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[RP] Au détour d'une auberge chalonnaise

Angelyque
Angelyque fut encore plus décontenancée au compliment de Della. Que lui arrivait-il c'était bien la première fois qu'elle lui faisait un compliment, elle veillerai à mettre cette robe sous clé. La Railly avait la facheuse habitude de débarquer puis de s'installer chez elle...

Elle lui sourit poliment et lui retourna l'amabilité.


Vous resplendissez également Della, vous aviez le teint terne à votre retour d'Orleans.

Elle se tourna ensuite vers son frère et lui demanda

Vous le connaissez l'homme au fond? il nous regarde avec des yeux vicieux je trouve.
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Della
Le front blond se fronça.
Comment ça, le teint terne ?
Se détendant un peu...
Ca doit être le climat. L'Orléanais, c'est pas la Bourgogne...
Long soupiiiiiiiiir...Qu'est-ce qu'elle avait pu s'ennuyer là-bas. Pensez donc, elle avait même imaginé apprendre la broderie !
Heureusement, Kéri Chéri avait décidé de rentrer enfin de venir en Bourgogne.
Mais bon, on sait qu'il n'y était pas, au final.

Della glissa un regard sur Blanche...Ô Ciel qu'elle était belle, sa Colombe, toute en grâce et fins traits tellement délicats que les caresser devait être un délice.

Si elle dévorait Blanche des yeux, ses oreilles traînaient, à l'affût de la conversation et c'est tout naturellement qu'elle suivit des yeux la direction indiquée par Angélyque en questionnant Enguerrand. Et tout aussi naturellement, elle répondit, plus vite que prévu, spontanément :

C'est Cousin Actarius ! Oups, un peu de rouge aux joues...et...tentative de récupération : Je veux dire, c'est Actarius d'Euphor, Vicomte du Tournel, Baron de Florac, Seigneur de Saint-Dionisy et d'Aubemare, le cousin de mon époux...Il est Pair de France et Grand Chambellan. Si vous étiez venue au couronnement de la Reyne, vous l'auriez vu en pleine action.
Je l'ai invité à venir se joindre à nous mais il préfère savourer un temps de repos, il me semble. Il revient de Genève...C'est quelqu'un de très bien...

Radio ragot on !
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Jehanne_elissa
- « Oh comme c’est joli ! Oh regardez là ! Ou est Malpertius d’après vous ? Vous ne trouvez pas que les lapins Bourguignons semblent en mauvaise forme ?

Oui. Oui oui oui. Depuis que le coche frappé des armes Volpilhat avait passé les frontières de la Bourgogne, depuis que ce véhicule Languedocien avait roulé dans l’affreuse boue locale c’est ce que l’on pouvait entendre à l’intérieur ou se trouvaient nos jeunes voyageurs : Eilinn Melani, Miguael Enguerrand de la Louveterie-Montfort, Alice et Jehanne Elissa de Volpilhat. Cette dernière ne cessait de piallier, de s’émerveiller, de s’extasier et de faire preuve d’une dose d’empathie hors norme pour toute petite bêbête qui ne gambadait pas gaiement dans les prés. Quand certains de ses comparses ne dormaient pas ou qu’ils n’étaient pas ivres de ce débit de parole affolant on lui répondait, on s’extasiait aussi ou alors l’on partait dans un grand débat sur les différences entre le Languedoc et la Bourgogne, ou les différences entre les accents ou même alors les différences entre les papillons. Il n’y a pas à dire : ça sent les vacances là dedans.

Et le coche roule, roule, roule encore, et ça parle, parle, parle encore jusqu’à ce que… Jusqu'à ce que le cocher soit perdu. Au fond et ça il s’est bien gardé de le dire il ne sait même pas ou est Malpertius il faudrait qu’il demande par là, au passage. Alors vu qu’il ne sait pas ou il est et au vu des passagers aux noms à rallonge qu’il transporte, en n’oubliant pas que les piapiapia de la jeune Goupil – elle a de la voix ! – commencent à l’enquiquiner, il décide d’arrêter l’équipage à la première auberge qu’il trouve sur son chemin : les Cent Titres… Dis donc il aurait voulu le faire qu’il n’aurait pas réussi ! L’annonce de l’arrête est faite, il descend voir ses canassons braves canassons tandis que les domestiques à cheval derrière viennent ouvrir aux occupants, tendant leurs jolies et boueuses mains gantées et dans un froufrou délicat aux accents du sud tout le monde descend. Jehanne Elissa, Eilinn à ses côtés ouvre la marche et entre dans l’auberge en… Parlant !


