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[RP] Histoire d'un aller et d'un retour

Zeji
-Brelan de 9!

-Full aux dames par les as... désolé mon ami!

Deux jours qu'ils jouaient, et il n'en avait pas gagné une. L'était loin d'être un spécialiste -on lui reconnaissait volontiers d'autres qualités que le bluff- mais il appréciait le coté stratégique du ramponneau. L'autre aussi, visiblement. Et il avait une longue expérience.

...

Tout avait commencé deux jours plus tôt, à Alençon.


-Oui, mon fils, nous en rediscuterons. je compte repasser ici ensuite.

Le garde de faction aux porte avait été particulièrement attentif au prêche du curé, car lui-même vivait dans la situation qu'avait évoqué le prélat. Il demandait maintenant plus de précisions sur les étapes à franchir pour se mettre en règle avec les lois de Dieu et des hommes. Mais le père Zeji n'avait point le temps de s'attarder. Sa soeur avait quitté la ville et lui demandait de la rejoindre dans une ville proche; à une journée de marche tout de même. Il avait parcouru monts et vaux pour rejoindre sa chère parente qu'il n'avait pas vu depuis si longtemps, et ils n'avaient guère eu le temps que d'échanger quelques paroles (dans de drôles de circonstances, en plus, suite à un quiproquo, mais là n'est pas le sujet, on ne va pas revenir dessus sinon on va y passer la nuit!) Qu'est-ce que je disais, déjà? Ah, oui, sa soeur! Disparue, donc, avec pour toute explication un mot lui enjoignant de la rejoindre à Mortagne. C'était là qu'elle devait défendre son duché.

C'était là son devoir de duchesse.

Las, tout le duché était en ébullition. Les lunes pourpres campaient aux abords de la ville. Les rumeurs les plus folles faisaient état de combats ayant opposés ces brigands aux troupes royales; l'on disait même la reyne elle-même blessée. A vrai dire, certains la disaient mortes, d'autres au contraire assuraient qu'elle avait été épargné, et les derniers prétendait qu'elle était dans son chateau à Paris! Dans ces cas là, il valait mieux croire le milieu, l'on était moins désappointé quand on apprenait l'entière vérité. L'armée alençonnaise, elle, contrôlait toutes les entrées et sorties de la ville. Avec son accent normand, il ne passait pas innapperçu, et plus d'une fois il avait été montré du doigt comme "l'étranger" avec un air qui en disait long. Heureusement qu'il avait pu nouer quelques relations; le capitaine Kelkun lui assurait sa protection. Et le sauf-conduit de la duchesse était un précieux sésame.

S'étant assuré de toutes les formalités, il avait préparé son voyage, non sans une certaine appréhension. Rejoindre Mortagne serait délicat, certes. Il faudrait éviter le camp des brigands, et ne pas tomber sur des confrères à eux. En ces temps troubles nuls doutes que certains malheureux voudraient profiter que l'armée est occupée sur les remparts pour tenter leur chance sur les chemins. L'on lui avait indiqué un chemin discret pour sortir de la ville. C'est par là qu'il atteignit les bois.

Une robe de bure et une crosse pour touts signes distinctifs de sa charge. ses vêtements sacerdotaux étaient restés au domaine de la duchesse. On pouvait dans le sous-bois le confondre avec n'importe quel serf ou soldat mal équipé. C'est ce qui se passa surement. A moins que ce ne fût intentionnel, allez savoir avec des gens sans foi ni loi. peut-être même que certains d'entre eux se vanteraient d'avoir occis un homme de Dieu. Qu'il prenne en pitié leur âme!

Toujours est-il que le sort voulu ce jour-là que les Lunes avaient plié leur camp, et pris la route. La même que lui, à travers le bois.


-Qui va là? s'enquit-il en entendant des mouvements dans les buissons proches. "Un sanglier? Ce serait ma veine!" pensa-t-il

Quand la douzaine de soudards lui fit face, il se demanda s'il n'aurait pas préféré rencontrer une bête sauvage. Il aurait eu plus de chance de s'en sortir.


Quand les hommes du village entendirent son cri, ils dépéchèrent quelques soldats, qui le trouvèrent gisant dans son sang. Son coeur battait encoe faiblement. Assez pour qu'il puisse demander qu'on envoie un message à sa tendre soeur tandis qu'on le transportait sur une civière. Non, il ne pourrait pas la marier en mars. Il serait en compagnie d'Aristote, la-haut.

