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[RP] L'avenir est un long passé *

P_tit_sam
Jusqu'à présent, p'tit sam avait suivi Sean en tenant profil bas car son ventre le tenaillait et plus haut son estomac n'arrêtait pas de faire des loopings, il dut se rendre à l'évidence, non ce n'était pas l'infecte nourriture d'enored qui lui causait de tels désagréments, non c'était tout simplement la peur au ventre celle qui vous tient pour ne plus vous lâcher.
Cela le chamboulait tellement qu'il avait perdu toute sa superbe de grand frère auprès de Sean, le plus petit et il n'hésita pas à le lui avouer en toute humilité.


Seaaaaan, z'ai la trouille, moa, z'ai peuuur tu sais, vais faire dans mes braies, ils ont l'air vraiment mézants ces deux là et toa, t'as pas eu peur de lui donner un coup d'épée, tu vas voir il va se venzer mais s'il me prend ze dirais que c'est toa et pas moa, tu sais.

Aussi ce fut bienvenu quant il entendit la voix de Pipo les appeler et il bouscula un peu son petit frère, Sean, pour monter le premier à l'échelle afin d'être plus vite en sécurité.
Du coup, il retrouva tout son aplomb et son bagout à la perspective d'être hors d'atteinte des malfrats pirates et il n'hésita pas à mentir comme à l'accoutumée.


Attends, Sean, laisse moi passer le premier et monter à l'ézelle avant toi comme ça ze verrais s'il n'y a pas de danzer de l'autre côté du mur avant que t'y ailles, ben quoi, ze suis le plus grand c'est à moa de te protézer.
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Caline
Les mots sont dits, lachés, appuyés...la bretonne ne sait si elle doit se réjouir ou s'nquièter, elle connait l'appel du large, de la mer, moins celui du large et de la navigation, et elle sait, le sent, la proposition du vieux pirate aurait été "gentiment faite" et non forcée, Enored aurait plus qu'hésité !

Mais voilà, forcer une irlandaise, ex-pirate de surcoit ce n'est pas donné à tout le monde et c'est du quasi impossible, en témoigne les mots prononcés, alors la blonde resert sa main sur son épée, elle n'aime guère le regard du vieux qui lui fait façe.

Eno...les petits ?


Elle doit savoir ou ils sont, la porte ouverte, trop tard ou saufs dans le jardin ?
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Enored
Eno...les petits ?

Un coup d'oeil vers la porte qui mènait au jardin pour tenter de faire comprendre que tout va bien. Et puis le silence alors qu'elle fixait le vieux corsaire qui lui faisait face.

La proposition de son ancien compagnon de mer faisait son chemin. Partir ... loin de tout ça, les laisser tous, un pincement au coeur en évoquant Sean, mais Sean avait son père, son frère, une cohorte de nounous ou presque. Les laisser, partir, pour qu'ils ne soient plus en danger à cause d'elle. Partir, retrouver sa liberté. Le vieil homme boiteux avait-il fait mouche ?

Le combat face à ces deux ivrognes serait aisé, la rouquine le savait. Elle pouvait compter sur son amie présente à ses côtés. Mais ce combat, le voulait-elle vraiment ? Un battement de paupière le temps de la réflexion. La rouquine avait besoin de savoir si les enfants étaient en sécurité. Où était Philippe ? avec les petits ? si seulement ...


T'as croisé Pipo ?

