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Info:
Arrivée du Vaisneau en Bretagne

[RP]Vive la France, et le(s) Français!!

Enguerranddevaisneau
Vous voulez vous taper l'incruste? No soucis, mais mp D'ABORD! Et attendre que je donne mon accord, cela va de soit.
Bon jeu!


Prenez une chaise, installez vous, car ici commence l'incroyable histoire du Français Vaisneau. Le seul, l'unique, le blond, le beau, l'incroyable!! Ouvrez les mirettes bien grand, et tremblez pour lui, car à ce moment précis, il s'apprête à faire une chose qui risque de changer sa vie, peut être même d'y mettre un terme.
En ce jour, l'Enguerrand pose un pied dans une contrée barbare, une contrée hostile et sauvage. En ce jour, Enguerrand de Vaisneau, premier du nom, entre en BRETAGNE!!!


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[ La veille, campement de nuit en Poitou. ]


Qu'on lui coupe la tête!!!!


L'ordre avait retentit comme un couperet, sortie même des méandres du Vaisneau qui fulminait.
Il était en retard, très en retard pour rejoindre sa belle, sa douce, sa lumière, son soleil quoi..Marzina Montfort Penthièvre, dicte la Prude.
Ou pas.

Le voyage durait depuis maintenant de nombreux jours, trop nombreux même au gout du baron, qui, il fallait se l'avouer, se lassait vite. Le groupe était composé de véhicules éparses et différents.
Douze chevaux d'abord, montés par une garde aussi cruelle qu'importante, composée d'hommes de mains sorties des prisons de St-Lazare, mercenaires pour la plupart, qui vouaient à l'Ittre une obéissance sans failles, pourvu qu'il pait.
Suivait un coche, dans lequel le maitre, le seul, l'unique, la Teigne d'après certaines descriptions, trônait tel un roy, accompagné uniquement de son majordome/ trésorier/intendant, j'ai ainsi nommé Bertrand, homme de lettre sans aucun doute, mais surtout serviteur de la famille Vaisneau depuis sa prime jeunesse.
Puis deux charriotes, la première pleine à craquer des frusques du blond, froufrous et autres fariboles nobles qu'il avait refusé de laisser au sein de la Batisda, et la deuxième pleine également, mais de valets, trois pour le coup, et de la cuisinière accompagnée de deux chambrières.
Massive compagnie qui avait pris place à la nuit tombée, tente montée à la hâte pour le baron, et simples couvertures pour la Maisnie, quand le cris Vaisnien avait retentit.


Bordel! Je viens de dire qu'on lui coupe la tête à cette bourrique!!

Bourrique qui n'était autre qu'une chambrière qui avait mal pliée la couverture du jeune homme, qui au fur et à mesure de son approche chez les Bretons, devenait de plus en plus irritable.
Au brave Bertrand donc, de venir sauver, une fois n'est pas coutume, la peau de la pauvre femme:


-Enfin monsieur, un peu de compassion, la pauvre Huguette vient seulement d'entrer à votre service...
-La compassion est une vertu Gueuse, je ne suis pas un gueux, alors je le répète, QU'ON LUI COUPE LA TETE!!!!


Et au pauvre valet de sursauter, comme sa comparse qui depuis le début tremble comme une feuille.

-Monsieur...
-Bertrand....?
-Nous avons déjà décapiter deux hommes d'armes parcequ'ils s'étaient arrêtés pour uriner..
-Ils n'avaient qu'à me demander! Je les paies pas pour pisser!
-Ils vous avaient déjà demander...Le reste de la garde à du...Se contenter d'uriner dans leurs frusques pour...Garder leurs têtes.
- Et alors?!? Vous m'agacez à la fin à toujours me contredire! Oh et puis zut! Qu'on lui coupe la tête à lui aussi!!
-Moooonnnnsssssiiiiieeeuuuuurssss!!
- Je plaisante mon brave! Vous avez eu peur hein!! Emmenez la p'tite, et apprenez lui à plier ces foutues couvertures, ou c'est la verge que je vous coupe!!!


Et au valet de s'incliner, suivi de près par la pauvre chambrière, alors qu'Enguerrand marche de long en large sous sa tente. Il se devait d'être beau pour son arrivée en Breizh. Du moins, encore plus parfait qu'il ne l'était.
Des fringues de gout, un bon bain, une petite branl..Humhum..Et tout serait parfait.
Comme d'habitude.
A lui de quitter la tente, et de héler un homme de la garde:


-Hey toi!?!
-M'sieur?
-Faites moi préparer un bain!
-N'a pas assez d'eau m'sieur.
-Qu'est-ce que vous voulez que ca me fasse! Trouvez en!!!
-Pas d'baquet non plus...Ms'ieur..
-Ca aussi, j'en ai rien à faire! Faites moi en un!!!


Et de tourner les talons pour retourner sous sa tente en grommelant contre l'incompétence du petit peuple. Son bain, il l'aurait.

[ Le lendemain, en à la frontière Bretonne. ]


Le cortège s'était remit en route, la garde comme la valeterie, aussi épuisées l'une que l'autre.
Ils avaient trouvés de l'eau, à 4 kilomètres, et avaient dus se relayer pour la rapporter dans deux petits seaux alors que les chambrières réunissaient du bois pour créer un baquet. Quelques heures plus tard, s'était chose faite, mais l'Ittre, dans sa splendeur, avait décrété que le bois utilisé risquait d'écorcher, je cite: "sa peau délicate et aussi vierge que la mère de Christos, foi de Vaisneau!" pour terminer par se laver au gant, dans une bassine de métal.
Arrivé à la frontière de Breizh le lendemain matin, il avait décrété:


Deux hommes qui partent en éclaireurs, prenez l'air Bretons, et ne vous faites pas remarquer. Pour faire population locale, n'hésitez pas à loucher, et prenez deux bouteilles de Chouchen, pour accessoires... Oui vous pouvez baver aussi, plus réaliste!

Deux hommes étaient donc partis, dans les dispositions demandées par le patron, les autres, toujours sous les ordres, avait sorties leurs épées, "par mesure de précaution, et parceque certains sont vicieux, méfiez vous des femmes sans culottes!" .
Un grand draps avait était tendue, sur lequel trônait quelques inscriptions, annotées à la suie, qui disaient:


Citation:
Oyez oyez,

Je suis Enguerrand de Vaisneau, le Français!
Si vous savez lire, vous n'êtes surement pas Bretons, donc ceci ne vous concerne pas!
Pour les autres, les Bretons donc, je vous prierais de bien vouloir me laisser passer sans faire d'histoire, continuez à vous saouler comme d'habitude, et passez votre chemin.
Dieu m'aime, Marzina aussi!! Alors du balai!



Et au blond de s'exclamer:

Dés que vous voyez un cortège royale, vous me retirez ca! Et en attendant, soyez VI-GI-LA-NT!!!

Et voila notre héros qui s'enfonce dans les terres de Breizh, fier comme un paon, beau comme un dieu, intelligent comme un savant. Mais pourtant, pourtant.
Si touchant.

_________________
Marzina
[Ce jour-là, plus tard, au Château Grand-Ducal de Nantes]

« Non, ca ne va pas, ca ne va pas du tout, vous le faites exprès pour m’énerver c’est ça ! »

Et d’une blonde qui fouette un tisserand, robe en main.

« Votre Altesse, je…je suis désolé mais si vous continuez à gross… »

Il toussote, se reprend, c’était une mauvaise idée de s’engager sur cette voie, elle finirait par le battre à mort, il fallait qu’il trouve un moyen de lui expliquer les choses sans la froisser, ce qui s’avérait compliqué, et dangereux pour sa vie.

