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Info:
Fin 1463, Minah la manchote hiboutée de la cervelle décide de monter son propre culte et chercher des disciples...

[RP] En odeur de Sainteté

Minah
Sccchhhhhhhhhhhhhhhhhhrrrrrrrrrrrrkrrrr... Sccchhhhhhhhhhhhhrrrrrrrrkkrrrrr...

Piouf ! Pèse un âne mort c'truc !

Scchhhhhhhhhhrrrrkkrrrrrr...

N'a-qu'une-patte s'appuya contre la caisse qu'elle s'efforçait de pousser à travers la place du village et lâcha un long râle fatigué. Elle aurait voulu un tonneau. Ça roulait, les tonneaux, et il y avait souvent de quoi vous réconforter après l'effort dedans. Mais elle n'avait trouvé que cette horrible caisse sur laquelle elle aurait pu lire si elle l'avait su : « RMI : cailloux 1er choix ».

Après quelques instant de repos à haleter goule ouverte, la manchote décida qu'il fallait qu'elle prenne enfin ses responsabilités de Sainte Patronne des Bestioles Crevées (autoproclamée) en main. Il était temps ! Temps de prêcher à la populace Sa Belle et Bonne Parole Sainte quant au devenir des brebis qu'on aurait du mal à égarer vu l'odeur de charogne. Et de se gagner quelques disciples. C'était naze d'être Sainte Patronne sans fidèles pour vous aduler, qui se jetaient sur les flaques d'eau pour vous empêcher de vous mouiller les bottes ou qui s'assuraient que vous aviez toujours le gosier bien humidifié.
D'un geste décidé, elle grimpa sur la caisse et se mit à brailler.


Oyez, oyez bonnes gens ! Chuis la Sainte Patronne des Bestioles Crevées ! Prosternez-vous d'vant ma Saint'té !

Quelques badauds marmonnèrent et remontèrent leur col sur le nez pour continuer à glandouiller tranquilles sans subir les miasmes de la prédicatrice surmontée d'un hibou mort. Mine de rien, une petite vendeuse de fleurs vint se camper à quelques pas de la caisse, vantant le parfum sans égal de ses roses, capable de couvrir n'importe quel remugle. Minah soupira, déçue. Elle espérait un peu plus d'enthousiasme. Il fallait les prendre aux tripes !

Vous devriez avoir honte ! Oui ! Vous ! Et vous ! Et VOUS !

Son unique index balaya la foule, tremblotant d'indignation.

Vous vous croyez bons ! Vous vous croyez sans r'proches ! Mais z'êtes des MEURTRIEEEEEEERS ! Oui, vous tous ! TOI ! 'Vec ta goule pleine de dents ! Combien de mouch'rons t'as tué en souriant trop fort ?! Hein ! Et toi 'vec tes grands panards ! Combien de p'tits 'scargots innocents t'as écrabouillé, hein ?!

Elle radoucit sa voix.

Je. Vous. Pardonne. Z'avez pas fait exprès. MAIS ! (le beuglement hystérique revint à la charge) Quel respect z'avez pour ces pauv' p'tites âmes assassinées ?! AUCUN ! Même pas un r'gard, même pas une pensée après les avoir zigouillées ! Tout juste crevées, tout juste oubliées ! Alors qu'elles ont tant souffert à CAUSE DE VOUS !! Il faut leur témoigner du RESPECT et de l'AMOUR ! Elles schlinguent mais z'ont l'droit et c'est vot' devoir d'les choyer, d'les aimer, d'les respecter. Paskeuh sinan z'êtes que des cons pis qu'elles sont TRISTES ! Repentez-vous ! REPEEEENTEZ-VOUUUUUUUUUUS... !

La hiboutée de la cervelle était extatique, son bras et demi levé vers le ciel, ses mirettes noisette roulant dans leur orbite, bave aux lèvres, des gouttes de sueur rance roulant sur la crasse de sa peau. Il lui fallut quelques instants pour se ressaisir.

Chuis la Sainte Patronne des Bestioles Crevées et chuis là pour vous enseigner c'qu'est Bon et c'qu'est Juste avec nos amis décédés ! Qui a l'cœur assez pur pour m'vénérer ? J'accepte aussi les paiements en liquide.
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avatar : Raw materiel by ti-DESIGN / Modo au Challenge RP !
Fallone
Fallone contemplait le sol. Longuement. Elle cherchait quelque chose, mais elle ne savait juste pas quoi. Enfin pas vraiment. On lui avait dit qu'elle avait perdu sa langue. Alors elle la cherchait, sans comprendre pourquoi puisqu’après avoir tiré celle-ci et louché dessus elle avait bien confirmation qu’elle était encore dans sa bouche. Puis elle l'aurait sentit si elle serait tombé non ? Les autres avaient rit et l’avaient laissé planter là. A sa recherche….
La poussière que faisait ses poulaines lui irriter les yeux, elle ne les avait pas cligné depuis plusieurs minutes, elle se forçait à les laisser grand ouvert de peur qu’en les fermant elle ne voit pas ce qu’elle cherche. Rien. Elle ne trouvait rien. Et commencer vraiment à fatiguer.
Apres avoir mis ses cheveux dans son oreille elle se frotta les yeux avec son poing et releva la tête.
Son regard se posa sur une manchotte qui tirer une caisse. La routine habituelle quoi... Pour dire vrai c’est surtout sur l’espèce d’hibou dont elle se servait comme couvre-chef qui attira son regard. Ce hibou elle le connaissait. Elle l’avait ramassait au bord d’une rivière. C’était le sien.
Oui Fallone avait cette capacité simple mais répandu de dire que tous ce qu’elle touche ou qu'elle a touché, c’était à elle. C'est un fait.
Elle fixa donc la bestiole en ouvrant et fermant la bouche. Elle n'étais pas symétrique. Cela gênait franchement la Corleone. Beaucoup de chose la déranger serieusement...
Elle voulait gueuler, dire quelque chose. Mais elle n’avait pas retrouvé sa langue et elle avait peur de prononcer des mots et qu’on ne la comprenne pas.


