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[RP] Quand le passé vous court après

--Julius_le_garde


Fallait qu'il se dépêche,les réserves avaient bien baissé à la forteresse et leur chef,D'Arkhenn leur avait donné l'ordre deux jours plus tôt de prendre contact avec les boulangers et bouchers du village pour qu'ils leur prépare ce dont ils auraient besoin.
Deux jours!!!!
Il allait avoir à faire à lui...Et si y'avait une chose qu'il préférait éviter c'était de mettre le chef en pétard...
Pas commode celui là et sa femme guère mieux......Des fois même pire ..C'était pas peu dire....

Bref aux Spa.....Tout allait bien mais valait mieux quand même obéir et vite si on voulait pas s'attirer d'ennuis.

Bon.......M'en vais prendre le raccourci....

Si j'me lance à prendre le chemin...J'y s'rai que c'soir et ça va pas faire......
Le garde grommelle et s'engage sur une sente étroite qui part de l'arrière de la forteresse et descend raide entre les parois d'une sorte de falaise.
Un chemin qui ,même s'il est casse cou,permet de gagner plus de deux heures pour aller jusqu'à Saint Bertrand....

D'une main il se retient à la paroi et prend garde aux cailloux ronds qui dévalent trop facilement sous ses bottes...
Par endroit le passage est si étroit qu'il doit se mettre de profil pour passer entre les rochers humides et les fougères qui poussent le long de la muraille s'égouttent sur lui pire qu'une averse de printemps...

Il râle mais continue son avancée vers les buissons de buis qui couvrent toute cette partie de la forêt .....Encore quelques mètres.....
Et soudain il se fige....

Sa main se serre sur la garde de son épée....Il se colle un peu plus contre la pierre froide et retient son souffle...
Un homme est là et fait les cent pas.....
Une cabane dont il ignorait l'existence est là....Cachée dans la végétation et ,au moment où il découvre le premier homme,il entend un cri venant de celle ci...
D'abord un gémissement de femme...
Il tend l'oreille....
Des voix étrangères....
Même s'il ne comprend pas ,le ton ne laisse aucun doute...C'est loin d'être un rendez vous galant!!!

Un cri d'homme...Un cri de douleur....

S'passe quoi ici???


Combien y en a-t-il en plus de celui là????

M'est avis qu'y'a rien d'bien normal....
Quand on s'cache déjà....

Le garde a beau ne pas être très finaud,il est quand même loin d'être bête et les années d'entraînement plus les conseils et les ordres rabachés par ses chefs lui ont fait rentrer dans la caboche des choses évidentes.
Ne pas se lancer tête baissée dans un combat si on ne sait ce qu'on va trouver exactement en face de soi....
Etudier....Réfléchir.....Et si besoin.....Chercher des renforts..

Là..Il n'a guère le choix..
Remonter jusqu'à la forteresse est hors de question.
La descente par ce chemin est difficile mais la montée presque impossible....
Trop long.....

Le village est bien plus près et il sait qu'il pourra y trouver Séléna et D'Arkhenn qui sont au dispensaire....
Aller les prévenir est le plus urgent et trouver des volontaires pour venir les aider...

Il ne sait pas qui est là dedans mais quoiqu'il en soit,et d'un ils sont bien trop près de la forteresse ,et de deux tout ici lui semble louche...

Il se glisse hors du passage et continue le long de la paroi de la falaise,dos à la roche...Sans bruit.....
Alors qu'il se demande comment il va pouvoir filer sans que l'homme qui est dehors le voit,une femme sort des broussailles et malgré son allure et sa tenue il reconnait sans peine la bourgmestre du village!!
Oula.....Pas bon..De moins en moins bon...
Faut faire vite là sinon va y'avoir drame....


Rageant de s'être trouvé seul et impuissant ,le garde profite du moment de distraction de l'étranger pour terminer sa reptation ,et,une fois hors de leur vue s'élance vers Saint Bertrand aussi vite que ses jambes le lui permettent.

Bon sang....Vite......
le dispensaire
..
Precio
Elle a beau crier à l'aide, il ne lui répond pas mais par contre vas y que le reluquage ne semble pas le gêner.

Ma Douéééé!!! mais c'est qu 't' es sourd pour pas me répondre ? Elle se tape la main sur le front. Oui ça doit être ça, il est sourd!!

Et de hausser les épaules, au final ça va être plus facile qu'elle ne le pensait que d'approcher la cabane.
Et faisant mine de reculer tout en regardant le brun toujours muet, elle se rapproche l'air de rien de la porte de la cabane.
L'homme ne semblant pas vouloir bouger, elle continue son manège et en profite pour coller un oeil par l'un des interstices de la porte. Des éclats de voix lui parviennent et elle assiste à la magistrale morsure que le ravisseur se prend par une Eony en furie.
La jeune femme ne peut s'empêcher d'acquiesçer d'un hochement de tête et de marmonner Bien envoyé ça!!

Mais alors qu'elle va pour se retourner, c'est violemment tirée par les cheveux, qu'elle se retrouve soudainement face à l'autre homme qui la traine, manquant de lui dévisser le cou sur quelques mètres.

Non d'une triple buse, c'est qu'il a de la poigne le bougre!! Faut que tu te sortes de là ma fille et que tu courres chercher de l'aide. Réfléchis Precio, réfléchis!!!!

