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[Rp] Au premier temps de la Baffe...

Eusaias
Au premier temps de la baffe,
Il y a toi, il y a moi, il y a mes doigts,
Au premier temps de la baffe,
J'arme la main, toi tu souris déjà...



Digoine Branle-bas de Combat pré-électoral.

Le coche était entrain de se faire charger de diverses banderoles, fanions, et autre cors de chasse à deux écus aux couleurs de baffe. Le Balbuzard plastron luisant surveillait tout ça d’un œil critique.

Les pains ! N’oubliez pas les pains et les rabioles ! Bande de taches !

Le Baron décroisa les bras dans son dos et acquiesça de la tête quand un valet lui présenta son cheval. La main puissante et vêtue d’un gant flatta l’encolure du canasson, puis, d’un mouvement coulé, le balbuzard se hissa sur le destrier.

Hâtez le pas on n’a pas que ça à faire ! Adalbert tu mèneras les hommes, mêlez vous à la foule et applaudissez à chaque fois qu’un membre de BAFFE termine une phrase ! Guillaume tu prendras trois hommes et que nos détracteurs soient écarté de la place et se voit le nez fracturé à coup de gourdin. Victor tu mènes le coche et assurera la distribution des pains à la populace.

Le bourguignon, se redressa sur ses étriers et leva un bras au ciel comme pour ordonner la charge. La Charge, la marche triomphante, la cavalcade, le thème n'avait pas vraiment d'importance, mais les baffes seront aux rendez vous. Le bras s’abaissa telle la hache d’un bourreau !

TAMBOURRRRRRRS BATTEZ !

C’est ainsi que les Baffistes, mené par le baron de Digoine iront en place publique. Pas de chichi, pas de slogan ridicule sans queue ni tête pour se montrer « ami du peuple », pas de programme colorié et autres affichettes pour cacher le manque flagrant d’idée et de reparti, juste des gens engagés qui portaient la Bourgogne dans leur cœur et ayant les balloches bien accrochées (au tour du cou pour les filles, car en collier cela marche aussi, parité oblige !).

Oh oui il y allait avoir du sport, les génialissimes baffistes allaient leur montrer comment donner de la voix, de la baffe et de la hargne !
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Maud
Jamais deux sans trois, Maud trottinait à côté du cheval du Grand Monsieur Eusaias, elle l'aurait suivi partout, elle, la chef maréchal douanière de Cosne, adjointe de l'adjointe au prévôt et catapultée présidente du Bureau provisoire de l'Assemblée Bourguignonne.

Elle n'oubliait pas ce qui la menait et la faisait suivre le Baron Eusaiais: nettoyer le beau Duché de Bourgogne de la vermine de brigands et était fière d'être à ses côtés.

Ses habits relavés, séchés et pâlis à force d'être portés, une bonne couche de paille fraîche dans ses sabots pour pas avoir froid, elle suivait des yeux la distribution de pains.

Pas de boudin cette fois-ci et elle avait hésité à remplir un panier d'oeufs pourris pour les jeter sur les râleurs comme à Cosne.

Il y avait mieux, bien mieux.

Maud apprenait tous azimuts.. Vite, parfois trop vite et depuis sa première participation à la liste Baffe, son vocabulaire s'était étoffé, à tous les étages et une fois le roulement de tambours muet, elle s'adressa à la populace:


Mesdames, messsieurs, la distribution d' baffes, râclées, claques, taloches, claquasses, gnons, pichenettes va commencer sous la direction de not' bon monsieur Eusaias. venez recevoir la vot'. N'ayez pas peur, y en aura pour tout l'monde

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Aimbaud
[Soyez prêts]

QG du parti des ténèbres... Base de lancement du Changement avec un grand CH. Salle de conspiration de la Seigneurie de Digoine. Les cruels Baffistes, massés en cercle autour d'une table pleine des ossements d'un repas qui vient de s'achever... Et un discours, prononcé entre deux pourléchements de babines extrêmement inquiétants. Le discours qui fera trembler les urnes. Ainsi parle Eusaias, à peu de choses près :

Je vois à vos yeux sans expression,
Qu'il faut que j'éclaire vos lanternes.
Nous parlons de duc, de succession
Vous êtes tous impliqués dans l'affaire...

