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[RP] Trois armées contre une - récit de la bataille

Galovert
Le sommeil agité de douloureux spasmes, sombrant par moment dans un endroit ou seule brillait faiblement la fragile flamme de vie que Deos rallumait dans sa Grande Miséricorde, le voyageur miraculé progressait vers un pénible état de conscience.

Il sentait bien par moment de douces mains le débarrasser des sueurs et miasmes qui poissaient son corps engourdi, humectaient ses lèvres meurtries, redressaient sa tête pour lui faire boire cette amère potion qui lui brulait la bouche.
Quelques mots dont le sens se perdait dans les brumes de son esprit calmaient peurs et angoisses qui avaient immédiatement suivi son éjection de la douce lumière ou une épée comtoise l'avait envoyé.

Maintenant il s'en souvenait clairement.
Son nom était Galovert.
Partisan Républicain.
Franc Comtois de Luxeuil, en lutte pour son pays.

Alors qu'il se penchait vers Princessedeneuch pour juger de son état, et aussi pour récupérer les deux dagues qui lui appartenaient et dont les poignées en ivoire saillaient juste sous le rebord du heaume du général comtois ...Il avait bien vu du coin de l'œil le danger se présenter.
Il ne s'attendait pas à tant de dextérité dans l'art de terminer un moulinet.

Les souvenirs revenaient maintenant.
Cruellement riches en détails horribles.
Un gémissement de douleur franchi ses lèvres.
Et il revécu cette interminable journée.

Après avoir défait l'armée sortie de Pontarlier et dont le général gisait là, une autre armée les avait chargés, lui et ses compagnons.

Des Helvètes... Des Helvètes ?
La rage décuplée par la traitrise de leurs compatriotes, les Sicaires avaient fait front.

Rassuré sur l'issue de cette rencontre, Galovert s'était porté en marge de la mêlée pour récupérer ses précieuses dagues de jet, lancées avec son adresse coutumière vers ce général qui n'en finissait plus d'haranguer ses troupes, la tête fièrement dressée émergeant de la marée des hommes qu'il poussait devant lui.
Il l'avait vu s'abattre à une dizaine de pas de là, avait dégainé son épée et avec ses compagnons avait fait face aux vagues de combattants qui déferlaient de la porte de Pontarlier.

Les cris et le fracas du combat faisaient rage à quelques pas, il s'apprêtait à se relever pour aider ses compagnons lorsque une troisième charge les pris tous à revers.

Le temps de réaliser qu'une troisième armée, comtoise celle là, chargeait leur flanc et qu'il se retrouvait de nouveau en première ligne, que déjà les coups commençaient à pleuvoir.
D'un quart de tour du buste il présenta son dos protégé par un écu ajusté à cet effet. Ses mains saisirent de nouveaux les dagues à peine essuyées, et sans se relever ses bras se détendirent vers un des assaillants.
Juste le temps de ramasser son épée qu'il avait posée là, au côté de sa victime agonisante et de porter un coup de bas en haut qui ouvrit le ventre d'un autre gras soldat Dôlois.

Les humeurs nauséabondes et la tripaille souillèrent son bras, éclaboussant son visage, il ne put contenir un haut le cœur et se mit à vomir. Pourtant il en avait vu d'autre...
Un instant suffocant sous l'horrible odeur, à moitié aveuglé par le sang mêlé au dernier repas digéré par le bougre, il ne put parer le magistral coup d'épée d'un soldat comtois.

Son casque léger avait volé en éclat et un éclair d'une prodigieuse violence couvrit un bref instant sa vision.
Une douleur aussi vive que la brulure d'un fer chauffé à blanc lui vrilla la tête de part en part.
Nimbé de lumière tandis qu'une exquise sensation envahissait ses sens, il compris qu'il était mort.

Et c'est ainsi qu'il se retrouve là, dans cette chambre qu'il ne connait pas, ouvrant avec difficulté les yeux.




--Uewen
Bataille de Pontarlier, retour


Uewen apprend la sortie des Dolois de Pontarlier et voit alors la bannière à l’ours de Berne converger sur eux. Le vieux capitaine a compris : trahison ! Le piège s’est refermé, il faut sauver ce qui peut l’être. En premier lieu sa compagnie, cohésion et nombre, puis se retirer vers le campement et surtout le bois !

Il jure : récupérer les lances engagées ! D’urgence ! Entre sicaires, on s’épaule ! Et même ! Le nombre est une force ! En retraite autant qu’en attaque !

Ils se sont fait hacher ! Tir de batterie ! Les Dolois reculent à leur tour. On récupère péniblement quelques combattants et un tombereau de blessés.

Une fois ceux-ci derrière, on peut procéder à la retraite, et là, Uewen ne craint personne ! Tir de salve, petite contre-attaque brutale s’il le faut, sinon, on évite, on reste derrière les piques, groupés, et on décroche pas à pas.

On gagne bientôt le campement, puis la forêt. Il était temps, plus de poudre pour les canons à main !
Les Dolois n’insistent plus, ils savent qu’ils ont gagné. Insister davantage serait prendre le risque de pertes inconsidérées dans un tel moment.
Le bruit des combats commence à décroître, absorbé par la forêt…

Uewen lance immédiatement des tours de garde, des éclaireurs, la fabrication de quelques pièges de bric et de broc (on ne sait jamais quand même !), le comptage des pertes, tant morts que blessés, tout ce qui est nécessaire. Et il surveille d’un œil sévère.
La fatigue, oui. L’inattention coupable vis-à-vis de ses sœurs et frères républicains, ou pire, le découragement, non !