Et de lui sortir la première chose qui lui vient à l'esprit, histoire de gagner du temps, sur un sale ton énervé.

Dis donc beau brun, j'suis pas contre d't'suivre hein mais pas b'soin d'me tirer la tignasse comme un bourrin!!

_________________
--_alvaro_


La sale garce!!!

Plié en deux sur une douleur qui lui brule le bas du ventre il tente de reprendre son souffle alors qu'une nausée lui fait serrer les dents...
"Je vais te tuer...!!!!"
Il gronde et relève la tête vers elle,
Sa main saigne un peu là où elle a planté ses dents mais il ne sent pas la morsure,envahi qu'il est par la secousse intolérable du coup qu'elle vient de lui porter sournoisement entre les jambes.

Si forte est la douleur qu'il a quelques difficultés à rassembler ses idées et refaire face à cette diablesse.
Et lui qui la croyait à moitié inconsciente....
Encore une fois il a sousestimé son adversaire...

Pourtant il devrait commencer à le savoir.......Les femmes sont redoutables et encore plus sournoises que les adversaires masculins.....Malignes et imprévisibles.....

Arf.....Qu'est ce qu'il dérouille......

Il la voit profiter de son moment de faiblesse du coin de l'oeil...Elle s'est redressée et reste debout contre le mur de planches.....Sur ses gardes.....Tendue comme un serpent prêt à attaquer encore une fois...

Pour couronner le tout il perçoit des bruits suspects à l'extérieur....
"Mais qu'est ce qu'il fabrique l'autre......"

Des voix ....Une voix de femme....
Encore une!!!!!Mais c'est pas possible...Ils sont maudits ou quoi?

Un coup d'oeil rapide par les interstices des planches lui laisse voir Hermes qui entraine une belle jeune femme en la tirant par sa longue chevelure,le poing fermé sur ce qui avait du être un chignon....
Elle gueule et l'invective mais l'homme ne semble pas décidé à la lâcher et en deux secondes ils ont disparus sous les arbres..
Si ça se trouve l'autre va se venger sur celle ci puisqu'il n'a pu toucher la blondinette...

La douleur semble s'estomper un tantinet...
Alavro relève la tête:
_"Et si on causait maintenant ?
Tu veux me ramener là bas c’est ça ? Et tu veux savoir ce que je sais ? C’est ça ? "

_T'as tout compris ma belle......On va gentiment partir tous les deux....
Si c'est pas gentiment ça sera autrement mais t'inquiète......Tu viendras avec moi d'une manière ou d'une autre et j't'assure que de ton plein gré serait le mieux...."


Il se redresse et lui fait enfin face,furieux:

"Tu viens avec moi ....On t'attend à Saragosse.....Tu sais qui...Et tu sais aussi qu'on le fait pas trop attendre....
T'as pas oublié j'espère???"

D'un mouvement brusque il est de nouveau contre elle,collé contre son corps il saisi ses deux mains et les repliant brutalement vers le haut en un mouvement de torsion douloureux,il la fait tomber à genoux devant lui.
Eony n'a pas eu le temps de réagir et il voit des larmes de rage lui monter aux yeux alors qu'il la toise de toute sa hauteur.

Dommage...Pas le temps d'en profiter plus...
Il faut partir et vite...
Rapidement il profite de l'effet de surprise et la relève avec sauvagerie,attrapant ses deux poignets d'une main et empoignant comme son complice la chevelure de la jeune femme.

Il la pousse vers la sortie et ouvre la porte d'un coup de pied puis la traîne vers un cheval qui est là....
Celui de l'autre donzelle sûrement....

Il jette sa victime comme un vulgaire sac en travers de la monture et saute en selle,puis,la maintenant devant lui il plante ses talons dans les flancs encore écumeux et s'éloigne au galop sans s'inquiéter plus que ça de son complice...

Au Diable!!!
Il a qu'à profiter de sa prise et se débrouiller pour la suite....
Plus de temps à perdre......
Eony
Le coup a porté. Plié en deux, le bougre gémit laissant échapper sa colère par des menaces.
La tension installée entre eux, s’amenuise légèrement quand des voix se font entendre dehors.
Du secours peut être ? Une diversion certainement ! Sur ses gardes Alvaro veut savoir de quoi il en retourne et la quitte un instant des yeux.
Le tas de bois et proche. S’emparer d’une bûche, en faire une arme possible quoique bien désuète, et parer l’ approche de son geôlier … c’ est-ce qu’elle entreprend de faire. Elle fait un pas, puis deux sur le coté.
Trop tard ! De nouveau il pose les yeux sur elle.
Tout va très vite ensuite. Et c’est en la brutalisant qu’il la contraint de nouveau. Que pouvait-elle espérer d’autre ?


On t'attend à Saragosse.....Tu sais qui...Et tu sais aussi qu'on le fait pas trop attendre....
T'as pas oublié j'espère???"


Pour sûr qu’elle n’ a pas oublié … comment oublier … une mission … deux morts … des comptes à rendre … une fuite …
Tout au fond d’elle, son rêve le plus intense : revoir Saragosse, se fait cauchemar.
Au nom chéri, ses fibres racinaires s’animent, son cœur tente de se parer de cette douceur passée, mais ne parviennent pas hélas, à étouffer la terrible angoisse d’un futur proche qu’elle espérait ne pas vivre.
" De son plein gré "… il espère le faquin .. Il espère !


