[RP]La rivière de la Boulasse

Au cœur de la grande forêt de nulle part, près de la rivière de la Boulasse, Le Primus Inter Pares agitait les braises d'un foyer rougissant. Ce n'était probablement pas pour se réchauffer, ni pour casser la croûte, en ce temps de jeûne printanier.

En cet endroit tenu secret, les taliban choisis par le Consistoire rejoignaient solennellement la secte des sicaires du Lion de Juda pour combattre les usurpateurs du verbe divin et leur Eglise criminelle, depuis des siècles et des siècles.

Ainsi en allait-il de l'élite de bouffeurs d’évêques devant la face de l'Eternel. En attendant l'impétrant et ses frères et sœurs sicaires, Zarathoustra alternait lecture des textes sacrés, méditation sur le sort de la Réforme et du Lion de Juda, et jeu d'osselets. Les jours qui suivraient serait probablement décisifs pour les combattants élus de Dieu, et pour tous les helvètes, tous soumis à rude épreuve. Son ventre gargouillait de temps à autres.
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Eins thut Noth.

'Flock......Plouffff....Flackkkkkk'

La rivière chantait,parfois quelques poissons s'adonnaient à des cabrioles artistiques et repartaient dans le sillons des eux qui filaient.
Aujourd'hui était un nouveau jour,un autre lendemain,mais une journée particulière pour l'élu.
Le chemin qui y menait était jonche de ronces et de fougères....et puis les traces invisibles de tous ceux qui l'avait foulé.Si la terre pouvait parler....

En s'approchant elle vit un Zara en plein préparatifs,le brasero d un côté,lui de l 'autre.Et à côté un Leo... serein...trop?....en même temps c 'était jour de fête.
Elle les salua d 'un grand sourire,regard brillant et le teint rosé.Elle respira longuement ,appréciant le calme de l'endroit,et la vue qu'il offrait.

-Salvé vous deux....elle porta son regard sur le livre qu 'elle voyait ouvert.....regarda Leo...et bien t 'y voilà.Le premier arrivé après le Primus,voilà que ta patience va être mise à l 'épreuve...encore.....elle eut un sourire malin à son attention.
Elle regarda le sol et se dit qu 'entre les cailloux ou les mousses plus meubles....elle choisirai tout de même le vert.

Elle entendit des bruits sourds....se disant que d'ici peu les chants gastriques feraient place à une odeur de couenne.....

Elle se réjouissait des prochaines heures en souriant toujours à l 'intérieur.
Mais se refusait à se miner pour les prochains jours,sachant que l'avenir serait sous des augures plus sanglantes.

Mais il en est ainsi,Déos à dit.....un jour tu pleures,un jour tu ris,ainsi va la vie et de tout ça tu auras appris.

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Les edelweiss fleurissent toujours.....

Océ se dirigeait une nouvelle fois dans la foret touffue. Elle marmonait, grommelait, enfin bref, elle ne semblait pas de bonne humeur.
Ecartant une ronce d'un geste impatient, s'énervant, elle avisa une lueur.

Elle ne put retenir un fou rire : même en plein coeur de la forêt, quelques traces de neige demeurant, le cheval était là !
Namaiho ! c'était quoi cette histoire ?

Se dissimulant, elle regarda ce qu'il se passait. Un bon cheval pinté valait mieux que deux chevaux qui promettent monts et merveilles.
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Océane
Epouse de Leprieure et heureuse maman d'Alye VonLep

Ex Conseillère à la mairie de Genève
Ex avoyère de Genève
Ex Sergent de la Garde Genevoise
Ex Juge cantonal de Genève
Ex Lieutenant de la Police de Genève

Bien que très discrète ces temps-ci, et ce pour des raisons dont sans doute tout le monde se brosse les poils des cuisses, Léa venait parfois en fôret.

Rassemblement au bord de la Rivière de Boulasse ! Quelles surprise et quelle joie ! La Sicaire n'apprécie rien de plus que ces moments de franche camaraderie pour accueillir les nouveaux Sicaires.

