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[RP]"Quand une blonde chevauche un étalon."

Alea...
Après une soirée plus qu’arrosée, Aléa, avec encore quelques grammes d’alcool dans chaque bras, se leva avant le soleil lui-même. Grand exploit pour la marmotte qu’elle était. Elle quitta la couche conjugale où Thalie dormait encore puis s’habilla, prenant soin de ne pas réveiller sa compagne. Et une fois prête à partir, la tête encore dans le brouillard, elle baisa tendrement le front de celle dont elle était amoureuse et quitta la chambre.

Et qu’allait faire notre blondinette préférée alors qu’il ne faisait encore pas tout à fait jour au dehors ? Hé bien… flash back.

La veille, Blondie, fidèle à elle-même, était partie rejoindre son nouvel endroit favori : la taverne « le Renard et ses Belettes » où on lui avait donné le poste de tavernière. Et donc, affairée à servir et à satisfaire ses clients - Et pas dans le sens où vous le pensez hein ! - elle rencontra une brunette Gasconne de passage dans le Poitou. Elle écouta avec grand intérêt sa conversation avec un autre brun pas drôle qui se prenait beaucoup trop au sérieux et qui agaçait Aléa au plus haut point.
Bref, la dame et le sieur parlaient « art ». Un sujet qui intéressait Blondie même si ce n’était pas une artiste dans l’âme. Puis ils en vinrent à parler de chevaux, d’écuries, d’apprentissage, d’occupation, etc. Et lorsque Shaomye fit au brun dont je ne me rappelle plus le nom, qu’elle apprenait à s’occuper des écuries et des chevaux à qui voulait, ça ne tomba pas dans l’oreille d’une sourde ! Alors là, notre Aléa demanda si elle pouvait lui apprendre à monter, à chevaucher et quelques petits rudiments histoire de pouvoir prendre soin de son Alezan elle-même et d’arrêter de s’humilier à chaque fois qu’elle partait au galop. Parce que ouais, fallait dire la vérité : Aléa, au pas, ça allait… au galop, c’était le drame ! Elle s’agrippait à sa selle, se raidissait, se crispait et avait le visage déformé par une grimace mêlée à de la peur et de la douleur. Ben ouais, se taper le fessier sur la selle pendant quelques minutes, ben mine de rien, ça faisait mal.

Bon… Revenons à ce jour (le lendemain de ce qui s’était passé la veille donc) où Aléa, pour la première fois de sa vie avait été plus que matinale.

Après un petit tour aux écuries où son Alezan était déjà prêt -tant qu’à le confier et à payer un inconnu pour qu’il s’occupe de lui, autant qu’elle soit exigeante, notre Aléa- elle le prit par les rennes fermement et se dirigea vers la sortie de la ville, se demandant si elle devait aller à l’ouest ou à l’est. Tellement fatiguée, plus très fraîche et encore sous l’effet de l’alcool, Blondie avait malheureusement oublié le petit détail qui faisait tout : la direction à suivre !
Aux portes de la ville, Aléa regarda vers l’est, puis vers l’ouest, se rongeant les ongles. C’est que cet oubli allait la foutre sacrément en retard si elle se trompait. Quelques minutes plus tard, Blondie partit vers l’est tout ça parce que « le soleil se levait à l’est et elle était originaire de russie, alors forcément, c’était la bonne route. » Vous n’avez pas compris cette logique ? Ben moi non plus figurez-vous. Mais nous lui pardonnerons parce qu’elle est blonde et que ses élans brunesques se faisaient rares.

La blondinette fut la première au lieu de rendez-vous. Sauf qu’elle était toujours en retard. La ponctualité n’était pas l’une de ses qualités. D’ailleurs, elle ne connaissait même pas ce mot. Et c’est pour cela qu’elle pensa que sa logique à la con, ben elle lui avait fait faire nawak et que si ça se trouve, elle allait devoir faire demi-tour.

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Shaomye
Petit matin, dans une chambre d'auberge, en fait, avant meme le petit matin

Mue par une habitude ancrée en elle depuis son adolescence, pas si loin me direz vous, mais qui ne datait tout de meme pas d'hier, Shaomye se reveilla très tot, bien avant que le coq ne chanta. Elle se redressa legerement, avec précaution pour ne pas reveiller son blond compagnon qui dormait paisiblement, un bras passé autour de sa taille.
Elle se libéra doucement de ce bras, se leva, posa un baiser sur la joue du Vicom, et s'éloigna un peu pour s'habiller, sans bruit aucun. Pourtant, ses mouvements attirerent vite l'attention d'un occupant de la chambre, qui dormait auparavant sous le lit. Kazan, son chien, bien sur!

La Lutine prit le temps de s'habiller et de natter sa lourde criniere, sortit de la chambre sur la pointe des pieds, Kazan sur les talons et ses bottes en main.
Fait rare, elle ne portait pas d'arme visible. Ayant été blessée à l'épaule quelques jours auparavant dans une attaque, il lui était impossible de soulever son épée, ou tout objet lourd, de meme qu'il lui était interdit de lever le bras droit trop haut, sous peine de reveiller la douleur de son muscle déchiré. Donc elle ne portait pas son épée à la ceinture, puisqu'elle ne pouvait pas la tirer du fourreau! Mais cela ne l'inquietait pas trop, visiblement. A chacun d'en tirer les conclusions qu'il souhaitait.

