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Info:
Février 1459 : Alors que la troupe des poneys roses fait joyeusement route vers Périgueux, une bande de soldats vient à leur rencontre...

[RP] Voyage, voyage !

Ygerne
[Et jamais ne reviens…]

Un conte de fée… Ygerne avait toujours vécu un peu comme dans un conte de fée…

Petite, elle avait écouté ces histoires qu’on lui racontait : des pauvres filles devenues princesses. Dernière d’une grande famille, elle n’avait jamais rien eu d’extraordinaire : aucun talent, trop maigre pour être vraiment belle, pas plus intelligente que ça. Ses parents ne savaient pas quoi faire de cette gamine et la jeunette s’était retrouvée bien trop jeune, seule sur les routes.

Miséreuse, orpheline, elle vivait avec l’espoir de jours meilleurs, l’espoir de croiser un jour un prince charmant.

Sans le sous, sans abris, elle n’avait pas été toujours sage. Ces quelques coups d’éclats lui apportèrent bien trop souvent souffrances et blessures. Le rêve de richesse et de gloire restait inaccessible, après tout la petite n’était pas de nature violente, elle avait donc décidé de tourner la page, de retourner dans le droit chemin… se faire engager dans une famille bien.

C’était son conte de fée à elle… se sortir de cette misère et prouver qu’elle était capable, elle aussi, de construire quelques choses…

Et, une fois n’est pas coutume, la chance lui avait souri. Erwelyn lui avait offert un travail, sa confiance, une vie, de la joie, un anniversaire, des poulaines roses et un poney. Elle lui avait offert une vie de princesse, une vie de rêve dans le beau monde, une vie de chambrière… un monde un peu irréel. L’amour avait tapé aux portes de son cœur, un troubadour suivait ses pas. Elle avait gagné une famille : des gosses impossibles mais adorables. Son conte de fée à elle…

Les difficultés d’antan vite oubliée, on se laisse porter par ce rêve en imaginant que plus rien, jamais, ne pourra le ternir. Et pourtant…. Et pourtant on apprend à ses dépend que tout se paie et le passé resurgit parfois…

Départ d’Angoulême : ville récemment décédée. Même pas peur ! Quand on est poney, on voit la vie en rose.

Doux galops des sabots qui foulent le sol. Insouciance d’une équipée joyeuse et chantante. Les routes du Périgord ont-elles déjà connu pareil chevauchée ? On en doute ! une dizaine de poney sur les routes… même le canard, rebaptisé Howard par une Erwelyn déjantée, nageant tranquillement dans son étang, se demande si sa vision de tout ce rose est bien réel et si l’on a pas trop abusé sur l’algue sniffée.

Bref ça galope et l’on ne s’inquiète de rien quand, aux portes de Périgueux, un comité d’accueil nous attend. Une rouquine innocente s’imagine déjà que l’on fête le retour des poneys à la maison… que la bière coulera à flot.. Qu’il y a aura du homard à midi.

C’est qu’ils sont bien équipés sur leurs chevaux et armés ces hommes et femmes là. L’envie de montrer qu’on est beau, fort et riche… On sort l’artillerie lourde pour fêter le renouveau !


- Bonjour ! c’est gentil de venir nous voir.
- Y a des brigands qui rodent, Angoulême est menacée.
- Angoulême ?


On se dit qu’ils sont un peu fou.. qui menacerait une ville morte ?
Mais pourquoi s’inquiéter ? On est beau, on est gentil, on est tout en rose.. Sauf que..
Des vieux parchemins trainent parfois et ce qu’on imaginait oublié, passé ou effacé… refait surface.


- Vous là, rouquine… descendez du poney.
Erwelyn
Parce que la vie est faite de tous petits riens, mais que rien parfois, c'est beaucoup.
Parce qu'une rencontre peut en changer le cours.
Parce que quelquefois on se sent porter, flotter au-dessus de la réalité, de la vraie vie.

Heureuse qu'elle était la Lynette depuis quelque temps. Son accident lui avait vrillé quelques neurones, mais depuis que la mainoise voyageait, vivait et pensait poney rose, tous les événements qui secouaient le royaume de France lui paraissaient loin, loin, si loin. Longtemps, elle avait donné. Soigner, diplomater, défendre, acheminer des marchandises, compter des épées, des boucliers, écrire des lettres, relire des textes, encore et encore, ces quinze dernières années avaient été bien remplies.

Aujourd'hui, sa vie se déroulait dans une douce léthargie, au milieu de quelques questionnements, mais pas de quoi casser trois pattes à Howard le canard : est-ce que ce rose me va bien, pourquoi Poneybouboule est si fragile de l'estomac, pourquoi Roudoudou met-il autant de temps à préparer les ronds de serviettes, comment vais-je bien pouvoir tuer le duc, il serait peut-être temps de faire une fausse fausse couche, etc...

A chaque problème, il y avait de toute façon une solution, mais Lynette était bien loin des préoccupations mainoise d'alors, où elle songeait aux relations diplomatiques du Comté et à comment faire pour faire sortir un Finam du château du Mans.

Faisant la route sur Poneybouboule, Lynette se laissait porter par le trot tranquille du canasson. Le matin même la jeune Ygerne avait encore bien fait son travail : un ventre de femme enceinte de huit mois pointait joliment sous sa robe. A ses côtés, Rheanne, qui les avait rejoint quelques jours auparavant. Son amie, celle qui l'avait sauvée d'une mort certaine, celle pour qui aujourd'hui Lynette donnerait sa vie pour la remercier. Et encore, ça ne serait jamais assez. Non loin, sa chambrière, qui portait fièrement ses poulaines roses. Son regard vagabonda jusqu'au blondinet, qui babillait comme un pinson, chapeau bien fiché sur la caboche, toujours en admiration totale devant Alycianne. Et bien sûr, les poneys roses.

La conversation allait bon train, comme d'habitude. Certains avaient du mal à la suivre, comme d'habitude aussi. Fallait être un poney averti pour comprendre des esprits aussi tordus. Mais avec le temps, les gens finissaient par y arriver. Des éclats de rire fusaient à intervalles réguliers. Karyl lui lance même un :


Euh... Faut que je vais faire du truc important mais je reviens tout de suite !

qui la fit sourire. Comme s'il partait pour une mission secrète le môme. Il devait sûrement la prendre pour un lapin de six semaines, à se tortiller comme une anguille, on voyait tout de suite que le blondinet s'éloignait pour une envie pressante !

Bref, vous l'aurez compris, les poneys roses dans leur monde de poney rose, où tout est... ben rose justement. Ou comment s'affranchir de tout soucis trop prise de tête.

Mais alors qu'ils arrivent enfin près de Périgueux, alors que tout le monde commence à parler de bière et de taverne, des cavaliers s'approchent d'eux. Et pas n'importe quels cavaliers. De ceux qui portent une épée, un bouclier ou tout autre arme qui peut vous découper, taillader, enlever un morceau. De ceux qui vous regarde d'un air mauvais, et qui ne réfléchissent pas trop quand on leur dit : tue.
Des soldats, quoi.