Vous devriez avoir honte ! Oui ! Vous ! Et vous ! Et VOUS !

Son index accusateur se déplaca dans la foule qui s'aglutiné doucement autour d'elle avant de désigner Fallone. Fallone fit de même avec le sien, genre : Hein quoi Moi ? Mais... Pourquoi ? Elle s’approcha incrédule. Elle ne savait pas ce qu’elle avait fait, mais la manchotte avait l'air de le savoir elle. Savait elle que le Hibou lui appartenait en vrai ?

Vous vous croyez bons ! Vous vous croyez sans r'proches ! Mais z'êtes des MEURTRIEEEEEEERS ! Oui, vous tous ! TOI ! 'Vec ta goule pleine de dents ! Combien de mouch'rons t'as tué en souriant trop fort ?! Hein ! Et toi 'vec tes grands panards ! Combien de p'tits 'scargots innocents t'as écrabouillé, hein ?!

Quoi ? Des moucherons ? Dans sa bouche ? Pourquoi ? Des escargots sous ses poulaines ? Des dents dans sa bouche ? Elle avait encore ses dents alors. C’était déjà ça ! Des dents c’est plus utiles qu’une langue. Fallone passa son doigt sur ses dents, pour enlever les moucherons. Mais elle ne souriait jamais, comment avait-elle fait pour en avoir ? Car oui Fallone était crédule. Extrêmement crédule. Elle prenait tout dans son sens premier. Aussi il n'était pas étonnant qu'elle écoute l'énergumène avec autant de foi que si elle se trouvait devant le Pape lui-même ! S'incliner ? Elle n'en était pas loin. A vrai dire il n'y aurait pas eut cette histoire de Hibou entre elles que Fallone aurait déjà rampé à ses pieds.

Chuis la Sainte Patronne des Bestioles Crevées et chuis là pour vous enseigner c'qu'est Bon et c'qu'est Juste avec nos amis décédés ! Qui a l'cœur assez pur pour m'vénérer ? J'accepte aussi les paiements en liquide.

Fallone s’approcha timidement avant de lever le doigt, puis le baisse hésitante, et le releve enfin. Elle se concentra un moment avant de prendre la parole et quand elle la prit elle bégaya comme jamais.

Tu….tu….tu…..espece….de….de…ssssaaaaa….sale…voleuse….c’est…..mmooo…moonn….hhhiiib….hibou !

Elle pouvait parler elle avait sa langue ! Les autres étaient des menteurs, elle ne l’avait pas perdu. Dans un élan de sureté de soi (si ça se dit d’abord) elle se baissa et ramassa un petit caillou. Oui parce qu’elle n’allait quand même pas prendre un des siens. Quoi que, elle aurait pu balancer George. Elle l’aimait pas George, il causait trop, et il disait n’importe quoi...

C’est ainsi que le caillou partit en direction de la manchote. Comme ça sans plus de raison…

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Minah
Encore haletante d'avoir tant harangué, N'a-qu'une-patte ouvrit son bras et demi, se préparant déjà à endiguer le flot de démonstrations de foi enflammée de ses futurs fidèles. À défaut, elle se mangea une caillasse en pleine goule.

BOIIIIIIIIIINK...!

La foi n'était peut-être pas enflammée, mais elle était sacrément percutante.
Et avec un peu d'imagination, on pouvait affirmer que c'était le caillou qui sonnait creux.

Minah considérait les cailloux dans la goule comme un bon présage. Chaque fois qu'elle en avait reçu un, il s'était passé un truc sympa. La première fois, c'était Scath et elle était entrée à son service comme écuyère, abandonnant un quotidien d'errances et de misère pour une vie d'aventures chevaleresques et de ce qui ressemblait le plus à une famille depuis qu'elle avait quitté la sienne, cette froide nuit de décembre avec mémé Glaviotte sur les talons. La deuxième fois, c'était Yap et elle avait appris que les conneries, c'était quand même vachement bien.

Ce fut donc avec un mélange d'excitation et d'appréhension que la cradingue baissa les mirettes vers la petite chose à couettes blondes qui l'interpellait de si caillouteuse manière.


Tu….tu….tu…..espece….de….de…ssssaaaaa….sale…voleuse….c’est…..mmooo…moonn….hhhiiib….hibou !

Toute la sympathie naissante de la hiboutée de la cervelle envers cette inconnue s'évanouit. Immédiatement. Un tic nerveux agita une de ses paupières pendant qu'un rictus naissait sur ses lèvres.

Comment ! Comment osait-elle ?! Se proclamer propriétaire de Philémon-le-grand-duc-avec-un-trou-dedans ! Là, comme ça ! Vile petite intrigante ! Minah venait juste de récupérer SON Philémon d'amour, son chapeau chéri retrouvé après de déchirantes semaines d'absence ! Et l'autre, là, cette raclure de fond de fosse à purin voulait le lui reprendre ?!
La manchote resta muette un long moment, de rage et d'activité cérébrale inconsidérée pour trouver une façon pacifique de mettre l'impudente plus bas que terre. Si elle se battait, les gens parieraient entre eux sur la gagnante au lieu de lui refiler de l'argent. Et elle tenait vraiment à faire décoller sa carrière de richissime Sainte Patronne.