Le décompte arrive.
Il va être dur de feindre la sérénité…
Gromukus
- ... il va falloir s'organiser, des renforts arrivent chaque jour. Après la bataille d'accord, mais ça peut toujours servir non ?

Le Gromukus sourit. Des renforts qui arrivaient en retard ? Huhu c'était pas commun ça.

Bien sûr que ça va servir. De plus sûrement que beaucoup des nôtres ne sont pas morts, juste mortellement blessés. Du travail de cochon moi j'te le dis. Ils sont en train de se refaire une santé, ils n'auront que plus la rage dans quelques semaines.

Une des lames d'épée commençait à bien chauffer, Gromukus tout en parlant tenta d'enfiler un des gants en peau de dahut du forgeron.

Mais au fait ?! Rien qu'un bras cassé tu disais ?! Hahaha ! Tu sais que le dernier qui m'a dit ça est mort dans le mois ?! Au début tout allait bien, il pouvait même plié son bras dans les deux sens... Pis l'gras a commencé à enfler, c'est devenu tout bleusaille, du pus s'en est mêlé... Il hurlait le bougre, il hurlait à la mort ! Il se putréfiait de l'intérieur. Un bras cassé ; faut couper...

Enfin il avait réussi à mettre ce fichu gant, pas facile quand on est privé d'une de ses deux mains gauches. Il attrapa la lame chauffée à blanc et l'appliqua sur sa plaie. Il grimaça mais ne laissa échapper aucun son, contrairement à la lame ou la bidoche qui fumait. Une fois soigné - du moins dans sa tête, si tant est qu'elle ne puisse jamais l'être - il se tourna vers Aileron.

Bon j'suis lancé là, je te le coupe au niveau du coude ou de l'épaule ?!

Il se marra bien fort. Une chose était sûre, la défaite n'avait pas attaqué son pseudo sens de l'humour.
Andrew_largs
Le cliquetis du métal... Le seul cliquetis du métal que Andrew avait entendu était celui des clefs de son immonde geolier...

Il était désormais libre mais avait râté la bataille. Certes, son épée n'aurait pas fait changer le cours des évènements mais quand même. Il aurait surement pu en occire un. Juste un... pour la plus grande Gloire de Deos ! Pour la Réforme ! Pour Tom qui n'avait pas eu le temps de grandir et qui avait été assassiné par ses mêmes infâmes Dolois sous les remparts de Genève !

Andrew laissa bien vite derrière lui la misérable forteresse qui servait de prison et partit s'enquérir de nouvelles fraiches et surtout fiables. Jusqu'à présent, il n'avait pu entendre que les ragots des gardes chiourmes qui allaient jusqu'à narrer l'anéantissement de l'Armée du Salut par trois armées différentes dont une venant de la confédération... Cela ne se pouvait. Les Helvètes ne pouvaient s'être abaissés à baiser le cul du franc-comte...

Bien que leur présence soit bien plus discrète, Andrew retrouva facilement la trace de ses amis et du malheureusement se rendre bien vite à l'évidence : si les informations qu'ils avaient entendu en prison avaient été déformées et enjolivées au profit des comtois, le fond n'en restait pas moins vrai ! Il connaissait maintenant l'ampleur des dégats et n'en revenait pas...

Pour le moment en tout cas, il pouvait agir et apporter sa petite contribution vu que la pseudo justice comtoise l'en avait empécher jusqu'à présent : il avait ses connaissances de médecine et comptait bien pouvoir les appliquer. Il savait ou trouver au moins une des blessés et s'y dirigea rapidemment, ne faisant un petit détour pour trouver les quelques affaires qui pourrait lui être utiles.

Lorsqu"il entra dans la pièce ou Reginae était allitée, il eu presque un haut le coeur. Une odeur piquante venait de lui assaillir les narines... Andrew vit que la Belle du Primus était endormie. Délicatement, il souleva un peu le drap. Il semblait y avoir eu différentes petites blessures qui avait été bien soignées mais, de la plus importante, un liquide jaunatre s'écoulait.

Andrew defit doucement le pansement et découvrit que non seulement la plaie ne c'était pas refermée mais que en plus il y avait maintenant de l'infection. Il se rapella les différentes instructions qui lui était enseignées à l'université mais surtout les écrits d'Avicenne. L'essentiel était tout d'abord de stopper l'infection ce qui allait prendre un peu de temps. Cela retarderait pour sur la cicatrisation mais la pauvre devrait s'en sortir. Elle serait marquée mais Andrew la savait forte. De plus, le Trés Haut veillait sur elle : si elle avait survécu jusqu'ici, c'était qu'elle avait un devoir à accomplir. Il ne la rappelait pas encore à Lui.

Andrew se fit amener de l'eau bien chaude et des linges. Il demanda aussi à ce que lui soit amené plusieurs types de plantes dont il savait que le mélange aiderait à la guérison. Juste le nettoyage de la plaie dura une bonne heure pendant laquelle, Andrew alernait le nettoyage physique de la plaie, la préparation d'un onguent et les prières pour le Trés Haut car si les soins aidaient à la guérison, seul Deos décidait au final... La science avait ses limites...

