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[RP] Au 30 rue du Port, chez Zakarine de l'Etoile bleue

Zakarine
Le baiser de Lyane fut bref mais intense...

"Houlala les filles … ce n’est pas sérieux

Je n’ai que quelques goutes …"

Zakarine le regarda, les yeux pleins de malice. Ben.... heu.... Ouiiiiii!!! Ce n'est pas grave, hein ?!

"Puisque je n'ai plus rien à boire je vais commencer mes bagages, il me faut être prêt."

D'accord, Lyane ... à tout de suite! L'Helvète sortit de la pièce en lui lançant un regard amoureux... Le cœur de Zakarine battait toujours très fort lorsqu'il était à côté d'elle.
Gin reprit la conversation là où elles en étaient, juste avant l'intrusion de Lyane et fit sortir la rouquine de sa rêverie.

"....blablabla.....
Alors qu'est ce que tu en penses ? tu peux partir l'esprit tranquille non ? "

Oui, tu es sûre que ça ne te dérange pas ? Je ne voudrais que tu te sentes abandonnée... Tu sais que nous allons revenir avec Lyane et quoiqu'il arrive, tu seras toujours avec nous!

Allez zou! Irmaaaaaaaaaaaaaat !!!!

Elle se ravisa. Mince alors, il n'y en a vraiment plus!!!! Mouhahaha!!!!
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Monsieurpatate
Demat Zak !


Content de te revoir enfin à Tréguier ! ... que tu vas pas voir longtemps

Je te propose une croisière gratis en Irlande pour toi et tes collègues. Tu me donne les noms, je t'enverrais la date de départ qui se fera à Vannes. Ca te dit ? Voyage de 1 mois en perspective.

Gratis hein, normalement on fait 250 écus l'Irlande ! c'est une offre à prendre !
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Zakarine
Zakarine entendit une voix qu'elle n'avait pas entendue depuis des lustres. Son ami Patate était là! Elle le bisouilla très fort.

Demat Patate! Tréguier me manquait aussi...

Zakarine écouta très attentivement son ami.

Hummm..... un voyage en Irlande gratis, tu me dis??? Ben dis donc, c'est tentant comme proposition ça!
Mais je dois malheureusement me voir obligée de refuser... pour l'instant! Nous partons très bientôt en Helvétie avec Lyane, alors attends-toi à un oui formel lors de notre retour!
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Monsieurpatate
C'était une occasion assez spéciale en fait. C'est une situation semblable arrive, je te ferais signe.
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Lyane
Lyane frappe à la porte de nouveau.
Il a les bras chargés de bouteille.

Voila, pour une fois il devrait m'en rester un peu ^^

Lyane posa sur la table les bouteilles.

Cela est pour fêter notre départ.
Servez-vous il y en aura pour tout le monde.

Lyane regarde Zakarine avec des yeux plein d'amour et l'embrasse très tendrement.
Il regarde ensuite Gin ...

Ne t'en fait pas... Nous reviendrons te chercher.
Prends des forces en attendant, tu en auras besoin plus tard.

Lyane se sert un verre et trinque avec ses amies.

A votre bonne santé
Gin.
Gin rentra plus tot des champs. Son travail pour Jangofett était terminé.

Après un brin de toilette pour se rafraichir, elle alla dans sa chambre, se dirigea vers le lit, se baissa et passa le bras dessous. Elle tâtonna et finit par trouver la chausse. Elle passa sa tête sous le sommier. Non rien.

Elle se redressa , mit ses mains sur ses hanches et réfléchit. Elle se repassa la soirée d'hier soir et d'un coup un éclair lumineux lui traversa l'esprit.

Elle s'exclama :

- Ha oui, je m'en rappelle maintenant !

Elle se rappelait avoir tué une araignée dans le coin de chambre en lui lançant la première des choses qui lui était passé par la main.

Elle alla chercher un tabouret dans la cuisine et revint le placer devant l'armoire à coté du lit. Elle y monta et se redressa sur la pointe des pieds. Elle tapota le haut de l'armoire et finit par trouver l'autre chausse.

- Vous voilà mademoiselle !

