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[RP] Joli conte pour enfants sages

Domdom
Assis sur un banc de granit , un nourrisson dans les bras ,l’homme à la capuche regardait les deux petites filles blondes qui se couraient après au bord de la rivière.

Ne vous approchez pas trop de l’eau les filles , ça peut être dangereux …

Ils étaient arrivés à Rennes ce matin et Aalys était aussitôt allée se présenter à la garnison de l'Ordre des Trente pour prendre ses ordres.
Prise au dépourvu , elle avait demandé à Dom de garder ses enfants pendant ce temps , chose que le grand brun avait accepté, naturellement.

Ne sachant pas trop quoi faire de ces trois marmots , il avait décidé , malgré le froid hivernal , de les emmener en promenade au bord de l'eau , bien qu’un bonne sieste réparatrice eut été plus indiquée , après une nuit de voyage depuis Rieux.

Dom pencha la tête vers Kerian , le fils de la rouquine ( né dans une rue Rennaise d’ailleurs , le soir de Samhain ) qu’il tenait contre sa poitrine et lui caressa la joue rebondie d’un revers de main.
Si on lui avait dit qu’un jour il serait la nounou d’un rejeton de Penthièvre , il en aurait bien ri.
Comme quoi , la vie réserve toujours des surprises.

Le passeur d’histoires regardait maintenant Maiwenn et Swan , les jumelles , essayant de détruire une taupinière avec un bâton .
Cette scène lui rappela ses propres enfants, Valerien et Adelin , adeptes du même genre d’activité , restés à Vannes avec leur gouvernante.

Et dire que je m’occupe des enfants des autres alors que je ne vois quasiment jamais les miens… murmura l’encapuché, empoigné par la culpabilité , cette vieille amie qui le rappelait à son souvenir, de temps à autre…


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Breizh , c'est comme chez les hibous : Y a un Grand Duc et plein de Petits Ducs..Et pour le reste , j'vous laisse trouver la rime !
Domdom
Un petit vent frisquet s’était levé , du genre à transpercer le corps à coup d’estoc.
L’encapuché rabattit la couverture couvrant son filleul , tout en lui palpant ses mains potelées : à l’évidence, il n’avait pas froid.

Ses sœurs non plus d’ailleurs, occupées qu’elles étaient à courser un chien famélique , essayant de lui attraper la queue en poussant des petits cris tantôt d'encouragement, tantôt de déception.

« Beurk…pas beau le chien »
« Vi... qu’il est moche »


Certes, le roquet ne payait pas de mine , avec sa trogne d’une grosseur disproportionnée par rapport au reste du corps , son oreille cassée et son poil galeux , sans parler de sa babine constamment retroussée , lui donnant un faux air de vampire.

Cependant , il n’avait pas l’air bien méchant , au demeurant.

Sourire en coin de l’homme devant ce spectacle :

C’est vrai qu’il est différent des autres avec son énorme museau , les filles, mais ce n’est pas une raison pour se moquer, le rejeter ou lui faire du mal .

Venez les filles, je vais vous raconter une histoire à ce propos .

Les deux blondinettes s’abattirent alors comme un vol de moineaux pépiant , à coups de « oui tonton , une histoire » , puis s’installèrent de part et d’autre du conteur , tenant toujours leur petit frère dans ses bras.

Le chien , quant à lui , était déjà parti fureter ailleurs, vers de nouvelles aventures.

Le grand Normand se racla la gorge, après avoir pris soin de bien refermer la pelisse de chaque jumelle, puis commença d’une voix limpide :


C’était une nuit calme , la lune brillait dans un ciel de velours noir, entourée de ses amies les étoiles , éclairant le manteau neigeux qui recouvrait le sol.
Pas un bruit ?
Mais alors quel est ce son léger, étouffé qui semble tomber du ciel ?
C’est un petit flocon de neige, accroché là-haut à son nuage, qui pleure.

Dom tourna la tête d’un côté , puis de l’autre : les gamines semblaient boire ses paroles en le regardant de leurs grands yeux bleu-vert.


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Breizh , c'est comme chez les hibous : Y a un Grand Duc et plein de Petits Ducs..Et pour le reste , j'vous laisse trouver la rime !
Domdom

L’homme continuait de raconter l’histoire aux deux petites , tout en berçant le bébé en parfaite synchronisation avec le récit.
De temps en temps, des passants s’arrêtaient , tendaient l’oreille , comme charmés par la voix du conteur , portée par la bise d’hiver , puis repartaient , happés à nouveau par leur quotidien.
Après une brève pause , le grand brun reprit :

Toute la journée, il a regardé ses amis flocons voler, tournoyer dans le ciel, puis se laisser tomber doucement, portés par un souffle d’air, sur le sol.
Il les a entendus rire, crier leur joie.
Mais lui , est resté seul, sur son nuage.
A présent, il est triste. Il pleure…
Entendant un bruit , la lune s’approche et demande d’une voix douce :


-« Mais qu’as-tu donc, petit flocon, pour être si triste ?"