Question lâchée alors qu'elle affermissait la prise sur la garde de son épée. Ce combat, le voulait-elle ? rester le voulait-elle ? Elle avait promis à Samuel de rester à ses côtés pour naviguer, ils avaient leur projet, leur bateau ... mais le bateau n'était toujours pas là, naviguer à ses côtés signifiait d'abord de longues études ... en aurait-elle la capacité ? en aurait-elle l'envie ? battement de paupière encore. Partir tout de suite signifiait naviguer tout de suite ... mais aussi les trahir tous ... et redevenir elle même. En était-elle encore seulement capable ... et pourquoi pas ... un sourire en coin aux lèvres la décision ne tarderait sans doute pas.
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Caline
Un regard, un battement de cils, un sourire légèrement étiré au coin des lèvres, une main qui se tient sur la garde de son épée, une lueur dans un regard, une inclinaison légère dans la voix, tant de signes, tant de façons de dire les choses sans les dires, de les laisser entendre sans même parfois le vouloir, un rien qui en dit beaucoup, parfois même alors qu'on ne sait encore quel chemin, qu'elle décision prendre, celle ci est déjà là alors qu'elle n'est pas encore vraiment "choisie" ou que l'on vient même de dire tout le contraire. La blonde est douée sinon experte dans l'art de voir ces signes, les changements imprescriptibles et puis la rouquine, son amie, celle qu'elle considère comme une soeur, elle l'a connait, alors elle comprend bien plus parfois qu'elle ne devrait. Elle relache son attention sans s'en rendre compte, les enfants seront saufs.

T'as croisé Pipo?

Ha oui Pipo, les enfants ! L'espace d'un court instant, elle n'y était plus, une question pour réveiller son attention ! Fichtre, elle ne sera jamais une combattante douée à se laisser distraire ainsi alors que le danger est là, même s'il n'est fait de deux vieux corsaires usés et fatigués, c'est à se demander comment elle a fait pour rester en vie, jusqu'à présent ? Question purement rhétorique dont elle connait la réponse : certains ont donné leur vies pour qu'elle garde la sienne...un tort à ses yeux, mais on ne refait pas le passé hélas.
Non pas encore ! Elle s'est laissé à nouveau distraire par un flos de pensées, laissant Enored sans réponse, sa conversation avec la Vieille et tout ce qui trotte dans sa tête depuis plusieurs lunes la perturbent plus qu'elle ne l'aurait cru.


Oui, il est a faire ce qu'il faut, j'ai vu ça avec lui.

Coup d'oeil vers le jardin, son amie comprendra le message dans l'autre sens et devinera que les petits seront sous peu en sécurité, la blonde sert un peu plus sa main sur la garde de son épée.

(édit pour quelques corrections)
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--Le.vieux.corsaire
Et voilà, il y arrivait doucement. Il savait bien que l'appel de la mer serait plus fort que tout. Seulement la partie n'était pas encore gagnée. Il avait vu cet éclat dans son regard. Peut être que sans son mioche elle aurait dit oui plus vite.
Mais les gens changent, elle avait sans doute eu besoin de s'accrocher à quelque chose. Mais le temps jouait pour lui. Seulement il fallait aller vite tout de même et Nick devenait plus une gène qu'autre chose.

Le vieux corsaire décide donc de se rapprocher de son acolyte, épée à la main. Il observe les femmes parler entre elles. Elles se connaissent bien. Le Nick doit s'imaginer qu'il vient lui prêter main forte mais quand il arrive à sa hauteur, tout se précipite. Jack, d'un revers de poignet habile, assomme son complice avec le pommeau de son épée. En entendant le bruit produit sur le crane de son comparse il se dit qu'il y est peut être allé un peu fort, mais peu importe, ils en sont débarrassés pour le moment.


On s'ra plus au calme comme ça pour causer mon Capitaine z'en pensez quoi ?

Il avait bien accentué le "mon capitaine" rien que pour lui montrer que ça restait du domaine du possible, que ça place n'était pas là parmi eux, mais en mer avec l'équipage qu'il avait rassemblé pour elle. Il la fixe droit dans les yeux. Il n'aime pas ça, il connait les tempêtes capables de traverser son regard. Mais il la fixe tout de même. Il veut qu'elle dise oui. Elle n'en est pas loin, il le sait. Il a vu, reconnu ce fameux sourire ... alors il attend.
--Vieux_nick
Il pense que le Jack vient lui filer un coup de main "Enfin!"ce dit-il. Alors il ne fait pas attention à ses arrières, pourquoi le ferrait-il, c'est le Jack qui lui a dit de venir pour convaincre sa Capitaine, pour la débarrasser de ses attaches...hein pourquoi il se méfierait du Jack et pourtant à l'instant ou le coup fait son office le Nick, s'en veut de ne pas l'avoir fait.