Elle lança la chausse à coté de sa jumelle, s'essuya sa main poussiéreuse sur sa robe et sauta du tabouret.

Elle prit les deux chausses et les ramena dans la chambre de ZAK, au pied du lit, juste à coté de sa valise. Car il y avait bien une valise sur le lit de zak. Une valise ouverte avec déjà des affaires dedans.

Oui, Zakarine partait. Ce soir. Avec Lyane.

Gin poussa un soupir et retourna dans sa chambre.

Elle ouvrit son armoire et vérifia si elle n'avait pas un habit ou un chapeau que Zak lui aurait prêté. Ou bien qu'elle lui aurait piqué en douce... et s'étonna de constater qu'elle lui avait bien tout rendu.

Gin se jeta sur son lit. Sur le dos, les mains derrière la tete, elle fixa le plafond.

Gin appréhendait le départ de ZAK et au meme temps elle était heureuse pour elle. Elle aurait bien voulu partir avec qu'eux en fait. Mais elle n'avait pas vraiment le choix. Financièrement elle ne pouvait s'assumer. Il lui fallait rester pour travailler. Elle devait aussi laisser ZAK partir avec Lyane. Seuls tous les deux. Il le fallait. Bon, à bien réfléchir, c'est sur , il faut qu'elle reste. Elle n'arrive pas à se trouver une excuse pour partir, exceptée celle d'avoir pris gout aux voyagex et à la vie de "patachon". Mais cette excuse là n'était pas une excuse. Une envie plutot non ? oui c'est ça elle avait envie de mener une belle vie. Comme celle de zak en fait. Oui c'est ça comme celle de ZAK. Gin soupira.

- oui mais voilà chuis pas ZAK....

Gin se leva et d'un pas nonchalant sortit dans le jardin, s'assoir sur le banc. Elle mit ses mains sous ses fesses, croisa ses pieds, jambes tendues et appuya sa nuque contre le dossier du banc. Cette fois-ci son regard se perdit dans le gris du ciel.
Zakarine
La journée avait été douce et belle. Zakarine avait bien profité de ses derniers instants à Tréguier avant de reprendre la route pour les longues semaines à venir...
La chariote avait été remplie des différentes affaires dont ils auraient besoin plus tard. Tous les sacs de farine accumulés se vendraient, quant à eux, sur les routes de France. Zakarine se dirigea vers la maison et trouva Imagine allongée sur le banc, les yeux dans le vide...


Coucou, Gin! Que fais-tu? Ce n'est pourtant pas l'heure de la sieste!!!
Tu viens m'aider? J'ai encore quelques affaires à préparer...

La meilleure amie de la rouquine s'assit sur le banc, puis se leva et les deux commères entrèrent dans la maison.. Là, une surprise les attendait! C'était Lyane avec des bouteilles de chouchen... pleines!

"Cela est pour fêter notre départ. Servez-vous il y en aura pour tout le monde."

Ce qu'elle firent, immédiatement... "A votre bonne santé"

Irmaaaaaaaaaaatttt!!!!

Ils trinquèrent tous ensemble, la larme à l'œil de devoir se quitter après avoir traversé tant de choses ensemble...
La soirée passa très vite, comme toutes les soirées passées entre amis. Une fois les affaires rassemblées, Zak et Lyane montèrent dans la carriole pleine de bric-à-brac et saluèrent une dernière fois Imagine avant de partir...
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Gin.
Gin les regardait s'éloigner songeuse !

Epilogue

Gin et ZAK restèrent quelques mois en contact par pigeons. Puis le courrier s'est espacé. Imagine a appris que ZAK avait eu une fille qu'elle prénomma Gin. Puis plus rien. Gin ne revit plus jamais ZAK. Gin mourut 3 ans après le départ de ZAK. Seule... enfin pas tout à fait. Papouille, le chien de ZAK était présent. Brave chien ce Papouille ! il l'a veillé pendant 3 jours. Gin l'avait toujours trouvé intelligent ce chien. Comment pouvait-il savoir que l'on veillait les morts pendant 3 jours ??? Les 3 jours passés enfermés dans la maison, Papouille commença par grignoter les petits doigts du pied droit.

Un bruit de gamelle tira Gin de ses pensées.