Il n'avait pas sitôt été déposé sur la litière de l'hospice qu'il rendit l'âme. Sans un prêtre à ses cotés pour bénir son dernier voyage, un comble! Et c'est ainsi qu'il s'était retrouvé à jouer au ramponneau avec Gabriel. Ce dernier lui soutenait que c'était la deuxième fois, la première remontant à l'époque de l'effondrement de l'église de Bayeux, mais conformément à la volonté divine, il n'en avait point gardé souvenir. Il y avit foule en ce moment à se présenter au tribunal céleste, et l'archange lui avait proposé de patienter ainsi. Pris au jeu, il n'avait pas vu les deux jours passer.


-Bon, c'est pas tout ça, mais j'ai du travail, moi... lança l'invincible ramponneur. Toi aussi d'ailleurs!

-Oh, j'ai l'étenité devant moi maintenant...

-Ooopp oop hop! Qui t'as dis que ta mission sur terre était achevée? Il me semble que tu as encore de nombreuses promesses à honorer!

-Mais... je suis ici par la volonté de Dieu, non?

-Lui? Non! Les hommes se débrouillent suffisemment bien pour arriver ici plus tôt qu'Il ne le voudrait. D'autant que dans ton cas... on s'est fait prendre de court. Bref. Ravi d'avoir pu jouer avec toi.


L'archange leva la main, et se mit soudain à rétrécir. Tout comme les montagnes et les nuages autour de lui. Giovanni était propulsé en arrière à toute vitesse, parcourant en sens inverse des contrées inexplorées qui séparaient l'Olympe des alpes mancelles. Il vint percuter son propre coprs avec une violence qui... ben rien du tout en fait. Dans une respiration.

Une respiration qui fit manquer de défaillir la brave grenouille de bénitier qui s'affairait à laver le corps en vue de l'ensevelissement.


-Giosep-Maria-Jeshua! Par les saintes burnes du pape, y respire!

-Que...
une impession brumeuse s'estompait dans sa tête, comme un rêve qu'on oublie au réveil.

...ben heureusement que je respire, ma fille!

-Mais, mais... vous étiez mort, mon père!

-Mort? Je me trouve soudain bien prolixe pour un mort! Allons...

il tenta de se relever aouch! c'était encore trop tôt. Si les dernière 48h n'étaient qu'un trou noir dans son esprit, il gardait en revanche intact le souvenir de la bastonnade qu'il avait reçue.

Ainsi que les visages de ses aggresseurs.

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Zeji
Rien à faire, il ne pouvait pas bouger les jambes. Les hématomes s'étaient dégonflés, mais la douleur était restée. Et les formes saillantes sous la peau indiquaient que les os n'étaient non seulement plus en un seul morceaux, mais surtout que personne n'avait songé à les remettre dans leur emplacement originel avant que les humeur de guérison ne fassent leur effet...

-faites appeler un barbier!

-mais mon père, notre frère guérisseur sait quels baumes peuvent apaiser ces boursoufflures
avait protesté le novice qui lui apportait à boire. Fichtre, ils n'avaient même pas de calva ici! Quelles idée il avait eu de quitter sa ville!

-Et moi je te demande, mon fils, d'aller chercher quelqu'un pratiquant une autre médecine les les remèdes de grand-mère du frère Théodule! Il n'y a pas un barbier ou un rebouteux dans la ville?

...

en attendant de se faire soigner par quelqu'un de compétent, le curé avait demandé à se faire transporter dehors pour pouvoir prêcher à la foule.

Citation:
Mes chers enfants,

si j'ai demandé à me faire porter sur cette civière jusqu'ici, c'est parce que vous parler de la bonté de Dieu est le plus grand réconfort que j'aie suite aux blessures infligées par ces lâches bandits rassemblés sous le nom de Lunes pourpres.

Vous me voyez allongé, ne pouvant plus me mouvoir, abandonné au simple statut de spectateur du monde, et vous vous dites peut-être:
"pauvre de lui! voilà un homme bien bâti, qui devait trouver de la joie dans les travaux de force et le jeu de soule normande, condamné à l'immobilité par la traitrise de ces mêmes félons qui ont osé porter la main sur la reyne et l'assiègent toujours! Je n'aimerais pas être à sa place"

Hé bien, détrompez-vous! Si le travail est une source de joie incontestable, et d'ailleurs le créateur lui-même nous recommande de donner le meilleur de nous-même dans tout ce que nous faisons, il n'en est pas moins important de prendre le temps de réfléchir sur ce qui nous entoure. Et pris dans le tourbillon de nos activités quotidiennes, il nous arrive à tous de ne plus nous réserver suffisamment de temps à la méditation. Aussi, je loue le Très-Haut de ce repos forcé, qui me permet de consacrer enfin du temps à cette saine et sainte activité!

