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Info:
Après quelques mois de doute, le jeune brun décide de quitter ce monde suite à une troublante révélation.

[RP] "Die-die."

Vossler
[Rieux, le 24 Janvier 1459.]

On a tous quelque chose à cacher. Un endroit sombre en nous qu' on ne veut pas que le monde voit. Alors on prétend que tout va bien, en se cachant derrière des arc-en-ciel. Et c' est peut-être mieux ainsi, parce que certains de ces endroits sont plus sombres que d' autres.

Vossler voulait croire en ce sourire, en cet amour de la part de celle qui avait pour rôle de jouer -car pour lui, la vie n' était qu' un jeu- une fiancée, fidèle. Cette dernière venait de passer aux aveux, et la réalité des choses, bien trop dure à accepter, prenait peu à peu l' aspect d' un cauchemar, où tout devenait incontrôlable et s' effondrait autour de lui.
Souffrance, esseulement.. voilà des sensations, qu' elle avait réussi à enfouir en lui jusqu' à présent, qui lui paraissent alors bien familières.
Comme pétrifié par la surprise empoisonnée, il resta cloué quelques instants sur place, incapable de prononcer le moindre mot, se contentant simplement de remuer brièvement la tête de droite à gauche en dévoilant un regard terrifié de manière involontaire. Intérieurement, le brun se persuadait qu' il allait finir par se réveiller, que ce n' était qu' un délire de plus provoqué par le feu qui le rongeait chaque jour un peu plus ; que tout ceci n' était que pure invention.. Puis vint le moment d' ouvrir les yeux et de se laisser étreindre par l' affliction, comme seul moyen de consolation.

Toujours sans la moindre parole, l' abattu s' approcha nerveusement de la belle jeune femme, avant de s' arrêter à son niveau, d' inspirer profondément et d' humer son parfum enivrant, une dernière fois. Chose faite, il emporta une paire de coffrets, dissimulés dans ses malles, s' empara de son manteau et quitta cette chambre d' hôtel, direction une auberge des plus modestes à quelques pâtés de maisons. Mais avant cela, il aurait à faire un détour par les sombres ruelles de la ville..

[Plus tard dans la soirée, dans la chambre de l' auberge avoisinante.]

..Une fois ses "achats" effectués, le jeune homme découvrit une chambre minuscule, tout ce qu' il y avait de plus sommaire, comportant un lit qui semblait inconfortable à souhait et un bureau bancale, certainement dévoré par les thermites, où il prit place. Un tiroir fut rapidement ouvert en quête de vélins. Il plaça ensuite le premier coffret devant lui, nettement plus petit que le second, celui-ci contenant sa plus belle plume, certes sans aucun défaut, mais sans aucune valeur sentimentale dorénavant.
Puis s' en saisit sans plus attendre et coucha ses pensées sur le parchemin, en s' accordant tout de même quelques pauses régulières pour siroter une des bouteilles de whisky, déjà bien entamée, qu' on lui avait offerte. L' alcool, parait que c' est bien pour y noyer ses soucis ! Ainsi après après quelques feuilles froissées en boules, on pouvait distinguer sur les différentes missives éparpillées :


Citation:

A Henry de Silly, le plus cher ami qui puisse me rester,

Noz vat !

Faute de t' avoir en face de ma chope, je prends la plume pour t' informer de mon prochain départ.
J' ai été informé d' une nouvelle plus que bouleversante
et me vois obligé de fuir cette Bretagne pour un long voyage.
J' aurai aimé que tu recolles les morceaux avec la petite, et si ce n' est pas pour elle,
fais au moins cela pour moi ; elle mérite d' être heureuse elle aussi,
et je suis certain qu' elle se rendra compte de la gravité de ses actes.

Sur ces brèves lignes, je te dis adieu, et n' espère pas te revoir pendant au moins une éternité,
tu comprendras sans pourquoi doute par la suite..

En te remerciant pour cette amitié,

Vossler.



Citation:

A ma soeurette, Marguerite,

Bonsoir ma puce.

Tu dois sans doute te demander la raison pour laquelle je t' écris,
même après cette dispute qui nous a séparé.

Je dois partir petit ange, je suis gravement blessé et mon coeur n' est plus qu' une plaie béante,
qui m' empêche de rester en ce bas monde.
Sache que s' il m' arrivait quoi que ce soit tu n' auras qu' à accomplir ma dernière volonté,
indiquée dans mon testament, en échange de quoi tu recevra mon héritage.
Je suis sincèrement désolé de ne pas tenir ma promesse en t' abandonnant,
et n' attends aucun pardon de ta part. Kenavo.

Ton lamentable frère,

Vossler.



Et pour finir..

Citation:

A Marie de Kermorial,

Ma fiancée, mon amour,
je garde le peu de sobriété qu' il me reste pour t' écrire mes dernières pensées.

Longtemps j' ai cru en ce songe -car chacun d' entre nous a le droit de rêver-
songe dans lequel tu restais à mes côtés, songe qui semblait éternel,
mais réel..

Je ne pense pas éprouver la moindre colère, ni aucune rancoeur envers toi,
seulement de l' incompréhension, une importante humiliation et une immense déception.
Et si j' avais une dernière question à te poser, ce serait évidemment :
Pourquoi ?
Tout paraissait si facile, si surmontable une fois enlacé entre tes bras,
je me sentais fort, tu es la plus belle chose qui me soit arrivé,
et ce tout au long de ma pauvre existence.
Il y a tant de chose que je voudrais que tu saches, hélas je m' en vais,
ne pouvant plus faire comme si de rien n' était.
Il m' est impossible de reprendre une vie normale après ce qui s' est passé.

J' espère que tu me comprendras, et m' excuse de ne pas avoir été à la hauteur.
Oublie-moi, rapidement, ne cherche en aucun cas à me retrouver..
Sans un regret je t' aime, et continuerai à t' aimer, de là où je serai.

Enfin, je te pardonne, tout.


De la part d' un désespéré.