- Ouiiiiiiiii Papouille, tu vas manger !

Gin entra dans la maison préparer la gamelle de Papouille.
Gin.
Gin retira la clef de la serrure et se baissa ramasser le tas de bois qu'elle avait déposé. Elle poussa la porte avec le pied et fila tout droit vers la cheminée ou elle plaça le bois.

Elle revint fermer la porte après avoir fait sortir Papouille le chien qui tentait de la suivre dans la maison.

- C'est ça aboie tant que tu peux, m'enfous y'a personne dans la rue !

Gin alla allumer la cheminée puis se mit à éplucher des légumes récupérés dans le potager d'ESMEIRA. Elle n'allait pas les laisser pourrir aux prix où ils étaient. Denrée rare ces temps ci. Impossible d'en trouver sur le marché. Interdit d'en vendre. A cette pensée, Gin leva les yeux au ciel.

- Tout à l'heure on va nous interdire de respirer....remarque on pètera moins !

Oui, c'est bien connu que le pet est un trop plein d'air aspiré, qui est évacué.

Les légumes épluchés, elle les fit cuire et garda les épluchures pour faire la soupe de papouille.

Pendant la cuisson, elle mit ses pieds à tremper dans une bassine , tout en écrivant un petit mot à STARINE, la soeur jumelle de Zak :

Chère Starine,

Comme chaque année, l'arrivée de l'été me rappelle que tu es née à cette époque. Je te souhaite un bon anniversaire et beaucoup de santé. Embrasse le petit et Noct de ma part.

Tu sais que ta soeur est sur les routes avec Lyane ? c''est moi qui garde la maison. Je me réjouis de leur retour. Notre voisine est également en voyage et je ne peux parler qu'au chien. Je vais devenir folle.
J'espère que vous vous portez tous bien.

Réponds moi dès que tu peux, ça me fera plaisir de te lire.

A très bientot.
Gin.
Gin.
Gin était assise dans le jardin sur la banc depuis quelques minutes. Le regard perdu . Elle déplia le billet qu'elle tenait dans ses mains et le relut une fois de plus :

".... Nous avons effacé toutes traces. Vous êtes officiellement mortes dans l'incendie. Les recherches de qui vous savez ont été arrêtées. Nous ne pouvons faire plus. Votre père vous demande instamment de cesser tous contacts et ce pour votre sécurité autant que pour la notre. Nous emporterons notre secret dans la tombe et nous savons qu'il en sera de meme pour vous deux. Ne t'inquiète pas pour ton père, il est fort et je m'en occupe personnellement. Nous sommes soulagés de vous savoir en sécurité.

Une nouvelle vie vous tend les bras, nous vous souhaitons bonne chance. Nous sommes fiers de vous deux. Nous vous aimons et vous resterez dans nos pensées à jamais.

Détruis ce message dés que tu l'auras lu.

Voilà, il est temps de vous quitter, c'était notre dernier contact. Nous vous remettons entre les mains d'Aristode.

Adieu et soyez heureuses.

Gin essuya ses larmes. Elle resta quelques instants encore sur le banc, le poing serré sur le billet. Le regard innondé,elle revit le visage haineux de cet homme. Elle entendait maintenant ses hurlements à elle. Des cris. Des bruits. Son père inanimé au sol. Les flammes. Le couteau sur la table.... et cette peur. Cette peur qui vous envahissait tout le corps. Cette terreur qui vous anantissait ou vous transcendait.

Gin revint à la réalité. Elle se leva et se dirigea à l'intérieur de la maison. Devant la cheminée,en larmes, elle embrassa plusieurs fois le billet et le tendit vers les flammes. Elle le regarda se consumer jusqu'à ce qu'il ne soit que poussières. Elle s'asseya en tailleur devant les flammes , prit sa tete entre ses mains et pleura toutes les larmes de son corps.
Gin.
Gin arriva du champs de MonsieurPATATE, elle passait devant le pigeonnier lorsqu'elle s'aperçut qu'un nouveau pigeon était aggripé au grillage cherchant à grapiller quelques graines à l'intérieur.