« Votre Altesse, vous étiez un peu maigrichonne auparavant, je ne vous avais rien dit, mais maintenant que vous avez pris des formes, vous êtes encore plus belle et magnifique, ca vous va à ravir ! Ces hanches larges, ce petit ventre, cette ronde poitrine, vous allez attirer plus d’un homme qui verra en vous une Vénus bretonne, la fertilité incarnée ! »

Devant les regards horrifiés des femmes de chambre qui s’éloignent toutes d’un pas, le tisserand se reprend, bégaie, tentant d’ignorer le regard noir véritablement assassin qui s’était posé sur lui :

« Je suis désolé Votre Altesse, je m’arrangerais pour vous faire des toilettes qui cacheront ces nouvelles courbes, mais vous savez, je vais être obligé de vous faire des tenues plus amples, cela va se voir c’est certain, vous qui aimiez tant les corsets et…Aïe ! Aïe aïe aïe ! Ne faites pas ça Altesse, Alteeeeeeeeeeeeesse ! »

Le tisserand est viré de la chambre à coups de pied à l’arrière train, la porte claque derrière lui, et la blonde furieuse va se servir un verre, faisant signe à ses femmes de chambre de déguerpir d’un geste rageur de la main. Elle se sert fébrilement un verre de chouchen, et l’enfile d’un trait. Elle se forçait à ne plus rien manger depuis plusieurs jours, à peine quelques fruits, un peu de pain, elle était affamée, mais ca ne suffisait pas, elle ne maigrissait pas, elle avait même l’impression qu’elle continuait de grossir…Elle pleurait, des larmes de rage, d’impuissance et de peur. Cette peur, elle lui prenait les tripes, elle avait toujours eu l’habitude d’être belle, d’attirer les regards, d’être admirée, et même parfois enviée, l’idée d’être difforme et de passer inaperçue la rendait malade.

Une fois n’étant coutume, elle ne portait pas de robe aujourd’hui. Elle ne supportait plus de se sentir compressée, que ce soit au niveau de son ventre ou de sa poitrine, et peu de ses robes pouvaient lui offrir ce confort. Une chemise ample, une paire de braies, elle n’avait pas prévu de sortir de toute facon. L’alcool restait son meilleur allié pour ne pas tomber dans la dépression post-traumatique à chaque fois qu’elle apercevait son ventre. On frappe à la porte, et d’un aboiement elle laisse entrer un valet, visiblement surpris de la voir dans cette tenue.


« Votre Altesse… »

Le valet, ayant appris l’humeur de chien de la blonde suite au passage du tisserand, s’incline tellement bas que son nez manque de toucher le sol. Il ne se relève pas et poursuit :

« Il se raconte en ville que quelques françoys ont débarqué en groupe. Deux d’entre eux se promènent en ville, écorchant horriblement notre parler breton, louchant, normal pour des françoys me direz-vous, et bavant sur nos bretonnes, là encore, rien d’étonnant étant donné leur origine… »

La blonde fronce un sourcil et aboie :

« Il y a beaucoup de gueux ressemblant à cette description, qu’est-ce qui vous fait dire qu’ils ne sont pas bretons ?
-Et bien, si vous me permettez, Votre Altesse, ils ont bouteille de chouchen à la main, mais cette bouteille est pleine, ce qui a attiré l’attention du peuple, qui trouvait scandaleux d’agiter ainsi une bouteille de chouchen pleine au risque de la briser et d’en perdre le contenu sur le sol. Aucun breton n’aurait commis pareille infamie ! »

Marzina acquiesce d’un signe de tête, avant d’ajouter, agressive :

« Et c’est pour quelques françoys qui s’infiltrent grossièrement que vous venez me déranger ? C’est pas la première fois que ca arrive, et sûrement pas la dernière ! »

Le valet bégaie un peu, ajoutant :

« Non Votre Altesse, ce n’est pas tout…Coïncidence étrange, un noble françoy est sur les terres de Breizh, accompagné de quelques hommes en armes, épées hors du fourreau, et brandissant un drap…»

Léger étonnement dans les yeux noirs, qui s’adoucissent en se posant sur le valet.

« Relevez-vous un peu, et dites-moi donc ce qu’il y avait de si intéressant sur ce drap pour que la rumeur enfle ainsi ! »

Hésitation du valet, un silence s’installe pendant quelques longues secondes, avant qu’il ne se décide à répondre :

« Dieu m'aime, Marzina aussi! »

La princesse semble prendre la nouvelle comme un coup de poing au ventre, toussote. Elle reste un moment silencieuse, appuyée sur le coin d’une table, sirotant un verre pensivement. Elle finit par esquisser un sourire malicieux, et réclame son matériel d’écriture.

« Et vous, ne vous éloignez pas, vous tremblez comme une feuille, c’est vous qui irez porter cette missive à l’affreux françoy!»

La plume de paon s’agite gracieusement, dessine des lettres arrondies sur le parchemin aux effluves parfumées. Elle plie soigneusement la missive, et appose ses armoiries, scellant ainsi un ruban de soie d’un rouge vif qui enserre le parchemin. Le valet prend la lettre avec une grimace peu rassurée, et va porter au Vaisneau ces quelques mots :



De nous, Marzina de Montfort Penthièvre,
A vous, Enguerrand de Vaisneau,

Passons-nous des salutations conventionnelles si vous le voulez bien messire le baron, après nous être mis à nu tous deux plus d’une fois l’un en face de l’autre, il serait dommage de perdre autant de temps en palabres vaines et inutiles…A part peut-être si cela constitue l’un de vos fantasmes, et il faudra alors que vous m’en parliez séance tenante !

Demat donc, comme l’on dit en Bretagne !

Si je prends la plume en ce jour, c’est parce que j’ai ouï dire que quelques françoys s’amusaient en ville à se faire passer pour des bretons, une bouteille de chouchen pleine à la main, ne trouvez-vous pas cela particulièrement ridicule ? Comme si un breton avec une bouteille pleine de chouchen à portée de main allait l’agiter devant le nez de tous, sans la boire, avec le risque qu’un écornifleur vienne lui en réclamer un verre !
Cela m’a fait doucement sourire, vous vous en doutez ! Et quand on m’a appris qu’un baron françoy avançait sur les terres de ma douce Breizh, avec mon nom écrit sur un drap, vous vous doutez bien que j’ai de suite fait le rapprochement avec vous…J’ai bien quelques hypothèses quant à la raison qui vous a fait choisir de venir visiter les rivages de notre beau Grand-Duché, dont une particulièrement que je me plais à croire, mais je ne voudrais pas trop en dire, et je préfère vous entendre de vive voix m’en entretenir.

Si vous cherchez à me voir, je suis à Nantes. Le Château Grand-Ducal. C’est un genre de grosse bâtisse toute en pierre qui surplombe les autres dans le coin, vous verrez, vous ne pouvez pas le manquer ! Par contre, ne chatouillez pas trop la garde, ils ont la bastarde un peu légère, je préfère vous prévenir, j’aimerais peu devoir me charger d’envoyer vos restes à votre famille, dont je ne connais que votre charmante marraine…

Ma santé actuelle un peu faible comme vous avez pu vous en rendre compte, m’empêche de venir à votre rencontre, aussi suis-je prisonnière de ma propre demeure, condamnée à attendre que vous veniez me rendre visite selon votre bon plaisir…Dure vie parfois, que celle de princesse un peu trop couvée ! J’attends en vain qu’un doux prince vienne ouvrir les portes de mon château…Serez-vous celui-ci ?

Si vous saviez, je m’ennuie tellement, que si vous ne venez pas vite, je me verrais obligée de prendre amant, avant de finir folle !