PS : Dis à beau-papa que malgré l' âge je le félicité d' avoir gardé ce foudroyant crochet,
mon nez à présent en bouillie peut même le confirmer.
PPS : Le même canard a fait construire une maison pour nous deux à Belle-île,
j' étais chargé de t' en faire la surprise, une fois mariés,
en te donnant la clé, de la porte d' entrée me semble-t-il.
Clé que j' ai planquée sous une latte du plancher de cette chambre que je viens de quitter,
derrière la petite commode, celle qui est près de la fenêtre.
PPPS : Et pour finir, que son whisky est fabuleusement délicieux !



Le grand brun releva la tête en soupirant, puis s' affaira de faire envoyer les deux premières lettres. Il replaça la dernière méticuleusement au centre du bureau, bien en évidence, de sorte à ce qu' elle soit trouvée sans grande difficulté.
Car il avait usé du prétexte d' un voyage imaginaire pour camoufler son départ vers les cieux. A ce moment précis, l' Azelas avait la seule et unique envie, celle de s' en aller, de se faire sauter le caisson. Il était fermement décidé, et peu importe s' il quittait lâchement ce monde, il s' en fichait..

Il n' avait plus qu' à mettre son plan à exécution. Il attrapa une poche en cuir, ramenée de son marché nocturne, qu' il déficela calmement.
Celle-ci contenait quelques baies de belladone et ne se fit pas prier pour les avaler avant de faire passer ce goût amer en buvant une nouvelle gorgée d' alcool.
Hyoscyamine, atropine, venez à lui !
La belladone aurait pour effet de provoquer -entre autres- une soif intense, et quelle meilleure amie que sa bouteille pour la combler ? Cette fameuse "belle-femme" allait aider l' homme à partir, ou comment se laisser emporter par sa passion, du grand Art !

Vossler s' était allongé, la tête lui tournait déjà, sa vision se troublait de plus en plus, et il suait quand les premières hallucinations vinrent l' envahir. Et s' en suivirent de longues minutes de paranoïa, à se poser une tonne d' interrogations en remettant sans cesse la fidélité de sa promise en question. Ses mains plaquées contre chaque extrémité de son crâne, il hurlait en se tordant de douleur, puis pris d' un excès de panique, il se leva d' un bond pour envoyer valser un guéridon contre la fragile porte en bois. Il était grand temps d' en finir, et vite, si non il risquait d' agoniser encore durant les dernières minutes qui lui restaient à vivre.

[Badaboum !]

Le fameux deuxième coffret, c' est celui qui contenait l' arme à feu que son père lui avait donné juste avant de mourir, lui aussi. Chargé par précaution, le pistolet était prêt à l' emploi, une simple pression et la délivrance.
Le Politain tituba alors jusqu' à la fenêtre, à travers laquelle on pouvait apercevoir un maigre reflet de quelqu' un de complètement méconnaissable, les yeux rouges, le teint très pâle, ses cheveux étaient vraiment plus en bataille qu' à la normale et son nez, cassé par un coup de poing, semblait vouloir quitter cet affreux visage.
D' une main tremblante il colla l' arme contre sa tempe, repensa une dernière fois à la femme de sa vie, au fait qu' il allait la perdre, jusqu' à ce que des larmes coulent le long de ses joues creuses ; chose qui n' était pas arrivée depuis des années.
Puis après un léger sourire moqueur, en un bloc, son corps se crispa, ses paupières se refermèrent et d' un cri il expulsa tout le désespoir ainsi que le malheur qui s' étaient infiltrés en lui. Le coup de feu retentit bruyamment dans tout le quartier, tandis que le cadavre s' écroulait lentement au sol, la tête baignant dans une flaque de sang.






Mai
"On se dira tout."

Ils s'étaient promis une sincérité sans faille et pour l'éternité. Pour ne pas souffrir, avaient ils ajouté sûr d'eux. Et ils s'étaient tout dis, des tentative de reconquêtes de Maewenn aux baisers volés d'Elenchild. C'était dur, il fallait accepter ses fautes pour que l'autre puisse le faire. Et Marie avait mit du temps à lui avouer qu'elle s'était abandonné dans les bras d'un autres. La politaine avait eu du mal à encaisser ce pêcher. Mais après une discution en taverne avec son papou, Maï était rentré "chez eux" la mine sombre, et lui avait avouer en choisissant ses mots avec précaution, comme si cela pouvait lui faire moins mal, diminué sa colère contre elle. La blonde avait laisser les minauderies et les sourires à la porte, avec lui elle pouvait être elle, sans fioritures et sans façades.

Elle l'aimait... lui et lui seul.

Une fois fini, il se contenta de la regarder froidement. Un de ces regards qui font mal. A cette instant, Marie su qu'elle l'avait perdu. Que c'était fini pour eux, le couple que tout le monde pensait parfait, les futurs mariés. Il prit quelques affaires et la quitta, sans aucun mots, sans un regard. Le cœur de la blonde battait a tout rompre dans sa poitrine, la faisant vacillé, tremblée, ses nerfs évacuant comme il le pouvait tout la tension et la haine d'elle même que la demoiselle pouvait avoir accumulé. Pourquoi avait elle tout gâché? Alors qu'il était son unique amour, l'être parfait, l'homme que tout femme rêve d'avoir. Elle resta de longue minute allongé sur se qui avait été "leur" lit, et qui ne le serait sans doute plus jamais a présent. Son corps chétif tremblait mas elle ne pleurait pas, elle avait bien trop mal pour cela. C'est au bout d'une heure ou deux que la Kermorial se leva, tel un zombie, un corps sans vie, sans âme et descendit pied nu dans la rue pour marcher. Elle déambula longuement dans un Rieux endormi, silencieux. Rien ne bougeait sur son passage, l'immobilisme parfait. Marie ne pensait plus a rien, elle n'en avait plus la force. Et c'est a cet instant que son regard azur se posa sur une masse sombre qui se mouvait à une fenêtre.


* Bruit d'explosion *

Ses genoux se plièrent sous la surprise, son sang se glaça sous la peur. Je ne sais si c'est réellement possible, mais l'instinct de Marie reprit le dessus à cet instant et elle courut dans la taverne. Son esprit ne cherchant pas à comprendre ses actes, elle enfonça les portes et grimpa les escaliers à une vitesse folle. Pour finalement enfoncé d'un coup d'épaule la porte qui devait donner sur la rue. Elle ne le vit pas tout de suite, son regard étant attiré par une feuille blanche sur le bureau. Elle tituba, essoufflée, et ses yeux tombèrent sur lui. Son sang se répandait doucement sur le plancher crasseux, se déversant par son crane béant.