La vue du Braséro la rend aussi légère qu'un coucou sortant d'une horloge Hélvète, l'épanouit presque autant que l'idée de couper les baluches du Père Groar.

Bref, elle s'approche avec toute la finesse et le raffinement dont elle fait habituellement preuve.


- Salvé ! Léo je te félicite, et t'accueille avec plaisir.

Sur ce elle lui claque un gros poutou sur le front en se mettant sur la pointe des pieds.

Puis s'adressant au Zarath le violet:


- Ô Primus ! me permets tu une nouvelle expérience?

Sourire Angélique copyrighter.


- Je propose d'oindre le viande d'un peu de gras avant de la cuire? Le grésillement sera plus chatoyant à l'oreille

Quel serait encore l''excuse pour repousser une de ses brillantes idées?...
Léa est une incomprise.

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Sicaire Fidaïs du Lion de Juda

"S'il vous fait mal, oindre le viande d'un peu de gras avant de la cuire, douloureuse épreuve...."
Leo... commençait à regarder le brasero avec inquiétude, d'autant qu'il n'y avait nulle part trace de victuailles. Il avait entendu parler de cérémonies d'initiation qui faisaient mal au cul, là il se demandait s'il gagnait au change.

"Apprête-toi à subir la douloureuse épreuve", si ce braséro n'était pas là que pour impressionner c'était quand même une sacrée épreuve. Mais il est vrai qu'après celle là, les autres épreuves dont avait parlé zarathoustra que ce soit les quoilibets, la paille des cachots ou verser des humeurs comme il disait paraitraient bien insignifiantes. En plus elle permettait aux sicaires de n'admettre dans leurs rangs que les plus motivés, et ça motivé il l'était.

Bon... si tout le monde devait en passer par là.

En conscience je le veux, je suis prêt à subir l'épreuve.
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Léa arrivait sur ces entremises, qu'elle salua gentiment, mais toujours inquiète, puis soudainement les oreilles virèrent à l'écarlate genre myrtille écrabouillée d'avoir été entendue, elle sourit malgré tout à Zara, un peu contrite, et bafouille...

- N... non non, je n'en viendrai pas là... mais bon... enfin... je vous supplie de ne pas le faire souffrir ! C'est barbare ces rites là ! Cela ne devrait pas être admis de telles horreurs !

Et Léa qui parlait de graisse pour mieux entendre la viande grésiller. Vous savez ce que c'est que de se sentir mal ? Vraiment très mal ? A sentir ses entrailles tourbillonner, se révolter, se contracter ? Et bien voilà, Camy se sentait très mal.

Elle ne lâcha pas la main de Léo, même si son air résigné l'effraya. Puis elle empoigna de l'autre celle de sa Soeur, qu'elle serra fort, très fort, juste après qu'elle eut lancé un bâton à Leo. Ô grand dieu... Elle fixa le braséro puis Zara, le souffle suspendu, en attente...

Puis une vision l'envahit... Un jour Leo serait Primus. Un jour...
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Capitaine de l'Edelweiss ou de l'Eternel, ça dépend des circonstances, et surtout de l'ennemi.

Qu'il en soit ainsi!

Zarathoustra saisit sa sica, et fit une petite entaille sur le pouce de Leo, duquel perlait une goutte de sang.

Sois le bienvenu parmi nous, mon frère.

Et il lui fit une chaleureuse accolade. C'est ainsi qu'il avait lui même été initié par le Primus Izaac quelques années plus tôt.

Il prit ensuite le linge blanc plié, au creux lequel reposait une petite lame courbée et un médaillon.

Voici ta sica, qui ne doit jamais te quitter, et avec laquelle tu libéreras sans passion les âmes damnées de leurs dépouilles charnelles. Et voici le médaillon, signe de reconnaissance des sicaires:



Libre à toi de l'arborer fièrement pour frimer devant les filles, ou de le dissimuler contre ton sein.

