[RP] Sur la place du Shiro no Oda.

Descendant en trombe les marches du château, elle entendit le cliquetis de sabres jouant dans leur fourreau et tournant légèrement son regard, elle aperçu deux gardes la suivre d’un pas pressé. Réprimant l’envie de lever les yeux au ciel, Yoshimasa continua son chemin jusqu’à la place élevée que formait le lieu devant le Shiro. Un vent fort balayait les dalles de pierres vers l’horizon et la poussait en avant. Les élections du Daimyo ayant eu lieu il y a quelques heures, la populace s’attroupait, attendait… Certain soucieux de ce qui allait se passer et d’autre d’une curiosité vicieuse. Mais dans les deux cas pour la même appréhension, Ashikaga contre Lézard. La cohabitation risquait d’être fort mouvementée et certainement s’attendaient-il à des effusions publiques, particulièrement quand le Daimyo Ashikaga leur manderait de prêter serment. Or, la jeune femme qui avait ralentit le pas s’arrêta au milieu de la place, face à eux tous.

Leur apparaissait-elle jeune, petite et trop peu inexpérimenté à ce moment là ? A vingt deux ans, elle était tout cela. Son regard insondable, ses traits durs et la ligne fière de sa bouche compensait-il tout cela ? Son autorité qui n’était plus à prouver en tant que Chef Ashikaga avait-il sa légitimité sous la responsabilité de Daimyo ? Beaucoup de questions surement dans beaucoup de têtes, dans la sienne il n’y avait que son devoir et toute la complexité d’une âme inflexible, butée mais aspirant à la justice. Sa chevelure en partie retenue lui barrait le visage, battue par le vent. C’est ainsi qu’elle sortie, d’un geste ample, son Tashi du dessous de son manteau. Et le prenant par la lame et la poignée, Yoshimasa tendit son arme vers le peuple. Cette présentation peu commune et moins mondaine que les autres Daimyo, Yoshimasa elle était avant tout un Seigneur de la guerre et c’est comme elle avait prêté serment à son père à une époque, qu’elle s’offrit au Peuple.

- Watashi no namae wa Ashikaga no Yoshimasa desu. Nouveau Daimyo de cette terre jeune et fertile, et je m’offre à vous en se jour, Peuple d'Oda, comme votre serviteur le plus dévoué. Aujourd’hui, il n’y aura qu’une seule prestation de serment. La mienne !

Sa voix s’était laissée porter par le vent dont le ton ne permettait pas que l’on doute. Cela de dit, elle s’agenouilla et déposa sa précieuse arme au sol comme si elle la leur remettait et elle déclama pour conclure :

- Je fais en ce jour du douzième jour du douzième mois de l’an mille quatre cent cinquante huit le serment que moi, Ashikaga no Yoshimasa descendante Minamoto de la Lignée Seiwa-Genji et Chef du Clan Ashikaga, serai fidèle à ma Terre Mère d’Oda et je donnerai tout mon possible pour l’élever jusqu’au ciel en force et en parure. Cela durant tout mon mandat pour sa pérennité et qu’elle soit admirée de tous au-delà de nos frontières. Je me soumets à vous, Peuple d’Oda.
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Bella travaillait au château, quand elle entendu du bruit. Elle se leva et sortie dans les couloirs, elle aperçut la Daimyo sortir. Elle savait qu'elle ne tarderait pas à ce rendre sur la place publique et ce dit que c'était surement le moment.

Bella prit le Kabuto, et suivit Yoshimasa_Ashikaga dans les rues de Oda. Elle ne lui avait rien demandé mais il en allait de soit. Le Kabuto lui revenait, il fallait donc le lui remettre même si elle ne souhaitait pas qu'on lui porte allégeance, chose que Bella ferait de toute manière.

La jeune femme attendit un moment, laissant la Daimyo porter son allégeance à son peuple, à son Kuni.

Bella s'approcha d'elle et lui déposa le Kabuto sur la tête sans qu'elle s'y attende.


Daimyo Yoshimasa_Ashikaga, voici pour vous, ce kabuto vous revient. Bella s'inclina respectueusement, Arigato de la confiance que vous me portez en me confiant le poste de Iac. Je vous porte allégeance à vous et au peuple de Oda afin de faire au mieux durant ce mandat.
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La jeune femme au teint pâle eut un très léger mouvement de sursaut en santant se déposer quelque chose sur sa tête. Mais elle avait senti une présence féminine et n'avait pas bronché.

Une seconde elle ferma les yeux. Une lourdeur se mélangeait à autre chose sur laquelle elle ne mit pas de nom. Car elle en chassa l'émotion et vida son esprit. Depuis qu'elle avait revêtue le Kabuto de son Clan c'était ainsi et cette situation y ressemblait fort.