Elle entra dans la chambre voisine, où dormaient ses deux garçons, s'assura qu'ils allaient bien, remis leurs couvertures en place, posa un baiser sur le front de chacun, et enfin descendit dans la salle principale de l'auberge. La seule personne qu'elle croisa, et qui sembla surprise de ne pas etre la seule reveillée, fut la cuisiniere. Elles échangerent quelques mots, et quelques minutes après la Lutine quittait l'auberge avec un bon morceau de pain, Kazan toujours sur ses talons et achevant un morceau de viande, non consommable pour la clientele avait dit la cuisiniere. Pour sur, il était consommable pour le chien!

Cette fois à trois, la Lutine ayant décidé d'emmener son hongre, alezan doré à l'épaisse criniere claire, le petit groupe s'éloigna vers l'est de la ville. Ils trouverent bien vite le pré convenu, désert.
Songeant que la jeune femme rencontrée la veille n'avait pas l'air très matinale, et qu'elle arriverait sans doute bientot, Shaomye laissa son hongre brouter un peu plus loin, hors de vue de l'entrée du pré , s'assit sous la protection d'un grand arbre, et attendit, jouant avec son chien.

Le chien en question leva brusquement la tete, se leva et s'élanca vers l'ouverture du pré. Shaomye n'eut pas le temps de le rattraper, essayez de rattraper un grand chien lancé en pleine course, vous comprendrez pourquoi, et le suivit donc.
Elle le rattrapa rapidement, pourtant. La raison? Kazan s'était arreté, bien sur! Il faisait face à la jeune femme blond et à son alezan, oreilles dressées. Bah oui, il avait beau etre énorme, son bon caractere était à la mesure de sa taille!
Shaomye sourit à Alea, et la salua amicalement, sa voix claire résonnant comme toujours d'un fort accent du sud


Bonjorn damiselà! Bien dormi?
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Ne reveillez pas le chat qui dort!

Alea...
Les chiens, la blonde n’en avait pas peur. A condition qu’ils fussent petits et inoffensifs. Cependant, la bête qui courut vers Aléa ne ressemblait en rien à un animal petit, mignon et sans défense. Non non, c’était bel et bien un monstre qui se ruait sur la blondinette dont les membres ne répondaient plus. Paralysée par la peur de mourir dévorer par une bête ? Peut-être. Ca allait être beau lors de la chasse au Dahu tiens… Elle allait s’accrocher au bras de son rouquin et bondir à chaque branche qui craque ou à chaque fois que le vent lui sifflerait dans les oreilles. Sans compter ce qu’elle pourrait ou voir à cause de son imagination débordante et de sa paranoïa plus qu’excessive lorsqu’elle se retrouvait dans le noir.
Bref.
Une fois le chien arrêter devant elle et son Alezan, les oreilles bien dressés, un sourire figé vint se dessiner sur le visage de la blondinette qui regardait aux alentours espérant voir le/la maître(sse) tout en parlant à la bestiole qui lui foutait vraiment la trouille à la regarder comme il le faisait.


Oh t’es mignon toi… Vraiment… T’es une bonne bête, itou. On ne sait jamais… peut-être que les compliments lui éviteraient de se faire attaquer. T’vas pas m’manger hein ? Non, faut pas… J’suis pas méchante hein, j’va pas t’faire du mal, ‘lors t’m’en fais pas non plus hein ?

Et tout en continuant à causer au chien, Aléa entendit une voix bien familière lui parler. Elle releva la tête et vit en Shaomye sa sauveuse plus que son maître d’équitation. N’osant toujours bouger, tenant Serko par les rennes qui n’en avait que faire de cet intrus, la blondinette regarda la brune.

Dites voir, c’t’à vous l’chien là ? Y fait peur hein… L’est gros itou itou. Y va pas m’manger si j’bouge hein ? N’est-ce pas… ?

Sous ses airs de « j’ai peur de rien », Aléa était une vraie trouillarde. Et plus d’un rirait en la voyant ainsi.

Et euh.. Pour répondre à votre question, bien dormi mais peu. Mais ça va, j’suis en forme et prête à apprendre à monter, chevaucher mon étalon, toussa quoi.

Monter n’était pas un problème, en fait. En principe, le troisième essai était toujours le bon. Après s’être vautrée deux fois par terre et avoir bouffer de la terre, ben elle faisait un peu plus attention, la blonde et arrêtait de faire n’importe quoi. Pour ce qui était de chevaucher, tant que son cheval était au pas, ça allait. Une fois qu’il changeait d’allure, rien n’allait plus. Ca va qu’on lui avait appris à « tomber » à la jolie blonde. Sinon, elle se serait déjà tuée une quinzaine de fois.
Essayant de faire abstraction du chien, Blondie montra tout de même ce qu’on lui avait déjà appris et ce qu’elle savait faire. Elle tenta de se rappeler les gestes exacts de son rouquin. Donc, se mettre contre l’épaule gauche du cheval, ajuster les rennes sans les tendre de trop […] Pied gauche glissé dans l’étrier, main droite qui vint prendre le troussequin et hop, Blondie décolla du sol et, tournant le buste, passa sa jambe par-dessus le dos du cheval et se mit en selle. Alors là, elle pouvait afficher un sourire fière. Pour une fois, elle n’était pas passé de l’autre côté de son Alezan…


Bon, v’là, j’sais faire ça.. Pis aller au pas aussi mais ça, c’pas bien difficile hein. Et zyeutant le chien : Y va pas faire de mal à mon ch’val hein ?
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Shaomye
La blonde était tendue, voire morte de peur, c'était clair. Et la raison de cette frayeur était tout aussi claire. Elle ne pouvait savoir que ce chien était un modele de gentillesse, évidemment. Loin de se moquer, Shaomye s'empressa de la rassurer

Oui il est à moi. Il est gros, mais il a un coeur d'or, z'en faites pas. Vous pouvez faire ce que vous voulez, il vous croquera pas.