Voici enfin la robe de bure blanche dont tu seras vêtu quand le temps sera venu pour toi de rejoindre le Créateur, et de répondre de tes actes. Auras-tu laissé usurper Sa divine parole, par trois fois portée par les Prophètes -que leurs noms soient chantés mille et mille fois par trois cent vierges aux dents de nacre? Sans doute pas.

Il n'est de Dieu que Dieu!
Qu'ils disparaissent donc tous, ces faux prophètes qui disent au peuple : « Paix, paix ! » Malheureusement, il n'y a pas de paix !

Après avoir laissé passer un temps de silence, Zarathoustra porta à bouillir son linge sale sur le feu: la guerre n'était pas une excuse pour être cradingue.

Mes frères, mes sœurs! En ce soir du jour des humbles, je vous propose de briser avec nos invit... nos amies ici présentes le jeûne de ce jour. Grande soit notre joie, et grande la peur au ventre de nos ennemis. Que sur eux s'abattent la scoumoune et la vérole!

Et il rompit une miche de pain, maigre festin de ces temps de pénurie.
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Eins thut Noth.

Un regard et un tout petit sourire très faible à Shirine pour la saluer, heureuse de voir un peu plus de monde arriver pour soutenir Leo dans cette terrible et douloureuse épreuve.

Elle retenait sa respiration par à coups, en attente du pire, et pas du meilleur.

Mais rien ne vint ! Ni marquage au fer rouge à l'épaule, ni baffe, ni cris, ni évanouissements, ni vomissements, ni débarquements d'ennemis, rien.

Juste une minuscule plaie sur le pouce, qui marquait l'entrée de son ami dans la famille des sicaires. Enfin son souhait se réalisait... Elle l'observait, et vit la surprise se peindre sur son visage, mais il redevint comme à l'accoutumée très serein et n'oubliait pas le plus important dans la vie : remplir son bedon.

A force de serrer la main de Leo et celle de Shasta, et de se tenir raide sur ses jambes, crispée, elle n'arrivait plus à relâcher ses muscles et c'est très embêtée qu'elle parvint à séparer ses mains comme collées à celles de ses amis dans un bruit bizarre de succion.

- SHMOUIIIIKK...


- Hou... pardonnez-moi... la transpiration... Bon et bien tout est bien qui finit bien ! Alors, heureux Leo ?
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Capitaine de l'Edelweiss ou de l'Eternel, ça dépend des circonstances, et surtout de l'ennemi.

Déterminé surtout, c'est seulement un pas de plus sur un très long chemin et un rude combat nous attend, et d'autres encore après celui là.
Mais je suis heureux oui que mes yeux se soient ouverts et que je voie enfin l'église de rome et les semblables de groar pour ce qu'ils sont. Et heureux aussi d'intégrer cette grande famille et d'avoir de tels compagnons.

Je me suis laissé dire qu'en plus de trancher des gorges, c'était très pratique pour peler les pommes ou enlever la cire des bouteilles.
Merci pour ses mots de bienvenue. Les voies de deos sont impénétrables on va à nouveau se battre sous la même bannière, qui l'eût cru.
Au fait, je ne sais pas si tu es au courant, mais l'un de ceux qui est à l'origine de la fondation de l'ACF a rejoint les lions de juda sur la fin de sa vie, j'ai un peu l'impression que nous sommes en train de marcher sur ses traces. Pourvu que nous ne terminions pas comme lui.

Bon c'est pas tout ça, à table.

Le menu était frugal, un peu de pain et un peu d'eau, mais il était patagé dans la fraternité et marquait un évenement important dans la vie de leo..., ce jour là même l'empereur n'apprécia pas autant son repas.
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Leo... s'appretait à rompre le jeûne quand il fut apostrophé par un inconnu surgi d'un buisson.

Décidément, lui qui prenait le lion de juda pour une société secrète... il y'avait quand même du monde pour assister à leurs cérémonies. Il ne manquait plus qu'un repporter de l'AKP pour lui demander ses impressions.