Euh.

Il était temps d'improviser. Elle se racla la gorge pour se remettre à vociférer.
Ah, si seulement elle avait été sur un tonneau ! Elle aurait bien besoin d'une bonne mirabelle après tout ça !


Euh... Bande de populace ! C'te... c'te donzelle (sale crevure) a raison ! Mais l'a tort ! Paskeuh c'est MON chapeau. Mais l'a raison ! Elle AIME Philémon-le-grand-duc-avec-un-trou-dedans comme si c'était son hibou crevé à elle ! Mais l'est à MOI ! Paskeuh l'a COMPRIS mon message divin ! AIMEZ les bestioles crevées ! Comme si z'étaient à vous, de toute leur âme et de tout leur jus qui suinte ! Même si Philémon l'est à MOI ! Voyez comme ma Révélation Divine lui perturbe la caboche et lui fait dire n'importe quoi ? Mais j'la pardonne paskeuh tell'ment d'lumière intérieure d'un coup, ça cogne grave. Viens à Moi, Ô joyeuse illuminée d'ma Saint'té ! T'as gagné l'droit d'me vénérer et d't'prosterner à mes panards !

Du haut de son perchoir, elle se pencha vers la blonde.

Et si tu m'files cinquante écus d'cotisation au culte d'la Sainte Patronne des Bestioles Crevées, j't'oblige même pô à m'les baiser.
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avatar : Raw materiel by ti-DESIGN / Modo au Challenge RP !
Ernest_lem
Bordel de merde. Dans quoi s’était-il encore fourré ? Elle était mariée ! Mariée ! Bien sa veine. Pouvait pas porter une alliance comme tout le monde non ? L’homme enfila rapidement ses vêtements avant de filer par la fenêtre, non sans admonester un juron à la femme endormie et dont il entendait le mari rentrer. Heureusement qu’il avait le sommeil léger.
Pour donner le change, et se trouver un alibi fortuit, il s’arrêta devant un spectacle des plus intéressants. Une femme manchote, visiblement trempée dans le derrière du diable vu sa tête, grimpant sur un tonneau, qu’il aurait bien voulu rempli de bière mais elle serait plutôt en train de le percer que de l’escalader si c’avait été le cas.

Oyez, oyez bonnes gens ! Chuis la Sainte Patronne des Bestioles Crevées ! Prosternez-vous d'vant ma Saint'té !

Ernest éclata de rire devant tant d’aplomb. La Sainte Patronne des Bestioles Crevées ! Rien que ça ! Il jeta un regard sur le fessier de la vendeuse de fleurs qui avait vu là l’occasion de se remplir les poches. Devait certainement empester la patronne.
Mains dans les poches, il continua de l’écouter pérorer, observant avec un intérêt grandissant l’espèce de hibou qu’elle portait pour chapeau.

Tu….tu….tu…..espece….de….de…ssssaaaaa….sale…voleuse….c’est…..mmooo…moonn….hhhiiib….hibou !

Un autre bout de femme interrompit la bonne dame, d’un air plus qu’intimidé. Ernest se tourna vers elle, la jaugeant du regard. Hmm… Pas comme ça que tu vas le récupérer ton hibou. Mort qui plus est.
Quel intérêt ! Il n’était même plus bon à porter des plis. Enfin, tout de même assez assurée pour envoyer un caillou en direction de l’arnaqueuse. Aha ! Mais quel était donc cet endroit de fous ? Au lieu de se mettre en colère, la Sainte s’enflamma, déclarant la petite jeune apte à lui baiser les pieds.
Un fou rire le prit, et sa main ne suffit plus à dissimuler le bruit qui s’échappait de son corps par soubresauts. Il s’avança vers elles, fortement amusé.

Hihihi… Qui voudrait baiser des pieds pareils ? Z’êtes pleine de bonté ! 50 écus… Hihihi.

Le ridicule de la situation lui avait presque fait oublier le mari qui devait sans doute s’être mis à comprendre ce qui s’était passé sous son toit.
--Lady_manchabamako
Comme dans tous les villages que j’ai traversés, il n’y a pas grand-chose à faire ici. Alors je déambule à travers les ruelles, ce même petit sourire qui me colle au visage depuis toute petite et qui me donne un air très con. Parait-il que je n’en ai pas que l’air et que je le suis réellement. Mais pour être honnête, je n’en ai pas vraiment l’impression. Certes, je ne brille pas en société par mon intelligence mais je ne suis pas simplette. Ou alors, je n’en ai pas conscience. Lorsque j’en ai parlé à ma mère, elle m’a dit que l’idiot ne savait pas qu’il était idiot : j’en ai déduit qu’ils étaient tous idiots et qu’ils ne le savaient pas. Brillant, hein ?
L’ennui m’envahit et je pousse un long et désespéré soupir. Je frappe dans un caillou qui atterrit quelques mètres plus loin. Des hurlements attirent mon attention. Je n’aime pas les hurlements. Je trouve ça stressant et oppressant. Du coup, je me retrouve stressée et oppressée. J’ai envie de faire demi-tour mais ma curiosité l’emporte et je m’approche, fendant la petite foule qui s’était agglutinée autour d’une sauvageonne. Mes yeux s’écarquillent et je regarde le hibou mort qu’elle a sur la tête. Ça donne un style particulier. Je trouve ça classieux même si la vue et l’odeur de la bête crevée me filent la gerbe. J’admire la manchote lorsqu’une pierre vient la frapper. Vu sa tête, je ne peux m’empêcher d’éclater de rire – façon grosse quiche. Je la montre du doigt en continuant à me gausser. Je me fous ouvertement d’elle. Faut dire que l’action était magnifique. Et plus elle débite ses conneries, plus je me marre. Je ne comprends pas trop ce qu’elle veut, ce qu’elle attend mais ça a l’air de lui tenir à cœur. Allez savoir pourquoi mais je me baisse – de façon très disgracieuse – et je ramasse une pierre pour lui balancer dessus. La pierre en question frôle le visage de la donzelle et moi, je suis toute déçue. Je crois que je voulais attirer son attention comme l’autre. A défaut de la lapider, je m’approche d’elle en sautillant, souriant bêtement. Oui, je suis le genre de fille à sourire tout le temps et pour un rien. Je vois toujours le bon côté des choses et des gens. Tiens, par exemple, le gourou qui se tient en face de moi a une grande bonté d’âme puisqu’elle recueille les corps des animaux morts au lieu de les enterrer comme de vulgaires humains pour ensuite les oublier.
Bref. Je me plante face à elle, toujours ce même sourire bête. Je la regarde un long moment avant de me rappeler que je dois me présenter. Parait-il que ça se fait autant chez les pécores que chez les nobles.

