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[RP Ouvert] Cailles & mari nés - projet X Y

Anaon
    *

    Petite furie répond à la pique. Elle bondit de sa chaise comme diable de sa boite, obligeant l'Anaon à se redresser subitement pour ne pas encaisser du nez une épaule furibonde. La Vexée se tourne d'un bloc pour la rabrouer, mais la balafrée garde bouche-close, préférant l'amusement qui pétille dans ses prunelles de voir enfin la "sœur" se dévoiler. Les mains viennent ceindre la taille, ordonnant un corps à corps presque indécent. Une proximité qui ne froisse aucunement la Susceptible. En plus de Judas, Cerdanne est bien la seule qui peut jouir d'un tactile sans en offusquer l'aînée. La Provençale l'a vu nue de toute étoffe, nue de tout orgueil, nue de toute humanité. Elle l'a vu vulnérable quand elle crevait de ses douleurs, quand elle pleurait Judas, dans ses délires, dans ses folies. Elle l'a vu aimante et haineuse, douce et impitoyable. Cerdanne a exploré tous ses vallons et ses secrets. Alors ce ne sont pas deux mains arrimées à ses hanches qui pourront embarrasser la mercenaire.

    _ C'est trop facile de faire passer ses défaites pour des faits exprès...

    Un sourcil s'arque sur le front blanc alors que le visage reste théâtralement muré dans une expression des plus sérieuses. Les lèvres en convalescence osent une moue minime. Latence.

    Oh Cerdanne... Cerdanne. L'Anaon pourrait sourire. Elle pourrait rire de joie, écartant ses bras pour étreindre gaiement celle qu'elle n'a pas vu depuis si longtemps. Elle pourrait lui dire mille et une choses, qu'elle a vu son fils et qu'il est beau comme son père, qu'elle a retrouvé Sergueï, elle pourrait lui raconter bien des ragots et lui demander les siens, lui compter ses aventures, exiger qu'elle lui parle de ses jours loin d'elle...mais.... Le jeu s'est installé et il serait bien triste de le gâcher. Les retrouvailles de blabla sont remises à plus tard, pour l'heure elles sont un couple, il leur faut honorer.

    La dextre de l'Anaon se pose avec délicatesse sur la senestre cadette, et lentement, elle se recule pour se défaire de l'étau des mains. Le dos se penche avec élégance pour aller baiser les doigts pris dans les siens sans que prunelles ne quittent les azurs voisins.

    _ J'espère au moins que tu sais danser... J'ai pas envie d'me taper la honte.

    Et si ce n'est pas à cela que tu t'attendais, et bien tant pis pour toi ! Mots soufflés contre la peau, l'Anaon se redresse et sans attendre une réelle réaction de sa partenaire, elle l'entraîne. Main gardée dans la sienne, l'autre serrée contre ses reins, elle lui fait contourner les tables jusqu'à la mener au centre de la salle comme on mènerait sa dame.

    Premier couple sur la piste. On voulait rester discrètes ? Et bien c'est trop tard ! Deux femmes pour ouvrir la danse, deux semblables aux yeux bleus et aux cheveux brun, nippées comme des hommes. L'original est au rendez-vous et prêt à s'assumer. Désormais bien trop occupée par son Chardon, l'Anaon se fout bien de tout ce que l'on peut dire autour. Le coin de lèvre valide se tire dans un léger sourire et la main de Cerdanne est abandonnée. Les bottes reculent de quelques pas. L'Anaon salut, amusée du jeu. Et de revenir, tourner de quelque enjambée autour de la fleur du sud avant de lui présenter le plat de sa main. Puis de murmurer, profil à profil.

    _ Mon Épineuse serait-elle prête à se montrer sous son jour le plus gracieux et aérien ? Je suis curieuse de savoir si tu sais flirter autrement qu'avec des lames.

Musique : " The tounament ", dans "The Red Sword", composée par Anne Dudley
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    | © Image Avatar : Eve Ventrue | © Image Signature : Cristina Otero | Anaon se prononce "Anaonne" |
Chimera
    « La danse, c’est du pelotage : tout ce qu’on fait avec les pieds est parfaitement secondaire. Tout le monde s’en fout. »*

Les entités s'agrippent ici et là, coups de pattes, empoignades ou étreintes amicales -rayez la mention inutile- mais Dénéré-Malines n'y prête guère attention, distraite qu'elle par le sujet d'étude qu'on a bien voulu prêter à son attention. Volontaire sujet, reconnaissons. L'alliance du Lys et de l'Hermine ne fut jamais sans heurts, quand parfois chasse est danse, et danse leurre. Les deux voisins -ou presque- s’essaieront à quelques entrechats, pour voir. Prudente souris, la choletaise trouvera -ou pas, au fil des pas, prédateur plus menaçant à évoquer à celui dans les pattes duquel elle s'est volontairement -bien qu'aidé- jetée. Sait-on jamais, il parait que cela fonctionne. D'ici là, la bien souvent nommée flamboyante joue, maintes fois brûlée -en bonne sorcière- au brasier des entretiens insolites. Vous le saurez bien vite, elle, elle n'apprend jamais.