¡ No me conoces cretino sombrío ! (Tu ne me connais pas sombre crétin) murmure t-elle.

À genoux devant lui, elle tait la douleur qu’il lui inflige. Il la serre tant contre lui qu’elle peut sentir la respiration saccadée qui soulève son ventre. Mais .. Elle a aussi les yeux assez proches pour remarquer une dague à la ceinture. L’ arme est à moitié masquée par les replis de la chemise. Un détail à ne pas oublier songe t-elle.

Soudain tout s’enchaine. Surprise elle ne peut que subir ce qu’il lui impose. C’est sans ménagement qu’il la traine et la jette à cheval sur le dos d’une monture. Dans ses gestes, elle devine la peur. Cette peur qui donne force à son cerbère, lui fait comprendre qu’il n’ est certainement pas aussi sûr de son coup qu’il ne le souhaiterait.
Et l’ autre ? À priori, il ne serait pas du reste du voyage. Un adversaire de moins !

Le brusque départ du cheval lui arrache un cri. L’español donne vive allure à la bête. Et alors que le pommeau de la selle lui rentre dans le ventre à chaque levée de galop, elle retient ses larmes en songeant que ce qu’elle savait depuis quelques jours, risquait fort de ne plus être.
De longues minutes passent. La douleur s’est fait constante et si elle ne peut l’oublier, elle s’en accommode tant bien que mal. Si elle s’était crispée quand elle avait senti les bras d’ Alvaro la maintenir contre lui, elle avait vite compris qu’en se laissant faire, elle y trouverait un peu plus de confort.
Depuis combien de temps chevauchent-ils ? Elle ne saurait le dire. Dans sa posture, le sang lui monte à la tête et elle perd régulièrement conscience de ce qui se passe.
Puis, le calme revient. Le galop se fait trot puis pas. La monture s’arrête.
Aussi vite qu’il l’a jetée dessus, il l’ a fait descendre du cheval.
Passer aussi rapidement d’une position à l’ autre lui donne le vertige. Elle se laisse choir au sol. Il lui faut quelques instants pour que tout autour d’elle cesse de tourner.
Une clairière. La nuit qui approche. Elle se relève rapidement. Le cuistre est face à elle
.

D'un ton sans équivoque il annonce : ¡ Vamos a hacer una parada aquí ! Quiero dormir (On va faire un arrêt ici ! Je veux dormir)
Il la pousse à nouveau brutalement au sol, et se laisse choir à ses cotés.

Le choc est rude. Elle l’ accuse sans broncher.
Mais quand il se laisse tomber près d’elle, trop près … elle recule …


¡ Qué las pulgas te vengan al culo y qué tus brazos sean demasiado cortos para rascarte ! (Que les puces te viennent au cul et que tes bras soient trop courts pour te gratter !)
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Precio
Haaaaaaaaan!!!! mais c'qu'il a volé mon canasson!!!! Et pas contente la brune de plus, elle sait pertinemment que si elle sifflait, son destrier s'arrêterait net mais ce serait alors risquer de se découvrir. Dans l'immédiat, il faut maintenant qu'elle trouve le moyen de se dépêtrer de cet homme qui ne lui lâche pas la tignasse, lui tordant le cou, pour sûr qu'elle va se retrouver avec un torticolis dès le lendemain.
Il faut absolument qu'elle trouve le moyen de prendre la poudre d'escampette et c'est la tête toujours tordue qu'elle se fait entendre d'une voix plutôt énervée.


Nan mais tu vas m'lâcher la tignasse oui ? Comment qu'tu veux qu'je te cause si tu m'tiens comme ça ? Et de lui asséner calmement un coup de pied bien visé dans le genou, ce qui lui fait lâcher sa prise au niveau des cheveux mais il la tient fermement par le bras.
Instant de soulagement pour la brunette qui peut souffler un instant.

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--_alvaro_


_¡ Vamos a hacer una parada aquí ! Quiero dormir

_¡ Qué las pulgas te vengan al culo y qué tus brazos sean demasiado cortos para rascarte !



Malgré lui il sourit..
Elle ne manque pas de courage il doit bien l'avouer et ,même si pour elle le trajet n'a pas du être bien confortable,pour lui,la sentir contre lui n'a pas été pour calmer l'envie sourde qui lui enlève de plus en plus son besoin de cruauté.

Et la voila qui lui parle encore dans sa langue....
Même si c'est pour l'insulter......ça ne fait que remuer de vieux souvenirs qu'il pensait enfouis bien trop profond pour pouvoir encore remonter à la surface..

Il se sent fatigué et malgré lui content de ne plus avoir Hermes dans les pattes.
S'accoudant il la contemple un long moment en silence.
Il a promis de la ramener..Il la ramènera...
Mais si ça pouvait se passer dans de meilleurs conditions,après tout,pourquoi pas et plutôt que de la ramener de force au risque de parvenir là bas avec une victime en piteux état....
Si il sait se montrer un peu plus malin.....

Il réfléchit et arrive presque à se persuader qu'il pourrait fort bien joindre l'utile à l'agréable..

Suffit de savoir t'y prendre mon gars....