Car si Aristote à fustigé l'acédie et l'ermitage permanent, il n'a pas cessé d'inciter ses élèves à contempler les ciel et la terre à la recherches des traces de Dieu. Il nous l'a enseigné en ces termes:
"Le bonheur est une forme de contemplation que le sage doit s'efforcer d'atteindre"

Que Dieu guide vos pas et vos pensées!

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Eloise..
Une cousine inquiète. Une missive. Un curé. Un poutrage. Une demande de renseignements. Et tout ça, en un.
Eloïse relut le pigeon provenant de Normandie, alors qu'elle était en pleine écriture d'histoire de Dragons pour la fille de ladite cousine, celle-là même qui avait envoyé - non pas un pigeon - mais un faucon.
La brune ne sortait que très rarement, préférant sa chambre où l'inspiration lui venait, être la moins dérangée possible. Mais il y avait cette missive, de haute importance, qui lui demandait de sortir.

Ordre de mission, car oui, peu de gens le savaient, mais elle était en mission, raison pour laquelle elle avait sans doute été enlevée quelques semaines auparavant.
Ordre de mission : donner des nouvelles du Curé de Bayeux. Voilà qui assurait d'être hautement riche en émotions. Retrouver le curé qui devait procéder à un possible mariage. Pensive et perplexe. Comment pouvait-elle envisager, ne serait-ce que l'espace d'une seconde, de se marier ? Cela ne pouvait être qu'une plaisanterie. Sauf que. La demande de renseignement paraissait sérieuse. La cousine était inquiète de savoir si son ami-curé-souleur était encore en vie, ou si la rumeur disait vrai, il fallait donc la rassurer, ou pas. Le souci était : où chercher.

Eloïse avait eu vent de combats armés, de gens tombés, mais pas qu'on avait osé s'en prendre à un serviteur du Très Haut. Ceci étant, ils s'en étaient bien pris à la Reyne, alors pourquoi pas à un curé ?
S'il était mort, franchement, c'était à se demander à quoi bon se donner corps et âmes pour servir le Très Haut, si c'était pour qu'il rappelle à lui si tôt. La jeune femme referma donc encrier, reposa plume, et délaissa parchemins pour pouvoir répondre au plus vite à une CousinoDuchesse inquiète. Elle s'habilla plus chaudement et sortit. A la rencontre des badauds, elle aurait bien réponse à sa question.
Elle descendit les escaliers silencieusement et se retrouva dans la rue. Mais par où commencer ? Se rendre sur la place principale et voir qui elle rencontrerait ? Elle trouverait bien une patrouille, des soldats qui seraient à même de lui fournir ce renseignement.

Arrivant sur le lieu le plus fréquenté de la ville, un homme haranguant la foule. Justement, il portait une soutane. Sans doute pourrait-il l'aider.
S'approchant d'un peu plus près, elle constata qu'il n'était pas au meilleur de sa forme , mais assez pour s'adresser ainsi à tous les passants. Elle n'avait pas entendu tout le discours, seulement la fin, aussi, par politesse, elle attendit qu'il eut fini pour s'approcher davantage.


Pardonnez-moi mon Père...
Auriez-vous instants à m'accorder ? s'il vous plait ?


Elle ne désirait pas le déranger, surtout dans l'état où il se trouvait. Et vu son grand âge, il ne fallait pas qu'elle le fatigue de trop. Difficile à vrai dire de lui donner un âge, en fait, mais au vu des traits tirés, et d'autres petits points de détail, il ne paraissait plus tout jeune.

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Zeji
Le curé prenait son pied. Façon de parler, vu que son pied, il ne pouvait même pas le poser par terre. Mais prêcher en public, c'était vraiment son plaisir. D'autant qu'Alençon ne semblait pas avoir connu de prêcheur depuis des lustres à en voir l'avidité avec laquelle on écoutait ses paroles. Il poursuivit sur le thême de la contemplation.
Citation:
Le bonheur est une forme de contemplation... de quelle sorte de contemplation nous parlait Aristote?

Non pas d'une vaine méditation solitaire perpétuelle, assurément! Dans son dialogue avec l'ermite, il montre pleinement que la nature de l'homme est d'ête sociable:

"Aristote : "Un homme ne peut pas se contenter d'une telle vie. Ou alors il n'est pas pleinement."

Ermite : "Balivernes ! Je suis le meilleur des hommes."

Aristote : "Comment le saurais-tu, toi qui ne connais pas les autres ? Etre un humain, c'est vivre selon la vertu. Et la vertu est une pratique qu'on ne peut exprimer qu'avec les autres. Tu vis bien certes, mais tu ne pratiques aucune vertu puisqu'il n'y a personne avec qui tu puisses la pratiquer. Tu vis comme un ours, indépendant. Mais a-t-on vu un ours faire preuve de vertu ? Tu n'es pas un homme heureux puisque tu n'es même pas un humain. Un humain a des amis, où sont les tiens ?"

