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[RP] Procès : La Guyenne vs Fantomas

Gnia
A lire avant de poster.

Cadre : Cours de Justice Ducale, sise au Palais de l'Ombrière;
Sécurité renforcée, gardes postés à l'entrée et dans la salle pour veiller à éviter tout débordement.

Interventions : Vos persos peuvent assister au procès, chuchoter, commenter, mais toute intervention qui nuira au bon déroulement du procès aura les conséquences RP qui vont de paire, à savoir un raccompagnement musclé à la sortie.
Aucune intervention de PNJ.

Pour tout post qui dérogerai au cadre du RP, une demande sera faite à la censure pour suppression.

Acte d'accusation, réquisitoire, témoignages et verdict seront retranscris IG.

Bon jeu à tous.



[ Générique que ponctue la voix off qui va bien...
Commin' soon...
"Le Duché de Guyenne vs Fantomas... : Crime of High Treason"
Staring :
Le Duché de Guyenne as The Victim,
ASJ as The Infamous Prosecutor,
Emi as Duchess and Judge,
Fantomas... as The Evil Nasty Guy who did things wrong
And many guest stars to come... ]



Sourde au brouhaha qui régnait dans la Grand salle qui abritait la Cour de Justice Ducale, La Saint Just relisait pour la énième fois ses notes en pinçant machinalement la fine balafre qui courait sur sa mâchoire. Les lèvres bougeaient, récitation muette de ce qu'elle allait dire quelques instants plus tard à haute et intelligible voix.
Habitude prise lorsqu'elle instruisait les procès héraldiques, les caducées en moins. Ce qui lui manquait un peu dans le cas présent. Devoir se passer de la manie de les agiter en tout sens pour appuyer son propos tout en faisant les cent pas devant l'assistance.
On fera sans.

Nommée procureur pour l'occasion, elle se demandait combien encore de mauvaises surprises du genre le mandat lui réservait. Car si la mise en procès suivait une logique implacable, le contexte était délicat.
Les lenteurs administratives l'amenaient à s'ouvrir alors que les dépôts de listes venaient de débuter et de là à ce qu'on hurle à la manoeuvre politicarde, il n'y avait qu'un pas.
C'te manie de vouloir une justice impartiale... Idée saugrenue s'il en ait.
Puisqu'il n'est de Juste que le Très Hauct. Et que par essence, l'Homme est faillible.
Léger haussement d'épaule qui accueille l'entrée de la Duchesse flanquée de son Juge.

Silence dans la salle, un huissier frappe les trois coups et la Saint Just, après avoir lissé machinalement son tabard sombre et s'être éclairci la voix, entre en scène.


Vostre Grasce, si vous siégez aujourd'hui en cette Cour de Justice Ducale devant le bon peuple de Guyenne, c'est que l'affaire que nous présentons ce jourd'hui à vostre connaissance est affaire de Haute Trahison.

En effet, tout au long de se procès, nous tâcherons de démontrer que le Sieur Fantomas... a dérogé à ses devoirs de Conseiller Ducal élu par le peuple de Guyenne.


Bon... Sans le caducée qui va bien en main, avec son velours fleurdelysé si doux et rassurant, ça le faisait pas du tout. Le procureur d'un jour se saisit des feuillets en rouleaux qui reposaient sur son écritoire non loin et forte de ce qui ferait office de grigri pour l'occasion, elle reprit en déambulant devant la chaire où siégeait la Duchesse, mains croisées dans le dos.

Débutons cette sordide affaire par un rapide rappel des faits...

Le 24 janvier 1459, le Sieur Fantomas... fut élu conseiller ducal par le peuple de Guyenne suivant la coutume en usage dans tout le Royaume.
A ce titre et à sa demande, lui ont été remises les clefs du Palais de l'Ombrière comme pour tout conseiller ducal, puisque c'est en ce Palais, au deuxième étage du donjon plus précisément, que se déroulent les discussions entre les onze conseillers ducaux et le Duc et là où donc le Conseiller est amené à produire le travail demandé par sa charge.
Messer Fantomas se présenta donc à l'entrée de ce fameux deuxième étage afin d'y obtenir ses clefs, clefs qui lui furent remises dans la soirée.