- " Oh, Dame la Lune, je pleure parce que je suis seul. Mes amis sont tous partis , virevolter au vent"

- " Pourquoi ne les as-tu pas accompagnés ? "

- "Je ...Je n’ai pas osé ! "

- As-tu peur de quitter ton nuage ou de ne pas savoir voler ?

- "Non, non, ce n’est pas ça ! "

- " Mais alors, je ne comprends pas.
Explique-moi ! »


Dis tonton…pouquoi y peut pas voler le ti flocon ?

C’était Maiwenn , vive blondinette aux yeux pétillants de malice qui avait interpellé Dom , tout en balançant ses jambes en cadence sous le banc de granit.

Quelle impatience jeune Damoiselle , vous le saurez bientôt… répondit Domdom d’un air mystérieux , ébouriffant la chevelure dorée de la gosse , avant de jeter un coup d’œil vers le bébé qui dormait en suçotant son pouce. .

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Breizh , c'est comme chez les hibous : Y a un Grand Duc et plein de Petits Ducs..Et pour le reste , j'vous laisse trouver la rime !
Domdom
La pluie avait commencé à tomber , une pluie fine et pénétrante imprégnant tout , telle une écharpe de brouillard ceinturant Rennes et ses environs.

Il était grand temps de rentrer à l’auberge où Aalys et ses enfants étaient descendus, d’autant plus que sieur Kerian commençait à réclamer bruyamment son dû.

Gardant le bébé serré contre son torse , tout en le protégeant au maximum de l’élément liquide qui tombait du ciel , Dom se leva , donnant ainsi le signal du départ :

Debout les jumelles , rentrons vite avant d’être trempés jusqu’aux os.

Les fillettes sautèrent de leur perchoir , puis trottinèrent derrière l’homme , après s’être désankylosé les jambes.
Revenues à sa hauteur , elles demandèrent en chœur :

Et ton histoire Tonton , elle est finie ?

Tout en marchant , Domdom leur répondit un petit sourire aux commissures d'un air faussement innocent :

Non mes belles non…
Je vais finir de vous la conter sur le chemin du retour ;
Où en étions nous au fait ?

Quand la lune demande au ti nuage d’expliquer pouquoi il est si criste… répondit d'un ton enjoué la timide Swann sous l’œil surpris de l’homme qui ne s’attendait pas à tant d’enthousiasme de sa part.


Ah oui c'est vrai…
Heureusement que vous suivez bien l’histoire , vous , car j’en avais perdu le fil…
Donc , je continue :


« Dame la Lune le regarda si gentiment, avec tant de douceur que le petit flocon de neige se décida à tout lui expliquer .

Il était un peu plus gros, un peu plus épais que tous ses camarades. Tout rond, il ne ressemblait à aucun flocon de neige. Tous ses camarades étaient fins, ciselés comme de la dentelle et beaucoup s’étaient moqués de sa forme bizarre, jamais vue au pays des neiges.
Il avait donc pris l’habitude de bien demeurer caché tout au fond du nuage duveteux.

Mais les flocons ont grandi et aujourd’hui était venu le jour du grand envol.
Tous avaient quitté avec joie le nuage, heureux de connaître l’ivresse des airs.
Tous, sauf lui, qui n’avait pas voulu montrer à nouveau sa forme inhabituelle, lui qui n’avait pas voulu subir encore les moqueries de ses camarades.
Alors, il était resté là, solidement accroché au rebord de son nuage et s’était mis à pleurer."

Pauv' ti flocon ...personne ne l'aime
soupira tristement Maiwenn.

Chemin faisant , ils ne s’étaient pas aperçus qu’ils étaient déjà arrivés à la porte de l’auberge qui n’était en fait qu’à quelques coudées du banc de granit où ils s’étaient arrêtés tout à l'heure.
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Breizh , c'est comme chez les hibous : Y a un Grand Duc et plein de Petits Ducs..Et pour le reste , j'vous laisse trouver la rime !
Naudeas
Naud avait suivi de loin le début de l'histoire, elle aimait les conteurs, seul qui pouvait faire rêver encore devant tant de haine. Elle avait suivi du regard les fillettes qui suivaient un pauvre corniaud pour jouer avec. Puis un homme avait crié qu'il allait leurs raconter une histoire. Elle s'était mise derrière un arbre, l'écoutant là. Elle avait souri à l'écouter cette histoire pleine de douceur avec ses flocons.

