très très près...

L'Aimbaud observe les deux bras adorablement rondouillets de l'Etoile angevine qui se saisissent de ceux des prétendants. En réaction immédiate, il subit une sorte de réaction allergique qui lui gratte la peau sous ses fringues de marque. AAaargh ! Bombardement de choux à la crème, vite vite vite vite ! Non... Ca va aller, ça va aller... Il s'oblige à respirer calmement et à remonter ses fossettes le plus naturellement possible.


GRhf...! Qu... quelle ra-vi-ssante réception, ma soeur. Y'a du beau monde, HEIN !

Ces satanés minets, il les crèvera au moindre geste indécent.

En attendant, il essaye d'avoir l'air naturel et se met à cheminer d'un pas tranquille dans la salle de réception. Direction Griotte qui n'est pas venue le saluer... Elle lui tourne ostentatoirement le dos d'ailleurs. Bonjour l'éducation, du côté des Blanc-Combaz... Enfin bon, parler avec cette chipie lui changera peut-être les idées... Il s'arrête derrière elle, les canines bien en évidence, prêt à la faire sursauter :


Eh bien Griotte, tu ne me montres pas tes progrès en révérence ? Je te tiens la main pendant l'exercice, si tu as peur de tomber...
_________________
Felix_auguste
L'on dit les mets des nobles bourguignons succulents & bien préparés, il n'en fallait pas moins pour encourager le jeune prétendant à la bouffe (sisi j'te jure) à se rendre là, en sus de la jolie lettre de sa délicieuse cousine. Une fois la permission des gardes d'entrer, le jeune Félix-Auguste Caedes Amro de Chéroy ne se fit pas prier pour rentrer rapidement dans les détails.

Et c'est là qu'il remarque deux compères qui sont surement là pour ce qui intéresse tout le monde, et une petite gamine aux allures bisounours & rose bonbon...


Hébé... Euh Bien le bonjour...Courte révérence masculine et quelques petites formalités pour accélérer l'truc. -« Gente demoiselle, vous êtes ravissante. Je suis Félix-Auguste de Chéroy, fils de Sa grâce le duc de Dunois. Enchanté. »

Petit regard discret vers le buffet, et ses azurs se laissèrent promener vers ceux de Yolanda Isabel, ayant l'air de supplier "C'est bon, on peut y aller ?"
_________________
Aimbaud
[Trois ans plus tard — Jour de Mariage]

AAAAAAAAHHH. HHHAAA. HAAAaaaAAaAAaAHHhh....

— Mais qu... Mais que se passe-t'il, messire ? Le pain n'est pas frais ? Les oeufs sont trop cuits ? Vous voulez de la brioche peut-être ?
AAAAAAAH ! AAAh.... Calme. Calme.
— Un verre de vin ?
Je ne veux rien avaler... Blurp.

Dans la lumière crue du petit matin, à la table de la grand Salle de Corbigny, Aimbaud s'agrippait à la nape. Il se cogna le front sur la table deux trois fois. Respira à foooond. Blanc de stress et d'insomnie. L'intendant de la mesnie, Eustache, tentait vainement de remédier à cet état de fébrilité.

— Tenez. C'est une décoction de sauge et de tilleul, de poudre de salamandre et de bourgeons de cerisiers, préparé par le médicastre de votre pè...

Le jeune seigneur n'écouta même pas la suite et chopa une fiole dans un buffet que l'on venait d'ouvrir, en renversant au passage une rangée de petits bocaux en cristal. Il déboucha le flacon et s'en enfila le contenu fiévreusement.

— Mais.. m... Cinq gouttes suffisaient, mon seigneur...!
Ark... Blg... p... Peuh ! Le médicament lui glissa des mains et s'explosa parterre. Aaarh j'ai les mains moites, Eustache, et des points au coeur... Là, sous la côte. J'ai la langue sèche, et la glotte qui se serre. Je veux vomir... Avouez-le moi, que je suis souffreteux...

Il agrippa le serviteur par le col, paniqué et furieux à la fois.

Je vais creveEEER ! DITES.
— Avec tout mon respect, vous avez tort...! Mon jeune seigneur est juste un peu... Angoissé, peut-être ?
Il faut que je dorme.