Il le sent le crack sur sa tête, il sent ses jambes qui l'emportent sans qu'il puisse grand chose, il sent le brouillard venir, il essaye tant bien que mal de se rattraper à une table, une chaise qu'il renverse, une main se tend vers la rouquine, dans le vide...

Tout ça la faire naviguer à nouveau...il marmonne avant de s'écrouler : ...la débarrasser de toutes ses attaches...

Et le noir, total entier l'emporte définitivement.
Caline
Un coup en traite, la blonde fronce les sourcils, son jugement sur l'homme n'est déjà pas bien haut, mais là il se fait, définitif et sans appel, aucune chance qu'elle ne revienne dessus. Sentence ? Il doit partir vite et loin, dangereux plus que les apparences ne le laissent à penser. Cet homme, ce vieux pirate, quelque chose de mauvais se dégage de lui, quelque chose de bien plus que la simple par d'ombre que chacun peut avoir en soi. Son jugement est viscéral, instinctif, on ne peut faire confiance à pareil homme, elle le sait et le sent. Rarement la blonde ne se trompe. Elle ne s'en rend pas compte, mais elle n'est que tension, ses yeux d'ordinaires bleus comme un ciel d'été virent au bleu profondeur des océans, reflets de ses émotions : doutes, colère, peur pour les siens.

Une envie, celle de lire sur le visage de son amie, les émotions qui passent, d'essayer de se persuader qu'elle n'a pas vu "ce sourire", mais elle n'ose pas, quelque chose la retient de le faire. Elle en veut de plus en plus, à ce débris d'être là, d'avoir fait la proposition qu'il a fait, car elle sait, la proposition bien que refusée dans un premier temps, fait son chemin dans la tête de la rouquine, jusqu'où ira-t-elle ? C'est ça qui lui fait peur. Alors elle enrage.


Moi je vais te dire ce que j'en pense ! Tu déguerpi d'ici, toi et ta jambe de bois ! Tu déguerpis et vite sinon c'est moi qui t'y force.

Et pour bien appuyer ses propos la blonde lève légèrement son épée, histoire de faire comprendre à ce pirate qu'elle sait manier les armes. Ce n'est pas inné chez elle, elle a du apprendre, s'entrainer durement, une chose est certaine c'est qu'elle n'est pas devenu Capitaine du Sagittaire juste avec ses sourires !

hrp: édit pour correction erreur de frappe
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Enored
Un léger haussement de sourcil en voyant le vieux Jack passer à l'action. Il était encore agile le fourbe ... et fourbe à n'en pas douter. Le vieux pirate s'était débrouiller pour recruter de l'aide et s'en débarrasser en cas de besoin.

L'acolyte alcoolique gisait inanimé non loin d'elle. Il avait marmonné un truc parlant d'attaches ... la pirate n'y prêta pas attention. L'homme à terre n'était pas important.

Elle focalisa son intention sur les gestes, les mots du vieux Jack. Sur le bateau, il lui avait toujours été fidèle. Sur terre ... l'image d'Henri s'imposa à son esprit. Henri ... Une respiration plus forte que les autres qui aurait pu ressembler à un soupire contenu. Lors de cet instant tragique, elle avait cru voir la silhouette claudicante du vieux pirate. Mais dans le contre jour de la porte, elle n'aurait pu jurer de rien. Elle n'avait eu d'yeux que pour Henri. A terre. Blessé ... mourant ... et si ça avait été lui ?