Ygerne est tout de suite prise à partie, et un mauvais pressentiment la prend aux tripes.
Rapidement, Lynette se place à côté de sa chambrière, le regard scrutant tout le groupe qui semble prêt à bondir sans savoir pourquoi.

J'peux savoir c'que vous lui voulez, à la rouquine ?

Terminus, tout le monde descend. D'ici quelques instants, vous allez vous prendre la réalité en plein dans la tronche.
Et ça, ça va faire mal, elle le sent.
Mais n'a de cesse de se répéter :
Jusqu'ici tout va bien
Jusqu'ici tout va bien
Jusqu'ici, tout va bien...

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Gadzelle
[ Quand on espère que les dernières heures avant le voyage tant attendu seront calmes ]

De semaines, à jours, à heures... Elle pouvait enfin compter en heure le moment où elle quitterait ce conseil comtal. Passer un mandat sous les ordres de Von pouvait être passablement difficile pour certain, quiconque connaissait son histoire savait que calvaire était un mot bien trop faible.

Oui, elle avait découvert un nouveau monde dans la caserne. Oui, elle s'était amusée comme une folle. Oui, elle avait pu tisser de nouveaux liens plus profonds que ceux de simple soldat à Connétable, charge qu'elle avait acceptée, au nom d'un comté qu'elle aimait malgré tout ses - nombreux - défauts.

Délaissant peu à peu le château pour n'apparaître plus qu'en caserne, la brune avait enfin pu rendre les rennes à une Capitaine que la santé avait retrouvé, quelques jours plus tôt. Certains taxaient la caserne de moribonde, mais même aux portes de la mort et de l'oubli, la gestion du bâtiment à elle seule n'était pas aisée.

Comme le furet dans la comptine, elle avait couru couru la rumeur... Le Comté allait se faire prendre on avait vu un tel à Périgueux, une telle à Angoulême. Le conseil changeait de main ! Période propice aux prises de château.

Prends garde la belle, le loup rôde. Mets la barre sur ta porte pucelle, le brigand erre.

Fidèle au poste. Combien de fois n'avait-elle pas défendu - inutilement ? - le château même pas dans les murs de sa ville ? * Cette fois, outre ses compagnons habituels appelés dague épée et bouclier, Gadzelle avait recruté un compagnon de choix. Lettré et intelligent, leurs conversations n'avaient pas tourné autour de la dernière recette de potée à la mode. Ou si peu.
Sur les remparts, proches l'un de l'autre - pour se tenir chaud, bien évidemment ! - elle l'écoutait conter durant l'après midi ses lectures et ses connaissances. Comment était le monde... ailleurs. Et aussi comment on voyait la vie quand on était théologien. Car homme de Dieu, il le serait bientôt, totalement voué à l'Eglise.

Là... Un bruit. Une bête plus farouche que les autres, si près de la ville ? Ou plutôt... un bruit de combat au loin ?


Astorius... Vous avez entendu ? A votre avis, ce sont des combats ? Étrange... On ne dirait pas qu'ils soient dirigés contre la mairie ou le château... Trop loin pour ça.

Agitée, elle se malaxait une main avec l'autre.
Je ne sais... Je ne sais si l'on doit aller voir... ou rester là.
L'incertitude, l'attente, ne pas savoir. Pourquoi sa vie n'était-elle qu'une longue attente ?



[ * Nous ne le répèterons jamais assez, la Cité qui comprend le château et la cathédrale est éloignée de Périgueux alors appelée à l'époque le Puy Saint Front. ]


edit pour tapage sur les doigts personnel : le rp se passe le jour et non la nuit, correction faite.

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Isabel_de_mendoza
[Quelques jours avant dans une taverne à Angoulême]

Bordel joyeux comme à chaque fois que les Poneys roses étaient ensemble en taverne…
Isabel tentait de suivre plus mal que bien les 25 dialogues croisés et elle avait cru comprendre les grands lignes…
Récapitulons donc…
Lynette a récupéré je ne sais pas qui en Guyenne… Check
On a perdu quelqu’un en route… Check (comme d’habitude je veux dire)
On voyage avec des enfants de noble… Je crois.
On s’ennuie grave… Check
Ygerne, la chambrière de Lynette a le béguin pour l’autre là… C’est une évidence


Ben les amis, quitte à poireauter, faisons le à Bergerac, comme ça je réapprovisionne ma taverne et je peux faire un peu de pain, sinon je vais perdre la main dans le pétrissage…

Tous d’accord pour le départ…. Victoire !!!!

[La veille du départ]

Isabel recevait une lettre de quelqu’un lui demandant de défendre la ville car des méchants très méchants menaçaient la tranquillité, on dira extrême tranquillité de la cité…
Une petite pensée traverse son esprit…
En effet, en taverne elle avait croisé une femme avec un passé assez lourd qui s’était reconvertie au marchandage ambulant mais selon ses dire « elle n’était pas là en ce moment pour des transactions commerciales »…


*Bah, heureusement qu’on va ailleurs, pas envie encore de faire face à des brigands…

[Estartingue Bloc]

Joli parade de rubans, cris d’excitation et propos loufoques…Les deux lances des poneys entament sa promenade sans aucune discrétion au même temps qu’un autre groupe qui file silencieux…
Un groupe de soldats les attendent près de Périgueux, certainement pour les souhaiter la bienv…


*Ah non… Ils veulent quelque chose…Ah ? Qu’est ce qui se passe avec Ygerne ?
Bah , ils ont du la prendre pour une éleveuse de vaches et viennent s’enquérir du prix du lait peut être…

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Karyl
[Sur la route vers Périgueux]

« C’est pas ça que j’ai dit hein ! Mais toi tu es de la fille alors il faut que tu aimes les jolies robes et que tu fais les trucs des bonnes manières! Et comme moi je suis du garçon et que en plus maintenant j’ai un peu les gros muscles et ben c’est moi qui doit faire avec l’épée, c’est tout ! Alors il faut que tu m’obéis quand on fait la route parce que c’est moi qui fait la protection et pas toi ! »

Juché sur sa petite jument blanche, Karyl entendait bien clarifier la situation face à une Alycianne toujours aussi désireuse de devenir un jour une dame-chevalier. Après tout, il avait rejoint le clan des poneys pour la protéger et nul ne pouvait contester que depuis Sémur, il avait fait un travail absolument remarquable. A croire que sa seule présence avait suffit à dissuader les brigands de s’en prendre aux filles. Si bien qu’au fil des jours, le petit garçon en était venu à la conclusion des plus logiques : Il était à présent un guerrier farouche et redouté. A tel pour qu’il racontait à qui voulait l’entendre que sa mère elle-même ne le reconnaitrait pas tant il avait changé. Persuadé de cet état de fait, il ne manquait plus qu’une chose : En convaincre les filles et surtout Alycianne!