Elle lui sourit et l'écouta avec attention, tandis que Kazan allait se poster plus loin d'un signe de sa maitresse. Il s'allongea près d'une barriere, et posa la tete entre ses pattes, sans quitter des yeux la brune et la blonde. Après un coup d'oeil au chien pour s'assurer qu'il ne ferait pas l'idiot, Shaomye revint à la jeune femme

En selle, alors, si vous etes en forme!

Elle l'observa avec attention tandis qu'elle montait sur son cheval, prete à réagir si quelque chose allait de travers. Mais non tout se déroula bien.
Elle sourit à ses paroles


C'est déja ca. Savoir monter et descendre, et faire avancer son cheval, c'est un début necessaire.

Nouveau coup d'oeil au chien. Nouveau sourire

Non, rassurez vous. Il vit avec des chevaux depuis qu'il est bébé, il sait bien qu'il n'a pas droit de les toucher ni de s'approcher trop

Elle repensa un instant à cette scene qui datait de 3 ans auparavant. Kazan était encore un jeune chiot un peu fou, et il jouait dans les jambes des deux chevaux de la maison. Le cheval de son mari, un étalon qui approchait de l'age de la retraite, agacé, avait fini par détacher sa longe, il avait planté son regard dans celui du chiot, et celui ci après quelques secondes était parti tout penaud. Il n'avait jamais recommencé à jouer près des chevaux, après ca.
Observant de nouveau la jeune femme, elle rectifia doucement la position de ses mains sur ses renes

Faites marcher votre cheval quelques minutes, pour l'échauffer un peu. Après ca quand vous serez prete on passera au trot, d'accord?
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Ne reveillez pas le chat qui dort!

Alea...
Une nouvelle fois un regard vers le chien, peu rassurée malgré les paroles de la jeune femme. Aléa faisait difficilement confiance à ce genre de bête. On pouvait dire qu’ils étaient gentils, mignons, qu’ils ne feraient pas de mal à une mouche et HOP ! Ca vous croque en moins de deux. Et non, la blondinette n’avait eu aucune expérience traumatisante avec une quelconque bestiole dans son passé. C’était juste de la méfiance pour une raison inconnue d’elle-même.

Une fois les rennes bien en main comme lui avait montré la brunette, Aléa mit un coup de talon dans les flancs de son Alezan qui se mit à avancer. Droit comme « I », la jolie blonde regardait droit devant elle, tirant sur les brides de l’animal pour le faire aller tantôt à gauche, tantôt à droite. ‘Fin, c’est comme ça qu’on le lui avait appris du moins. Après, est-ce que Ryan avait été le meilleur professeur d’équitation ? Aurait-elle pu choisir mieux ? Peut-être oui. En revanche, le rouquin excellait dans l’art du combat et lui avait enseigné quelques bases en plus de l’enseignement d’Alix sur les remparts de Poitiers. Cette dernière lui avait montré une technique d’enfer, celle de « la toupie ». Mais allez savoir pourquoi, à chaque fois qu’Aléa posait la main sur son fourreau, dans l’intention de montrer en quoi cela consistait, on lui demandait de ne surtout pas le faire, inventant mille et une excuses pour l’en dissuader.

Bref. Le cheval fut échauffé. Quelques minutes comme le lui avait dit Shaomye. La blonde revint vers son professeur en souriant. Bon, notez tout de même que quoi qu’elle fasse, elle arborait toujours un sourire aux lèvres. Faut pas croire qu’elle faisait du gringue ou autre connerie de ce genre. Parce que je vous venir hein !
Le trot. Elles allaient passer au trot. Moment horrible dans la vie de la blondinette. Son fessier allait encore prendre un sacré coup. Bah c’pas grave, Thalie ferait tout son possible pour que ça aille mieux… genre des tisanes antidouleurs dont elle seule avait le secret et puis, autre chose dont je ne dirai rien de plus. Et Al imaginait encore qu’on allait lui sortir le fameux « assis-dibout; assis-dibout ». Le truc qu’elle n’arrivait pas à faire. Son cerveau se refusait à coordonner les gestes. Les quelques neurones qui se battaient en duel très certainement. Ils se mettaient en grève quelques fois alors que quelques heures par semaine, ils semblaient tout faire pour que la blonde paraisse intelligente. Et c’était ce que nous appelions donc des élans bruniesques.

‘Fin bon…


Euh ouais, alors le trot… J’essaye hein, j’ai essayé tout plein d’fois mais j’sais pas pourquoi, j’y arrive pas.
Ben j’fais pas tout en même temps que l’cheval itou. ‘Fin, vous d’vez pas trop m’comprendre mais moi, j’me comprends, Aheum.

