Patbis2007
Quelques jours plus tard...
Lilou avait eu de la fièvre toute la nuit et Mélie et moi avions été impuissantes. Elle était au plus mal et j'avais besoin de cacher ma tristesse aux enfants... La seule chose à faire était le lac, j'étais frigorifiée et je ne me voyais pas me baigner, j'avais juste besoin de Truffe et d'un bon feu..
Arrivée à la crique aux saules, je ramasse du bois et me prépare un feu. Rien ne pourrait réellement me réchauffer, j'étais comme glacée à l'intérieur. Elle avait fait bien du chemin pour me rejoindre à l'époque, elle était venue avec mon amie Tig, c'était son premier voyage et j'avais été si heureuse de la voir.
Ensuite elle avait été prise d'une drôle de tristesse et avait préféré rester longtemps auprès des surs, en prières et dévotions. Je savais que bien des Messires l'auraient trouvée charmante et si cultivée, mais je ne pu la convaincre. Elle accepta de sortir de sa retraite pour aider, mais refusa catégoriquement de venir en taverne ou de se balader dans le village avec moi.
Et puis hier elle m'annonce qu'elle ne se sent pas très bien, et voilà, tout était fini ou presque... Par peur de nous contaminer, surtout les enfants, elle a décidé de quitter le village et d'aller mourir sur les routes. Je n'ai pas pu l'en empêcher et je me retrouve encore avec une amie en moins... Mais je sais que ma louve arrive... encore un peu de patience... juste un peu...
Entre chien et loup comme toujours, Truffe collé à moi, les mains tendues vers le feu, je fais le point de tout ce qui s'est passé dans ma vie depuis le jour où j'ai rencontré Nuage un matin de janvier... Tant d'aventures, de joies, de tristesses, de morts... de naissances... Penser à mes trois démons me réchauffe de l'intérieur. Heureusement pour moi, j'ai toujours eu beaucoup de chance, je suis bien entourée, j'ai été aimée, j'ai connue quelques joies sauvages, j'ai pleuré dans mon coin, le plus discrètement possible, le plus silencieusement possible et j'ai surtout été aidée, épaulée et je me sens redevable de tout cela...
Et là encore un drame, et Mari qui est partie à qui je n'ai pas pu souhaiter bon voyage... Parfois je me dis qu'il faudrait peut-être que je m'écarte, que je laisse les choses se faire sans intervenir, que les erreurs servent de leçon quoiqu'il en coute... Mais mes tripes se retournent, je n'arrive pas à rester indifférente à ce qui m'entoure, seul les voyages me permettent ça...
Peut-être est-ce moi qui devrait rejoindre ma chipie à Narbonne, elle est nulle à la pêche mais je pourrai toujours lui expliquer comment appâter le poisson. Je souris en pensant à mon amie Italienne, si drôle et si perdue à la fois... Mon souci est que je ne sais pas qui pourrait me remplacer comme tribun, qui aimerait occuper ce poste, si au moins quelqu'un voulait déjà être mon adjoint...
Et de toutes façons je pensais de plus en plus à Béziers, mon amie Pa, la plage... Les Messires de là-bas avaient au moins le bon goût de me trouver séduisante et de me conter fleurette avec grâce et humour... Peut-être loin de la pression du PA étais-je plus douce, plus sereine... plus libre de mes vieux démons dont je n'arrive pas à me défaire...
J'aime trop ce village et certaines personnes de ce village Truffe, il faut que je me libère de tout ça ! La tâche ne sera pas facile, mais je ne peux pas continuer à me détruire de l'intérieur, je dois avancer, penser à donner un père à mes enfants, ramener Mélie chez elle, dans ce pays du soleil et de la mer, je dois essayer de vivre... juste une fois...
Je vais encore me dévouer quelques temps et ensuite je pars... Avouons le, je n'ai pas de vie ici, pas d'avenir, pas d'amour, et presque plus d'énergie... Le jour où je partirai seuls certains s'en rendront compte tout de suite et je sais que d'autres ne le remarqueront pas avant des lustres, si ils le remarquent d'ailleurs... c'est un bon exemple tu ne trouves pas mon beau ? Me faire remplacer, rendre place nette contrairement à d'autres, et arrêter de lutter en vain... trop seule et trop fatiguée pour cela, ma vie est peut-être ailleurs... nous verrons...
Prendre soin de ma famille d'abord ! Et donc de moi par la même occasion... Enfin si j'y arrive un jour...
Je reste là, à me lamenter sur mon triste sort d'une manière si pathétique, alors qu'une amie était en train de mourir et que donc encore une partie de moi allait mourir avec elle... Le temps était moyen, beaucoup de vent, le lac semblait animé d'un excès d'irritation, frémissant dans un sens ou dans un autre. Je frissonne et plonge mon visage dans le cou de Truffe... cacher ses larmes et remettre son masque, c'est ce que je savais faire le mieux et ça ne me soulageait même plus...
