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[RP] Oh, je ne me souvient plus...

Guy_de_dampierre
La demande ne lui paraissait pas idiote, voire pleine de sens...

Cependant, le morceau de fromage avait encore bien moins de chance de réchapper d'une souricière que la souris elle-même.

Mais il ne voyait pas vraiment d'autres options. Si Baronsegir voulait de toute façon le faire assassiner, autant au moins faire en sorte que cela serve à quelque chose.


Mais pourquoi craignez vous qu'il cherche à me faire assassiner? Ne serait-ce pas tout simplement lui tendre la perche que d'ainsi nous volontairement découvrir?

Bien que le frère Marco ne fasse pas démentir le goût pour l'intrigue qui caractèrise sa terre d'origine, Guy voulait s'assurer de la bonne marche du plan et de son bien fondé.

Pour l'heure, je crois qu'au sein des armées croisées que je dois rejoindre prochainement, je serai en sureté.

Et puis les documents:

Pour ce qui est des documents, je vous ferai parvenir l'original du reçu signé par le Bourgmestre et par l'artisan, et vous devrez vous contenter d'une copie du récit de Jean d'Ypres. Le document n'est pas vieux, mais a souffert du temps et de l'usage et craint donc le transport. Mais il en existe par bonheur de nombreuses copies, puisqu'il s'agit des "chroniques de Saint-Bertin" par Jean le Long d'Ypres, aussi connu sous le nom d'Iperius, abbé de cette abbaye jusqu'en 1383.

Puis, il sorti un rouleau de son porte document.

Par contre, j'ai pour vous ceci. J'ai rédigé cela et envoyé en de nombreux points du royaume pour éviter que mon récit ne disparaisse avec moi, si d'aventure les choses devaient mal tourner.

Il tendit le document au frère thomiste. Sans en dire plus.



De la découverte d’une présumée relique dans les sous-sols de Bruges. par Guy de Dampierre

Je vais par ces lignes vous narrer l’histoire qui m’arriva au cours des années 1458 et 1459 à Bruges et ailleurs et qui concernent la découverte d’une relique qui pourrait être un souvenir du Sang de Christos. Cette chronique concerne la découverte, mais aussi ses prémisses et les tribulations qui la suivirent. Et ce jusqu’à l’heure où j’écris, au milieu de mai 1459.

Que ce texte puisse vous éclairer quant aux circonstances et aux faits qui se déroulèrent durant ce laps de temps.

Au milieu du printemps de l’An de Grâce 1458, emménageant en ma propriété de Bruges, sise au 4 rue d’Aristote, je tombai par le plus grand des hasards sur une découverte des plus curieuses. En effet, explorant le cellier de l’habitation que j’avais acquise à peine quelques jours plus tôt, à la recherche de quelques objets qui m’aurait pu être utile, je chus à travers le sol pour me retrouver dans une cave encore inférieure à celle connue de tous. Cette chute aurait bien pu m’être fatale si une couche d’eau arrivant jusqu’à hauteur de mollet n’amortit le choc. Avec bonheur, je n’eus à déplorer la moindre blessure de ma brutale descente.

La nature du trou béant que j’avais au dessus de moi ne laissait pas de doute quant au caractère volontaire de la fragilité de la maçonnerie qui le dissimulait jusqu’alors. Ce lieu aurait pu se transformer en piège si ce n’était sans l’aide heureuse de mon serviteur, Piet, qui me sortit de ce mauvais pas grâce à une échelle rapidement amenée.

Cette première découverte, qui n’était que la prémisse de beaucoup d’autres, attisa bien entendu ma curiosité, et j’entrepris d’explorer succinctement les lieux. De retour dans l’antre avec une torche, j’en examinai l’intérieur et se découvrit à mes yeux une grille de fer qui, bien que vieille, me fermait solidement l’accès à un étroit couloir dont je ne pouvais distinguer que les premiers mètres. Après quelques infructueux essais, j’arrivai à la conclusion qu’il me faudrait plus que mes bras et mes pieds pour parvenir à forcer l’entrée vers ce nouveau monde.

Demandant à mon fidèle Piet de bien vouloir me trouver quelques solides outils, je me résolus à rechercher dans les bibliothèques et archives la nature de ce souterrain. Mais bien vite, j’eus à interrompre mes investigations car la ville de Gand fut victime d’un pillage et l’ost comtal, dans lequel je servais alors, fut envoyé sur place pour reprendre le contrôle de la situation.