En silence, la rouquine observa le vieil homme intensément. Etait-ce lui ou non ? elle le savait capable de tout pour elle. Mais au point de tuer le "doc" qui avait été son ami ? Léger froncement de sourcil. La question n'était plus là le vieux lui proposait un équipage, un bateau ... naviguer à nouveau. Se sentant observée, l'Irlandaise reprit un visage impassible. La réaction de Caline la fit sourire intérieurement. La Blonde, si elle avait suspecté quelque chose, elle n'était pas prête à l'accepter.

Fixant toujours le vieux Jack, ne voulant pas que du sang coule inutilement, l'Irlandaise ferma les yeux et les rouvrit lentement pour faire comprendre à Jack qu'il valait mieux qu'il parte. Elle le retrouverait plus tard. Un coup d'oeil vers Caline et des mots lâchés rapidement espérant qu'elle ne saisisse rien. Pour Jack ... ce serait facile.


Comhad! raibh mé in ann a fhaigheann tú agus beidh muid seol arís! Ach ní féidir liom a fhágáil mar seo. Jack dtuigeann tú mé?*

Le temps se suspendit aux derniers mots ... à ceux que le vieux pirate allait prononcer. Elle venait de prendre sa décision. Comprendrait-il qu'il fallait qu'elle boucle ses affaires ...

*File ! je saurais te retrouver et nous naviguerons à nouveau ! Mais je ne peux partir comme ça. Tu me comprends Jack ?
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--Le.vieux.corsaire
Et ben on y arrive !

La blonde avait beau vouloir le chasser, sa capitaine était parvenue à une décision. C'est l'essentiel. Le plus important. Intérieurement il exulte le vieux Jack. C'est qu'il a jamais vraiment su montrer ses sentiments.

Il a eu peur quand elle l'a scruté comme ça. Que cherchait-elle à savoir ? Pour le doc ? pas possible. Impossible elle pouvait pas ... à moins que le nobliot ait parlé. Où alors il devait plus se rappeler. Le vieux pirate se remémora le jour où il avait voulu agresser Trévière dans une taverne. Il avait pas réussit et du s'enfuir par la fenêtre. S'il se souvenait bien, parce qu'à son âge la mémoire c'est plus ça, il avait prononcé le nom du doc. Seul'ment p't'être qu'il le connaissait pas le doc le nobliot.

Passons, l'essentiel était dit. La blonde voulait qu'il parte. Aussi l'vieux Jack rangea son épée et salua les damoiselles pas du tout en détresse.


Thuig mé mar sin tá mé amach!*

Tiens prends ça la blondasse ! même si tu comprends le gaélique, la capitaine a parlé trop vite pour que quelqu'un qu'est pas né en Irlande comprenne. Le vieux Jack il avait compris lui. Alors la blondasse pouvait bien comprendre qu'il avait compris et qu'il filait peu importait. Lui il savait, avec ou sans mioche Elle viendrait !

Dans une révérence avec un moulinet de chapeau le vieux Jack quitta les damoiselles le sourire aux lèvres. Il avait réussi


* j'ai compris oui je file !
Caline
Blonde d’accord, stupide non !

Hein ? Quoi ? Un mot sur deux, non sur trois qu’elle a compris la blonde, autant dire qu’elle n’a pas saisi un traitre mot de ce que la rouquine a pu dire à la vitesse d’un cheval au triple gallot ! Elle est peut être blonde mais loin d’être stupide et si Enored n’a pas voulu qu’elle comprenne, ce n’est pas pour rien, suffit de voir le regard triomphant du vieux débris en entendant les mots prononcés, juste avant de filer. Elle avait donc bien vu le sourire, elle en avait donc bien deviné la pensée associée.

Un instant se passe. Silence. Regard fixé devant elle, à la place vide du vieux débris. Un instant encore. Elle range son épée dans son fourreau, se dirige vers le jardin, sans un mot ni un regard pour son amie. Pour le moment, c’est largement préférable qu’elle ne dise rien, elle exploserait, surement pour dire des choses qu’elle regretterait ensuite, du moins en partie. P’etre qu’avec le temps, elle digèrera ce qu’Eno vient de dire enfin surtout la manière dont elle l’a dit. Elle comprend, mais n’accepte pas …pas encore du moins.