Lorsqu'il eut fini les préparatifs, Reginae était à moitiée consciente de ce qui se passait. Elle semblait souffrir un peu lorsque les linges touchaient ses chairs. Pourtant le pire devait encore venir. Lorsqu'il commenca à appliquer l'onguent, Reginae hurla de douleur avant de sombrer inconsciente quelques seconde après. Cela était attendu mais pourtant, Andrew souffrait avec elle. Il se dépecha de finir l'application et refit le bandage autour de la plaie. Un bandage assez serré dans lequel il enserra différentes feuilles afin d'interdire au Malin l'accès à la plaie. Il continuait la lithanie de ses prières. Les minutes, longues et difficiles, s'écoulèrent.

Se relevant, tout en gardant un oeil sur Reginae qui avait denouveau un air plus apaisé, Andrew prononca les seuls mots de toute sa visite.


Maintenant, ce que il faut ce est attendre. Elle est dans le main de Deos.

Andrew se retourna et se dirigea vers la sortie. Il repasserait demain. Et demain il connaitrait la décision du Trés Haut.
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Andrew Largs, Réformeur

Troubadour de l'Ordre du Chardon (http://ordreduchardon.xooit.com)
Camelot juré de la Compagnie du Léman
Membre de la Compagnie des Reitres Suisses
Étudiant en médecine
Aileron
Aileron regardait distraitement Grom se démener avec ses lames chauffées à blanc, avec le gant qu'i ln'arrivait pas à enfiler, avec la cautérisation. L'aider ? Ah oui, il aurait peut-être pu y songer en effet. Mais quand son compagnon commença à déblatérer à propos d'un type au bras cassé qu'il avait fallu amputé de son membre, le sicaire le regarda d'un air suspicieux.

Bon j'suis lancé là, je te le coupe au niveau du coude ou de l'épaule ?!

Forcément, exactement ce qu'il avait prévu... Il esquissa un sourire puis répondit tout de go.

Garde donc ta lame pour les Dôlois et ne t'approche pas de mon bras si tu ne veux pas que je t'ampute de la tête !

Non mais... Le Primus voulait bien souffrir mille morts pour la République, mais encore fallait-il que ce soit utile. Ce qui, bien entendu, n'était absolument pas le cas ici. Même sans la moindre notion de médecine. Montrant son bras à Grom, il ajouta.

J'ai mis un garrot bien serré, ça ira parfaitement. Et vu que c'est le bras gauche, je peux manier la sica. Et toi, prêt à reprendre ton épée ? D'ailleurs, à ce sujet, faut aller trouver Andrew, je crois qu'il est sorti de prison aujourd'hui.
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Primus Inter Pares

M.reginae
Question douleur, la Sicaire espère en finir, car elle ne pense pas avoir la force de la supporter très longtemps. Cette nuit, aux heures les plus tardives, elle a mis au monde son enfant mort, que son corps s'était enfin décidé à expulser. Ce même corps qui a failli à sa tâche, rempart insuffisant à la lame de métal venue transpercer le foetus. A la taille de celui ci, une accoucheuse moyenageuse aurait parié sur une moitié de grossesse, ce qui correspondait en effet à la date de la rencontre avec Aileron, en Novembre 1456. Reginae l'avait senti bouger quelques jours avant la bataille, découvrant par là sa maternité future qu'elle avait parfois soupçonné, mais sans réagir, pas par déni, mais simplement parce qu'elle n'accordait pas d'importance, comme une gueuse normale en 1457. Si le Très Haut lui donnait un enfant, elle le prendrait, ce serait sa volonté et elle l'en remercierait.

Celle qui l'héberge dans sa maison avait fait de son mieux pour soutenir la Bourguignonne durant la délivrance, par des gestes doux et des mots réconfortants. La douleur de ce moment n'était pas dans la contracture du corps mutilé. Un garçon, c'était un garçon.


Le soleil se lève, nouveau jour qui commence, le temps ne suspend pas son vol.

Andrew ! La vue de l'Ecossais décoche un semblant de sourire à Reginae. D'une part parce que voir un Frère vivant est une bonne chose par les temps qui courent, et d'autre part parce qu'il va pouvoir user de ses talents de médicastre sur elle.


Ce à quoi en effet il s'applique avec attention, ne ménageant pas les tortures en tout genre pour éviter que l'infection ne prenne. Tout y passe, comme si Andy s'exerçait aux futurs tourments qui seront infligés au Dolois, lors des prochaines batailles. Pour finir, il s'exerce aussi à préparer au bûcher les mécréants et usurpateurs de la Vraie Foy. Un parage pour attacher le bout de viande, quelques herbes aromatiques..et hop macération plusieurs jours dans son jus.


Maintenant, ce que il faut ce est attendre. Elle est dans le main de Deos

Pourvu que le Très Haut n'apprécie pas le fumet de la viande de Lion parfumée, sinon il en sera terminé de la Sicaire.

La journée passe, puis la nuit..la fièvre diminue, Reginae ouvre à nouveaux les yeux.

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Sicaire Morte

Andrew_largs
Une journée complète c'est écoulée depuis la visite d'Andrew à la pauvre Reginae.