C’est à mon retour que l’affaire connut un tour nouveau et inquiétant. A l’approche de ma demeure, je fus frappé de voir qu’elle avait été soigneusement barricadée par de solides volets. Frappant à mon propre huis, mes deux domestiques m’ouvrirent avec prudence. Armé d’un gourdin, le brave Piet sembla bien soulagé de me voir. Lui et son épouse Marijke semblaient désemparés et craintifs. J’ignorais de quoi et je les en interrogeai. Ce que j’appris et vus alors me glaça le sang. M’expliquant qu’il avait été réveillé la veille par de lourds bruits métalliques, Piet m’emmena dans la cave secrète. La torche qu’il porta devant moi fit apparaitre à ma vue ce qu’il avait alors découvert : deux corps affreusement mutilés. Quatre chaînes portant chacune de lourdes boules à la façon de celles que l’on retrouve sur les fléaux d’arme pendaient, maculées de sang, du plafond. Quelques unes de ces boules piquetées de métal, tombées d’en haut, avaient achevé le travail destructeur et avaient annihilé toute chance de survie des pauvres bougres qui n’avaient pris aucune précaution avant de s’aventurer dans l’étroit boyau.

Remontant à la surface, éclairé par la lumière des flammes, je distinguai une inscription sur une colonne : « IOANNES.DEGROOTIUS.FECIT », Jean De Groot l’a fait. Ce nom me rappela bien quelque chose, mais sur le moment je jugeai plus urgent d’écrire à la Bourgmestre de Bruges, Maryse d’Assault, ainsi qu’à son Tribun, le Sieur Gwilherm de Harscouët, alors connu sous le nom de Brezhonneg. Maryse ne tarda pas à arriver.

Prenant connaissance du massacre, elle et moi nous résolûmes à camoufler ces morts en les faisant porter à la fosse commune qui accueillait toutes sortes de corps retrouvés dans les circonstances les plus diverses. Et cette circonstance nous apparut idéale, surtout que cette curieuse effraction de ma demeure invitait à la discrétion et à la prudence.

La Bourgmestre me chargea alors de reprendre mes recherches.

Aiguillé par l’indication découverte sur la colonne du souterrain, je réunis sans mal un nombre considérable d’informations concernant mon habitation et son premier occupant, Jan De Groot, dont la résidence fut divisée pour en former trois : la mienne, sa voisine et sa sur-voisine. Rayé des carnets de la ville et de ses annales, certains documents évoquent tout de même ce personnage qui aurait été, au crépuscule du siècle dernier et à l’aube du nôtre, un influent magistrat de la Commune de Bruges. La période fut trouble, notamment de par les combats incessant entre les monarchies française et anglaise et que nous connaissons sous le vocable de « guerre de cent ans ».

Mais du souterrain sous sa maison, nulle trace, nul relevé, pas plus dans les archives que dans les cadastres que dans les chroniques d’alors. Une seule chose me parvint au hasard de mes recherches : un poème :

« Sous la terre
Nous ne trouverons les enfers
Mais le purgatoire
Nous trouverons dans les couloirs

Prudence mortel
A trois quatre te le rappelle
A douze tels des aspics
Les carreaux piquent

A senestre
Ce ne sera pédestre
Et à Triton
Je ferai don

Même hors de son apanage
Le grand dieu fait ombrage
Et du ciel, la pluie
Peut t'ôter la vie

Mais si tu es vivant
Que tu as risqué ton sang
Il t'offrira le Sien
Alors qu'il l'a déjà fait tien »


La médiocrité de ces vers ne m’échappa point, mais ils m’intriguèrent tout de même. Pour trois raisons : leur médiocrité justement, qui auraient plutôt engagé son auteur à s’en débarrasser ; leur complet manque de sens et la coïncidence de la première strophe avec la disposition des lieux ; mais aussi que je ne découvris aucun autre document manuscrit qui ne fut administratif des mains de cet homme. Je soupçonnai dans ce texte une sorte de guide, de plan, permettant d’anticiper le danger… un aide-mémoire pour le commanditaire de cet étonnant ouvrage d’ingénierie. Un calcul rapide me permit de confirmer mon intuition : trois toises séparaient l’entrée du couloir des quatre chaînes meurtrières, « A trois quatre te le rappelle » disait le manuscrit.

