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[RP ouvert]Une île sur l'Armançon

Mariealice


Lors de son emménagement à Sémur, Marie avait fait l'acquisition d'une petite île sur l'Armançon, constituée par plusieurs parcelles de terrain sur lesquelles une ferme fortifiée avait érigée. Quelques aménagements avaient été nécessaires pour que tout le monde puisse trouver sa place, la famille était nombreuse à l'époque. Hélas, depuis, les morts avaient été nombreuses et ces murs qui avaient connu bien des rires d'enfants résonnaient désormais d'une vie bien plus calme. Surtout depuis qu'ils étaient tous partis pendant un long moment. Flaiche était rentré le premier, bien avant eux mais enfin ils étaient libres.

Plus de mission, du moins pour l'instant. Ces dernières s'étaient enchainées depuis plusieurs mois et Marie n'en pouvait plus. Touraine, Maine, Normandie, Alençon... Des nuits et des nuits sur les remparts ou bien à leurs pieds, par n'importe quel temps, tandis que les journées se trouvaient occupées à répondre aux messages qu'on lui transmettait et à remplir ses charges. Avec, dès qu'elle le pouvait, un peu de temps pour dormir, s'allonger ici ou là, la plupart du temps sous sa tente, pour dormir d'un sommeil si lourd qu'il était sans rêve. Et tant mieux. Ses heures de veille étaient bien assez peuplées de fantômes. Elle avait perdu tant et tant de gens mais la douleur la plus vive restait encore et toujours celle de ses enfants. Arthur son fils au moment où elle partait de Limoges, et ses filles Aleanore et Maeve avaient désormais quitté cette terre et ses chagrins. La première avait été enterrée, la seconde le serait sous peu quand elle en aurait discuté avec Flaiche et le père Ian. Ian.. Curé... Elle avait encore du mal à s'y faire d'ailleurs.

La petite troupe, composée d'Enguerrand, Ewaele, Walan et Minouche, son écuyer qui, miracle, ne s'était perdu avant d'arriver. Elle s'était arrêtée un instant avant d'emprunter le pont pour entrer dans la cour, observant les bâtiments, les hauts murs d'enceinte, l'eau coulant lentement alors que certains endroits étaient déjà pris par la glace. N'était-ce pas un sort peut-être enviable que d'ainsi cesser tout mouvement, de se laisser engourdir par le froid jusqu'à ne plus rien ressentir? Mais elle ne pouvait faire qu'y songer. Merlin, son fils, leur fils, était là, il allait connaitre pour la première fois la Bourgogne. Né dans une forêt, il avait à peine quelques jours quand son père était rentré. Ils allaient donc se découvrir également. Et lui n'aurait point d'ainés pour l'aider en ce monde, elle ne pouvait dès lors point lui faire défaut... Et puis... Et puis ce n'était pas parce que Flaiche et elle se séparaient que.... Son regard se porta sur une silhouette devant elle, elle poussa un soupir et s'engagea sur le pont de pierre. Elle était enfin rentrée chez elle.

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en cours de mise à jour
Ewaele
Elle avait quitté la Bourgogne il y avait de long mois maintenant et bizarrement aujourd’hui c’était là qu’elle retournait alors que l’ordre n’avait plus besoin d’eux pour le moment… Mais jusqu’à quand ? Combien de jours de répits auraient-ils pour se poser un peu et vivre, oui tout simplement vivre… Elle connaissait mal ce duché, elle n’avait fait qu’y passer à chaque fois qu’elle y était venue, et là pourtant, elle prévoyait d’y passer du temps, beaucoup de temps même… Elle se souvenait que ses pas, une fois la Provence dans leur dos avec les deux enfants qu’elle avait sortis du tumulte des affrontements qui faisaient rage, l’avait guidée jusqu'à Sémur, où elle devait retrouver Enguerrand et Marie afin de partir en mission. Elle avait été plus rapide qu’eux et, en attendant leur arrivée, elle avait escorté le Duc en place à cette époque dans une tournée de ses terres avec d’autres personnalités bourguignonnes… Puis le départ était vite arrivé et là ce furent des jours, des semaines, des mois de mission qui s’enchainèrent. Elle ne comptait plus, elle avait arrêté depuis longtemps, de ville en ville, de remparts en remparts, voilà ce qui avait rythmé sa vie depuis… Et au milieu de tout cela, un seul réconfort alors que les aléas de la vie essayaient de lui faire plier genoux au sol… Le sourire et la présence d’une enfant, celle de sa vassale qu’elle avait aidée à mettre au monde au milieu de la guerre provençale… Petit bout de femme qui ne s’était jamais rendu compte à quel point sa présence avait été un pilier dans la vie de la rousse. Maëlya !