- « Oh regarde comme c’est joli ! Quelle décoration c’est différent du sud ! Que penses-tu que l’on va pouvoir manger ? Je meurs de faim ! N’avez-vous pas faim ?

En enlevant sa cape de zibeline elle se tourne, le visage fatigué mais radieux, vers ses comparses de voyage. Un sourire donné à chacun, un regard qui s’attarde sur tous… Bon sang qu’elle est contente de voyager avec eux ! C’est comme si depuis qu’elle avait quitté le Languedoc des ailes s’étaient mises à pousser dans son dos. De balles ailes attention, et longues en plus, jolies et légère qui allaient lui permettre de découvrir la vie, de découvrir le monde, de faire cette choses si chère à son cœur. Il se passerait de grandes choses ou il ne s’en passerait pas ! Décrétant qu’elle n’attendait pas de réponse et que de toute manière c’est elle qui invite et que tout le monde va manger elle se tourne pour héler l’aubergiste et…. QUOI ? Lui, ICI ? Petite Vicomtesse qui ouvre de grands yeux et fond sur le Phoenix, sur son Magnifique comme une mégère sur son mari soudard. Enfin non ça c’est pour l’image, on sait bien que la jeune Volpilhat est plutôt un petit papillon qui se pose sur une jolie fleur… Toujours est-il que c’est dans un grand sourire révélant ses dents du bonheur que la jeune Vicomtesse vient s’immiscer dans la discussion.

- « Vicomte vous ici ! Je suis surprise vous savez, moi qui vous pensais encore à Genève entrain de risquer votre vie plutôt que de pouvoir répondre à votre filleule et suzeraine qui risque sa vie sur les chemins du Royaume…*

Le regard vert est rivé sur le visage du Tournel. Et si le ton fait un peu mégère il ne suffit que de regarder le sourire qui naît à nouveau au coin de ses lèvres pour voir qu’elle ne lui en veut pas non, son Magnifique est là, le Prince Charmant de ses jeunes années.

Occitan aussi!

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Eilinn_melani
Comme toute bonne dame de compagnie et noble jeune fille, Eilinn pouvait parler broderie, musique, religion, gastronomie et cuniculture. Vous aurez bien entendu compris qu'on parle ici de l'élevage des lapins. Après avoir vécu sa jeunesse avec le Baron de Boiscommun qui pensait que les lapins ne sont pas ce qu'on pense, la jeune Eilinn s'était finalement fourvoyée avec la Vicomtesse de Cauvisson dont la première passion était ces animaux au poil ras.
Eilinn ne nourrissait pas de sentiment particulier pour les lapins, même si parfois elle en cuisinait pour le Louvre (mais c'est secret, sinon la Rouquine en ferait une crise d'apoplexie, puisque sa religion en interdit la consommation). Mais parler de lapin, finalement, c'était un sujet qui en valait un autre, d'ailleurs voyez, j'en parle. Le Premier Maitre d'Hotel de la Reyne espérait juste qu'il ne viendrait pas en tête de la Rouquine de recueillir les lapins abandonnés bourguignons, sans quoi il pourrait lui avoir une grosse envie de civet.

Et enfin, la fin du voyage. Une auberge, comme tant d'autres, et Jehanne Elissa descendit du cocher pour sourire à tout le monde. Cela fit sourire Eilinn en retour, de voir son amie heureuse et guillerette. Elle adressa même un sourire amusé à Miguael Enguerrand qui s'était retrouvé dans le coche par un hasard étrange. Eilinn prit la main d'Alice, petite fille albinos échouée sur son perron quelques semaines plus tôt, pour l'emmener dans l'auberge. Nulle doute que la fillette serait ravie de se dégourdir les jambes en gambadant dans la grande salle.

Quelques pas derrière Jehanne Elissa, Eilinn l'entendit donc saluer une vieiiiiiiiiiiiiille connaissance, en discussion avec Adrien Desage. Sans prendre garde aux autres personnes qui se trouvaient dans l'auberge, elle suivit son amie et salua les deux languedociens.


Le bonjour Vicomte, Baron.

Et ce, en langue d'oïl, ya pas de raison. Et non pas de salutations démonstratives aujourd'hui.
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Flex
L'échange de mots doux avec la duchesse Angelyque lui fit tellement tourner la tête qu'il en oublia d'être sur ses gardes, et n'aperçut à aucun moment la disparition de la baronne de Lusignan. Elle était comme sortie de sa tête en plus d'être sortie de la taverne.
Flex fit le coq suite au compliment de Angelyque. Il lui adressa un regard de feu, ce qui plutôt ressemblait à une vilaine grimace, à cause de sa profonde balafre incrustée sur son faciès. Grâce à son jeu de pied, Flex venait de réussir un pari fou.