Ermite : "Mes amis sont la nature, mes oliviers, mes légumes."

Aristote : "Une véritable amitié se fait entre égaux. Tu es donc l'égal d'un olivier : planté et immobile. Tu survis en marge de la Cité au lieu d'y participer comme le fait tout véritable humain. Je vais donc te laisser prendre racine, adieu !"

Aussi, c'est la contemplation de notre prochain que nous devons préférer. Oh! non pas épier leurs travers, mais au contraire, comme Dieu, chercher à voir leurs qualités, leurs actes de bonté, afin de les en féliciter et de nous en inspirer!

Qui allez-vous imiter aujourd'hui?


A la fin du prêche, une jeune femme vint le trouver.

-Pardonnez-moi mon Père...
Auriez-vous instants à m'accorder ? s'il vous plait ?


Serait la fameuse inconnue qui souhaitait le renconter? Hmm, elle semblait ne pouvoir arriver que plus tard.
Une demande de baptême ou de mariage? Il n'était pas dans son diocèse, il se ferait taper sur les doigts.
Une confession... ah, surement ça. Du croustillant!

-Bien sur ma fille. Allons à l'auberge.
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Eloise..
-Bien sur ma fille. Allons à l'auberge.

Décontenancée, rouge aux joues violent. Avoir passé autant de temps chez les nonnes, finalement cela n'avait pas eu que du bon. Certes, elle avait pu peaufiner son éducation et notamment reprendre le goût à l'écriture, apprendre l'enluminure et compulser des tas de parchemins retraçant l'histoire du Royaume, mais quand un homme et quand bien même en soutane, proposait d'aller à l'auberge, cela paraissait louche. Cette ville n'avait donc point d'église, ce lieu où toute confidence restait entre l'Homme d'Eglise et le Très Haut ?
Eloïse secoua brièvement la tête, se disant qu'il était possible que ce soit encore l'un d'entre eux, déguisé en Curé, histoire de mieux se mêler à la foule. Elle leur avait échappé la dernière fois, et elle n'avait pas livré les informations qu'ils désiraient. Et là, l'homme lui proposa d'aller à l'Auberge. Peut-être était-ce un piège. Rester donc sur ses gardes. Il ne fallait pas la prendre pour une blonde, bien que sa blonde de cousine n'était pas de ces blondes à qui on faisait avaler n'importe quoi. Quoique, dans une de ses missives, elle avait même jusqu'à laissé sous-entendre qu'un des vieux nobles normands ne la laissait pas indifférente.

Regard de méfiance à l'homme en soutane. Après tout, rien ne lui garantissait réellement qu'il était ce qu'il prétendait. C'était un peu comme ces hommes qui, s'habillant en Garde Royale, ou en gens de la Maréchaussée, débarquait chez une petite vieille pour lui piquer ses "bas de laine" bourrés d'écus. Non, méfiance était le maître mot.


Mon Père,
pour ce que j'ai à vous confier, vous demander, serait-il possible de profiter du calme, de la sérénité et de la confidentialité du lieu Saint de cette ville ?


La jeune femme triturait quelque peu ses doigts, se disant que s'il était ce qu'elle croyait, lui demander d'aller à l'église, lieu vide de monde contrairement à cette place, c'était limite se jeter dans la gueule du loup.
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Zeji
Allons donc! Après tous ces discours, il avait le gosier sec. Et voilà que la belle faisait des minauderies!
-Mon Père,
pour ce que j'ai à vous confier, vous demander, serait-il possible de profiter du calme, de la sérénité et de la confidentialité du lieu Saint de cette ville ?


Il rêvait d'une bonne chope de bière -à défaut de calva- et d'un tendron de veau aux épices. Il en avait senti l'odeur en venant de l'hospice, lorsqu'il était passé devant les Trois Fiefs. Lorsqu'ils étaient passés. Lui dans la civière, et les deux braves qui l'avaient porté jusqu'ici en signe de repentir pour les péchés dont ils avaient demandé l'absolution. Tout en restant évasif sur la capacité réelle des prêtres à décréter que les péchés étaient pardonnés, il avait sous-entendu que les actes de charité aristotélicienne étaient regardés favorablement par le Juge Suprême. D'où leur empressement à se porter volontaire pour l'emporter où il le désirait. Il leur aurait bien demandé, maintenant, de l'emmener à la taverne, mais voilà que l'inconnue tenait à une discussion dans un lieu saint.