Elle laissa tomber ses outils au sol et attrapa doucement le pigeon. Elle le retourna et récupéra le billet roulé dans la bague.

Encore en tête le dernier message c'est fébrilement qu'elle déplia le billet.

C'est ZAK qui lui écrit. Son coeur frappa dans sa poitrine à l'idée de lui annoncer les dernières nouvelles . Elle se mit à lire :

C'est d'une main hésitante que je t'écris cette lettre....

Je suis encore sous le choc et sous la douleur qui ont suivi l'agression dont nous avons été victimes Lyane et moi.

Ça s'est passé sur le noeud de Besançon. Elle, c'était une femme, nous a massacrés... et me voilà mourante aujourd'hui, faute d'avoir mangé deux jours durant...

Mais à Pontarlier, il y a un sire qui nous a gentiment proposé de nous héberger dans son auberge: la Perle du Lac.

Nous allons devoir rester ici quelques jours, le temps de nous refaire une santé.

Voilà pour les nouvelles. Comment se passe ta vie à Tréguier?

Je t'embrasse et te souhaite une très bonne journée

Zak

Gin laissa échapper "oh non !" suivi d'un grand soupir puis se précipita à l'intérieur de la maison pour répondre à ZAK.

Chère ZAK,

Je m'empresse de répondre à ta dernière lettre. Ta lettre m'inquiète. Tu ne me dis pas si tu vas bien ? et Lyane ? est-ce grave ? Tu me dis devoir rester quelques jours. Combien ? Je me sens bien seule ici. Si tu savais comme tu me manques ! mais prends ton temps, rétablis toi d'abord.
Reviens ensuite dès que tu peux. J'ai des nouvelles , tu verras.

Ici, c'est bien calme. Le village semble s'être vidé. Je travaille d'arrache pied par ci, par là, dans les champs des uns, des autres. Je ne vois pratiquement personne. J'ai vu qu'ESMEIRA était revenue mais je n'ai meme pas eu le temps d'aller lui rendre visite. Je vis presque comme une sauvage. Je dors, je mange et je travaille.

Si tu as besoin d'argent, je peux t'en faire parvenir. Je peux meme venir à ta rencontre si tu le veux. Dis moi comment je peux t'aider.

Prenez bien soin de vous deux.

Je t'embrasse bien fort zak.

Gin.

Gin retourna la lettre et inscrivit dans le coin à droite en tout petit le code : A-per-3

Zak comprendrait c'est certain.

Gin mit le message au pigeon et jeta l'animal en l'air. Le pigeon s'éleva dans le ciel. Elle le suivit du regard jusqu'à ce qu'il disparaisse.
Gin.
Gin était prête à rendre visite à ESMEIRA. Ca lui ferait le plus grand bien. Depuis que Zak et Lyane étaient partis , elle n'avait plus parlé à grand monde. Les nouvelles de la journée lui pesaient, il serait bon pour elle d'aller parler de tout et de rien, juste pour se changer les idées.

Gin se rafraichit une dernière fois le visage. Ces yeux n'avaient presque plus traces des derniers évènements. Au pire elle fera passer ses yeux rougis pour de la fatigue.

Gin sortit de la maison et traversa le jardin en prenant bien soin de bien refermer le portail. Ce n'était pas le jour pour aller se ballader à travers Tréguier à la recherche du chien. Puis ça la rassurait de savoir le chien à la maison, on ne sait jamais.

Gin s'avança sur le chemin qui la mènerait à ESMEIRA, lorsqu'elle entendit une charrette qui arrivait. Gin anticipa et se poussa sur le coté pour la laisser passer. Le bruit de la charrette s'arrêta. Gin pensa que très certainement la charrette s'était arrêtée devant ESMEIRA. Il n'y avait pas d'autres maisons. Gin ralentit sa cadence. Il n'était plus question d'aller voir ESMEIRA si celle si avait déjà de la visite. Le chemin faisait un petit virage et elle se retrouverait à découvert, face à la maison. Elle se tint derrière des arbustes et observa d'ici la maison.