« - Bonjour dame Della.

Dit-il dans un ton qui se voulait rustre, alors qu'en faite ce fut une voix musicale qui prit le pas. En outre, il rétorqua un peu plus tard.

Oui mais je l'ai dis le premier à Angelyque, haha !

La bonne humeur semblait s'être invitée à cette table. Le borgne prit le soin de regarder attentivement Actarius à l'autre bout de la table, et lui lança un regard provocateur qui voulait dire qu'il n'y en avait qu'un des deux qui partageait le harem. Le mâle dominant - Flex était à fond dedans - voulait encore plus chatouiller les orteils du Phénix, et par conséquent, il commanda le même pichet de vin pour lui offrir. Flex glissa à l'oreille du tavernier de bien signifier de qui le cadeau provenait.

C'est monseigneur Actatius, le nouvel ami de Nahysse.. J'irais le dire à sa mère ; elle m'a confié la charge de son héritière actuellement. Je suis son précepteur, c'est tellement d'honneur pour leur famille. Ha, que voulez-vous, la vie ne m'est plus facile..

Quelle modestie. Enguerrand rajouta après Della.

Oui sans doute, mais il a dérobé ma cavalière ! »

Actarius avait de nouveau la côte. Flex croisait les doigts pour espérer un départ de Jehanne. Une idée perverse lui traversa même l'esprit, il fallait inviter la jeune Volpilhat à sa table, bien qu'il ne la connaissait pas. Il fit part de cette idée à voix basse au groupe pour voir si c'était possible.
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Blanche_
Le regard était hagard et la voix pâteuse. Sentant la main chaude contre la sienne, elle avait l'impression qu'une infinité chaleur s'en dégageait pour gagner tout son corps. Et, à peine rétablie de l'affront que Flex avait lancé à l'encontre de son pied, elle aurait voulu souffler pour se sentir plus forte, et ne point faiblir. Mais la main de Della ne lui laissait aucun répit, elle attaquait, perfide, c'était une rébellion entre ses muscles, tout se tendait, se frustrait, s'opposait à cette assaillante annexion, et l'esprit et le corps, comme si, dans un seul mouvement, l'intégralité de son être se fut opposé à cette campagne.
Elle capitula, serra la main en guise de soumission silencieuse. Se sentant comme à l'aube de son jugement dernier. La respiration haletante, et l'esprit plus alerte, elle était en pleine possession de sa raison. Et elle avait peur.
Il n'y avait rien, vraiment, qui pouvait gêner la morale ?
La question alors, qui tambourinait à ses oreilles, semblait ridicule. Pourquoi, pourquoi se sentait-elle à ce point coupable, si les seules choses qu'elle faisait, avec Della, se bornaient à un baiser chaste, et une main caressée ? Pourquoi une force indistincte la poussait-elle à braver les règles, et à traverser les frontières, pour que son regard se pose, plus sur elle que sur les autres ?
Blanche était entourée de Della et de Clémence. Avec Flex, qui lui se trouvait presque face à elle, elle sentait une myriade d'oeils curieux valser des uns vers les autres, et s'arrêter évidemment sur elle, le petit point d'union entre la Chambellan, et la Marquise.

Les vapeurs d'alcool se dissipaient. Sentant qu'il lui serait plus difficile, alors, de rester entre elles deux si elle ne se sentait pas soutenue et aidée par la douce euphorie du vin, elle porta son verre à ses lèvres, et goûta un peu.
Fermant les yeux pour apprécier l'état de torpeur divine qui se réinstallait autour d'elle, comme un nuage que l'on déroulerait à nouveau, pour l'en enrober comme une religieuse sucrée, lui apparut soudain comme vérité évidente, que l'unique consternation de la soirée lui provenait, étonnamment, d'une portée d'orteils glacés.
La fine protection brodée, cousue de fils d'or, n'avait pas gardé les pieds menus de la froideur du sol. Songeuse, et les yeux toujours fermés, elle chercha en pointant le pied, son soulier perdu, ou peut être, le pied qui l'avait frôlée peu avant.
Dodelinant la tête, très légèrement, au rythme exact de ses assauts sous la table, d'un pied ferme et légèrement froid, qui dardait vers ceux des autres, en y cherchant trouver celui de Clémence, ou leur couffin de vair, elle ne se doutait pas, bien sûr, que le pied qu'elle rencontrerait alors serait masculin.
Et, tournant la tête très légèrement vers sa Marquise, en croisant le regard rieur du Vicomte, elle adressa à l'un et l'autre preuve de son outrageante intrusion sous la table : la tête, comme nous l'avons dit, dansait très légèrement, juste comme le faisait le pied.
Les pas, identiques, le rythme, évident. Quoique soûle et visiblement ragaillardie, pour mieux oublier Della et son désir brûlant, elle se jetait entière contre le pied inconnu, qu'elle frôlait assez pour que cela passe pour une erreur.
Mais la faute montait, délicieuse, contre la cheville dont elle traçait tous les contours, tandis que d'un sourire muet, Blanche chérie tournait un visage heureux à sa Marquise de Nemours.
Pauvre Blanche.
Pauvre Flex.
Des deux, lequel était le plus à plaindre ?