Tendrement,
Votre aimée,
Marzina.

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«Les femmes ne battent pas les hommes ; elles utilisent le charme et l'intelligence : à chacun les armes que la nature lui a données.»
Enguerranddevaisneau
[Toujours sur les routes. Et vivant! ]

Ils étaient, une fois de plus, arrêtés.
La raison? Le blond, pour ne pas le citer : "En avait plein le cul de ses soubresauts incessants! Peuvent pas faire des routes praticables ces barbares!!!"
Marchant donc de long en large, malaxant ses nobles fesses endolories, il pestait à tout va, contre les Bretons d'abord, contre les femmes ensuite, contre les gueux enfin...
La garde ne relâchait pas son attention, guettant l'horizon avec verve, les soldats gardaient une main sur le pommeau de leurs armes.
Le maitre l'avait dit, la Bretagne était dangereuse, la Bretagne était vicieuse, la Bretagne était pernicieuse.
Alors vigilance constante était de mise.

Un cavalier qui surgit au loin, et à la garde de s'ébranler tel un bataillon de morpions atteint de diarrhée.
Un homme apparait près du maitre:


-Monsieur? Un cavalier en approche.
-Un des notre?
-Non monsieur, un Breton il semblerait.
-Foutredieu!!!Que les archers bandent leurs arcs, faut pas lui laisser une occasion de s'approcher, tirez bande de couillons, TIREZ!!!!

Et aux hommes donc, archers en sus, de tirer. Les flèches partent, ratent pour la plupart leurs cibles, alors que quelques unes atteignent le mystérieux cavalier qui s'écroule.
Sourire sadique sur le visage du baron, il lance ses ordres:


Très bien, fouillez le! Qu'on me ramène son corps. Si il a des écus, partagez vous les. Et grouillez, ma princesse m'attend.

Le tout dit à la va vite, alors qu'il s'écroule sur un siège posé à son intention.

Le temps passe, et Bertrand en personne s'approche, la mine inquiète.
Levé de Faciès noble, moue contrarié (habituelle):


-Quoi encore Bertrand? Ecoutez, si c'est pour me reparler du cas Cunégonde à 4 pattes dans les cuisines, ca va, je vous crois, c'était très certainement votre jumeau diabolique que je ne connait pas en prime. Gardez votre salive.
-Non...Ce n'est pas cela...C'est pire..
-Pire?!?


Au valet d'hésiter franchement, sachant que ses oreilles ne survivraient pas longtemps..

-Oui...C'est un messager de la famille Royale..

Silence inquiétant. Et trombinoscope de couleur sur le visage altier. Bertrand qui grimace.

-PAR TOUT LES SAINTS, C EST MAINTENANT QUE VOUS ME LE DITES ABRUTIS!!!!!!!QUI M A FICHU UNE BANDE D ABRUTIS PAREILS???!!???J VAIS TOUS VOUS TUER!!! VOUS PENDRE!!! VOUS ÉVISCÉRER, VOUS CREVER!!!!
-C'est...Vous qui..
-N EN RAJOUTEZ PAS!!


Et de continuer sur sa lancé cinq bonne minutes, le temps de demander à la garde de se fouetter mutuellement, l'idée ne venant même pas l'effleurer que s'était lui le principal coupable de ce meurtre.
Un scénario vint à germer:


Enterrez le. Bertrand, récupérez ses frusques, à partir d'aujourd'hui vous êtes Bretons, donc idiot. Ne dites rien. Votre tête en dépend.


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[Dans la peau de Bertrand]

Le cavalier nouvellement Bretons tentait comme il pouvait de trouver Nantes, tache facile en soit, vu qu'il avait déjà fait le voyage en compagnie de son maitre, qu'il détestait plus que de raison dés à présent.

Lui un Bretons? Lui l'homme de lettres, cinquantenaires au service de la famille Vaisneau depuis sa prime Jeunesse!
Que diantre! Jamais de la vie! Plutôt la mort que l'hymen...Que l'idiotie plutôt.

Arrivée aux grilles de Nantes, il laisse donc son cheval aux bon soins d'un palefrenier, pour s'adresser à un garde, tentant de prendre le timbre de voix Breton:


Demagogue cousin! Bien où bien?!? J'ai une lettre pour l'princesse! Bouge donc t'un cul pour lui rapporter!

Et d'ajouter, croyant bien faire:

Chouchen pour la vie!

Le plie est tendu:

Citation:
De moi, Enguerrand de Vaisneau, baron d'Ittre,
A vous, Marzina de Montfort Penthièvre, princesse de Breizh.

Demat comme l'on dit chez vous!

Comment se porte donc le joyaux de la couronne Bretonne?!? Pour ma part, je vais fort bien! Merci de vous en inquiétez.
Des Francoys en ville? Qui viennent à se faire passer pour des Bretons?!? Bigres, les Français parfois ont des moeurs bien étranges. Vous me voyez désolé de vous dire que, comme vous vous doutez, je n'ai rien à voir avec ses imbéciles.

Me voila donc en vos terres, fort charmante avec ca. Le paysage est sublime, le peuple aimable et vos routes fluides. Parfait!
J'ai donc grande hâte de vous voir, comme vous vous en doutez. Raison de ma visite qui plus est, votre charmante compagnie.

Je saurais trouver Nantes, n'oubliez pas que c'est là bas que j'ai eu l'infime honneur, de vous rencontrer. J'en remercie encore Aristote soit dit en passant. Quant à votre garde, ils me connaissent désormais, n'ayez crainte, ils me considèrent comme un Bretons presque dorénavant, comme votre charmante cousine.

Votre santé est faible? Bigre, me voila inquiet. Je ferais donc au plus vite, et serais à votre chevet dans les plus brefs délais. (Ou dans votre lit, c'est au choix)

Dans l'attente, recevez mon affection.

Votre dévouée chevalier qui mit au roy de Breizh une pâtée qui restera dans les annales.
E de V

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Marzina
« Demagogue cousin! Bien où bien?!? J'ai une lettre pour l'princesse! Bouge donc t'un cul pour lui rapporter! Chouchen pour la vie!»

Le garde lève un sourcil circonspect.

« Ca ne va pas collègue ? Tu as trop abusé du chouchen ? Jamais en service, tu le sais pourtant ! C’est pas parce que Son Altesse tire trop sur la bouteille que ca nous autorise à en faire autant ! »

Et il part alors d’un grand rire, ajoutant une tape bien virile dans le dos de Bertrand. Puis il regarde le pli.

« C’est un pli personnel ca ! Tu oublies que je ne peux pas bouger de ma position, et tu sais que Son Altesse exige de recevoir ses missives personnelles de la main même de celui qui l’a reçue en premier, et c’est toi mon gars ! Bon courage ! »

Il partit alors d’un grand rire, en lançant Bertrand d’une poussée dans le dos vers le couloir central de l’entrée.

[Quelques jours plus tard, dans la chambre de Son Altesse]

Le médecin venait tout juste de partir, et de confirmer ses craintes. Il semblait croire lui aussi, tout comme sa sœur, qu’un étrange mélange de blonds français et bretons commençait à pousser dans son ventre. Perspective peu réjouissante de son point de vue, les chances qu’elle ne soit pas enceinte devenaient de plus en plus minces.