Maltraitant son bel habit de cérémonie, il se dirigea à tâtons vers sa chambre, blanc comme un linge. Deux serviteurs le retinrent sous les épaules et le ramenèrent gentiment jusqu'à son siège

— Les noces débutent dans une heure, vous pourrez prendre du repos ensuite.
Une heure... Une heure. Ah, fort bien. Fort biEn. ... fort bien...

Tout en bégayant, il se malaxa les côtes en grimaçant, lève le regard vers le plafond et commença à voir osciller de petites étoiles blanches dans la marqueterie des poutres.

— Il tourne de l'oeil ! Baffe.
... t...! Que ! NON MAIS VOUS AVEZ PERDU LE SENS COMMUN, EUSTACHE ?
— Pardon messire. Mais il faut vous ressaisir. C'est un mariage, quoi... Vous en avez vu de pires !

On lui fit mettre la tête dans une bassine d'eau gelée. Quand il sortit la tête du linge mouillé dans lequel on l'étouffait un peu, qu'il eut avalé la gorgée de vin tonique qu'on lui administrait, mâché tant bien que mal un morceau de brioche pour faire passer le goût âcre de la décoction, déglutit une cuillère de miel et gelée royale, pas trop rechigné à ouvrir l'oeil droit quand deux doigts experts tirèrent sur sa paupière pour mieux examiner sa pupille, manqué de dégueuler quand on lui posa un baton de bois sur la langue pour inspecter le fond de son gosier, se fut laissé boutonner le col, peigner la coupe au bol, en somme... Quand il eut subit tout cela, un serviteur se pencha à son oreille pour lui annoncer la venue d'un inconnu n'ayant pas décliné son identité.

Gné ? Faites venir...
_________________
Melchiore
Lorsque la porte de l'hostel s'ouvrit sur lui, le regard du majordome tomba sur la dégaine de l'Angevin. Il ne ressemblait en rien au portrait d'un honorable témoin, du moins tel qu'on serait en droit de l'imaginer. La chemise défaite, le col humide de sueur froide, le corps à demi affalé sur sa canne, l'adolescent soulevait un regard musclé sur le portier. Pour une raison obscure, on ne croisait guère que du royaliste dans la place.

-Où?!
-Je...Pardon?
-Aimbaud! Où il est?
-Et, vous êtes?
-Celui qui vient lui annoncer qu'il est en train de faire une grave conn'rie. Très grave.

Le majordome s'éclipsait déjà dans une arrière pièce. Le témoin avança un premier pied bot sur le tapis tout propret. Un chandelier en argent impeccablement lustré le dévia de son parcours, et il loucha un instant sur un set de petites cuillères dorées; du genre qu'on serait bien né avec un de ces machins dans la bouche. Mais un écho lointain résonnait au fond de son cerveau, qui le rappelait à l'instant présent. Melchiore téléphone raison. Son faciès se tartina un air enragé et il marcha droit -quoi que franchement claudiquant, à dire vrai- sur la porte derrière laquelle le futur marié s'étouffait d'angoisse.

-Yo! Aim....Baud?

La colère se défragmentait sur le visage de Melchiore. Un peu comme du vieux lait caillé. Ça faisait trois ans. Et les souvenirs d'enfance remontèrent sournoisement titiller le nerf émotionnel de l'Angevin. Il réprima un hoquettement lorsque sa voix en pleine mutation trémula:

-T'as...Pas changé d'coupe.

Assis sur un tabouret design des années 1400, et entouré par une tripotée de serviteurs qui tenaient chacun un objet en main du style un remède, une part de brioche, une manche à enfiler, une poulaine ribouque tout juste déballée, un livre des vertus, Aimbaud releva un regard fatigué sur le nouveau venu. Aucune petite flamme ne s'alluma dans son œil cerné, il adressa juste à son intendant un marmonnement discret en décalant la tête de son côté.*

-Mais c'est qui ?

Puis en entendant la voix de l'infirme...

-M... Melchiore ?! AH AH.


Bondissement de son siège, et précipitation vers l'angevin méconnaissable pour l'écrabouiller dans ses bras:

-Fuyons !

Melchiore tapota l'épaule d'Aimbaud d'une main secouée de tremblements. Ben oui, Aimbaud le dépassait toujours d'une tête. N'importe comment qu'il grandissait tous les ans, Aimbaud semblait en faire autant. Le fourbe. Melchiore s'écarta pour contempler le Bourgignon. Ils était aux petits oignons. L'Angevin était prêt à se jeter dans une course poursuite jusqu'à la porte des appartements (Au moins. Au mieux, ils se seraient fait choper en bas. L'échec était une option récurrente dans leurs manigances communes).