Non... non Voss... pas sans moi...mon ange...

Son esprit avait rendu l'âme lors de ses aveux, son cœur venait de décéder a son tour. Elle n'avait plus de raison de vivre désormais, pas sans lui, pas sans son amour. Et elle pleura enfin, comme une délivrance devant le corps inanimé de son fiancé. Alors que l'auberge commençait à se remplir de bruit, l'explosion avait du réveillé le quartier dans son ensemble au moins. Méthodiquement alors que son regard débordait en flots continue, Marie enleva la ceinture des hanches de son homme. Le caressant une dernière fois, glissant quelques secondes sa main dans la sienne. Étrangement, le visage anéantie de son hidalgo ne la faisait pas frémir. Elle l'aimait. Douce folie. Une fois la ceinture récupérée, marie poussa la chaise du bureau sous la poutre de la chambre mansarder et y jeta la ceinture.

J'arrive mon amour, tu ne seras pas seul...

Elle grimpa sur la chaise et passa la douce lanière de cuir autour de sa gorge. Ils allaient être réunit pour l'éternité. Enfin...
Du bruit se fit entendre sur le palier, des pas lourds dans leur direction. La poignée s'enfonça et Marie fit basculer la chaise d'un coup.
Comme elle l'avait souhaitée la lanière l'étrangla, lui brulant le cou et tout devient flou.

_________________

Je narre, Elle parle, et généralement on vous emmerde!
Arkazhot
Une visite surprise envers celle qu'il considérait comme sa fille. Arrivé le
soir même, on lui avait indiquer l'auberge où ils s'étaient donnés rendez
vous. Comme à son habitude, heureux de retrouver l'exubérance de la
jeunesse, son papou, comme elle l'appelait, avait remis de l'ordre dans sa
tenue et préparé quelques bouteilles dans le fond de son infatigable besace.

Une longue attente à siroter un chouchen tranquillement cramponner a
son fauteuil... Mais il fallait se rendre à l'évidence, les futurs époux
étaient absents.

Que faire ??? Il donna rapidement une description de la blondinette aux
occupants de la salle...

"Oui on a bien vu une petite blonde bien palôtte, elle semblait drôlement
pressée..."


Et de demander si on savait où elle avait été...

"Je l'ai vu se diriger vers l'établissement là haut"
Il designa alors un toit qui se détachait dans le ciel.
"D'ailleurs elle m'a presque
bousculé dans la rue oui...
je me souviens bien, les jeunes
maintenant
je vous jure de mon temps c'était pas ce que
c'est


Déjà l'oreille d'Arka n'écoutait plus...

Il trouva l'établissement un peu sinistre, une sombre agitation regnait
dans la salle, mais pressé de retrouver le couple politain, il se dirigea vers
l'aubergiste qui lui indiqua sur le registre quelle chambre Voss avait loué.
Il monta les escaliers quatre à quatre pour arriver aux chambres. Il se
posta devant la porte fermée et remit un peu d'ordre dans sa tenue.

Toc toc toc...

En attendant qu'on vienne lui ouvrir, Arka chercha a afficher son plus
large sourire, il sortit en outre une bouteille de vin des pays de l'est dans
une main et un alcool montagnard dans l'autre. Que pourrait il bien
dire... un truc comme "a votre bonheur mes enfants!" ou... "on picole?".

Pas de reponse...

Humm, j'espere que je ne les dérange pas au milieu d'un moment inopportun....


TOC TOC TOC


"C'est Arka, votre livreur de bibine exotique !"

Il reajusta alors ce sourire sur son visage qui laissait dorénavant
apparaitre quelques rides.

Pas plus de reponse...

hummm... j'espere s'ils se sont absenter qu'ils auront eu le bon gout de
fermer de me laisser un indice pour m'indiquer ou je peux les trouver.


Il posa la main sur la poignée et entrouvrit la porte.

"Vous etes là?"

pas de reponse...

Il termina alors d'ouvrir la porte.

Vision d'effroi et d'horreur...

Un corps affalé devant la fenetre dans une flaque grandissante de sang.
Les bouteilles firent un vol au dessus de la tete du voyageur alors que
celui ci se ruait aupres de la fenetre.

Malgré le sang, et le reste, Arka put reconnaitre le visage de Vossler.
Les traits etaient completement detendus, comme serein finalement dans
la mort.

Il observa alors l'interieur de la piece detaillant, au clair de lune, un
bureau, avec differents courriers, et là....

un corps suspendu ...

"Nooooonnn"


Ce corps tournoyait lentement sur lui meme, comme un songe
cauchemardesque, le visage de Marie...

Des sanglots montèrent aux joues déjà humides du voyageur, alors qu'un
gémissement sortit de la gorge de Marie...

Un couteau,... vite... Et le corps de Marie descendit sur le plancher...
Il desserra l'étreinte de la corde sur la gorge de Marie, elle respirait
faiblement, mais elle respirait. Il posa une oreille sur son sein pour
confirmer qu'elle vivait encore.

Il fit venir chercher la dépouille de Voss, et alita Marie encore
inconsciente en attendant un medecin. Il veilla alors sur elle en
cherchant a comprendre les evenements.
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Aalys
C'était l'heure de la visite journalière pour Aalys. Elle avait promis à son brun de veiller sur sa fille comme la sienne, et la voilà à leur auberge.
Mais personne en vue, du moins pas le couple tant attendu.

Sur le point de partir, elle entendit non loin d'elle un homme demander où se trouvait une blondinette, prononçant quelques autres détails à l'image de Marie. On lui indiqua alors et il partit.
Le suivre ou ne pas le suivre ?
Telle est la question.
Mais la santé de sa belle fille et de son ex futur gendre passe avant ses hésitations.

La rouquine s'élança alors à la suite de cet homme qu'elle ne connaissait pas, discrètement pour ne pas avoir l'air suspecte.
Que dirait-on si on la trouvait là à suivre quelqu'un ? Elle aurait sitôt fait de s'embrouiller dans des explications alors que la raison était toute simple si on le lui avait demandée.