Il se sait beau gosse et n'a pas souvent de refus de la part des donzelles sur qui il jette son dévolu ,que ça soit dans les bouges ou au marché...
Il lui est même arrivé de partager la couche de quelques bourgeoises en mal de sensations qui étaient bien heureuses de jouer les aventurières le temps d'une nuit de folie..

Le problème est que celle ci n'est pas n'importe quelle bougresse..Il sait trop bien par qui elle a été "éduquée" et ce ne sera pas partie facile,mais justement...Le jeu pourrait être d'autant plus intéressant...

Il se penche vers elle et fait glisser son doigt sur le bord de l'échancrure du corsage entr'ouvert:
"Pas trop envie de me gratter ma belle......
Plutôt envie de m'occuper un peu plus de toi......Si tu vois c'que j'veux dire....."

Prudent il reste sur ses gardes et plante son regard sombre dans celui de sa captive:
"Si on en parlait tranquillement..Non?
De toutes façons va falloir que tu viennes...
Autant que ça soit gentiment.....
Pas tellement envie d'abimer ta belle tite frimousse en fait...."


Ses yeux s'attardent sur les courbes de Eony:
"Ni le reste d'ailleurs.....Y'a peut être mieux à faire tous les deux ...Tu crois pas?"
Eony
Cet homme, elle ne le comprendra jamais. Déjà là bas, à Saragosse, son attitude et ses réactions avaient été parfois loin de la logique.
Et là encore ! Elle l’ insulte, et lui semble vouloir se calmer.
Elle ne peut éviter son regard pénétrant.
Ses yeux sombres ne sont plus des armes mais ressemblent à des Bétyles. Ces si belles pierres noires que les peuples anciens appelaient aussi « Pierres de foudre ». Regard puissant qu’elle affronte et qui un instant la désarme.
Est-ce la profondeur du regard, la lueur qu’elle ne sait et ne peut définir, les cils un peu longs ? Comme Lui …
Est-ce ça ou la fatigue ? La fatigue ou le manque de Lui ?
Elle ne peut retenir le flot de sensation qui vient l’assaillir et ferme les yeux sur l’image qui l’obsède depuis leur départ : une cheminée, une couverture, un petit endormi et Lui. Lui son époux et leur fils Lysandro.
Elle sait, elle sent, que laisser cette image l’envahir va lui faire perdre le contrôle d’elle-même. Elle veut la repousser.
S’attarde un moment sur les deux visages. Les éloigne, puis à nouveau les caresse de son cœur. Cet époux attentionné et généreux, ce miel qui sait adoucir les épreuves … comment vit-il son absence ? Qu’ adviendra-t-il quand il saura le pourquoi de cette affaire ? Pourquoi ne lui a-t-elle rien dit de tout ça ? Pajaro mio ... souffle t-elle doucement, imperceptiblement.
Elle s’efforce encore de chasser les deux visages et porte sans s’en rendre compte ses mains à son ventre. Le pommeau de la selle y a certainement laissé traces d’ecchymoses. Mais le reste ? Les dégâts seront -ils plus importants ?
Les yeux toujours fermés, elle regarde une dernière fois ses deux hommes. Les reverra-t-elle ? Puis murmure doucement :


Espinita en tu corrazon, espinita de mi corrazon ...
Espinita siempre ....
Tú no tienes la culpa mi amor
Que el mundo sea tan feo
Voy por la calle llorando
Lágrimas de oro
Voy por la calle brotando
Lágrimas de oro
.

(épine dans ton cœur, épine dans mon cœur
Toujours des épines …
Ce n'est pas ta faute mon amour,
Si le monde est si laid.
Je déambule dans la rue en pleurant
Des larmes d'or.
Je déambule dans la rue faisant jaillir
Des larmes d'or.)


Ode ou Prière muette qui lui fait monter les larmes aux yeux.

Faiblesse vite ravalée. Elle ouvre à nouveau les yeux.
Alvaro se rapproche et l’ effleure.
Oh mais oui qu’elle voit ce qu’il veut dire. Et trop bien même !
Tous les mêmes … un petit bout de chair, la naissance d’une poitrine, une paire de nache (fesse),l’espoir de plus et ils oublient le reste. Elle rajuste d’un geste sec le pan de sa blouse et plante à nouveau ses yeux dans les siens.
Elle sait que peut être , elle peut le tenir par là. Trop souvent les hommes oublient leur tête pour ne penser qu’ avec leur guilleri ( verge ). Ne dit-on pas que les plus grandes affaires du Royaume se font et se défont sur les oreillers ? !


Avant de faire mieux … tu veux parler … d’accord parlons ! Pour finir de le calmer, de l’ amadouer elle pose sa main sur son bras
On va d’abord faire du feu. Il fait frais. ¿ Quieres ? ( Tu veux bien ?) et sans attendre la réponse elle se lève et s’éloigne de quelques pas pour ramasser du petit bois.
Elle ne s’en ira pas. Elle n’ en a pas la force, la douleur au ventre se fait de plus en plus forte. Il fait presque nuit noire, elle n’ irait pas loin. Il est malin le bougre, il le sait.
Elle revient vers lui et jette à ses pieds le tas de brindilles
.