Après être rentré dans la maison ou elle lutte encore entre la vie et la mort, Andrew comprends vite que quelquechose c'est passé. L'amie qui l'héberge passe rapidemment dans une autre pièce et revient avec un petit paquet blanc. Cela aurait pu être bien des choses mais Andrew à comme un préssentiment qui est bien vite confirmé : le coup reçu par la vaillante sicaire à fait bien plus de dommage que la blessure pouvait laisser présager. L'infâme Dolois avait non seulement failli faire trépasser une croyante de la Vari Foie et avait ravi la pauvre petite vie qui croissait déjà en elle. Cela se paierait en son temps. Pour le moment il s'agissait de panser les blessures du corps et l'âme.

Quoique qu'infiniment triste, la délivrance de Reginae devait être un soulagement. Désormais, si elle survivait, elle pourrait passer à autre chose. Car si la nouvelle de son état avant la bataille n'était surement connu que de très peu de gens, elle au moins en avait conscience, que ce soit d'une manière ou d'un autre.

Andrew réenveloppa délicatement ce qui aurait pu être un valueureux Lion et redonna le tout à l'amie de Reginae. Il se dirigea ensuite vers la chambre ou il l'avait laisser la veille.

La première chose qu'il nota était que l'atmosphère de la pièce était bien meilleure ce qui était plutot bon signe. Reginae semblait être plus ou moins réveillée et Andrew cru même apercevoir une esquisse difficile de sourire sur le visage de sa Soeur lorsqu'il s'approcha. Un coup d'oeil au pansement lui montra que l'infection, si elle n'était pas enraillée complètement, avait au moins énormément diminuée.


Reg., je est désole, je crois je va encore douve te faire un peu mal... mais ce est pour ton bien.

Avec précaution, Andrew entrepris de défaire le pansement qu'il avait fait la veille. Les feuilles qu'il y avait inséré avait jaunit et était désséchées. Le Malin c'était essayé mais le Très Haut veillait... En arrivant plus proche de la chair, Andrew remarqua que l'infection avait quasiment été stoppée. Il fallait par contre retirer l'onguent qu'il avait placé la veille et le remplacer par une couche fraiche. Il était claire que la Sicaire n'aimerait pas pourtant il fallait en passer par là.

Andrew prépara d'abord sa mixture puis sortit sa Sica. Il ne l'avait encore jamais utilisée mais là, il était temps. Pour lui cela renforcait un fois de plus son idée que l'action du Lion avait deux facettes : d'un côté il fallait écorcher tous ses cochons de Rome et leur laquais, de l'autre le Lion était au service de tous. De la pointe, il gratta la couche quaisment sèche d'onguent et enleva tout ce qu'il pouvait, touchant le moins possible les chairs à vif. Andrew n'entendit aucun bruit même si il vit Reginae serrer les dents à plusieurs reprises. Ce supplice nécessaire dura de longues minutes. Andrew ne voulait pas imaginer combien cela avait du etre long pour la vaillante Sicaire... La partie la plus pénible était désormais finie et il ne restait plus qu'à faire l'application du nouvelle ongent. Il avait cette fois ajouté deux ingrédients qui allaient apaiser la douleur tout en aidant à la cicatrisation. Toujours de manière délicate, Andrew étala en couche épaisse son onguent, le faisant pénétrer au plus profond de la plaie. Il ne devait rester aucune poche d'air. L'opération fut une fois de plus douloureuse mais l'effet apaisant semblait tout de même faire effet. L'application terminée, Andrew refit pour la seconde fois le bandage.


Deos, te as dans Son Grande Estime. Tu vivras. Tu vas être Son Bras Vengeur. Ce que il te faut, ce est juste de le repos pour le moment. Et aussi change un peu le pansement. Le Très Haut continuera de t'aide puisque tu le loues dans tes prières. Tu es forte et je save que tu alle te en sortir. Deos est juste. Ton mort aurait pas ete possible.
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Andrew Largs, Réformeur

Troubadour de l'Ordre du Chardon (http://ordreduchardon.xooit.com)
Camelot juré de la Compagnie du Léman
Membre de la Compagnie des Reitres Suisses
Étudiant en médecine
Fabulous
Quelques fines gouttes de pluie vinrent frapper son visage. L'eau se mêla au sang et ruissela le long de son visage jusque dans son cou. Il se réveilla brusquement, ce qui lui arracha un cri de douleur lorsqu'il voulut s'appuyer sur son bras. Il reprit ses esprits et essaya de rassembler ses pensées encore fiévreuses. Le combat, les blessures, la crainte de la mort, les soins de Servane, tous ses amis républicains morts ou blessés lors du combat, l'examination du groupe d'éclaireurs franc-comtois. Il porta sa main valide au front, toutes ces pensées lui filaient un mal de crâne du tonnerre. Il ne pouvait pas rester là, dans la nature, il n'y avait rien autour de lui, seulement quelques arbres et un peu de verdure. Son ventre criait famine. C'était bon signe et cela la rassura. Il jeta néanmoins un œil à son bras engourdi et endolori. Il perdit de suite le début de sourire qui s'était esquissé sur son visage. Lorsqu'il leva légèrement les bandages la blessure était loin d'être belle. Il fallait soigner ça et vite si il ne voulait pas que son bras devienne à jamais inutilisable si ce n'est découpé. Et pour commencer il fallait se déplacer, sortir de cet endroit trop proche de l'enfer qu'il avait vécu. Il ne savait même pas quel jour il était, combien de temps était-il resté ici, n'était-il pas d'ailleurs déjà aux pays des morts? Cela ressemblait trop étrangement à la triste et dure réalité néanmoins, les douleurs qu'il ressentait et les odeurs qu'il appréciait le lui rappelait sans nul doute.