Soyez prêts pour la chance de votre vie.
Car enfin va venir le grand jour !
Nos ennuis sont finis,
Nous sortons de la nuit...



Déjà, des fumerolles inquiétantes sortent des dalles du castel... Les tambours se mettent à scander un rythme galvanisant, terrible. Les pas des Colistiers et les sabots des chevaux prennent la relève : ils marchent vers le Pouvoir.

Les bannières fendent l'air.
Le refrain est scandé par une centaine de politiques et d'hommes d'armes.
Les pains volent. Les tambours battent. Les sangs palpitent.

Ils marchent sur la Capitale.


Soyez prêts pour le coup le plus génial
Soyez prêts pour le beau scandale !

Je dis compromission.
Je dis conspiration.
Je crie humiliation.
Trois mots qui me feront un duc

Incontesté !
Respecté !
Salué !

Le seul dieu vivant
Qu'on acclame.

Votre duc vous invite à la fête...
Soyez prêêêts !

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Cassian_darlezac
[Et c'est parti mon kiki !]

Il en avait fait du chemin l'intrépide morveux depuis le lancement d'à bas les chochottes jusqu'à maintenant. Il s'était initié en politique, dans le domaine militaire, dans la gestion de Digoine aussi. C'est donc avec bien plus d'assurance qu'il abordait cette nouvelle campagne électorale. Il avait grandi également, était bien moins freluquet qu'à l'époque, approchait à grand pas de ses quatorze ans qui ne sauraient tarder. Et plus que jamais il avait soif de changement, oui de foutre un joyeux boxon sans aucun doute. Et quoi de mieux pour foutre un joyeux bordel que de ré-embrayer aux côtés de son père, Aimbaud et les autres. Si on pouvait leur reprocher de nombreuses choses au moins étaient-ils francs et direct, en somme c'était pas des chochottes et ils assumaient leurs actes et leurs paroles. Voilà l'essentiel de ce que lui avait transmit son père. Appeler un chat un chat et cesser de passer par des appellations dérivés et ridicules. Ainsi un plouc était-il un plouc, une emmerdeuse, une emmerdeuse...

C'est donc fort de ces certitudes qu'il avançait fièrement monté sur Bélial, le majestueux étalon noir hérité de feue maman, le sourire aux lèvres. Dans un peu plus d'une semaine son père siegerait sur le trône ducal, voilà qui était certain. Ainsi le cortège s'avançait-il sur la grande place au son des tambours tandis que le fils prodige balançait ça là quelques miches de pain et autres piécette dans la foule des péquenots et curieux croisant leur route. Parfois pouvait-on également l'entendre beugler ça et là, plus pour la forme que par réel mépris, pour respecter une sorte de protocole pré-établi en somme.


« Place, aussi faites place au futur Duc, manants, et tout vos efforts se verrons récompensés ! Ayez une seconde d'hésitation ils se seront fichue en charpie par nos sabots ! Place ! Faites donc place, foutredieu ! »


C'est donc une fois sur place qu'il daigna enfin descendre de sa monture pour se mettre au côté de Maud et lui faire gentiment concurence, prêt également pour la distribution de baffes.


« Aussi si certains souhaitent un peu d'originalité et de virilité dans le geste, ici vous pourrez recevoir distribution de "pains dans ta gueule", "tartes dans ta face" et moult autres réjouissances bien plus masculines, n'hésitez point, chochottes exceptées ! »
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Aimbaud
[Si on faisait une équipe de soule avec...]

Les tambours résonnent dans toute la ville. A ce son répond toute la populace. Les portes des maisons vomissent une foule de gens qui envahissent les rues pour taper du sabot et battre des mains, observer les oriflammes s'épuisent au vent, les chevaux rutilants, et les Baffistes au sourire si engageant, rasés de frais et richement vêtus.

