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[RP] Double révolte en Limousin : les raisins de la colère !

Nilas
[Dans la Mairie de Guérêt au petit matin]


Pipe gavée de sauge en main, le Duc du Trégor était assis dans le bureau aux cotés de son amie la Mairesse, avec qui il faisait le point sur la nuit de combats.

En effet, comme cela était prévu, les villageois, aidés par les barbiers de la C.O.L.M et les quelques représentants des Ordres Royaux présents sur place avaient lamentablement tenté de reprendre la Mairie, et avaient, comme prévu, pris la déculottée qui leur avait été promise...

La distribution de baffes et de coups de gourdins avait été généreuse, et les coquards fleurissaient dans le village...

Les pauvres n'avaient toujours pas compris qu'ils mettraient des semaines à leur reprendre la mairie, tant les hommes du Duc du Trégor et de Balmo étaient nombreux à la tenir !

Sans compter que de nouveaux renforts étaient encore arrivés, et que d'autres affluaient... Et oui, fallait pas rêver, il n'y avait pas que les troupes loyalistes qui bénéficiaient de soutiens ; et des soutiens, en ce moment, Nilas et ses copains en avaient un paquet !

Tirant sa pipe de sa bouche, le Duc du Trégor pointa quelques noms du doigt sur une liste.



Ceux là Laura, ça doit être ta priorité.

Qu'ils comprennent bien qu'on ne va pas les laisser faire...



La nuit précédente, un certain nombre de comportements criminels avaient été constatés, et ils entendaient bien le faire valoir devant les juridictions compétentes...

Soudain, un pigeon vint s'éclater le crâne sur la vitre.

Surpris, le Chevalier Noir se leva pour aller voir ce qui se tramait... Ouvrant la fenêtre en esquivant l'envoi d'une chausse et n'écoutant pas les quelques invectives dont il fut le destinataire, il ramassa le volatile sur la patte duquel était accrochée une missive Comtale.

La déroulant, il commença à la parcourir.

Un sourire s'afficha sur son visage, qui peu à peu s'estompa pour laisser place à une petite moue de déception. Il croyait rêver...

Cette Comtesse ne manquait définitivement pas d'air, et il allait de ce pas lui expliquer pourquoi.

En raison de la réception d'une autre missive de Dragonet, homme fort intelligent, il comptait en revanche, lui tendre une dernière fois la main... Faute de quoi ils mèneraient un combat à mort...

Prenant sa plus belle plume, alors qu'un autre pigeon était en train d'être mis sur rampe de lancement par un de ses compère, l'autre étant décédé le temps de la lecture de la missive, le Duc du Trégor s'attacha à se montrer clair... et ferme !



Citation:
A l’attention de Sindanarie de Carensac, Comtesse du Limousin, de son Conseil Comtal, et du Peuple du Limousin.



Ma Chère Comtesse,


C’est avec un certain plaisir, et un certain amusement que je viens de parcourir votre précédente missive.

Je prends bonne note vôtre émoi face à la situation que connaît, à demi mots reconnus de votre fait, le Comté du Limousin et de la Marche et saurais me montrer magnanime si vous m’en donnez l’occasion.

Votre proposition de duel vous fait honneur et témoigne dans une certaine mesure, soit d’une certaine forme de courage, bien qu’elle me semble procéder davantage d’un effet d’annonce visant à ne pas perdre totalement la face, que d’autre chose, soit de votre propension au suicide. Je vous rappelle tout de même que ma lame est de notoriété publique, l’une des plus fines que le Royaume de France ait eu à affronter ; quatre-vingt-dix-sept hommes étant déjà passés de vie à trépas sous les coups de ma bastarde lors des différentes guerres auxquelles j’ai eu à participer.

Je n’ai pas hâte de commencer un tableau de chasse féminin. Fusse la femme qui me provoque, une membre de l’Ordre Royal de la Licorne.

De vous à moi, fusse-vous un homme, vous n’êtes d’ailleurs actuellement pas en position de négocier ce genre de sortie de crise, étant vous-même dans la position qui est de loin la plus fâcheuse.

Pourquoi donc accepterais-je de quitter mes hommes pour le temps d’un duel, alors que je sais pertinemment que vos forces n’ont, en aucune mesure la capacité de nous faire plier militairement ? En tout cas, pas avant des lustres…

Pourquoi accepterais-je de vous faire un cadeau, en conditionnant notre retrait sans condition à une éventuelle victoire de votre part lors de ce duel, alors que nos forces sont déjà victorieuses sur les vôtres ?

Pourquoi vous donnerais-je l’occasion d’être l’héroïne de vôtre peuple, alors que ce sont vos décisions qui l’ont conduit dans cette situation désastreuse ?

L’affaire qui est la nôtre est certes une affaire d’honneur, mais de vous à moi, je pense avoir déjà fait ce qu’il fallait pour qu’il n’y ait aucun doute quant au fait que nous sommes victorieux, et que vous êtes perdante.

Le duel a déjà eu lieu, et vous fûtes déjà défaite… A Bourganeuf, puis à Guérêt.

Il ne tient en revanche qu’à vous de ne pas être défaite plus encore et de ne pas être davantage humiliée… La piètre tentative de reprise infructueuse de Guérêt la nuit dernière illustre et étaye un peu plus mon propos.