Un petit effort, le bras droit qui prend un appui solide, les jambes qui se meuvent difficilement, un premier pied qui touche le sol. Il pouvait y arriver. Quelques minutes plus tard, il était debout, chancelant mais debout. Il fallait s'orienter désormais, retrouver Pontarlier éventuellement, récupérer de toutes ces péripéties. Il partit sur les chemins, il allait devoir éviter les franc-comtois du mieux qu'il pouvait, ne plus avoir à faire à l'ennemi, à la justice décadente, aux nobles écœurants, il longerait les murs, même si cela lui en coutait, rapport à sa fierté, mais il survivrait et un jour vaincrait, il s'en fit le serment. Déjà il voyait les murailles de Pontarlier et le poste de garde. Il avait marché sans réfléchir, sans penser à rien, l'instinct de survie qu'on appelle ça. Il fallait rentrer désormais. Rentrer et trouver un endroit pour se cacher et récupérer...

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"La trahison n'est qu'un mot inventé par les hommes pour confondre leurs frères qui ne pensent pas de la même façon qu'eux."
--Poupette



Poupette a une fois de plus suivi le convoi des Républicains, sans savoir pourquoi d'ailleurs comme d'habitude. On lui dit jamais rien à elle, c'est comme ça. Bon aussi il faut le dire, Poupette est une fille de joie Comtoise désoeuvrée, qui s'est pris d'amitié pour le groupe. D'ailleurs il y'a de quoi, elle ne fait strictement rien de ses journées, puisque tous semblent avoir l'bout astiqué régulièrment et gratuitement, et elle est nourrie. Que demander de plus quand on est blonde, stupide, à forte poitrine? Rien..ça suffit.

Reginae a demandé à Poupette de se rendre sur les restes du campements de l'Armée du Salut, pour récupérer un sac de friandise importé de Bourgogne : nougats et calissons. La Sicaire, son amie, en a besoin, lui a t'elle dit..pour son moral. Bonne nouvelle, elle trouve les délicates sucreries.

Alors que sa croupe dodue se rapproche de Pontarlier, la catin voit Fabulous. Elle l'a plusieurs fois croisé, sans jamais lui parler. Sans doute était il lui aussi trop timide, se dit elle. Ca fait souvent ça sur les hommes, une énorme poitrine sous un sourire niais.


- Bah mon Ch'tio t'es dans un sale état. T'as voulu fricoter avec une femme dahut? Appuie toi sur moi, j'te ramène avec les autres.

La blonde s'approche de lui, et lui présente son épaule comme appui. Pas fine la Poupette, mais gentille, très gentille...
Lingus
[Interlude céleste...]



Lingus avait les yeux fermés et pourtant il était aveuglé par une lumière intense. Il reconnut cette sensation pour l'avoir déjà vécue.

L'instant d'avant, il trébuchait en tentant de parer un coup porté par son adversaire. Mû par un réflexe de protection, il avait levé son bouclier au-dessus de sa tête, mais l'écu avait volé en morceaux sous le choc. Son épée lui avait échappée des mains et il s'était retrouvé au sol, désemparé, sans défense.
L'officier avait alors bondi sur lui, la pointe de l'épée tendue vers son visage.

Lingus n'avait pu détacher son regard de cette lame qui lui arrivait droit dessus... Il se disait que c'était donc ainsi, lorsqu'on se trouvait sur le point de mourir, on ne revoyait pas sa vie défiler au ralenti, on constatait, impuissant, l'approche à grande vitesse de la pointe d'une épée...
Puis le choc fulgurant, l'éclair de lumière pure. Il s'était senti projeté en arrière, mais ensuite il n'avait jamais senti qu'il heurtait le sol. Il avait poursuivi sa chute en arrière, enveloppé de cette lumière si forte qu'elle semblait vibrer tout autour de lui.

Et La Voix s'éleva.
Atone, désincarnée, majuscule...
Comme la première fois, lorsqu'il retournait en Bourgogne retrouver ses paroissiens et qu'il avait été arrêté par les troupes de l'Ost.



LINGUS... ENCORE TOI...

Bah, j'allais Vous dire la même chose... encore moi!?!

OUI

...

Mais pourquoi?
La dernière fois, Vous m'aviez dit que j'étais sur la mauvaise voie, que je me fourvoyait. J'ai rectifié le tir, j'ai écouté Vos signes...


OUI ET ALORS?

Et alors?
Hé bien je suis devenu Votre bras vengeur, j'oeuvre pour la propagation de Votre Foi, pour que les gens vivent enfin dans Votre amour. Je combats les suppôts du Sans-Nom qui complotent pour avilir les hommes en Votre Nom...
On est dans la même équipe quoi!


JE T'AI DIT QUOI FAIRE. JE NE T'AI PAS DIT QUE CELA ALLAIT RÉUSSIR.

