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[RP] Nous libérerons nos joies de leur tourmente

Arielle_de_siorac
Elle avoit été presque muette depuys environ un mois. La traversée de la Bourgogne.

Estoit-ce parce qu'elle avoit refusé d'honorer cette terre où le duc en place l'avoit autrefoys diffamée de la façon la plus grossière qui soit? Ou peut-estre, par la male heur, avoit-elle fini par sombrer dans un mutisme final qui signeroit la fin de sa maladie et - le Très-Haut nous en préserve - de son passage ci-bas? La folie avoit-elle gagné sur cet esprit jà désespérément spongieux?

C'estoit en tout cas ce que se mandoient tout bas les quelques domestiques attachés au service de la comtesse de Nijmegen. En effet, peu après avoir retrouvé son époux égaré dans quelque promenade éthylique, en Rouergue, Arielle estoit entrée dans un silence de plus en plus épais, laissant la vie tourbillonner autour d'elle sans paraistre avoir conscience d'y participer. Cela désoloit ses proches qui redoubloient de cajoleries pour la retenir parmi eux, alors que justement, son corps mutilé sembloit enfin retrouver une santé comparable à... avant. Un peu moins fresle, un peu moins voustée, la comtesse estoit d'âge mûr, certes, mais à nouveau vigoureuse.

Un oeil averti auroit pourtant pu noter un changement encourageant dans les prunelles noisette. Certes, alors mesme que les mots se mettoient à se refouler derrière les lèvres vieillissantes, une lueur s'estoit progressivement allumée au fond de ce regard usé. De jour en jour, et mesme d'heure en heure, le temps avoit été restitué à la dame d'abord par à-coups étonnants, puys avec de plus en plus de substance. Éventuellement, Arielle s'estoit rétablie, l'amnésie évaporée par quelque phénomène inexplicable.

Mais parallèlement, la lourdeur insupportable d'un présent trop vieux avoit retiré à la comtesse l'envie de parler. Missives froissées, notes abondantes et chuchotements par en arrière avoient permis à la Dénéré de comprendre bien des choses, trop de choses. Saisir toute l'horreur de sa fin abrupte de mandat comtal en Béarn, du reniement de son fils aisné, du départ précipité vers un horizon incertain, et surtout, surtout, apprendre pour de bon la mort du fils honni, Mathieu, cet ange déchu, cet échec.

Coite dans son carrosse cahotant, la comtesse avoit faict son deuil en silence, quelque peu dépassée par ces vérités qui luy tomboient dessus en torrents amers.

À présent, on estoit en Champagne, terre ancienne et fière qu'Arielle avoit depuys longtemps voulu fouler. Quelque bourg non identifié se dessinoit dans la lumière dorée du couchant. Bientost, on alloit faire halte pour la nuit dans une auberge anonyme.

Détournant son regard des murs embrasés de soleil, la comtesse sourit à sa fille, perdue devant elle dans une longue resverie morose.


Ma chérie, chuchota-t-elle de sa voix assassinée, je vais enfin pouvoir te présenter à ta future marraine: nous voilà en Champagne. Il nous faut trouver le chemin jusque chez mes chères Pisan et Beeky.
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Beeky
( Le Castel d'Attigny - La chapelle Sainct Louis )


De chaudes larmes couloient sur les joues de la vicomtesse quy estoit en prière en sa saincte chapelle. Le cercueil plombé de Ricoh d'Apperault reposoit sur un catafalque en la sombre crypte familiale et le chapelain chaque jour, changeoient les chandelles de cire d'abeille quy se consumoient inexorablement autour du sacophage d’or massif.
    Seigneur… le sort va-t-il me faire payer tous les bons heurs qu’il m’ a prodigués sur ceste terre… adoncques, pourquoi a-t-il fallu que je commence par le meilleur…

Agenouillée sur son prie-Dieu, face à la grande rosace illuminée par les ardents rais de soleil, Beeky estoit en proie aux affres du desespoir quy la secouoient à chaque foy que l’impitoyable « Faucheuse » prelevoit son tribu parmi ses proches. Les années s’écouloient indubitablement et l’entourage de la vicomtesse se voyoit cruellement frappé. En ces temps derniers, des visages, qu’elle avoit toujours croisés en Varennes, s’effaçoient fatalement. Cela se faisoit sans heurt hormis la cruelle blessure que les chers disparus laissoient en le cueur de leurs amis.