Dès le 25 Janvier, notre accusé put donc se présenter aux autres membres du conseil, ce qu'il fit, à l'instar de ses collègues.
Les discussions entre conseillers purent ainsi commencer.

Outre le fait que messer Fantomas y participa relativement peu, tout se déroula plutôt bien dans un premier temps.
Chaque jour, les gardes du Palais de l'Ombrière pouvaient le voir se rendre au deuxième étage au pas de course tel un sportif accompli, afin de glisser un petit mot de-ci de-là sur quelques sujets, même s'il parut rapidement évident que peu de discussions retenaient son attention.
Pour être exact, messer Fantomas... n'apporta son opinion qu'à l'ouverture de trois sujets sur la quarantaine abordés par le Haut Conseil. Mais à côté de cela, il y apportait une certaine bonne humeur et surtout, nous insisterons sur ce point, aucune contestation.

Et puis tout à coup, après le 28 Janvier soit quatre jours seulement après avoir obtenu ses clefs, plus aucun garde du Palais de l'Ombrière ne le vit revenir au deuxième étage.
Ni au deuxième étage ni d'ailleurs au Palais en lui-même : Messer Fantomas se fit subitement absent.
Un débat en Gargote guyennaise fut également ouvert le 31 Janvier 1459 par le conseil ducal, notre accusé ne s'y manifesta pas davantage.


Une pause. Un effet de manche qui passa pour théâtral alors que c'était juste le tissu du tabard qui gênait la Saint Just aux entournures. Et le rouleau de parchemin s'agita sous le nez de la Duchesse.

S'il est de coutume de voir parfois un conseiller s'absenter de temps à autre du conseil ducal et de l'Ombrière en cas d'empêchement, il est également de coutume qu'il le signale dans le registre désigné à cet effet.

Il faut cependant bien conserver à l'esprit que si une courte vacance argumentée de sa charge de conseiller est tolérée, lorsque l'on est élu par le peuple et porté au conseil ducal pour deux mois consécutifs, il ne s'agit pas de déserter complètement les lieux durant quinze jours complets, soit un quart du mandat, sans prévenir personne.

Nous savions tous que Messer Fantomas était en vie : Il fut aperçu actif et en bonne santé par les Maréchaux de Marmande le 29 Janvier, voyageant tranquillement. Le 3 Février, il fut également aperçu par les Maréchaux d'Agen, et tout allait bien pour lui.

Le 4 février, les gardes du Palais le virent soudain entrer au deuxième étage. Une entrée pas du tout remarquée par les autres conseillers puisque le Sieur Fantomas ne reprit pas le cours des discussions qui s'étaient accumulées depuis son absence. Pas un mot de sa part ne fut prononcé ce jour là malgré la multitude de débats qui préoccupaient ses collègues. Il disparut ce jour là comme il était venu : Dans le plus grand silence, sans même prendre la peine de signaler un quelconque empêchement sur le registre idoine.


Froissement de rouleau de parchemin que l'on consent enfin à abaisser et dérouler.

Le Frère Kronembourg l'aperçut tandis qu'il quittait les lieux et décida, en sa qualité de Vice-Duc, de lui rédiger missive afin de le rappeler à ses devoirs de conseiller.
Cette lettre, dont nous allons vous faire la lecture et faisons verser au dossier d'accusation, fut envoyée à messer Fantomas attaché à la papatte d'un brave pigeon voyageur le 6 Février 1459.

"Le bon jour messer Fantomas

Tout d'abord j'espère que vous vous portez bien ; votre absence au 2e étage du Palais me porte à croire que vous êtes peut-être souffrant.
Si ça n'est pas le cas, je vous invite à venir participer aux nombreux débats qui sont ouverts : Comme vous pourrez le voir il y en a pour tous les gouts, de la diplomatie à la sécurité, en passant par l'économie, etc ...

Je me plais à croire qu'une opinion venant de l'opposition est toujours bonne à entendre. Il n'y a qu'en confrontant des idées contraires que nous parviendrons tous ensemble à avancer dans les débats, il est possible que certains points de vue nous échappent, c'est pourquoi votre vision des choses est aussi importante que celle de n'importe quel conseiller.