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Clemence.de.lepine
Tout allait trop vite pour cet esprit embrumé.

Un instant, Clémence ferma les paupières, parce que l’euphorie de l’instant, celui de s’être retrouvée en compagnie de Blanche et de plusieurs godets de vin, cette euphorie, donc, se dissipait, car l’instant s’en était allé. Elles n’étaient plus deux, elles étaient cinq, et il devenait compliqué de gérer tout cela à la fois.

Aussi, n’y voyez pas grossièreté, si la Marquise n’avait salué Della que d’un humble sourire – c’était toujours plus que ce que cette dernière lui avait-elle-même adressé – et n’y voyez pas de l’irrespect, si sans un remerciement, elle avait vidé le verre qu’on venait de lui remplir. N’y voyez pas non plus de la désinvolture, si aux sourires de Blanche, elle n’avait répondu que par un vague regard vaporeux. A vrai dire, elle ne comprenait plus réellement la portée des discussions qui l’enveloppaient et la berçaient doucement. Elle ne comprenait pas d’où venaient les regards de Blanche. Elle tenta bien d’y répondre, évasivement, par un froncement de sourcils interrogatif, mais elle se sentait tout à fait hors du temps et des lieux.

C’était étrange. Et les vapeurs de l’alcool, de ce verre qu’elle venait de boire, lui ramenèrent quelque peu l’euphorie qui l’avait quittée. Il lui restait pourtant cette sensation de pas être tout à fait là : elle regardait mais ne voyait pas, elle écoutait mais n’entendait rien. Et c’est cela, plus qu’autre chose, c’est cela qui raviva au fond de ses yeux l’étincelle de la félicité. Alors, elle se sentit prête à rendre à Blanche le reflet des expressions de son visage, souriante, alors même qu’elle ne comprenait rien.

Et puis, le Vicomte leur murmura quelque chose qu’elle fut bien en peine de saisir tout à fait. Elle pencha la tête pour mieux capter ses paroles, et ce qu’elle comprit la fit tressaillir. La Demoiselle de l’Epine releva ses prunelles bleues et les darda en direction de la tablée Languedocienne. Comment n’avait-elle pas remarqué l’entrée de la petite Vicomtesse et de sa fidèle amie ?


Et que lui voulez-vous donc, à cette enfant ? lança-t-elle soudain tout haut, d’un ton plus tranchant qu’il ne l’aurait été si le vin n’avait pas été de la partie. Laissez-là où elle se trouve. Conclut-elle d’une voix presque boudeuse, tournant et retournant le verre entre ses doigts, les yeux rivés sur ces éclats écarlates qui lui transperçaient le regard.

Etait-elle consciente de la ferveur qu’elle avait mise dans ses mots ? A quelle fin ? La relation qui unissait la petite Goupil et la Lioncelle était plutôt ambigue. Mais il y avait un lien, et Clémence ne pouvait s’empêcher, toujours, de ressentir un élan protecteur pour cette enfant qui n’avait pas eu de père. Ni de mère. Et qu’elle continuait d’affectionner malgré les fois où la Vicomtesse lui avait tourné le dos suite à quelques révélations… inévitables. C’était ainsi : elle était « fille de » et elle portait leur héritage. Et pour Clémence, tout cela avait un sens.
Angelyque
Levant les yeux au ciel, la duchesse se demanda s'il valait mieux pas changer de place, elle était du côté du mauvais oeil de son frère et celui-ci ne se rendait même pas compte quand elle lui parlait. Heureusement, la Railly avait les oreilles qui trainaient partout, elles se ressemblaient beaucoup sur ce point et lui donna tout le medigree de l'homme en question. Mais ne lui dit pas pourquoi il avait les yeux vicieux, c'était peut être de famille. La Railly trainait - pour le moment - des boulets, possible que les keri-chéri soient un peu à la traîne également.