M'enfin d'accord mais z'êtes Tout-Puissant tout d'même! J'voudrais pas passer pour un ingrat hein! J'note bien tout c'que Vous faites pour moi... à ce propos, la rouquine j'compte bien l'épouser hein! 'Fin Vous l'savez ça... Mais voyez bien que j'suis reconnaissant, j'applique les préceptes de Vos prophètes... et... j'pensais que vu qu'on est potes du coup, Vous pourriez p'têt m'épargner les coups d'épée, détourner les flèches, guider mon bras, lui donner force et célérité... ce genre de chose quoi!

MAIS C'EST LE JEU MON PAUVRE LINGUS.
...
ALORS?


Alors quoi?

SAME PLAYER SHOOT AGAIN?
INSERT COINS


Hein? quoi?


La lumière disparut. Le sol boueux était palpable sous ses doigts, la pluie ruisselait sur son corps engourdi.
La chute de chaque goutte sur son visage résonnait telle un coup de tonnerre sous son crâne, amplifiant d'avantage l'insupportable nausée qui l'avait saisi dès son réveil.
Lingus ouvrit l'oeil.

L'oeil car il n'en avait plus qu'un seul. L'autre n'était qu'une plaie boursoufflée d'où suintait un affreux mélange de pus sanglant.
Sa vue était voilée et le paysage trouble qu'il distinguait à peine tanguait dangereusement.
Il crut toutefois reconnaitre une silhouette aux rondeurs familières mais il était trop faible pour se lever ou appeler. C'est à peine s'il put émettre un faible râle et se laisser rouler sur le côté.

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M.reginae
Reg., je est désole, je crois je va encore douve te faire un peu mal... mais ce est pour ton bien.

bah voyons..vas y charcute..attend que je sois en forme toi, moi aussi je jouerai l'infirmière sadique, en commençant par t'attacher à un arbre de la forêt autour du campement des Sicaires. Puis je t'enduirai le corps nu de miel et je t'enverrai Ernestine, l'ânesse de Zarathoustra..telles sont les pensées de Reginae, ce qui lui permet de supporter en serrant les dents les soins ô combien efficaces d'Andrew.

Deos, te as dans Son Grande Estime. Tu vivras. Tu vas être Son Bras Vengeur. Ce que il te faut, ce est juste de le repos pour le moment. Et aussi change un peu le pansement. Le Très Haut continuera de t'aide puisque tu le loues dans tes prières. Tu es forte et je save que tu alle te en sortir. Deos est juste. Ton mort aurait pas ete possible.


Reginae, un peu calmée, opine positivement de la tête, encore blême.

- oui je serai un bras vengeur, tu peux en être sur. Bientôt..très bientôt. Aileron et Gromukus sont déjà partis pour préparer la suite. Je veux les rejoindre dès que je pourrais marcher.

La Sicaire tente alors de s'asseoir sur la paillasse, mais retombe vite. Se relever et oublier, il n'y a plus que ça qui compte. Oublier, comment le pourra t'elle? Son visage s'assombrit à nouveau, voile de tristesse , linceul de sa joie de vivre.

- Andrew..merci pour ton aide..merci.

Elle ne s'appesantit pas, mais les mots sont sincères, puisque ceux d'une survivante écorchée vive.

- Aileron m'a dit que Lingus, Fabulous et Nimgly n'ont pas été retrouvés encore. tu as des nouvelles toi?

Visiblement, la Sicaire va bien mieux..elle se remet à parler et parler encore. Enfin..Andrew est un gentleman, il ne se permettrait pas de remarques déplacées sur les femmes.
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Sicaire Morte

Fabulous
- Bah mon Ch'tio t'es dans un sale état. T'as voulu fricoter avec une femme dahut? Appuie toi sur moi, j'te ramène avec les autres.

Il ne leva même pas la tête. Pas de force, pas plus de courage. Il s'appuya néanmoins presque instinctivement sur l'épaule de la jeune femme qui était venue à sa rencontre. Il ne s'était même pas rendu compte qu'il était à deux pas de Pontarlier, son regard ne s'étant pas levé depuis un certain temps. Il marchait au courage, la douleur était devenue une amie proche et il s'était habitué à elle. Marcher et encore marcher, telle avait été sa devise durant ces dernières heures. La voix de la jeune femme ne lui parlait guère, il n'avait pas l'impression de l'avoir déjà entendu. Il était possible que celle-là l'emmène directement dans les geôles puantes franc-comtoises. Mais de toute façon avait-il d'autre choix que de faire confiance? Il essaya de communiquer avec elle. Les borborygmes qu'il bavait de façon sourde ne devait pas être très explicites pour la catin qui lui avait proposé son aide.

-Bras...mal...vengeance...


Son regard vitreux ne devait pas vraiment aider à la compréhension. La catin en fera ce qu'elle pourra. Puis son ventre se remit à gargouiller comme il n'avait certainement jamais gargouillé. De quoi provoquer une avalanche dans les montagnes proches.

-Faim...soif...

Il ne le savait pas mais il n'avait pas mangé ni bu depuis des jours. Il était complètement déshydraté et sur le point d'en mourir. Il ne marchait plus. Ses pieds avançaient en frottant de plus en plus le sol. Finalement la béquille que constituait Poupette était peut-être en train de lui sauver la vie à l'heure qu'il était.


-Servane...


Il se souvint de ce qu'avait la jeune femme pour lui. Même si elle avait du l'abandonner, elle avait risqué sa vie pour l'aider. Il ne l'oublierait pas. Ce fut les derniers mots qui s'échappèrent de sa bouche dans un gazouillis de bave et de sang. Il ferma les yeux et se laissa presque aller de tout son corps, accentuant le poids sur les épaules de Poupette sur lesquelles il s'appuyait. Il devait économiser ses forces pour aller jusqu'au bout. Et la jeune femme n'était surement pas capable de le porter si il venait à s'écrouler.