- Pied sûr n'est pas toujours sage, en effet, mais c'est avec la force effrontée du goût de l'aventure que leçon se fait, j'en gage. Qui ne titube jamais ignore ce qu'il en est de marcher droit. Il en va de même pour la course et la marche au pas.

L'oeil lui d'un éclat taquin. Prétendante volontaire au supplice à mi-mots annoncé, elle offre taille et senestre après que dextre ait récupéré étoffe par trop traînante, pour se prémunir contre les effets littéralement déchirants d'un peton mal intentionné. Le risque est entendu, et à l'absence de fuite il associera l'accord.

- Breizh ne craint guère d'exposer ses faiblesses, exubérante comme elle est. La plus grande qu'elle ait jamais eue, du reste, et nombreux le savent, vient de son propre sein. Elle est un corps rétif ou chaque membre aspire à danser selon sa propre envie. D'où la rareté des événements dansants... Sourire leger. Elle a conscience, la bretonne, d'être le seul spécimen sur qui tester les hypothèses émises. Précise, donc: Quant à notre devise et ses tâches, elle a autant d'acceptions que de bouches pour la clamer. Je vous déconseille donc d'aller vous risquer à en éprouver la véracité.

Sous entendu: Souille ma tenue, tu pourras faire vide dans ton estomac en le balayant de ta queue velue, Sabaude Renard. Ou encore, plus prosaïquement: N'y pense même pas.

- Je connais mal l'Alençon, auriez vous quelque équivalent à nos monts d'Arrée?

Ca c'est le bruit d'un flop diplomatique. Si fait pour l'escarpé. Breizh, malgré ses côtes dentelées, mâchoire béante au point d'être être retournée, n'a guère de sommets à faire valoir. Le constat arrache un nouveau sourire, que le goupil voudra courtois s'il ne le juge pas moqueur. Qu'allait-il donc penser? Attendra de voir, pour la tâche, avant de livrer quoique ce soit. Lui semble avoir l'air de celui qui a mis la main sur la plus belle balance de cette ère. Traitre à sa nation, il faudrait l'être aussi à son histoire et à son sang? Et puis quoi, encore? Ménage, et tu seras informée, curieuse bestiolle. Pour l'heure, le duo navigue. Ca va ramer, sans doute. Chacun son tour, ou bien simultanément, pour s'éviter le tournis. Qui a eu l'idée de cette valse, maudits troubadours. Fort heureusement, si son binôme a le pas gauche, il semble avoir le gouvernail au clair, et cela, dans l'esprit optimiste de l'Aubépine, est de très bon augure. Le sujet de ses accointances avec Cassel, quant à lui attendra un autre air, fut-il celui des jardins, ou un autre plat, sait-on jamais. Qu'il s'obstine, elle le mettra aussi dans la peau de l'informateur. Balance, balance, tant que tu danses.

* Michel Audiard, Les lions sont lâchés
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Gade
Danser, l’une des activités favorites de Gade. Oui, nombreux sont ceux à l’avoir croisé en train de se déhancher lors d’une soirée un peu trop alcoolisée. Mais ce soir, il n’avait pas prévu de se prêter à l’exercice. Et pourtant, il avait déjà légèrement picolé avant de venir, précaution oblige, on ne se rend pas au milieu d’inconnus tout-à-fait sobre sous peine de faire trop … Comte. Et puis il fallait qu’il prenne un peu d’avance sur sa compagne de la soirée, Rosalinde, trou sans fond tant pour l’alcool que pour … le reste. Oui, elle mange beaucoup !

    Rosa, je n’crois pas pouvoir trouver plus bourrée que vous. Vous avez seul’ment cet incroyable capacité à tolérer l’alcool bien plus que la moyenne. Quant au bide …

Il ne jugea pas utile de terminer sa phrase, ou pas à voix haute, puisqu’il avait déjà glissait ses mains sur les hanches marquées de la rouquine pour la ramener dos à lui, soufflant tout contre son cou.

    Là, il ne gêne pas … En revanche, c’est à vos fesses de me flatter.