Lentement, elle se releva. Si ses traits étaient digne, il n'y avait rien d'émotionnel ni rien qui prêtait à l'émouvance. L' Ashikaga n'était un Daimyo souhaité et personne n'était là pour l'acclamer ou se réjouir. Elle était femme de curiosité ou de haine et pour Oda elle revêtait la condamnation.

- Arigato Gozaimasu Bella-san.

Ce n'est cependant pas seule qu'elle se retrouvait là. Presque, mais pas tout à fait. Si elle avait accepté de prendre sur elle une responsabilité qu'elle ne désirait, du moins la fierté et honneur étaient toutes aussi présente que lorsqu'elle avait accepté l'héritage de son foyer.

Sur cette place élevée, les deux femmes restèrent ainsi. Fière et haït dans l'attente que d'autre se joignent à elles, non pas pour prêter serment au nouveau Daimyo mais pour se présenter à leur Peuple.

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Il paraît qu’il existe plusieurs façons de mener un kuni. Et le Tokugawa en avait aujourd’hui la preuve.

Après un conseil qui avait travaillé en bonne entente sous un Daimyo qui se cherchait entre autorité et liberté pour le peuple, après les tumultes qui avait amené un Daimyo « par défaut » qui avait permis à Oda de continuer à progresser, était venu le tour d’Ashikaga.

Bien des rumeurs précédaient l’arrivée de la femme à ce poste. Trop dure, trop intéressée par son propre clan, trop autoritaire….. Mais après tout, quel homme qui prenait une place enviée n’était pas décrié par ses adversaires ? Qui pouvait se prévaloir de ne pas avoir de détracteurs ?

Aussi, c’est en faisant abstraction de tous ces on-dits, qu’ils considérait tels qu’ils devaient l’être, avec dédain et dégoût, que le Tokugawa s’avance, puis s’incline en posant un genou à terre.

Moi, Tokugawa Kadokawa, conseiller élu par le peuple d’Oda, prête en ce lieu serment de toujours agir pour le bien de cette terre qui nous a donné vie et nous a donné la nourriture physique et spirituelle qui nous a fait grandir.

Je continuerai donc la tâche que j’ai commencée il y a plusieurs mois, et pour cela je reconnais en la personne d’Ashikaga Yoshimasa, le Daimyo d’Oda, en jurant de toujours agir selon la stratégie qu’elle décidera pour notre terre, et en la conseillant si le besoin s’en faisait ressentir, si, dans sa grande humilité, elle en fait la demande.

Après un temps d’arrêt qu’il considère suffisant pour être respectueux, il se relève, plongeant un regard reconnaissant et encourageant dans celui du Daimyo.

Rien dans son regard ne transparaît de sa pensée profonde qui lui fait espérer qu’elle soit le dernier Daimyo à qui elle prête serment avant longtemps.

Son regard se pose ensuite sur Bella, dont le dévouement l’amuse, le surprend. Malgré tout, elle est restée là, fidèle à Oda, là où beaucoup aurait préféré baisser les bras devant tant d’adversité. Qui aurait pu croire dans cette silhouette frêle qu’il y avait autant de courage, de détermination et d’amour pour ses terres.

Encore une fois le Maître d’armes dû se rendre à l’évidence qu’il était nécessaire d’aller au-delà des apparences.
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Rejoignant les présents, la jeune fille s'avança avant tout vers le peuple d'Oda, avec une sorte de détermination dans ses prunelles. Elle balaya l'assemblée du regard, laissant le silence s'immiscer, doucement, tout doucement... avant d'enfin prendre la parole.

- Peuple d'Oda, nous sommes ici en ce jour, afin de prêter serment. Non pas à un gouvernement, mais à vous. Je jure de toujours vous servir, faisant passer vos intérêts avant les miens propres. Qu'il en soit ainsi, et que les Kamis jugent de mes actes, et dirigent ma main si elle vient à trembler.

Que dire de plus ? Il lui semblait que ces quelques mots résumaient sa pensée, et sa volonté pour le Kuni, et ses habitants. Shaee espérait qu'ils comprendraient les décisions du futur, même si ils n'approuvaient pas, tous ne serait pas en accord de toute façon. L'unité parfaite n'existait pas. Le Conseil devait changer le Kuni, et lui redonner sa prestance... Elle s'inclina devant eux, avant de s'effacer en reculant lentement.
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"Il y a un art de savoir et un art d'enseigner." [Cicéron]

Le mioche surgit en plein milieu de la place, bousculant un peu les conseillers présents. Il leva les bras brièvement et prit une profonde inspiration.
Puis sa petite voix porta loin :

Moi j'y f'rai qu'Oda c'i sera l'plus mieux et l'plus fort d'tous les kunis !
J'y jure, j'y f'rai pour les gens d'vous.