Hé ben, mieux vaut qu'il reprenne son souffle quand il se présente!!!

Angelyque éclata d'un rire léger puis accrocha le regard de Flex, mon dieu, heureusement qu'il n'avait qu'un oeil sinon elle n'aurait plus répondu d'elle.

Pour reprendre contenance elle regarda les nouveaux arrivants, et fit un large sourire en reconnaissant la jeune Eilinn qu'elle avait rencontré aux joutes qui avaient eu lieu au Berry, Angelyque conservait un souvenir délicieux du Berry. Elle posa sa main sur la cuisse de Flex et s'exclama


Enguerrand, n'est ce point ma jeune voisine de tribune lors des joutes à Soye qui vient d'arriver? rappelez vous! celle qui avait un panier de marrons chauds !!

Dont l'un avait fini sur la nuque de son frère, mais la mémoire de la duchesse étant sélective, celle-ci avait occulté ce détail sur le moment.

Invitons les à notre table. Vous ferez servir le vin, j'avais promis à Eilinn une dégustation.
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Della
Della sourit à la remarque de Angélyque sur le nom d'Actarius et elle leva un sourit qui était encore Volvanesque mais plus pour longtemps sur Enguerrand lorsqu'il évoqua sa cavalière.

Allez la lui reprendre donc. Cela ne se fait pas de voler ainsi l'attention des jeunes femmes.
Paroles qu'elle appuya d'un regard à Blanche qui semblait ne plus la voir, captivée par d'autres pensées. Curieusement, la Blonde ressentit une pointe de jalousie, qu'elle refusa de s'expliquer, mettant sur le fait de la conversation un peu bruyante, le sang qui vint lui battre les tempes.
Piquée, elle reporta elle aussi son attention sur "autre chose" et elle se lança à paroles perdues dans la discussion, la main de Blanche toujours dans la sienne. Mains qu'elle fit glisser avec discrétion de la surface de la table à sous la dite table, posées sur sa jambe, l'air de rien.


J'ai rencontré récemment la Vicomtesse Eilinn. Elle semble une personne très joviale et très sérieuse dans son office...Quant à la toute jeune fille, je l'ai plusieurs fois croisée à Paris et aux Doigts d'Or...quel somptueux atelier que celui-là !
Et s'adressant encore à Enguerrand :
Si vous commandez du vin, pourriez-vous demander des gobelets supplémentaires, s'il vous plait ? Je ne refuserais pas une gorgée...et si notre tablée s’agrandit encore, il va manquer de tout !
Un regard qui glisse vers la Colombe...les doigts qui bougent légèrement sur les siens...Blanche, regarde-moi !
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Adriendesage
La jeune baronne fugueuse avait discrètement décampé de leur tablée, ce qui avait permis aux seigneurs languedociens d'abandonner cette brutale langue du Nord, et de reprendre l'air chantant du parler du Sud. Adrien tournait à présent définitivement le dos à la table à laquelle s'était installé le vicomte de la Mirandole. Il ne s'y était de toute manière pas attardé et n'avait même pas remarqué la forte présence féminine qui entourait l'orgueilleux borgne. Ce n'était pas du désintérêt: L'Hibou était à ses pensées. Celles-ci étaient diverses et défilaient avec une intensité croissante. Il avait des idées superficielles qui lui venaient, comme le doute que les chevaux aient été bien nourris, ou l'usure croissante de sa chausse droite, qui ne tarderait pas à percer au talon. Y-avait-il quelque cordonnier dans cette "mordious" de Bourgogne? Il avait aussi parmis ces pensées légères, d'autres plus profondes et qui lorsqu'elle se dégageaient des autres, lui faisaient froncer les sourcils. Souvent, il portait en même temps son godet de vin à la bouche. Ou bien, il se resservait. Il avait déjà bu un bon compte, mais il ne se saoûlait pas. Le baron de Crussol avait fait carrière militaire depuis le plus petit statut de l'armée languedocienne. On vous y nomme bidasse, ou bleusaille. On vous y confie toutes les corvées et vous y buvez de la piquette qui forge une gorge comme l'on polit une pierre de taille pour le muret d'un jardin: Adrien savait boire et était endurant à l'alcool.
Qu'étaient-ce au fait, que ces pensées profondes qui bouleversaient de temps en temps le visage de l'ancien général languedocien? C'était parfois sa fille: Où était-elle, avec son vice-amiral d'époux?
Souvent, c'était aussi son domaine: Comment se portaient ses gens? Le redoux était-il bon sur la montagne de Crussol? Les paysans avaient-ils pu commencer à préparer la terre? Comment se trouvait le gibier? Abondait-il en ce début de saison d'amours? Desage était un homme fidèle, dans tous les sens du terme. De ces fidélités qu'on ne rompt jamais par rien. En amitié, en amour, dans la foi, c'est convenu, mais aussi fidèle à sa terre, à ses gens. Adrien aimait profondément la terre languedocienne. Il aimait Crussol, le vin de Saint Péray, la forêt de Soyons, le col des Ayes...
Adrien était, finalement, en pleine mélancolie. Qui ne s'est jamais trouvé de la sorte, loin de chez lui, au milieu d'une agitation vivante et gaie, d'une bonne humeur qui finit par vous atteindre par l'autre côté du coeur et vous faire passer de joie à tristesse? L'ambiance chaude de la taverne, la joie qui transpirait de ces retrouvailles environnantes, avait fait cet effet là au baron de Crussol.


