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[RP] Des trous dans l'Comté... l'Hydre au coeur de la meule!

Nenuphar
Nénuphar se retenait de rire et n’en laissait rien paraitre. Stoïque, impassible, mais trop contente d’avoir échappé au pire.
Non, on ne va pas en chier une pendule. Et c’est bien dommage d’ailleurs… parce qu’une pendule ne donne que l’heure… et ça éviterait de devoir se coltiner les pensées avec… bref !
Elle se mordait l’intérieur de la lèvre pour ne pas laisser échapper le moindre sourire et affichait un air totalement désabusé. L’exercice était difficile. Sa patience était mise à rude épreuve.
Elle ne desserra les dents que pour répondre à Diab’, déjà bien imbibé et contemplatif, qui voulait gouter au contenu de la fiole.


- Diab’ ! Je crois bien que ce n’est pas fait pour être bu… C’est certainement le plus concentré des alcools de cailloux, vu la bouteille… mais je n'en suis pas certaine, il n'y a pas d'étiquette dessus.
Si c'est ce que je crois, une seule gorgée de ce liquide et tu risques de te transformer en torche humaine. Tu tiens absolument à nous éclairer dans le tunnel ?



[Petits pas, petits pas…]

Bien que montée sur ses grands chevaux, Nénuphar avançait lentement et gardait le silence. Mahaud meublait.
Mais la première n’avait aucune volonté et un peu plus loin dans la galerie, elle avait oublié toutes ses résolutions et bavassait allègrement avec Mahaud, comme si de rien n’était. Le conduit devenait étroit et elles furent obligées d’avancer en courbant le dos jusqu’au niveau du cul de sac, là ou les travaux étaient arrêtés.


- Bon! C’est là qu’on va savoir si les histoires de Lafouine ne sont que des histoires… ou pas !
- On commence ?


Les deux cavaliers s'agenouillent, les gestes sont surs et appliqués. Mahaud prend délicatement la fiole dans le panier pendant que Nénuphar l’éclaire avec une lampe à huile. La lueur de la flamme qui éclaire les visages rendrait presque l’instant solennel.
Nénuphar lance un regard de biais à Mahaud afin de vérifier que le fou rire ne la reprend pas. Mais non... Toujours concentrée, elle débouche la bouteille.


- Là… juste une goutte…pour voir…


Mahaud verse délicatement, pile à l'endroit indiqué.


Plic !
...
Pppcccchhhhhhhiiiiiiiii !
...

_________________
Mahaud
- PAR LA CHIASSE DE SAINT THOMAS ! ... VOUS AVEZ VU ? ... NON MAIS VOUS AVEZ VU ? ...

Mahaud enlève les doigts de ses oreilles.
Tous ses os, sa viande, ses tripes sont encore vrillés de la furie de l'explosion et dans sa tête, ses mâchoires et ses pavillons tout n'est que grondement.
La roche a été pulvérisée semant sur plusieurs dizaines de mètres éclats, poussières, terre, cendres, boue. Tout le monde en est tellement recouvert qu'on ne distingue que le blanc des dents au milieu des faces toutes sombres des Cavaliers.


- AH ! LA VACHE ! C'EST UN PUTAIN D'ALCOOL A CAILLOUX ! VOUS AVEZ VU ?

- Oui, on a vu ! Arrête de gueuler ! qu'elle dit Nénuphar.

- HEIN ? ... AH ... Ah... oui.

Mahaud se secoue la tête comme si elle veut remettre des choses en ordre dedans.

Devant eux, il y a un cratère fumant de deux mètres de diamètre sur presque un mètre de profondeur facile. Joli vase. Belle goutte.


- Alors, voilà ... selon mes calculs

F = 20 N ; a = 40 m / s2 , m = 20 / 40 = 0,5 kg

1 g / cm3 = 1 kg / dm3 = 1 000 kg / m3

et donc .... P 9,81 . m !


Mahaud se gratte la tête.

- Euh ... il y a un lézard dans l'accélération ... alors ... euh ... Le volume déplacé c'est pas ça. Attendez ...
Elle plisse sous l'effort de la concentration et une barre creuse son front.
Et soudain, Lumière ! εὕρηκα

C'est ça ! Son visage s'illumine, radieux.