Deux hommes se tenaient à coté de la charette. Elle ne les connaissait pas. ESMEIRA et ROBIN se tenaient en face d'eux et n'avaient pas l'air de les connaitre non plus. Peut être venaient ils juste faire une livraison ? peut être étaient ils tout simplement perdus ? à moins qu'ils ne cherchent quelqu'un ? Gin jeta un coup d'oeil rapide autour d'elle. ah, là ! un trou en contre bas. Si la charette venait à se diriger vers elle, elle se jeterait là. On ne la verra pas. Elle continua à les observer au travers des branches.
La situation était assez bizarre. Ils ne discutaient pratiquement pas entre eux.

Gin s'impatientait. Bon, qu'est ce qu'ils font, ils entrent, ils repartent ? mais qu'est ce qu'il se passe ? ils ne vont pas rester des heures comme ça à se regarder les pieds non ?

Gin observe Robin qui regarde dans la cariole.... puis ESMEIRA ... Mais qu'est ce qu'ils regardent ? ils en font une tete ! Mais bonsang qu'est ce qu'il se passe ici ? ESMEIRA n'a pas l'air bien. ..Oh, mince, elle s'évanouit ! ..Gin écarquilla ses yeux et resta interdite. Des cris de douleur parviennent jusqu'à Gin puis tout lui parut clair et évident ! Oh mon Dieu mais il y a quelqu'un dans la charette, c'est ça ! Quelqu'un est mort . Gin ramena lentement sa main devant sa bouche. Gin chercha dans ses souvenirs si Zak lui avait parlé des parents d'ESMEIRA. Avait elle encore son père, Sa mère ?

Pauvre ESMEIRA, quel malheur ! Gin eut mal de voir ESMEIRA et ses yeux s'embuèrent. Elle savait ce qu'ESMEIRA éprouvait.

Gin reprit 2 ou 3 grandes respirations et se recula tout doucement pour ne pas faire craquer les branches sur le sol.

Elle reprit le petit chemin en retour, toute chamboulée par ce qu'elle venait de voir.
Gin.
Gin claqua le portillon, traversa rapidement le jardin et s'enferma à double tour dans la maison de ZAK.

Elle s'enleva sa petite laine, déposa son chapeau, se déchaussa et se tira les cheveux en arrière. Quelle journée ! je suis vidée ! Ai-je bien fait de repartir ? peut être qu'ESMEIRA aurait eu besoin de réconfort ? pff non dans ces moments là on veut rester seule et puis il y a robin...et les enfants ! Gin imaginait ESMEIRA cacher sa peine devant les enfants. Saleté de mort. Pourquoi faut-il que l'on meure ? ça sert à quoi la mort ? la vie n'est pas assez dure comme ça ?

Demain j'irai la voir. Non. Après-demain c'est mieux. Gin appréhendait ces situations. Elle ne savait jamais quoi dire à ceux qui avaient de la peine. Que dire ? Tout ce qui lui passait par la tete lui semblait dérisoire. Puis elle se questionna. Et si c'était robin qui avait perdu quelqu'un ? Esmeira est tombée évanouie c'est que ça lui a fait un choc. Non c'est bien elle qui a du perdre son père ou sa mère. A moins que ce ne soit un grand père ou une grand mère ? c'est possible, j'ai bien encore ma grand mère... enfin j'avais. Gin soupira.

Dans la cuisine, elle prit une tasse, la remplit de graisse de Porc et y déposa des petites veilleuses. Elle les alluma une par une et mit la tasse sur le rebord de la fenetre. Elle se signa et pria.
Gin.
Gin remuait pensivement sa tasse de tisane. Machinalement elle remuait. Machinalement parce qu'elle ne mettait jamais de miel dans sa tisane. Elle prenait sa tisane à peine tiède. Toujours. Et le miel ne se mélangeait pas , il restait dans le fond de sa tasse. Ensuite il fallait racler avec la cuillère. Comme elle ne lavait pas toujours tout de suite sa tasse, le miel séchait. En plus ça attirait les mouches ... bref sans miel c'était plus facile.