Tout ce que vous avez dit est exact. Mais vous avez oublié de dire qu'il a fini par rejoindre les rangs des lions de juda, je suppose qu'il est devenu sicaire mais à l'époque les cérémonies secrètes n'étaient aussi courrues qu'aujourd'hui alors je ne pourrais pas vous le confirmer.
Vous auriez aussi pu ajouter qu'il fut un vaillant défenseur de la foi et a participé à la prise de la Bourgogne.
Vous n'avez pas dit non plus qu'un groupe de soldats de l'ACF, dont je n'étais pas, qui était parti pour le sauver n'a pu ramener que son cadavre, que sa mémoire n'est pas oubliée et que le bataillon de l'état major porte son nom.
Peut être ne le savez vous pas mais son corps repose dans la crypte de la caserne de Fribourg et sa mémoire est régulièrement évoquée auprès des jeunes recrues quand il s'agit de les instruire des traditions de leur armée.
J'ai le plus grand respect pour lui quand à terminer par me pendre, je ne connais personne que ça enchanterait.

Mais je ne me souviens pas vous avoir déjà vu, ni à Fribourg ni en caserne.
Je me présente, leo..., anciennement connu sous le nom de lionelpsl, mais des savoyards trop pressants qui m'aimaient tellement qu'ils distribuaient un peu partout des affiches avec mon nom et mon visage dessus m'ont obligé à passer dans la clandestinité et à prendre un nom de guerre.
A qui ai-je l'honneur? Et puisque vous êtes là accepterez vous de rompre le jeûne avec nous?
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Idden se trouvait en plein milieu de ce grand "cirque"... La meme ou il ne voulait pas etre T as encore merdé Idden se dit il, mais l homme venait de lui demander quelque chose...
Humm Lionelpsl... ce nom lui disait quelque chose... mais qui, mais ou?...
Idden ne se souvenait que de tres peu de choses que ses "maitres" lui avaient appris, il se souvenait de l apprentissage des armes, de l art de la guerre... mais les noms des personnes, il ne s en souvenait que tres peu. Pourtant la belle Algernae, le lui avait dit : " Rappel toi de tout! y compris des noms! Des grand noms!"... hummm. Le baron de Ruyere Nekroman, humm le Baron de bron Gaal.. qui y avait il d autres? Y en avait c est sur! Idden aurait aimé avoir la force de l ours, ne serait ce qu un peu de son caractere... Enfin....

Oh veuillez donc m escusez mes sires, je ne fais que passer... Et connaissant tres peu l Helvetie, je n ais fais que suivre ces marmottes

Idden montra trois petites marmounettes plus effrayées que lui qui s etaient tapis dans un recoins d un buisson.

Finalement on rencontre pas mal de gens dans ses foret reprit il je me demande si "l AAP" ne devrait pas y faire un tour afin de montrer comment sont les forets de la CH levant les bras tout en montrant les cimes des arbres qui sait, peut etre y a t il un de leur pigeon? Mais escusez moi je ne me suis point presenté... Je me nomme Idden Morbras de Celes et pour ce qui est du jeune.... Qu avez vous donc a manger, moi je n ai que du pain tres rassi!

Il s asseya et tendit son morceau de pain...
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Il fallut un moment à l'attention de Zarathoustra pour se détourner de ce qu'il occupait, à savoir se sustenter, avec entrain et allégresse. Il finit par lever la tête pour voir qui troublait ainsi la rupture de jeûne et qui parlait si fort.

Nous n'avons pas grand chose de plus. Dites-nous quel est donc cet homme de valeur que je n'ai pas connu? Dites-nous donc, et faites rêver ceux qui comme moi n'ont pas toujours vécu dans nos contrées.
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Eins thut Noth.

Shasta elle aimait les histoires,les vieilles ,les poussiéreuses,celles dont personne ne parlaient,mais finalement celles qui racontaient aussi leur présent.
Elle écoutait avec attention,toute sa curiosité en éveille,elle regarda Léo...puis Camy ...puis Zara....et puis tout le monde aussi.Elle connaissait bien les noms cités,les trois premiers figuraient dans les ouvrages de la bibliothèque de l'ACF qu 'elle avait feuilletait temps de fois et le dernier...elle l'avait croisée quelques fois dans les couloirs de la mairie de Fribourg.