« Bon, et comment puis-je faire pour m’en débarrasser, si vous avez raison concernant mon état ?
-Attendre Votre Altesse…
-Ah, juste attendre ? Bon, ça va alors, ca ne demande pas trop d’efforts…Et quand est-ce que j’en serais débarrassée ?
-Etant donné votre état, je dirais…5 ou 6 mois. Vous tiendrez un beau bébé blond dans vos bras !
-Vous plaisantez ?! Non seulement la fin ne me convient pas, mais le délai d’attente non plus ! Je vous parle d’éradiquer le problème, pas d’attendre que la graine du baron d’Ittre germe en moi!
-Mais…Votre Altesse…C’est d’un enfant dont vous parlez là ! C’est un bébé ! C’est contraire à la morale aristotélicienne, il n’y a rien d’autre à faire que d’accepter votre état, et de rapidement trouver mari qui tiendra lieu de père à l’enfant ! »

La réflexion avait entrainé une réaction violente de la future maman, et le médecin avait du être évacué du salon, une bosse sur le crâne, inconscient. Marzina s’était enfilé plusieurs verres pour encaisser la nouvelle, et avait pris la décision de trouver un médecin moins croyant pour lui trouver une proposition plus convenable. Mais en sortant de la pièce, elle avait eu la grande surprise de tomber nez à nez avec Bertrand, qui n’avait pas pu sortir du château depuis son arrivée. Il était au mauvais endroit, au mauvais moment, et Marzina était presque sûre qu’il avait tout entendu. Sa punition avait donc été de servir d’esclave à Marzina pour lui changer les idées.

« Non non non, ca ne va pas voyons ! Je vous ai dit que je voulais qu’elles soient triées par couleur, et par la taille du décolleté, jusque là ca va, mais je vous ai également demandé de mettre à part toutes les robes avec un corsage, vous en avez oublié plein, de plus vous avez oublié de trier selon la largeur du jupon, ca fausse tout le classement voyons ! Recommencez du début, et activez-vous un peu ! Après, je veux que vous fassiez l’inventaire de mes bijoux, et aussi de mes crèmes et onguents, pour que je sache ce que je dois commander ! »

Le pauvre Bertrand, pâle comme un linge, semble épuisé. Il faut dire qu’il y a, dans la garde robe de Marzina, autant de robes que de soldats dans une armée !…Et que c’est la troisième fois qu’il s’y remet, ayant à chaque fois oublié l’une des nombreuses exigences. Alors qu’elle s’enfile un verre, pour oublier l’incompétence manifeste de ce qu’elle pense être son valet, un autre valet vient lui apporter une nouvelle.

« Votre Altesse, le Baron d’Ittre est aux portes du château et demande à vous voir. »

Elle affiche un air affolé, et fait sortir en grande hâte Bertrand, hurlant à ses femmes de chambre.

« Bougez un peu vos fesses, dépêchez-vous ! Il faut que j’arrive à enfiler un corset pour faire disparaitre ce petit ventre, grouillez donc ! »

Et d’ajouter au valet :

« Trouvez une façon acceptable de faire poireauter le baron, il faut que j’ai le temps de me préparer avant qu’il ne commence à se poser des questions sur mon temps de préparation ! »

Pendant ce temps, elle réussit à enfiler son corset, qui fût serré à l’extrême afin que l’on n’aperçoive rien du tout du ventre qui pointait. L’essentiel était qu’il ne sache rien, il fallait qu’elle réussisse à se débarrasser du problème, elle était quasiment sûre qu’il refuserait qu’elle le fasse, s’il savait que l’enfant à naître était le sien. Elle se dirigea ensuite vers le salon, le corset cachait parfaitement son ventre, mais l’empêchait de respirer correctement. Elle espérait que cet entretien serait bref, elle ne pourrait supporter cette situation très longtemps, il lui était douloureux de comprimer ainsi son ventre et sa poitrine. Elle passa la porte en faisant de brèves petites respirations, et afficha un sourire radieux lorsqu’elle l’aperçut.

« Enguerrand ! Alors vous voici enf…vous voici arrivé à Nantes ! »
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«Les femmes ne battent pas les hommes ; elles utilisent le charme et l'intelligence : à chacun les armes que la nature lui a données.»
Enguerranddevaisneau
[Arrivée de Baronnet, enfin!!]

Il était arrivé oui.
Il était là, devant les grille, à attendre que la garde, qu'il ne chatouillait pas comme conseillé par son altesse, daigne lui ouvrir.
Il attendait.
Il bougonnait aussi.
Il ruminait également. L'incompétence Bretonne une fois de plus prouvée par le temps d'attente devant les grilles de castel de Nantes.

Lui, qui s'était présenté depuis belle lurette maintenant aux grilles de ce château ne supportait pas qu'on le fasse encore attendre tel un pécore dans le froid-certes moindre- de cette fin d'hiver.
Mais trêve de plaisanteries, on le faisait maintenant entrer, direction les salons privés, pour s'abreuver en premier temps, se nourrir ensuite mais surtout, attendre encore, que la fille du roy de Breizh se présente à lui.

Un verre de vin en main, qu'il descend d'un trait, voila qu'apparait non pas son hôtesse, mais son plus fidèle valet, le blanc comme un linge, l'épuisé, presque dépressif Bertrand qui accoure dans les bras de son maitre.
A ce dernier dans un geste purement paternel, qui ne lui ressemblait pas outre mesure de tapoter le dos du serviteur:


-Allons allons mon brave...Que vous arrive t'il?
-J'en peeeuuuuuxxx pluuuussss!!! Vous m'avez manqué...Snif..
-Oh...


Oui, l'idée qu'il puisse manquer à un gueux n'effleurait même pas son esprit, ces derniers étant pour lui une race proprement inconnue, il ne les savait pas doué d'une conscience, et mieux encore, de sentiments.
Comme quoi, la vie, et la Bretagne pouvaient toutes deux avoir des valeurs éducatives.


-Votre...Mission...C'est bien déroulée?
-Elle est réussie Monsieur...Mais..Vous me voyez désolé de vous dire ca...La princesse est bien meilleure que vous pour ce qui touche à la torture et autres...
-Vraiment! Je ne crois pas non! Que vous soyez heureux de me revoir, soit, mais n'en profitez pas pour salir Marzina, qui, nous le savons tous, est aussi blanche qu'une colombe qui vient de naitre!
-Une colombe avec beaucoup trop de robe..Si vous voulez mon avis...


Ne relevant même pas la dernière tirade gueuse, il marche de long en large dans l'attente, ne daignant déjà plus accorder son attention à son serviteur qui se remettait doucement de ses émotions.
Marzina lui manquait, et il était venu à Nantes dans le but de palier à ce vide qu'il ressentait loin d'elle.
Et ce n'était pas quelques minutes de plus à patienter qui mettrait à défaut sa patience.
Et bien si.


Bordel, qu'est-ce qu'elle fiche!!!!??!!

Foutues bonnes femmes et leurs tenues qui mettaient des heures à êtres enfilées.
Nouveau raclement de gorge, et au fidèle valet de reprendre:


-Monsieur?
- Hmmm..?
-J'ai également appris une nouvelle qui risque de vous intéresser..
-Et bien, dites moi!
-Son Altesse attend un enfant...


Le choc, le vide, le blanc qui prend place sur son minois.
Il s'assoit dans un fauteuil, les yeux ouvert tels des billes.
Marzina de Montfort Penthièvre enceinte.
Son amour à lui, enceinte..
Enceinte?!?

Impossible, nullissime, il avait toujours fait parfaitement attention. Il était trop jeune, il ne pouvait décemment croire qu'il allait devenir père...
Il ne voulait pas avoir d'enfant..Il était contre!


-De...De qui..?
De...


Réponse qui se perd quand enfin son hôtesse fait son entrée, éblouissante, charmante, illuminant la pièce de ses attraits.
Elle lui parle...
Il n'entend pas.
Elle s'approche..
Il ne la remarque pas.
Il est en état de choc.
Marzina enceinte.
Regard pour le valet qui hausse les épaules et quitte la pièce.
Regard pour sa princesse, radieuse, qui lui sourit avec amour apparent.