"Je propose que vous restiez quelques jours ici, les hommes et vous aussi avez besoin de repos. Quant à moi, il me faut prendre la route de Paris pour y régler certaines modalités. Je serai de retour d'ici une bonne dizaine de jours et nous reprendrons notre périple ensemble."

Adrien acquiesca, et répondit sans trop y penser:

"Cela me va. Trois jours de route encore et j'ai une chausse en moins et un talon sur l'étrier. On trouvera bien quelque cordonnier dans cette bonne ville."

Nous pourrions rendre visite à Son Altesse Armoria de Mortain. Si mes souvenirs sont bons, Saulieu n'est qu'à une ou deux journées de cavalcade et la Princesse est connue pour son sens de l'hospitalité... Cela vous convient-il ?

La tignasse bouclée fût en branle: Adrien hocha la tête:

"Parfait. Elle saura peut-être nous dire aussi, où nos épées seront utiles. Des chevaliers en croisade et qui ne s'escriment qu'à l'os de poulet, cela fait mauvais genre. J'aimerai rentrer à Crussol avec quelque prouesse à faire conter."

Sur cet échange, le tavernier apporta un nouveau pichet de vin à la table et murmura quelques mots à l'oreille d'Actarius. Adrien s'en étonna: ils n'avaient rien commandé de plus depuis une demie-heure. Il n'eut pas le temps de s'étonner plus, deux nouvelles voix féminines les saluèrent. C'était à croire que cette taverne ne s'appelait pas "Les cents titres", mais "les cents jupons". Mais la première voix avait ceci d'agréable qu'elle parlait occitan et la seconde avait cet autre avantage qu'elle était pas familière, mais bien connue.
Adrien se balança en arrière sur son tabouret, afin de faire face aux deux jeunes filles et les salua en inclinant légèrement la tête. La tignasse bouclée était de nouveau ébranlée:


"Bonjorn, vescomtessas."

Le salut était simple, un peu trop peut-être, mais il n'y avait là rien à ajouter d'autre. Le baron toutefois, allait être desservit par le destin, puisqu'en se reculant, sa main avait renversé son godet dont la moitié du contenu se versa sur sa cuisse.

"Mordious!" lâcha-t-il élégament.
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Flex
Clémence ne pouvait pas comprendre de toute manière. Il y avait deux poids deux mesures qui se dessinaient dans l'auberge, et il était le seul, sans doute, à y participer avec autant de ferveur pour faire gagner son équipe. De plus, Angelyque le provoqua, décidément elles étaient toutes contre lui ce soir. Raison de plus pour se demander si c'était bien la duchesse qui lui faisait du pied.. Drôle, mais pas insensé après tout, le borgne avait un charme à faire pâlir les roses.

A Della, il dit d'un ton sûr.


« - Oui vous avez raison, j'irais faire ça tout à l'heure.

A l'évocation du souvenir des joutes de Soye, Flex était parti dans son nuage et se refaisait la scène partagée avec sa cousine. Gnia était une très belle femme qu'il admirait comme une peinture divine, il avait passé un bon moment, si ce n'est s'être ridiculisé sur un mauvais quiproquo.

Le plus admirable fut la révélation importante de Della. En effet, Enguerrand connaissait de nom la descendante de Ylalang, une femme qu'il avait auparavant courtisé. Il ferma son oeil pour se remémorer le temps doux, mais fut vite rattrapé par l'envie de boire de l'alcool de Della.