Mais l’heure n’était plus au passé mais au présent et elle l’espérait en l’avenir, même s’il était chaotique, car elle ne pouvait ouvertement vivre ce qui lui arrivait sans tenir compte de la peine et la douleur qui était celle de son amie de toujours qui avait perdu ses filles… Elle se souvenait de son séjour à Paris en l’hostel particulier de sa Suzeraine… Et tout ce que cela avait engendré mais aussi ce qui avait suivi… Pour l’heure ils chevauchaient donc pour la Bourgogne, peu de mots étaient échangés, tous enroulés dans leur cape, quelques œillades pour s’assurer que Marie allait bien, du moins autant qu’une mère pouvait l’être avec ce qu’elle vivait… Côte à côte avec Enguerrand comme si souvent quand ils voyageaient maintenant, quelques mots toujours en chuchotant pour n’être entendu que d’eux, parfois quelques sourires, un frôlement de mollets quand leur chevaux se rapprochaient dans leur marche, rien d’inhabituel dans la façon d’agir des deux licorneux pour ceux qui les connaissaient. Pourtant quelque chose avait changé et la rousse avait recherché depuis quand elle avait pu noter cette subtilité dans l’attitude du barbu comme aimait à l’appeler Maëlya… Les souvenirs qui lui revenaient correspondaient à l’accouchement de Marie, dans une forêt aux alentours de la ville du Mans, quand Merlin avait décidé de montrer sa frimousse de façon plus qu’imprévue… Ce jour, elle devait l’admettre ils avaient bien cru tous les deux qu’ils perdraient celle qui était chère à leur cœur. Cette journée avait été forte en émotion et c’était naturellement qu’ils s’étaient accrochés l’un à l’autre, allant puiser les forces de l’autre pour ne pas couler… Du moins elle avait noté un léger changement dans l’attitude du Baron depuis ce jour…

Elle ne savait pas trop où elle allait s’installer, elle n’avait évoqué le sujet avec personne, pas le temps pas l’envie, elle ne savait même pas où Marie et Flaiche avaient posés leurs valises depuis qu’ils avaient déménagés du Limousin, ni si Enguerrand vivaient avec eux ou pas… Tout ce qu’elle espérait pour l’heure c’est de pouvoir poser ses malles qui devaient déjà être arrivées dans une chambre confortable avec un vrai lit et ne plus se préoccuper de rien pendant quelques jours au moins. Se laisser vivre et profiter… Elle fut étonnée en arrivant devant la bâtisse, le lieu était beau malgré les frimats de l’hiver qui avait fait son apparition, un petit pont avant d’entrer dans la cour, un ruisseau qui s’écoulait caressant les rives, elle avait profité de l’arrêt de Marie pour mieux observer un fin sourire aux lèvres tournant son visage vers son compagnons de route, l’air de dire ça sera parfait… Elle avait oublié ce que les mains des hommes pouvaient bâtir et ce que la nature pouvait leur offrir. Tout cela la ramena vers son domaine en Limousin qu’elle n’avait pas vu depuis fort longtemps… Elle ne savait même pas si elle y retournerait un jour, trop de souvenirs, trop de douleurs et de noirs entourant la magnifique demeure qui était la sienne avec ses sources d’eaux chaudes… Mais malgré ses souvenirs tristes son sourire était toujours là, toujours tourné vers le licorneux, leurs doigts s’étant réunis un court instant avant que sa suzeraine ne reprenne le pas pour les faire entrer dans la cour de sa propriété…