En espérant vous revoir bientôt,

Frère Kronembourg, vice-Duc"


Froissement du parchemin qu'on reroule consciencieusement et qu'on saisit par l'autre extrémité, moins froissée que celle qui a servi de manche pour la première partie du réquisitoire.
Nouvelle suite de cent pas face au Juge et Régnant de Guyenne.


Et le temps passa ...
Le pigeon du Vice-Duc ne revenant pas à son expéditeur, ce dernier interrogea les gardes : Personne n'avait aperçu le Sieur Fantomas depuis ce fameux 4 février où il n'avait pas prononcé un mot. La lettre du 6 Février ne risquait donc pas d'être lue.

Pendant ce temps, Messer Fantomas voyageait toujours.
Il fut aperçut par les Maréchaux de Montauban en plein forme dans le nuit du 7 Février 1459 et pourtant, il ne participa pas davantage aux discussions ouvertes au Palais de l'Ombrière qu'à celle proposée en gargote.

Bien entendu, aucune allégeance ne fut faite par Messer Fantomas à la Duchesse Emi4218 dans le délai de 5 jours dont il disposait pour le faire. A l'heure où nous entamons cette procédure d'ailleurs, au jour du 25 Février 1459, seuls deux conseillers ne se sont pas acquittés de leur allégeance de rigueur : Messer Fantomas et son colistier Messer Jenrhoque.

Puis, le 13 Février, soit 7 jours après l'envoi de son pigeon, le Frère Kronembourg ouvrit une discussion au Palais de l'Ombrière au sujet des sanctions à prendre en cas d'absence prolongée des conseillers.
Ce n'est que deux jours plus tard que l'accusé se décida à remettre enfin les pieds au Palais...
Pour y confirmer son absence auprès des autres conseillers dès lors qu'il s'aperçut que sa disparition était au coeur des discussions !
Geste noble de sa part, après 18 jours complets de manque de participation !

Non content de cela et voyant venir le procès, l'accusé se mit à contre-attaquer. Selon lui, subitement, le Palais de l'Ombrière devenait un lieu illégitime car " Non reconnu par Levan " , voilà pourquoi il aurait refusé de participer aux différents débats.
Curieuse attitude, lorsque l'on sait qu'il s'y était présenté humblement quelques temps plus tôt, sans jamais manifester sa moindre opposition à discuter dans les lieux prévus à cet effet.
Mieux que ça, Messer Fantomas se proclama ce jour là victime d'un complot politique et osa nier sa non-présence en prétendant que le conseil ne parviendrait jamais à prouver quoi que ce soit, menaça de faire grand bruit jusqu'à Levan et Lord John Silver avant de s'enfoncer dans un délire aussi profond que dangereux lorsqu'il s'en prit à la conseillère Mayouche en lui déclarant :

" Tiens vous habiterez dans le futur à Vichy Mayouche!!
Mince pourquoi je dis ça?
Prémonition sans doute! "


Et là, une pause à l'emphase toute calculée cette fois, les yeux qui roulent au ciel, les sourcils qui se haussent, les bras qui s'écartent paumes au ciel, le bout du parchemin pendant lamentablement vers le sol.

Vous comprendrez à la lumière de ce que nous vous contons que la mauvaise foi de notre accusé n'aura certainement pas de limite tout au long de sa plaidoirie. Lorsque l'on sait qu'il n'a aucunement participé au débat ducal ouvert en gargote, pas plus qu'il n'a prêté allégeance à notre duchesse, pas plus qu'il n'a pris position sur les sujets sensibles au conseil ducal, l'on se doute qu'il va certainement trouver un prétexte formidable à tous ces manquements, en rejetant bien sûr la faute sur ses confrères.

Et pour étayer ce jour la mise en procès de ce conseiller qui a failli aux devoirs inhérents à sa charge, je conclurai en vous citant deux articles du grand coutumier de Guyenne, et ce afin que vous puissiez juger Messer Fantomas sur les faits et non sur les prétextes qu'il ne manquera pas d'invoquer.


Le coin de la liasse de parchemins est rapidement soulevé, rapide lecture de celui du dessous.

"Livre II - De la justice
Chapitre IV
Article 5

La Haute Trahison, de manière non exhaustive, comprend :

- Toute dérogation d'un Conseiller aux devoirs inhérents à sa charge.