Baaah j’va vous montrer pour qu’vous compreniez.


Et la blonde de mettre son Alezan au trot et de se taper le derrière sur la selle en pestant et en jurant. Elle l’arrêta ensuite, revint vers Shaomye, grimaçant et balbutiant un « Z’avez compris c’que j’voulais dire maint’nant ? »
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Shaomye
Tandis que la blonde s'éloignait au pas sur son alezan, la brune les suivait du regard, notant les petits détails à corriger, grimacant un peu à chaque fois que la jeune femme tirait sur les renes pour faire tourner sa monture. A n'en point douter c'était un homme qui lui avait appris à monter! Enfin bon, la brunette nota dans un recoin de son esprit d'expliquer à Alea qu'elle n'avait nul besoin de tirer ainsi, écarter un peu sa main vers la droite ou la gauche suffisant largement.

Le duo revint vers elle au moment où elle observait la criniere presque blonde qui apparaissait et disparaissait derriere la bute du pré. Elle réalisa alors qu'elle n'avait pas pris le soin d'attacher son compagnon à un arbre pour éviter de le voir débouler au pire moment. La course contre Kazan lui avait fait oublier ce détail. Pourvu qu'il reste sage...
Elle sourit doucement aux paroles d'Alea.


Tu n'as peut etre pas essayé la bonne méthode?

Elle était passée au tutoiement machinalement. De toute façon, elle tutoyait tout le monde, des ducs aux paysans. Et si la blonde s'en offusquait, et bah elle repasserait au vouvoiement, mais le reflexe reviendrait vite de toute façon.
Elle grimaca à nouveau quand ils partirent au trot, autant pour le fessier de la jeune femme que pour le dos de l'alezan. En revanche les jurons la firent sourire. Elle n'était donc pas seule à avoir cette mauvaise habitude?
Hochant la tete à son marmonnement, elle réfléchit un instant. Une idée germa dans son esprit et elle s'approcha, prenant doucement la bride du cheval pour qu'il n'avance pas


On va essayer quelque chose si tu veux bien. Sinon tu auras les fesses en compote d'ici quelques minutes!

Elle sourit malicieusement

Lache tes renes et ferme les yeux. T'en fais pas je tiens ta bete, elle ne bougera pas.

Un instant pour lui laisser le temps et elle reprit

Maintenant imagine que tu es dans un fauteuil, bien assise. Et la tu dois te relever pour aller chercher quelque chose, en prenant appui sur tes étriers. Ensuite tu te rasseoid doucement.
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Ne reveillez pas le chat qui dort!

Alea...
« Pas la bonne méthode. », ce devait être ça. Ou alors, comme dit précédemment, elle ne pouvait coordonner ses gestes. Un disfonctionnement cérébral, très certainement. Heureusement, Shaomye était là pour l’aider à parfaire cet art qu’était l’équitation. Et peut-être qu’à force d’entraînement, elle deviendra une bonne cavalière. Ben, y avait un sacré boulot. Mais notre blondinette, dans sa détermination à y arriver, y croyait dur comme fer.

En tout cas, la brunette l’encourageait bien et la motivait de par sa patience et sa douceur. Tous les maîtres n’étaient pas comme elle, pour sûr. L’avantage, c’est qu’avec son calme, la jolie blonde ne baisserait pas les bras et ne se bloquerait pas au moindre haussement de ton. Et comme Aléa n’avait pas sa langue dans sa poche, ça aurait pu mal tourner. Néanmoins, Shaomye avait une aura bienveillante qui inspirait confiance. Alors forcément, l’élève non appliquée qu’elle était d’habitude allait bien travailler, écouter les conseils et supporter les critiques. Si critiques il y avait bien entendu.

Bref. Demande étrange pour la blondinette qui fronça légèrement les sourcils. C’est qu’elle se demandait où elle voulait en venir. Et pour lâcher les rennes, Aléa mit bien du temps, même si Shao lui assurait qu’elle les tenait et que la bête ne bougerait pas. Elle se méfiait encore de son Alezan, la jolie blonde. Et puis elle était un peu trop haut perché pour ne pas s’accrocher à quelque chose. Bon, à moins de tomber sur la tête, elle ne risquait pas de clamser si elle venait à chuter. Mais une jambe cassée, c’est toujours un peu ennuyeux…


Euh… ouais… t’es sûre hein ? J’voudrais pas m’casser la gueule, t’vois bien ? J’pas envie d’abîmer une partie d’mon corps, ou pire ! Mon visage.

Narcissique ? Noooon ! Juste inquiète que son visage angélique et parfait ne se fasse abîmer. Vous imaginez, vous, si elle se cassait le nez et qu’il devenait asymétrique ? La honte pour elle. Avec ça, elle ne sortirait plus de chez elle ou alors, elle ferait comme son grand frère et irait jouer à l’ermite pour se reclure loin de tous.
Mais bref.


Ouais, bon. J’te fais confiance hein. Tu lâches SURTOUT pas.