Elle le vit entrer dans un bâtiment délabré qui ne disait rien qui vaille, à l'air funeste et bien poussiéreux. Le silence était pesant, y compris à l'accueil.
L'aubergiste avait l'air à moitié endormi, et sans doute eu t-il compris ce qu'Aalys cherchait puisqu'il pointa nonchalamment un doigt vers les escaliers.

Grimpant rapidement, elle trouva l'homme devant la porte qui attendait qu'on lui ouvre bien qu'il eu frappé plusieurs fois avec force.
L'inquiétude la gagnait et quand une odeur de rouille vint lui chatouiller le nez lorsqu'il ouvrit la porte, son mauvais pressentiment se confirma, à son plus grand malheur.

Elle eu droit à la même vision d'horreur que lui et le voilà qu'il s'élance dans un bruit de bouteilles brisées. Quel gachi...Mais l'heure n'était pas à la boisson. La jolie rousse en cet instant resta figée telle une statue, choquée.
Quand Vossounet était venu la remercier et lui dire un dernier au revoir elle ne l'avait cru, croyant simplement qu'il voyagerait quelque temps.
Mais que peut-on faire pour un coeur souffrant et dont la douleur ne veut s'atténuer ?

Puis son regard quitta la flaque de sang qui se répandait sur le sol pour se poser sur le corps ballant de Marie, suspendu par une ceinture. Elle était tellement pâle que cela en était irréaliste.
Seul espoir, le petit gémissement qui échappait de la gorge de sa blondinette. Par chance elle avait du mal se pendre...

Quand l'homme l'eut détachée, elle vint le rejoindre près du lit.
Il devait surement être quelqu'un de proche pour devoir s'inquiéter ainsi mais son esprit était plutôt préocupée à l'idée du malheur qu'aurait son canard en apprenant le geste de sa fille et la mort de Voss.
Comment le rassurer ?
Comment le consoler ?
Que faire et que dire ?
Tant de questions l'assaillaient en cet instant, n'aimant pas voir le malheur s'abattre sur ceux qu'elle aime.

Il était trop tard pour l'un, mais pas pour l'autre. Bien que Lys comprenait que trop bien ce que l'on ressentait à la mort de son aimé, l'ayant vécue elle même et ayant également tentée de mettre fin à ses jours, elle était bien décidée à ne pas laisser Marie partir sans effort.

On à tous mal un jour où l'autre. La nature reprend ses droits sur nous et les meilleurs partent en premier.
Parfois c'est à la suite d'actes plus ou moins pardonnables mais quoi qu'il en soit, le temps fait toujours son office.
Et cela, Lys le savait bien aussi.

Elle ouvrit avec espoir sa fiole de menthe poivrée sous le nez de Marie, comme elle l'avait fait si souvent notamment lors de l'accouchement de Pelo en taverne, le temps ou ces deux jeunes gens étaient tout juste ensemble et n'osaient l'avouer aux autres.
Dans un murmure, comme pour rompre le silence, elle murmura à son voisin qui avait sauvé Marie de justesse un petit merci, en espérant que celle ci leur pardonne.

En cette heure, elle ne pouvait pas croire en cet évènement, elle ne voulait pas y croire tout simplement.

_________________
Mai
    Il paraît qu'on voit toute sa vie défiler quand on est sur le point d'y passer.
    Il paraît qu'on sait le moment arrivé quand l'ultime projection est lancée.
    Que tout te revient comme un petit film à l'accéléré.
    Mais qu'arrive-t-il quand la mort n'est pas une surprise, quand tu as décidé de décéder.
    Est-ce que la bobine se déroule quand même derrière l'écran de tes yeux ? *

Sa vision devient floue... et le film commença.

* * *

Marie se retrouva le jour de sa naissance, ou on lui avait arraché cette sœur. *Flash*
Puis le départ de son premier papa, l'marquis, silhouette floue qui s'éloigne d'elle sans se retourné. *Flash*
Elle revoit sa mère, heureuse. Leur vie ponctuée d'éclat de rire. *Flash*
Puis sa souffrance, et la peste bubonique qui l'a emportée. *Flash*
Marie revoit sous ses paupières son évêque de parrain venir la chercher aux Ursulines. puis l'abandonner lui aussi. *Flash*
Son arrivée à Saint Pol et son bureau de tribun, un accueil qu'elle devait à Fulgence et Henry. *Flash*
Elle revoit Elisabeth, revenir a ses cotés, cette sœur qui la maintenait a flot, cette soeur qui était forte pour deux,
cette sœur qu'elle adorait et dont elle ne pouvait pas se passé. *Flash*
La blondine se rappelle toutes les rencontres de cette époque heureuse de sa vie.
Alar, Joe, Missanges, Margot, Riwan, Arkazhot, Henry, Voss, Joachim, et tous les autres... *Flash*
Ah... Joachim, chapitre heureux de sa courte vie.
Elle le revoit l'accueillir à la diplomatie, puis le jour de son sacre ou petite porte parole, elle était venu le réveiller.
Elle revoit cet après midi ensoleillé, ou il l'avait jeter de la barque pour lui apprendre à nager. *Flash*
Elle se souvient de ses bras nu qui l'entourait, à chacune de ses angoisses, de ses chagrins. *Flash*
De ses leçons de morale aussi, pour qu'elle survive au monde politique alors qu'elle n'en a pas la carrure. *Flash*
Puis notre petite blonde au bout de sa corde se souvient de son fiancé. *Flash*
De leur découverte d'eux même sur les routes de Bretagne pendant leur premier Tro. *Flash*
De la récolte de dons pour l'armée qu'il avait mener avec brio. *Flash*
Maï, se souvient de sa première fois, de la douceur de son amant, de son sourit mêlé d'inquiétude vis a vis d'elle *Flash*
Elle le revoit s'agenouiller a ses pieds aussi lui avouant qu'il voulait passé sa vie avec elle. *Flash*
La Kermorial revoit la banque aussi, ses ambassades, les osts, et les petit Artignac. Elle en avait eu des fonctions et des collègues... *Flash*

Marie, sous ses paupières closes vit plein d'autre choses, plus secrètes, plus brèves, plus récentes, mais tout aussi importante pour elle.
A 17 ans pourtant on n'as encore rien vécue de la vie.