Livre I - De la Guyenne
Chapitre II
Opus II
Article 3
Les devoirs de chaque Conseiller, dont le Chancelier, sont :
- de prêter devant le Duc un serment de fidélité au Duché de Guyenne, dans les cinq jours suivants la prestation d'allégeance du Duc à la Couronne ou son accession à la charge de Conseiller Ducal.
- de participer activement à l'activité et à l'ensemble des débats menés au sein du Conseil."

Il apparait donc clairement que le Sieur Fantomas n'a aucunement respecté les devoirs cités dans l'Article 3.
Pour étayer cette accusation, nous appellerons à témoigner le Frère Kronembourg et la Conseillère Mayouche.


Se tournant vers l'assistance, elle se défait enfin de son arme de papier qu'elle pose sur l'écritoire et ajoute

Nous laissons à présent la parole à l'accusé.
Qu'il soit su que dans sa grande mansuétude, la Cour accorde à tout accusé le droit de faire appel à un avocat, afin qu'il lui prête assistance et le défende durant ce procès. Avocat que l'accusé pourra choisir parmi ceux exerçant en Guyenne, à savoir :

Maitre Melior
Maître Pet Ova... Hahem... Betoval
Maitre Hugo_Mercier
et Maitre Philipusaficus.

Pour l'accusation, en ce vingt cinquième jour de février mil quatre cent vingt neuf, Agnès de Saint Just et de Dublith, Procureur de Guyenne.

_________________
Greffier, incarné par Gnia
[transcription depuis le procès IG de la première plaidoirie de la défense de Fantomas...]

Citation:
Inutile de préciser à la cours que ce dossier avant même d'être instruit en ces lieux avait déjà été porté en bureau de la pairie et est actuellement en délibération à la chambre des pairs.
Madame le procureur, vous avouez vous même car toutes les institutions des royaumes sont désormais au courant des agissements des membres de ce conseil ce procès est monté de toute pièce a des fins de manipulation politique.
Aucune preuve concrète n'est amené par l'accusation,mais alors absolument aucune!!!
De plus le palais de l'ombrière et cette affaire est elle aussi en cours n'a aucune légitimité dans nos royaumes!Comment accuser quelqu'un sur des lieux qui n'existe en faites pas dans nos royaumes mais seulement dans l'imagination d'une duchesse et des ses alliés politiques?
Notre reine Beatriz ne connait même pas ce palais de l'ombrière? auncune archive officiel de ce lieu?
en conséquence comment accuser un conseiller de telle faits?
Nous sommes bien évidemment dans une manoeuvre ridicule et honteusement manipulatrice pour s'accaparer les prochaines élections!
Je ne prends même pas la peine de déranger un avocat,pour ma défense..
Cette cours avec tout le respect que j'ai pour les institutions officielles de Guyenne vient d'être entaché par plusieurs manipulateurs sans aucune once d'honneur pour notre Duché.
Vous vous imaginez bien que Je poursuis pour diffamation et obscurtion à la justice du procureur et toutes personnes immiscées dans cette affaire en défintive d'une boufonnerie extrème!
Kronembourg
Il sautillait sur place, le Kro, dans le couloir réservé aux témoins, pour se mettre en condition. On lui avait fermement interdit d'approcher l'accusé avant le procès par crainte que ce dernier l'accuse par la suite de corruption ou de manoeuvre politique, ou pire : de fornication. C'est que ce diable de Fantomas semblait prêt à tout pour se rendre coupable de rien et accuser les autres, holà ...

Alors le grand barbu sautillait, pour passer le temps et se passer les nerfs. Vêtu de sa robe de bure noire réservée aux grandes occasions car il voulait paraître sérieux devant la cour, et non comme le grand dadet qu'il était ; prêt à zigouiller tout le monde dans sa tenue de curé qu'il portait si mal, Kro étant davantage taillé comme un mercenaire paré au combat que comme un homme d'église prêt à prier.
Au loin dans le couloir s'offrait donc à la vue des gardes l'image d'un curé sautillant sur place et agitant ses poings comme pour donner des coups dans le vide.
Lorsqu'on le fit entrer dans la salle de tribunal, il s'y sentit tout de suite comme un loup dans une bergerie. La procureur entamait son acte d'accusation face à un accusé impassible qui plutôt que d'argumenter sa défense, préférait menacer d'entrée de jeu tous les acteurs de ce procès, de SON procès, d'un nouveau procès qu'il entamerait à leur encontre.
En d'autres termes : Il n'avait rien à dire.
Grmblll ... le Kro marmonnait dans sa barbe. Lorsque l'huissier lui fit signe de prendre la parole, il n'en pouvait plus.