Pitchoune estoit trespassée sans faire de vague, sans un émoy, en laissant eschapper simplement son dernier souffle. Comme sy cela poinct ne suffisoit, le tendre de Beeky avoit semblé sombrer dans une folie des plus inexplicable. Il faisoit retraite et n’en sortiroit probablement poinct vif sy par mal heur, on decouvroit le sombre secret quy meneroit à sa ruine.

    Me fauldra-t-il renoncer à jamais au bon heur et porter ceste croix mes jours restants…

Ses pensées s’envolèrent alors vers son amye de tousjours et sa confidente, Pisan d’Harcourt. Puis vers icelle qu’elle auroit infiniment aimé voir espouser son frère Boukis, sa chère Arielle. Pourquoy penser à ces deux femmes à ce jour, le cheminement des esprits estoient parfoy bien obscur et le destin s’en amusoit.

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Defuncti voluntas mihi antiquior jure est.
Fusette
[Dans le cortège]


De nouveaux horizons s’offraient alors que la traversée jusqu’en Champagne se faisait très tranquillement. Il faisait encore frais mais on sentait déjà que les beaux jours arrivaient. Bientôt le bourgeonnement des branches, les feuillages touffus et verdoyants, les fleurs, les doux paysages et ces senteurs à vous en troubler l’odorat !

Un cortège, bien différent de celui du Roy du royaume de France, avançait donc dans cette campagne. Ce voyage était tout à fait initiatique pour une jeune fille originaire de Castres qui n’avait jamais était plus loin que Bordeaux et qui s’était donc fait surprendre par ce froid persistant du Nord.
Brune, mince et de taille tout à fait moyenne, cette damoiselle était là pour le bon plaisir de la comtesse mais se faisait particulièrement discrète. Si ce n’est rester dans les salles communes des auberges pour l’écriture de quelques missives, elle se montrait peu et parlait tout aussi modérément.
Elle s’était résignée à ne plus pester lorsque le Maure déployait ses talents d’agitateur public et gardait perpétuellement un sourire au coin des lèvres qui jamais ne s’étirait mais qui jamais ne faiblissait.
L’envoi d’excuses avait été la meilleure chose qu’elle avait faite depuis que le cortège avait traversé la Bourgogne et c’est ainsi avec le cœur léger que la damoiselle de compagnie poursuivait sa route.

Tous avançaient jusqu’à ce qu’une auberge se dessine devant eux.
Fusette avait toujours les orbites en mouvement, avide de connaissances sur les paysages qui défilaient. Peu de choses pouvaient la sortir de sa léthargie, elle était là, perdue dans ses pensées, la vue éblouie par quelques beautés, elle était tout simplement heureuse de vivre et fière également d’avoir lutté lorsque les heures sombres ne cessaient de s’égrainer alors qu’elle était encore toute jeune fille.

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Rosedeplantagenest


Le cortège poursuivoit sa route sans cesse, s'éloignant un peu plus chaque jours du Béarn, Les missives estoient échangées de façon régulière, la maintenant informée de ce qui se dérouloit loin d'elle lorsque la veille de repartir, l'une d'entre elle avec un sceau bien précis luy arriva.

Citation:
À tous ceux et celles qui liront cette lettre, Salut et Paix !

Nous, Eugénie de Varenne, en notre qualité de Chancelière du Béarn,
Au Nom de notre Coms, Valère d'Arezac, Vicomte de la Ferté sur Aube,

Déclarons et certifions que Demoiselle Rose Deldor de Plantagenet prend en charge le rôle de Chancelière du Nord. Nous lui confions publiquement la tâche de représenter le Béarn et ses intérêts en toute occasion auprès des ambassades du Domaine Royal (Champagne, Normandie Alençon, Orlénais et Maine) , d'Artois et de Flandres ainsi que d'assurer la tutelle des ambassadeurs béarnais en charge de ces provinces.

Portons ce fait à la connaissance de tous afin que lui soient conférés tout le respect, la dignité et la majesté liés à sa charge, et que nul ne s'avise de la contester ou de lui porter injure ou atteinte dans l'exercice de ses fonctions.

Par là même, nous rappelons que le service diplomatique béarnais recherche toujours des gens motivés et souhaitant œuvrer pour la diplomatie de notre Comté.

Ayant relu et approuvé ceci, nous le revêtons du scel béarnais en ce 8 Mars de l’an de grâce 1457, à Pau.

Eugénie de Varenne,
Chancelière du Béarn




Cette nouvelle la rendit heureuse maugré son état d'esprit morose...

Oui elle alloit pouvoir suivre les pas de sa Mère, mais quelqu'un luy manquoit... Il avoit toujours été présent pour elle, il n'avoit jamais oublié de la couvrir de cadeau... Sa pestite peste préférée comme il disoit...