Chui Clitorinne.

Clitorinne recherche son masturbin. Si vous le voyez, prévenez-moi.

Mais t’peux m’appeler Lady Manchabamako.

Parait-il que je postillonne beaucoup en plus d’avoir un accent à couper au couteau. Moi, je n’y crois pas trop à tout ça. Je suis une fille assez distinguée. Je dévisage la donzelle et je lève la tête pour vérifier qu’il ne pleut pas. Je secoue la tête comme pour me remettre les idées en place et je hausse les épaules.

J’ai pas 50 écus mais j’peux t’baiser les pieds pour faire partie d’ton cercle d’hérétiques ?
Minah
Sa Sainteté attendait toujours son dû quand un fou rire éclata dans l'assistance et lui fit lever le groin. Un bougre fendit la populace, venant interrompre l'offrande divine. Minah ne s'en offusqua pas : le bonhomme semblait lui aussi secoué par la puissance de l'Illumination et il fallait être plein de miséricorde pour accueillir ceux qui venaient à elle, terrassés par la bonté de Son Message. Même s'ils semblaient curieusement sarcastiques...

'Videmment que chuis bontéseuse ! Chuis Sainte Patronne, c'est mon boulot, même si j'fais plutôt dans la branche décédée...


Et cinquante écus pour ne pas lui lécher les panards était réellement peu cher payé, une vraie mansuétude, au vu de l'état des petons mignons. Parce qu'il fallait déjà passer outre l'enveloppe protectrice des bottes dégueulasses d'un rouge putassier fourrées aux écureuils morts et que l'odeur des pieds en eux-même vous faisait regretter celle des écureuils. Sans compter les petites formes de vie rigolotes qui prospéraient entre les orteils.

N'a-qu'une-patte se creusait la cervelle à trouver de quoi étoffer son argumentaire et ferrer ce qu'elle considérait déjà comme son futur disciple... et la pluie de postillons arriva, tel un Signe du Grand Patron.


Ah ! S'exclama-t-elle, l'index pointé avec triomphe sur le sceptique. Ah ! T'vois ! On fait la QUEUE pour m'baiser les pieds ! C'est qu'on reconnaît ma Sainteté à sa juste valeur par c'coin-ci.

Son ton s'adoucit pour devenir mielleux au possible tandis qu'elle se tournait vers la bavouilleuse à la drôle de voix.

Bieeeeevenuuuuue parmi nous sœur Clitorinne Manchabalai ! Le Très-Haut et moi-même Sainte Patronne des Bestioles Crevées (va falloir que j'trouve un diminutif...) sommes heureux d'voir qu'ton cœur pur z'et miséricordeux a été touché par Ma Grâce et la Fatalité des machins morts. Ton offrande est acceptée. Tiens, fais-toi plaiz'...

Et, magnanime, mam'zelle hibou crevé agita un arpion à la pestilence toute spirituelle.
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avatar : Raw materiel by ti-DESIGN / Modo au Challenge RP !
--Lady_manchabamako
Il n’y a aucune queue. Ni devant, ni derrière moi.
La sainte Patronne n’a pas l’air de comprendre que la foule agglutinée autour de nous n’attend pas de lui baiser les pieds ou de lui donner 50 écus pour faire partie de sa secte d’hérétiques. Non, non, ils sont là pour on ne sait quelle raison à nous dévisager. Leur expression faciale passe de la curiosité au dégoût à une vitesse hallucinante et je ne comprends pas très bien pourquoi au début. Je les toise et une odeur fort désagréable vient soudainement violer mon odorat et pénétrer l’intérieur de ma bouche avec violence. C’est affreux ! Jamais je n’avais senti une telle odeur et il me faut tourner la tête vers mon potentiel gourou en devenir pour trouver la source de cette puanteur.
Certes, dans les rues des villes et des villages, ça ne sentait pas toujours très bon mais ça ne puait pas à ce point ! Ça ne vous prenait pas autant aux tripes et ça ne vous agressait pas à ce point. Là, j’ai l’impression que ça me brûle de l’intérieur et que mes organes vont se décomposer. Du coup, je me détourne du pied de la sainte patronne et mets ma main devant mon nez. J’aurais préféré crever que de sentir cela mais le mal est fait. Jamais, ô grand jamais, je ne pourrais embrasser ce truc qui ressemble vaguement à un membre humain et dont les habitants, divers et variés, doivent être tous plus dégueulasses les uns que les autres.
Non, je ne pourrai définitivement pas embrasser ce pied-là, toute quiche que je suis ! Oui, hein, on a beau être con mais faut pas pousser mémé dans les orties.