Ouais c'était pas très clair, mais l'intention y était. Il aimait bien pavaner devant toute cette foule et montrer à tout ceux qui l'avaient pas cru qu'il était bel et bien au conseil. Et toc !
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Legère expression amusée.

Yeux se posant sur le "procureur", au moins il y en avait un qui s'amusait.

Elle s'inclina devant tous puis recula et invita Shaee à présenter la situation économique du Kuni.

- Je t'en pris Shaee-kohai.

De le main, elle lui indiqua le devant.

Su ce, elle prit congé car du travail l'attendait.

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La jeune fille se ré-avança donc : c'était de nouveau à elle. Pour l'instant, la population n'avait pas bronché. Peut-être que cela changerait lorsqu'elle commencerait à parler de la situation économique... entre les souvenirs frais du pillage, les pessimistes, ou ceux qui ne comprenait pas forcement, les questions allaient sans doute pleuvoir. Ou pas.

- Clarté. Voici pour ce bilan, ce que je tenterai de vous apporter. Après une dizaine de jours de mandat, du nouveau conseil, et ceux, malgré de houleuses discussions sur les postes à attribuer... la situation économique se porte mieux, bien mieux... La grande quantité de céréales permet au Kuni un approvisionnement régulier en animaux. De même, les stocks de marchandises se maintiennent, voire même augmentent légèrement. Des contrats sont mis en place avec des Sô, ou des artisans, afin de répartir au mieux les ressources.

Devait-elle être plus explicite ? D'un côté, il lui était interdit de dévoiler les stocks exacts, de même que la trésorerie... ne serait-ce que pour une question de sécurité.

- Dans quelques temps, une plus grande aide pourra être délivrée aux différents villages... Mais ce n'est qu'une idée, qui reste à clairement définir. En revanche, ce qui est clair, c'est qu'une aide sera apportée. Aussi bien financière que technique... Le remplissage des mines me semble moyen. Je verrai donc avec notre Intendant aux Mines ce qu'il convient de faire, pour rentabiliser au mieux. Un effort de participation vous sera surement demandé... Enfin, continua-t-elle après un instant, le bilan est plutôt positif, même si beaucoup reste encore à faire.
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Shinken attendait depuis longtemps le dépôt d'une situation économique concernant le Kuni.

Aussi fût-il heureux lorsque l'on donna la parole au Daikan en exercice.

Il ne fût pas déçu par son exposée, il en fût même ravi pour le Kuni.

Des questions le concernant devait, le croyait-il, être cependant approfondies...

Shinken s'inclina respectueusement devant la Daikan :

Konnishiwa honorable Daikan Shaee-sama,

Je me nomme Shinken.

Je suis Forgeron à Gifu et je siège à son conseil.

À l'audition du bilan économique du Kuni, j'aurais quelques questions plus spécifiques à poser concernant deux éléments :

Le premier concernait les contrats avec les Sôs :

J'aurais aimé savoir s'il vous était possible de rendre public les contrats déjà signés avec les Sôs ou à tout le moins, les Sôs avec lesquels le Kuni avait contracté?

Le deuxième concernait les contrats avec les artisans :

J'aurais aimé également savoir s'il vous était possible de rendre public les contrats signés par le kuni avec les divers artisans ou la liste des artisans avec lequel le Kuni fait affaire?

Shinken resta incliné, les yeux au sol...
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Un homme se détacha de la foule informe. Shinken. Il avait un rôle à jouer avec les Kamis lui semblait-il. Shaee s'inclina légèrement, et ne dit rien, lui laissant la parole, attentive. Après qu'il les eut exposées, elle prit quelques secondes, pour la réflexion.

- Honorée Shinken-san, dit-elle en s'inclinant une nouvelle fois. Pour vous répondre en toute franchise, le Conseil ne dévoilera pas ses échanges avec les Sô, pour la simple et bonne raison que les bandits pourraient avoir envie de prendre ce qui s'y trouve ensuite... Après, si les Shomins respectifs des villes veulent le faire, qu'ils le fassent. Et c'est à eux de faire un bilan de l'état de leur village.

Les contrats des artisans... que répondre... Cela n'engageait pas la sécurité, ou moins directement. Malheureusement, tout n'était pas assez en place au goût de la Daikan. Qu'importe.

- Au sujet des artisans, je peux vous proposer de donner les noms, et les dates des contrats, avec bien entendu les métiers de ces artisans. Sans préciser néanmoins les quantités, toujours pas sécurité... La chose ne sera pas toujours systématique en revanche. Mais je me plierai au mieux à cela afin de vous informer.
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Shinken fût satisfait de la réponse de la Daikan et décida de lui en faire part :

Domo-arigato Daikan-sama.

Puis shinken recula se fondre à l'intérieur de la foule informe. Toujours incliné...
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