-Ta ta ta...Du calme, fit Eustache, levant une main sage de fonctionnaire chiantos qui fait du zèle.

Le Futur jeta un coup d’œil assassin à Eustache qui tendait l'oreille à la private conversation entre témoin et marié. Le témoin, lui, n'en démordait pas:

-On vous a d'mandé par quel pied prendre la lettre?

Puis revint à Aimbaud, l'observant de rigouques en coupe.

-Comment tu t'sens? Tu l'vis bien? T'étais consentant?

C'était de notoriété publique: Melchiore tenait la gent féminine dans une estime qu'égalait la race dindonne. Une sorte de sous espèce sans but véritable ni inspiration divine.

-C'est une longue histoire... Mais il est bon de te voir, Melckiche. Ça par exemple, je ne t'aurais pas reconnu...!

Puis lui asséna quelques tapes sur l'arrière du crâne, que l'on qualifierait d'affectives, avant d'ajouter à voix basse, précipité:

-Sauve-MOI !

Ça semblait être la chose à faire. Melchiore hocha la caboche avant de menacer Eustache du bout de sa canne, gardant un œil derrière la tête, en joug sur les autres domestiques, des fois que la fantaisie les prenne de porter secours à leur pair:
-'vous en mêlez pas. On s'tire. Et j'vous conseille pas d'nous coller aux trousses.
-Et pourquoi pas? Avança prudemment Eustache.
-Parc'que Spino le veut. Et que dans dix secondes, vos gonades auront pris la place de vos amygdales?

Mais. Fort malencontreusement pour nos deux candidats à la fugue, un nouveau domestique apparut, qui annonçait l'arrivée de la sauveteuse en chef.
_________________
Melchiore de Montmorency
D'honneur n'a que le doigt
[En cours de reconstruction]
Aimbaud
Laquelle sauveteuse entre - évidemment, puisqu'elle a pris soin de se faire annoncer, les mains engoncées dans son manchon qu'elle quitte le moins possible, histoire que personne ne voie que son bras gauche est mort. Armoria.

Bonjour, Aimbaud !

La voix est vigoureuse, bien que légèrement marquée par une émotion qu'elle se défend de ressentir. Dame, c'est qu'elle a fait un transfert, la blonde altesse. Un sourcil se lève en regardant l'inconnu - le gauche, mauvais signe...

Spino ?

Aimbaud se ratatine sur lui-même en voyant s'approcher la Princesse, les épaules se creusant de façon inquiétantes pour laisser s'engoncer une tête basse entre les clavicules... Technique du hérisson. Il marmonne un salut en faisant la révérence. Melchiore, interrompu par l'arrivée subite d'Armoria, regarde tour à tour les protagonistes. Evidemment, il ignore royalement qui est la femme qui se trouve dans la pièce. Maugrée :

-'baud. Alerte orange? Silence glacé. Rouge? Silence gelé. Noir?

Il commence vaguement à se sentir à l'étroit. Ses plans ont été échauffaudés à la va vite chemin faisant. Aimbaud lui répond en effectuant un geste relativement compliqué, mais toutefois discret : serrement de poing, pivotation vers la gauche, et doigts croisés qui battent une mesure vive. Signification : Mission annulée, danger de mort.
Armoria de Mortain les regarde attentivement, en silence, la tête légèrement penchée de côté, comme un chat observe une proie éventuelle - ou un danger éventuel...
Dans le silence, les valets tremblent comme des feuilles automnales. Les trois personanges s'épient comme des gerfauts. Lentement, Melchiore rabaisse la canne qu'il brandissait en direction d'Eustache. Son regard glisse sur les fenêtres: fermées, second étage, pas de tas de foin dans ce genre de ruelle. L'idée d'une probable faillite commence à germer dans son esprit. Melchiore enrage... dans sa barbe. Il fait face à la femme.


-Fitzounette? La vache, z'avez changé....
J'ai tellement changé que j'ai aussi changé de nom... Aimbaud, vous ne faites point les présentations ?
HEUM HEUM ! Hum. Votre Altesse, mon témoin, Melchiore de Montmorency. Melch'... La Princesse de France, Armoria de Mortain... Ma tutrice. Vous... Euh. J'gnorais que vous veniez assister à mon habillement, votre Altesse... Nous n'allions pas tarder à nous mettre en route.