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Arutha
C'était un jour de janvier. Arutha venait de quitter la taverne où il avait rencontré une amie de feue sa mère, en la personne de Marie Alice, Grand Maistre de France. Il était donc parti en sautillant tel un... enfant, puisque c'était ce qu'il était, vers l'auberge où lui et sa nourrice logeait avant de repartir pour la Normandie.
Le jeune Blond avait parcouru les rues de Sémur en chantonnant un air compréhensible du garçon seul, se demandant s'il pourrait s'amuser sur l'île comme il avait pu le faire à Gisors. Si les lits étaient si confortables.

Arrivant à l'auberge -où il logeait, pour ceux qui n'auraient pas suivi-, il gravit les quelques escaliers montant à l'étage, afin de se rendre à sa chambre.

Entrant telle une tempête dans la chambre, il s'adressa à sa nourrice.
Nounou, on s'en va. Elle parut quelque peu surprise, devant l'assurance du jeune garçon. Pour où ? Et au garçon de répondre. Pour l'île d'Armançon, je crois qu'elle a dit. C'est chez Marie Alice, une ancienne amie à maman. Allez, dépêche toi, j'ai faim.

C'est ainsi qu'un jeune garçon de 8 ans, et une nourrice chargée, se dirigèrent vers la sus-nommée île. Ils traversèrent le point qui y conduisait. Arrivant à la lourde porte à l'entrée du domaine, le jeune Arutha s'écria :
Marie Alice ! Ouhou ! C'est moi ! Arutha ! Vite, à la garde ! On est attaqué par une horde de dragons chevauchés par des hommes sans tête ! Vite ! Le fils des illustres Normands espéraient sans doute, ainsi, faire arriver plus vite Marie Alice, ou un quelconque garde. Après tout, il avait été élevé "à la diable" par Vinkolat, son père, et cela se voyait !
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Mariealice
En plein préparatifs de départ, Marie vérifiait une dernière fois avec son personnel, qu'ils avaient tout compris, et avec certains, comme Gerfaut, se n'était pas gagné.

Alors qu'elle en arrivait à la venue d'Arutha après avoir indiqué de surveiller Minouche et Karyl quand ils reviendraient, une voix de gamin se fit entendre, criant par dessus les murailles.


Allons bon, encore une histoire de dragons... Décidément. Allons qu'on leur ouvre et vite. Il s'agit de ceux dont je parlais.

Une fois ceux-ci entrés, la brune salua la nourrice et se présenta.

Vous êtes ici chez vous, les domestiques savent qui vous êtes et quoi faire y compris en cas d'urgence.

Je dois partir ce soir, nous ne serez pas seuls, Merlin mon dernier est ici aussi mais c'est un bébé. Minouche mon écuyer et Cassian le fils de mon vassal Eusaias devraient revenir de Dijon mais je ne sais quand.


Et bientôt il faudrait partir.
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en cours de mise à jour
Arutha
Un garde vint les chercher, à la porte d'entrée. T'es drôlement fagoté, toi ! C'est la mode bourguignonne ?
La nourrice bien chargée et le jeune garçon -qui regardait plus le paysage et décor qu'autre chose- arrivèrent bientôt devant Marie Alice.

Vous êtes ici chez vous, les domestiques savent qui vous êtes et quoi faire y compris en cas d'urgence.