Ô comme Mathieu luy manquoit!

Ô comme elle regrettoit de ne pas luy avoir imposer ce voyage!

Mesme son meilleur ami avait dû l'abandonner...

Oui c'estoit bien cela que la jeune demoiselle ressentait...


De l'abandon, Mathieu et Fitzz l'avoit abandonné...

Pourquoi?

Pourquoi eux? Pourquoi elle?

C'est perdu dans ces sentiments troublé, les mirettes perdu dans une fausse contemplation du paysage se déroulant face à elle que sa mère luy parla.

Le cortège venait de pénétrer en terres Champenoise. Il estoit véridique que le chemin estoit long pour parvenir sur ses terres mais elle venoit de les fouler pour son plus grand bonheur.

Rose sortit de ses pensées lorsque sa mère luy annoncoit qu'elles alloient partir à la rencontre de sa marraine et de la Vicomtesse d'Attigny.

C'estoit là deux personnes illustres et Rose se manda si elle seroit à la hauteur de ce trio de femmes du grand monde.

Mais elle passoit surtout un court instant à observer cette mère qui avoit encore changé.

Il sembloit que tout le malheur dont elle venoit de subir l'affront s'effacoit rapidement, Rose estoit en train de retrouver sa mère...

Ses traits estoient encore grandement tiré mais ses prunelles laissoient apparoitre une nouvelle étincelle, celle de la vie, de la douleur mais d'une présence parmis les estres qui l'aimoient de tout leur coeur.

Ses cheveux grisonnant luy rajoutoient un charme en mesme temps que sa prestance redevenoit imposante...

Le comte luy mesme la regardoit sous un angle nouveau...


« -Ma marraine... J'ai tellement hâte de pouvoir enfin la connoitre... Vous m'avez tant parlé d'elle...
Quand à trouver le chemin de vos amies... Je ne pense poinct que cela seroit un défi insurmontable, ne sont-elles poinct illustres dans nostre Royaume? »


Rose sourit en se penchant légèrement en avant, prenant les mains de cette mère chérie entre les siennes, maintenant qu'elle redevenoit elle-mesme, Rose alloit devoir cacher, refouler ses peurs et ses craintes au fond d'elle.

Pourtant elle savoit que sa mère lisoit en elle comme dans un livre ouvert, mais elle ne devoit poinct connoitre les craintes de sa propre fille à son égard.


« -Parlez moy de la Vicomtesse d'Attigny, je sais que vous tenez à elle autant qu'à ma marraine, mais vous ne m'avez jamais expliqué pourquoi... »
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Ambassadrice Béarnaise en Alençon, en Orléans, en Champagne,Chancelière du Nord près duDR, l'Artois et les Flandres.
















































Arielle_de_siorac
Sourire paisible. Arielle caressoit sa fille des yeux comme on couve un trésor inestimable.

Beeky est une fière dame, entière et vraie, tout comme Pisan, murmura-t-elle. Comme toutes les illustres personnes, elle suscite son lot de controverses et d’inimitiés… mais aussi de fidèles affections. Je l’ai connue il y a de longues années, lorsque son défunt frère Boukis me l’a présentée.

Le regard noisette se fict plus lointain, butinant les parfums du passé tels des fleurs séchées.

Ce cher Boukis fut autrefoys le meilleur cauchemar de la France; chef de la diplomatie de la Bretagne, il estoit également à la teste des services de renseignement – et de subversion – bretons, à l’époque où leur guerre des nerfs contre nostre Royaume les faisoit s’acoquiner avec tous les ennemis potentiels de l’ordre et de la paix, de l’Aragon jusqu’à la Lorraine. Nous nous encontrasmes alors que j’estois Grande Ambassadrice Royale de France. Nostre premier échange, dans une discussion à propos de l’histoire de la Bretagne, fut bien entendu musclé, mais un respect mutuel et bientost une sincère amistié nous lia maugré nos positions respectives. Je crois mesme que…

Légère hésitation. On auroit presque cru qu’un peu de rose s’estoit attardé aux joues de la comtesse.

Enfin, à l’époque, j’estois aveuglée par l’horrible décès de ton père, au point où j’appelois la mort de toute mon asme. Cependant, avec le recul, je crois que Boukis a peut-estre nourri pour moy quelques tendres sentiments, sans oncques me l’avouer.

Arielle se perdict un instant dans la contemplation absente du paysage qui défiloit de l’autre costé de la fenestre. Puys elle échangea avec Jeanjacob un tendre regard, avant de revenir à sa fille.