Fermant les yeux comme on le lui avait demandé, Aléa s’imagina dans un fauteuil, posée. Tout d’abord, dans ses pensées, elle vit Thalie et un sourire béat vint se dessiner sur les lèvres d’Al… jusqu’à ce qu’elle se rappelle qu’elle n’était pas là pour rêvasser mais pour travailler. Elle fit difficilement abstraction de l’image de sa compagne pour se voir elle-même, assise. Un travail qui ne fut pas facile pour la blondinette qui n’avait pas l’habitude de cela. Là, par exemple, elle savait qu’elle était assise sur une selle et qui est plus est, sur un cheval. Mais… après un bon moment, elle pu visualiser et s’en « persuada ». Pour ce qu’elle imaginait aller chercher, ce fut simple : une bouteille de vodka. Il n’y avait que ça qui la motivait à vraiment bouger.
Et donc, elle se leva, puis se rassit doucement. L’opération fut répétée plusieurs fois. Assez pour que notre jolie blonde capte la technique du « assis-debout ».

Et maintenant, il n‘y avait plus qu‘à attendre la suite. Elle rouvrit donc les yeux et regarda la brunette.


Ca va Co’ça ? Pis maintenant ?
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Shaomye
La Lutine hocha gravement la tete à la question "t'es sure?". Par nature, elle disait ce qu'elle pensait, et pensait ce qu'elle disait. Au point de s'attirer parfois des ennuis. Comme ce haut fonctionnaire guyennois qui avait fini avec un seau de boue sur la tete, ca partait d'une bonne intention au départ, j'vous assure! , parce qu'il s'était plaint de ses cheveux. Le résultat avait été une interdiction pour la brune de retourner en la capitale sous peine de pendaison, interdiction dont elle se moquait pas mal. Celui qui lui interdirait tel ou tel endroit n'était pas né! Ou si il l'était, elle ne le connaissait pas!
Plutot que de se lancer dans un long discours pour rassurer la blonde, Shaomye se contenta d'un sourire malicieux et d'une seule phrase


Vi j'vois bien. Mais au pire tu finiras dans l'herbe, pas de danger, et se sera une bonne excuse pour toi te faire caliner en rentrant.

Bon, deux phrases, à la reflexion. Ca revient au meme, na mais oh!
Elle était amusée par la coquetterie de la jeune femme, mais en meme temps la comprenait bien. Personne n'a envie de finir défiguré, vous croyez quoi?


Mais non, je te lacherais pas, t'en fais pas

Tout en caressant le chanfrein du cheval de sa main libre, elle observait avec attention Aléa, prete à la rattraper si jamais elle semblait sur le point de glisser. Mais non, la blondinette se débrouilla comme un chef!
Après quelques instants à répéter le mouvement, ca semblait déja mieux.
Quand elle rouvrit les yeux, Shaomye lui sourit


Oui, comme ca. Pas compliqué tu vois?

Un instant ses yeux gris clairs pétillerent de malice

Et bien maintenant, je te lache et tu nous fait un tour au galop!

Prevoyant la réaction à venir, elle rajouta

Ou alors, tu refais la meme chose, mais au pas. A toi de choisir!
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Ne reveillez pas le chat qui dort!

Alea...
L’argument de Shaomye calmait désormais la blondinette. Un câlin parce qu’elle était tombée, se faire chouchouter, toussa, ben ça motivait à continuer sans se faire de soucis sur une éventuelle chute.

Haussement de sourcil lorsque la brunette demanda à Aléa d’essayer au galop. D’abord le pas, ensuite le trot et pour la troisième allure, à voir. Les rennes en main, un petit coup de talon dans les flancs de l’animal et la jolie blonde partait au pas, refaisant un « assis-debout » assez maladroit au début. Mais après quelques minutes, elle commença à maîtriser et à coordonner ses gestes. Son cerveau avait enfin compris le truc et… elle aussi pour le coup.

Le pas, ça, c’était fait et acquis. Essayons maintenant la deuxième allure : le trot.


Bon, avant l’galop, j’va faire du trot un peu hein. Aheum… Tu dis si j’fais pas tout bien hein.

Après un sourire à l’attention de la brunette, Aléa fit passer son Alezan à la vitesse supérieure. Et idem que pour le pas. Au départ, elle eut du mal, obligée d’arrêter son cheval pour se remettre en position et reprendre le coup. Il lui fallut un peu plus de temps mais elle y arriva. Cependant, ce n’était pas encore parfait et elle allait devoir travailler dur.
Et revenant vers Shao :


walà. J’suis encore maladroite mais c’pas grave, n’est-ce pas ? Faut du temps t’façon… nan ?
Aheum… Bon, et si au lieu d’parler j’passais au galop un peu ?


Et rebelote, un coup au pas, ensuite au trot et enfin, au galop. Catastrophique, vous vous en doutez. Mais elle persévéra la blonde. On sait jamais, pour les fuites, c’était quand même pratique de se barrer au galop. Pendant les voyages aussi pour avancer un peu plus vite. Et puis ça évitait les marches trop longues et d’user ses super bottes qui lui avaient coûté cher et pour lesquelles elle s’était ruinée.
‘Fin, tout ça pour dire que les chevaux, ben c’est bien pratique quand même.

Bref.

Le temps dû paraître long pour la brunette jusqu’à ce qu’Aléa réussisse à galoper à peu près comme il le fallait. Elle revint donc vers son professeur en souriant.