«
En plus moi maintenant j’ai du baudrier et du couteau et de la fronde et je sais faire avec hein ! Alors si un bandit il nous attaque il faut que tu restes derrière moi ou que tu vas te cacher dans les buissons en attendant que moi je me occupe de lui fait son compte. Mais si tu veux, tu as un peu le droit de regarder comment je fais bien comme quand on fait l’entrainement. »

Omettant plus ou moins volontairement qu’une licorneuse avait rejoint leurs rangs, le petit blond entendait bien se porter en seul défenseur de leur petite troupe rose. Heureux comme un poisson dans l’eau, il n’avait qu’une hâte montrer à sa mère ce qu’il était devenu. Il se voyait déjà arriver à Craon en paradant et lui expliquer ainsi qu’au colosse toute la route qu’il avait faite. Ils en seraient fiers et impressionnés, il était un homme à présent ! Tout à ses rêves de retrouvailles, le gamin n’écoutait plus du tout ce que sa voisine pouvait lui rétorquer. Lui, sourire béat au coin des lèvres, se perdait à imaginer le visage rayonnant de sa mère dont les yeux trahissait une fierté inavouée. Il se voyait déjà arpenter de nouveau les chemins avec elle tel deux égaux unis par la soif d’aventure et de voyages. L’enfant en rêvait, il voulait tant que sa mère soit fière de lui…

Surprit par le changement de direction soudain de sa jument qui profita de sa rêverie pour tenter une opération « broutage », le gamin reprit brutalement pied dans la réalité. Légèrement hagard, il regarda tout autour de lui comme si une troupe de brigands allaient les encercler. Mais non, l’après-midi était des plus calmes, le soleil brillait dans un ciel dégagé de nuage et seul le froid encore vif de ce début d’année rappelait que c’était encore l’hiver. Reprenant ses esprits, le petit homme reprit alors :

«
De toute façon c’est moi le protecteur. Alors il faut tu arrêtes de parler parce que tu me fais la déconcentration ! Moi il faut que je garde le regard à l'aguet et les oreilles à l’affut des bruits hein ! j'ai pas trop le temps pour les trucs de fille! »

Voilà, tout était de la faute d’Alycianne ! Excuse certes foireuse mais qui convenait parfaitement au petit blond qui n’avait aucune envie d’admettre un égarement passager. Quand on est du fier aventurier super fort et protecteur de filles, on fait pas de la pensée ! Reprenant alors tout son sérieux, le gamin fit mine de guetter les alentours prenant un air grave dans l’espoir évident que sa « fiancée » n’ajoute rien.


Peu à peu cependant, le gamin commença à ressentir une gêne, de celles des plus gênantes lorsque l’on se trouve sur le dos d’un cheval qui nous rappelle à chaque foulée combien cela nous gêne. Tenter d’oublier ne servant à rien, restait alors à trouver une excuse pour s’éclipser très discrètement quelques instants. «
Euh... Faut que je vais faire du truc important mais je reviens tout de suite ! » Lança karyl en désespoir de cause alors qu’il se tortillait sur sa selle. Plus le temps d’attendre la moindre réponse, le gamin bifurqua dans un petit chemin de terre, descendit de cheval et s’empressa d’effectuer sa « mission importante »un nouveau sourire béat au coin des lèvres lorsque non loin de là des éclats de voix se firent entendre.

Sortant de son buisson pour voir ce qu’il se passait, le gosse découvrit alors une bande de soldats qui venait d’arrêter le groupe de poneys. Des soldats, avec de belles armures, de belles épées, de beaux casques, des soldats du PA à en croire leur étendard. Et le sourire du gamin se fit plus large encore. Il n’avait encore jamais vus autant de soldats d’un seul coup, des guerriers, des hommes forts, des biens en plus ! Surement qu’ils patrouillaient pour attraper les méchants et peut-être même qu’ils accepteraient de les accompagner jusqu’à Périgueux. Ravi, le petit blond se voyait déjà les harceler de questions le long du chemin et essayer de faire promettre à chacun de l’entrainer à l’épée. Il pourrait même leur montrer ce qu’il savait faire…

C’est alors qu’un « tilt » se fit dans l’esprit du gosse. Merdum, il était le protecteur et avait laissé les filles toutes seules ! Ils avaient bien choisi leur moment pour venir eux, qu’est ce qu’ils allaient penser de lui maintenant? Et Alycianne ? Remontant en vitesse sur sa petite jument, l’esprit du môme tournait à cent à l’heure… Comment allait-il montrer aux soldats qu’il savait bien défendre les filles ? Et l’idée de génie lui vint. Dégainant son épée de bois, il lança son équidé aux gallos vers les soldats en criant :
C’est moi qui fait la bagarre, je défends les filles !

Quoi de mieux qu’une démonstration de ses talents pour impressionner les soldats et montrer qu’il savait faire….
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un simple gamin des rues...
.mahaut.
- Moi je dis qu'en fait, il aurait voulu venir avec nous mais qu'il pouvait pas, rapport à la vieille aigrie.
- Naaaaan, mais naaaan, on était à Sémur à ce moment là ! Nan, je dis des carabistouilles. On était en Berry. A Saumur. Voilà. Bref, en tous cas, il faisait froid.
- Moi dès le départ je lui ai dit tout net : ce sera fromage de vache ou rien.
- Anatole, cessez de remuer sur votre selle ! Vous allez nous faire tomber !
- J'ai mal aux fesses ! Pourquoi y'a que vous qui avez les selles rembourrées ?
- Non mais Ouallane, au fond de lui c'est un tendre, hein, il nous adorait.
- Pis alors, je regarde le marchand et je lui dis "et la tapisserie, là bas, elle est à combien ?", il me répond 200". Je lui dis "Han" ouais, je suis comme ça, je dis Han des fois...
- Non, jamaiiiiiis...
- Parce que le fromage de chèvre, on peut dire ce qu'on veut, mais y'a moins de calcium, et le calcium, c'est bon pour les yeumes. C'est prouvé.
- Tout le monde est là ? Comptez-vous !
- 4
- 12 !
- Pi !
- Bien. Anatole, regardez ! la jolie fleur bleue ! Le printemps revient ! Cueillez la au passage !
- Je lui dis "nan, 75 écus maxi". Il me dit "Han !". Trop copieur, le type. Et donc on discute et j'apprends qu'il est originaire de Vesoul. Je lui dis "Oh ! Vesoul, j'ai toujours voulu voir cette ville" et on enchaîne avec...


Voyage de poneys... Voyager avec les poneys était une expérience à vivre au moins une fois dans sa vie. Pouvoir témoigner du sens hautement poussé de l'organisation fonctionnelle (sans parler de la structurelle et résiduelle), du sens communicatif poussé à l'extrême et de la procédure du "Bon, si c'est ça, on part demain et on reviendra pas chercher les retardataires". Pour une fois, le tout se passait assez bien. Pas d'urgence soudaine de départ, pas de conflits pour la direction générale (à part Myrmillmze et son refus obstiné d'aller en Périgord, quitte à passer par l'Artois), bref, un voyage presque décevant.
La petite troupe retournait à Bergerac où des fûts avaient été planqués avant le départ et où une taverne mondialement célèbre attendait sa propriétaire. Les poneys étaient donc relativement détendus.
Ils avaient embarqué du monde, pour la peine. Une chambrière pour Lynette, et deux adorables gamins à qui ils apprenaient les techniques ultimes pour devenir des nobles haillpes et casualles.