Votre honneur, votre grasce,

Tout d'abord sachez que je viens témoigner dans ce tribunal ce 4 Mars 1459 en ne portant aucune couleur politique : MHV n'est plus mon parti depuis un mois, et je ne pense pas ce jour m'inscrire sur aucune liste pour les prochaines élections. Il ne s'agit donc pas de ma part d'une attaque ou d'une manoeuvre politique à l'encontre de messer Fantomas... .

Ensuite, j'aimerais porter à votre attention le fait qu'une annonce officielle concernant l'absence de messer Fantomas... est parue en Gargote Guyennaise le 16 Février 1459, soit une semaine avant qu'il ne dépose une nouvelle liste électorale. Cette annonce, je vous en fais lecture :


Citation:
De Emi, duchesse de Guyenne.

Vu le Coutumier de Guyenne.
Citation:
Article 3
Les devoirs de chaque Conseiller, dont le Chancelier, sont :
- de prêter devant le Duc un serment de fidélité au Duché de Guyenne, dans les cinq jours suivants la prestation d'allégeance du Duc à la Couronne ou son accession à la charge de Conseiller Ducal.
- d' informer le Duc quarante-huit heures à l'avance par missive privée afin d'en définir les modalités et que les dispositions soient prises pour sa succession, en cas de démission.
- de participer activement à l'activité et à l'ensemble des débats menés au sein du Conseil.
- de remplir avec diligence les missions ponctuelles qui peuvent lui être confiées.
- de respecter la confidentialité des débats et discussions menées au sein du Conseil.


Constatant que les conseillers Fantomas... et Jhenroque n'ont pas participé au conseil depuis plus d'une semaine sans avoir jamais signalé leur absence.

En vertu du coutumier et considérant qu'ils n'ont pas rempli leur devoir de conseillers ducaux, poursuite officielle sera engagée pour obstruction au bon fonctionnement des institutions ducales selon l'article 4 du coutumier sur le conseil ducal.
Citation:
Le non-respect de ses devoirs par un Conseiller pourrait entraîner des poursuites judiciaires à son encontre. En cas de procès à l'encontre d'un Conseiller Ducal, seul le Duc est habilité à rendre un verdict.


Fait à l'Ombrière le quinzième jour de février 1459
Emi, duchesse de Guyenne






Un reniflement un peu bruyant avant de continuer, toute cette agitation dans le couloir froid du tribunal lui avait filé la goutte au nez, tout comme la moutarde.



Il ne s'agissait donc pas de la part des différents partis d'avoir main-mise sur les prochaines élections comme le prétend messer Fantomas - Qui soit dit en passant porte très bien son nom - puisque cette annonce est parue AVANT son inscription, et qu'à cette dâte, personne, pas même nos voyants les plus talentueux ne pouvait prévoir que ce messer oserait à nouveau se poser candidat à la tête d'une liste muette. Il s'agissait bien de mettre en avant le fait que ce dernier ne remplissait ses devoirs de conseiller ducal, ni plus, ni moins.

Pour ma part, j'ai remarqué l'absence de messer Fantomas aux alentours du 1e Février 1459. Il me faut vous préciser que remarquer l'absence de quelqu'un qui ne s'exprime déjà quasiment pas dans les débats n'est pas tâche facile.
En effet, à partir du moment où messer Fantomas a demandé aux gardes les clefs ouvrant les portes du Conseil Ducal, il ne s'est exprimé que quatre fois en l'espace de vingt-et-un jour. C'est à dire quatre fois entre le 25 Janvier 1459 - dâte à laquelle il a obtenu ses clefs - et le 15 Février 1459 - dâte où il s'est aperçu qu'il risquait un procès.

Quatre fois, dont trois fois le même jour avec du vide tout autour puisque la première fois se résumait à un discours de bienvenue, vous conviendrez votre honneur que cela est bien trop peu pour qu'un homme quel qu'il soit puisse remplir correctement ses devoirs de conseiller.