Si tu veux avoir chaud, que j’ ai chaud … être bien … ¡ Enciende el fuego ! (Allume le feu !)
Puis elle se laisse glisser contre le tronc d’un arbre tout proche et remontant ses jupons juste ce qu’il faut elle ramène ses jambes contre elle. L’obscurité est son alliée, il devinera plus qu’il ne verra. À elle de le tenir à distance pour le moment.
Elle le regarde faire

¿ Alvaro, di yo, realmente sabe tú por qué debes devolverme allí bajo? ¿ Por qué Xavier de Borrego-Saez me quiere ? (Alvaro, dis moi, sais tu réellement pourquoi tu dois me ramener là bas ? Pourquoi Xavier de Borrego- Saez me veut ?)

Dis moi … le sais tu vraiment ?
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--_alvaro_


_"¿ Alvaro, di yo, realmente sabe tú por qué debes devolverme allí bajo? ¿ Por qué Xavier de Borrego-Saez me quiere ?"

_"Je ne sais que ce que
El señor a bien voulu me dire.....Tu sais comme il est.....Un ordre est un ordre et ne se discute pas."


Pourquoi refuser de parler un peu après tout.....
Elle est sur ses gardes et le moindre mouvement vers elle est pris comme une menace ...
Elle se dérobe et joue les anguilles...Soit.....Parlons.....
Mais il n'a pas l'intention de jouer ce petit jeu trop longtemps...
Ni le temps ....Ni l'envie....

Il jette un coup d'oeil à la silhouette un peu trop loin à son goût maintenant et se penche quand même sur le petit bois qu'elle a jeté à ses pieds.
Il sort ce qu'il faut de sa besace et allume l'amadou sous les brindilles puis s'écarte à son tour pour avoir de quoi faire un feu digne de ce nom.

Lorsque les flammes montent enfin il lui fait un geste brusque:
"Et bien approche maintenant!
Tu vas pas te réchauffer en restant si loin du feu!"

Pour tenter de la rassurer un peu sur ses intentions Alvaro se laisse tomber lui même devant les flammes et tend ses mains vers la chaleur réconfortante:
"Je sais juste que tu a failli...
Je sais qu'il est furieux contre toi....
Je sais que tu n'as pas rempli la mission qui t'avait été confiée.....
Et je sais qu'il veut que je te ramène là bas à n'importe quel prix."


Il crache dans le feu avec mépris et grogne entre ses dents:
"Comment faire confiance à une femelle.......Toutes des serpents.....Toutes..."

Son regard où flotte encore une lueur mauvaise remonte vers Eony :
"Viens là je te dit..."
eony, incarné par Selena...
Eony a écrit:




Bien … il semble vouloir oublier un instant ses idées salaces. Mais son regard, son ton quand il lui ordonne de venir le rejoindre ne laissent aucun doute : ce n’est qu’une trêve !
Elle sait qu’il prendra ce qu’il veut. À elle de ne pas le braquer, de ne pas le détromper … et alors elle …
Depuis le début, même si elle repoussait au loin cette idée, elle avait su que .. Elle était prête … elle irait jusqu’au bout …
En attendant elle se lève et le rejoint près du feu. Volontairement elle laisse ses jupons effleurer les jambes du bougre. Les mains tendus, comme lui, vers les flammes elle se met à fredonner d’une voix sûre


Lejos, por muy lejos que sea
Y más lejos si debo,
Iré hacia la luz
No es la necesidad, ni la envidia
Tengo esta fuerza en el fondo de mí
Que me lleva …
… Lejos, más lejos que más allá
Donde el horizonte se ahoga
En el cielo y la tierra.
Lejos, al cabo de la esperanza
Encontrar la liberación
Y del fuego y del hierro
No es la necesidad, ni la envidia
Tengo esta fuerza en el fondo de mí
Que me lleva …
… Lejos, lejos hasta el pie del cielo
A las tinieblas eternas

(Loin, aussi loin que je sois
Et plus loin si je dois,
J'irai vers la lumière
Je n'ai pas choisi
C'est ni le besoin, ni l'envie
J'ai cette force au fond de moi
Qui me porte …
… Loin, plus loin que l'au delà
Où l'horizon se noie
Dans le ciel et la terre.
Loin, au bout de l'espérance
Trouver la délivrance
Et du feu et du fer
Je n'ai pas choisi
C'est ni le besoin, ni l'envie
J'ai cette force au fond de moi
Qui me porte …
… Loin, loin jusqu'au pied du ciel
Aux ténèbres éternelles
J'irai vers la lumière. )**

Puis elle se tourne un peu vers lui. Sur leurs deux visages dansent les reflets des flammes.

Oui tu sais beaucoup de chose. Celles que tu as entendues, celles qu’on a bien voulu te dire. Comme j’ avais un rôle, tu as le tien aujourd’hui. Je sais que tu iras au bout, que rien ne te fera faillir, toi. Que rien ne te fera changer d’avis. Tu as quelque chose de plus que je n’ avais pas à l’ époque et qui te fera aller jusqu’au bout. Je le sais ….

Elle laisse ses paroles faire leur effet en soupirant à peine, d’un air résigné.

Mais je vais te donner ma version.
Mon grand père Lysandro Baudilla - Xicoy était un noble. Grand Alcalde d’un village tout près de Saragosse. À quinze ans il m’a envoyée à Saragosse pour parfaire mon éducation et me plonger dans la vie de la noblesse où il espérait me marier.
Là bas, de par mon érudition et mes facultés physiques, j’ ai été choisie par Xavier de Borrego- Saez, celui que tu appelles El Señor ( Le Seigneur) . Il était aussi el mio Señor. J’ ai suivi plusieurs mois d’entrainement et il m’ a envoyé en mission.
Assez confiante et encore bien jeune à ce moment je n’ ai pas posé trop de question.