Il était perdu..Il ne savait pas. Il ne savait plus...
Marzina...Enceinte..
Marzina...Enceinte de lui...
Marzina...Qui attendait un enfant, le siens en sus, vu qu'elle lui avait fait la promesse de ne s'offrir qu'à lui, et uniquement lui...


Mon amour...Tu...Nous...enceinte?

L'émotion qui combattait la colère.
Il la fixe, oscillant dangereusement entre reproches et louanges.
Marzina...Enceinte...

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Marzina
Elle était heureuse qu’il soit là, heureuse de le revoir. Les insinuations d’Awena lui avaient donné des cauchemars, alors que dire de la confirmation du médecin ? Elle se sentait abattue, c’est tout un pan de sa vie qui s’effondrait, elle se demandait encore comment elle allait se sortir de tout ca, comment elle se débarrasserait du parasite, mais une chose au moins était rassurante : elle savait qui était le père, et même si elle ne comptait pas le mettre au courant de la situation, sa présence avait quelque chose de rassurant. Le temps qu’il était là, elle oublierait qu’elle était probablement enceinte, qu’elle courrait à toute vitesse vers les ennuis, et qu’elle allait devenir aussi énorme qu’une grosse vache.

Peut-être même que s’il était d’humeur joyeuse, elle s’offrirait une partie de jambes en l’air…Quoiqu’il faudrait s’arranger pour la faire dans le noir, histoire de ne pas exhiber son ventre…Ca devenait compliqué tout d’un coup…Le fait de ne pas respirer correctement la rendait légèrement faiblarde, tout comme le régime draconien qu’elle s’imposait depuis quelques temps, et qui n’avait servi à rien à part peut-être à la fragiliser un peu plus. De ce fait, elle était sûrement aussi blanche que lui.
Mais pourquoi était-il aussi blanc ? Bah, peu importe, elle avait besoin de se changer les idées, elle allait l’embêter un peu, et puis le couvrir de petites attentions tendres, ca semblait un bon programme, l’essentiel étant de ne surtout pas faire ou dire quoi que ce soit qui lui rappellerait sa grossesse.


« Mon amour...Tu...Nous...enceinte? »

Dans le genre « on oublie que mon ventre sera bientôt un gros ballon de baudruche », il aurait pu faire mieux ! Elle, elle est prise de court, alors qu’elle s’avançait gaiement pour l’embrasser, elle s’arrête brusquement en chemin, se tripote nerveusement les doigts. Elle ne s’attendait pas à ce qu’il sache, elle présageait qu’il pourrait avoir l’ombre d’un doute sur sa grossesse, mais pas à ce qu’il aborde le sujet aussi brutalement, elle n’avait pas encore prévu de réponse toute faite, ni même ce qu’elle pourrait dire s’il posait la question. Alors qu’il la fixe, elle affiche son petit sourire mi-faux mi-grimaçant, et lui répond d’une petite voix tremblotante :

« Bonjour Marzina, comment ça va, vous vous portez mieux ? Ah oui, parfait, merci de vous en inquiéter très cher ! »

Les retrouvailles, une fois de plus, commençaient très bien…En tout cas, elle n’était pas en état de parler de tout ca, et elle ne voulait pas, c’était déjà suffisamment difficile à avaler pour elle, alors en parler non merci ! C’est donc tout naturellement qu’elle ignora sa question, réafficha un sourire radieux en affichant sa taille rendue bien mince par un corset si serré que les rubans sciaient petit à petit la peau de son dos de manière extrêmement douloureuse.

« Vous avez vu comme j’ai maigri, je suis très fière de moi, j’ai dû presque arrêter toute alimentation depuis quelques jours, mais ca a porté ses fruits ! »

Un blocage, elle faisait tout simplement un blocage sur la question. C'est comme si elle croyait vraiment avoir maigri, en fin de compte. Elle avait relégué les mots qu’il avait prononcé loin, très très loin de la pièce et de l’époque actuelle. C’est tout naturellement que son sourire radieux revint alors qu’elle posait un regard tendre sur lui, lui demandant complaisamment :

« Vous avez fait bon voyage jusqu’à Nantes ? Je suis heureuse de vous voir, vous m’avez…manqué, à vrai dire… »
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«Les femmes ne battent pas les hommes ; elles utilisent le charme et l'intelligence : à chacun les armes que la nature lui a données.»
Enguerranddevaisneau
[Sous le choc le Vaisneau, et pas qu'un peu...]

Et il la fixait.
Encore.
Toujours.

Choqué, il la fixait. Il la fixait avec intensité. Il la fixait pour essayer de déterminer.
Déterminer ce qui lui avait échappé.
Déterminer la chose. La grossesse, ce qu'il avait raté.

Première réplique de la blondine, à laquelle il ne répond pas, ne la lâchant pas.
Son regard se fait traqueur, cherchant sur le faciès princier le moindre trouble, le moindre indice, le moindre signe qui pourrait lui prouver que Bertrand avait raison.
Il se fichait de lui plaire, de lui complaire, de commencer l'entretien avec panache. Il devait trouver.
Chercher.

Il s'approche quand les deux dernières répliques de son hôtesse fusent, ne lui laissant aucun échappatoire, le voila qui se saisit du corset de la Breizh, la faisant tourner sur elle même..
Trop serré.

Et de la repousser, furieusement.
Il était en colère. Qu'elle tente de le tromper le mettait hors de lui.
Qu'elle lui fasse à l'envers, encore plus.

Cette respiration sifflante presque, la blancheur qui emplissait Marzina, les efforts qu'elle faisait pour lui cacher la vérité.. Tous cela le mettait tout simplement hors de lui.

Vous vous moquez de moi!!!!!

Oui c'était certain.
Elle se moquait de lui.

Partagé entre la colère de se savoir père si jeune et le bonheur justement d'avoir procréer un héritier, il ne savait plus sur qu'elle pied danser et oscillait dangereusement entre fureur et douceur..
S'approchant d'elle, il appose sa main sur sa joue, qu'il caresse machinalement, alors qu'il chuchote au creux de son oreille:


Pardonnez moi...Mais de grâce...Cessez donc de ne plus vous nourrir et retirez ce corsage...Vous faite du mal...A l'enfant..

Le dernier mot dit avec hésitation.
Il peinait à y croire. Il devenait fou, sans nuls doutes.
Fou à lié.


Et cessez de me mentir..Bertrand m'a dit.

Et de plonger ses azures dans les ébènes princières, désoeuvré et fatigué, massant avec nonchalance l'arrête de son nez.
Il se devait de réfléchir.
Il se devait éclaircir la situation, et au plus vite avec ca.

Faisant maintenant les cent pas, il déclame un lot de question plus ou moins pertinente, dans le but certain de calmer son angoisse:


Depuis combien de temps? Qu'allons nous donc faire? Votre père me tuera? Vous allez bien vous? Pourquoi ne m'avoir rien dit? Je vais être père..Moi?

Et de continuer ainsi, longtemps, ses neurones en ébullitions quant à l'avenir.
Il allait être père?
Lui...