* * *

Un mince filet d'air filtra entra les lèvres de la jeune fille. Un dernier souffle, un dernier gémissement.
La fin est proche elle va retrouver son fiancé enfin.
C'était sans compté, ce bras qui entoure ses cuisses, juste sous ses fesses, et l'élève juste assez pour qu'elle n'étouffe plus.
*Laissez moi le rejoindre, il est tout proche... j'y suis presque...*
Une odeur de poivre, et l'oxygène lui brule les poumons de nouveau.

Non...pitié...
L'ingrate ne voulait pas qu'on la sauve pour une fois, elle voulait être avec Voss de l'autre côté.
Elle sent des présences connue penché sur elle, mais sa vue troublée ne lui permet pas de distingué les personnes.

Lisa?
Peut être était elle là ?
Lys? Papa? Papou?
L'odeur poivrée aurait pu lui signifié que sa belle mère veillait sur elle.
Mais il était trop tôt pour réfléchir.




*Jeanne Cheral - Super 8
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Je narre, Elle parle, et généralement on vous emmerde!
Else
[Les nouvelles et les blondes vont vite…]

Trébuchement. L’instant où le pied bute sur la pierre, où le fragile équilibre de la marche est perdu, comme si un filet invisible se rompait et avec lui la magie de la verticalité. Le corps soudain se rétracte d’horreur. Et le pire est à venir. La chute. Interminable.
Vossler, mort.


- Qui dit cela ?

Causes, circonstances, conséquences : la toile infinie des possibilités s’est tissée en un éclair dans l'esprit de l'autre Kermorial, soie de combinaisons plus effroyables les unes que les autres, avec une netteté saisissante. De quelque manière qu'elle y regarde, les mots prennent corps. Sonnent vrai. Sont vrais. Vossler est mort. Un cruel amour de la lucidité étouffe dans l’œuf tout espoir.
Le regard acéré s’arrime au visage défait du malheureux porteur de la nouvelle. Peu à peu, elle lui arrache le peu qu’il sait, les on-dit dérisoires qui se propagent déjà, on dit qu’elle est faible, on dit qu’elle va mal, on dit, mais on ne sait rien encore, sauf la détonation, on n’est pas habitué à ces bruits-là, évidemment qu’elle va mal, pourrait-il en être autrement ?

Else, raide et pâle, tourne les talons. Les hommes sont faits pour se tenir debout, et marcher.
Else, court.

A perdre haleine, jusqu’à l’auberge, jupons battant ses mollets, les rares badauds la regardent passer d’un air entendu… qu’elle effacerait d’un regard, si seulement elle y accordait la moindre attention. Mais elle ne pense qu’à une seule personne.
--Allinea


[ Maman Fantomette Kermorial ]


Dans la famille Kermorial, il y avait les deux blondes que tout le monde connaissaient.
Mais il y avait aussi la brune fantomatique que certains avaient connu et qui siégeait désormais dans l'autre monde.

Elle gardait toujours un œil sur ces filles, s'inquiétant au moindre froncement de sourcil, a la moindre de leur inquiétude. Il n'est pas forcément agréable de garder en permanence un œil sur sa progéniture. Surtout quand la dite progéniture est un "aimant à homme" comme le disais si bien Elenchild... Allinéa avait donc tout vu, des fautes de la cadette. Elle avait vu l'homme l'approché, lui faire de subtiles avances. La piégeant tout en douceur dans ces bras. La mère regrettait la faiblesse de sa fille mais elle préférait se dire que c'était la faute de l'amant plutôt. De toute façon, les roux, elle avait toujours dit qu'il fallait s'en méfier comme de l'Ankou. La brunette savait que Marie le payerait un jour, mais elle n'y pouvait rien. Elle espérait que Vossler soit assez fort pour encaisser et Elisabeth pour la consoler. A chaque crise c'est comme cela que ça se passait pour Marie, la trop fragile.

Puis il y eut ce soir de janvier ou enfin prête Marie lui dit tout. *Ma Pauvre fille, tu as toujours été incapable de mentir...* Elle suivait muette comme une carpe le déroulement de la scène. Vossler part, Marie le regard vide, qui fini par descendre dans la rue pied nu a peine vêtue, presque déjà morte, Elisabeth non loin, mais encore au courant de rien. Puis la détonation... Le bruit des armes qui s'entrechoque l'on connaissait, tout le monde connaissait. Mais l'embrasement de la poudre, le bruit assourdissant de l'explosion, c'était nouveau. Vossler s'écroula sur le parquet et Marie le découvrit.

Un long silence. un film muet.

Allinéa ne s'imaginait pas se que pouvait ressentir sa cadette a cette instant. Le crane béant de son fiancé à ses pieds, le sang qui coule doucement devant ses orteils nus.... Personne ne pouvait réaliser l'entierté de la douleur que cela pouvait provoquer. Elle regarda Marie se pendre, sans ne rien pouvoir y faire. Elle pria simplement qu'on la trouve avant qu'elle aussi n'ai le temps de la rejoindre. Il était bien trop tôt. Et Arka apparut et la sauva. Elle ne l'avait pas aimer pour rien, il était merveilleux son voyageur. Une rouquine apparut aussi, qui veillait depuis quelques temps sur sa fille. La nouvelle fiancée de Sharl, le tombeur. Il avait trouvé quelqu'un de bien ce coup si. Marie était sauvée, Lisa était en route. Môman détacha ses yeux du corps de sa cadette et se leva. Son presque gendre n'allait pas tarder a faire son entrée dans son monde, elle serait son seulcomité d'accueil avec le "Joachim" sans doute.

Les suicidés ne connaissent pas le paradis.


Vossler
[Stairway to Heaven.]