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"La trahison n'est qu'un mot inventé par les hommes pour confondre leurs frères qui ne pensent pas de la même façon qu'eux."
Lingus
Dans la plaine, au milieu des cadavres pourrissants, Lingus fut tiré de l'inconscience dans laquelle il était retombé. Il était couvert de vomissures, les siennes sans doute. Une corneille se tenait sur son épaule, les serres acérées, solidement ancrées dans sa chair. Ses coups de bec le firent revenir à lui, elle releva la tête lorsqu'il se mit à remuer et darda sur lui un regard furieux. Ses yeux entièrement noirs semblaient exprimer la colère de devoir renoncer au festin qui s'annonçait.
Une fois passé l'effroi d'une telle vision, il la chassa sans ménagement.

Combien d'heures avait-il passé étendu parmi les vestiges de la bataille? Des jours peut-être, au beau milieux de tout ces corps aux membres mutilés, des armes brisées et des carreaux d'arbalète, baignant dans une boue sanglante.
Il parvint à se redresser en grimaçant de douleur et découvrit le champ de bataille.

L'endroit n'était plus qu'un charnier à ciel ouvert d'où s'élevait les remugles du pourrissement des chairs. Les ruines qui jonchaient la plaine témoignaient du carnage qui avait eu lieu. L'ampleur de cet horrible spectacle glaça Lingus.
Et une pensée le hanta soudain. Ivori...

Il se mit à courir, allant d'un corps à l'autre pour vérifier qu'il n'y reconnaisse pas un visage aimé. Il en retourna même quelques uns qui reposaient face contre terre. Certains étaient défigurés par les blessures, mais tous étaient gagnés par le gonflement, leurs traits boursouflés demeuraient méconnaissables.

Au cours de ses recherches macabres, il se remémora les instants de bonheur qu'il avait connu en Helvétie, sans doute les plus intenses de sa vie. S'il avait pu les vivre, c'était que l'Helvétie était cette terre de liberté et de vertu qui lui offrait tant, où il avait trouvé quantité de frères et soeurs partageant le même idéal que lui, où il avait eu envie de fonder un foyer...

Mais sa Foi lui avait intimé l'ordre d'offrir au monde entier cette liberté, ce bonheur. Aujourd'hui, cette terre, son refuge, son modèle s'était retournée contre lui et lui avait peut-être repris son amor, sa pelliroja...
Cette pensée engloutit toutes les autres, Lingus porta ses mains à son visage. Étaient-ce les larmes qui brouillaient ainsi sa vue? Il tâta son oeil droit qui refusait de s'ouvrir, il pensait à un gros hématome. Sous ses doigts, il sentit un renfoncement spongieux bordé de croûtes de sang séchées à l'endroit où aurait du se trouver son oeil.

L'horrible découverte le fit chanceler, il lui fallait de l'aide et il était seul, désespérément seul et en terrain inconnu.
Il se dirigea vers les faubourgs de Pontarlier et aperçut un attroupement sur sa route. Un groupe de soldat dont une femme qui se tenait un peu en hauteur et s'adressait à quelques villageois.



Larrycool a écrit:
" Peuple de Pontarlier, peuple Franc Comtois, les maudits qui certains soirs vous causaient tant de tourments, sont désormais morts ou hors de nos frontières, ces barbares, oubliez les ! Retournez travailler tranquillement sans avoir la peur au ventre. Vous en êtes débarassés !
Retrouvez votre liberté de penser, certes cela n'aurait jamais dû arriver si nos frontières étaient mieux gardées, mais dîtes-vous bien une chose, ne fuyez jamais quoi qu'il se passe, vous êtes chez Vous ! Gardez l'ardeur de votre flamme Franc Comtoise...Un Franc Comtois ne se rend jamais, oubliez pour toujours les armes de la peur, rêvez plutôt de saveurs diverses, réjouissez vous des clameurs de joie de vos filles, réjouissez-vous sur la prospérité de vos champs...
Mais dîtes-vous que l'avenir d'un individu, d'une société ou d'une nation est toujours déterminé par son passé. Votre avenir sera sans issue si vous n'arrivez pas à résoudre les traumatismes que cette guerre vous a infligé. Exorcisez vos démons pour permettre un avenir meilleur. Vous avez souffert, vos larmes ont été pour nous comme les cris de nos parents que l'on tourmente, votre drame était le Nôtre, votre douleur également. Donc n'oubliez jamais...on ne peut rien construire de durable si les bases ne sont pas solides. Votre souffrance sera votre expérience, et vous mènera, Vous, à être beaucoup plus tolérants envers vos frères..."



Parmi les soldats, Lingus reconnu Edodangreau. Ce jour-là, il ne parlait pas plus que lorsqu'il l'avait appelé à la barre. Aussi, il reporta son attention sur le discours de la dame et, faisant fi de son état repoussant, prit la parole.


C'est cela, oubliez donc les barbares qui sont venu vous délivrer de l'emprise de ces nobles si raffinés!
Retournez travailler tranquillement pour qu'ils puissent s'engraisser des fruits de votre labeur!
Vous pouvez penser librement tant que vous les abreuvez de votre sueur et de votre sang, tant que vous ne vous avisez pas de remettre en question l'ordre établi!