On m’ avait donné un Capitaine comme escorte. Cet homme, Jamon de Aixeres, devait être mon « passe » en cas de difficulté et devait merévéler le but de ma mission en temps voulu.
Avant son départ Xavier m’ a dit :
" Realmente confío en mis embajadores sólo cuando me probaron ellos indefectible sumisión y su fidelidad. ¡ Pido, deben hacer ! ¡ Si no los mato ! "
(" Je ne fais réellement confiance à mes ambassadeurs que quand ils m’ont prouvé leur indéfectible soumission et leur fidélité. Je demande, ils doivent faire ! Sinon je les tue ! ")
Ce qu’il attendait de moi ? Je devais récupérer des documents compromettant pour lui que détenait … mon grand-père. Une fois les documents en ma possession je devais tuer mon grand-père pour prouver ma loyauté !
Impossible pour moi ! Malgré mon dévouement à Xavier, je ne pouvais tuer cet homme que je chérissais.
Si je devais tuer mon grand-père il n’ y aurait pas de document, telle fut ma décision.
Devant mon refus, le Capitaine m’a menacée de mort. J’ ai négocié avec lui : j’épargnais la vie de mon aïeul et je lui remettais les documents. Il a accepté.
Mais … une fois en possession des documents …
sa voix se brise un bref instant … il a tué de ses propres mains mio abuelo ( mon grand-père).

Elle prend une branche de bois sec, la casse en deux et la jette violement dans le feu. Ses poings se serrent. Elle enrage encore à ce souvenir.

Trompée, malheureuse et désespérée, ivre de colère et de haine, j’ai tué le Capitaine.
Oh bien sûr, cette ordure de Xavier a eu vite fait de me retrouver. Et pour ma vie sauve, il m’ a offert sa couche. Il voulait un héritier mâle que son épouse ne savait lui donner
. Si de force, il m' a possédée quelques heures … il n’ a rien eu d’autre.

Elle laisse échapper un rire sarcastique qui retentit dans la clairière.

Mais ça tu le sais ! Tu étais celui qui me surveillait. ¡ No fuiste bueno sobre este golpe allí Alvaro ! (Tu n’ as pas été bon sur ce coup là Alvaro !). ¡ Morir más bien que de acabar en las sábanas de este hijo de puta ! (Mourir plutôt que de finir dans les draps de ce mignon de catin). J’ai pris la fuite. Je t’ai fait faux bond. Et tu sais quoi … en plus, les documents .. Ils étaient faux !

Elle tourne son visage vers lui et plonge ses yeux dans les siens. Elle frissonne et enroule ses bras autour d’elle pour se réchauffer.

Il t’en a fallu du temps pour me retrouver Alvaro !

Elle soupire comme résignée et vaincue …


** Adaptation et traduction de Loin de M. Sardou
--_alvaro_


"Il t’en a fallu du temps pour me retrouver Alvaro ! "

En plus elle se permet de se foutre de lui.....

Il serre les dents et sent revenir sa rage...
" c'est bien beau tout ça, t'as raison j ai pas été bon sur ce coup mais je vais me rattraper et te livrer,ça c'est une chose...mais avant je vais te faire payer parce que cette fuite....Elle m'en a créé des ennuis et des gros....Alors,si El señor ne partage rien avec les autres, on t 'aura au moins partagée toi !"

Il la regarde méchamment.

Maintenant qu'elle a vidé son sac,elle semble épuisée et transie:
"T'as froid????"
Il ricane:
"ça tombe bien...."

Il tourne le dos aux flammes et s'approche d'elle brusquement puis se laisse tomber à genoux devant elle et d'une main lui saisit la nuque avant de coller furieusement ses lèvres à celle de la jeune femme.
Son autre main cherche fébrilement la chaleur du sein qu'il avait déjà maltraité à la cabane et leurs deux corps basculent sur la mousse qui couvre les racines du vieil arbre sous lequel s'était installée Eony.

Trop longtemps qu'il attend ce moment....Trop longtemps qu'elle le nargue....Trop longtemps.....
Le corps menu se débat sous lui,accentuant son désir et sa cuisse force les siennes à s'écarter alors que ses reins le brûlent.
"Bouge pas......"
Ses doigts sont des serres.......
"Bouges pas....."
Son baiser se fait morsure..
"Bouges pas...."

Sa main a lâché sa nuque et plonge sous les jupons,remontant le tissu alourdi d'humidité pour chercher la douceur de ses jambes juste à la limite des bas de laine...
Un éblouissement ....Il ferme les yeux ,les rouvre et plante un regard hagard dans celui d'Eony..
Dedans se mèlent la haine,la colère.....la sauvagerie et un désir bestial que rien ne pourra plus arrêter.
Eony
Les dernières paroles qu’elle avait lancées, sonnèrent comme un défi. Un affront pour le soudrille blessé dans son orgueil.
Il y avait peu de chance pour qu’il fasse preuve d’humanité, elle avait réveillé la bête tapie en lui. La compassion, elle détestait ça de toute façon.
Elle lui avait fait grandement tort par le passé, elle allait en payer le prix … elle le sait. Consciente de ça, elle était prête.
Si elle avait su le pousser et le mener là où elle savait avoir une chance, elle s’était aussi préparée à ce qui allait irrémédiablement suivre.