Elle s'assied à son tour et le regarda,proposant elle aussi son pain et de quoi boire.....c 'est de la tisane avec une pointe de miel.

-Je suis trop jeune pour les avoir connu....elle se demandait si Léo...était assez vieux lui......un sourire se dessina,puis repris son sérieux du moins tenta.

-Ils ne devaient pas cherchés à recevoir de récompenses clinquantes,puisqu'ils croyaient en leur cause.Et comme vous en parlez ,ce n 'était pas pour eux en premier qu'ils se battaient mais pour la terre et ceux qui la foulait.Leur vrai satisfaction fut celle de voir leur rêve
prendre vie et leur combat rejoint par ceux qui croyaient comme eux.
Une armée, des soldat,un combat celui de défendre leur patrie.et aujourd'hui tout continu...il y un bataillon Thédoric à l'ACF.

-Mais la meilleure façon de les honorer n 'est-elle pas de parler d'eux encore?De raconter?

Elle coupa son pain et le disposa pour que ceux qui le voulait se servent,se disant qu un seul pain pour tous ca faisait leger....
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Les edelweiss fleurissent toujours.....

ca serait volontier..... Mais dites les Sieurs MAnawyddan, MephistoCeles et Nekroman n ont pas leurs scepulture dans ce lieu?
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[Ellipse. Là où on sait que c'est là. L'homme qui a vu l'homme qui a vu le Lion]

Le Lion de Juda, divin messager fauve de l'Unique, vient trouver les âmes et des lames. Et des voix. Après que les trois prophètes ne sont plus que récités en bondieuseries mièvres, après que l'Eglise et sa curie se soient appropriées le verbe du Seigneur et se posent désormais en intercesseur nécessaire entre le cœur du croyant et son Créateur, après qu'il soit désormais accepté et réclamé par tous la présence de la bénédiction sacramentelle du prêtre sur un baptême ou un mariage, l'Unique nous éprouve.

Il éprouve notre vigueur à vivre et revivre éternellement les mêmes jours. A la maj'd'aube, notre être s'éveille. Curieux du sens de notre existence ici-bas. A la maj'd'aube, notre mémoire et vision s'orne d'un "rien" puissant de sens. Et lorsque, ô sublime félicité, l'on croise d'autres êtres, c'est quelque fois pour quarante cinq jours de brancard qui ne changent rien si souvent. Et le cycle se poursuit. Sans fin. Il use. Et la langueur nous saisit. Et cette peste nous prend. Et l'on meurt un jour sans avoir su répondre à la seule question qui soit : "qu'as-tu fait de la vie que je t'avais confiée ?"

Le Seigneur éprouve notre foi. Cela n'a rien d'un idéal.

Mille et une croisades, mille et un buchers, sont mille et une fois la part du Lion prise sur un calotin ou un bougre qui s'ignore encore, comme je le fus jadis, au creux d'un chemin entre Lörrach et Basel. Chaque jour que le Créateur fait, je bénis cette rencontre ! Avril et mai, je jeûne, aussi. Pour la ligne, en gargote et aussi parce que ce sont les mois des giboulées romaines sur ma cité. Je ne défends pas la réforme de l'aristotélité. Je la proclame. Hautement. L'Hydre, dont beaucoup sont de mes amis, est bête vaine. Il en restera le souvenir du dragon au fond de la montagne. Assoupi sur un tas d'or. Ce qui n'est pas rien, si le tas est gros et de découvreur petit avec du poil aux pattes. Fernand ne me supporte plus parce que nous sommes... vertueux. Et ça lui évente sa bière jusqu'à la taverne le soir du jour des humbles. Si l'on rejoint l'Hydre par dépit, on proclame la réforme par amour.