C’tait pas parfait encore mais j’ai choppé l’coup, j’ai plus qu’à m’entraîner un peu tous les jours… Nan ?
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Shaomye
Pas maitrisé! En moins d'une heure, c'est déja pas mal! Plus loin, vers l'entrée de la ville, les rues commencaient à peine à s'animer

Oui essaye au trot maintenant. Je te dirais quand quelque chose ira de travers.

Quasiment immobile au milieu du cercle tracé par l'alezan, la Lutine lancait de temps à autre un conseil, une remarque, parfois une plaisanterie. Baisser les talons, redresser les épaules, ne pas tirer sur la bouche du cheval...
Après un moment, le duo revint vers elle


Non ce n'est pas grave, ca va venir avec le temps, t'en fais pas. Déja maintenant que tu as compris le truc, ca va aller beaucoup mieux.

Leger instant d'hésitation avant de la laisser tenter le galop

D'accord, en route alors! Attend juste une minute

Elle s'éloigna en direction de la barriere, en revint avec une longue longe dans les mains. Elle avait prévu le coup la brune! Avec douceur, elle glissa la longe dans les anneaux du mors du cheval, tout en expliquant à Alea

Voila, comme ca tu pourras te concentrer sur ta position et ton équilibre sans avoir à te soucier de la direction. Par contre, au besoin, accroche toi à la criniere, pas aux renes, sinon le pauvre ne va plus rien comprendre

Elle sourit, donna une caresse à l'alezan et recula.
Et ils recommencerent. Au pas. Au trot. Puis au galop. Pas génial au début, mais lentement, par petites touches successives, cela s'améliora. Au point que Shaomye arreta un instant l'animal pour enlever la longe et laisser la jeune blonde tenter par elle meme.
La Lutine sourit en voyant la mine d'Alea quand elle revint vers elle.


Oui, il ne te reste plus que cela à faire. Mais ca viendra tout seul, avec du temps et de la pratique

Son regard se porta un instant au loin, avant de revenir sur le duo

Pour achever la matinée, et récuperer un peu, que dirais tu d'une promenade?

Proposition pas tout à fait innocente... La brune savait bien qu'il y avait une grande différence entre monter dans un pré, avec des barrieres, et monter à l'extérieur, sans limites. Elle voulait s'assurer que la blonde ferait aussi bien hors d'un pré, puisque c'était visiblement pour cela qu'elle lui avait demandé de l'aide, et non pour devenir une championne de manege. Conscience professionnelle, donc? Exactement!
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Ne reveillez pas le chat qui dort!

Alea...
Les conseils de la brune étaient suivis par une blondinette toute attentive et toute contente d’apprendre. Elle prenait confiance en son Alezan tout doucement et surtout, en elle. C’était important de se faire confiance, de ne pas sous-estimer. Oui parce que sous ses airs de « je suis la plus belle et la meilleure », la jolie blonde n’avait pas une très grande estime d’elle-même, surtout mentalement parlant. Elle était un peu lente à la compréhension et l’apprentissage mais ma foi, avec sa persévérance, elle ne pouvait qu’y arriver même si elle mettrait du temps.
Après, on la trouvait géniale, on l’aimait, elle attirait des gens, parait-il mais était-ce suffisait pour croire en soi ? Pas tellement, non. A part être douée pour faire et dire des conneries, la belle n’excellait en aucun autre domaine.

Bref. Peut-être que nous verrons le ressenti de la blondinette. Mais pour l’instant, concentrons-nous sur son entraînement bientôt achevé.

Alors voilà, la jolie blonde s’était mise à tester les trois différentes allures et avait compris « le truc ». Elle avait essayé, échoué puis réessayé pour enfin y arriver à peu près bien. Pas mal pour une novice.

Proposition d’aller se balader en dehors du pré : acceptée. C’est pas comme si Aléa ne s’était jamais promener sur les grands chemins. Elle n’avait pas eu le choix de Poitiers à Montmirail et de Montmirail à Poitiers. Tout comme elle ferait pour la route qui la mènerait à Castillon. Et espérons-le, de nombreux autres voyages.
‘Fin, tout ça pour dire qu’une promenade à cheval, c’était pas la première fois. Ce serait juste un peu plus plaisant étant donné qu’Aléa savait désormais chevaucher… ou presque. Là, au moins, pour le coup, elle pourrait partir avec sa belle, toute une après-midi, itou… et… Non non ! Ne pas penser à Thalie tout de suite sinon, c’était foutu.


Euh… ouais, allons-y. Vous connaissez un peu les alentours ? Parce que moi, juste le ch’mins pour aller à l’étang.

Une minute d’absence pour se demander si son rouquin y était déjà et s’il réussirait à en choper une avant que la journée ne s’achève. Un petit éclat de rire en visualisant la scène et Aléa redevint toute sérieuse.

Aheum, pardon.

Et d’attendre que le professeur y aille pour la suivre.
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Shaomye
Sourire pensif de la Lutine. Un étang à Poitiers? elle n'en avait jamais entendu parler, mais était curieuse de le découvrir.

Tu en sais déja plus long que moi, j'ignorais meme qu'il y avait un étang par ici. Tu me montre le chemin?