Tout va très vite. Il la bouscule, s’empare de ses lèvres, de ses seins.
Il est violent. Son souffle chaud et haletant se mêle au sien. Ses mains froides se font brûlure sur sa poitrine.
Débattre … il te faut te débattre songe t-elle repoussant la nausée qui lui vient à la bouche. Lui faire croire … le laisser croire qu’il est le plus fort … qu’il va t’esforcer, te posséder ...
Ses mains forcent ses cuisses. Le dégout se fait révulsion. Se débattre .. encore .. lui rendre difficile, donc encore plus désirable, l’ idée de la victoire jouissive qu’il doit entrevoir.

Il est fort. Il le sait.
Son désir lubrique est une arme . Il le sait.
Elle va faiblir. Il le pense.
Il aura raison de son corps. Il le pense.

Il est fort. Elle le sait.
Son désir lubrique est une faiblesse. Elle le sait.
Elle va faiblir. Elle va .. Oui !
Il aura raison de son corps. Il l’ imagine !

Ce qu’il ne sait pas, ce qu’il ne voit pas, aveuglé qu’il est de salacité, ce qu’il ne sent pas … c’est qu’il ne possède pas son esprit. Séparée, autant que se peut, de son corps, elle gorge son mental d’une force que les atteintes physiques et l’humiliation, décuplent.
Elle a peur … oh oui elle a peur. Quelle femme saurait ne pas craindre l’esforcement ? Mais elle repousse cette peur. Non … elle ne la repousse pas … elle l’ apprivoise, la dompte … elle en fera le moment voulu, l’ atout qui guidera l’ultime tentative.

Le regard hagard qu'il plante dans le sien donne le signal. Il lui faut agir maintenant avant qu’il ne soit trop tard.
Il n’est plus que bête en rut. Rien d’autre ne saurait compter pour lui.
Elle cesse de se débattre. Possédé par son désir, il persiste à la brusquer violement. Une fois, deux fois … elle se débat à nouveau. Le griffe, se tord, se cambre. Une fois, deux fois … elle abandonne et se fait chiffe molle sous lui.
Il marque un temps d’arrêt. Il la regarde. Il est satisfait. Il va pouvoir profiter et goûter un peu plus à ce corps qu’il violente. Ses gestes se font moins durs. Son corps même s’il est tendu de désir, se fait plus souple.
Remontant plus haut les jupons, il s’ allonge sur elle.
Mais voilà, il en veut toujours plus l’ Alvaro. Il voudrait que ce moment, que sa victoire, durent plus longtemps. Sans douceur mais avec moins de méfiance, il desserre son étreinte, glisse sa tête dans son cou cherchant à mordiller les chairs tendres. Elle se fait encore plus molle, presque totalement abandonnée. Il savoure sa première victoire sur elle et lui murmure

C’est pas mieux comme ça ? Tu vas voir … t’vas aimer …

Elle force son regard à dire oui. Lui faire croire …
Elle se force à faire courir ses mains sur son dos. Lui faire croire …
Elle se cambre un peu, collant son bassin au sien. Lui faire croire …
Elle force ses mains à devenir presque caresse. Lui faire croire … toujours lui faire croire …
La bête jubile. Il sent qu’il a eu raison d’elle. Il ne prête plus attention à rien si ce n’est à la chaleur humide et prometteuse qu’elle lui offre.
Elle se concentre. Les mains caressent. Les mains glissent. Les épaules.. Le dos .. La ceinture …

Et … même si ses gestes sont lents au début.
Tout va très vite !
Écartant ses cuisses elle fait mine de l’enserrer. Ses mains tirent sur la chemise. Elle griffe la peau, serre un peu plus ses jambes autour de lui, griffe encore la peau, se cambre pour offrir à sa vue sa poitrine presque totalement dénudée, griffe encore la peau de ses cotés et s’empare de la dague qu’elle savait être là.
Haletant, se tordant pour se libérer de ses braies, le monstre ne sent rien .. Ne voit rien venir.
Elle ferme les yeux. C’est maintenant ou jamais. Il n' aura rien d'elle !
Le bras levé sur le dos de la bête obsédée par ce qui va suivre, elle lui murmure


Es de de la vida como de la ocasión: ambas, una vez perdidas, no pueden más encontrarse. (Il en est de la vie comme de l'occasion : l'une et l'autre, une fois perdues, ne peuvent plus se retrouver.)

Le coup est précis. Avec la force que seuls peuvent donner la peur et le désir d’en finir, elle plante la lame de la dague profondément dans le dos d’Alvaro. Juste là … au bon endroit .. près de l'omoplate qu’elle sent craquer quand la lame la fend ... là tout près du cœur ..