Habituellement, ils ne portaient pas les enfants dans leur coeur, ni même dans leurs chausses, préférant les croiser "la nuit, de loin, avec un bâillon" ou même juste en portrait. Mais comment résister à Karyl et Alycianne, hein ?
Auprès d'eux, Mahaut s'était soudain posée des questions. Si elle se mariait (on ne rit pas dans le fond !), elle devrait un jour ou l'autre fournir des héritiers. Jusqu'à présent, elle pensait louer les services de bonnes et de nourrices, voire même de faire appel à rent-a-kid, mais certainement pas de se farcir un enfant à élever elle-même. Mais si les enfants étaient finalement une race extrêmement malléable et prête à faire des conneries avec candeur ? Ben ce serait comme un poney adulte. Donc, vachement plus intéressant que les 3/4 du royaume, au moins, non ?
Bref, elle regardait les gamins babiller à l'avant en souriant et en poursuivant les conversations sans queue ni tête du groupe.
Soudain, les montures stoppèrent.


- Et je lui dis "les radis, c'est meilleur avec du sel" mais ça nous éloignait de la tapisserie alors je rajoute "ou alors brodés avec du céléri" et il me regarde interloqué en disant "mais avec du beurre, hein ?" alors moi je réponds...
- Pourquoi on s'arrête ?
- Oh, des soldats. Mon Aristote, c'en est fait de nous, hu hu hu... Braves gens, que voulez-vous ?
- Vous là, rouquine… descendez du poney.
- Mais qu'est-ce qu'il lui veut ?
- S'il faut payer un pot de vin, j'ai une tapisserie culinaire à négocier...


Mahaut poussa son cheval vers Ygerne mais un groupe de soldat s'interposa. Elle jeta un coup d'oeil aux gamins. Alycianne était toute seule. Feuque, on avait perdu le mini-chevalier.


- C’est moi qui fait la bagarre, je défends les filles !


Petit sourire de la brune en entendant la conviction qui pointait de la petite voix derrière les soldats.


- Il est mignon, hein ? Il est avec nous. Dites, vous m'écoutez quand je parle ?
- Ou alors on sacrifie le fromage de vache, j'en peux plus de l'odeur.
- Oui pis le calcium ça leur ferait du bien. Messieurs, un fromage de vache et vous nous laissez passer ?


Le transfert de marchandises s'opéra et les poneys avancèrent.


- Mais... Vous avez mal compris, mon bon... Nous repartons avec Ygerne et cet enfant, il est hors de question de les laisser repartir. Allons, pressons. Comment ça "non" ?

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Ygerne
Mais… y a des vérités pour une gamine un peu rêveuse qui jamais ne sont démenties : un conte de fée ça fini toujours bien.

Forte de cette vérité vraie, elle ne redoutait rien, se croyant intouchable sur ces terres périgourdines.


- Z’avez pas besoin de tenir comme ça cette pauvre bête. Je descends.

Et de descendre pour faire face à ces militaires, sourire innocent aux lèvres.

- Si c’est un problème de laissez-passer, j’voyage avec Dame Erwelyn, j’suis sa chambrière.
- Vous êtes bien Ygerne ?
- Oui c’est bien moi… mais vous cherchez quoi dans vos papiers… ? j’ai gagné quelques choses ?
- ….
- Ah je sais ! C’est Aimbaud qui me fait une farce ! Il veut qu’on avance le duel…
- ….
- Dites vous voulez que je vous aide à chercher dans vos parchemins vous semblez un peu…
- Ygerne ! Vous êtes recherchée pour avoir fuit Orléans après la prise du château blablabla


Et c’est à ce moment là que l’on devient blanche. Coup d’œil honteux à son employeuse, elle ne le sait pas, jamais Ygerne n’avait parlé de son passé un peu sombre. Une marque dans son dos la démange, souvenir de ce passé houleux, marque de brigand. Elle a peur maintenant… peur de perdre la confiance d’une duchesse, peur de perdre son travail. Mais les contes de fée se terminent toujours bien. Non ?

- Mais ça doit être une erreur… j’ai été jugée et ça remonte à si longtemps… vous.. vous ne pouvez pas.
- Ygerne, veuillez nous suivre, vous êtes en état d’arrestation.
- Mais je vous promets que j’ai payé mes dettes…


Sauf qu’on oublie bien trop souvent qu’un militaire est choisi pour sa capacité à suivre les ordres mais non pas pour ses qualités de réflexion.

Alors la rouquine panique, se débat. Elle ne veut pas payer encore, elle ne veut pas perdre tout…

Une main puissante se ressert sur ce bras si frêle. Prise bien trop violente qui lui arrache un cri, une nouvelle marque zébrera son corps, quand…


- C’est moi qui fait la bagarre, je défends les filles !

Le fer jaillit, un bruit reconnaissable… Mais non d’un hérétique ! C’est un enfant !

Mais un militaire c’est bête comme ses pieds et ça ne réalise pas qu’il s’agit d’un enfant plein de vie qui ne demande qu’à s’amuser. L’épée est levée prête à accueillir le bois d’un jouet. Non…

Alors Ygerne d’un coup de pied dans la virilité de l’homme bien trop fort, qui, jusque là, la maintenait, se dégage et court en direction du petit garçonnet qu’elle aime comme un frère.


- Karylll nooooooon !

Il doit vivre avec ses rêves et ses espoirs, elle doit le protéger de l’idiotie des hommes de pouvoir, préserver son innocence. Elle l’a promis.
Erwelyn
Légèrement, non, tendue comme une arbalète, Lynette suit les échanges entre les soldats et sa jeune chambrière, sourcils froncés. Le regard se tourne vers la rousse quand les mots Orléans et prise du château sont lâchés. L'incompréhension se mêle maintenant à l'appréhension. Les prunelles de la jeune fille sont accrochées, elle y voit la peur, la honte, le regret.
Son passé, Lynette s'en tape comme de sa première chemise. Ce qu'elle voit aujourd'hui c'est une jeune fille en qui elle peut avoir confiance, qui n'a pas trahi son secret. Aussi, la mainoise descend de Poneybouboule et va se coller à Ygerne, entourant ses épaules de son bras. Sous sa cape, son gros ventre de fausse femme enceinte ne peut passer inaperçu.


Mais cornefianchtre, la gamine vous dit qu'elle a payé sa dette, n'est-ce pas bien assez ?
Laissez-nous passer, bande de gras du bide avinés !


Et elle la recule de quelques pas, l'éloignant des soldats.
Pas assez à priori, car une main crasse vient la choper et la tire vers elle, laissant une Lynette déstabilisée se raccrocher aux rênes de son poney.
Avant même qu'elle ne réussisse à se précipiter à nouveau vers eux, tous entendent le cri poussé par Karyl. Les têtes se tournent pour apercevoir le blondinet qui court vers eux, épée en bois dressée en avant. Il a ce sourire des enfants qui veulent prouver leur valeur. De la fieritude mêlée à de la joie de pouvoir jouer à un jeu qu'ils adorent. Les poneys le savent, mais les soldats ne s'octroient même pas une milliseconde de réflexion et foncent sur le petit corps du bonhomme.