Aimbaud descend de cheval et se met à serrer des mains à tout va.


La politique n'est pas compliquée, mes braves. Pour élire vos Puissants : votez les plus forts. Tout est dans le terme ! Votez BAFFE, mon brave. Oh comme elle est mignonne. Votez BAFFE. On vous le rendra !

Il tamponna son sceau sur quelques parchemins en guise d'autographe et distribua des pains aux enfants sous le regard bienveillant des parents électeurs. Il donna une cuillère de soupe à un cul-de-jatte, fut applaudit par tous. Puis il offrit un linge propre à un lépreux, en le lui tendant à une distance raisonnable, du bout de son épée.

Pour un duc qui vous coupe le sifflet ! Qui tranche dans le vif ! Qui vous donne des coups de main ! Qui vous tape dans l'oeil ! Votez BAFFE. Votez Eusaias !

Et soudain illuminé par l'inspiration :

Votez BAFFE et le baron Eusaias,
À vos ennuis mettra le coup de grâce !


Puis s'en retournant vers ses compagnons colistiers, il prit la balle que lui tendait un serviteur et la leva vers les cieux pour la présenter au peuple.

À présent pour l'ouverture de la campagne de BAFFE, et pour votre plus grand plaisir, les Baffistes ont l'honneur de vous démontrer leur esprit d'équipe et leur combattivité, par une petite passe de Soule !
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Griotte
[Une baffe dans ta gueule ça me ferait du bien !]

Retour en Bourgogne en pleines élections ducales. Le hasard fait parfois bien les choses. La môme Blanc-Combaz avait décidé de rentrer de Guyenne après avoir réceptionné une missive des plus vexantes émanant du jeune Josselinière. Le cuistre avait insinué qu'il devait soutenir Eusaias car sa fille n'avait "aucune fibre politique"... ce qui en soi n'était pas faux. Griotte s'en tamponnait le noyau, mais son orgueil était touché. Par principe, il fallait qu'elle lui montre qu'il avait tord, ce saligaud !

Se frayant un chemin parmi la foule, elle s'avançait en direction des baffistes. Pas compliqué de les repérer, ils faisant un boucan d'enfer, beuglant à qui mieux mieux pour se faire entendre.


...ici vous pourrez recevoir distribution de "pains dans ta gueule", "tartes dans ta face" et moult autres réjouissances...

Et blablabla... La morveuse avait reconnu la voix hautaine de son frère, perdu au milieu d'un attroupement de badauds. Elle dut jouer des coudes et écraser quelques pieds pour parvenir jusqu'à lui. Elle l'observa un instant essayer de vendre les mérites d'une bonne claque dans la tronche. Idée farfelue qui dessina un sourire narquois sur les lèvres de la bâtarde.

Se plantant dans le dos de Cassian, elle lui demanda d'une voix amusée :


Combien pour pouvoir donner une baffe à Aimbaud ?
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Cassian_darlezac
[Et puis m*rde, je vote baffe !]

Fini d'être culpabilisé, fini le partage, vive le mérite, ceux qui foutent rien ben on les pique... Tient. en parlant de piquer, sa très chère frangine adorée venait justement de pointer sa frimousse. C'est donc avec un sourire que le gamin l'accueilli, mais très rapidement une idée lui vint en tête. Traumatisé "l'intraumatisable" ? Tout un sport auquel il s'adonnait chaque jour avec ardeur. Reste a prendre une mine horrifiée et à beugler avec empressement :

« Atentiooooonnn ! Grouilllloooooooooootttte, la soule ! Décalle toi, viiiiiteeee ! »


Et de se reprendre quelques secondes plus tard, trop mort de rire et super fier de sa boutade.« Mouahahaha ! T'aurai vu ta tronche, comment t'as eu des jetons j'suis sûr! Hahaha... Ca c'était impayable par contre ! Ah, les bonnes femmes ! Tou-jours de la réaction à vous faire tordre de rire ! »

Et la soule dans tout ça me direz vous ? Eh bien c'est quoi d'après vous le trucs ovale qui vole direction l'arrière crâne du môme ? Une fiante de pigeon ?