Je fis part de toutes mes découvertes à Maryse et au Tribun à peine quelques jours plus tard. Et sur cette base, nous décidâmes de prendre le risque d’aller de l’avant en nous aventurant dans le souterrain.

De la première strophe, nous n’eurent point de mal à déduire qu’elle désignait le lieu, et les faits nous avaient cruellement indiqués le sens des deux premiers vers de la deuxième. Des deux vers suivant nous déduisîmes l’usage de flèches ou de carreaux projetés vers les intrus. Et nous nous équipâmes en conséquence. En soupçonnant l’implication de l’eau à l’étape suivante, nous ne savions de quelle façon elle se manifesterait, et j’avoue sans peine que du reste, nous étions bien peu en mal de deviner ce qui nous attendrait.

Equipé de longs et solides boucliers de bois et de cuir, nous avançâmes à l’intérieur du boyau. Préparé à cette éventualité, et suivant la logique précédente, nous redoublâmes de prudence aux alentours de la douzième toise. Accroupis, le bouclier en avant, notre progression étant lente et délicatement opérée. Soudain, comme prévu, un mécanisme activé par notre propre poids, se déclencha, et une volée de flèches siffla à nos oreilles, bientôt suivi d’une deuxième, dont nous ne tardâmes pas à sentir une partie se ficher violemment dans nos boucliers. En tout, une cinquantaine de projectiles avaient été envoyés.

Je m’assurai de la bonne santé de mes compagnons, tout en ne déplorant pour ma part qu’une simple égratignure, rapidement soignée par les bons soins de Maryse.

Revenu de ce choc entre nous et l’hostilité de ces lieux, toujours en faisant preuve de prudence, nous continuâmes à nous avancer dans cet antre, nourris de l’inquiétude de ce qui nous attendait encore, mais encore plus convaincu de l’intérêt de notre quête dont l’objet ne pouvait être négligeable en constatant l’importance des moyens déployés pour le soustraire aux hommes.

Continuant notre chemin, le souterrain bifurqua à gauche, et jouant le rôle d’éclaireur, je chus dans une fosse remplie d’eau. Voila que Triton, le roi de la Mer, se manifestait à moi. Ce n’est que grâce à la dextérité et à la force de Brezhonneg que la cotte de maille qui me protégea si bien des flèches ne m’entraina point dans les profondeurs glacées. Forcés de nous défaire de nos trop lourds attributs pour engager la traversée, nous nous plongeâmes dans l’eau froide, et, à notre grande surprise, nous ne rencontrèrent pas trop de difficulté pour arriver de l’autre côté. Aucun piège ne nous attendait là, et nous fûmes heureux de pouvoir traverser. Nous parvinrent même, en ne nageant que d’une main, à translater une torche, dont la flamme rassurante éclairerait notre chemin.

Cependant, nous ne perdions rien pour attendre, et le premier pied mis hors de l’eau nous réservât son lot de péril. A peine arrivé, une hallebarde vint se ficher dans le sol à ma proximité immédiate, produisant ce sinistre bruit de métal vibrant. Reprenant mon souffle, j’aidai mes amis à sortir de l’eau et nous nous mîmes à réfléchir. Regardant le sol, je remarquai que les dalles de pierre étaient chacune marquée d’une lettre de l’alphabet.

Défichant la lourde pique du sol, je la plantée avec force au hasard dans une des dalles, un « b ». Sans attendre, tombant du ciel, une deuxième hallebarde vint se planter exactement au milieu de cette lettre, laissant bien peu de chance à celui qui se serait trouvé là. Il était temps que nous nous remémorions les vers de l’échevin communal De Groot : « Même hors de son apanage, Le grand dieu fait ombrage, Et du ciel, la pluie, Peut t'ôter la vie » Les hallebardes, par une curieuse facétie et un non moins curieux humour faisaient clairement référence à la pluie qui pouvait ôter la vie. Il restait à déchiffrer la première partie de la strophe.

Remarquant in extremis, prêts à plonger dans ce piège, que Triton n’était point dieu des océans, mais qu’il n’en était que le roi, notre pensée se rabattit sur le Très Haut lui-même. Repérant chacune des dalles pour en former le nom : D-E-U-S, nous nous avançâmes avec succès, mais non sans frayeur, vers des lieux plus accueillants, suivant avec confiance le chemin par Lui formé.