Le cri d'Ygerne se mêle au sien, désespérant de voir Karyl continuer à courir, courir vers eux sans s'arrêter.


Karyyyyyyyyyyyyyyl !

Bon réflexe de la part de la rouquine, qui aurait fait une grande souleuse ! Un coup de pied dans les valseuses, et voilà que le soldat en perd tous ses moyens.
Le bruit du fer raisonne à ses oreilles alors qu'elle voit s'approcher encore plus près d'eux une grande brune.

Épée dégainée. Bordel, c'est vrai qu'elle sait pas se servir de ce truc la mainoise. Enfin juste un peu, juste ce qu'on a pu lui apprendre avant qu'elle ne file faire ses rondes de remparts, une éternité auparavant. Mais qu'importe, la peur, la rage, ça peut vous faire faire n'importe quoi.
Et pis Mahaut lui a montré la technique du tourniquet, celle qui dégomme tout sur son passage. Le problème c'est que son ventre la déstabilise plus que de raison. Aussi, elle évite de tourner autour d'elle même pour ne pas se retrouver étalée par terre, et c'est quand même à grands coups d'épée devant elle que Lynette se lance à l'assaut des pleutres qui osent s'en prendre à deux gamins.


Noooooon, lâche les espèce de boucanièèèèèère !
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Alycianne
C'était quelque chose que de voyager avec les Poneys Roses. La grande aventure ! Parfaitement à l'aise dans cette ambiance des plus foutraques et maniant tout à fait l'art de suivre plusieurs conversations à la fois (comprendre : répondre à côté de la plaque), la minette était aux anges. D'autant plus qu'à ses côtés, elle avait son charmant fiancé.

- C’est pas ça que j’ai dit hein ! Mais toi tu es de la fille alors il faut que tu aimes les jolies robes et que tu fais les trucs des bonnes manières! Et comme moi je suis du garçon et que en plus maintenant j’ai un peu les gros muscles et ben c’est moi qui doit faire avec l’épée, c’est tout ! Alors il faut que tu m’obéis quand on fait la route parce que c’est moi qui fait la protection et pas toi !

Charmant, effectivement. Et la voilà vexée. Bien qu'elle lui ait répété à de nombreuses reprises qu'elle n'était pas de la nunuche de princesse, et qu'elle comptait bien devenir chevalier, le blondinet était resté sur cette idée de la protéger. Alors qu'on lui demande d'être féminine, il n'y avait pas de problème, mais la ranger avec les broderies, non merci !

-... Alors si un bandit il nous attaque il faut que tu restes derrière moi ou que tu vas te cacher dans les buissons en attendant que moi je me occupe de lui fait son compte. Mais si tu veux, tu as un peu le droit de regarder comment je fais bien comme quand on fait l’entrainement.

- M'aller me cacher ? Mais tu a du souci de la tête ? Et voilà, c'est parti pour une autre dispute. Ils cumulent, dites donc ! Mais toujours aussi amoureuse, la gamine n'en est que plus ravie de se réconcilier après.
Je suis de la future dame-chevalier, et d'abord, j'ai de l'intention plutôt pas mal de me trouver de la princesse à protéger, et puis d'abord j'ai de l'épée aussi ! Même si elle coupe pas très tranchément, à cause que c'est du bois, c'est de la vraie !

- De toute façon c’est moi le protecteur. Alors il faut tu arrêtes de parler parce que tu me fais la déconcentration ! Moi il faut que je garde le regard à l'aguet et les oreilles à l’affut des bruits hein ! j'ai pas trop le temps pour les trucs de fille!


Humpf ! Elle détourne la tête, croise les bras. Il s'en va ? Bon débarras ! Pas besoin d'un minus, comme l'appelle si bien Cassian, pour l'accompagner ! Et d'ailleurs, elle n'a pas du tout envie de faire des trucs de fille ! Juste d'aller manger une tarte à la pomme, caresser de la soie toute douce et s'acheter une toque en fourrure. Pas besoin même d'en parler avec lui.
Mais voilà qu'on s'arrête.


- On est arrivés ?

Elle se redresse sur sa selle. Des soldats. De mauvais souvenirs refont surface, elle les balaie d'une pensée : "Sourire". Sourit, et les gens seront gentils. Personne ne fait de mal à un Adorable Quartz qui sourit. Ygerne s'est avancée.

- Ygerne ! Vous êtes recherchée pour avoir fuit Orléans après la prise du château...
La prise du chateau ? Yeux qui s'écarquillent, tandis qu'elle talonne son poney pour s'avancer.
- Hé, mais parlez à moi aussi, moi aussi j'étais à la priiiseuh ! Et puis j'ai déjà expliqué à tout le monde de Orléans que c'était de l'urgentissime expresse à cause de...
- C’est moi qui fait la bagarre, je défends les filles !


Karyl déboule dans son champ de vision, le soldat se retourne... Cri intérieur de la gamine, un lent et déchirant "Noooooooon !" qui semble durer des heures. Pourtant, la fraction de seconde qui suit voit un soldat plié en deux de douleur -bien ouéj Ygerne !- et une rouquine qui protège l'enfant. Là dessus, Lynette sort son épée.
Alycianne ne comprend pas. On va se battre ? Pas le temps de réfléchir, sos ! Alycianne a besoin de temps de comprenette, il les lui faut, ses minutes à cogitations extrêmes ! Son poney hennit, fait un pas de côté, hop !, on se rattrape à la crinière. Puis elle comprend, un peu tard, que son sourire n'arrangera rien à la situation. Son épée ! Elle accroche son manche, tire dessus, mais l'épée reste engoncée dans son étui.


- Par Aristote de maleboustifaille de cochon de lait trop cuit et puis tout cramé-raté ! On ne se moque pas, c'est déjà pas dans ses habitudes de jurer.

Ça bouge, autour, tandis qu'elle s'escrime à dégainer son épée.
Karyl va se moquer, c'est sûr ! Elle n'est peut-être pas de la vraie future chevalier ? Juste bonne à jouer la dinde et à vieillir avec ses aiguilles à tricoter ! Cassian sera méchant avec elle, Griotte rigolera d'elle, et Papa aura honte !
L'angoisse la saisit, terrifiante, mais tout d'un coup l'épée se retrouve dans sa main. Envolées, les idées noires. Sa menotte se resserre sur l'arme. Ainsi parée, c'est une chevalier ! Brandit l'arme, talonne son poney.
Sans réaliser qu'elle s'avance pour se battre, cette fois, pour de vrai.

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.mahaut.
- Alycianne, non !

Le cri s'échappe de ses lèvres quand elle voit la gamine avancer vers ce qui n'était qu'une simple discussion et qui devient l'épicentre d'une catastrophe.