Je ne le saurai probablement jamais. La dernière foys que j’eus des nouvelles de luy, il avoit tout quitté pour aller défier le destin quelque part du costé de Venise. Il semble qu’il ait trépassé quelques temps plus tard, dans l’oubli et l’amertume. Pauvre ami… Le Très Haut ait son asme.

Un silence vinct faire résonner ces derniers mots. Décidément, la Camarde ne chosmoit guère.

Pour en revenir à la vicomtesse, elle a épousé un parent de nostre défunte Reyne de France, Ricoh d’Appérault, que je connois peu, et s’est lancée en politique champenoise. Un cœur d’or et une main de fer. Elle te plaira, j’en suis certaine.

La comtesse venoit de prononcer plus de paroles en cinq minutes qu’en tout un mois. Son visage s’estoit animé, ravivant le charme qui l’avoit caractérisée en ses années actives. On auroit pu parler de renaissance tant le contraste estoit frappant.

Arielle songea alors à Fusette, qui voyageoit dans le deuxième carrosse avec les enfants. Il estoit temps d’attifer l’humble damoiselle pour qu’elle corresponde à l’image qu’on pouvoit s’attendre d’une suivante de la comtesse de Nijmegen.


Puys-je te mander de mener Fusette chez un tailleur dès ce soir, ma chérie? Tiens, prends cette bourse. Nous luy ferons faire deux toilettes de soie. Pendant ce temps, j’écrirai quelques missives.
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Dyruvia
Depuis son bain en eau froide et les tendres attention de rose envers lui, Dyruvia n'avait dit un mot, des sons.
O ça oui ; on l'entendait marmonnait tout le long du voyage

claquant de la langue ou lançant des sonorités incompréhensibles, il semblait perdu dans un monde à lui, sans pour autant baisser sa garde

il se dégageait quelque chose du maure depuis son bain.

une légère claque sur la croupe de son chameau le fit avancer près du carrosse de la comtesse, il y colla la main écoutant discrètement puis ralentit pour reprendre sa place en retrait juste devant le dernier carrosse

le temps se réchauffait et cela adoucissait le regard du maure qui semblait plus serein maintenant, comme si le léger rétablissement de la comtesse agissait sur lui directement

un fracas fit sursauter les chevaux, une branche qui craque

pays de nain
hurla-t-il pour la énième fois.

les cochers, à la fois surpris et craintif, se faisaient petit n'osant regarder le maure.
le paysage défilait tranquillement et voilà que la ville émergeait de l'horizon.

il savait qu'il allait rencontrer de grandes dames, sans en avoir saisi les noms, qui d'ailleurs ne l'intéresser nullement, il avait compris que l'une d'entre elle jouerait un rôle dans le proche futur de Rose

Rose qui suivait de près les chemins de sa mère, digne fille de sa mère quoi qu'elle semblait plus impulsive, une pensée qui le fit sourire en se rappelant ses colères de début de voyage

cela faisait maintenant une année que Dyruvia avait quitté son désert.
il était de moins en moins nostalgique. Peut-être parce que depuis peu, il était devenu l'unique garant de la garde rapprochée de la comtesse.

il semblait d'ailleurs que les soldats lui montraient plus de respect depuis qu'il avait dû agir directement et brutalement pour retrouver le comte.

il remonta son chèche sur sa bouche, jusqu'au nez et se rapprocha du carrosse de la comtesse aux vues des portes de la citée, une halte salvatrice, le voyage fut plus long, cette fois-ci

il se redressa, ajusta son poignard et sa croix tout en collant son chameau au carrosse.
ce dernier se plaisait à contempler l'intérieur du carrosse au travers de la petite lucarne arrière ...
Rosedeplantagenest


Après avoir posé une simple question à sa mère, Rose fut étonné par le flot de paroles qui s’en suivit, il y avoit au moins plusieurs mois qu’elle n’avoit prononcé plus d’une phrase ou deux et là, dans ce carrosse en arrivance pour Reims, sa mère retrouvoit enfin son ton doux et délicat, son envie de parler et surtout de respondre…

Rose la regardoit d’une façon inaccoutumé, les émeraudes pétillantes de joie, un sourire naissant rendoit son propre visage radieux alors qu’elle l’écoutoit attentivement.


« -Oh oui à vous écouter, je suis sûre qu’elle me plaira, elle à l’air de tant vous ressembler ! »

Rose se trouvoit dos à la route et elle put apercevoir une fois ou deux le Maure qui le suivoit de près, elle ne le comprenoit toujours poinct mais avoit décidé de le laisser agir à sa guise, sans cesser sa surveillance pour autant.