Petit coucou discret aux domestiques, voulant clairement dire : "C'est moi, Arutha !". Merci bien, Marie Alice ! Encore merci de nous accueillir ici, ce sera sans doute plus confortable que l'auberge ! Quelle était cette manie de tutoyer les gens ? Sans doute la "jeunesse". Fais attention à toi sur la route, de ne pas te faire attaquer par des moches... Y'en a beaucoup en Bourgogne ! A croire, aussi, qu'il avait une phobie des moches.
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Anne_blanche
Une île ! Il avait fallu que Dame Marie-Alice choisît de vivre sur une île ! A tout bien considérer, Anne n'en aurait rien su, si on ne le lui avait pas dit. Il faisait encore nuit quand on parvint à Sémur, et de toutes façons elle ne voyageait que dans son coche, rideaux de cuir soigneusement baissés pour tenter d'éviter les vents coulis.
Après les émotions de la veille - Messire Flaiche lui avait fait croire que des loups l'observaient dans la nuit - elle aurait dû dormir. Oui, mais voilà : il y avait cette histoire d'île. A la seule pensée de devoir s'approcher de l'Armançon, puis de le franchir, des sueurs froides lui coulaient dans le dos, ses mains moites remontaient en vain sa fourrure sous son menton.
"Frileuse", avait dit Dame Marie-Alice. Norf de norf, non ! Frileuse, elle ne l'était que lorsqu'il faisait froid. Et justement, il faisait froid. En janvier, ça n'a rien d'étonnant. Il pouvait rire, Messire Walan, avec ses habitudes de vieux soldat ! N'empêche qu'elle, avec ses 4 pieds trois quarts et ses 80 livres toute mouillée, même pas boostées à la viande, elle avait froid.

La perspective de passer sur une île et la température ambiante n'étaient d'ailleurs pas les seules raisons de ses tremblements. A vrai dire, aucune des deux n'était l'essentiel. Elle avait peur. Oh ! pas pour elle. Malgré ses 19 ans seulement, ça faisait des années qu'Anne n'avait plus peur pour elle. La mort était au bout du voyage, un peu plu tôt, un peu plus tard, elle le savait, l'attendait, même. Elle ne l'espérait point, cependant, Mère Wilgeforte lui ayant bien expliqué que ce péché la conduirait tout droit sur la Lune, l'empêchant à tout jamais de retrouver Gabriel, HdB, Maryan, Valatar, Draguione, Blue et les autres.
Pas pour elle : pour Dame Marie-Alice et Messire Walan. Le ban était levé en Limousin, l'on serait à peine arrivé à Sémur qu'ils repartiraient tous deux, et aussi Dame Ewaële, Messire Enguerrand, Messire Flaiche...
Anne resterait seule dans une ville inconnue, en charge d'enfants, dont les siens. Rester seule dans une ville inconnue, elle connaissait. Ce n'était pas vraiment un souci. Quand on l'a fait à 5 ans, on peut très bien recommencer à 19. Mais elle tremblerait pour Dame Marie-Alice et Messire Walan. Elle ne le leur dirait pas. Elle cacherait sa peur sous la rancune, et ne leur ménagerait pas les remarques acerbes. Seraient-ils dupes ? Peu importe. La tête sur le billot, Anne de Culan prétendrait que la contraindre à habiter une île suffisait à la mettre dans tous ses états.

Un changement de la qualité du son, sous les roues... Anne ferma les yeux, retint sa respiration, agrippa convulsivement la main du petit Sylvain, son fils, qui dormait roulé en boule sur la banquette.
Nouveau changement : le pont était franchi. Devant et derrière le coche piétinaient les chevaux de sa prestigieuse escorte. Il y eut des appels, des ordres fusèrent, un nouveau mouvement vers l'avant. Quand elle fut certaine que l'Armançon n'était plus en vue, Anne se risqua à soulever le rideau de cuir. Le coche était arrêté dans une cour intérieure, parcourue de valets portant des torches. Bacchus, le cocher, ouvrit la portière, Anne descendit, toute ankylosée, suivie de la servante Matheline qui portait Sylvain en ronchonnant après le poids du petit.