Melchiore commence vaguement à saisir le pétrin où il vient de plonger, joyeusement, à pieds joints. Une princesse en pleine ville royaliste: une sorte de big boss niveau 72. Melchiore entame une courbette, d'avantage dans l'optique de ne pas se faire couper la tête que de paraître poli. Se faisant, en toute discrétion, il pose fait glisser dans la main d'Aimbaud une bourse minuscule, sur laquelle est écrite : poudre de champignon. Sniffer trois fois par jour. Bonheur assuré sous conditions d'utilisation permanente. La partie semble perdue d'avance. L'Angevin tente d'appaiser les souffrances d'Aimbaud à sa façon.

-Sa tutrice? Aimbaud doit en être...fou d'joie. Assurément.

Aimbaud hoche légèrement du menton avec un assentiment du regard en empochant la marchandise discrètement.

Montmorency, hmmm ? Voilà qui explique le "spino" que j'ai entendu en entrant...

Elle se mord l'intérieur de la joue et fait tourner follement dans sa tête la ritournelle suivante "mariage = trêve, plein de vilains à supporter, calme, calme, CAAAAAAAAALME". De son côté Aimbaud continue de toussoter, tout à fait gêné, pendant que deux serviteurs achèvent de nouer les attaches de sa cape de cérémonie à ses épaules, couvertes de pièces d'armure d'apparat immensément classe, commandées aux frais de la mariée.

Pour répondre à votre question, Aimbaud, oui, je tenais à vous voir avant la noce... Il fallait que je vous parler.

Regard significatif vers celui qu'elle nomme déjà l'hérétique in-petto, histoire de dire "idéalement sans être entendue" et pour être bien sûre d'être comprise :

La pièce est assez vaste, je crois pour que d'un coin à l'autre, nous puissions échanger sans être ouïs...

Un petit rondeau résonne dans un coin du cervelet de Melchiore : T'es en train de te faire lourder, lourder, lourdeeerrrrr. Melchiore jette un regard en dessous au pauvre Eustache, un regard de chien en mal de devoir lâcher sa proie. Sagement, le Montmorency examine la situation, faisant tournicotter distraitement quelques poils de sa barbe précoce.

-Je devrais quand même vous... Laisser. Marmonnement en direction d'Aimbaud. J't'attends à l'extérieur. On ira au gib... au cérémonial ensemble. Enfin, si tu veux, hein, j'te force pas.

Il claudique jusqu'à la porte, hochant la tête en passant devant Armoria, empli de sombres pensées. Aimbaud opine, sans voix, avec dans les yeux comme un cri, un sos.
Dans le manchon d'Armoria, la main droite serre à mort la main gauche - s'en fout, l'avantage de la mort d'un membre, c'est de ne plus sentir la douleur - histoire de ne pas saisir sa dague pour assaisonner l'Angevin. Et la ritournelle qui change de paroles "nooooooooo, on ne tue pas les invités du marié". Puis considérant Aimbaud comme faisant partie de ses proches, elle ôte son manchon, et le bras gauche, dont la main n'est plus maintenu, retombe mollement le long de son flanc.
Pendant ce temps, dehors, Melchiore tourne en rond.


Aimbaud, je vous dois des excuses.

Le futur marié se desserre le col, tique de l'arcade... Nervosité naturelle ou abus de fortifiants ?

Ah ?
Si-fait - en outre, je m'y suis engagée lors de ma confession, qui a suivi la vôtre, après votre première nuit d'homme.
Bien, alors euh... Je les accepte ! Mais à quel sujet ?
Parce que même si je sais avoir bien agi, dans votre intérêt et celui de votre future, je vous ai tout de même incité à commettre un péché.

Il acquiesce gravement, une grimace se figeant au coin de ses joues quand il se rapelle de l'oignon qu'il a du avaler en compensation de sa faute.

Ces excuses sont donc une partie de ma pénitence... Les acceptez-vous du fond du coeur, en toute compréhension de mes bonnes intentions, mais aussi du mal que j'ai commis de la sorte ?

Dehors, Melchiore tourne en carré.

Oui, votre altesse. Tout cela tient du passé.
Dieu vous bénisse. Aimbaud, c'est le premier jour du reste de votre vie... Etes-vous prêt ? Et je ne parle pas de votre vesture, hein ?