Hum… Ton peton a l’air délicieusement et savoureusement baisable mais… Dis-je avant de faire quelques pas en arrière pour mettre de la distance entre cette horreur et moi. Mais rien n’y fait. L’odeur reste dans mes narines et dans le fond de ma gorge.
Pourquoi ai-je lâché cela ? Et pourquoi ai-je voulu d’une nouvelle religion avec gourou à la clé ? Ah oui ! Je trouvais le principe de garder une bête crevée pour lui rendre hommage tout à fait noble. Et je voulais aussi changer de religion parce que l’EA est une putain qui nous baise par tous les trous – c’est mon père qu’a dit. Et comme je n’ai pas envie de me faire baiser par tous les trous, je change. Et les bestioles mortes, jusqu’à l’incident du pied, ça me tentait bien. Cela dit, je peux toujours échanger le baiser contre les écus demandés même si je ne voulais pas en arriver là. Comme dirait feu mon frère : j’ai un hérisson dans la bourse et je suis un peu grippe-sou. Je n’ai pas beaucoup d’écus alors je préfère les garder et les planquer même si la plupart du temps, j’oublie où je les cache. Mes écus, je les cache dans des endroits simples en me disant que personne ne penserait à chercher là. Et elles sont tellement simples que je ne pense moi-même pas à aller les rechercher là-bas et au moment où je pense à cela, je n’ai jamais encore pu remettre la main sur la majorité de l’argent caché.
Bref. On s’en fout un peu. Là, le problème c’est que sa nouvelle religion m’intéresse mais je n’ai ni envie de baiser son pied pour y entrer, ni envie de lui donner l’argent qui est mien et que j’ai durement gagné auprès de ces messieurs qui me demandent divers services et qui profitent de ma naïveté – ça, c’est ma mère qui l’a dit.

Euh… alors… J’vais… J’vais y aller, hein ? Et euh… j’vais… aller… J’vais aller voir ailleurs si tu y es… En espérant très sincèrement qu’elle n’y serait pas, hein ? Et je réfléchirai à si je lui donne l’argent ou si je me cherche un autre gourou. Mais c’est con, elle a l’air quand même super sympa comme fille.
Cela dit, ce serait bien que je bouge mais je n’en fais rien : je reste là comme une conne à regarder tout autour de moi en souriant bêtement. Ouais, j’ai des fulgurances parfois… Faites pas attention.
Et après quelques secondes d'un silence absolu, je lui balance tout bas :

Bamako... Moi c'est Manchabamako...
Eli_za_beth
Il y en a une, dans la foule, qui n’avait pas perdu une miette de tout ce qui venait de se passer : Les cailloux, les rires, le pied qui dégoûta Elizabeth ainsi que tous les spectateurs, et la jeune débile qui s’était avancée.
La scène était cocasse et Elizabeth avait ri plus d’une fois face à elles. Elle avait même eu un élan d’inspiration en regardant la pseudo patronne des bêtes crevées. Peut-être qu’il y avait moyen de conclure une affaire. Encore fallait-il être persuasif et ne pas se faire soi-même escroquer. Ouais, Elizabeth était le genre d’escroc qui finissait toujours par se faire baiser. Et dieu seul sait qu’elle essayait toujours de choisir les moins intellectuels, histoire d’éviter ce genre de désagrément.

Blondie joua des coudes pour que les gens s’écartent et libèrent le passage. Elle ne daigna même pas les remercier, les gratifiant d’un regard méprisant. Non pas qu’elle était méprisante, hein ! Mais elle aimait bien faire genre. Ça lui donnait une certaine prestance qui la faisait paraître un peu plus impressionnante qu’elle ne l’était en réalité. Et on avait surtout envie de lui mettre des claques mais elle fermait les yeux sur ce côté-là du mépris.
Bref. On s’en fout.
Elizabeth se dirigea droit vers la Sainte Patronne des Bêtes Crevées – que j’appellerai SPBC sinon c’est long et chiant – et se planta devant elle, virant au passage Lady Manchatruc qui se trouvait droit dans sa ligne de mire.

HERETIQUE !

Oui, comme ça, sans raison aucune. C’est gratuit, ne me remerciez pas.

ESCROC !

Encore, ouais. Normal. Le « hérétique », c’était pour la nouvelle religion. Mais ça, la blonde s’en foutait un peu. Elle aussi, elle aurait bien voulu être le gourou d’une nouvelle secte alors elle ne jugeait pas – sauf si les inquiquineurs se pointaient. Et le « escroc », ce ne fut pas pour les 50 écus ou le baisage de pied. Non, non, du tout. C’était pour son entrée en matière.

On peut pas faire une religion comme ça, sans le DAHU. D.A.H.U. C’est escroquer les fidèles sinan et j’suis sûre que vous pouvez pas escroquer les fidèles, hein ? Vous prendriez pas l’risque d’les voir se détourner d’vous, mh ?
J’vous l’conseille pas en tout cas ! Non parce qu’avec le dahu, vous auriez tellement de succès. Personne a jamais pu chasser le Dahu parce qu’il est mort, ‘voyez ? Mais j’sais où est son cadavre. J’le sais puisque j’le gardais d’côté pour… pour… vous. Oui, Vous en particulier ! V’z’êtes le prophète des bêtes crevées, c’est le Dahu qui m’a menée à lui. En rêve…


Tagueule, Elizabeth… Tu n’es plus crédible, là.