Vossler n' était plus qu' un esprit, parmi tant d' autres. Lentement, il flottait au dessus de cet escalier blanc, le seul moyen d' atteindre la lumière, le Royaume des morts. Il avait gardé son apparence humaine, enfin presque : entre les différents signes de douleurs sur son visage, seul le trou provoqué par la balle était encore là, comme un infime aperçu de ce qui l' attendait pour avoir osé s' ôter la vie.
Ses derniers moments d' inconscience lui revinrent, l' agonie que lui provoquait le poison en se propageant dans ses veines ; les bouillantes larmes sur ses joues glacées ; la nauséabonde odeur de poudre. Ses yeux s' étaient ouverts quand il fut touché et c' est à ce moment là que son corps ne répondit plus pour ensuite se pétrifier, laissant échapper un dernier souffle, inaudible, imperceptible.
Le mort se sentait léger, libéré.. Son geste avait donc été nécessaire pour retrouver cette paisibilité. Evidemment, il n' en voulait pas à sa fiancée, il l' aimait trop pour ça, mais la seule idée de faire semblant, en sachant ce qui s' était passé, lui était insupportable. Certains le comprendraient, d' autres moins, lui en tout cas avait tiré car il jugeait bon de le faire.

Le voilà arrivé, enfin, en un endroit où règne la paix, où tout semble parfait, vide ! A l' exception d' un femme qui le regarde. Le brun s' avance alors un peu plus pour distinguer son visage et.. oh ! Il se jeta aussitôt dans un nuage en étouffant un juron, cela ne faisait aucun doute : belle-maman l' attendait et allait lui passer un sacré savon.
Enlevez ces quelques vilaines rides de ce brunesque faciès, ajoutez-lui une perruque blonde, gonflez quelque peu ce tour de poitrine, repérez ce grain beauté au dessus des lèvres et le tour est joué ! Vous avez en face de vous une parfaite réplique de la Kermorial bis bis.

Plus d' autre choix que de relever la tête et de s' apercevoir à contre-coeur qu' elle était toujours là. Un soupir s' échappe de ce qu' il reste de Vossler avant d' aller à sa rencontre. Quelques regards embarrassés sont échangés, puis à l' homme de s' exprimer :


Bonjour Madame ! Pardonnez cette tentative de fuite, j' ai cru que.. peu importe. C' est donc ici que se reposent les suicidés ? Bretons en particulier ? Oh, mais j' en oublie la politesse, Vossler, enchanté !

"Par pitié, sors-nous de là, fais quelque chose !" lui dictait sa conscience. Avant de continuer :


Belle journée, n' est-ce pas ?

_________________
--Joachim



[Hell Bells]



Shah Mât.

M*rde. Encore perdu. Tel était son enfer à lui dans cette plénitude satanique. Certains soulevaient des cailloux pour mieux les voir retomber. Lui jouait, et perdait. Un cycle éternel. Et chaque fois une nouvelle partie recommençait, et chaque fois il pensait avoir une chance de gagner, et chaque fois il était persuadé d'y arriver, et chaque fois il était conscient qu'il avait tout fait pour vaincre le démon, et chaque fois c'était une nouvelle surprise, un coup qui immanquablement par effet domino renversait toute la partie de manière surréaliste. Chaque fois, c'était la même déception, la même frustration.

Echecs, Shôgi, Xiangqi, Go, Chaturanga, Makruk mais surtout Shatranj - à croire que le Diable avait ses préférences - autant de jeux, autant d'époques, autant de moyens pour engendrer frustration et fatigue en son esprit.

Il soupira, subissant encore sa peine sans broncher, frustré, ressassant cette partie, cherchant son erreur sans pouvoir la trouver. Était-ce le Démon qui prenait à malin plaisir à lui ôter une partie de ses facultés de réflexion ou n'était-ce qu'un tour de magie qu'il lui jouait, lui ôtant toute possibilité de victoire après lui avoir laisser entrevoir une victoire écrasante. Encore une fois il enrageait, cette faim de conquête, de victoire avait besoin d'être comblé. Son Ego, torturé depuis trop longtemps, ne demandait que libération. Son esprit sombrait lentement dans la folie, une folie rédemptrice. Mais à croire que le Diable tenait à ce qu'il soit conscient de tout, il n'arrivait jamais à sombrer totalement.

Tandis qu'il réfléchissait à tout cela, les pièces retournaient lentement à leur place. Quand soudain, une sorte de pressentiment envahit son corps d'une chaleur étrange. Il leva la tête, contemplant le flot perpétuel d'entrants avant de reconnaitre l'un deux.

Une étincelle apparue dans son regard fatigué. Une déception. Il connaissait l'un d'eux. Un soupir. Il aurait aimé, le saluer, aller vers lui, le prévenir. Mais il ne pouvait pas. Et quand bien même.. à quoi bon ? "Un homme averti en vaut deux" à ce qu'on dit ? Hé bien, ceux qui disent ça ne sont pas venus en enfer : Connaitre le châtiment qui nous est réservé ne change rien à la douleur qu'infligera celui-ci. Le regard de Vossler croise le sien. Il l'a vu. Il veut lever la main pour le saluer quand une voix qu'il connait bien s'impose à son esprit.


Jouons.

Sa main se lève d'elle-même. Il doit choisir une pièce à jouer. Il avance un Baidraq, jette un dernier regard plein de compassion à Vossler, partageant la souffrance qui bientôt sera la sienne avant de retourner à sa propre torture. Comment allait il perdre cette fois-ci .. ?
Else
[« Va-t’en voir là-haut si j’y suis »*]

La porte de la taverne s’ouvre brusquement sur le spectacle d’un paquetage gisant sur la grande table de l’auberge. On remarque à peine l’entrée de la Lise. Les clients font grise mine, osent à peine se chuchoter quelques mots. Certains détournent obstinément le regard, d’autres fixent le drap maculé de sang. Une odeur âcre et ferrugineuse s’en échappe, ajoutée d’une note inconnue sauf aux habitués des champs de bataille – celle de la poudre.

- Cap’taine ou pas cap’taine, crénom d’un chien, j’garde pas ça dans mon auberge ! Les crevés, ça porte la guigne ! grogne la voix épaisse du propriétaire.
- Ch’ais bien, patron, mais quoi faire ?
- Bougre d’andouille, est-ce que… eh ! C’est-y-pas la donzelle, la blondine ?
- Ah non... Elle y r'ssemble, sûr, mais la blonde est toujours là haut...