Aimbaud la regarde, nerveux, interrogatif. Il n'est pas sans rappeler un cheval traumatisé à qui l'on tendrait une poignée d'avoine. Il sursauterait presque en entendant le grincement d'un morceau de parquet dans un coin de la pièce, ou le reniflement d'un page. Les yeux un peu écarquillés...

Vot.... Voix sèche, il toussote. Oui, enfin... J'ai qu... J'ai quelque appréhension...

Le sourire d'Armoria, cette fois, est teinté d'une tendresse pudique.

C'est normal, Aimbaud... Si vous saviez le nombre de promis qui songent à s'enfuir avant que d'aller devant l'autel ! Une fois les voeux échangés, cela va bien mieux.
AH !.. Vachement convaincu.
— Il est l'heure. Eustache qui ramène sa fraise.
Je suppose que vous devriez faire entrer votre... hérét... saleté d'Angev... ami... Et que je vais devoir vous laisser. Mon rôle prend fin ce jour, jeune homme. Mais j'ai été honorée de le remplir, sachez-le
Vous avez été bonne avec moi, je vous en suis redevable.

Ou le mensonge boiteux.
Quelques salutations, une sortie.
Armoria, voyant Melchiore dehors, est prise d'une soudaine lubie, et rajuste son décolleté comme s'il avait été dérangé récemment. Le geste est faussement discret, la voix parfaitement neutre.


Jeune homme.

L'autre croise le regard de la princesse, incline poliment le buste, tandis que ses yeux ont l'air de lui dire: Meurs?
Puis ce fut le départ vers la cathédrale.

_________________
Aimbaud
[Janvier — Quelques semaines ayant passé]

Un messager, conduit par un serviteur de la maison, traversa les couloirs aux plafonds d'ogives, glaciaux en ces temps d'hiver, qui menaient jusqu'à la salle d'armes des Corbigny. À mesure qu'il avançait derrière la livrée bleu-roy pimpante du serviteur, il entendait plus distinctement les coups de métal et les pas provenant de la pièce en laquelle il ne tarda pas à être introduit.


Une missive pour votre Magnificence.

Interrompit le valet, en débouchant en plein duel entre un maître d'armes tenant pavois de cuir, et un Aimbaud déchaîné qui fendait l'air de piques et de fentes comme en pleine guerre de cent ans. Le messager, attentif à voir cesser la bataille avant de s'approcher, remis au jeune seigneur un rouleau de parchemin avec révérence.

Tah ! Fit le concerné en lâchant son arme dans les pattes gantées du maître-d'armes qui la rattrapa dextrement par le pommeau. Il essuya l'eau qui gouttait à son front avant d'en salir la lettre en la décachetant. Reprenant haleine, il lut, assimila et prit un instant de réflexion.

Hum... Faites prévenir la marquise que je dois lui parler. Et ma soeur aussi.

Et anxieux, en témoignait le pouce qu'il rognait vilement, il alla pour se changer et attendre les deux femmes en la salle principale de l'hotel.
_________________
Yolanda_isabel
On aurait pu imaginer l’infante d’Anjou à une place bien plus honorable que la sienne actuellement, elle aurait pu être entrain de coudre quelques carrés de lin pour son futur trousseau, elle aurait pu être entrain d’apprendre à bien cuisiner de ces charmants sablés dont elle a la maîtrise, elle aurait pu être dans le salon de sa belle-sœur à deviser calmement avec sa cousine et elle, elle aurait pu s’appuyer sur le rebord de fenêtre et contempler avec mille soupirs son frère parer aux attaques du maître d’armes. Elle aurait pu faire tout cela, mais en lieu et place, la voilà qui regrette le repas de la veille, repas qui la contraint à rester aux latrines.

-« Mais pourquoi j’ai repris de la potée, moi ! »

Voilà, c’est dit, Yolanda Isabel de Josselinière, fille d’un Pair de France et d’une Reynette d’Anjou, a la chiasse, c’est malheureux, n’est-ce pas ? Car à l’heure où un messager arrive qui porte son destin dans le creux de son escarcelle, la fillette sent ses boyaux se tordre sous l’effet d’un énième excès de nourriture, et avec cette douleur, l’impression diffuse qu’elle ne finira jamais. Et alors qu’elle s’apprête à abandonner toute envie de reprendre une vie normale pour le reste de la journée, en se laissant aller au dessus du gouffre, les domestiques passent en l’appelant. Aimbaud la fait quérir, merde ! Un filet d’air est expiré avant que de s’essuyer rudimentairement et de rajuster ses dessous et sa robe d’intérieur bleue foncée, à la limite du noir, un bleu nuit qui convient à la petite Lune.