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Ernest_lem
Ah voilà une nouvelle dame de l’ordre de la piétaille qui ramenait son grain de sel. Bientôt ça allait partir en orgie de Gourou fada ce machin. Dubitatif Ernest l’entendit se présenter et manqua s’étouffer. Clitorinne. Un nom des plus… distingués voyez ce que j’veux dire.
Il se pinça les lèvres en l’entendant se surnommer Lady. Ça une Lady ! Lady de la boue peut-être, et avec un accent des plus champêtres qui plus est. Baiser les pieds d’un truc aussi moche et puant ?
Il lui fallait un siège. Il allait finir par s’asseoir sur son derrière à force d’entendre pareilles bêtises.

J’le reconnais z’être très bontéeuse pour les décédés. 50 écus est une somme des plus dérisoires.

Il manqua vomir en voyant la gueule des pieds de St machin truc de la mort, et ne fut pas franchement étonné de voir la dite Lady reculer de dégoût.

Tellement de bonté, qu’vous faites profitez pareil spectacle à la ronde.

HERETIQUE ! ESCROC !

Vous voyez, elle est d’accord.

Son sourire satisfait se figea aussi vite qu’il était apparu en entendant la suite de ce qui suivit la nouvelle arrivée. Perplexe, il se gratta la tête, comme si une idée allait pouvoir sortir et lui expliquer ce méli-mélo à n’en plus finir.

Il avisa le tonneau qui avait servi d’estrade et s’y appuya l’œil des plus interloqués. Voilà qui devrait faire un sacré colportage.

Qu’est-ce que le… dahu ?
Makoo
La rumeur allait bon train dans les taudis et notamment dans ceux de Chinon. En même temps, Mako ne fréquentait que ceux-là, peu enclin à bouger sa carcasse ailleurs, surtout avec la neige qui s'amoncelait à perte de vue. Déjà, il faisait froid et l'hiver n'était pas la saison préférée de celui que les chinonais appelait volontiers "le cul nu"; de plus, la neige avait tendance à lui brûler les pieds. En fait, il ne savait pas si c'était la neige ou la chaleur. Tout ce qu'il remarquait, c'était qu'en passant du froid au chaud, son corps semblait se couvrir d'épines. De fait, Mako, lorsqu'il se rendait en taverne, piquait un sprint en faisant de grandes enjambées, volontairement exagérées, afin d'être le moins possible en contact avec le sol glacé.

Ce jour-là, un collègue voyageur cul nu se présenta dans les taudis. Mako aimait bien les étrangers. Ils ramenaient toujours des tas de ragots avec leurs puces. Il en fut un qui interpella le sac d'os. On parlait d'une prêtresse, Sainte Patronne des Bestioles Crevées, Déesse Manchote qui transformait le pain noir et gigot d'agneau, lisait l'avenir dans la fiente de pigeon et pouvait absoudre les péchés d'un simple attouchement du moignon. Le dernier point fit grimacer Mako mais bon, l'absolution valait bien quelque sacrifice. Ni une ni deux, le jeune homme fit son baluchon. Disons qu'il roula sa paillasse et se la cala sur l'épaule puis partit en quête de la fameuse divinité, presque en pèlerinage.

Le matin, il suivait les mouvements de la brume au-dessus des champs. en journée il suivait le soleil ou un nuage choisit au hasard. La nuit, il se laissait guider par une étoile. Laquelle ? Il n'en savait rien surtout qu'il en changeait à chaque fois qu'il relevait les yeux vers le ciel. Oui, de temps en temps, il baissait le regard pour se concentrer sur sa route. Il aurait été dommage de se prendre un arbre ou un piège à loup par manque d'attention. Autant dire que, si on avait dû tracer sa route sur une carte, elle aurait fait des noeuds avec les yeux de plusieurs personnes. Bon an mal an, Mako arriva à destination. Il posa sa paillasse sur le sol, non loin de l'attroupement, et traîna ses guenilles jusqu'à la divine divinité. Les yeux écarquillés, la bouche ouverte, il fut soudain foudroyé sur place. Il fit le tour de la manchote, l'air complètement niais et se mit à la sentir de loin comme on sentirait un bon plat qui mijote en entrant dans une cuisine.


Crénom ... T'sens la miche d'pain qu'a traîner trop longtemps dans la viscère d'un animal qu'j'arrive pô encore à dire c'que c'est.

Des étoiles dans les yeux, Mako souriait bêtement.
Minah
Les disciples valaient plus rien de nos jours.
Où étaient passés les larbins d'antan, ceux qui s'écrasaient à vos pieds en suintant d'admiration, qui faisaient pont de leur corps quand vous deviez passer un torrent de fange dans cet enfer urbain qu'on appelle villes, qui chantaient des ballades épiques sur votre capacité à ouvrir un pot de cornichons du premier coup, qui pleuraient de gratitude quand vous aviez la bonté d'accepter leur dernier écu, et qui se faisaient cramer à votre place sur le bûcher...?
La hiboutée de la cervelle était désappointée. Pourquoi fallait-il qu'elle se farcisse cette bande de braillards jeteurs de cailloux (une activité très saine et divertissante tant qu'elle n'en était pas la cible) à la place ?!

Sa plénitude se fissura.
Elle jeta Lucius-le-hanneton-séché-à-cinq-pattes droit sur le pif à la donzelle Manchabalaidanlebamako.


HOOOOOOOOOOOOOOONTATOI !!! Paskeuh c'est d'toi qu'la blonde elle cause ! Hérétiiiiiiiiiique ! Illuminée par mon infinie sagesse, tu t'en es détournée ! Pourquoi ? Par CUPIDITÉ ! Par FAIBLESSE ! J'ai testé ta foi et t'as échouéééééééééé !

N'a-qu'une-patte jeta un coup d’œil insistant à la foule.