Faire bonne figure, surtout. Sourire, des lèvres et des yeux, pour faire honneur à son hôtesse. Afficher les signes d'un bonheur sans partage...
Anne s'y employa incontinent. C'est facile, avec l'habitude. Marie-Alice étant en braies et sans les signes distinctifs de son rang, on pouvait se dispenser de la révérence. Anne se contenta d'un très léger ploiement de genou.


Dame, le bonjour.
Mariealice
De retour. De retour mais pour mieux repartir sans délai et pas pour s'amuser, juste voyager ou escorter des amis. Non, le ban était levé et elle devait se rendre en Limousin au plus vite.

La missive envoyée pour prévenir la maisonnée de ce changement et de leur arrivée était bien parvenue au vu de l'agitation dans la cour. Bien, ainsi ils ne perdraient pas le temps qu'ils n'avaient pas.

Le pont franchi, Marie sauta à bas de sa jument, tendit les rênes au garçon d'écurie avant de retirer ses gants fourrés et de jeter un oeil critique sur la façade de la maison. Tout était entier. Le coche d'Anne s'arrêta à son tour et la jeune fille en descendit, ployant le genou pour la saluer. Ni une ni deux, la brune se plongea dans une profonde révérence, jeu désormais rôdé entre elles. La licorneuse n'aimait pas qu'on lui fasse révérence dans son entourage, Anne ne pouvait envisager de faire autrement.


Bonjour Anne.

Que l'on prenne les bagages et qu'on les amène aux chambres prévues pour Anne et son fils. J'espère que vous avez aussi penser à prévoir pour Matheline et Bacchus.

Sinon quelqu'un pourrait-il m'indiquer où se trouve Arutha, que je le vois avant mon départ? Qu'on m'amène Merlin dans le salon? Tout s'est bien passé pendant mon absence?


Sans attendre vraiment les réponses, elle passa la porte, confia cape et gants à une servante, son intendant sur les talons.

Oh et qu'on nous porte à manger et à boire. La route a été longue et une autre se profile.

Elle se planta devant la cheminée et tendit les mains vers les flammes. Nul repos à prévoir, hélas.
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en cours de mise à jour
Arutha
Un valet vînt le chercher. Marie Alice voulait le voir.

Il y a quelques heures de cela, la maisonnée avait reçu une lettre. La vicomtesse devait partir au plus vite pour les terres du Limousin, où une levée de ban avait été faite. Ainsi, elle ne pourrait l'aider à rentrer en Normandie... A la connaissance de la missive, le jeune normand avait été pris d'une déception. Avec qui pourrait-il faire ce voyage vers les terres normandes ?

Il était donc parti, dans le château, en quête de Marie Alice.
Marie Alice ! Ouhou !
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Mariealice
Tiens, quand on parlait d'un loup, enfin d'un louveteau plus exactement, il apparaissait en criant. Froncement de nez et retournement de Vicomtesse pour l'accueillir.

Bonjour Arutha. Comment vas-tu?

Elle l'observa, cherchant à voir si une de ces escapades ne lui avait pas valu une blessure.

Bien, nous allons devoir changer nos plans. Je dois partir en Limousin pour la levée de ban. En gros la Comtesse a appelé les nobles pour défendre. Je ne peux donc pas t'accompagner en Normandie tout de suite. Veux-tu rester à nous attendre ou venir avec nous? Si tu restes, Anne sera là avec son fils Sylvain et sa fille Anne-Marie .
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en cours de mise à jour
Anne_blanche
Sitôt démontée, Dame Marie-Alice lança des ordres qui furent obéis avec une merveilleuse application. Un peu étourdie par le ballet des valets et servantes, Anne vit ses malles enlevées, ses chevaux emmenés, sa servante et son cocher pris en charge. Point de Matheline, ici. L'efficacité régnait en maître.
La maîtresse des lieux se dirigeait vers l'intérieur de la demeure, et Anne l'imita, peu soucieuse de rester debout dehors dans la nuit. Comme Marie-Alice, elle confia au passage sa cape à une servante.