« -Mon père vous a fait énormément souffrir Mère… Je suis heureuse que vous ayez réussit à passer outre… » Les émeraudes se tournent alors vers JJ « -Et que vous ayez croisé le chemin de JJ, il est un père formidable… »

Nouveau sourire pendant que sa mère reprenoit le chemin de son histoire écouter avec la plus grande attention de la part de sa fille.

« -Oui, bien sur que je mènerais Fusette chez un tailleur ! A vostre avis, quelle couleur luy irait le plus ? Ses cheveux sombres se marieraient bien avec une couleur claire non ? »

Le cortège se stoppa peu de temps après, la journée estoit des plus avancée et Rose savoit qu’il alloit faire vite pour se rendre chez le tailleur, tant pis pour l’ambassade ce soir, elle s’en occuperoit le lendemain, la fin de l’après midi arrivoit à grands pas et Rose souhaictoit partit au plus vite avec la jeune damoiselle de compagnie…

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Ambassadrice Béarnaise en Alençon, en Orléans, en Champagne,Chancelière du Nord près duDR, l'Artois et les Flandres.
Fusette
Continuant d’admirer le paysage il s’en trouva que la jeune fille était bien mal assise, mais qu’importe, les souvenirs ainsi que les découvertes qu’elle pourrait faire durant ce grand voyage importaient plus que la santé de son fessier.
Elle percevait souvent le claquement des sabots de la bête que l’on nommait chameau, ce qui attisait sa curiosité. Elle voyait donc le maure faire des allers-retours, ceux-ci s’éternisaient parfois, mais que cherchait donc à faire cet homme ? S’était-il investi d’une mission ? La brunette ne se cacha point lorsque son rire retentit, amusée par l‘étrangeté de cette personne venue du désert ... Curieux endroit, que venait-il donc faire dans un pays si loin du sien ? Chaque fois qu’elle croisait Dyruvia, Fusy se posait la même question.

La route avait paru bien plus longue que les fois précédentes pour rejoindre la ville étape. Pourtant, le cortège semblait enfin en approche. La donzelle pourrait de nouveau dégourdir ses jambes, trop longtemps restées pliées et secouées de part l’inconfort du carrosse … elle qui n’était habituée qu’à marcher ou être transportée en chariot, il fallait qu’elle s’habitue à ce nouveau moyen de transport, moins vétuste, les finitions étant plutôt soignées et la protection contre les intempéries plutôt efficace, mais il n’en était pas moins qu’on ne pouvait y rester plus de quelques heures sans que des douleurs s‘emparent de l‘entièreté d‘un corps, surtout aussi frêle que celui de la jeune castraise.

On s’arrêta, l’auberge était donc en vue.
La jeune fille ne se gêna pas pour descendre rapidement de la locomotion et respira profondément ce grand air qui s’offrait à elle. Fermant les yeux, il n’y avait rien de meilleur.
Après ce moment d’exaltation, elle tituba, non pas la faute de l’alcool, elle n’en avait plus bu une goutte depuis des semaines … bon d’accord, mais uniquement du vin chaud … et de ne pas marcher un long moment était comme un réapprentissage lorsque le pied était de nouveau posé à terre.
Préférant donc rester là sans bouger durant quelques instants, son regard ne savait que fixer. Tant de choses à voir encore une fois, mais d’ailleurs, où se trouvaient-ils ? De traverser autant de comtés et duchés pouvait faire perdre le fil à bien des gens. Une chance que le nom de la ville importait peu, dans ses missives, Fusette pourrait simplement signifier qu’elle se trouvait en Champagne, c’était déjà un bon indice, mais personne n’avait dans l’idée de la rejoindre de toute façon.

Allant enfin reprendre la gibecière qu’elle avait laissé dans le carrosse, elle ne s’attarda pas et reprit son analyse du décor dans lequel ils venaient d’être immergés, au moins le temps que toute la troupe prenne ses marques sur la terre ferme.

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Rosedeplantagenest
Enfin la ville venoit de s'ouvrir au cortège, et ce fut une Rose soulagée d'estre arrivée à bon port qui sortit de la voiture principale, suivant de près sa mère, respondant au bras tendu par le cocher afin qu'elle descende sans se faire mal.

Patientant un court instant que la seconde voiture ouvre ses portes, elle se rapprocha alors de Fusette, ne luy laissant aucun moment de repis.

"-Fusette! Je vous emmène un moment avec loy, je vous mène dans un endroit qui devroit vous plaire!"