*Schblong*

Apparemment non, et c'est un gamin à terre, encore à moitié assommé qui lève les yeux vers sa soeur et qui d'une voix faiblarde précise : «  Grmbl.. Non, vas-y... Pour Aimbaud c'est gratos finalement... »
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Maud
" Pains dans la gueule " et "tartes dans ta face", Maud notait tout ça dans sa tête écoutant le jeune Cassian. Misère comme il est bien habillé et voilà le Aimbaud qui arrivait aussi.

Réunion de famille au sommet et sport en prime. La soule? ah oui, qu'elle en voulait, plutôt que d'attendre comme des piquets ceux qui venaient pas recevoir leur Baffe.


« Atentiooooonnn ! Grouilllloooooooooootttte, la soule ! Décalle toi, viiiiiteeee ! »

Sauf que Maud sautait à ce moment là pour attraper la soule et bouscula la jeune fille. Vol plané et hop , poussière à gogo dans les narines.

Ratée... grmbl... grmbl.... Ratée

Un pauvre gamin yeux ronds avec la soule dans les mains.

Pffft.. pffft... Allez petit! Donne-la moi.. Ou ... ou je t'mets une taloche.
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Aimbaud
AaaAH ! Ratée de peu, Maud !

Ainsi avait parlé l'esprit de la soule : Cassian n'était pas le plus combatif des Baffistes. À peine un petit coup en traître et le blondinet s'étale. Fortuitement, sa tronche de beau-gosse du Collège Saint-Louis n'était pas endommagée, il était encore apte à représenter la jeunesse dorée du duché de Bourgogne, pour rallier à leur cause tout un public de jeunes damoiselles éperdues d'amour.

Secoué d'un grand rire débile, Aimbaud se rattrapa à l'épaule d'un membre du public — personne qui par la suite, ne se lava pas l'épaule pendant trois semaines afin de se la péter auprès de ses proches "Le GET de Bourgogne m'a touchééÉÉÉE" — ou peut-être pas, l'article Wikipédia ne cite pas assez ses sources, à ce propos — et il continua de haranguer le public en ces termes :


Allez répétez après moi : Votez BAFFE ou crevez !
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Cassian_darlezac
[Just for the Bourgogne...]

A vrai dire pour l'instant le temps était surtout venu de se relevé afin de faire bonne figure, sa soeur se chargerait sans doute d'Aimbaud, alors décida-t-il de courir à la rescousse de l'infortunée Maud. Enfin à savoir qui deMaud ou du marmot était l'infortunée il aurait plutôt parié sur le minuscule gueux pour le coup.

« Enfin Maud, voyons ! Cessez donc de traumatiser ce mioche, laissez moi faire ! » Au jeune Blanc Combaz de s'approcher donc et de tenter de récupérer la soule en ces terme : « Aussi rend la soule minus, sinon la bonne Dame va te bouffer la tronche ! Alors plutôt l'intérêt de le faire... » Et voilà que le dit minus se mettait à chialer, au gamin donc de se redresser pour s'adresser à la foule et prendre le morpion à parti. « Regardez bourguignon, regarder à quoi ressemblent les opposants de Baffe et riez ! Souhaiteriez être comparés à ce chiard débile, inutile et geignard ? Être associés à ce minus qui n'a d'autres réparties que de chialer comme de la bonne femme au moindre petit truc ? Non ? ! Eh bien vous savez ce qu'il vous reste à faire alors : Votez Baffe ! »

Et d'adresser un discret signe de tête en direction d'Hector. Bizarrement on entendit plus parler du jeune garçon et de sa famille. Certains prétendre que par honte ils se seraient enfuis loin d'ici quand d'autre... Euh... non en fait les autres se la bouclent, c'est mieux pour eux. Le fait est que la soule revint quelques instant plus tard dans les mains du jeune Digoine, qui ne manqua pas de l'expédier avec vigueur sur Corbigny junior.
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