Ce n’est que quelques mètres plus loin que nous fûmes tout simplement soufflés. Pénétrant dans une large salle, à l’architecture soignée mais aux murs abimés par l’humidité et le temps, nous vîmes au fond d’icelle trôner un autel richement ouvragé sur le quel était posé une petite châsse de style gothique. Le coffre avait lui aussi manifestement bénéficié du talent des artisans les plus doués. N’écoutant aucune prévention de mes compagnons, et de façon bien imprudente, je le confesse, je soulevai le couvercle et ce que j’y découvris m’ébahis au plus haut point et mon étonnement ne fit que s’agrandir à la lecture de cette légende posée sur le rebord du coffre protecteur : « Sanguis Christi», Le Sang de Christos.

Pressé par je ne sais quel impératif soudain, je refermai le coffre pour que nous puissions le ramener à la surface. Mais à peine soulevé, un bruit sinistre se fit entendre : un puissant mouvement de tuyauterie semblait s’être mis en marche et bientôt le bruit de l’écoulement de cascades d’eau dans le souterrain se fit sentir. Un dernier piège nous attendait : l’inondation de la cave.

Reposant aussitôt la châsse, je l’ouvris, et me saisi du cylindre de crystal et d’or. Commença alors une course contre l’eau et contre les pièges qui restaient en activité et que nous devions repasser dans l’autre sens. C’est à l’issue d’une course contre l’eau qui montait à une vitesse stupéfiante que nous parvinrent à rejoindre, non sans mal et sans effort, le cellier qui s’inonda jusqu’au niveau des canaux voisins.

La consultation immédiate des autorités ecclésiastiques nous apparut indispensable et il ne nous fallut pas plus de quelques jours pour obtenir audience avec feu Monseigneur Thibaud de Leibundguth, Archevêque de Malines. Malheureusement, c’est au cours même de notre entrevue qu’il défaillit dans la maladie qui le ramena vers le Très-Haut. Le prélat assurant l’intérim, l’archidiacre Petitcabri, agissant avec toute la prudence requise fut malheureusement aussi victime de brigands sur les routes flamandes et fut rappelée au Paradis solaire à son tour.

De fil en aiguille, il fallut attendre la nomination de Monseigneur Tibère d’Arcis pour que l’affaire connaisse une nouvelle évolution. Lui touchant quelques mots de ma découverte, il me demanda de me présenter avec la relique à la cérémonie d’ordination du Père Luciobello, curé de Bruges. Pensant à une entrevue à l’issue de la messe, j’étais loin d’imaginer ce qui allait suivre. M’ordonnant de m’approcher alors que les fidèles étaient déjà réunis autour du nouveau prêtre, l’archevêque se saisit de l’objet et le présenta aux Flamands réunis.

Je jugeai cette attitude peu prudente et l’avenir me le confirma. Le scepticisme légitime des Flamands se fit rapidement jour. Décidant de faire montre d’autorité, l’archevêque alla jusqu’à faire prêter serment à la Comtesse Quiou sur le précieux objet et ce malgré l’opposition et l’hostilité de plus en plus farouche et décidée d’une partie du clergé de l’archidiocèse, en particulier de Beeky Maledent de Feytiat, Vicomtesse d’Attigny et archidiacre de Malines.

Certes, Monseigneur Tibère ne céda pas complètement mais décida tout de même d’utiliser une autre approche. Malheureusement, une maladie soudaine et mystérieuse le frappa à son tour et nul n’entendit parler de lui pour une longue période. Encore une fois, un prélat flamand disparaissait et les rumeurs d’une malédiction allaient bon train. Certains entendant à demi-mot que la relique pourrait être responsable. Mais respectant le vœu de Monseigneur Tibère, je la conservai sous ma garde vigilante.

Cependant, nos pires craintes n’avaient pas à être fondées, puisque plusieurs mois plus tard, l’archevêque fit à nouveau son apparition. Victime d’un mystérieux mal, son domestique l’avait emmené hors de Flandres pour des forts probables raison de sécurité. Ce qui ne peut manquer de faire penser à une coupable tentative d’empoisonnement et donc d’assassinat.