Il faut en déposer quelques gouttes là, de ce côté-là du tunnel. Elle pointe du doigt une partie du boyau, et si ça pète ici ( nouveau geste en direction d'un truc ) hé bien ça va fissurer là ( geste ) et la roche va s'effondrer ...euh .. là-bas ! ( geste ) et là ! ( geste ) sur ... ( elle ferme les yeux et fait des vagues avec sa bouche, signe d'intense réflexion ) au moins cinq mètres ! ( grand geste en arc des deux bras qui signifie ((( BAOUM ))) )

Nénuphar est dubitative et ne dit rien. Labaronne s'appuie sur sa pelle, remonte ses braies et ne dit rien non plus. Et les autres ... Ben les autres rien.

- Bon. On y va ?
_________________
Labaronne
Vexée. Lab était vexée. Appuyée sur sa pelle elle était devenue spectatrice. Comment ce liquide pouvait être plus fort qu'une pelle ? Depuis des années elle testait son instrument, son arme ...

Qu'est ce qu'est plus fort entre une pelle et une endive ? ... La pelle
Qu'est ce qu'est plus fort entre une pelle et une machoire de général de l'Ost ? ... Une pelle
Qu'est qu'est plus fort entre une greluche rose enceinte le lundi qui accouche en taverne le mardi et une pelle ? ... La pelle
Qu'est ce qu'elle plus fort pour creuser un tunel entre quelques gouttes de liquide et une pelle ? ... le liquide qui fait pshiiiiiittttt et boum. L'alcool de cailloux. Raaaaaaah ! bordel, c'était pas possible ... Et pourtant le résultat était là sous ses yeux
.

Bref, Le tunnel allait s'agrandir un peu plus d'après les calculs de Mahaud. Lab remonta ses braies, et recula se planquer derrière Nenu.

Mahaud, traitresse !! vas-y, mais -mauvaise foi de rigueur dans le ton - je suis certaine que la pelle, multipliée par ... euh ... plein, serait largement arrivée à creuser ce fichu tunnel de fiente.

Bon t'écroules le truc ou bien ? Vas-y verse le tout ! euh non ! je propose qu'on goute d'abord cet alcool. Il a combien en âge ? pour faire un trou pareil ... 'fin bon, j'dis ça car y'a un dicton qui dit ...

Lève un index professoral.

Après l'effort ! le réconfort.

Elle accompagne ce dicton d'un sourire de rigueur.

Mais moi je préfère le réconfort avant l'effort, question de principe d'autant qu'on sait même pas si on va en sortir vivant de ton truc. Une pelle, tu sais de suite que celui qui la tient pas sera raide, mais là ...
_________________
Mahaud
- Oui, mais avec ta pelle on en a pour une éternité et l'éternité à Luxeuil ... ( Mahaud tord le nez et fait mine de vomir) Il a combien en âge ? J'en sais fichtre rien. Pas d'étiquette. Pas d'inscriptions. C'est à l'odeur que j'ai reconnu l'élixir. C'est du bon, celui-là !

Mahaud sourit. Derrière elle, le cratère fume toujours.


- ça va pas être possible de tout verser, Labaronne. Parce que pour le coup on va vraiment transformer tout le village en gros trou et nous avec . Mais on peut verser plusieurs gouttes si tu veux. Je propose même qu'on les jette d'une distance raisonnable. On met les gouttes dans une fiole, on balance la fiole et on creuse le trou. C'est simple, efficace, rapide.

Les choses se sont passées comme elle a dit. Tout le monde s'est planqué loin. On a versé. On a balancé. On a tout pété.
Oui, les choses se sont déroulées ainsi.

A un poil près.

Lorsque l'épais nuage chargé de tout un tas de choses se dissipa enfin, les Cavaliers s'approchèrent du trou afin de mesurer à quel point la Science accomplissait sans cesse de grands bonds pour le bien de l'humanité.
Ils se tenaient, admiratifs, devant la cavité énorme creusée dans la paroi de la roche.
Cinq mètres de profondeur. Peut-être six. Ne chipotons pas.
Tous se congratulèrent, rendus hilares par la facilité avec laquelle le boyau se creuserait en un rien de temps. Quand on est une Hydre et qu'on a tout un tas de têtes, on peut bien se permettre d'en avoir une foreuse.
On en était là à se féliciter de notre bonne fortune lorsqu'une tête (vraiment crade celle-là, hirsute, avec des yeux globuleux comme ceux d'une taupe et une bouche pleine de dents dans toutes les directions, un peu comme après un coup de pelle de Lab) émergea soudain du sol labouré.