Il leva les yeux au ciel. Christos avait prévenu que ce serait une vie de sacrifices!


-Mais bien évidemment mon enfant. Rendons-nous à la collégiale.

Il chercha des yeux les deux larrons. Par tous les crabes de Normandie! Eux étaient partis fêter la rémission de leurs fautes au comptoir le plus proche, tandis que lui devrait attendre encore des plombes... et surtout, comment allait-il s'y rendre, à l'église? La demoiselle était trop fluette pour espérer que le porte sur son dos, lui qui commençait à bedonner malgré qu'il n'aie pas trente ans. Il lui faudrait bien se résoudre à utiliser ces fichues béquilles qu'il avait faites faire. Lui-même charpentier, il avait donné des instructions précises. Mais il n'avait pas trop confiance dans le travail des autres quand il s'agissait de sa propre sécurité. Du moins une confiance limitée.

-Voudrez-vous bien me passer ces béquilles? dit-il en désignant les morceaux de bois au sol contre le mur.

...

Il se redressa enfin et fit quelques pas.


clip... clop...

-Tout en cheminant, peut-être pourrons-nous au moins faire connaissance. Je suis le père Giovanni d'Eusébius, curé de Bayeux. Et vous, ma fille, de quelle paroisse venez-vous?
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Eloise..
Le curé avait levé les yeux suite à sa requête. Aurait-elle dit quelque chose qu'il ne fallait pas ? A moins que oui, elle avait vu juste, c'était un des leurs, un de l'Ordre, de ceux qui l'avait enlevée. Bien qu'à y regarder de près, il avait l'air de souffrir. Il lui demanda de lui donner ses cannes, ce qu'elle s'empressa de faire. Après tout, s'il se rebiffait, elle était armée.
Au moment où elle lui tendit les porteuses, il se présenta :


- Je suis le père Giovanni d'Eusébius, curé de Bayeux. Et vous, ma fille, de quelle paroisse venez-vous?

Mpfhh....C'était lui ! Elle cherchait un curé, et pas des moindres, cette ville devait être pleine d'hommes d'église et elle tombait sur lui. Joie sur son visage, elle lui aurait presque sauté au cou, sauf qu'elle savait se tenir, puis, après tout, ils ne se connaissaient pas. Un peu de tenue était donc demandée. Mais elle en oublia qu'ils étaient en pleine rue.

Vivant ! vous estes donc vivant !! Anya va estre soulagée !!

Puis, marquant une pause qui coupa net le cri de joie, elle fit petite courbette et politesses.

Hum, pardonnez-moi, je me présente, Eloïse de Puycharic. Je crois que vous connaissez bien ma cousine. Elle m'a écrit missive me demandant de lui annoncer et de source sûre, vostre mort. En Normandie, la mauvaise nouvelle est tombée, et Anya n'a pas voulu y croire et elle m'a demandé d'aller me renseigner et elle voulait estre sûre que, et elle a réellement exigé la preuve que, et elle était preste à venir icy elle-même, mais on l'a cloîtrée au Château, car trop risqué pour elle qu'elle vienne icy et vous estes bien vivant !!!


Un flot de paroles débitées, sans reprendre son souffle, ce qui fit qu'elle avait limite soif, mais un sourire aux lèvres indéniable. Elle avait bien fait de sortir de sa chambre et de quitter l'histoire du "Dragon aux Ecailles d'Or" qu'elle écrivait pour la gamine de la Duchesse d'à côté. Maintenant qu'elle l'avait retrouvé, qu'il n'était pas celui qu'elle croyait, peut-être était-ce inutile d'aller à l'église. D'autant qu'il avait parlé d'une auberge, sans doute était-ce parce qu'il avait faim. Ou soif. Ou les deux. Et accompagnée d'un Curé muni de deux cannes, elle ne risquait rien, aussi elle proposa :

Finalement, l'Auberge sera très bien. Avec vostre prêche, vous devez avoir faim et vu vostre état, vous avez besoin de reprendre des forces.
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Zeji
Rarement l'évocation de son nom avait provoqué telle réaction. D'habitude, on lui répondait plutôt "c'est où, ça?" ou "ça m'fait une belle jambe". La réaction en face était aujourd'hui surprenante

Vivant! s'était-elle exclamée. Il ne savait pas que quelqu'un ici -hors sa soeur coicée à Mortagne- s'inquiétait de son sort.

Ce n'est que lorsqu'elle déclina sa propre identité qu'il comprit. C'était la Duchesse -l'autre- qui était derrière ça! Qu'on pense ainsi à lui lui réchauffait le coeur.