Il fut aussitôt à nouveau question de la relique, et le haut prélat me conseilla d’entreprendre les démarches nécessaires à Rome pour que notre Sainte Mère l’Eglise puisse juger de l’authenticité et de la valeur spirituelle de l’objet. C’est dans ce cadre que je fis appel à l’aide de spécialistes en la personne des frères de l’ordre de Saint Thomas d’Aquin, mais aussi au Comté de Flandres, sous le sol duquel la relique fut découverte et que tout indique qu’il en est donc le propriétaire légitime.

GdD
Marco_castello
L'homme ne répondit pas tout de suite à la remarque du Flamand... le tuer... mais c'était évident, pour empêcher la vérité de triompher. Baronsengir était pour Marco Castello le vice en personne : plus qu'un ennemi théologique, c'était le diable en personne. Et le diable, il faut le combattre, par tout les moyens. Et le prendre en flagrant délit était en effet un façon de bien le combattre. Néanmoins, ce dernier avait bien plus de puissance qu'il en avait lui même. Pour cela, il décida d'expliquer le fond de sa pensée au Dampierre. Mais avant qu'il puisse dire un mot, celui ci lui remit un billiet, par ailleurs plutôt long. Ayant perdu la moitié du discours qui le précédait, perdu dans ses pensées il commença à lire sans trop comprendre.

L'histoire était vraiment captivante : on aurait dit un roman , mais en mieux. Non seulement le style était très intéressant, mais on pouvait dire sans doute qu'il était même plus, innovateur. L'histoire par ailleurs vantait quasiment de tout les rebondissement qu'une vrai histoire à suspens nécessitait. On aurait presque dit que l'auteur de cet histoire avait écrit toute sa vie. L'Italien s’arrêta à la moitié du texte, et le fit remarquer à son hote.


Dites donc, votre style est vraiment incroyable. Vous avez jamais pensé à écrire un livre?


Il reprit aussitot sa lecture, et commença à lire les derniers passages avec beaucoup d’intérêt. L'étrange maladie de Tibère... voilà qui était intéressant. La chose devenait de plus intéressante. L'homme commença à se demander si la Diacre Beeky n'avait pas une quelque relation avec le dit Baronsengir. Mais il retint son commentaire, finissant d’abord de lire le papier. Ensuite, il regarda le Flamand, et il lui dit.


Pourquoi vous tuer? Eh bien, le triomphe d'Aristote n'est pas il suffisant à ces gens là?


Il s'était, après que le clerc, lui eu donné le papier, assis. Maintenant, il se leva et alla vers une pile de livre. Il en ouvrit un et le regarda. Non, ce n'était pas ça.


Eh bien, écoutez, Guy. Je part, dans trois semaine, à Rome., pour régler quelques affaires. Si vous voulez, nous ferons la voyage ensemble. J'ai plusieurs amis au Scriptorium... et je pense par ailleurs que la relique sera reconnue sans doute, comme dit avant.. Mais, en attendant, vous devez contacter une personne.


Petit pause.


Cette personne, c'est Jerem*. C'est le Frère Prieur de l'Ordre Thomiste. C'est lui qui est là clé du jeu.



*IG : Jerem51
_________________
Guy_de_dampierre
Guy regarda le Frère Marco et sourit à son commentaire sur sa façon d'écrire.

Le frère Anselme, son précepteur, se plaignait toujours du fait que son élève écrivait comme il parlait. Selon le bon moine, cette façon d'écrire déforçait la noblesse des lettres et qu'il fallait suivre les canons dont le grand Homère donnait un si ble exemple.

Mais Guy n'avait jamais su se départir de cette habitude curieuse et en opposition avec les classiques. Il était donc plutôt étonné que quelqu'un eut pu trouver ce style joli, comme il l'avait été quand Debrinska, le professeur d'histoire de Belrupt, l'avait plébiscité pour sa description de la bataille d'Alésia.

Mais pour l'heure, il s'en voulait surtout de ne pas s'être relu et d'avoir laissé de nombreuses erreurs d'orthographe, de syntaxe et de sens.

Il ne négligea cependant pas de répondre à la question.

Non, jamais... mais vous êtes le deuxième à me dire que vous aimez mon style. Ce qui ne manque pas de m'étonner lorsque je revois mon précepteur s'en agaçer. Peut-être penserai-je un jour à écrire tout un récit. Sur cette histoire par exemple.

Le Flamand se voulait optimiste, il s'empêchait de penser que sa vie pouvait s'arrêter si tôt malgré les préventions dont on venait de l'entretenir.