- ¡ Buenos días! ¿ Está bien? ¡ Soy Pilar! ¿ Dónde está mi compañero?
_________________
--Les_taupes_espagnoles


[Sous terre, juste un peu au dessous des cavaliers, deux taupes ibères en vadrouille]

Jamon creusait en tête, pour la bonne raison que lui, il connaissait le chemin, dégageant la terre de ses petites pattes de fouine… enfin de taupe. Parce que Jamon était une taupe.
Pilar, elle, n’avait aucun sens de l’orientation, donc elle suivait et elle puis elle parlait. Elle avait toujours quelque chose à dire… une sorte de boulet, Pilar. Son boulet. C’est comme ça que Jamon la voyait… A vrai dire , il la voyait un peu flou puisqu’il était une taupe et que par définition les taupes sont…

Bref, reprenons…

Le forage de leur tunnel parallèle fut brutalement interrompu, d’abord par un bruit assourdissant - déjà qu’ils étaient myopes si en plus il fallait qu’ils deviennent sourds… - puis ensuite par une sorte de grand tremblement. La terre se fit plus souple, plus facile à creuser et avec méfiance, Jamon reprit son avancée. Alors, il déboucha sur une galerie beaucoup plus large que la leur, éclairée et habitée. Pilar lui fonça dedans – toujours ce terrible problème atavique de vue - et c’est de justesse qu’il évita la chute. Un tout petit confetti s’échappa de sa poche pour tomber dans les profondeurs de la terre.


- ¡ Arf mi.erda ! Ma liste…
- ¿Qué liste ? ¿Tou fais des listes ?
- Si, y’aime bien… C’est mon « taupe dix » des castors qué yé les aime pas. Leur galeries empiètent sour les notres, il faut les foutré déhors… Moi yé dit touyours « ¡ Déhors, les castors ! ».


Et tout en disant cela, Jamon dégageait l’embouchure de leur tunnel et ils purent s’installer aux premières loges pour observer le drôle de spectacle qui se jouait sous leurs yeux diminués. Un groupe d’une petite dizaine d’animaux souterrains, recouverts de terre et un peu sonnés, s’auto-congratulaient et suivaient l’une d’entre eux, un peu plus agitée que les autres.

- ¿ Qué cé qué c’est qué ça ? ¿ Des castors ?
- ¡ Shhhh ! N’importe quoi… Tou peux pas té taire Pilar, pour oune fois, por favor, écoute…
- …

Bruit – ou plutôt silence - de Pilar qui se tait et écoute les calculs de Mahaud, sans comprendre... évidemment sans comprendre ! Elle trouve que la femme a de l’enthousiasme à revendre et que ça se voit qu’elle ne vit pas au quotidien avec ce rabat-joie de Jamon qui passe son temps à faire des listes sur des confettis.

- ¡ Pas possiblé ! Elle s’est trompée dans lé calcoul dé la pessanteur. Elle va tous nous touer porqué la valeur de l’acceleration à la sourface dé la terre n’est pas la même qué en déssous… Et on sait qué la pessanteur à la distance R dou centre d'un astre sphérique isolé est formée dé couches homogènes et ici nous sommes plous pres dou centre dé la terre qu’à la sourface, alors la valeur approximative serait dé …
- …
Pilar soupire.
- ¿ Qu’est cé qué yé disais ? Ah si… ¡ Tou es vraiment ouné rabbat-joie, Jamon ! Allons ploutot les voir dé près…
¡ Buenos días! ¿ Está bien? ¡ Soy Pilar! ¿ Dónde está mi compañero?
Nenuphar
Les déflagrations résonnaient encore dans les oreilles de Nénuphar. Les geôles de Luxeuil ne devaient plus être bien loin. Mahaud échafaudait de nouveaux plans sur la comète et Labaronne cherchait du réconfort dans un alcool de cailloux sans millésime. Elle aimait vivre dangereusement…
L’attention de Nénuphar fut attirée par une petite tête d’intrus, sortie directement d’une des parois. Elle crut aussi reconnaitre l’accent espagnol, chantant et ensoleillé, très différent de l'accent comtois. Même pas le temps de demander aux autres s’ils avaient vu ou entendu. Dans la confusion, une pelle atteignit les deux bestioles d’un seul coup, violent, involontaire mais très efficace. Un coup de pelleteuse d’élite dopée !

Et Paf les taupes espagnoles!
Petits pas, petits pas, petits pas... Boiteux, claudiquants, douloureux...
Elles étaient reparties d'où elles étaient venues.



J’ai rêvé ça... ou pas ?
Est-ce que le manque d’air peut provoquer des hallucinations ?
Pourquoi je vois des taupes espagnoles, moi ?... J'ai pas bu une seule goutte...
Est ce que ça existe des taupes qui parcourent la distance séparant l’Espagne de Luxeuil sans encombres ?

...