Les genferei sont pour les créatures du Seigneur ce que la part du Lion est au sicaire. Une épreuve. Saisir la bourse d'un bougre, la secouer vivement en appelant à regarder Dieu droit dans les yeux ? Eveiller le mécréant à la vraie foi ? Essayez pour rire ! Foutaises ! Le bougre regarde son inventaire et verse une larme. Dans le meilleur des cas, le bougre te regarde, toi. Et te hait, toi. Profondément. Plus que tout au monde. Plus que sa vie. Alors, patiemment, si tu as saisi bien comme il faut, ce bougre qui se sent émasculé dans son corps animal s'éveille dans sa hantise du messager fauve. Et il voit nos montagnes. Et il voit le phare qui l'éblouit et le nargue et qui lui fait perdre cette "Raison" curieuse qui l'endort à chaque maj'd'aube au bout de son champ au lieu de l'éveiller. Et il vient. En armées caparaçonnées. Ordalie d'un autre âge, il compte se venger in gratibus de ce mal dérisoire et mesquin que tu lui fis un lustre plus tôt. Et au bord du lac, il tombe encore. In gratibus à genoux. Quarante-cinq jours. En prière. A genoux.

Les sourds et les illettrés reviennent mille et une fois. Certaines belles âmes entendent. Et le bougre animal se fait animé. Plein d'âme.

Le Lion me confia jadis une bourse remplie de billes. Des terres et quelques porcelaines. Un œil de chat aussi. Taquin, Il me moqua : joue ! Montre-moi ! Perds mille et une fois ! Amène ! que j'lui ai dit.

Qu'as-tu fait de la vie que je t'avais confiée ?

J'ai joué tes billes, Seigneur. Et j'ai ramassé mille et un calots.
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P4. Heureux soient les fêlés, car ils laisseront passer la lumière

[Où l'on voit que la pêche n'est pas toujours de tout repos]

Naannnn

Izaac ! Prends ton bâton et porte ma parole.

Suis fatigué Seigneur ! et p’is de toute manière ils ne veulent pas écouter…

Izaac, je vais me fâcher ! Tu répètes avec moi ! Allez ! Il n'est Deos que Deos… En disant : « croyez en moi », le très Haut a voulu que ?

Silence irrévérencieux.

Izaac ? Que quoi ?

Grumpf…

BRRRRRrrrrrrrraaaaAAAAAAaaaaaoooOOOOOOUUUUUMMMM !

Noooooooooooon !

Je t’avais prévenu Izaac !

Regard noir d’ici-bas vers là-haut.

Je vais devoir rentrer à pieds maintenant, Seigneur ! Si seulement je n’avais pas oublié ma mule...

Ça te fera les pieds, va.

[...]

Attendez ! Attendez ! Aidez-moi Seigneur ! Quand même... Après tout ce que j'ai fait pour vous...

Ahhhh, tu reviens enfin à plus juste sentiment à mon égard… Là, regarde Izaac, ta mule !

Où-ça ?

Là !

Un rayon de soleil vient caresser l’orée du bois. Le vieux regarde dans la direction du doigt de Deos. Sifflement.

Mais c’est un merle ?

Sous le merle ! d’un ton agacé. Deos s’agace des fois, vous savez.

Y’a pas d’mule sous l’merle, Seigneur !

Mais siiiiiiiiiii !

Ah ben j’vois plus l’merle…

Tu vois la mule ?

Ouiiiiiiiiiiiiiiiiii !

Au dessus !

Ahhhhhhhhhhhhhhh oui, j’vois l’merle.

Ben voila !

Silence. Alors Izaac ?

Oui Seigneur, oui…….. Il n’est de Dieu que Dieu… En disant : « croyez en moi », le très Haut a voulu que la vie entière des fidèles fût l’antichambre du Ciel… Cette parole ne peut pas souffrir des prescriptions d’une Autorité, telles qu'elles sont exigées par le prêtre et le seigneur. Aucune prescription d’Homme n’est légitime… Le Très haut transmet ses commandements par les rêves et par le verbe…C’est pourquoi le vrai croyant doit se défier de ceux qui usurpent la parole divine, et ce jusqu’à l’entrée dans le royaume des cieux. Gnian gnian gnian…

Izaac !

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P4. Heureux soient les fêlés, car ils laisseront passer la lumière