Dire qu’elle est venue jusqu’ici à la vitesse d’une tempête, la peur au ventre de ce qui pouvait se passer… « fichue vieille …elle s’est plantée…j’aurais du resté tranquille chez moi…non ! J’aurais du embrocher ce débris, plutôt ! Oui l’embrocher sans lui laisser le temps de réagir ! Trop bonne….imbécile ! »
Les pensées de la bretonne sont tumultueuses alors qu’elle voit sur le haut du mur P’tit Sam. Un sourire plein d’amertume, et de « si j’avais » éclaire sombrement son visage. Les enfants vont bien, l’essentiel est là. On ne refait pas le passé, les « si j’avais » ne servent à rien qu’à avoir des regrets. Elle en a la pelle des regrets, chaque fois qu’elle regarde les enfants, par exemple, ils se rappellent à elle. Mais on peut décider du futur ! Eclair, illumination ! Elle va aller zigouiller le pirate, lui planter une dague en plein cœur, dans le dos ou n’importe ou pourvu qu’il aille six pieds sous terre ensuite ! Plus de pirate, plus de départ d’Eno…mouais p’etre pas non plus, mais bon au moins ça lui ferra du bien à elle ! Et l’pirate est plus vieux que son frère, nettement plus, elle s’en débarrassera plus facilement. Eclair mauvais dans le regard, alors qu’elle retourne dans la taverne. Le pirate elle va le trouver ou qu'il se cache...

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Enored
Il suffit d'un regard ...

Un regard, un seul et tout est dit. Un regard un seul et tout est compris. Au delà des mots. Au delà de tout. Même si les émeraudes n'ont croisé que les deux petites mers en furie l'espace d'un instant, elle a saisit.

La Blonde lui en voulait. Ca semblait légitime. Mais en l'espace d'un instant, l'Irlandaise n'était plus la même. Elle était redevenue elle même. La Pirate observa son amie partir vers le jardin. Les enfants. Ils devaient être en sécurité sans aucun doute. L'Irlandaise avait convenu des codes bien précis avec Sean et Sean savait, malgré son jeune âge ce qu'il avait à faire. Tout allait pour le mieux. Tout était calme.

Un soupire, un battement de paupières, et l'Irlandaise laissa son esprit divaguer loin vers son passé. L'image furtive d'Henri lui rappela ce qu'elle avait sacrifié pour cette "paix" de l'âme qui au final ne lui convenait pas.

Elle le savait depuis bien longtemps. Elle le sentait. Elle restait pour des convenances qui n'étaient pas les siennes. Cette vie, elle s'y était faite, mais cela ne lui appartenait pas. Elle avait étouffé l'appel du large. Elle avait étouffé ce qu'elle était, qui elle était vraiment. Et son vieux compatriote avait réussit à le lui rappeler en un instant.

La vie qu'elle s'était faite ici n'était pas la sienne, elle avait eu l'illusion d'une vie de "famille" mais elle passait la plupart de son temps seule avec son fils. Le père absent ... trop absent, elle ne le supportait plus, il était temps qu'elle et son fils prennent le large.

L'Irlandaise leva le regard vers son pavillon, ses couleurs, il était temps qu'elles flottent à nouveau en haut d'un mat. Et cela pouvait être fait immédiatement. L'Irlandaise souriait en coin lorsque Caline repassa devant elle. Il y avait au fond du regard de la blonde une lueur que la rouquine ne connaissait que trop bien. Une lueur meurtrière.

Un instant elle cru que cette lueur la concernait, mais la blonde passa son chemin. Elle l'observa sortir de la taverne en silence.

Une fois la pièce vide. La rouquine s'installa derrière le comptoir, prit une plume et un parchemin et se mit à rédiger.