-Oui, rassurez ma chère meunière, je suis bel et bien vivant! En plusieurs morceaux, certes, mais vivant, contrairement à ce que j'ai entendu dire moi aussi...

Je suis ravi de rencontrer sa cousine. Aussi brune qu'elle est blonde, mais visiblement vous partagez le même caractère chaleureux.


Et elle fit une proposition qu'il ne put refuser. Il leva de nouveau les yeux au ciel: murmura-t-il.

clip... clop...
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Eloise..
Sa chère meunière ? C'était donc ainsi qu'il l'appelait. Cela devait montrer à quel point sa blonde de cousine devait se pavaner avec sa couronne et ses titres, pour qu'au lieu de l'appeler "Duchesse" ou ... mince, le nom de son domaine ? Eloïse savait que c'était au Mont St Michel. Ah oui, Longueville, terre vassale d'un chat. La jeune femme se demandait toujours pourquoi ce surnom. Peut-être avait-il de belles moustaches, ou alors retombait-il toujours sur ses pattes, à moins que ce ne soit parce qu'il avait les"griffes" tellement acérées, que d'un coup de patte, il mettait à mal l'ennemi.
En tout cas, le curé la surnommait "meunière", sans doute de l'activité avant qu'elle ne soit noble. Puis, il parla de leur couleur de cheveux et de leur caractère, ce qui la fit sourire.


Oui, bien sûr, je dirai à Anya que vous estes, certes point entier, mais du moins vivant. Si vous saviez, sa lettre pleine d'inquiétude. Elle m'avait déjà parlé de vous, car nous nous écrivons régulièrement, et je vous sais plutôt proches.
Quant à la couleur de cheveux, Anya est bien plus souvent au soleil que moi, qui reste "enfermée", à écrire.

Ce qui était faux, puisque fut un temps, Eloïse sortait beaucoup, sillonnant les routes, en quête de nouveau et d'inspiration pour ses écrits.

Et ce qui concerne le caractère, ma foi, chaleureux, sans doute, mais bien trempé, à n'en point douter. Et encore, je crois qu'Anya est moins sauvage que moi et là, grimace, ajoutant quoique, il parait qu'elle pratique deux sports hautement sauvages, la soule et un truc, une histoire de torchon. Pratiques Normande, j'imagine ?

Eloïse accompagnait le Curé de Bayeux à l'Auberge, il pourrait ainsi s'asseoir et se reposer, et pourquoi pas lui parler d'une cousine qu'elle connaissait sous un angle différent de lui. Arrivant devant la porte, qu'elle lui ouvrit poliment, le laissant passer en premier, elle se dirigea ensuite vers le tavernier, demandant presque timidement, une place confortable pour l'homme d'église et le repas du jour, car sans doute avait-il faim : des grenouilles, mais pas de bénitiers, s'étaient fait entendre dans son ventre.
Attrapant une couverture pliée, que le Tavernier lui donna et se dirigeant vers l'emplacement qu'il leur indiquait, elle confectionna un "reposoir" avec la couverture, pour la jambe en compote du Père Giovanni.


Voilà, ainsi, vous ne devriez point avoir trop mal.
Qu'est-ce qui vous a mené si loin de Bayeux, mon Père ?

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Zeji
-Un sport sauvage, la soule? Mais non mais non ma fille, on a du mal vous renseigner! Venez donc assister à la finale de la Coupe de Soule Royale, et vous verrez qu'il s'agit d'un jeu...

"hmm certes où le contact est franc" pensa-t-il et se remémorant les hémathomes qui ornaient les visages des joueurs les lendemains de match.

...tactique et revigorant!

Une fois installés, elle lui demanda de raconter son périple.

Ah, mon enfant! Il n'ya plus de respect de rien aujourd'hui!
J'étais en visite chez ma soeur, qui se trouve occuper le trône d'Alençon, quand elle a du subitement partir pour défendre la ville de Mortagne où, devais-je l'apprendre plus tard, se rendait aussi la Reyne ainsi que les brigands dits "Les Lunes Pourpres". Pour l'heure, je me retrouvais seul en cette ville que je connais si peu, avec les armées brigandes campant aux pieds des remparts, et recevant une lettre de ma soeur m'enjoignant de la rejoindre. Las! Il a fallu que ces malfrats choisissent cette même nuit pour lever le camp, et nos routes se croisèrent, pour mon plus grand malheur.

Ah, maudits renégats! J'ai eu beau crier que j'étais un écclésiastique innofensifs, ils n'ont pas cessé de me frapper pour autant, jusqu'à ce que je perde connaissance et me retrouve à l'hospice, je ne sais trop comment. Il semble que quelques courageux soldats m'ont trouvé lors d'une patrouille, ce qui m'a sauvé la vie!