S'il arrive quelque chose à quelqu'un, en Périgord, Mahaut ne s'en remettrait pas. Non pas qu'elle ait juré d'aimer ce comté à vie, houla noooon, non. Non, elle a bien compris qu'on pouvait avoir des rêves pour un endroit et le voir désespérément s'enfoncer dans la crasse et la bêtise sans rien pouvoir y faire. Mais bon, elle avait encore des espoirs. Après tout, il y avait encore des gens biens, dans ce comté, c'est là qu'elle y avait ses terres et c'est là qu'elle, sa soeur et Lotx ont passé des années à traumatiser tout le monde et à se torcher tous les soirs.
Alors bêtement, elle croyait qu'elle allait pouvoir leur montrer ça, aux nouveaux. Qu'ils ne s'occuperaient pas de politique (houla non, pour se prendre des coups dans le dos, merci bien), mais qu'ils passeraient un bon moment et pourraient montrer que le PA a de bons côtés.

Mais là, que faire ? A peine arrivés qu'ils croisent une armée, menée par une capitaine qui jurait ses grands dieux que les poutrages y sont "chimériques". Et au bout de deux minutes, il y a déjà des épées de sorties, l'une face à une gamine de 17 ans pour un crime payé et qui date de plus d'un an, l'autre... devant un enfant. Un simple enfant.... Bon dieu, comme si c'était pas déjà une épreuve que d'être à Angoulême, ils rajoutent la double peine...


- Ecoutez, tout cela est ridicule. Poussez vous. Ne me touchez pas, vous. Je suis Dame de Nabinaud maintenant, je n'irai pas croupir dans vos geôles fétides. Et mes amis non plus. Alycianne, reviens !

Mais la gamine ne l'écoute pas, forcément, et talonne son poney. La brune regarde autour d'elle. Bon.

- Respecter le vivre noblement. Ohé, machin ? Poussez-vous, je passe.

*BAM*
Coup de pied dans le ventre. C'était noble, elle l'avait prévenu, il ne pourrait rien dire.
Elle pousse Petit Tonnerre rapidement derrière Alycianne et tend le cou vers le bruit d'arme qu'elle entend dégainer vers Karyl et Ygerne.


- Je vous interdis de toucher à eux ! Alycianne, reste ici ! Karyl ! Ygerne ! Lynette !

Pour fêter le retour au pays, on a connu mieux.

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Rheanne
[Aller, sourit !! Arrête de faire la gueule !! C’est pas une marche funèbre que je sache… Quoique…]

Quand on reçoit une invitation, il est très impoli de refuser… Et ça peut devenir un drame si ladite invitation provient des Poneys Roses eux-mêmes. Enfin, des Poneys, disons d’une Poney. Et depuis le temps que Rheanne devait rejoindre son amie, alors qu’elle s’était trouvée à proximité, elle n’avait pu trouver dans sa conscience le repos et l’alibi infaillible pour ne pas tirer un peu plus vers le Sud. Alors direction Angoulême…

Et en plus de retrouver Lynette, elle savait qu’elle y croiserait Karyl. Le gamin lui avait même envoyer de la missive pour réclamer de ses nouvelles. Et plutôt que de lui répondre, elle avait décidé de lui répondre en personne en prenant la route dès le lendemain, abandonnant ainsi Alethea et son époux les laissant ainsi s’installer tranquillement.
La brune après avoir aidé aux achats pour le château de l‘île d‘Yeu, à la remise en état des lieux angoissait à la simple idée de devoir jouer les potiches ou les gardes chandelles aux côtés de la cousine…
Alors autant dire que l’invitation à Angoulême tombait à pic…

Après avoir quitté l’île, elle reprit la route avec son éternelle carriole Erka et son canasson. Les badauds trouvaient toujours étrange qu’une personne ait pu baptiser sa carriole et point sa bestiole. Mais pour qui connait la Rheanne, ce n’est pas si étonnant…

Direction Angoulême. Le voyage s’était bien passée, la raclure équine étant apparemment des plus dociles. Arrivée à bon port, elle fut accueillie comme il se devait par une Lynette complètement excitée. Un voyage, une compagnie, des tonneaux, Bergerac… Et hop aussitôt arrivée, il lui fallait déjà repartir.

Et les retrouvailles des deux amies, vous demanderez-vous ? Et bien, pas grand-chose à dire sauf que la Rheanne prétextant les préparatifs de voyage et l’effervescence ambiante n’avait pas pipé mot. Mal de gorge ? Grippe naissante ? Rien de tout cela. La cause de son mutisme était la vue d’une proéminence plus que prononcée dans le ventre de la dépeignée.

Rheanne se sentait proche d’Erwelyn et était soufflée de constater que son amie avait omis quelques détails sur sa vie. Déjà qu’elle avait appris tardivement ses fiançailles avec le Vaxichou et déjà à l’époque, elle avait eu du mal à le digérer, mais là, là… c’était le pompon !!!

Alors, c’était une Rheanne vexée et boudeuse qui avait pris la suite de la cavalerie. Elle avait tout de même pris la parole non sans jeter un regard noir à l’œuf surprise pour proposer les services d’Erka pour faciliter le rapatriement des tonneaux.

Seule dans sa carriole, elle fermait la marche silencieusement souriant parfois aux discours interminables de Karyl qui ne souffrait aucune remarque de sa jeune compagne. Drôle de compagnie que celle là.

Un jeune homme valeureux préoccupé par une mission personnelle puis le mouvement est arrêté quelques instants d‘après. Rheanne maugréait… La future pondeuse était prise elle aussi d‘une envie pressante ?? Mais ça commençait à brayer là devant et elle aimait pas bien ça la Rheanne. Alors elle quitta son air boudeur pour en prendre un autre un peu plus inquiet…
Et comme elle ne pouvait voir grand-chose d‘où elle était, elle décida d‘avancer son équipage.

Arrivée sur le devant de la scène, vision pétrifiante… toute la compagnie fait face à… quoi ? Rien que ça ? Toute une armée !! Rien que pour eux ?! N‘ayant pas eu les explications de début d‘histoire, Rheanne arriva comme une fleur, euh non un cheveux dans la soupe, une mouche dans la confiture… Un accueil des autorités ? Oui mais pas de celui qu’on espère quand on est étranger…

Il était pas là l’orchestre de bienvenu, les petits fours et les chopes à trinquer vous promettant mille plaisirs. Non là, il n’y avait rien d’autre que des soldats menée par une grande brune…

Elle descendit de sa carriole et prit son épée par sûreté. Ce brouhaha ne devait être qu‘un simple échauffement des sangs, un trop plein d‘alcool des soldats qui ne devaient pas avoir décuvé de la veille…

Puis un cri masculin mais jeune. Trop jeune. Et là, elle vit une furie blonde courir et les sangs de la brune s‘emballèrent… ça sentait pas bon là, ah non pas bon du tout… pire que de la sueur de poney…


KARYYYLLLL !!!!!!