L’audace paierait ou serait payée, mais quoi qu’il arrive, il avait osé, et ce, en public. Déjà l’une de ses mains s’aventurait sur son ventre arrondi. Voilà déjà bien longtemps qu’ils dansaient tous les deux, sans musique, sans pas, sans même s’être invités, ils valsaient comme valse le toréador et son taureau, et ce, dans la vie de tous les jours depuis qu’ils s’étaient croisés à nouveau.
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Rosalinde
Voilà. Voilà la bêtise dont elle parlait à Judas dans ses lettres, juste à côté de son irrésistible besoin de se confesser. Prise d'une pulsion religieuse, la rousse ? Non point. L'envie de tout lui dire, surtout, sous le sceau du secret. Que Nicolas n'était pas mort, qu'il était parti. Qu'elle n'avait plus eu de nouvelles depuis des mois. Qu'elle avait horriblement peur. Et puis qu'elle avait rencontré Gade, que vaille que vaille, ils s'étaient rapprochés, au point de ne plus faire qu'un à certaines heures du jour et de la nuit. Et Axelle. Il faudrait qu'elle lui parle d'Axelle. Perdue, paumée la Rosa, dans un déluge de sentiments bien trop forts pour elle, qu'ils naissent ou vacillent à la froideur de l'absence. Et ce bébé qui n'arrangeait en rien les choses. Mais de confession elle n'avait pas eu, et devait se taire, encore et encore, espérant trouver un jour une oreille à ses confidences.

A présent, son inconstance de veuve était exposée au plus grand nombre. Et puis ? Jouer le jeu de l'outragée ? A quoi bon. Il fallait bien que le troisième membre de la triade égalât les deux autres en matière d'infidélités conjugales. Aussi ne fit-elle rien pour repousser l'amant, que de se balancer de gauche à droite, au rythme des mesures qu'égrainaient les troubadours.


- Ma réputation est faite !

Elle riait, parlait fort, s'en fichait. Enivrée de vin et de musique, elle se laissait porter par le flot joyeux des conversations, tapant des mains, battant du pied, logée entre les bras d'un comte qu'elle partageait avec sa pire ennemie. Et alors ? La vie était bien trop courte pour être gâchée de remords. Elle avait attendu Nicolas pendant les six mois de son règne, et puis encore après, elle en avait assez d'attendre pour profiter de la vie. L'occasion fait le larron. Et puisqu'un valet passait, elle saisit une autre coupe de vin, qu'elle engloutit avant que le brun n'ait eu le temps de la lui voler, en en renversant au passage une bonne partie dans son décolleté. Puis de se retourner vers Gade, les yeux brillants, pour claironner :

- Je suis pétée, je suis dégueulasse, je couche avec vous et maintenant tout le monde le sait, et je m'en fiche !

Enfin, tout de même, elle dut prendre une profonde inspiration pour faire passer le léger haut de cœur qui lui traversait la gorge. Et d'avouer, dans un semi-murmure :

- Il faut chaud ici...
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Pour de vrai !
Sabaude
Sa cavalière le tient non pas entre ses cuisses mais suspendu à sa verve et ses déhanchements. Mais en bon averti et élève du Maître des lieux, il affecte les bonnes manières et des traits dénués de tous désirs masculins.

Vos lèvres livrent un tituber. Auriez vous le levé de coude prompt à mener à ces dernières tous récipients emplis autrement que d'air, d'eau et jets de mamelles ?

L'oeil brille.

Un dicton persan dit que bon vin et femmes jolies sont deux agréables poisons.
Qu'en pensez-vous ? Bon vin ne saurait tuer... alors que femme... ? Entre fermenté et fomenter il n'y a que quelques lettres assassines.
Je lui préfère son cousin des bains où l'homme reposé met au tapis la joliesse, les pores libèrent les déchets tandis que son homonyme animal fait de même en toute quiétude, barbotant, suant.


Bras levés il l'engage à tourner si elle ne veut faire arche et s'ankyloser. Le trait de poils au menton est lissé, geste en soutient au sourire esquissé.

Quel est-il déjà ? Ah oui ! Bon vin et femmes mollies sont deux agréables boissons, des deux on se délecte tant qu'elles nous enivrent sans nous marteler le crâne. Moins de poésie, moins de finesse mais O combien pleine de bon sens. Toupie !

Il n'invite pas, il engage. Que cela tourne et virevolte jusqu’à percuter.

Désolé Tabouret.

Il ne savait comment lui adresser le salut, voilà chose faite. On ne badine pas avec l'originalité de l'approche. Il poursuivra plus tard la présentation, pour l'heure il danse avec sa bretonne volubile et habile qui esquive pieds et questions.

Alençon est terre d'ennui ! Les gens viennent y planter leur piquets politiques car la terre y est meuble et le besogneux pas bien méchant. Lieu de conquête des aigreurs des uns, de la bêtise des autres, et des désillusions du reste. En somme restez sur votre pointe rocheuse, excepté le temps de quelques soirées de ce cru. Mais dites moi, le breton aimerait-il à laisser marron? Nous dansons, papotons, mais de votre soeur ou de votre rencontre avec notre hôte point ne parlons.

Temps d'arrêt, la lippe tressaute. Il a bien entendu? De claironner aussi, enjoué.

Fouilletarte couche avec qui?? Von Frayner, la rousse a fait mouche!!! Vous aviez raison pour son état déplorable quand la dame s'enivre.
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