-« Je vais mourir, j’en suis sûre.. Qu’est-ce qu’il veut encore.. »

Au moinsseuh ! Un cancer des fesses ! Et c’est avec la certitude que la vie s’arrête en même temps que le bon fonctionnement de son système digestif, que la cadette Josselinière rejoint la grand salle pour s’y saisir dans un élan d’affection des mains de son aimé.

-« Mais ‘Baud qu’y a-t-il qu’il faille nous faire quérir si vite ? C’est .. »

Dans l’azur de l’inquiétude, leur mère est si loin, et leur père est si mal.
_________________

« Non vraiment, les cannes, c'est has been.. Faites rouler vos bourrelets ! »
Clemence.de.lepine
Le jardin est mignon, dans ces teintes hivernales, bleutées, glacées. Il est mignon, oui, bien mignon mais bien petit. Qu'est-ce qu'elle fiche là, au juste ? C'est mignon, mais c'est Paris. Les chemins sont pavés et les sabots des chevaux y glissent. Ils ne sont pas bordés de champs gelés mais de hauts murs de pierres froides. On y devient vite claustrophobe et Clémence s'en serait bien vite enfuie si elle n'avait pas acquis avec le mariage cette nouvelle manie de dire amen à tout. Elle était devenue accommodante. Surtout avec son époux.

Quant à savoir si cela durerait toujours, rien de moins sûr, mais là, elle était fraîchement mariée, alors elle jouait à l'épouse parfaite. L'idée fixe qui ne la quittait plus l'y aidait : elle était enceinte, sûr, certain, car quand Yolanda séjournait aux latrines pour cause d'indigestion, elle en faisait pour sa part son QG pour surcharge chronique de vessie.

Pour le coup, elle était au jardin, donc, accompagnée de quelques demoiselles de compagnie, pouffant, riant, guillerette comme elle l'avait rarement été. Et, docile, elle suivit le valet quand on vint lui annoncer que le Marquis quémandait sa présence. Cela lui donnerait une bonne occasion de solliciter le bon sens d'Aimbaud en lui demandant si, possiblement, il avait l'intention de quitter Paris, un de ces jours. Pour rejoindre Nemours, par exemple. Puis Decize. Leur nouveau Seigneur ne se devait-il pas d'investir les lieux, de se faire présenter l'intendance, de visiter ses terres, que tous sachent désormais qui il était ? Et cætera. Tout, sauf rester ici. Pitié.


Mon époux. Fait-elle, entrant à la suite de Yolanda, esquissant une brève révérence. Je suis charmée, vous avez l'air tout à fait en forme.

Oh, mon Dieu, est-ce qu'elle minaude ? Ou est-ce qu'elle a, au profit de son mariage, définitivement perdu les épines qui savaient si bien chatouiller le monde ?

Quelque chose ne va pas ?

Il a l'air inquiet, et sa soeur pas moins rassurée. Qui est mort, encore ?
_________________
Aimbaud
À peine la porte se refermait sur les deux femmes — ou bout de femme — qu'Aimbaud, les jaugeant depuis un trônant fauteuil à l'autre extrémité de la pièce sur lequel il s'était relativement avachi, regretta sa décision de les avoir fait mander toutes à la fois. Il cacha son manque de discernement en s'enfouissant l'ombre des yeux dans une main, sentant venir les babillages hystériques, les paroles en même temps, les applaudissements, les maudissements et les tressauts d'escarpins. Une entrevue avec elles, prises tour à tour, eut été bien plus calme et sensée. Mais pour sa défense, il avait toujours eut des notes pourries en tactique et stratégie à l'armée...

Hum, connaissez-vous Actarius d'Euphor ?

Marmonna-t'il dans ce qu'on était encore loin de pouvoir appeler une barbe, tout en jetant un coup d'oeil de vérification au velin qu'il tenait en main. La lettre était alourdie par un épais cachet de cire bleue frappé des armes euphoriques, elle se dépliait paresseusement vers le sol, rendue transparente par la lumière ambiante.