Elle était plongée dans ses pensées. Ce matin, en attendant son tour à la boulangerie, elle a entendu des femmes du village parler de l'incendie de la veille. Oui quelqu'un avait mis le feu dans une taverne. Une femme. Certains avaient cru reconnaitre ESMEIRA. Bonsang, c'est dingue ça ! Gin était intervenue dans la conversation :

- Esmeira ? Vous voulez parler d'Esmeira la brune ? Celle qui est avec Robin ? Oui ? Excusez-moi de m'introduire comme ça dans la conversation mais il me parait incroyable que l'on ait pu voir ESMEIRA mettre le feu ! Elle n'a pas la tete à faire une chose pareille surtout en ce moment. Elle est en plein deuil. Son père ou sa mère qui serait morte..enfin quelqu'un de proche.

Les dames restèrent quelques secondes muettes fixant Gin dans les yeux.

Gin mal à l'aise :

- heu..vous n'étiez pas au courant peut-être ? C'est à dire que c'est récent. J'ai vu hier les croquemorts devant chez eux.

Une des dames réagit immédiatement :

- En plus de sa soeur et le petit, elle a perdu un de ses parents ??? oh mon Dieu mais quelle horreur !

Gin écarquilla ses yeux :

- Comment ? elle a perdu en plus sa soeur et un petit ?

Une des dames expliqua :

- Hier, les croquemorts ont transporté les corps de sa soeur Lanna et son petit et je ne crois pas qu'il y avait un autre corps...enfin mon mari a discuté avec l'un des croquemorts, un ami d'enfance et il a compris qu'il n'y avait que deux corps. Mon dieu, je suis toute retournée depuis qu'il m'a appris ça ! je n'ai pas dormi de la nuit.

Gin réalisa son erreur :

- oui c'est bien ça, hier j'ai vu la charrette des croquemorts mais j'en ai déduis bêtement qu'il devait s'agir de ses parents ou autres .....mais de jeunes personnes, non, cela ne m'est pas venu à l'idée . Lanna et son fils ? c'est affreux !

La dame répondit :
- Voilàààààà ! et comme par hasard sa taverne prend feu ! Aussi quand on nous a dit que l'incendiaire serait surement ESMEIRA, cela ne nous a pas étonnés. Personnellement je la comprends. Vous savez quand vous êtes dans une douleur comme celle là, vous ne vous controlez pas toujours hein !

-


Gin but une gorgée de sa tisane et resta accoudée la tasse en l'air. La vie est bizarre. Un jour tu vis, la minute d'après tu n'existe plus. Ton corps est là mais il n'y a plus personne dedans. Plus de vie. Gin avait très peu connu Lanna. Elle la connaissait plus de nom parce que ZAK l'avait souvent nommée car elle, elle avait du la voir qu'une ou deux fois seulement. Une belle femme. Gin comprenait maintenant le choc d'ESMERA. Comment ne pas être choquée. Mourir jeune. Et cet enfant... une vie arrachée en pleine croissance. Qu'est ce qui avait bien du se passer ? au village personne ne semblait être au courant. ça partait dans tous les sens. Meurtre, accident, suicide, vengeance... tout y passait. Gin frissonna.

Demain, Gin devait travailler dans le champ de blé d'ESMEIRA. Heureux hasard du tirage au sort des mains innocentes du chef des paysans. Si elle s'en sent le courage, elle en profitera pour aller la voir.
Gin.
Gin avait enfin fini de semer le champs de blé d'ESMEIRA. Elle avait préféré commencer tôt pour éviter de travailler au plus fort du soleil.

Elle longea le champ pour se présenter devant le seau de semences, tenant dans son tablier plié les 3 ou 4 poignées de graines qu'il lui restait. Elle déplia soigneusement son tablier et regarda les graines s'écouler dans le seau. Elle épousta le tablier et le bas de sa robe, retira le foulard qui lui retenait ses cheveux, balança sa tête en arrière et la secoua. Ses cheveux blonds se répondirent en cascade sur ses épaules . Elle prit le seau de semences et se dirigea vers la charette d'ESMEIRA. Elle y déposa le seau. Elle souleva sa robe et rangea son foulard dans sa bourse et monta dans la charette. Au moment où elle s'apprêtait à faire avancer le cheval, elle vit au loin la maison d'ESMEIRA. Son estomac se noua. C'était le moment.
Le cheval pris la direction de la maison d'ESMEIRA.
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