Après avoir expliqué ce qui faisait se mouvoir Baron Ségir, Marco lui parla de Rome. Il avait promis d'aller en croisade et ne pouvais y déroger. Mais il supposait qu'il pouvait obtenir une permission pour aller à Rome. Au fond, les manières de défendre la vraie Foy étaient multiples.


Je suppose en effet que nous pourrons pousser jusque là-bas. Il me faudra passer par Genève avant, mais la chose est tout à fait envisageable.

Laissant le frère poursuivre, il nota le nom de Jerem, le Prieur thomiste. Ceci fait, il n'oublia pas de parler de la relique. Il trouvait les paroles de Marco le concernant un rien énigmatique.

La clé du jeu, mon Frère? En quoi cela est-il?

Parce que pour le moment, il ne comprenait pas trop où voulait en venir le recteur de l'abbaye de Clermont.

Par ailleurs, il poursuivit.

Mon Frère, croyez-vous que la relique sera en sécurité dans le Château de Bruges? Car c'est au Comte de Flandres que je l'ai remise pour qu'il la fasse protéger durant mon absence. Il m'a fait savoir qu'il envisageait la création d'un escadron dédié à cette tâche, jour et nuit.
Marco_castello
Oui, oui, oui... J'insiste! Le style est très intéressant. Peu commun, dans un certain sens. Ça change du Roman de la Rose ou du Parsifaal. Mais, dans un certains sens... c'est étrange. Peu de personnes auraient l'idée d'un style si narratif de nos jours. Moi même, je suis beaucoup plus dans l'allégorique et dans le descriptif. Mais, mais, revenons à nous moutons.

L'homme, désormais débout, commença à faire les cents pas le long de la pièce. Cet s'assoir-se lever devait être probablement très agaçant. Néanmoins, l'Italien, anxieux, comme il l'était, ne pouvait se permettre de ne pas bouger. Ça l'aurait rendu très facilement irritable. C'était peut être son défaut majeur : il ne pouvait pas s’empêcher de bouger. Il compensait à peu près tout, sauf son envie de toujours bouger.


Pourquoi pas... un beau petit livre sur cette histoire. Le tout relié et envoyé à toutes les bibliothèques de France. Ça serait divertissant.


Petit moment de rêverie. Quatre immenses toujours à forme de livre, au beau milieu de Paris, avec un jardin au milieu... nan, il devait vraiment arrêter de boire du Bordeaux. Mais soit.Un mot attira son attention... Genève? Quoi, quoi? Genève! C'est quoi cet histoire! Il ne l'avait pas remarqué avant, même s'il lui avait dit.

Genève! Vous parlez de la ville? Et puis quoi, encore? Vous voulez donner en pâturage aux corbeaux, déjà que vous y êtes? Vous savez au moins que le Vice-Coordinateur des SA est le meilleur ami de Monseigneur d'Autun? Vous le savez, au moins?


Mais ces jeunes, dit donc, le sang chaud, ça fait pas bien à la cervelle. Ah, défection, c'est vrai, il était pas trop vieux, non plus. Passons à une autre réflexion, non? Vaudrait mieux, oui.

Deuxième réflexion, donc. Ah, oui, Génève. Il fallait insinuer une chose qui n'était pas forcément vrai, mais qui aurait pu être plausible. Très plausible. De nombreux clercs, qui avaient choisi la voie de la prêtrise non pas pour vocation mais pour en obtenir les bénéfices, maintenant des relations hors prêtrise qui des fois étaient plutôt douteuses... et certains choisissaient même l'autre coté de la rue, comme disait Marco lui même. L'homme, dans une milliseconde, décida de lui dire une petite rumeur qu'on avait inventé dans certains milieux romains, qui n'était pas vraie... enfin, ne sait on jamais.


Ils ont le même lit, si vous voyez ce que je veux dire.

Il fallait répondre , donc à l'interrogation sur Jerem. Enfin... répondre, grand mot. Il allait... répondre.


Eh bien, la Clé, disons que c'est lui qui à les clés .


Dernier problème, dernière réponse.


Eh bien, c'est fort simple. Non. Il faut cacher la relique dans un endroit ou personne ne penserait jamais où aller. Qu'est ce que vous en dites de... la malle des Archives de Saint Trufaldini in Roma?