Ce disant, le Bourguignon continuait de se raboter pensivement le pouce. Absorbé, il n'avait entendu que d'une oreille les salutations de son auditoire, et n'avait qu'à peine relevé le nez de son parchemin.

_________________
Clemence.de.lepine
Presque naturellement, elle vient coller sur son visage un sourire aimable. Pas de bonjour ? Pas de retour de politesses ? Bon. Aucune importance. Ce n'est même pas perturbant. A peine agaçant. Pas de quoi en faire toute une histoire. On oublie. Tac. Voilà. C'est fait.

Au lieu d'ouvrir la bouche et de lancer un reproche à propos du manque de courtoisie d'Aimbaud, elle ouvre la bouche tout à fait disposée à répondre à la question. De sa voix la plus sucrée. C'est moi qui dit. S'il avait fallu lever la main pour réclamer la parole, elle l'aurait fait sans hésiter en agitant les mains comme elle aurait vigoureusement agité des castagnettes. Moi, moi, prem's !


Évidemment. Tout le monde le connaît. Il est Pair de France tout de même. Et un grand noble du Languedoc.

Et cette sale habitude, celle qui pour sa part ne disparaît absolument pas, celle de hausser les épaules à chaque évidence, désabusée, presque déçue par la question tellement navrante. Elle lance un regard perplexe à Yolanda : n'est-ce pas, que tout le monde sait ça ? Même Aimbaud, le moins mondain des people, doit bien avoir déjà entendu le nom de cet homme – au moins vaguement. Et puis, elle remarque le vélin que le jeune homme tient du bout de ses doigts. Elle y jette un regard curieux et s'abstient de commentaires.

Mais elle s'assoit, se racle la gorge, passe une main dans ses cheveux rendus humides par la fraîcheur du dehors, croise les jambes, les décroise... En bref, elle attend plus ou moins patiemment qu'on daigne leur apprendre ce qu'Actarius d'Euphor leur veut – lui veut. Car cette lettre, là, qui pendouille mochement, doit bien venir de lui : si non, pourquoi les interroger à son sujet ?

_________________
Yolanda_isabel
Il y a des noms qui évoquent bien des choses, celui d'Euphor, lui cause bien des émotions. De l'admiration, de l'adoration pour le Pair, de l'amitié pour le Fils, les hommes Euphor sont ceux qui de loin plaisent le plus à Yolanda, croqueuse d'homme avant l'heure. A la réponse de Clémence, elle pouffe de rire, bien moins bienséante que sa belle-soeur, même si malgré les années et le sang les séparant, elles auraient pu être soeurs tant leur comportement est le même.

-« Oui, da 'Baud, tout le monde sait qui est le Phénix d'Euphor. Il est si fort ! Et si impressionnant ! »

Car il est Pair, car il parle avec cet accent chéri du Pays d'Oc, car il est grand et fort, elle aime Actarius comme un oncle qu'on n'a pas vu depuis longtemps. Actarius, c'est le souvenir de Marraine, des leçons d'étiquette au Louvre, c'est le passé, alors pourquoi maintenant ?

L'inquiétude qui l'a quittée quelques instants auparavant revient.


-« Sa Seigneurie va bien ? C'est Thibert ? »

Oui, oui, elle voit la Mort partout. Faut juste composer avec.
_________________

« Non vraiment, les cannes, c'est has been.. Faites rouler vos bourrelets ! »
Aimbaud
Gnégnégné tout le monde sait... La mine blasée du Josselinière se releva en direction des deux fanatiques lectrices de manuscrits pipoles. C'est qu'elles allaient finir par le faire passer pour un plouc...!

Ça va hein. Moi aussi je le connais. De vue. D'armée. Bon mais bref...

Il fit craquer un peu sèchement le parchemin, avant de le tendre à l'assemblée telle une preuve à conviction lors d'un procès grand-spectacle. Oui votre honneur ! Un vol de soeur ! La famille d'Euphor est présumée coupable. Un peu comme excédé, il se mit à agiter un poing fermé à l'index sévère.

Thibert justement. A-t'il la réputation de son père, celui-là ? Que sait-on de lui ? Il a quel âge d'abord ?!
_________________
See the RP information <<   <   1, 2, 3   >   >>
Copyright © JDWorks, Corbeaunoir & Elissa Ka | Update notes | Support us | 2008 - 2024
Special thanks to our amazing translators : Dunpeal (EN, PT), Eriti (IT), Azureus (FI)