Elisabeth s’est approchée résolument du macchabée. Les morts, vous pensez si ça la connaît… Elle en a vu plus souvent qu’à son tour, lorsqu’elle s’occupait de leur rendre les derniers hommages avec son curaillon de père adoptif. Elle en a rencontré de toutes les tailles, de toutes les formes, des connus et des inconnus… Mais de si proche, jamais, et sa main se crispe au moment d’écarter le tissu.
Un haut-le-cœur.
Le visage livide d’Azelas se détache sur une masse poisseuse de cheveux, de sang et de cervelle. La peau roide s’est étirée, laissant paraître les dents dans un rictus proche du sourire.


- Imbécile, murmure-t-elle. Puisses-tu trouver la paix.

Pour la transition douce entre l’état de vie et de mort, on repassera… La blonde n’a jamais vu de suicidés, mais elle sait ses textes. Vossler ne reviendra pas. Pas avec un corps tant meurtri. Pas lorsqu’il dégage déjà un froid mortel. Les miracles arrivent – mais ce n’est pas pour cette fois.

- D’moiselle… C’est pas que… Enfin, condoléances, tout ça… mais j’crois qu’mon humble taverne est pas, comme qui dirait, l’endroit approprié pour vot’ malheureux ami, non ? Paix à son âme, bien sûr.
- Installez-le dans sa chambre.
- Y'a sa blonde... Et l'type a dit de l'sortir...

Froncement de sourcils. Le "type" ne figurait pas dans ses prévisions. Trouver Marie. Vite.

- 'Savez... Dormir dans l'lit d'un mort, ça plaît pas au chaland... Sa chambre à lui, maintenant, j’vais avoir du mal à… enfin vous comprenez…
- On a peur des morts ? grince-t-elle. Préférez qu’il reste ici en attendant un prêtre ? Ca m'va. Traitez-le bien. Où est sa chambre ?
- En haut... troisième porte à droite...

La Kermorial rabat le drap sur la face cadavérique, fourre un écu dans la main du râleur et file vers l’escalier.

***

Dans la chambre, on veille Marie alitée. Difficile de dire pourquoi Elise ne s'inquiète pas de l'identité des deux impromptus - sans doute a-t-elle reconnu Aalys, la "belle-mère"... encore une affaire à tirer au clair, ça... Leurs figures désemparées doivent parler pour eux. Quoi qu'il en soit, elle leur accorde à peine un regard, enjambe lestement la mare de sang qui coagule et se penche au dessus de sa sœur blême. Oh la tempête dans son crâne, oh le tiraillement dans sa poitrine, lorsqu’elle comprend… Clignement des paupières. Ses doigts tremblants effleurent la marque rouge dans le cou de Marie, s’arrêtent palper l’artère qui continue à battre, faiblement.
Oh oui. La chute vient à peine de commencer.

Ses doigts s'ouvrent, l'espace d'un instant, vers le ciel... Aide-la, protège-la, montre-lui, seule je n'y arriverai pas... Puis se referment. Elle n'a pas l'esprit assez clair pour prier, elle dirait des âneries. S'occuper, plutôt.
Elle semble enfin prendre en compte de la présence des deux autres. D'une voix blanche :


- 'Faut la tirer de ce bouge.

De l'atmosphère de mort, de ces meubles miteux, de la tâche rouge immense. La sortir de la mort. Maintenant. Puis, à l'homme :

- Vous m'aidez à la porter ?

*Georges Brassens, Le testament
Arkazhot
La flamme de la bougie vacillait et les ombres sur le mur se distordaient
comme si elles répondaient à l'ambiance de la pièce.

Une jeune femme rousse était venue le rejoindre et agitait maintenant
un flacon sous son nez. Marie semblait réagir à cela, mais il était encore
certainement bien trop tôt pour reprendre conscience. Sa tête tourna
plusieurs fois de bord comme pour signifier son désaccord de rester en vie
et donc d'abandonner son fiancé.

"Mademoiselle, les circonstances ne se prêtent guère aux présentations,
mais il pourrait néanmoins etre plus commode que vous sachiez comment
m'appeler... Je suis Arkazhot, l'un des papas de Marie..."


Mine désappointée, l'oeil bien humide, le visage tendu... qui, de toutes
facons, aurait pu le reconnaitre en ces moments ?

Elisabeth entra alors dans la pièce, copie conforme de sa cadette.

"- 'Faut la tirer de ce bouge. "

Arka se retourna et détailla la pièce... Le sang, la noirceur, l'odeur de
mort...

Il est vrai que l'on a fait mieux pour se réveiller d'une tentative de
suicide...


A l'attention d'Elisabeth :

"Oui je crois qu'il serait mieux pour elle de ne pas se réveiller dans ce
gourbis... J'ai... trouvé sur mon chemin une auberge en dehors de la
ville. Une auberge propre et baignée de lumière au milieu de la foret, un
merveilleux endroit reposant et plein de vie. C'est a environ une petite
heure à cheval..."


Il descendit voir l'aubergiste pour lui demander de faire discrètement
atteler une cariole.

Il remonta et descendit, aidé par Elisabeth, Marie toujours inconsciente.

Il était temps de sortir, l'odeur de mort était insoutenable...
Il allait falloir du temps... beaucoup de temps....
_________________
--Allinea


Lui mettre une gifle ou un coup de pied au cul ? Tel était le dilemme qui était celui de belle moman.
Les nuages blanc et douillet ne devraient pas tarder à disparaitre pour lui laissez apparaitre l'enfer.
Tout les nouveaux arrivants avaient ce terrible sourire de la découverte à leur entrée ici.
Puis les mois passaient et chacun peu à peu perdaient leur sourire pour un soupir.
Les yeux du suicidé croisent celui de son ami qui joue, inlassablement, puis se repose sur elle...


Marie l'a aimé, il l'a abandonné pour de l'Opium.
Je te pensais meilleur que lui. Pourquoi ?