A-t-il déclaré le Palais de l'Ombrière illégitime le temps de ces quatre fois ?
Non.
A-t-il ouvert une discussion visant à déplacer les lieux de discussions durant ces quatre fois ?
Non.
A-t-il seulement manifesté son opposition quant à se rendre dans les locaux du Palais qui étaient mis à sa disposition ?
Non.
A-t-il signalé un quelconque empêchement à ses collègues pour leur signifier son absence ?
Non.
A-t-il davantage participé au débat ouvert en Gargote Guyennoise, lieu qui serait selon lui le seul légitime car reconnu par la Reine ?
Que nenni.


En fait, je peux témoigner que durant très exactement dix-huit jours, il ne s'est exprimé nulle part.
J'ajouterais votre honneur, que messer Fantomas se montre par contre très doué dès lors qu'il s'agit de détourner les actions et les paroles de ses collègues pour les placer à son avantage. Tout selon lui est politique, magouille, racisme social et j'en passe.
Le 3 Février 1459, je fus nommé Vice-Duc et c'est bien poliment quelques jours plus tard que j'envoyai à messer Fantomas la missive dont notre procureur vient de nous faire lecture : Vous pouvez y voir qu'il n'y a rien de politique ni même d'hostile, bien au contraire, je l'ai rédigé de façon à ce qu'un conseiller qui se sente éventuellement mal intégré puisse retrouver un peu d'élan et d'envie de participer aux différentes discussions ducales, ceci bien avant d'en venir à l'extrêmité d'un procès.
Eh bien figurez-vous votre honneur que cette missive fut taxée de " Calcul politique " de ma part.
A la longue, l'argument devient fatigant ... Même si heusement, à force d'être employé à tort et à travers, il finit tout de même par s'émousser.
( Marquant une pause, puis soudain enthousiaste ) Ca me fait penser à cette histoire de la petite fille qui n'arrêtait pas de crier ' au loup ' , vous la connaissez ?
En fait, il s'agit d'une petite fille qui s'en allait dans la forêt... et puis ... euh .... Houuuuu !!


Un silence de consternation

Non mais je ne sais pas raconter les histoires.


Jetant un regard à l'assistance qui semblait ne plus l'écouter. Rajustant sa robe de bure avec un air indigné.


Bref, pour en revenir à la bergerie, je vous confirme que durant toute la période où messer Fantomas pouvait s'exprimer dans les locaux du 2e étage à sa guise - Avant qu'il n'insulte donà Mayouche le 16 Février dernier - Il n'a absolument pas rempli ses devoirs de conseiller.
Ni en prêtant serment de fidélité devant la Duchesse au grand Duché de Guyenne - En ce jour du 4 Mars, ce n'est toujours pas fait - Ni en participant activement à l'ensemble des débats menés au sein du conseil.
En un mot : Se plaindre il sait faire, mais travailler sûrement pas.



Ouais, c'était pas trop mal comme finish. Sauf que comme il était resté sur son histoire ratée de petit fille qui criait au loup, le Kro ressortit de la salle du tribunal encore plus furieux que lorsqu'il en était arrivé.
Ca allait valser les pupitres, les lutrins et les bougies, en retournant dans l'église.

_________________
Avant d'être homme d'Eglise, je suis homme de Dieu
Mayouche
Kronembourg témoignait dans la sale du tribunal. May, quant à elle, était toujours assise dans le couloir où l’on faisait attendre les témoins. Penchée vers l’avant, coudes posés sur ses genoux et tête tombant mollement vers le bas, ses doigts s’entrelaçaient, signe de sa nervosité qu’elle tentait de contrôler. Bon, pas très féminin comme position, mais ça la détendait et elle ne voulait pas sembler stressée devant l'audience. Oui, elle s’était habituée à parler en public – elle le devait de par ses fonctions – mais reste que la nervosité la prenait toujours tout juste avant et qu'il lui fallait évacuer le stress.

La brunette repensait à tous les évènements à relater pour démontrer l’absence et la mauvaise foi de l’accusé. Elle n’arrivait pas à cerner cet homme. Comment peut-on vouloir travailler pour la Guyenne avec ce genre de comportement? Oui, on pouvait avoir l’attaque facile, mais fallait pouvoir proposer quelque chose pour améliorer ce que l’on attaque. Mais non, lui préférait faire les choses de manière non constructives. Parler pour parler. Dénoncer pour dénoncer.