Sourire face à la jeune femme, ayant en poche la bourse sonnante d'écus que sa mère venoit de luy remettre, elle attendit que la jeune femme la suive...
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Ambassadrice Béarnaise en Alençon, en Orléans, en Champagne,Chancelière du Nord près duDR, l'Artois et les Flandres.
Arielle_de_siorac
[Plus tard, en soirée]

Après avoir bouleversé une auberge en l'accablant de rires, de paroles et de bagages, la famille s'estoit dispersée en diverses occupations: les enfants disparurent dans l'exploration de ce chasteau imaginaire, Rose et Fusette allèrent s'enquérir d'un tailleur encor ouvert à cette heure, Jeanjacob profita du faict que leur hoste estoit d'origine flamande pour aller avec iceluy admirer la cave à bière, les domestiques vaquèrent à leurs soins habituels et Arielle, restée seule avec ce grand Maure qui la couvoit de son regard exotique, s'installa confortablement à une table de la grande salle avec sa plume et son encrier.

Je vous en prie, Dyruvia, asseyez-vous avec moy, chuchota-t-elle d'un ton affable, faisant comme s'il estoit tout naturel que cette foys-ci, elle sache qui il estoit.

Plongeant alors le nez en ses pensées, elle laissa courir sa plume pour noircir, de sa main élégante, deux missives succinctes.


Citation:
Saincte-Ménehould, le 20 mars 1457

Ma chère Beeky,

maugré les années qui ont passé depuys nostre dernière rencontre, je n'ai guère oublié ta gentillesse et nostre amistié. Comment allez-vous, ton célèbre époux et toy? Il y a un long moment que je n'ai eu de vos nouvelles; je suppose que ta vie a connu moult rebondissements, à l'instar de la mienne qui a pris une tournure qu'oncques je n'aurois pu soupçonner.

Afin de nous raconter tout cela et de renouer avec le fil de nostre vieille complicité, j'ose te mander la faveur de venir te visiter en quelque demeure champenoise qui te convienne, avec ma famille et ma petite escorte. En effet, je suis depuys un long moment en voyage à travers le Royaume, et c'est en ton fier duché que je me trouve à présent.

En espérant avoir le plaisir de te revoir, je vous fais parvenir, à ton époux et toy-mesme, mes plus chaleureuses salutations.





Citation:
Saincte-Ménehould, le 20 mars 1457

Pisan, mon amie,

comme le temps file, nous arrachant au passage de précieuses années. Voilà bien trop longtemps que nous nous sommes vues, emportées par nos vies respectives. Que deviens-tu, très chère? Travailles-tu toujours, infatigable que tu es, en cette Paris si grise?

De mon costé, mon existence suit un parcours inattendu; il m'est arrivé de graves choses que j'espère pouvoir te narrer en personne. Je suis en effet en Champagne en ce moment, en voyage avec ma famille et mon escorte, et j'espère avoir la chance de te voir pendant mon passage en ces terres. Fais-moy signe s'il y a une possibilité que nous nous croisions quelque part.

En attendant de tes nouvelles, je t'envoye toute mon affection.





La comtesse scella ces deux plis et les confia à son coursier, sentant le poids du regard mauresque sur elle. Elle tourna enfin la teste vers son garde du corps et fict signe à la tavernière de leur apporter à boire.

Dyruvia... murmura-t-elle d'un ton resveur, ses yeux mi-fermés observant le géant devant elle. Parlez-moy de vous je vous prie afin d'agrémenter les épices de cet hypocras.

Un silence.

Qui estes-vous?
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Dyruvia
debout de toute sa grandeur peu loin de la comtesse, l'œil protecteur, bras croisés, il barrait fièrement le passage entre la porte et la comtesse

il ne répondit à la première invitation que part un léger sourire; laissant la dame glisser sa plume sur le papier.
ses gestes semblaient vraiment de plus en plus précis, il reconnaissait maintenant la femme dont son maitre lui avait parlé avec grande fierté.

la dame avait allure, prestance et charisme, sa présence vous tirez a sa grandeur; noble et pleine d'humilité à la fois; comment ne pas être en admiration devant une telle femme.

ô grand Dyru, voilà la femme à qui vous avez offert votre vie, je suis fier de pouvoir suivre votre vois mon maitre

Dyruvia...Parlez-moy de vous je vous prie afin d'agrémenter les épices de cet hypocras.