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Lilou avait eu de la fièvre toute la nuit et Mélie et moi avions été impuissantes. Elle était au plus mal et j'avais besoin de cacher ma tristesse aux enfants... La seule chose à faire était le lac, j'étais frigorifiée et je ne me voyais pas me baigner, j'avais juste besoin de Truffe et d'un bon feu..
Arrivée à la crique aux saules, je ramasse du bois et me prépare un feu. Rien ne pourrait réellement me réchauffer, j'étais comme glacée à l'intérieur. Elle avait fait bien du chemin pour me rejoindre à l'époque, elle était venue avec mon amie Tig, c'était son premier voyage et j'avais été si heureuse de la voir.
Ensuite elle avait été prise d'une drôle de tristesse et avait préféré rester longtemps auprès des surs, en prières et dévotions. Je savais que bien des Messires l'auraient trouvée charmante et si cultivée, mais je ne pu la convaincre. Elle accepta de sortir de sa retraite pour aider, mais refusa catégoriquement de venir en taverne ou de se balader dans le village avec moi.
Et puis hier elle m'annonce qu'elle ne se sent pas très bien, et voilà, tout était fini ou presque... Par peur de nous contaminer, surtout les enfants, elle a décidé de quitter le village et d'aller mourir sur les routes. Je n'ai pas pu l'en empêcher et je me retrouve encore avec une amie en moins... Mais je sais que ma louve arrive... encore un peu de patience... juste un peu...
Entre chien et loup comme toujours, Truffe collé à moi, les mains tendues vers le feu, je fais le point de tout ce qui s'est passé dans ma vie depuis le jour où j'ai rencontré Nuage un matin de janvier... Tant d'aventures, de joies, de tristesses, de morts... de naissances... Penser à mes trois démons me réchauffe de l'intérieur. Heureusement pour moi, j'ai toujours eu beaucoup de chance, je suis bien entourée, j'ai été aimée, j'ai connue quelques joies sauvages, j'ai pleuré dans mon coin, le plus discrètement possible, le plus silencieusement possible et j'ai surtout été aidée, épaulée et je me sens redevable de tout cela...
Et là encore un drame, et Mari qui est partie à qui je n'ai pas pu souhaiter bon voyage... Parfois je me dis qu'il faudrait peut-être que je m'écarte, que je laisse les choses se faire sans intervenir, que les erreurs servent de leçon quoiqu'il en coute... Mais mes tripes se retournent, je n'arrive pas à rester indifférente à ce qui m'entoure, seul les voyages me permettent ça...
Peut-être est-ce moi qui devrait rejoindre ma chipie à Narbonne, elle est nulle à la pêche mais je pourrai toujours lui expliquer comment appâter le poisson. Je souris en pensant à mon amie Italienne, si drôle et si perdue à la fois... Mon souci est que je ne sais pas qui pourrait me remplacer comme tribun, qui aimerait occuper ce poste, si au moins quelqu'un voulait déjà être mon adjoint...
Et de toutes façons je pensais de plus en plus à Béziers, mon amie Pa, la plage... Les Messires de là-bas avaient au moins le bon goût de me trouver séduisante et de me conter fleurette avec grâce et humour... Peut-être loin de la pression du PA étais-je plus douce, plus sereine... plus libre de mes vieux démons dont je n'arrive pas à me défaire...
J'aime trop ce village et certaines personnes de ce village Truffe, il faut que je me libère de tout ça ! La tâche ne sera pas facile, mais je ne peux pas continuer à me détruire de l'intérieur, je dois avancer, penser à donner un père à mes enfants, ramener Mélie chez elle, dans ce pays du soleil et de la mer, je dois essayer de vivre... juste une fois...
Je vais encore me dévouer quelques temps et ensuite je pars... Avouons le, je n'ai pas de vie ici, pas d'avenir, pas d'amour, et presque plus d'énergie... Le jour où je partirai seuls certains s'en rendront compte tout de suite et je sais que d'autres ne le remarqueront pas avant des lustres, si ils le remarquent d'ailleurs... c'est un bon exemple tu ne trouves pas mon beau ? Me faire remplacer, rendre place nette contrairement à d'autres, et arrêter de lutter en vain... trop seule et trop fatiguée pour cela, ma vie est peut-être ailleurs... nous verrons...
Prendre soin de ma famille d'abord ! Et donc de moi par la même occasion... Enfin si j'y arrive un jour...
Je reste là, à me lamenter sur mon triste sort d'une manière si pathétique, alors qu'une amie était en train de mourir et que donc encore une partie de moi allait mourir avec elle... Le temps était moyen, beaucoup de vent, le lac semblait animé d'un excès d'irritation, frémissant dans un sens ou dans un autre. Je frissonne et plonge mon visage dans le cou de Truffe... cacher ses larmes et remettre son masque, c'est ce que je savais faire le mieux et ça ne me soulageait même plus...
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