Samuel,

Il s'est passé des choses aujourd'hui qui font que les choses ont changé. Les choses vont changer. Je suppose que comme Caline tu ne comprendras pas, que comme elle tu n'accepteras pas, que comme elle tu m'en voudras. Elle n'a rien dit. Mais j'ai tout compris.

Samuel, un de mes anciens compagnons est venu me retrouver. Il est à présent temps pour moi de reprendre ma place. Ma vraie place. Je ne peux rester à terre plus longtemps. Il est temps pour moi de reprendre la mer. Un équipage et un navire m'attendent. Et plus rien ni personne ne pourra me retenir loin de cela. Je vis loin de la mer depuis trop longtemps, j'ai sacrifié ma nature depuis trop longtemps. Je ne suis pas faites pour étudier, pas faites pour avoir une échoppe, pas faite pour avoir une vie de famille.

Samuel, je ne veux t'enlever ton fils. Aussi c'est lui qui décidera. Il est non loin de moi. J'irai lui poser la question. Je vais lui laisser le choix. Rester ici avec toi ou partir en mer avec moi. J'accepterais sa réponse quelle qu'elle soit. Il est jeune encore mais il a bien vite grandit et est bien plus responsable qu'il ne devrait l'être à son âge.

Samuel, je sais que tu redoutes ce moment depuis longtemps mais je pars. Je reprend la mer. Je te remercie pour tout ce que tu as fait pour moi et te dis adieux. Qui sait peut-être qu'un jour avec mon équipage je croiserais un de tes navires marchands. Sans doute que je l'épargnerais.

Adieux.

Enored.


L'Irlandaise confia le pli à son corbeau. Il trouverait Samuel peu importe où il serait. Elle le regarda s'envoler avant de se diriger rapidement vers le jardin. Sean, au pied de l'échelle, mini Samuel en haut du mur, les enfants allaient bien.


Sean, tout va bien, le danger est passé mais nous avons à parler. Samuel descends de là. Tout va bien. Pipo ! accompagne le chez lui immédiatement.

Sans attendre plus, la rouquine prit son fils par la main et l'amena vers le banc qui se trouvait à côté de l'alambic.

Sean, mon fils, il faut que tu comprennes. Je vais partir. Je vais quitter Muret. Tu te souviens de l'homme à la jambe de bois ? Il s'appelle Jack. Il a navigué avec moi par le passé. Il est un pirate comme moi. Je suis une pirate, mes parents l'étaient, mes frères l'étaient, nos ancêtres l'étaient. Tous nous avons choisis et accepté de l'être.

Mon fils, il est temps pour toi de choisir. Acceptes tu l'héritage qui est le mien ? veux tu me suivre en mer ou veux tu rester près de ton père ?
Elle laissa le silence s'installer avant de poursuivre. Mon fils, sache que, peu importe ce que tu décides, je respecterais ta décision. J'ai pris la mienne je sais qu'elle va t'arracher à moi ou à ton père, ton frère ... à toi de décider mon fils.

Le regard de la rouquine n'avais pas quitté l'enfant. Elle attendit sereinement la réponse. Elle était déjà détachée de cette famille. Elle était déjà au loin.
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Sean_alsender
Dieu qu'il était dur de se prononcer, Dieu qu'il était dur de se décider, Dieu qu'il était dur de choisir !

Sean regardait sa mère d'un regard désemparé, cherchant dans les émeraudes une réponse, une aide à sa décision.

Quitter la famille de Trévière était un crève-coeur, surtout son père et son frère et Caline et Khaliama, ses deux tantines qu'il aimait tant.

Mais les émeraudes l'attiraient comme un aimant, et la mer il ne la connaissait pas, il voulait tant la voir, sa mère lui en avait tant parlé dans les histoires qu'elle lui contait pour l'endormir.

Dieu qu'il était dur de se décider, mais son jeune age et son tempérament si proche de celui d'Enored le poussèrent en avant.