Un hurlement fait place aux halètements. Le corps tendu de désir, faibli un instant sous l’ effet de la surprise et de la douleur. Elle en profite et bandant les muscles de ses jambes et de ses bras elle le repousse violement et se dégage de son étreinte. Il est toujours sur le dos. Elle retire la dague le retourne. Il cherche désespérément de l’air, on dirait un poisson sans eau. Son corps est animé de soubresauts convulsifs.
Toujours sous l’ effet dopant de la peur et de sa détermination, elle le regarde froidement. La dague dans sa main se lève à nouveau. Elle sait qu’elle ne doit pas lui laisser de chance.
Et juste avant d’enfoncer à nouveau la lame dans sa poitrine elle s’approche de son visage et lui souffle


Alvaro … La vérité de demain se nourrit de l'erreur d'hier* …

Le coup fatal porté, elle détourne son regard.
Il fait subitement très froid dans la clairière. Elle jette au feu la dague ensanglantée.
Hagarde, hébétée, elle reste un moment les bras ballants secouée de tremblements.
Le froid la couvre et la ramène à la réalité. Elle rajuste comme elle le peut ses vêtements.

Fuir, partir vite et rejoindre le village.
Elle prend une branche qu’elle laisse s’embraser pour en faire une éphémère torche et quitte l’endroit en courant.

Minutes longues, épuisantes. Elle a bien progressé, mais est-elle sur le bon chemin ? La branche se consume totalement.
La douleur qui vrillait son ventre et qu’elle avait repoussée au loin pour mener à bien son combat contre l’espagnol, brûle à nouveau son ventre.
Contrainte par l’obscurité, elle s’arrête, se laisse glisser contre un arbre, se met en boule et enfin, laisse couler les larmes qu’elle retenait depuis si longtemps.




* Antoine de Saint Exupéry
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--_alvaro_


Il n'a rien compris à ce qui lui arrivait...

L'instant d'avant ,poussé par sa pulsion,tout entier centré sur l'effort qu'il fait pour se dégager de ses braies alors qu'elle est presqu'offerte sous lui,il était à deux doigts de la posséder....

L'instant d'avant il se savait maître du jeu et sentait le corps tendu sous le sien devenir complice au lieu d'ennemi.
L'instant d'avant elle s'offrait presque et il avait enfoui son visage contre cette gorge douce et palpitante ,perdant le peu de contrôle qui lui restait encore...

L'instant d'avant.......

Juste avant ce choc contre son dos dont il n'a pas compris le sens...Juste avant cette douleur qui le paralyse alors qu'il la relâche en hurlant.
Un éclair blanc l'éblouit alors qu'elle le repousse brûtalement et qu'il se sent basculer sur le dos,perdant souffle et conscience.....
Ses mains agrippent vainement l'herbe ...
Il entend les mots d'Eony mais ne les comprend plus..

Le vide d'un affreux abîme semble s'ouvrir sous lui .....
Il veut se retenir.....
Elle est là..Au dessus de lui et son regard se plante dans celui d'Alvaro qui se ternit déjà.

Les paroles qu'elle dit tourbillonnent sans pénétrer son esprit...

Il ne voit pas le bras qui se lève au dessus de lui..
Juste l'éclair de douleur fulgurante qui traverse sa poitrine au moment où l'obscurité s'abat sur lui.......
Eony
Le repos est dur à trouver. Elle sommeille de temps à autre et espère l’ aube naissante qui offrira la lumière dont elle a besoin pour sortir de ce bois. Le froid environnant engourdit ses membres, mais son esprit encore torturé reste lui en éveil.
Alors qu’il lui semble que la nuit se fait moins sombre, elle sursaute … feuillages déplacés, craquements de brindille … quelqu’un approche !
Non c’est impossible, il ne peut pas avoir survécut … c’est impossible … songe t-elle. L’ angoisse l’ étreint. Doucement, sans bruit elle s’ accroupie prête à bondir ou à fuir. Les bruits un instant cessent, puis se font entendre de nouveau. De plus en plus près … tout près ! Elle distingue d’abord une forme grossière. Une masse sombre .. énorme .. qui se déplace lentement. Soudain … un sourire, presque un rire lui vient aux lèvres.
Mais oui ! Elle l’ avait oublié lui ! Obsédée par son idée de fuite, elle avait oublié qu’ils étaient arrivés à cheval !
La bête est là et s’approche cherchant contact et caresse. Rapidement debout elle rejoint le cheval et lui flatte l’encolure
.

Si tu savais mon beau comme je suis heureuse de te voir ici !

Magnifique destrier, l’ animal secoue légèrement sa crinière.

Dis … je ne sais pas à qui tu appartiens et d’où tu viens … mais m’ amènerais- tu ailleurs que dans ce lieu maudit ?

Elle passe doucement sur son encolure les rênes qui pendent et le flatte à nouveau. La douleur qui vrille son ventre, la faiblesse, le froid et la faim la laissent un moment pantelante. Le front appuyé sur le flanc chaud de l’animal elle ferme les yeux. Puis agrippant le pommeau et le troussequin de la selle, elle pose son pied sur la semelle de l’étrier et se hisse.
Les rennes souples mais bien en main elle talonne doucement la monture qui sans hésitation part.
Quelques fourrés, des broussailles épineuses et ils arrivent sur une sente étroite mais dégagée. La bête d’elle-même prend un trot lent et régulier.
Soulagée d’entrevoir la fin de ce cauchemar , elle se penche, se couche presque sur l’encolure du cheval qu’elle flatte à nouveau . Épuisée elle garde cette position et se laisse emporter
.

Va ! Va mon beau … de préférence à Saint Bertrand … mais sors moi de là et mène moi vers quelqu’un …
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