Elle ne s'apercut pas de l'abscence de la blonde, elle meme étant partie dans une reverie... reveuse? bah oui quoi! Il y avait longtemps maintenant que son compagnon et elle prévoyaient de passer un jour uniquement tous les deux, sans obligation ni enfants ni rien. Et les fois où ils en parlaient, il y avait souvent un lac ou un étang pas loin... Pas pour faire des betises, uniquement pour se baigner, na mais oh!
Toujours est il que brusquement ramenée à la réalité, la Lutine sursauta


Oups désolée, j'étais partie loin...

Alea semblait l'attendre, elle mit une seconde à comprendre ce qui clochait. Et la lumiere se fit. Fiat lux! La blonde était à cheval et elle à pieds!
Pour corriger ce leger détail, elle porta les doigts à sa bouche, et siffla, comme n'importe quel garçon de ferme. Un instant elle se dit que si son grand pere pouvait l'entendre, il en ferait une attaque. Bah oui il parait que ca se fait pas. Allez comprendre, c'est bien pratique pourtant...
Elle attendit quelques secondes, fort peu en fait, et un roulement de sabots annonca l'arrivée de son alezan à elle. Un peu plus petit et plus fin que le cheval d'Alea, il n'en était pas moins magnifique, de l'avis de la brune. Et son caractere joueur s'accordait à merveille au temperament souvent espiegle de sa cavaliere.
Le hongre s'arreta net devant le petit groupe, secouant fierement son abondante criniere claire et paradant comme un étalon devant ses juments.
Amusée, Shaomye se tourna vers Alea


Je te présente Zéphir, craneur mais toujours pret à faire le pitre!

Elle songea un instant à le monter à cru, avant de se rappeler que son épaule blessée lui interdisait de se hisser sur son dos. Avec un soupir, elle prit donc la selle et le tapis posé sur la barriere et sella son compagnon.

Un moment encore, et en selle toutes les deux, elles prirent le chemin de l'étang, chevauchant botte à botte

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Ne reveillez pas le chat qui dort!

Alea...
La brunette semblait être partie dans son monde, tout comme Aléa était partie dans le sien à penser à Thalie… à Thalie… et à Thalie.

Hein ? Quoi ? Quel étang ?

Et là, ça lui revint. Avant de partir dans ses rêveries, elle avait pensé à Ryan qui devait pêcher la grenouille et elle s’était même fendue la gueule en visualisant la scène. Sauf que l’image de l’Espagnole était venue brouiller les pensées de la blondinette pour les envahir entièrement ensuite. Alors forcément, lorsque la voix de Shao la ramena un peu à la réalité, lui parlant d’étang, elle n’avait pas compris. Mais là, la mémoire lui revenait.

Ah ouais, scuse moi ouais. L’étang. Mis à part que j’m’y baignerais pas, c’est sympa comme coin. Et pis moi aussi j’étais partie loin… J’ai même eu du r’tard sur c’que t’as dit, t’vois bien.

Regardant la donzelle à pied, elle attendit que son étalon accourt pour qu’enfin elles puissent y aller. Le cheval fit sourire puis rire la jolie blonde qui craquait déjà. Il était comme elle version « animal à quatre pattes ».

Hey Shao ! L’a trop la classe ton étalon. On dirait moi… Sauf que, ben, j’suis pas un ch’val quoi.
Aheum…


Attendant que le professeur d’équitation ait monté sa bête, Aléa sifflotait, regardant le ciel et pensant qu’une petite bière ne serait pas de refus après tant d’effort…

Euh… l’chemin ? C’t’une bonne question. Et regardant tout autour d’elle, la jolie blonde montra une direction, tendant le bras. C’doit êt’ par là, mais j’sais plus trop trop.

Comme d’habitude, Aléa suivit son instinct et partit tranquillement dans une direction tout à fait quelconque, se disant qu’elle trouverait bien un point d’eau à un moment ou à un autre.

Au fait Shao, t’veux pas m’apprendre à siffler comme t’as fait ? J’sais po faire et vrai qu’c’est pratique quand t’veux appeler ton chien, ton ch’val ou quelqu’un.

Ma foi, tant qu’on y était… n’est-ce pas ?
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Shaomye
La brunette haussa un sourcil en voyant l'hésitation de la jeune femme. Elle allait quand meme pas... Et bah si! Pas manqué! Ces jeunes alors! Enfin bon Alea et elle devaient avoir sensiblement le meme age, mais chuuut!
Elle secoua la tete, amusée.


Et bah ca promet ^^. Enfin, on a le temps, du moment que tu nous envoie pas jusqu'en Anjou!

Elle rit de bon coeur, et d'un leger mouvement invita son alezan à se mettre en route. Bah oui parce qu'il avait beau etre craneur et joueur itou itou le Zéphir, si il avait bien une chose pour lui c'est qu'il était bien éduqué, et ne se permettait jamais de bouger avant une invitation, aussi infime soit elle.
Le trio devenu quatuor puis quintuor, Kazan trottant près des chevaux, se mit en route, vers le sud, prit soin de noter Shaomye, pas très confiante en le sens de l'orientation de la blondinette pour les ramener. Et meme sans cela, par habitude, elle prenait toujours des points de repere pour retrouver sa route.
Leger sourire à la demande


T'sais c'est pas une bonne chose à apprendre. On dit souvent que ce sont les garçons de ferme et les mauvais garnements qui sifflent ainsi. N'importe quelle donà bien éduquée te ferait la leçon, et aucune damisellà de bonne famille n'apprend cela

Elle s'accorda un instant de reflexion, puis étouffa un rire

Enfin bon, à ta maniere de jurer, je suppose que tu n'es pas à cela près. Mes compliments à ce propos, il y avait longtemps que je n'avais entendu une si belle tirade.