Il continua son chemin vers Pontarlier, attendant qu'une fourche vienne se planter dans son dos. Il avait réchappé aux combats, il pouvait bien mourir lynché. Si ce n'était pas le cas, il gagnerait le centre du village -il était de toutes façons trop faible pour marcher plus loin- et trouverait peut-être quelqu'un en ville pour le soigner.
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Larrycool
Un homme à l'écart de la foule écoutait les propos de la jeune femme. Lorsque celle-ci en eut terminé et que les gardes allaient prendre congé de leurs ouailles, l'homme tout à coup prit la parole

Citation:
Lingus. C'est cela, oubliez donc les barbares qui sont venu vous délivrer de l'emprise de ces nobles si raffinés!
Retournez travailler tranquillement pour qu'ils puissent s'engraisser des fruits de votre labeur!
Vous pouvez penser librement tant que vous les abreuvez de votre sueur et de votre sang, tant que vous ne vous avisez pas de remettre en question l'ordre établi!


Il y eut soudain une grande rumeur parmi les villageois, puis la rumeur enfla et laissa place à la vocifération, l'émeute était proche. Un mouvement de foule et les hommes armés de fourches voulurent se lancer à sa poursuite.
Laslau et Edodangreau se placèrent en avant des premiers poursuivants, tentant tant bien que mal de contenir la colère des Pontissaliens.
Larry d'un ton ferme tenta de les calmer.


" Arrêtez, peuple de Pontarlier, arrêtez ! Pensez à ce que je viens de vous dire, ne rentrez pas dans cette humanité avec des gueules empuanties, ils sont trop nombreux ceux qui cautionnent les lynchages et la cruauté, le monde se pourrit par ceux qui croient à n'importe quoi et à la déshumanisation.
Laissez le partir, de plus il est blessé, quel plaisir aurez-vous à rattraper un homme meurtri et à le lapider ? Ce ne sera pas à votre honneur. Simplement le fait de vous vanter d'avoir tué un réformé ?
Sachez que ceux que nous avons pourchassé ne sont pas des réformés, mais de simples brigands, des horribles pillards sans foi ni loi, rien à voir avec ceux qui ont déjà un code d'honneur, les réformés ont seulement des idées différentes des vôtres...des nôtres. Allons, ne soyez pas stupides, rentrez dans vos foyers, n'attisez pas plus de haine que ce qu'il y a. Ne pensez vous pas qu'il y a eu assez de meurtres légaux prescrits, autorisés par la nation et la religion ? N'y a-t-il pas assez de mutilations, de barbarie et de destruction ?
Ne perdez pas vos valeurs, croyez encore à l'existence de la justice, nous mènerons ensemble un combat pour le juste rétablissement de la morale, il s'agira peut-être d'un combat perdu, mais ce n'est pas parce qu'il est perdu d'avance qu'il ne faudra pas le mener !..."

Etaient-ce les paroles de Larry, ou bien la détermination de ces deux compagnons d'armes, l'épée à la main, prêts à embrocher le premier qui aurait osé s'élancer à la poursuite de l'homme ? Toujours est-il que la fougue de la populace s'estompa rapidement et chacun en maugréant retourna en sa demeure.

" C'était Lingus, Larry " fit Edodangreau.
" Je sais, je l'ai reconnu, sa barbe hirsute, et ses cheveux trop longs l'ont trahi bien qu'il n'ait rien fait pour se cacher !" répondit-elle en souriant.
" Il n'avait pas l'air très en forme ! heureusement que nous avons réussi à les contenir, je n'aurai pas donné cher de sa peau "!
renchérit laslau.
" Allons, rentrons " reprit la chef de corps[/color] " il y en a assez pour aujourd'hui...mon bras me fait mal, il faut que je refasse mes bandages ".[/color]
" Veux-tu que je t'aide ?"
" Non, merci Laslau, va dormir, il est tard...et toi aussi Edo... tentez de récupérer un peu "...
























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--Poupette


Fabulous est dans un très très sale état, d'après l'analyse très fine de Poupette. Il lui prononce quelques paroles, dont elle ne comprend que vaguement "faim..soif" puis "Servane".

- Ah bah oui Ch'tio faut qu'tu t'retapes en boustifaillant..puis pour la gueuse par contre faudra attendre. Tu dois pas être bien dru de 'dans l'braies.

Vraiment ces Réformés, ça pense qu'à la bagatelle pense Poupette, en faisant de son mieux pour aider l'ancien juge de Franche Comté à marcher. Il est lourd le bougre.

Les deux blonds arrivent clopin clopant à l'entrée de Pontarlier, assistant à la scène entre la fameuse "journaliste" présente au Tribunal Révolutionnaire, mais dont personne n'a jamais vu un article, et Lingus, le curé défroqué Bourguignon.

Poupette s'approche du Sicaire et ne trouve rien de plus fin à lui dire, au vu de sa blessure faciale.



- t'as perdu ta rondelle de l'oeil? allez ch'tio suis nous, j'connais un coin pour vous r'mettre vaillant.

Dans sa lancée, la poulpesque blonde continue à marcher, sans s'arrêter, de peur de ne pouvoir tenir très longtemps une telle charge.
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