La tête pleine de questions, Nénuphar se joignit à la liesse des autres cavaliers, l’air de rien.


Quelqu’un a vu le plan ? Vous savez où on est exactement? Faudrait peut être penser à remonter, maintenant… C’est qu’on avance beaucoup plus vite que prévu avec la botte secrète de Mahaud.

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Guilhem.
Guilhem toujours avec son tonneau, on change pas une équipe qui gagne, vit revenir Nenuphar et les autres. Nenu avait une drôle de tête, ne semblant pas vraiment comprendre ce qui lui arrivait, ce qui fit beaucoup rire Guilhem. Puis, reprenant ses esprits, elle leur demanda la carte.

Bah je sais pas moi ta carte où elle est, c'était pas Mahaud qui l'avait quand elle faisait péter le sous-sol ? Parce que si c'est le cas, je crains pour elle, si elle existe encore !

En ouvrant le tonneau et en s'en servant une rasade, il l'observa.

Dis donc, t'es sûre que tu vas bien ? A voir des taupes, qui parlent et espagnoles de surcroît, tu commences à me faire peur.. T'as peut-être bu de l'alcool de caillou, ou alors le Dode s'amuse avec toi peut-être... Non ?
Et puis c'est sûr que ça va plus vite que les pelles, Lab elle fait pas le poids face à l'alcool de caillou !



En riant, il observa la réaction de Lab.

Mais on t'aime quand même Lab tu sais..
Enfin bon, sinon, faudrait peut-être retrouver la carte, surtout qu'on doit être juste à côté voire sous la prison maintenant.


Puis, il regarda Mahaud et ses bouteilles.

Et toi, fais gaffe, t'as failli te tuer tout à l'heure..

Après avoir dit ces mots, Guilhem regarda son tonneau en souriant comme à son habitude, espérant ne pas être la cible prochaine de blagues sur cela.
Nenuphar
Elle fronce les sourcils et regarde Guilhem de travers en se demandant où il a appris à lire dans les pensées... à moins qu’elle ne pense tout haut... possible aussi... Comme elle n’a pas de réponse évidente, et qu’elle ne tient pas à passer pour encore plus idiote, elle préfère remettre cette question à plus tard et se concentrer sur la sortie vers les geôles de Luxeuil.

Sans plan… par la force des choses...

Mais! Elle en est certaine, pour y avoir passé plusieurs séjours, la prison est juste au dessus d’eux. Il faut donc creuser vers le haut ce qui pose un léger problème technique : comment déposer une goutte d’alcool de cailloux vers le haut ?
Suit alors un nombre improbable de tentatives ratées, de détonations inutiles, de cris, de disparitions mystérieuses (de doigts ou autres appendices) et d’échanges entre cavaliers, plus ou moins rigolards.


- Arrrhhhh… mon nez...
- T’inquiète pas ça repousse, un nez ! Et puis soit positif, peut-être que le nouveau sera moins moche !
- Tu as mal ?
- Je peux pas essayer avec ton oreille ?
- ...
- Mes dents ! Où chont pachées mes *hips* dents ?
- Ça lui donne un petit coté Alexchandra, vous ne trouvez pas ?
PAF !
Et une gifle, une !


Après avoir finalement réussi à percer une sorte de caverne souterraine avec des artères comme des rayons – chacune correspondant à une goutte tombée au hasard - et après la mise au point d’un système de pompe pour déposer "LA" goutte exactement au bon endroit dans la voute, la lumière du jour finit par filtrer dans le tunnel.
Une issue, enfin !

Nénuphar s’engouffre dans l'ouverture afin de voir dans quelle cellule ils sont arrivés. Elle sort la tête du trou, inspire profondément l’air vicié de la surface de la Franche-Comté... Ses yeux clignent, le temps de s’habituer à la lumière... et au décor... inattendu.
Elle s’extirpe du tunnel pour en avoir le cœur net, place sa main sur son front en visière afin de voir le plus loin possible alentours. Et au plus loin qu’elle puisse voir, il n’y a rien. Pas âme qui vive, pas de campement, pas de maison, pas de garnison, pas de prison et encore moins de village! Juste des chemins et la campagne.
Et au milieu de nulle part, comme planté dans le dans le trou du cul du monde se tient, droit comme un I, un piquet indicateur avec quatre panneaux cloués dessus indiquant les directions : Vesoul, Poligny, Pontarlier ou Dole.
Elle ne trouve rien d'autre à faire que donner un coup de pied rageur dans le poteau.


- Humpf… Je crois bien que ça y est, nous avons touché le… cœur de la meule !
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