Qui estes-vous?


je me nomme Dyru Via Delo Longsay, kel Aîr,je ne suis que le frère et l'élève d'un grand homme qui vous a offert tout son être de son vivant, Hyruvia.

il reprit sa respiration, afin de reprendre son calme; il se sentait enivré par la joie de voir la femme qu'il protéger reprendre le dessus

je suis ravis de vous revoir parmi nous, après se long séjour dans les fumeroles du divin

il s'affaissa alors pour la première fois devant cette dame lui tendant son Djambiya comme, jadis, son maitre l'avait fait

je suis honoré, madame, de pouvoir enfin vous offrir ma vie comme mon maitre l'avait fait de son vivant, acceptait ceci, demandez moi et je ferais

le genoux à terre, le géant dépassait encore la dame assise devant lui, il baissait la tête, son chèche soigneusement enroulé autour de celle-ci
Arielle_de_siorac
Il y avoit une raideur flamboyante dans ce grand escogriffe qui parloit d'une voix de crieur public. Arielle tentoit d'apercevoir la ligne mythique d'un horizon saharien derrière ces allures étranges; parler à cet homme estoit un voyage en soy.

Elle l'écouta avec attention, ne manifestant aucune surprise lorsqu'il luy présenta son sabre avec le mesme geste solennel que son ami Hyruvia l'avoit faict, il y avoit une éternité de cela. Sans sourire, le regard aussi sérieux que le guerrier devant elle, la comtesse se leva, amenant seulement ses yeux au niveau de ceux du géant agenouillé.

Main tendue, doulce et délicate. Arielle saisit l'arme, dont la lame courbée luy rappeloit les méandres de son propre destin, et d'un mouvement élégant, en déposa le plat sur une épaule de Dyruvia, puys sur l'autre.


Devant le Très Haut, Aristote et Sainct-Georges-de-Lydda, improvisa-t-elle en un murmure, je t'accepte en mon service, Dyru Via Delo Longsay, et je t'accorde ma fiance. Sois vaillant, loyal et généreux.

Elle l'invita ensuite à se relever et, un pétillement au fond des prunelles, elle ajouta: Et non seulement pour toy, mais aussi pour moy et les miens, prends garde en ce pays si visiblement loin de ton lieu de naissance.

Elle songeoit au caractère explosif du Maure qui, additionné aux excentricités qu'il affichoit en cette France si conventionnelle, risquoit de leur attirer moult ennuis.

Se rasseyant, la comtesse déposa le sabre devant elle, sur la table, et l'observa tandis qu'elle trempoit à nouveau ses lèvres dans son hypocras.


Cet objet est fort beau, chuchota-t-elle. Ton peuple doit estre bien raffiné pour fabriquer de telles pièces.
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--Persevael


Je parie que tu n'oseras pas!

La voix qui avait fusé, fraîche comme une brise d'automne, était teintée de défi. Elle appartenait à Persevael, le petit dernier, timide et réservé avec tout le monde sauf son grand frère.

Tu n'oseras pas! Tu n'oseras pas!

Le garçonnet faisait référence au trou béant, menaçant, qui les surplombait, Laurens et lui. Ils avaient allègrement faussé compagnie à leur nourrice. En fouinant à travers les merveilles de cette auberge - coins sombres parfaits pour espionner, trous de souris, trésors oubliés sous des lits par quelques voyageurs mystérieux - ils avaient fini par trouver une trappe qui, manifestement, devait mener au grenier. Au paradis!

Il faisait noir là-dedans, et on pouvait deviner, avec un délicieux frisson d'effroi, des créatures de l'ombre s'agiter au-dessus de leur tête. Les deux garçons, bien droits dans leur pourpoint de velours, hésitaient à aller plus loin.


Tu penses qu'il y a des monstres? Un dragon, peut-être? chuchota le benjamin, aussi froussard qu'il était taquin.
Laurens_de_gilraen
Debout, sous cette trappe menant vers autant de lieux de mystères, terres inconnues et sombres d’où aucun son, aucune vie ne parvenaient, le jeune Laurens contemplait cette ouverture vers un autre monde, les yeux emplis de curiosité, mais aussi de peur, peur dissimulée bien sur de façon fière et assurée devant son petit frère, Persevael, toujours à ses côtés. Le défi du moment, était de grimper là haut, dans le noir presque total, dans cet abysse sombre et effrayant, afin de prouver avant tout son courage et son audace à l’autre. Il faut dire que les deux frères avaient un besoin énorme de se dégourdir les jambes, après ces heures à voyager aux côtés de Fusette dans le carrosse. Regardant son cadet, Laurens, qui tentait toujours de jouer au mieux son rôle d’ainé, de protecteur, mais aussi de professeur notamment quand il s’agissait de faire des bêtises ou des farces, rétorqua alors, comme ci il venait d’être blessé dans son amour propre…

"Bien sur que j’ose ! Même pas peur ! C’est toi qui a peur avoue !"