Hoooouuuuuuuu ! Allez-y bande de populace ! Hooooouuuuu ! Crachez sur l'infidèle ! J'tez-lui vos machins pourris ! Hooouuuuuuu ! Hoou...?

La goule en cul de poule, elle se tut brusquement. Elle avait miraculeusement réussi à entendre les paroles de blondie entre deux beuglements.

Un dahu ? (elle se fit l'écho du premier bougre : ) Ouais, c'quoi ça, un dahu ?

Minah se grattouilla la caboche, faisant gigoter Philémon-le-grand-duc-avec-un-trou-dedans. Une goutte de sueur se détacha de son front et vint creuser un sillon dans la crasse de sa joue. Elle recommençait à réfléchir, et la surchauffe gagnait dangereusement les étages du haut. Ce truc de dahu l'intriguait beaucoup. Surtout si c'était si important pour sa carrière de Sainte Patronne. Les vrais adeptes étaient peut-être cachés avec.

Euh... c'vach'ment gentil tout ça. Et donc... euh... l'est où c'dahu ? T'l'aurais pas ram'né 'vec toi, par hasard ?


Mais la jeune femme n'eut rien besoin de rajouter. La manchote venait d'apercevoir le type qui lui tournait autour. Et il avait cette étincelle dans le regard. Comme si l'Illumination lui avait cogné la cervelle au point que ça lui dégouline par les yeux.

Minah sut. Immédiatement.
Un. Disciple.
Un vrai.


Ben merde. J'crois que j'l'a trouvé, mon dahu. C'est vrai qu'c'est chouette comme bestiau.

Elle eut un gloussement fort peu religieux qui évoquait un peu un cochon qui s'étouffe avec une pomme.

La tripaille, c'doit êt' Firmin-le-chien-qui-perd-des-morceaux, l'a pas fini d'se décomposer. J'te sens percuté par l'Effluve d'ma Grâce, mon gars. Ça t'dirait d'embrasser l'culte d'la Sainte Patronne des Bestioles Crevées ?
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Eli_za_beth
Elizabeth se retourna vers le jeune homme pour le toiser de haut en bas et de bas en haut. Lui, au moins, il ne ferait pas foirer son plan.
S’apprêtant à expliquer ce qu’était le Dahu, un autre homme la coupa dans son élan en s’approchant de la SPBC. Elle le regarda, toute interloquée qu’elle était avant de le pousser gentiment.

Chacun son tour, mon gars ! Et là, c’était le mien.

La blonde se racla la gorge et regarda donc la SPBC, essayant de faire abstraction de l’odeur de décomposition qui émanait de son hibou crevé.

Et avant que j’oublie, c’est toi l’hérétique et l’escroc !

Après quelques secondes de silence, Elizabeth reprit.

Oui, et donc, le Dahu est un animal très rare et unique en son genre qui vit dans les montagnes franc-comtoises. Deux de ses pattes sont plus courtes que les autres parce qu’il ne marche que sur des pentes. – ou un truc du genre. Voilà longtemps qu’on lui avait parlé du Dahu et elle ne se souvenait pas de tous les détails mais le principal était là. La blonde commença à décrire l’animal et finit par dire qu’il y avait deux sortes de Dahu : celui qui vivant sur le versant droit d’une colline et qui avait donc les deux pattes gauches plus courtes que les droites et celui qui vivait sur le versant gauche d’une colline et dont les pattes droites étaient plus courtes. La jeune femme était plutôt convaincante et vendait son animal imaginaire avec vigueur.

Et donc, si t’as pas cet animal, alors t’es pas une Sainte Patronne mais une escroc. Et tu n’es pas Celle-dont-la-prophétie-parle.

Autant en rajouter, n’est-ce pas ?

Mais... mais tu m'as l'air pleine de bon sens alors j'suis sûre qu'le rêve qu'le Dahu m'a envoyé, c'était pour que j'conduise son cadavre à toi ! Et donc, j'suis à peu près sûre que t'es Celle-dont-la-prophétie-parle... Sauf si tu veux pas du Dahu. Mais si t'en veux bien, tu feras fureur... Finit-elle par ajouter en regardant la SPBC avec un petit sourire. Elle gardait l'annonce du prix pour plus tard. Fallait déjà lui donner l'envie d'avoir envie du Dahu...

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--Lady_manchabamako
Quand la Sainte Patronne au hibou mort me tej’ un insecte à la figure, je me recule épouvantée. Il y a beaucoup de choses que je peux supporter mais ça, c’est au-dessus de mes forces. Prises d’épouvantables frissons, je me mets à me secouer en contractant tous mes muscles. J’ai l’air d’une débile mais j’ai l’habitude alors ça ne me perturbe pas tant que ça. Et je m’apprête à riposter lorsqu’une blondasse m’évince alors que la Sainte Patronne hurle. Du coup, je suis le mouvement et je me mets à hurler aussi. Sauf que je crie à plein poumon sur cette grognasse de blonde qui m’ignore totalement. Et plus elle m’ignore, plus je monte dans les tons. Ma voix est agaçante, perçante, aigüe et pourrait perforer les tympans de quiconque se trouverait à 1 kilomètre à la ronde.

