Afficher le menu
Information and comments (0)

Info:
Unfortunately no additional information has been added for this RP.

[RP] Les Canards rendent Justice.

Oesophage
"Il faut gouverner par le fer ceux qui ne peuvent l'être par les lois". Dans Craon, l'accroissement de la misère a fait apparaître un mouvement hostile non plus à la seule aristocratie mais aux riches en général. Ce mouvement prenait naissance dans les faubourgs les plus démunis où les journaliers se sentaient maintenant les laissés-pour-compte de cette époque des non-dits et des accointances.
Le devoir d'un Roy n'est pas seulement de donner du pain au peuple comme de la pâture aux plus vils animaux. Un peuple digne de la liberté supporte les inconvénients inséparables d'une grande liberté, l'abondance ne règne pas dans les murs. La ruine du despotisme, le règne de l'égalité, le triomphe des principes de l'éternelle justice reconnus, voilà une partie de ses dédommagements.

Ce jour voit s'ouvrir le procès, qui n'a de procès que le nom, de Jaelle000, habitante de Craon qui refusa à plusieurs reprises ces dernières semaines de rendre l'argent de la mairie qu'elle détenait, à la ville. Trône, pour ce jugement, l'Oesophage au centre, entouré de quelques Piques. L'accusée leur fait face, mains liées, et bien entourée.


-Sur vous l'Avarice a plus d'empire que la parole des Roys, Vicomtesse de La Roë. Mais pourquoi donc craignez-vous là même où il n'y a rien à craindre, tandis que vous n'avez pas, peur là où il y a tant à trembler? Par le passé, je me suis exclamé: 'Quand mon temps sera venu, je jugerai les justices elles-mêmes'. Or, si je juge les justices, à combien plus forte raison les injustices?
Dans le cas où la faute paraît tellement claire et inexcusable qu'il semble qu'il n'y a plus lieu qu'à sévir si on ne veut manquer aux lois de ma justice, ce n'est encore qu'en tremblant et comme à regret que je dois punir, plutôt pour accomplir un devoir qui sied à mon rang, que pour le plaisir de frapper du glaive de la justice.
Le jour vient, oui, où celui qui doit juger rétablit les sentences justes, rend la justice aux opprimés, juge les riches dans son équité et se déclare le juste vengeur des humbles dans sa Mare. Je crains aujourd'hui que tant de peines ne soient perdues, car je sais par expérience combien tous ces adoucissements sont funestes à une femme d'un caractère bouillant et fier, quand on traite son corps avec trop de délicatesse et qu'on flatte son cœur par la vanité.

Mais quel intérêt ou quelle nécessité ont pu porter cette craonnaise à méditer contre la Cité ce qu'elle a entrepris? Elle a trempé ses mains dans le sang, et lui a percé le cœur de son épée, ses dents sont aiguisées comme des traits et des flèches, et sa langue est semblable à un glaive pénétrant. Elle aurait eu le droit de me rendre la pareille si je l'avais jamais offensé, et encore; mais ma conscience est loin de m'adresser ce reproche, et j'ai reçu beaucoup plus que la peine du talion, si par hasard j'ai pu avoir quelque tort à son égard; car ce n'est pas aux os de mes os et à la chair de ma chair qu'elle s'est attaquée, mais elle m'a arraché la joie de mon cœur, le fruit de mon esprit, la couronne de mon espérance; plus que cela encore, il me semble qu'elle m'a pris la moitié de moi-même.

Pourquoi en est-elle venue là? Est-ce par pitié polir, parce qu'elle voyait avec peine que je n'étais qu'un aveugle qui en conduisait d'autres?

O charité funeste, ô amitié pleine de dureté! Ne pouvait-elle prendre soin de votre salut qu'à me récuser? Son salut est-il donc plutôt dans le luge des vêtements et les délices de la table que dans une vie sobre et dans des vêtements de peu de valeur! S'il faut pour gouverner des pelisses de fourrures douces et chaudes, des étoffes délicates et précieuses, de grandes manches, une simple couronne, de bonnes couvertures et du linge bien fin, que tardé-je moi-même à vous suivre, Vicomtesse?
Mais ce sont là des douceurs bonnes pour les malades et non pas des armes pour d'honnêtes gens qui se préparent au Grand Combat: dans ma Mare, on ne voit que ceux qui sont vêtus d'atticisme; les autres sont bonnement répudiés. Le vin et la fleur de farine, les boissons sucrées et les bons morceaux font l'affaire du corps, mais non celle de l'esprit: ce n'est pas l'âme mais la chair que les fritures engraissent. On peut dire que le motif tient à l'essence même du martyre et que le temps et les circonstances en font la différence. Si un autre vous avait demandé de l'or, de l'argent ou quelque autre chose semblable, pour le bien de la Cité, ou je me trompe beaucoup sur vos sentiments, ou vous le lui auriez accordé sur-le-champ.

Pourquoi donc, quand je vous prie de rendre de l'argent qui n'est pas vôtre, que je sollicite de vous par esprit de concorde, et au nom du Roy même, beaucoup plus dans votre intérêt que dans le mien, pourquoi, dis-je, n'essuyais-je qu'un refus de votre part? Si je crois que vous ne vous êtes pas pleinement justifiée parce que vous ne l'avez pas fait devant mon auguste couronne, souffrez de soutenir votre culpabilité et mériter ainsi votre peine.
_________________
Épris d'aventures? Cliquez sur la bannière.
See the RP information
Copyright © JDWorks, Corbeaunoir & Elissa Ka | Update notes | Support us | 2008 - 2024
Special thanks to our amazing translators : Dunpeal (EN, PT), Eriti (IT), Azureus (FI)