Oh et qu'on nous porte à manger et à boire. La route a été longue et une autre se profile.

Oui... Un autre départ, déjà... Anne s'approcha elle aussi du feu, transie.


Marie Alice ! Ouhou !

Hum... Voilà qui sonnait bien familier ! Anne haussa un sourcil, en voyant débouler dans la pièce un jeune messire, un peu plus âgé que ses enfants, blond comme les blés, et bien hirsute.

Bonjour Arutha. Comment vas-tu?

Le ton était calme, sans trace de reproche.

...Si tu restes, Anne sera là avec son fils Sylvain et sa fille Anne-Marie .

Anne intervint.

Votre hospitalité m'est chère, Dame. Mais si je dois installer ma famille à Sémur - et tout porte à croire que je le ferai - je vais me mettre en quête dès à présent d'un bien à acheter.


Elle ajouta, tournée vers le gamin.

Mes enfants seront, quoi qu'il en soit, ravis de vous accueillir.

Elle n'en savait strictement rien, en fait. Anne-Marie était plutôt timide, mais Sylvain serait probablement séduit par les allures si libres de ce blondinet. On verrait bien...
Arutha
Marie Alice ! Il l'avait trouvée, il était tout content, et il sautillait dans la grande salle. Moi, je vais très bien et toi ? Ton voyage s'est bien passé ?

Elle le regardait, étrangement, comme dans le but de déceler ce qui aurait pu être des signes de ses escapades. Heureusement, de ses péripéties, elle n'avait eu connaissance que du voyage à la Pairie.

Moi, je reste ici, parce que je ne veux pas voyager. Pas pour l'instant. Je dois vendre le champ que nourrice a acheté. Elle est bébête d'avoir acheté un champ, aussi ! Ah, ces adultes !
Sourire malicieux du normand. Et puis, si je veux partir en voyage, je le ferai tout seul. Je pourrai me cacher dans les bottes de foins ! Ou bien, j'attendrai sagement ton retour, avec Anne. Hyperbole, à n'en pas douter.

En parlant d'Anne, celle qu'il supposait être Anne s'adressa à lui.
Bonjour Anne ! C'est toi Anne ? Tu ne me demandes pas comment je vais ? Ce n'est pas poli ! Oui, oui ! Je veux venir jouer avec tes enfants !
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Anne_blanche
Dehors, le jour se levait. Anne se frottait les mains devant le feu, tout en laissant son regard errer sur la cour, où l'agitation de l'arrivée s'était calmée.
Dans la salle, en revanche, ça bougeait ! Le gamin blond pérorait sans arrêt. Anne ne l'entendait pas vraiment.


la levée de ban... la levée de ban... la levée de ban...


La guerre, encore et toujours. Quelque fol attaquait, très loin vers l'ouest, en Limousin, et tous les gens qu'Anne connaissait à Sémur allaient se rendre à l'appel de la suzeraine. Rien à dire. Pas le choix.

Bonjour Anne ! C'est toi Anne ? Tu ne me demandes pas comment je vais ? Ce n'est pas poli ! Oui, oui ! Je veux venir jouer avec tes enfants !

Elle sortit de ses réflexions moroses, fronça les sourcils au tutoiement, les fronça encore plus quand le gamin se permit de mettre en doute son éducation. Hum... Tous comptes faits, il n'était pas certain que ce fût un bon compagnon de jeux pour Sylvain et Anne-Marie, malgré son arbre généalogique. On verrait bien.


Maintenant que vous daignez me laisser la parole, je pourrais poser la question. Mais la réponse coule de source.
Arutha
La dame dénommée Anne fronça les sourcils. Le jeune Aritha se disait parfois qu'être si direct ne plaisait pas à tout le monde. Mais à 8 ans, on ne s'encombre pas inutilement de paroles stupides, instaurées par les adultes.