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Marzina
Elle lui avait dit qu’il lui avait manqué, elle pensait que ca le marquerait suffisamment pour que ca détourne son attention. C’était peine perdue, et elle aurait donné cher pour pouvoir émasculer et écarteler l’horrible vipère à laquelle elle devait CA ! Elle voyait bien qu’il la fixait. Pourquoi il la regardait comme ça ? Finalement, le coup de la taille de guêpe retrouvée, ce n’était pas forcément la meilleure idée…

Elle avait l’impression d’être passée aux rayons X, même si elle ne savait mettre des mots sur cette impression. C’était comme de se retrouver face à Elfyn lorsqu’il venait d’avoir un rapport sur ses activités de la nuit dernière…Elle sait bien qu’il sait tout, elle sait bien que ça ne servira à rien, mais elle ne peut pas s’empêcher d’essayer de semer le doute en lui, pour tenter de sauver ce qu’elle peut.

Mais le voici qu’il s’approche. Un mouvement trop brusque, qu’elle ne peut éviter, et le pot aux roses est découvert. Comme ça, en à peine deux secondes…La rage d’avoir été découverte, l’humiliation de voir ses mensonges mis à jour, et la colère face à la violence dont il fait preuve. Elle fronce les sourcils, ses yeux noirs se font durs, cruels, et c’est à ces instants-là qu’elle est capable de toutes les bassesses, juste par caprice, par fierté, quitte à s’imposer à elle-même souffrance et désolation.


« Vous vous moquez de moi!!!!! »

Elle serre le poing, s’énerve.

« Parce que vous croyez vraiment que j’avais le choix ! »

C’était vrai, elle n’avait pas le choix. Elle devait cacher cet enfant, ou les soupçons s’éveilleraient lorsqu’elle s’en débarrasserait. Elle devait le cacher, parce qu’on l’obligerait à se marier, et elle haïssait le mariage. Et surtout, elle devait cacher que c’était l’enfant d’Enguerrand, parce qu’elle savait que les sentiments qu’elle ressentait pour lui rendrait beaucoup trop difficile les explications qu’elle devrait lui fournir sur tout ça. Les mensonges, elle avait toujours trouvé ça plus facile que la vérité. Et ce n’est pas aujourd’hui, face aux responsabilités qu’elle avait toujours fui, que ca allait changer. La grossesse, c’était une faiblesse qu’elle ne souhaitait pas avoir, c’était avoir quelqu’un dont la vie dépendrait d’elle, et qui l’empêcherait de vivre sa propre vie comme elle le souhaitait.
Alors qu’il s’approche d’elle, se fait tendre après ce moment de fureur, il est déjà trop tard, sa décision est prise, et l’est depuis longtemps, maintenant qu’elle y pense. Elle a toujours plus ou moins su, au fond d’elle, qu’elle était enceinte. Elle n’avait pas voulu se l’avouer, parce que cela signifiait faire un choix qui lui était difficile. Un choix qui lui semblait maintenant nécessaire. Elle avait toujours eu un don certain pour se faire du mal à elle-même…Ca lui venait probablement de sa mère.


« Pardonnez moi...Mais de grâce...Cessez donc de ne plus vous nourrir et retirez ce corsage...Vous faites du mal...A l'enfant... »

Lui pardonner ? A lui, elle lui pardonnerait presque tout, mais elle, elle sait qu’elle ne pourra pas se pardonner ce qu’elle est sur le point de faire, surtout si ça ne tourne pas ensuite comme elle le souhaite. Mais ça, elle ne peut pas le savoir à l’avance, et pour l’instant, ca ne compte pas, elle n’y pense pas. Le manque d’air lui donnait la migraine, tout comme la fureur qui montait en elle.

« Et cessez de me mentir..Bertrand m'a dit. »

Pas besoin de lui dire, dès le début elle avait compris qu’on l’avait honteusement balancée. Quoique…non, connaître le nom du coupable serait toujours utile, sa vengeance serait terrible ! Elle pensait lui faire couper la langue, pour l’empêcher de moucharder à nouveau. Mais qui était ce Bertrand ?

En tout cas, il était temps de mettre son plan en œuvre. La façon dont il venait de lui parler…Arrêter de faire du mal à l’enfant ? Déjà il commençait à confirmer ses craintes : il voulait conserver cet enfant. Elle ne s’en sentait pas capable, elle ne l’avait pas désiré, elle n’en voulait pas…Elle préférerait encore mourir que de se retrouver mère de cet être !


« Depuis combien de temps? Qu’allons-nous donc faire? Votre père me tuera? Vous allez bien vous? Pourquoi ne m'avoir rien dit? Je vais être père..Moi? »

C’était l’occasion qu’elle attendait…Il lui tendait la perche, et elle allait la saisir. Ce qu’elle allait faire était cruel, et inutile, mais elle devait le faire. Elle fit un pas en arrière, par précaution, et grimaça. Comment allait-elle faire pour lui dire une chose pareille ? Elle ne savait pas encore, elle n’avait pas prévu ses mots, après tout, ce n’était que pur mensonge, elle pouvait broder à souhait…

« Eh bien…Ca fait euh…presque cinq mois et…je doute que mon père vous tuera parce que…Enfin, c’est pour ça que je ne voulais rien vous dire non plus…je…enfin…l’enfant c’est…vous n’êtes pas le père. »

C’était la seule stratégie qui lui avait paru valable, ajouter un mois fictif à sa grossesse pour lui faire croire qu’elle datait d’avant lui…C’était la seule chose probable, et ca ne la réjouissait pas vraiment. Mais elle espérait qu’après avoir réussi à régler ce problème, elle réussirait à le convaincre de la pardonner, elle voulait croire que ce serait possible…
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«Les femmes ne battent pas les hommes ; elles utilisent le charme et l'intelligence : à chacun les armes que la nature lui a données.»
Enguerranddevaisneau
[L'amour, ca fait mal.]

Douleur.
Lancinante.

Les mots de la princesse avaient déclenchés en lui un tourbillons de maux tout aussi terrifiant.
Il n'était pas le père.
Il n'était pas celui qui avait mis enceinte celle qu'il aimait depuis maintenant plusieurs mois.
Il ne connaitrait pas le bonheur d'être père. Pas avec elle tout du moins.
Il était blanc.
Livide.

Il semblait que son coeur avait cessé de battre. Il semblait que peu à peu la vie qui l'animait de nouveau depuis qu'il l'avait rencontré le quittait.
Il semblait que chaque intonations, chaque informations qui sortaient de la bouche princière étaient faites d'épines, de lames, qui s'enfonçaient douloureusement en lui, déclenchant des affres affreux et doucereux qui le rendait malade.
Il allait vomir.

Un haut le coeur.
Deux haut le coeur.
Ca ne vient pas.
Pas encore.

Les mots eux non plus ne viennent pas. Il est muet.
De stupéfaction. De douleur.
Il est muet et blessé.
Il est mal...

Euh....

Tout en lui se résumait à ce "euh".
A ce rien, à ce rien, à ce vide, à cette absence de mots, de vie.
Tout en lui à ce moment sonnait faux.

Ne pas pleurer. Ne pas être faible, et se comporter comme un homme.
Etre le digne fils de Feu Romuald de Vaisneau, et accepter le sort comme il venait.
Etre sage et ne pas pleurer, ne pas hurler.
Accepter.
Et se sentir vide.
Vide.

Il se sentait pourtant floué.
Il se sentait pourtant touché.
Il se sentait mal.
Et vide.
Vide.

Ses paupières se ferment, quelques secondes, comme pour accepter le sort, tandis qu'il se lève, droit, fier.
Fier Français. Fier Enguerrand, qui se devait d'accepter le sort comme il venait.
Sans broncher.
Il ne serait pas le père. Il n'élèverait pas cet enfant. Il n'aimerait plus cette femme qui l'avait trompé.
Flouet.
Il se sentait vide.
Vide.