Puis l'histoire avait du s'achever, la pluie s'en était mêlée, dommage, elle ne connaitrait donc pas la fin de l'histoire, elle les regarda partir au loin. Elle avait apprécié ce peu de douceur en ce moment. Elle resta là songeuse au peu qu'elle avait entendu. La pluie coulait doucement le long du col. Elle glissa doucement dos contre l'arbre ou elle avait écouté l'histoire, lasse, elle l'était, mais il fallait ca en ce moment.

Elle n'avait pas voulu les suivre discrètement pour savoir le reste de l'histoire, si un jour, elle recroisait le conteur, elle lui demanderait la fin de ce petit flocon. Elle se laissa complètement choir contre ce tronc, souriant de ce petit conte rêveur..
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Seule tout au fond de ma haine,
la peine, est mon dernier amant...
Domdom
Un peu plus tard , ils s‘étaient retrouvés tous attablés à une table de l’auberge , devant un bon lait chaud agrémenté de miel.
Un bon feu de tourbe ronronnait dans l’âtre , juste derrière eux, réchauffant leurs corps transis de froid.
Aalys les avait même rejoints avec de bonnes brioches croustillantes , qu’ils dévoraient à pleines dents , maintenant.
Kerian s’était endormi sur le sein de sa mère, repu, rêvant sans doute du paradis des bébés.
Lorsqu’il eut fini de se restaurer, l’encapuché s’étira comme un chat au soleil , puis interpella les deux blondinettes , assises en face de lui , un sourire malicieux aux lèvres :

Voulez vous connaître la fin de mon histoire ?

Les yeux brillant de mille petites lumières des deux gamines valaient toutes les réponses du monde et le « oh oui » vibrant qu’elles lui rendirent de concert lui toucha le cœur aussi sûrement qu’une dague effilée.

Dom aimait conter pour les enfants , d’ailleurs, il n’hésitait pas à tester ses nouvelles oeuvres sur les siens , Valerien et Adelin , auditoire très exigeant.


La voix chaude et claire du passeur d’histoires rompit alors le silence qui régnait dans cette auberge , dont ils étaient a priori les seuls clients :



« La lune considéra le petit flocon d’un air presque maternel :

« - Tous les flocons de neige sont différents , tu sais.
C’est comme mes amies les étoiles : quand on les regarde de loin, on trouve qu’elles se ressemblent.
Mais dès qu’on s’approche, on remarque à quel point chacune est différente, unique.
Il en est de même pour tous tes camarades.
Et toi aussi petit flocon, tu es unique.
C’est ta différence qui fait de toi quelqu’un de précieux.
Alors, ne crains pas de te montrer !
Sois fier de ce que tu es : un flocon extraordinaire ! »

A ces mots, le petit flocon a séché ses larmes. Il s’est redressé. Il a regardé son nuage, puis la montagne enneigée…
Il a respiré profondément et après un dernier sourire à la Lune , il s’est élancé… a tourbillonné dans les airs, goûté la joie de se sentir libre et léger…avant de venir se poser…là, juste sur le bout du nez d’un bonhomme de neige.
Sous le regard attendri de la lune, dans le froid de la nuit étoilée, petit flocon brille, brille de mille feux, tel un diamant car il sait désormais qu’il est précieux parce qu’il est ….unique ! »

Un long silence suivit la dernière phrase du conte, chacun voulant sans doute prolonger la magie de l’instant , instant de partage , moment de bonheur presque familial.

Finalement, ce fut le grand Vannetais qui le rompit en s’adressant aux jumelles, encore sous le coup de l’émotion :

Vous voyez…Si vous aviez connu cette histoire avant, vous n’auriez peut être pas agi comme vous l’avez fait avec le chien , tout à l’heure.
Et si chaque homme connaissait cette histoire et en comprenait le sens, peut être y aurait il moins de guerres et de méchanceté en ce monde.

Dom dévisagea sa rouquine de sœur d’un air de dire : un peu compliqué pour des gamines de trois ans , non ?

Le haussement d’épaules dubitatif d’Aalys fut suivi par un bruit de pas , puis par le claquement de deux petits bécots sonores sur les joues cramoisies du conteur.

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