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Guy_de_dampierre
Rapidement, la conversation vira des compliments sur son style littéraire à la dure réalité actuelle des faits.

Guy regarda le frère s'agiter. Sans broncher, il accepta d'écouter son blabla. Et soit dit en passant, il commençait surtout à le trouver paniqué.


Citation:
Vous savez au moins que le Vice-Coordinateur des SA est le meilleur ami de Monseigneur d'Autun? Vous le savez, au moins?


Non, il n'en savait fichtre rien, mais après une courte réflexion, il trouvait que ce n'était pas plus mal. Aller à Genève ne serait-il pas le meilleur moyen de confondre les adversaires de Christos en pleine lumière et devant le siège de la Réforme qui niait son saint enseignement?

Le jeune homme rappela cet état de fait au clerc thomiste.


Mon Frère, ne serait-ce pas au contraire l'endroit idéal pour faire triompher la Foy? Encore plus complètement que par la simple victoire de notre Sainte Eglise?

Et au recteur de Clermont de ne répondre qu'à moitié à sa question quant à Jerem, ce qui l'exaspéra. Ce n'est rien, il ferait avec. Pourvu que le Prieur lui-même put l'aider à interpréter les mots de son supérieur hiérarchique direct.

Vint ensuite la question de la relique, dont au fond, il s'agissait depuis le début.


Citation:
Qu'est ce que vous en dites de... la malle des Archives de Saint Trufaldini in Roma?


Le jeune homme n'osa pas lui dire que c'était trop tard, la chose était déjà conclue à Bruges.

Il éluda donc.


Je crois, Mon Frère, que ce serait bien le premier endroit où je chercherais, si j'étais votre ami d'Autun. S'ils ont déja pillé votre courrier, pensez-vous, les coffres de Saint Trufaldini...

Par contre, ils ont moult à craindre d'aller fouiller dans le trésor d'un pouvoir temporel. D'autant que les choses se feraient de façon fort discrète. Inutile de vous dire que le Flandres, toujours fort discrètement, sont conscientes de l'intérêt politique et spirituel qu'elles pourraient tirer de tout cela.


Il avait placé l'aspect politique en premier à dessein. Tout le monde savait bien que rien d'autre n'intéressait aujourd'hui les chefs d'état, tant l'Eglise tergiversait et s'enfonçait dans des discussions qui n'interessaient qu'elle.

Le Flamand avait cependant pris son air le plus sérieux et le plus rassurant pour en convaincre le frère Marco.
Marco_castello
Bon, il se fait tard.

L'homme regarda par dehors de la fenetre. Au moins une heure était passé depuis le début de leur conversation, et il devait se rendre à Rome ne toute urgence. L'Office du Cornichon de Saint Théodule allait peut être se libérer, et en ça serait peut être tout la réussite de leur projet. Et donc, là, Jerem était la clé. Mais tout ça, il ne pouvait pas encore le dire. Les réponses du flamand le laissaient cependant un peu... Enfin, il devait faire autre chose. Il devait aller voir une chose qu'il cherchait depuis longtemps , et qui aurait été utile plus tard, pour tout deux. Et surtout, pour l'Ordre. Il lui dit ce qu'il avait compris, et ce qu'il pensait vraiment.


Voyez vous, je ne suis pas naif. Laissez moi devinez : vous l'avez laissé chez les autorités flamandes, et vous leur avez confié-promis. Fort bien. Désormais, il faut vous admettre que je dois y aller. A Rome, une personne m'attend. Nous nous retrouverons là bas. Demandez Saint Trufaldini in Roma, puis Monseigneur Castello. On vous demandera : "La blanquette de beau est bonne?" . Vous répondrez " Très bonne, Monsieur". De là, on vous emmènera dans mon bureau.


L'homme se leva, définitivement. Tout ces lever-s'assoir l'avaient fatigué. Il allait se reposer en carrosse, dans son voyage qui l'aurait emmené à Rome. Il se congédie donc du flamand, gageant de pouvoir le revoir là bas.


Je dois vous laisser, cher ami. Je m'en vais à Rome, puis à Naples. Mes salutations.

L'homme ramassa ses affaires, et puis pris la porte. Avant de sortir, il se rappela de la clé , et dit alors :


Pour la clé, rapportez-la au bibliothécaire.

Il sortit alors du bâtiment, avant de monter sur son carosse, prêt dehors.

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