Et grand dieux comme il l'aimait.
Grand dieux comme il ne pouvait se passer d'elle.
Elle se résumait à un tout.
Tout lui, toute sa vie. Maintenant ruinée par une coucherie sans importance, quelques jours, quelques semaines avant lui.
Il ne pouvait prendre en charge l'éducation de cet enfant. Chaque homme se devait d'accepter la conséquence de ses actes.
Peu importe qui il était d'ailleurs, cet homme. Il ne voulait même pas le savoir.
Non, là, il était vide.
Vide.

Une phrase, froide, vide de sentiments franchie ses lèvres.
Son regard se fait de glace, ses paroles également, ses mots se font piquant, frappant.
Mais il se le devait.
Il ne pouvait accepter:


C'est fini. Vous moi. Fini.

Et une boule qui se créer dans sa gorge.
Et un sanglot qui se perd.
Il aurait voulut hurler.
Il aurait voulut la serrer contre lui.
Mais elle l'avait trahie.

Il se sentait vide.
Vide.

Et il l'était.

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Marzina
[On s'est loupé de peu je crois
Je ne comprends pas
Pour nous deux c'est terminé
Pour nous deux rien ne va!*]



Il ne répond rien, au début, juste une vague onomatopée, qui ne dit rien, n’explique rien, ne montre rien, à part un homme perdu. Il se sent vide ? Marzina elle, se sent pleine à ras bord, que ce soit son ventre qu’elle s’imagine déjà devenir gros à en exploser, ou ses émotions beaucoup trop envahissantes, trop contradictoires. Elle était tellement perdue, et même si cette décision pouvait paraître sans aucun sens, irrationnelle, Marzina voulait y croire comme la porte de sortie face à des ennuis qui lui paraissaient trop imposants pour qu’elle puisse les affronter. Elle aurait voulu l’aider, c’était bizarre de le voir souffrir comme ça, sans pouvoir bouger, sans pouvoir rien y faire pour le soulager…

*C’est juste un moment, juste une histoire de quelques jours, quelques semaines…Juste le temps de régler rapidement ce problème, il faut que tu comprennes…Même si tu ne sais rien…Je ne suis pas assez forte pour tout ça, être mère, être épouse, c’est trop pour moi…Je sais que tu souffres, c’est juste l’espace d’un instant, je reviendrais vers toi, je te ferais oublier cette douleur, je sècherais tes pleurs, pardonne-moi pour ce que je te fais, je sais que je n’en ai aucun droit, mais je le prends quand même…*

Elle restée figée, ses mains l’une dans l’autre devant elle, comme si elle tentait de s’insuffler elle-même du courage. Etre cruelle, c’était plus facile que d’être franche. Elle manquait peut-être de confiance en lui, elle était persuadée qu’il ne comprendrait pas ce qu’elle s’apprêtait à faire, mettre fin à la vie de cet enfant, quitte à perdre la sienne par la même occasion. Rester maîtresse de sa vie, de son corps, d’elle, de ses sentiments, c’était ce qui lui semblait le plus important à ce moment-là. Elle se trompait, assurément, et elle s’en rendrait rapidement compte, mais c’était comme ça, elle était trop jeune surement, trop immature…Toute sa vie elle avait du composer avec les décisions des autres. L’abandon de son père biologique qui avait fait d’elle une bâtarde. La rupture de sa mère avec celui qui avait pris le rôle de père auprès d’elle, qui lui avait fait perdre celui-ci. Et puis le mariage de sa mère, qui lui avait imposé un nouveau père dont elle ne voulait pas. Son départ en Angleterre avait été le premier choix qu’elle avait fait, la première impulsion qu’elle avait donné à sa vie, et c’était une des meilleurs périodes qu’elle avait jamais connu. Elle voulait continuer à décider d’elle-même, et quand elle ne savait pas quel choix faire, il lui semblait que le mieux était de faire l’inverse de ce qu’on attendait d’elle.

Et voilà, c’était bien ce qu’elle faisait là. C’était purement égoïste, mais elle le paierait suffisamment dans les minutes qui suivraient pour l’en guérir pour un sacré bout de temps. Ou aggraver le problème.


« C'est fini. Vous moi. Fini. »

Les mots étaient froids, tranchants. Elle s’y attendait, elle avait provoqué cette situation, mais quand même, ça lui donnait l’impression qu’une lame venait de passer à travers sa peau et de s’enfoncer douloureusement dans son cœur. Ca lui coupe le souffle un instant, ses yeux la brûlent, ils s’inondent. Elle redresse la tête, avec ce qu’il lui reste de fierté, malgré la culpabilité qu’elle ressent, et déglutit, tente de retenir ses larmes. Son cœur se serre, et ses jambes se dérobent sous elle, elle a juste le temps de s’approcher d’une chaise, pour s’y laisser tomber.

Il n’a pas compris…Enfin, elle ne lui a rien dit mais…mais…Il fallait qu’elle fasse quelque chose, ca ne se passait pas comme c’était censé se passer. Elle lève ses deux perles noires rougies par sa peine vers lui, tente de capter son regard. D’une voix au ton suppliant, elle lui répète :


« Fini ? Pourquoi tant…pourquoi…pourquoi ce ton si…définitif ? Je comprends que vous ne vouliez pas de…de…de l’enfant d’un autre ! Mais je…ce n’est pas…ce n’est pas définitif ! Je vais…je vais…»

Elle s’arrêta un moment, les lèvres entrouvertes. Elle allait lui dire qu’elle allait se débarrasser de l’enfant, récupérer sa liberté, et qu’il pourrait l’aimer à nouveau, belle, jeune, mince et libre…Mais elle s’était remémoré ses paroles, elle se demandait s’il ne la trouverait pas répugnante, s’il savait qu’elle allait tenter de se débarrasser de son fardeau. Aussi, elle continua :

« …je ne serais pas la mère de cet enfant. Je le confierais à un orphelinat, ou un couvent. Je couperais tout lien avec cet enfant, je n’en veux pas… »

Elle se lève, se traine sur ses deux jambes tremblotantes jusqu’à lui, comme prête à s'écrouler le sol à chaque instant, si faible suite à la douleur et à ce qu'elle a fait subir à son corps...Elle plonge ses yeux dans les siens :

« Je ne veux pas de cette chose…je vous veux vous. Une fois qu’il ne sera plus là, qu’est-ce qui nous empêcherait d’oublier tout cela, d’être à nouveau ensemble ? Je ne veux pas vivre sans vous Enguerrand, je pense que je ne le peux pas…Si vous me quittiez définitivement, vous me tueriez…»

*Perdus cette nuit, BB Brunes
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«Les femmes ne battent pas les hommes ; elles utilisent le charme et l'intelligence : à chacun les armes que la nature lui a données.»
Enguerranddevaisneau
[Il y a des chagrins d'amour que le temps n'efface pas
et qui laissent aux sourires des cicatrices imparfaites.*]




Le chagrin qui à chaque mots de celle qu'il croyait être son lui au féminin le cisaillait tel une arme destructrice, incisive.
Le néant prenait de plus en plus place en lui.
Dans lui.
Elle disait des conneries. Des vrais conneries. De celle que l'on vous fait ravaler au plus vite. Que l'on vous enfonce jusqu'au fond de la gorge pour que justement vous cessiez de les dires.
Elle était affligeante.
Egoïste et affligeante.

Elle, la princessse de Breizh, étoile de Bretagne par sa position était prête à sacrifier son enfant pour lui.
Pour lui?

Foutaise. La main du Vaisneau qui se serre. Elle ne pouvait pas dire ca. Elle ne pouvait décemment penser qu'il accepterait.
Certes il était un égoïste, une ordure finie, un monstre d'orgueil et de préjugés mais l'on parlait ici d'un enfant.
D'une vie gâchée, d'une vie sans parents, sans repères. Pour lui.
L'orpheline elle même qui proposait cela.
Jamais.