Mais le gosse ne l’entendit pas et fonçait déjà vers son honneur… Quel naïf !!! Cela ne ferait que précipiter les choses et gâchait toutes chances de faire entendre raison à cette troupe de soldats, si tant que cela fut possible.
Finissant les quelques mètres en courant épée à la main, elle dégagea celle-ci bien vite de son fourreau et se posta au plus près de la scène…


Cela suffit !!!! Lâchez ces gamins !!! Ils sont sous la protection de la Licorne !!!

Prenant à partie quelques soldats qui semblaient hésiter.

Bon sang, vous ne savez pas ce que ça signifie ?! Vous voulez vous mettre un Ordre Royal à dos ?!
Sacs à vin sur pattes !!! Lâchez ces gosses où vous devrez en répondre !!


Déjà, la jeune écuyère fière d’un duel honorablement gagné mais si vierge de l’expérience de vrais combats semblaient prête à en découdre. Pas question d’entrainement ou de factice, là il en allait de la vie elle-même. Et pas de la sienne mais de celle d’innocents. Ce qui était le principe de base de l’Ordre auquel elle avait prêté serment.

Elle sentait le combat inévitable et s‘engagea dans la partie en attaquant le premier soldat à portée, épée étincelante frappée aux armes de la Licorne…


KARYL !!!!!! POUR LA LICORNE !!!!!

Elle se dit que ce « cri de guerre » donnerait le courage nécessaire au gamin pour ne pas jouer les intrépides et se ranger à son côté.
Virginia_
Bon alors, je mets laquelle ? La rouge ? Trop sanguinaire. La blanche ? Trop salissante. La jaune ? Trop voyante. La noir ? Oui, bien la noire, passe partout, peu voyante, seyante, parfaite en somme. Préoccupations toutes féminines que celles-là mais n'était-elle pas une femme après tout ? Elle avait beau être Capitaine, elle n'avait pas les attributs d'un homme. Puis faut bien avouer que la caserne depuis quelques temps, elle s'en éloigne et elle n'est pas la seule. De toute façon, le conseil de guerre est toujours aussi peu bavard donc autant s'occuper ...

Les ordres étaient tombés dans la journée, défendre. Comme si on ne s'en doutait pas ... fallait pas être extralucide pour le savoir, ça. Elle devait quoi ? Ajouter la liste donnée par le Prévôt au conseil de guerre ... oui pourquoi pas. Quoique cette liste, il y avait des mois qu'elle se demandait à partir de quoi elle était faite, si elle était mise à jour, si elle ne comportait vraiment que les personnes dangereuse pour le Comté. D'ailleurs, elle avait demandé plus d'une fois à ce que celle-ci soit actualisée et aussi de savoir pourquoi les personnes qui y étaient y figuraient. Étrange comme ses questions étaient restées dans le vide tout comme l'intervention de Gadz à ce sujet ...

Ce soir comme tous les autres soirs depuis ... longtemps, nous défendons, je veux voir tout le monde sur les remparts, les yeux ouverts, en alerte et personne ne dort. Seul les gens sur cette liste nous intéressent, les autres, on ne s'en occupe pas. C'est bien compris ?

La noiraude observa les hommes et les femmes qui se tenaient devant elle, elle connaissait les difficultés inhérentes au fait de faire partie des forces armées d'un Comté mais elle savait aussi qu'ils formaient une famille et qu'elle pouvait compter sur eux et sur leur fidélité. La nuit serait froide, elle le savait aussi et ils s'attendaient à du grabuge dans les jours à venir. La tension dans l'air était palpable ...

Elle était en train de se dire qu'elle allait bientôt s'endormir si cela continuait à être si tranquille lorsque les gardes se mirent à bouger, des gens arrivaient. Elle observa avec attention, se tenant en retrait pour ne pas déranger les gardes dans leur surveillance lorsque tout bascula. Elle ne comprit pas trop ce qu'il se passait. Une jeune femme se fit stopper, un enfant arriva d'elle ne savait où, des cris se firent entendre ...


Un enfant ? La Licorne ? Ewa ...

Elle souffla ces mots plus qu'elle ne les dit distinctement, les yeux agrandis d'horreur...
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Karyl
[Arrivant comme une fleur sur le lieu de débâcle...]

Quelle meilleure idée pour montrer ses talents que de sauter d’un cheval lancé au galop ? Aucune évidement ! Karyl exécuta alors une « free-style pirouette » persuadé que les soldats allaient en rester béat d’admiration. Ne resterait plus alors qu’à filer recueillir les commentaires du public -sans oublier de bien brandir l’épée- et le tour serait joué. A lui la visite de La caserne, les essayages d’armures et bien sur : Les leçons d’épée ! Sourire radieux au coin des lèvres le môme se mit alors à courir vers les hommes en armes à peine ses pieds eurent-ils touchés le sol. C’est qu’il n’y avait pas une seconde à perdre, le succès n’attend pas !

Un succès qui ne tarda pas d’ailleurs à raisonner à ses oreilles. Déjà les hordes de fans hurlaient son nom. THE triomphe… enfin presque ! Car lorsqu’il regarda de plus près son public, c’estune moue des plus ronchonnes qui vint se pendre sur sa trogne. Et vas-y que j’te file un coup de pieds dans les rouflaquettes et que j’te crie dessus et qu’j’te sorte mon épée on ne sait même pas pourquoi ! En bref un grand n’importe quoi ! Les mains du môme vinrent alors se poser sur ses hanches tandis qu’il avait stoppé sa course attendant que les soldats arrivent à sa hauteur. De toute évidence ils n’allaient pas le féliciter, et pire encore, ils n’avaient peut-être rien vu de son exploit !

«
Non mais ca va pas dans le ciboulot de vous « histériser » comme ça ? » Fit-il en se mettant à sauter à pieds joint sur place tout en agitant les mains au dessus de sa tête pour illustré son propos. Puis, regardant plus précisément Rheanne il ajouta : « En plus moi j’ai rien fait de mal hein et je suis sure que vous avez même pas regardé comment j’ai bien fait avec le cheval alors maintenant je vais être obligé de recommencer à cause de vous ! Et en plus y a personne qui me tiens moi parce que je suis du fier et du fort d’aventurier ! » Et voilà le môme décidant de prendre à parti le premier soldat dont il croisa le regard :" Hein que c’est vrai en plus ? Les filles, je vous juste ça fait tout le temps de la trouillitude de chochotte !"