Ho oui, tenez prenez mon godet, dit-il en le faisant glisser jusqu'à elle d'une façon désintéressée.

Eilinn, c'est ma fille.

Il pensait à voix haute, et d'une discrétion de borgne il suivit du regard la jeune vicomtesse en question. Il ne trouvait pas qu'elle lui ressemblait ; c'était une femme, dans un premier temps, mais elle était à ce qu'il venait de comprendre, pâtissière. Enguerrand était très féru des sucreries à un point de s'en attraper des caries.

Il se rapprochait de Angelyque à taton. Un exercice des plus difficiles puisqu'elle avait mise sa main sur la cuisse du jeune vicomte, qui n'en n'était pas restée insensible. A côté d'elle, le regard porté au lieu comme si de rien n'était, ses phalanges se retrouvèrent en dessous la table, posée sur la jambe fine d'une duchesse.


Il faudrait jouer à un jeu de table. Nous ne pouvons point nous contenter de boire et de regarder ce qu'il se passe derrière le comptoir. Je propose une partie de dès. Celui qui fait le plus bas score d'une paire est relevé d'un défi par ses camarades ! »
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Blanche_
Un brasier s'empare d'elles-deux. Et, focalisée sur ce petit bout de chair qui les lie, Blanche perd définitivement le fil de la conversation. Elle sent les doigts qui se pressent, et la déflagration intérieure qui s'en suit lui donne à la fois envie de rire, et de pleurer.
Pitié, non, je ne peux pas, te regarder, je ne peux pas !
Elle baisse les yeux vers la table. Jointures pauvres, émiettées, il y a des perles d'alcool sur le bois poli. Vois, Blanche, vois la table, focalise toi, sens cette table, et tes yeux jamais d'elle ne détourne !
Pitié, c'est si dur...
Elle ferme les yeux. Mémorisées, dans sa têtes, les taches de vin rouge deviennent sang. Sang, comme celui qui canarde à sa tête, bombarde l'enfante de mots volubiles et éhontés, l'assaillent, ne veulent d'elle qu'une capitulation.
Elle ferme si fort les yeux, que la main de Della aussi est resserrée, sans qu'il y soit fait de différence. Elle serre, elle serre... Pitié !

Regarde moi, Blanche.
La voix, forte et autoritaire, quoique douce et féminine, ne lui laisse pas le choix. Pourtant, Blanche s'obstine et se bat, contre l'inéluctable, Blanche s'oppose...
Non !

La complainte, fatale hérésie, recommence...
Regarde moi, Blanche.

Les yeux, trop serrés, s'entrouvrent brutalement. Ils ont trouvé leur empyrée. La main, abandonnée dans celle de l'autre. Seulement alors elles se regardent. Insolente et victorieuse. Pourquoi s'aiment-elles ?
Parce qu'elles sont comme des soeurs.
Pourquoi ?
Parce qu'elles s'aiment !
Elles le croient, elles le veulent.
Ce sont les premières amantes du monde.


La pauvre enfant, répond simplement Blanche à Enguerrand.
Le sourire se lisse. Le vicomte continue.
Pour la première fois, Blanche s'est souvenue de son prénom.

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Melisende_
Je propose que vous restiez quelques jours ici, les hommes et vous aussi avez besoin de repos. Quant à moi, il me faut prendre la route de Paris pour y régler certaines modalités. Je serai de retour d'ici une bonne dizaine de jours et nous reprendrons notre périple ensemble.

Nanelle aurait voulu protester, suivre son époux. Mais comme bien souvent, pour ne pas dire toujours, celui ci avait raison, elle avait besoin de repos. C'est donc à contre cœur mais avec sagesse que la Vicomtesse acquiesça d'un hochement de tête.

Nous pourrions rendre visite à Son Altesse Armoria de Mortain. Si mes souvenirs sont bons, Saulieu n'est qu'à une ou deux journées de cavalcade et la Princesse est connue pour son sens de l'hospitalité... Cela vous convient-il ?


Comme il te plaira mon aimé, je ne doute point du sens de l'hospitalité de la Princesse.

Le tavernier apporta un nouveau pichet de vin et les visites à la tablée se poursuivirent. On aurait pu croire que tout le monde se donnait rendez vous dans cette auberge. De plus en plus de connaissances passaient la porte. Ce fut tout d'abord Della, la charmante épouse de Keridil, le nouveau cousin de la famille. Mais la jeune femme ne s'attarda pas longtemps à notre table, juste le temps d'échanger les politesses d'usage et de parler de notre venue en Bourgogne que celle ci rejoignit la table du "Borgne et de son harem". La Vicomtesse ne le connaissait pas, mais il ne semblait pas être très apprécié de son époux, qui lui avait en général un bon jugement sur les personnes.