La brune fit un clin d'oeil malicieux à Alea, et entreprit de lui apprendre comment siffler avec ses doigts, laissant le soin aux chevaux de trouver la route
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Ne reveillez pas le chat qui dort!

Alea...
En anjou ? Pas d’risques ! J’connais parfait’ment l’chemin pour justement pu’ jamais y aller.

Jamais était un bien grand mot. Juste que, si elle pouvait éviter la blondinette, ben elle y mettait pas un pied. Déjà, ils aimaient pas les Mainois et ça, c’était problématique étant que Thalie était mainoise. Alors les insultes en tout genre à l’encontre de son amoureuse, Aléa avait tendance à les prendre super mal et à très vite s’énerver au point de devenir carrément odieuse - même si ça ne voyait pas au premier abord.
‘Fin, tout ça pour dire que les angevins, ben c’était des abrutis et que la jolie blonde, elle les portait pas dans son cœur. Et puis elle avait une de ces poisses lorsqu’elle se rendait dans ce comté. La première fois, elle avait dû se faire insulter de tous les noms à cause d’une histoire de loups. Et la deuxième, elle s’était chopée une fièvre du tonnerre et clouée au lit pendant quelques jours. Bien entendu, ça ne l’avait pas empêchée d’aller un peu en taverne histoire de se soigner à coup de bibines.


Mais t’inquiète hein, j’retrouve toujours mon ch’mins… Aheum.

Etant sobre, il y avait de grandes chances que les deux jeunes femmes n’atterrissent pas au milieu de nulle part et passent la journée à retrouver Poitiers… ou l’étang. Oui, c’est vrai, la blondinette n’avait pas le sens de l’orientation et combien de nuits avait-elle passé dans un fossé ou dans une grange faute de ne pouvoir retrouver le campement des blondes ? Mais il y avait toujours eu des circonstances atténuantes : son état alcoolémique frisant le coma éthylique. Là, ça allait, elle savait où elle était, ce qu’elle disait, elle marchait droit, ne voyait pas double, voir triple et n’avait pas la tête qui tournait. En somme, tout se passerait bien.

Aléa laissait aller son cheval, faisant tout de même attention à la route qu’elle prenait. L’avantage, avec ces leçons, ce n’était pas qu’elle allait devenir une bonne cavalière, parce que tout compte fait, elle s’en foutait de ça… mais parce qu’elle pourrait partir avec sa belle comme elle savait que cette dernière adorait cela, les promenades à cheval. Et fallait dire que la blondinette n’avait jamais trop pris son temps pour. Mais elle allait se rattraper. Ca aussi, c’était une promesse.

Bref.

Haussement de sourcil en entendant la brunette dire que les sifflements, c’était pour les garçons de fermes ou pour les « pas éduqués ». La blondinette se mit finalement à rire, regardant Shao. Et non, elle ne se moquait pas. Elle trouvait juste drôle sa façon de rétorquer en connaissant un minimum Aléa pour l’avoir vu en taverne. Elle avait un langage vulgaire, très familier, se foutait des autres et ne refusait jamais une joute verbale. Elle n’était pas vraiment polie et si elle avait pu choisir, elle serait un garçon… bien qu’elle soit coquette et ait, la plupart du temps, une attitude féminine. Non, franchement, elle se foutait carrément de faire sa mijaurée, d’ailleurs, ce genre là, elle aimait pas trop…


Baaaah c’t’un détail ça. J’aime bien faire c’que les garçons font… Monter à ch’val, grimper sur les arbres, m’battre avec des armes, m’battre tout court, r’tourner des coups de poings, itou… Et elle évita le « cracher » quand elle était d’humeur à faire son garçon manqué. ’Fin, m’comporter comme un garçon quoi… ‘fin, des fois hein, c’que j’crois pas qu’Thaaaaaaa……….. Aaaaaaaaapprécie…

Notez tout de même qu’Aléa se foutait complètement que Shao apprécie ou non. Sauf qu’elle avait failli faire une boulette alors elle s’était rattrapée comme elle avait pu. Mais heureusement Shao changea de sujet et la blondinette ricana de sa remarque sur sa tirade injurieuse.

Ouep… Vrai qu’ça m’arrive tout l’temps itou mais ma foi, j’suis pas noble ‘lors j’peux m’comporter comme la dernière des gueuses et dire nawak. Après tout, j’pas une image d’personne respectable à préserver t’vois bien quoi.

Et un sourire espiègle appuyé d’un clin d’œil avant qu’Aléa n’essaye de siffler comme Shao, observant et imitant. Bien sûr, les premières fois, ce fut un échec. Et oui, apprendre à siffler, c’est tout aussi dur que… ben… cracher comme un homme, dirons-nous. Ca demande un peu d‘entraînement, non ?

Mouarf, c’dur ton truc là.

Et de réessayer jusqu’à ce qu’un mini sifflement se fasse entendre alors que les chevaux poursuivaient leur route toujours diriger par l’apprenti cavalière et son professeur, arrivant bientôt au point d’eau recherchée.
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