Ne comprenant rien à la situation dont l’explication avait été donnée alors qu’il effectuait sa mission importante, le petit homme se posait donc de fortes questions. De toute évidence le ton était monté entre les soldats et le groupe de poneys ce qui n’arrangeait pas du tout ses affaires. Pas question de dire au revoir à la visite de caserne, l’essayage d’armures ou les entrainements à l’épée. Et puis, pourquoi on lui criait dessus? Le mioche prit donc son air le plus sévère et leur dit à tous. « Faut que vous arrêtez un peu de faire les bêtises et de vous comporter comme de l’idiot hein ! En plus si les brigands ils attaquent et ben vous aurez l’air malin ! » Et de rajouter en regardant le soldat : « Et toi il faut pas que tu me touches hein, sinon moi aussi je te donnes du coup de pied et il faut que vous arrêtez d’embêter Ygerne parce que sinon moi j’ai plus envie qu’on fait de la route ensemble et je vous fait de la bagarre avec mon épée ! »

Voilà qui était dit, les soldats étaient prévenus. Restait à remonter les bretelles des filles et notamment d’une en particulier… Alcycianne !!! Croyait-elle vraiment qu’il n’allait pas voir cette épée dans sa main ? Ni cet air qui en disait bien long ? En voilà une qui allait passer un sale quart d’heure. Quand on est de la fiancée, il faut écouter et obéir et visiblement la petite brune n’avait rien compris au discours qu’il avait fait un peu plus tôt dans la journée. Elle ne perdait rien pour attendre.
Décidant cependant qu’il y avait plus urgent à traiter – N’oublions pas que c’est lui le protecteur des filles et donc seul interlocuteur autoproclamé de la bande face aux soldats- le petit monstre décida de mener lui-même les négociations.

«
Moi je trouve pas que c’est du bon de travail de soldat que d’essayer d’attraper Ygerne alors il faut que vous la lâchez pour que on va dans Périgeux ! On a de la longue route à faire encore hein alors on pas trop le temps pour jouer et faire les bêtises. En plus à cause de vous tout le monde il veut faire de l’épée alors que c’est moi qui fait la défense. Je vais être obligé de faire de la punition à toutes les filles et j’avais pas envie hein ! Mais tant pis pour elle ! » Cependant le garde qui avait reprit Ygerne ne semblait pas disposé à la libérer et cette dernière encore toute "histérisée" allait vraiment faire paniquer tout le reste de la troupe. Une situation qui déplut fortement au petit blond qui regarda Mahaut et Lynette et leur cria tout en regardant les soldats de travers pour être sur que personne ne cherche à l’embarquer :

On est obligé de faire la bagarre s’ils veulent pas que on passe ? Parce que Ygerne là, elle est toute bizarre! Je crois elle a besoin de la chopine en vitesse !
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un simple gamin des rues...
Astorius
[sur les remparts… avec Gadzelle]

Il n'était pas familier de l'exercice, plus habitué à hanter les bibliothèques et l'Université qu'à faire le kek sur les remparts mais finalement c'était pas si mal que ça de prendre l'air… il n'avait pas hésité longtemps avant d'accepter de monter faire le guet… rha lala son sens du devoir le perdrait un jour… il s'était dit aussi qu'ils n'avaient pas du bien le regarder avant de lui demander de jouer les gros bras… parce que de gros bras, c'est justement de ça dont il manquait cruellement…
On lui avait expliqué, après avoir renoncé à lui fournir une épée qu'il était bien incapable de soulever qu'il suffisait de battre des bras en poussant des cris gutturaux pour éloigner la plupart des gens mal intentionnés… certes …
et puis, et puis… et puis y'avait Gadzelle… qu'est belle comme un soleil !!!…
de passer ainsi les journées en sa compagnie était un ravissement
Il l'avait prise pour une jeune écervelée la première fois qu'il l'avait rencontré… et c'est quelque chose qu'elle savait faire à merveille mais leurs longues conversations en haut des remparts lui avait fait découvrir les autres facettes du personnage…
Lui qui craignait par dessus tout lasser les gens par ses histoires et ses sermons, il avait trouvé en la jeune fille une interlocutrice qui savait écouter ce qui n'était pas donné à tout le monde.
Sous des abords enjoués et gais, il lui avait semblé que la brunette cachait certaine trsitesse, certain désarroi mais il n'avait pas osé la questionner sur le sujet…

Les journée s'écoulaient donc ainsi… les yeux fatigués à force de scruter l'horizon et la forêt toute proche,. à se laisser bercer des coups de haches des bucherons alentours…

quand tout à coup !!!!!

Gadzelle affolée a écrit:
Astorius... Vous avez entendu ? A votre avis, ce sont des combats ? Étrange... On ne dirait pas qu'ils soient dirigés contre la mairie ou le château... Trop loin pour ça.


Effectivement, des bruits étranges dans un lieu inhabituel… des heurts… des cris, des invectives… un bruit de lutte…

Gad indécise a écrit:
Je ne sais... Je ne sais si l'on doit aller voir... ou rester là
.

Il ne savait que faire… c'était peut être un piège… une diversion… les éloigner du Chateau pour mieux les contourner ensuite… (oui il était tombé un jour à la bibliothèque sur un traité de tactique militaire… on ne la lui faisait pas le coup de la diversion…)

C'est peut être pas très prudent de quitter nos positions…

d'autant que faire le singe en haut des remparts pour éloigner l'intrus, il le sentait encore pas trop mal… se faufiler dans les taillis et les buissons au risque de se faire égorger par le premier brigand venu… beaucoup moins

On ferait peut être mieux de rester là…les soldats de notre armée sont bien en bas, non ?
Il peuvent bien se débrouiller non ?


Une grimace pour toute réponse… apparemment la confiance en l'armée à leurs pieds ne semblait pas de mise…
et soudain un cri strident…

Citation:

Karylll nooooooon !


une voix de femme… vraisemblablement très jeune… vraisemblablement en péril venait de s'élever au dessus du brouhaha…

Euh… je crois qu'il faut aller voir… ça n'a pas l'air de se passer bien du tout là bas…
Alycianne
Dans ces instants où la situation, par sa complexité, chamboule l'Alycianne, celle-ci ressent souvent le besoin de se faire un petit compte rendu.
J'ai de l'épée sortie.
Check.
Il y a des soldats en face.
Check.
J'ai l'épée levée comme dans la guerre.
Check (et c'est bigrement de l'impressionnant et très du panache !).
Je me dirige droit sur les soldats.
Check.
Euh.
Là, enfin -elle n'a que huit ans, on lui pardonne-, elle réalise qu'elle s'est mise dans une position quelque peu embarrassante. Qu'elle ne déclenche surtout pas quelque embrouille ! Elle tire, de sa main libre, sur ses rênes, mais sans trop d'effet.

- Stoooôp, Poney-miel ! Son nom ? Elle a décidé de lui en donner un nouveau tous les jours. Ainsi, pas de "lassitude de l'esprit". On a ainsi eu affaire à "Tempête Bleue", "Carottine", "Bouchée de miel à la fragrance de fraise", "Bourgogne", et bien d'autres. L'animal, plutôt bouboule en son état, est bien resté le même, lui.

Sa monture finit par s'arrêter -ouf. La fillette commence à s'intéresser à ce que braille Karyl. Mais le blondinet est plutôt dur à suivre. Tandis qu'à côté d'elle, la chevalier de la Licorne lance le cri de ralliement de la Licorne, la minette se retourne, regarde les Poneys, indécise. Il faut faire quoi, là ?
Ygerne est entre les mains du soldat, Karyl qui sermonne ce dernier; le petit Joyau fronce les sourcils.


- Oui, relâchez-là d'abord ! Sinon ça va pas aller, on doit passer, nous !


La voilà qui agite son épée de bois en l'air.

- S'il vous plait.
C'est qu'il s'agirait pas de paraître agressif, tout de même.
Raté ?

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