Tout en commandant une autre tournée, il la regarda en coin...

-Dites... votre cousine ne vous a vraiment jamais appris à serpiller?

Bon point, à noter pour plus tard.
Il n'avait prêté aucune attention à la femme qui était entrée quelques instants plus tôt et s'était dirgée vers la cheminée.

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Sorianne
Et quel retour...!


La jeune femme était persuadée d'avoir entendu une dame prononcé les mots Bayeux et mon Père dans la même phrase. Et elle ne connaissait qu'un curé à Bayeux... Celui qu'elle cherchait! Scrutant les recoins de la grande salle, elle ne vit tout d'abord pas ce qu'elle voulait. Quelques couples, quelques poivrots... Mais si c'était une femme qui lui parlait, forcément qu'ils formaient un couple! Une jeune dame près de la fenêtre... Un homme face à elle et qui tournait le dos à Sorianne.

Une légère moue dubitative sur le visage de la brune... Il se pourrait que ce soit lui. Mais si ce n'était pas le cas? Depuis le temps qu'ils ne s'étaient pas vu, sans doutes que Zeji avait évolué au sein de l'église... Peut-être n'était-il plus à Bayeux...? Et quoi? Au pire si elle se trompait, elle aurait à le chercher dans les coins, ce n'était pas la mort... Oui mais comment l'aborder? Si c'était lui, il allait avoir une attaque... Puis il était en pleine conversation, cela ne se faisait pas...

Mais la future maman avait avancé, claudiquant jusqu'auprès du couple. Hésitante sur la conduite à tenir, elle esquissa un sourire d'excuse à la jeune femme inconnue qui parlait avec celui qui pourrait être le frère de Colhomban. Fallait tenter tant qu'elle était là, devant... Enfin derrière lui... Pourvue qu'il ne tombe pas dans les pommes, ce serait le pompon... So avança une main, toujours hésitante. Non, mieux valait éviter les familiarités si ce n'était pas lui... Oh et puis elle était génée par rapport à la jeune femme. Le visage en feu, elle fit un signe d'excuse de nouveau, et finit par se décider. Le tout pour le tout... Mais ce n'est qu'une voix étranglée qui sortit de sa gorge.


Pardonnez moi mon Père. Je vous ai écrit pour vous rencontrer, il y a plusieurs jours...

Marrant comme la respiration ne fonctionnait pas toujours comme il le faudrait... La voilà qui était tellement angoissée qu'elle avait presque cessé de respirer. Elle aura bien le temps de souffler en voyant sa réaction!
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Une belle bannière?
PNJ= Perso à part entière. A une histoire à lui, un physique à lui. Point.
Zeji
On vint lui parler.

-Pardonnez moi mon Père. Je vous ai écrit pour vous rencontrer, il y a plusieurs jours...

Une voix de jeune femme, presque familière. Il se serait cru à Bayeux, à discuter en taverne avec ses paroissiens...

-Ah, c'est vous! Prenez place! Je vais enfin connaitre l'auteur de ces cachotteries dit-il en se retournant.

Il ne termina pas sa phrase. Le visage lui était familier, effectivement. Très familier. Trop, d'ailleurs. S'il ne l'avait pas enterrée lui-même, il aurait juré que c'était la fiancée de son frère.

il blêmit.


-Un fan... un fan-fan... un fantôme!
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Sorianne
Fantôme... Elle savait bien que c'était ce qui allait se passer. Et quand le teint de Zeji vira au cendré, elle regretta de s'être annoncée de la sorte. Horrifiée à l'idée de sans doutes achever le prélat déjà blessé, elle s'empressa de secouer la tête, levant les mains en guise de stop, pourvu qu'il ne tourne pas de l'œil!

Non non! Non pas un fantôme! regardez, je peux vous toucher!

Ce qu'elle fit en lui attrapant une main, avec les siennes, tremblantes.

C'est une méprise! Zeji croyez moi!

Un coup d'œil suppliant à la jeune femme face au prêtre, avant de revenir à celui qui devrait être son beau-frère à l'heure qu'il était.

Pouvez vous lui dire que vous me voyez? Que je suis bien là?

Zeji, je suis So, je ne suis pas morte, je suis bien là!

Elle esquissa un sourire qui se voulait rassurant, sans toutefois y arriver pleinement. Si Zeji réagissait de la sorte...

Je n'ai jamais été enterrée, je suis bien vivante...

Et maintenant? Allait-il la croire? Elle l'espérait, elle avait tellement besoin de lui expliquer...