Je ne t'ai pas pris la parole, hein ! Et tu pourrais quand même me poser la question.
Le "mini-pair" croisa les bras, affichant un air sérieux. Alors, à ton avis, comment je vais ?

Arutha n'oubliait cependant pas que la dite-dame avait des enfants, avec qui il pourrait s'amuser.
Ils ont quel âge tes enfants ?
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Anne_blanche
Il ne manquait pas d'assurance, ce gamin. A le voir là, debout devant elle, bras croisés et sérieux comme un pape, Anne se sentit transportée une dizaine d'années en arrière. Elle aussi entendait, à l'époque, traiter d'égale à égal avec les "grands", Messire Walan, Dame Vive, Dame Myao... Elle aussi supportait difficilement que les "grandes personnes" tirent parti de son jeune âge pour lui dénier le droit à la parole.
Mais elle, au lieu de lutter pied à pied avec les armes de son âge, la fraîcheur, la spontanéité, elle tentait de faire accepter l'idée que le Très-haut s'était trompé en collant dans un corps de gamine la cervelle d'une adulte. Et forcément, ça ne marchait pas. Parce que si Anne avait bel et bien, à huit ans, les capacités d'analyse et de réflexion qui manquent à la plupart des adultes, elle n'était jamais qu'une petite fille complètement livrée à elle-même, perdue dans le monde des grands où elle tenait à se faire sa place, étouffée par une timidité qu'elle refoulait sous des colères froides, avec pour seules planches de salut un frère aîné qui se moquait d'elle mais qu'elle adorait, une mère qui se fichait éperdument de son existence et, fort heureusement, Messire Walan, Dame Marie-Alice...

Elle resta un moment à regarder le petit bonhomme, du haut de ses 19 ans. Du haut, c'est beaucoup dire : elle n'était pas beaucoup plus grande que l'enfant, ayant oublié de grandir.


A vous voir sauter partout comme un cabri, je gagerais que vous n'allez pas trop mal, d'autant que vous venez de le dire à Dame Marie-Alice ici présente.

Inclinaison de tête et geste de la main tendue en direction de l'hôtesse, que ces échanges aigres-doux devaient bien amuser, au fond.

Mes enfants vont vous paraître bien jeunes pour un grand comme vous. Ils ont 5 ans.
Arutha
Par rapport à lui, le jeune femme n'était pas très grande. Il n'aurait su donner l'âge qu'elle avait exactement. 18 ans, peut-être. 20, tout au plus. Et pourtant, malgré son jeune âge -oui, car, pour le jeune normand, c'est à 20 ans qu'on est vieux-, elle respirait une certaine sagesse, qu'il avait parfois pu retrouver en sa mère.

Il y eut un instant de silence ; la dénommée Anne semblait réfléchir. Ou peut-être était-elle agacée. Ils étaient tous agacés en ce moment, sans doute l'hiver qui faisait son effet.


A vous voir sauter partout comme un cabri, je gagerais que vous n'allez pas trop mal, d'autant que vous venez de le dire à Dame Marie-Alice ici présente.


Pourquoi le vouvoyait-elle ? Il n'avait pas 40 printemps à son actif ! C'est quoi un cabri, d'abord ? Ah, oui, c'est vrai, je l'ai dit à Marie...

Le gamin de Gisors opina de la tête, troublé.
Ah ? Ils ont 5 ans ? C'est formidable ! Il repensa à ce qu'avait dit Cassian. Selon lui, à 8 ans, il se battait déjà, faisait mordre la poussière aux plus grands. Et aussi aux plus petits.
Le normand imagina cette rencontre avec les enfants d'Anne se terminer en scène apparente de pugilat. Ils pourraient faire manger les plates-bandes, boire l'eau des chevaux à ses enfants. Ou pas.

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