D’un geste tendre et pourtant énergique, Laurens poussa son petit frère, et entreprit d’escalader, comme il le pouvait, à moitié en équilibre sur un meuble placé sur le côté du couloir, et sur une chaise positionnée habillement dessous, le garçonnet commença son ascension audacieuse, manquant de tomber en arrière plus d’une fois. Là, les mains agrippées au rebord de la trappe, un pied sur le dossier de la chaise, l’autre sur la pointe sur le meuble, Laurens avait fière allure dans cette position d’équilibriste débutant et peu talentueux, il fallait bien le reconnaître…

"Perseveal ! Aide-moi, je n’arrive pas ! Pousse !"

Un peu plus engagé dans cette trappe inhospitalière, Laurens avait maintenant la tête passée dans l’ouverture, guettant avec angoisse, le dos parcourut de frissons, l’intérieur de la pièce découverte. En fait, il s’agissait d’un grenier, assez banal. Les poutres de la charpente étaient recouvertes de poussière, et l’on pouvait deviner, au loin, sous le toit, quelques malles et autres vieux meubles. Faisant le tour de l’horizon de son regard, il annonça alors fièrement, en grand vainqueur qu’il était, à son petit frère en bas…

"Non j’vois pas de Dragons, ça va. "

Puis, marmonnant pour lui, sans que le plus jeune des deux ne puissent entendre, Laurens ne voulant pas perdre l’estime que pouvait avoir Persevael pour lui, et surtout, afin d’éviter de passer pour un peureux, Laurens ajouta, tandis qu’il avait toutes les peines du monde à se hisser dans le grenier, à la force de ses petits bras…

"Mais j’aimerais bien que le Maure soit avec nous… "
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Fusette
[Chez le tisserand ... tantantantan]


La gibecière empoignée, Fusette se retint de peu de sursauter en voyant débarquer Rose près d’elle. Celle-ci voulait apparemment l’emmener avec elle, mais où ? Pour faire quoi ? Comment pouvait-elle savoir que cela lui plairait ?
Sans ajouter plus qu’un hochement de tête pour acquiescer, la donzelle suivi la fille de la comtesse jusqu’en plein cœur de la ville … la devanture d’une échoppe de tisserand … non ! … si ?! Voilà donc la surprise, la castraise avait gagné le droit de transporter les robes que Rose s’achèterait jusqu’à l’auberge … apparemment non il ne s’agissait pas de cela. Elle resta tout de même incrédule en passant la porte de l’établissement.

Quelques instants plus tard, on prenait déjà en note ses mensurations et les sourcils froncés, Fusy n’apprécia guère que l’on s’agite de cette manière autour d’elle. Un tel traitement de faveur n’était point dans ses habitudes et elle posa un instant un regard inquiet sur la jeune femme qui l’avait amenée jusqu’ici.
Tout semblait pourtant normal, aucune farce ne lui était faite, mais alors, les robes seraient véritablement pour elle ? Rougissant soudainement en pointant le nez en direction du sol, la donzelle ne savait que dire pour remercier Rose d’être d’une telle gentillesse avec elle alors qu’elle ne pensait aucunement le mériter. Mais peut-être que l’unique robe qu’elle avait apporté avec elle n’était pas appréciée de toute la famille et Fusette se laissa donc faire.

Plusieurs vêtements fut sortis des robes les plus simples aux plus sophistiquées, pour elle, la paysanne … ah oui, elle était devenue la damoiselle de compagnie de la comtesse, elle avait parfois tendance à l’oublier voyant les problèmes que cela pouvait parfois engendrer d’être noble … des robes aussi verte qu’amarante, bleue ou même ocre. Décidément, il y avait de quoi faire, mais tout n’irait pas à la jeune fille, elle le savait, aussi bien au niveau de la teinte que des dentelles et autres extravagances que l’on pouvait alors trouver sur ces habits.
Que pouvait-elle bien porter et qui se marierait parfaitement avec sa chevelure noir de jais. Elle se rendit alors derrière le paravent pour essayer la robe émeraude, on aurait d’ailleurs dit que les yeux de Rose se reflétaient sur ce vêtement, la couleur était identique.


Alors, qu’en pensez-vous ?

Fusette sortit de sa cachette et se présenta devant l’assemblée en tournoyant.
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