Puis Nanelle eut la surprise de voir une petite rousse fondre sur son époux tel un aigle sur sa proie. Chaque fois que Nanelle posait les yeux sur cette petite Vicomtesse, elle ne pouvait s'empêcher d'éprouver à la fois de la tristesse et de la jalousie. Triste en voyant cette jeune fille pleine de vie que que sa petite Enimie qui avait le même âge avait été emportée beaucoup trop tôt par la maladie. Et jalousie du lien qui existait entre la petite goupil et son "Magnifique". Bon, c'est vrai que Nanelle était en général jalouse de toutes les femmes qui approchaient de son mari... et celles ci ne manquaient pas malheureusement.

L'alcool commençait à faire son effet, la Vicomtesse entendaient les conversations mais avait un peu de peine à les suivre.

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Della
Le monde aurait pu se mettre à tourner à l'envers, Della n'en aurait eu cure dès lors que Blanche lui offrit ses yeux. Yeux dans lesquels elle se noya pendant de longues secondes, un sourire énigmatique dessinant ses lèvres fines. Sourire qui se rapprochait sans aucun doute de celui qu'elle pouvait offrir à son époux en des circonstances intimes. D'ailleurs, le même frisson courait le long de son échine, le même que lorsque les lèvres de l'époux se posaient au creux de son cou, là, juste sous le lobe de l'oreille.
Della aurait pu rougir, elle si prude, mais non, au contraire, elle restait là, immobile, sa poitrine se soulevant un peu plus vite, rythmant une respiration plus rapide, plus intense, à savourer ce plaisir - car c'en était un - qui consistait à perdre pied doucement en s'unissant à sa Colombe Blanche, la seule, l'Unique.

Ce fut la voix de Blanche justement qui ramena Railly sur terre, sans savoir de quoi parlait la Belle.

Elle saisit le verre d'Enguerrand, le porta vers sa bouche :

Vous savez ce que l'on dit, Vicomte...celui qui boit au même verre connait les pensées de l'autre. Souffla-t-elle d'un air malicieux avant de tremper ses lèvres dans le nectar si délicieux.

Oh oui ! Jouons !
Acheva-t-elle en posant son verre sur la table.
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Angelyque
Angélyque avait du mal à suivre, le vin commençait à faire son effet, elle avait à peine conscience que le Vicomte s'était rapproché d'elle et qu'il avait posé sa main sur sa jambe, elle savait seulement qu'une douce chaleur insidieuse commençait à l'envahir.
Elle observait toutes les personnes attablées, se demandant dans un demi-brouillard pourquoi la Railly sortait le grand jeu. Elle avait sorti le sourire séducteur des grandes occasions, or, il n'y avait que deux hommes à la table, son frère, mais qui ne somblait pas être sa proie du jour et son cousin, celui qui -d'après Angelyque - avait un regard vicieux. Cela la choqua au plus haut point.


Eilinn, c'est ma fille.

Elle sursauta

Mais vous avez combien d'enfants? et qui est la mère?

- Une femme qui ne vivrait plus très longtemps - mais ça, la Duchesse ne pouvait le dire à voix haute. Elle ne comprenait pas cette pointe de jalousie qui commençait à la picoter, il fallait qu'elle se reprenne. Elle reporta son attention sur sa chambellan qui avait pris entre temps le verre de son frère et exprimait son désir de connaître ses pensées.
Complètement dégrisée d'un coup, elle lui arracha le verre des mains alors qu'elle le portait à ses lèvres, renversant quelques gouttes sur la table au passage et siffla entre ses dents


Vous permettez? il est à moi! ...c'est mon frère, occupez vous plutôt de cousin Actarius, il fait grise mine!

La Duchesse but à son tour, pensant avoir repris le verre à temps, mais ce fût les pensées de Della qui la frappèrent de plein fouet.
Elle posa un regard noir sur la princesse, se retenant de lui assener un coup de pied sous la table. La main posée sur sa cuisse l'en empêchait, la chose n'aurait pas été assez discrète.

Elle tourna alors un visage d'apparrence sereine vers celui du jeune Mirandole, ne désirant pas lui montrer qu'elle savait.


Une partie de dés? pourquoi pas? cela nous aidera à reprendre nos esprits.
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