Son ton est froid, lourd, sévère. Et si son enfer à lui c'était elle ?
Voila bientôt 16 ans que la Kermorial était forcé de suivre la vie de ses filles sans pouvoir les sauvées.
Elle, la mère poule, qui avait mit fin a ses jours pour ne plus avoir a supporter la peste noire.
Il avait tuée Marie, elle ne serait plus jamais la même désormais.
Et le voila qui voulait parler météo...


Pourquoi Vossler ??!!

Vossler
[On the highway to hell.]

Absolument loin de se douter que pour lui, tout ne faisait que commencer et qu' appuyer sur la gâchette avait été la pire erreur de sa vie, le regard de Vossler fut comme captivé par celui de sa "belle-mère" après avoir croisé celui de Joachim. Que faisait-il ici ?. Ses pupilles flamboyaient, de colère sans aucun doute, et semblaient lui crier un "Réveille-toi ! Il n' y a aucune place pour les rêves ici."
Tout avait pourtant l' air si réel, sans aucun défaut : l' appât de celui qu' on ne nommait pas, ou plutôt qu' on n' osait nommer -et qui pourtant allait devenir son ombre à présent- venait encore une fois de faire ses preuves. Ce fut une sorte de violente bourrasque ardente et assourdissante qui vint balayer, sans le moindre effort, ce paysage paradisiaque, pour laisser place à un refuge de désolation, sans bien sûr aucune limite. L' escalier qu' il venait de franchir s' effondrait, et de lourdes portes parsemées de flammes se refermaient violemment derrière lui.

La femme s' exprimait, mais le jeune homme, tiré tardivement de sa torpeur, n' entendit que la fin de son interrogation :


Pourquoi Vossler ??!!

Son sourire s' effaça, alors qu' une voix connue refit son apparition, "J' t' avais dit de nous tirer de là, bordel !".
Pourquoi.. ? Excellente question. Seulement, il y a des moments où la réalité est bien trop difficile à accepter, où ce tour de magie prend fin et où la folie s' empare du corps, ainsi que de l' esprit, tout autant que des quelques sentiments qui ont survécu pour les anéantir. Suite à cela, l' espoir n' est plus qu' une vague notion, une inconnue au même rang que l' envie, l' envie de vivre.

Les yeux du brun, emplis de désillusion répondaient en grande partie à sa place. Aussi, il se contenta au plus simple d' un :


Désolé, vraiment..

Avant d' emprunter le chemin tracé devant lui, sentant déjà une force qui le poussait dans cette direction. Il ne passerait pas à la trappe, son châtiment venait à lui.
_________________
Else
La proposition du "type" prend Else au dépourvu.
En dehors de la ville... Nouveau lieu, sans souvenirs... C'est que c'est une bonne idée, en plus ! Un point pour lui.
Tandis qu'il s'éclipse pour les préparatifs, le regard de la Lise balaie la pièce. Une tache blanche, sur le bureau, attire son attention...


Citation:
A Marie de Kermorial

Ma fiancée, mon amour
Je garde...


Les doigts agacés se referment sèchement sur la missive et la fourrent dans sa poche.

***

Une fois Marie installée, Else la couvre de son châle.

- Minute... V’nez m’aider, on peut pas laisser Azelas.

C'est un idiot, un âne bâté, un malheureux ahuri ajouré, mais il ne finira pas dans un cul-de-basse-fosse, ça non, pas mon beau-frère... Et c'est pas faute de vouloir lui arracher les yeux.

Et les voici transbahutant le cadavre sous le regard satisfait de l’aubergiste, qui n’aurait pas aimé voir un prêtre rappliquer dans son tripot.
Lise serait toute disposée à faire sur Terre ce que sa mère fait au ciel si le moment était plus approprié. Le corps sans vie de Vossler vient rejoindre celui à peine plus mobile de sa fiancée. Elisa s’installe entre eux deux, frottant les joues de sa sœur, lui couvrant les mains et les pieds tant qu’elle peut, pour la maintenir au chaud.

Et hue dia !


***

La route bourrée d’ornières.
Ne meurs pas, ma Marie, ne meurs pas…

Martellement de sabots.
Ne meurs pas, ne meurs pas je t’en prie…

Le cahot d’une carriole dans la nuit.
Seigneur Toi qui a donné naissance à toute chose, veille sur elle, protège-la afin qu’elle vive dans Ton amour, aide-la…

Hoquets irréguliers des vieilles planches.
Ne meurs pas…

***

Lorsqu’ils arrivent en vue de la tranquille bâtisse, la Lise desserre enfin les lèvres. Mordante.

- V’croyez qu’ils acceptent les clients morts, dans votre auberge ?

Vous sentez l'once de dérision dans sa voix, vous aussi ?
Arkazhot
Les essieux de la carriole couinaient dans la nuit tout le trajet durant. Les animaux
nocturnes fuyaient devant l'effrayant vacarme du cortège. Fort heureusement l'auberge
tellement attendue ne tarda pas à apparaître au milieu d'une large clairière.

Le corps de l'Azelas, enveloppé dans une couverture, s'était bien refroidi, cahotant
entre Else et le bord de la carriole.

Arka avait fait le voyage à cheval au-devant de la carriole comme pour prévenir du
moindre danger, laissant le cocher diriger son attelage. À l’approche de l’auberge, il le
dirigea alors sous un abri attenant à l'immense bâtisse.

« Pour ce qui est des clients morts, j’en doute, mais je pense que les clients vivants, eux,
pourvu qu’ils puissent payer en espèces sonnantes et trébuchantes, seront les
bienvenus. Nous trouverons une solution pour le corps prochainement, mais occupons
nous de Marie déjà ! »

Il entra dans la bâtisse en demandant à propriétaire sa meilleure chambre.

« Votre prix sera le mien » avait-il ajouté afin de couper court à toute discussion.

Ils sortirent Marie tous les trois de la carriole et l’installèrent dans la chambre luxueuse.
Arka tendit une bourse au cocher :

« Prenez vous une chambre pour la nuit, et demain matin, vous conduirez le corps à
Kastell Paol et le déposerez au fossoyeur. Vous avertirez l’église et Mgr Kurios qu’un
office devra se tenir pour ce défunt. Quand vous reviendrez, passez me voir ici, je vous
offrirais la même somme pour les services que vous nous avez rendus. »

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