Ze te suis maman, mais ze veux voir mon papa et 'tit Sam et Caline et Khaliama avant qu'on y aille voir la mer, ze peux dis ?
Enored
Un battement de paupières, suivit d'un autre, de plusieurs autres le temps de chasser l'émotion qui l'a submergée et l'Irlandaise sourit à son fils. Son fils, son petit bout de rien, son petit bout d'homme pas plus haut que trois pommes à qui elle vient de demander un choix terrible.

Alors doucement, elle l'attire contre elle, le prend dans ses bras et dépose un baiser sur ses cheveux.


Bien sur que tu peux voyons. On ne part pas sans dire au revoir. Et sans doute qu'un jour, quand nous aurons assez navigué, nous reviendrons.

Elle le garde encore ainsi un moment avant de le relâcher et de lui sourire. Comment aurait-elle réagit s'il avait décidé de rester ? Elle ne saurait le dire. Elle l'aurait accepté elle se l'était promis mais sans doute ne serait-elle alors vraiment jamais revenue.

La rouquine se releva, ébouriffant la tignasse indomptable de son fils avec affection et rentra vers la taverne. Il fallait se "débarrasser" de l'assommé... Ce n'était pas le plus compliqué, un ivrogne endormi éjecté d'une taverne ça arrivait tous les jours après tout.

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--Vieux_nick
C’est avec un bourdonnement aux oreilles, et l’impression qu’une fanfares lui joue le pire des tintamarre dans la tête qu’il revient à lui.

Une main vient tenir sa tête alors qu’il se lève se tenant à la table. Il glisse, se rattrape à nouveau.

Ahumm …qu’est c .. que ?


Regarde autour de lui, personne. Sa pensée se fait plus clair...il se souvient ! Jack ! Le saligo, il l’a assommé. Le…le mécréant, il l’engage et… le …le …le …les mots lui manquent… le…

TRAITRE !

La rage le réveil totalement, la première chose qui lui tombe sous la main, première chose qui se trouve être une pauvre chaise, se retrouve projeté contre l’âtre de la taverne, sa voisine qui avait elle aussi le malheur de se trouver à coté, suivi le même chemin dans la demi seconde suivant…
Quelques minutes plus tard, un mal de tête visible par une belle bosse sur l’arrière de la tête, le Nic se sentait un peu mieux, sa colère passée sur les chaises de la taverne, il ne lui restait plus qu’à retrouver le Jack, pour lui rendre coup pour coup .
--Le.vieux.corsaire
En se frottant les mains, le vieux Jack rejoignait les bas quartiers de la ville. Il avait loué une grange délabrée pour un écu symbolique.

Dans le labyrinthe des ruelles sales et nauséabondes, il se dirigeait comme s'il avait toujours vécu là. Le vieux pirate claudiquait de plus en plus. Un instant une question lui traversa l'esprit "comment j'vais faire pour tenir sur un bateau moi ... j'ai d'plus en plus mal à ma pauv' jambe."

D'un revers de main, il chassa la pensée et entra dans une taverne aux fenêtres tellement sales que l'on ne voyait pas l'intérieur. C'était mieux, il n'avait pas besoin qu'on le voit attablé là.

Il s'installa dans un coin zieutant les filles de joies accoudées au comptoir, espérant que l'une d'elle accepterait de passer un peu de bon temps avec lui. De toute manière, elle accepterait, il avait une bourse remplie d'or ... bourse volée à la ceinture d'un riche habitant alors qu'il s'excusait de l'avoir bousculé. "Ma jambe, vous comprenez m'sieur, j'ai pas trop d'équilibre" Il était rusé le vieux ... ça oui.

Une demoiselle s'approchait de lui un pichet de mauvais vin en main, peu importait, ce que Jack regardait à cet instant, c'était le plantureux décolleté plongeant qui était arrivé à la hauteur de ses yeux.


Ah jolie demoiselle ! quel décors !

Ne prêtant pas attention au pichet de vin, il plongea main et lèvre dans le corsage de la fille de joie gloussant sous sa témérité.
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