Elle n’eut pas le temps de réfléchir plus longuement qu’on lui fit comprendre qu’elle serait bientôt nommée à entrer en salle. Mayouche se leva, déplissa sa houppelande et se tint prête à entrer à tout moment. Quelques instants plus tard, l’huissier lui fit signe d’entrer en salle.


« Votre Honneur, Votre Grâce,

En ce 5 mars 1459, je voudrais souligner que je témoigne en ne figurant sur aucune des listes posées en sénéchaussée pour les prochaines élections. Ainsi, on ne pourra m’accuser de magouille politique ou je ne sais quoi d’autre.

Ceci étant dit, je peux commencer mon témoignage. Cet homme
*Mayouche pointe Fantomas* que l’on nomme Fantomas, porte bien son nom. En effet, je peux compter sur les doigts de ma main les interventions qu’il fit au Conseil depuis le début du mandat, et je précise que là, je ne compte pas les interventions qui dénonçaient le Palais de l’Ombrière comme étant lieu non-légitime. Les seules interventions que je me rappelle sont des bienvenues au tout début du mandat et une proposition de nom la nouvelle l’Académie de Prévôté.

Puis, dès que nous avons commencé à discuter entre Conseillers des mesures à prendre contre les Conseillers absents depuis trop longtemps sans qu’ils aient prévenus qui que ce soit, et ce quelques semaines après sa dernière intervention, le voilà qui se manifeste. La seule explication qu’il donna à son absence est, et je cite, « l’intelligence du silence » …..
*Mayouche prit une pause, laissant ainsi aux présents le temps d’absorber ce concept nouveau* Vous conviendrez que le silence ne peut faire avancer aucun débat, Votre Honneur. Et de toute manière, n’admet-il pas, par ces paroles, qu’il a bien été silencieux? Ceci contrevient allégrément au passage du Coutumier qui dit que chaque Conseiller a le devoir de participer activement aux débats menés au Conseil.

Ensuite, les fameuses interventions dénonçant par ci et par là la légitimité du lieu de l’Ombrière. Pourtant, durant le temps de son absence, pardon, de son « intelligence », nous avions préparé une salle en Gargote où le public pouvait suivre un débat que nous avons eu sur l’économie. Son absence était bien notoire. Pourtant, selon ses dires, c’est exactement et uniquement à cet endroit qu’il veut se manifester.

Aussi, je me pose certaines questions. Pourquoi n’avoir pas déclaré durant les élections, dans un programme – qu’ils (je parle de Fantomas et ses colistiers) n’ont jamais présenté soi-dit-en-passant – qu’ils dénoncent le Palais de l’Ombrière et que s’ils étaient élus, ils déplaceraient les locaux en Gargote? Pourquoi avoir attendu que l’on remarque son absence avant de parler de la légitimité de l’Ombrière? Pourquoi avoir pu être présent, durant presque 3 jours de suite, en ne faisant que ça – dénoncer le Palais – et ne pas avoir été présent avant? Ou même, pourquoi ne pas avoir profité d’avoir été présent ces jours-là, pour ne pas donner son avis ? »


Mayouche fit une deuxième pause pour laisser le temps à l'audience de tenter de formuler des réponses dans leur esprit...

« Une autre chose à souligner. L’absence de Fantomas et de son colisitier Jhen Roque bloque énormément le travail des Conseillers présents. D’ailleurs, Jhen Roque est parti en retraite sans crier gare…. Nous ne pouvons compter sur eux pour pallier à des absences ponctuelles et de courtes durées d’autres Conseillers. Ceci veut dire que certains des Conseillers présents doivent jongler entre plusieurs rôles pour que tout puisse se faire en temps et lieux. En quoi travaillent-ils pour le bien du Duché ainsi ? En quoi Messer Fantomas a à cœur la Guyenne, dans ses agissements ?

Finalement, je voudrais aussi porter à votre connaissance, vos Honneur et Grâce, qu’il porta à mon égard des propos que je vous laisse qualifier, et je cite : « Tiens vous habiterez dans le futur à Vichy Mayouche!! Mince pourquoi je dis ça? Prémonition sans doute! ».