Sur la place, c’est l’apocalypse. C’est un gros bordel où l’on hurle comme des putois. Enfin, moi, je suis surtout la majorité. La majorité étant la Sainte Patronne des Bêtes Crevées à mes yeux, je fais comme elle. Après tout, si elle doit devenir mon gourou, autant que je prenne exemple sur elle.
Le bruit s’apaise et ça fait du bien. J’arrête aussi et j’écoute la blonde qui a éveillé ma curiosité et mon intérêt. Jamais je n’avais entendu parler de ce Dahu. Un peu comme tous les autres qui la questionnaient à ce sujet. J’écoute avec attention et je me surprends à la croire, acquiesçant. C’est vrai qu’avec un truc comme cet animal, elle ferait un malheur. Du coup, j’approuve la blonde. Je ne sais pas vraiment pourquoi je le fais mais je le fais. Ce n’est pas comme si je ne connaissais pas le Dahu mais presque, hein ?

Moi, j’te baise mille fois les pieds si t’es l’prophète du Dahu. Dis-je en regrettant immédiatement mes paroles. Non, je n’ai même pas eu envie de les baiser une fois alors pensez bien que mille, ça va être mission impotib’ ! La blonde se retourne vers moi et me gratifie d’un sourire. Je ne lui rends pas parce qu’elle m’a poussée et, pour toute réponse, je meugle. Oui, certaines personnes grognent, et bien moi, j’ai décidé de meugler !
Mais bref. Nous ne sommes pas là pour discuter des différents cris animaux que l’humain à choisi d’imiter dans toutes sortes de situations.

La blonde me regarde étrangement et je hausse les épaules. J’ai eu l’air con à meugler mais je le dis et le redis : j’ai l’habitude.
Et de mon air quiquiche quotidien, je regarde tantôt la Sainte Patronne, tantôt la blondasse. L’attente est insoutenable. Que va-t-il se passer ? La SPBC est-elle bien le prophète ? La blonde va-t-elle lui ramener le Dahu ?
Ernest_lem
A la scène comique, cela virait à des échanges des plus intriguants entre fous de toute espèce. Ernest se gratta la tête, machinalement, en proie à un mystère des plus prenants. Comment un humain normalement constitué pouvait arriver à des scénarios aussi… peu communs ?
Il observa un long moment la scène, tentant de distinguer la farce de la réalité, mais tous les bougres avaient l’air durement convaincu par ce qu’ils racontaient. Le pire était sans doute l’étoile d’admiration dans les yeux du dernier énergumène. Là, on touchait le pompom.

'Ça t'dirait d'embrasser l'culte d'la Sainte Patronne des Bestioles Crevées ?'

Comment ça embrasser vot’e cul ?

Ne put s’empêcher de clamer Ernest, qui de l’hilarité commençait à se dire qu’il avait le don de se trouver toute sorte de fous dans ce monde de folie. L’a du fumer un truc par passivité. Ou alors c’est tout ceux-là.

C’pas qu’il est pas beau, hein… mais bon…

Tenta-t-il de se rattraper. Il ne le ferait pour rien au monde lui. C’là que la blonde se mit à expliquer l’histoire du Dahu.
Ah très rare et sans doute unique, parce qu’il n’en avait jamais croisé dans aucune montagne d’aucune sorte.

Pourquoi qui s’tourne pas vot’e Dahu plutôt qu’d’marcher chacun de son côté de la colline ?

Colline, montagne… du pareil au même. Surtout dans pareille conversation à vrai dire. M’enfin c’était une distraction bienvenue dans sa vie des plus routinières.

Prophète… ça j’demande à voir !

Il repartit dans un grand éclat de rire. Ça ! Qui pue à des lieues ! Crade comme du purin ! Prophète ! L’es bien bonne.
Minah
Minah songea un instant que la Grand Patron la mettait à l'épreuve.
Elle n'avait jamais douté de sa Vocation. Sa Sainteté lui était apparue comme une évidence dès l'instant où elle avait recueilli Rodolphe-le-pigeon-mort, son premier ami très décédé. Les morts ne posaient pas de problème. Ils mouftaient pas et se contentaient de se putréfier bien gentiment. Les vivants, en revanche...

… Ce serait bien qu'ils soient morts !
Surtout cette sale blondasse qui sapait l'Autorité qu'elle n'avait pas encore.


Euh. Ouais. Bien sûr, la prophétie... fit-elle comme si elle savait de quoi elle parlait. C'est d'moi qu'ça cause, pour sûr.

Elle jeta des petits coups d’œil paniqués sur les côtés, espérant qu'un gentil Disciple lui file un coup de main, mais le seul disponible semblait encore plongé dans la Béatitude de l'Illumination et N'a-qu'une-patte espérait très fort que la cervelle ne lui ait pas coulé par les oreilles. Ce genre de choses arrive si vite.

J'accueille tous les machins morts, même quand y sont pas finis d'un côté. Ce s'rait un honneur d'avoir l'Dahu sous mon aile. 'Fin, celles de Philémon, quoi.

Mais venons-en au fait.

Et l'est où, alors ? Il attend dans un coin ?

Elle tendit le cou, comme si elle espérait vraiment voir le cadavre d'une bestiole mythique lui faire coucou dans la foule.
Comme elle ne voyait rien et qu'on l'interpellait encore, elle haussa un groin dédaigneux en direction du gouailleur.


L'est PARFAIT, mon cul !

De fait, la nature l'avait dotée de hanches aptes à pondre des jumeaux de front et les miches qui s'y accrochaient ne dépareillaient pas. Des années de privations, de corvées, d'exercices, et de voyages à pattes ou à cheval les avaient rendues capables d'écraser une noix d'une simple pression du popotin. Il est à chacun de juger la perfection esthétique, mais il fallait avouer que ce derche-là battait des records en bien des matières. Dont l'odeur faisait évidemment partie.

Même que si j'te l'montrais, tu m'supplierais d'avoir l'privilège d'le tâter d'la langue ! Mais t'en es pas digne, mécréant !

Y'en a qu'ont de la chance, hein...?
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