Et sa main qui part pour s'échouer sur la joue princière alors qu'il s'exclame, sa voix rendu puissante par la colère:


IL SUFFIT!!! Vous ne pouvez décemment penser à abandonner cet enfant pour moi! Pour vous! Pour votre bon plaisir! Jamais, vous m'entendez?!? JAMAIS!!!!

Il virait chèvre.
Complétement marteau. D'autant plus qu'elle parlait alors de mourir.
Mourir par ce qu'il la quitterait. Mourir par ce qu'il l'abandonnerait à son sort, soit celui de mère, qui se devait respectable et épouser celui qui l'avait engrosser.
Il la détestait à ce moment là, il la haïssait.
Parceque lui aussi crèverait comme un chien sans elle.
Parceque lui aussi avait mis fin à ses rêves de mariages arrangés pour un titre, bien Français en sus, pour elle.
Parceque lui aussi l'avait dans la peau, beaucoup trop. Rendu faible de cet état de fait.


Et vous tacherez de rester en vie, pour votre enfant. Vous n'êtes pas votre mère.

C'était un coup bas? Utiliser cet argument contre Marzina était en soit une abomination. Résultat de nombreuses nuits où ils avaient tous deux parlés des heures.
Nuits finis en sus.

Il marche donc, droit et fier, vers la porte. Le Vaisneau n'est plus vraiment à ce moment là.
Sa superbe disparu.
Son orgueil disparu.

Et à lui, de disparait, après cette ultime réplique, dite d'une voix blanche, triste:


Faites votre vie Marzina, sans moi. Epousez le père de cet enfant, car il en est ainsi de votre devoir......

De sentir sa gorge se nouée quand il prononce:

.....Et oubliez moi.

*Marc levy
_________________
Marzina
[Is it still worth fighting?
Is it still worth begging?
Know how heaven looks like,
Let’s try hell it might be right…*]


Oui, elle était égoïste. Elle aurait tout donné à ce moment-là, tout donné sauf la vérité, pour qu’il reste auprès d’elle. L’amour est le plus égoïste des états, et elle en était la parfaite incarnation. Et elle se sentait égoïste, mais elle n’avait pas honte, elle n’avait jamais aimé comme ca, et se sentait fière de pouvoir tout abandonner pour l’être aimé. Même la vie de l’être en elle. Il n’y avait pas de nuances dans la vie de la blonde. Du blanc. Du noir. Et entre les deux…rien.

Des joies immenses. Des peines affligeantes. Et rien d’autre.

Pourquoi n’accepterait-il pas ? C’était elle qui lui proposait, qui lui offrait le sacrifice. Elle était prête à tout…Elle était comme ça la blonde, elle était égoïste et cruelle, et elle ne voyait aucune raison pour laquelle ca changerait. C’était une princesse, dans tous les sens du terme.


« IL SUFFIT!!! Vous ne pouvez décemment penser à abandonner cet enfant pour moi! Pour vous! Pour votre bon plaisir! Jamais, vous m'entendez?!? JAMAIS!!!! »

Elle pleurait silencieusement, sans bruit les larmes ruisselaient sur son visage, brouillant sa vue, troublant ses yeux noirs. La gifle n’avait pas été aussi violente que les mots, la blonde n’avait même pas essayé de l’éviter, de lutter, son visage avait suivi le mouvement de la main, sans broncher. Il était empli de haine, elle ne ressentait plus que souffrance, elle avait tellement mal en elle-même que la gifle n’avait semblé qu’un effleurement. Il ne comprenait pas…Elle ne pourrait pas…Etre mère, assumer cet enfant…S’il réagissait comme ça pour l’enfant d’un autre, comment aurait-il réagi en sachant que c’était le sien ?

La tête baissée, elle ne répondait rien, il n’y avait rien à dire. Ils ne se comprenaient pas, ils ne se comprenaient plus à ce moment-là. Sa joue meurtrie rougissait à vue d’œil, elle passa le bout de ses doigts froids à cet endroit, inconsciemment. Elle avait l’impression que sa voix venait de si loin, elle était là mais…plus vraiment…Un étrange sifflement dans sa tête, elle entendait le reste comme un bourdonnement.


« Et vous tacherez de rester en vie, pour votre enfant. Vous n'êtes pas votre mère. »

Non, elle n’était pas sa mère qui, enceinte, quittée par son amant, avait décidé d’assumer seule son enfant. Elle n’était pas elle, elle n’était pas aussi forte en tout cas, elle n’avait pas le mode d’emploi…Qu’est-ce qu’elle ferait d’un enfant ? Elle ne saurait pas s’en occuper…Elle savait même pas de quoi ca se nourrissait de toute façon ! Elle ne pouvait être qu’une mauvaise mère, et ce rôle-là, elle n’en voulait pas.

« Faites votre vie Marzina, sans moi. Epousez le père de cet enfant, car il en est ainsi de votre devoir......Et oubliez moi. »

Sa gorge se serre, et ses jambes flageolantes arrêtent de la porter alors qu’il passe la porte. A deux genoux par terre, une main sur son ventre, elle bredouille :

« Mais si c’est le père de l’enfant qui vient de passer cette porte, comment je fais pour…l’épouser et…l’oublier?...»

Et elle sent sa conscience lentement s’envoler, tandis que parvient à ses oreilles le bruit mat de son corps qui s’affaisse sur le sol, bientôt suivi par la cavalcade des valets qui accourent vers elle. Ses lèvres laissent échapper un léger soupir. Il peut bien se passer n’importe quoi autour d’elle, elle s’en moque…Plus rien n’a vraiment d’importance.

Et puis c’est les ténèbres.

*Beautiful Scar, AaRON
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«Les femmes ne battent pas les hommes ; elles utilisent le charme et l'intelligence : à chacun les armes que la nature lui a données.»
Enguerranddevaisneau
[Vide. Le Vide.]

Et il sort.
Passe cette porte, l'esprit enfin libre de ce supplice que de la voir le supplier presque de rester.
Il sort et fuit, à son tour. Il la fuit elle. Il fuit cet enfant qui n'est pas le sien, il fuit la Bretagne, ses déroutes, ses idiots, sa rancoeur et sa jalousie.

Il fuit, alors qu'il se traite d'idiot mentalement, seulement conscient de la valeterie qui accourt comme un seul homme en direction des appartements de la princesse de Breizh.
Il fuit sachant pertinemment qu'il se ment à lui même et qu'il ne pourrait longtemps rester loin d'elle sans en subir les conséquences.
Il fuit, loin, d'elle, de Nantes, de la Bretagne, de cet amour qui occupait tout son temps, ses pensées, sa vie.
Il fuit, simplement, comme un lâche qui n'assumerait pas les conneries d'un autre.

Bertrand le voit approcher du coche, et sait.
Sait qu'il doit se taire et ne pas emmerder le maitre par quelques remarques.
Sait que le maitre et mal, et ne s'en remettra certainement pas.
Sait que lui et ses pairs paieraient le prix de cette tristesse.

Oui, Bertrand sait.
Sait que la folie guette doucement mais surement ce jeune Vaisneau, fougueux, impétueux mais pourtant si vrais. Si naïf.
Oui il le sait.

Le baron prend place dans son coche, et attend, encore toujours.
Qu'on apprête ses affairs
Qu'on fasse claquer le fouet.
Qu'on lui ouvre les grilles.


En route.

Deux mots. Seuls, uniques, comme murmurés.
Et le coche qui démarre.
Et l'Enguerrand qui jette un regard en arrière.
Il a pleuré.

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