La brunette laissa à l'audience la liberté de juger comme bon leur semble la portée de ces paroles et choisit de terminer ainsi son témoignage.
_________________
Chancelière de Guyenne
CaM de Guyenne
Gnia
Profond soupir du procureur d'exception qui commençait à prendre finalement racine. Elle qui avait pensé que le procès apporterait un peu de changement à une monotone routine se devait de reconnaitre que décidément tout l'ennuyait.
C'est donc d'une voix oscillant entre une certaine lassitude et une sévérité qui n'avait rien de feint qu'elle exprima son réquisitoire en ces termes.


Vostre Grasce, je crois que nous en avons tous assez entendu. Le prévenu ne cite aucun témoins à sa décharge et ne désire point d'avocat pour assurer sa défense.

D'autre part, nous avons entendu les conseillers Kronembourg et Mayouche apporter leur version des faits qui concordent avec celle de l'accusation.

Quand le nouveau conseil de cette mandature, le Sieur Fantomas s'est présenté à l'Ombrière et y est venu à quelques reprises, démentant par la-même que ce lieu qui déclare n'exister que dans votre imagination et celles des conseillers.
Il semblerait donc qu'il existe aussi pour lui.

Quand l'occasion lui a été donnée de s'exprimer en gargote, le Sieur Fantomas ne l'a point fait.

Quand proposition du Vice Duc, le Frère Kronembourg, lui a été faite de venir s'exprimer, il n'a point daigné répondre à l'invitation.

Quant à prouver encore son absence durant les débats du conseil, je crois que les deux témoignages que nous avons ouï parlent d'eux-mêmes.

Enfin, vous pourrez également juger de vous-mêmes du fait qu'à aucun moment, serment à la Guyenne et à son régnant n'a été prononcé par le Sieur Fantomas depuis qu'il a été élu.

Pour conclure, je vous lirai également la réponse de la Pairie à la saisine de l'accusé qui remettait en cause la légitimité des locaux du conseil sis à l'Ombrière et qui criait à la manipulation politique.

"Au Sieur Fantomas,

Nous, Melior de Lioure, Primus Inter Pares, au nom de la Chambre des Pairs,

Par la présente, signifions
que la présence du Conseil ducal de Guyenne au sein du Palais de l'Ombrière est légitime.
qu'en raison du procès en cours, selon le motif apparaissant dans le Livre I, Chapitre II, Opus II, article 3 du Coutumier de Guyenne, nous ne pouvons juger de l'abus de pouvoir. Verdict doit être rendu auparavant.
qu'en l'absence de verdict, la démission n'est en rien obligatoire.

Si une condamnation assortie d'une inéligibilité devait suivre,
Conseillons de déposer un dossier auprès de la Cour d'Appel, dans les quinze jours suivant le verdict. Si l'appel était accepté, l'inéligibilité serait suspendue. Si le verdict venait à être infirmé par les Juges de la Cour d'Appel, il y aurait possibilité de porter plainte à l'encontre de la Duchesse auprès de la Grande Prévôté.

Qu'il en soit su et certifié.

Faict à Paris le quatorzième jour du mois de mars de l'an de Grâce 1459. "


Courte inspiration avant de reprendre


Je ne crois pas qu'il soit encore besoin de démontrer que le Sieur Fantomas, en sus de manquer à ses devoirs de conseillers, divague et agresse sans raison. Sans compter que son attitude entrave la bonne marche du conseil.

En conséquence et pour manquement à ses devoirs de conseillers légitimement élu par le peuple de Guyenne, Nous, Agnès de Saint Just et de Dublith, en notre qualité de Procureur pur le Duché de Guyenne, requérons la Haute Trahison assortie d'une sanction d'inéligibilité de 3 mois.

Nous appuyons pour ce faire sur le Grand Coutumier de Guyenne, Livre II, De la Justice, Chapitre IV portant sur les chefs d'inculpation, Article 5

"La Haute Trahison, de manière non exhaustive, comprend :
- Toute dérogation d'un Conseiller aux devoirs inhérents à sa charge."

Pour la Procure de Guyenne, Agnès de Saint Just et de Dublith, le 17e jour de mars 1459.

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