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Une belle bannière?
PNJ= Perso à part entière. A une histoire à lui, un physique à lui. Point.
Zeji
Livide est le mot qui convient le mieux pour décrire le père Giovanni. La créature parlait, se mouvait autour de lui, le touchait... quelle était la raison de cette apparition? Pourquoi la bête sans nom le tourmentait-elle ainsi?

-Zeji, je suis So, je ne suis pas morte, je suis bien là!
Je n'ai jamais été enterrée, je suis bien vivante...


-Mais je... je l'ai enterrée moi-même, à Bayeux...

Il se remémora cette triste journée, où Col, abattu lui avait présenté le coprs de sa fiancée. Il avait célébré la cérémonie, en comité restreint -eux deux seulement- et c'est pour cela qu'ils l'avaient célébré dans une petite chapelle hors les murs de la ville.

Le curé était maintenant cadavérique.


... j'ai porté son corps en terre...

Il se souvient de ce cerceuil... à vrai dire, il ne l'avait pas ouvert -ce qui est pourtant demandé aux prêtres- mais la détresse de son frère était tellement évidente qu'il avait su, sur le coup, que c'était la belle qui s'y trouvait.

...comment serait-ce possible?

Maintenant que le souvenir remontait en lui, il se rappellait s'être fait la réflexion que le cerceuil était bien léger... mais comme elle était menue, il n'avait pas posé la question. D'ailleurs, l'homme effondré n'avait mot dit sur les circonstance du décès, tant il était ravagé par la tristesse. Se pourrait-il que... Colhomban n'ait fait enterrer qu'un cerceuil vide, n'ayant pas retrouvé le corps de sa mie trépassée? Dans ce cas, pouvait-on imaginer qu'elle aie pu survivre?

Une lueur d'espoir vint poindre sur le visage du prélat. Une esquisse de sourire, même. Et quelques couleurs en prime.

Puis le doute. Pourquoi serait-elle restée éloignée de Col si longtemps? A moins que... ils n'aient été séparés en mauvais termes? Voire qu'il ne soit à l'origine de la disparition? Allez savoir, il le connaissait si peu, ce frère avec lequel il ne s'était jamais vraiment entendu ni compris...


-Que... que t'est-il arrivé?
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Tsampa
[Palais ducal]

Gasparine avait celà d'agaçant, elle était sans gêne, et faisait ce qu'elle veut, à sa guise, partout. Elle faisait partie des meubles, elle se baladait en ville, dans le château, où bon lui semble, sans que trop de monde ne trouve à y redire. Elle avait ses passes-droits comme on dit. Alors quand elle arriva aux portes des appartements ducaux, et qu'elle se mit à convaincre les gardes de la laisser entrer, la Duchesse posa sa pomme, et sourit, attendant simplement que la porte s'ouvre sur la bouille satisfaite de la lavandière.

Gasparine, vous pourriez au moins frapper, avant d'entrer. Je peux ... ne pas être seule, par exemple!
- Boarff, vais pas m'embarrasser d'manières avec vous, si? On s'connait d'puis avant qu'vous avez une couronne sur la caboche. Ici ou vot' baraque d'la Rue Stine, s'pareil.

Qu'est ce qui vous amène alors? Des nouvelles de la ville?
- Oui et non.
Y'a une dame qui vous cherche. Grosse jusqu'aux oreilles d'un marmot qui d'vrait pas tarder à pointer entre ses cuisses, si vous voulez savoir. J'crois qu'on la connait. D'avant.
*Gasparine dessine sur sa tête une couronne imaginaire*. D'avant toussa quoi. Et c'est pas que j'lui promis, mais presque vous comprenez?

Et ... vous voulez que je vous suive? Qu'on aille la voir?
- C'est ça oui. Maintenant, avant qu'elle s'envole. Elle a l'air bizarre.


[Une taverne en ville]

Et c'est comme ça que la Duchesse, laissant sa couronne dans sa chambre, et ses robes de bonne facture au château, se retrouve dans la rue, badinant des derniers ragots avec la lavandière, à la recherche de la brune qui voulait la rencontrer. Gasparine avait dit : dans une taverne du bas de la ville. Et elle s'était laissée guider. Jusqu'à entrer dans la salle basse d'une auberge, où plusieurs personnes étaient installées, donc Gio, et deux femmes, de dos. Tsampa se prit à sourire, se disant que son frère n'était point vilain garçon, et qu'il aurait fait tourner des têtes sans ses habits de moine. Mais là, il était livide. Le teint cireux, comme s'il avait été mis en face du Sans Nom lui-même.
Elle s'approcha.


Gio, bonjour! Mes Dames, le bonjour à vous aussi.
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