Je vous propose donc de ne pas céder à la passion, et pour quelques instants, d’accepter de revenir à la raison.

Ayant ce matin reçu missive du Sieur Dragonet de Castelcerf, dont je pense vous avez-vous aussi reçu copie, puisque j’ai pu constater sa publication en place publique, il me semble que votre ancien Chambellan et membre du Conseil Comtal nous a fait une proposition réelle et sérieuse quant à la sortie de crise.

Y ayant accordé le plus grand crédit, et la plus grande considération, je vous propose donc une feuille de route quant à la sortie de crise.

Je vous averti en revanche, qu’il s’agit de notre dernière contre proposition. Tout refus, de votre part devant conduire au sac définitif de Guérêt et de vos institutions, quand bien même cela devait nous coûter notre tête.

Citation:
Je suis donc, et au nom de mes hommes, prêt à opérer les concessions suivantes :


Premièrement, Nous prenons acte de ce que des excuses publiques ne pourront être formulées, par votre personne ou par votre conseil, à l’égard de mon ami, et non mon vassal, puisque dans la Noblesse Bretonne, mon égal, le Sieur Albatrus de Guérande, Duc de Saint Malo.

Qu’en effet, bien que les arguments soulevés par le sieur Dragonet, vous-même, votre Capitaine ou votre Prévôt n’ont en aucune manière réussi à me convaincre, je pense qu’il n’est pas nécessaire de s’entêter davantage.

J’ai bien compris que vous ne répondriez jamais favorablement à cette demande, afin de ne pas vous jeter sur vous-même le discrédit final, et pense que vous-même ainsi que vôtre peuple avez déjà suffisamment eu à souffrir de la situation.

En soit, votre incapacité à nous empêcher de renverser le pouvoir dans les mairies de Bourganeuf, puis de Guérêt, ainsi que vôtre incapacité à reprendre la mairie de Guérêt toujours entre nos mains, suffit à mon sens à laver l’honneur du Duc de Saint Malo.

Deuxièmement, je prends acte de ce que la reconnaissance d’une tentative de meurtre sur la personne du Duc de Saint Malo, par vos juridictions n’est pas possible, pour les mêmes raisons, et laisserait à mon ami le Duc de Saint Malo le soin de décider de l’opportunité de saisir les juridictions compétentes, s’il l’estime nécessaire.

Troisièmement, je m’engage sur mon honneur, et sur ce qui m’est le plus cher, si le présent accord est respecté, à ne plus entreprendre la moindre velléité à votre égard, ainsi qu’à l’égard de l’intégralité des villes, ou du Kastell du Comté du Limousin et de la Marche.

Cette troisième proposition ne pouvant en revanche être définitivement entérinée et mise en place de notre coté, qu’à compter du lendemain du jour où votre acceptation sera scellée et publiée en place publique.

Quatrièmement, je m’engage sur l’honneur et sur tout ce qui m’est le plus cher à ce que la ville de Guérêt vous soit rendue sans heurts, et à ce que les coffres ne soient pas touchés, étant entendus qu’une centaine (ou deux) d’écus a été prélevée pour nourrir nos hommes.

Quatrième proposition ne pouvant en revanche être définitivement entérinée et mise en application qu’à compter du lendemain du jour où votre acceptation sera scellée et publiée en place publique.

Cinquièmement, et dernièrement, si le présent accord est accepté et entériné, moi-même et mes hommes quitteront le Comté du Limousin et de la Marche, dans les plus brefs délais, toutes armes au fourreau, en gage de notre bonne foi.

Départ qui se fera, fonction des besoins de chacun, soit par la route du Berry, soit par la route du Poitou, soit par la route du Sud.

Mes hommes et moi-même devant en tout état de cause avoir la possibilité de pouvoir passer, sans heurts par la route de Limoges, sans avoir à craindre le courroux de votre armée.

Voici pour nos engagements, qui en tout points respectent les suggestions formulées par le Sieur Dragonet.


En contrepartie non négociable, nous vous demandons :


Premièrement, abandon pur et simple de l’intégralité des charges pesant contre ma personne (pour les deux procès), ou à maxima, si cette demande excède ce que le peuple Limousin peut agréer m’accorder, condamnation à une peine ne pouvant en aucun cas excéder un écu symbolique, assorti d’un bannissement dont la durée ne pourra excéder plus d’un mois.

Deuxièmement, abandon pur et simple de l’intégralité des charges pesant sur l’intégralité de mes hommes, et à maxima condamnation à une amende d’un écu symbolique, non assorti de banissement.

Troisièmement, il est acté que les quelques écus prélevés à Bourganeuf (environ 1500 écus), et à Guérêt (environ 200 écus), ne seront pas reversés au Comté du Limousin, ces dernières sommes devant être conservées par nos soins, et servant à couvrir le préjudice subi par Albatrus de Guérande, Duc de Saint Malo, et à payer les soldes de nos combattants.

Quatrièmement, nous exigeons, pour moi-même, ainsi que pour l’intégralité de mes hommes, un sauf conduit, garantissant une sortie sure du territoire du Limousin, et garantissant bien entendu qu’aucune armée du Limousin et de la Marche ne nous pourfendra à l’occasion de cette dernière. Sauf conduit incluant une absence de poutrage par une armée alliée du Limousin qui serait secrètement présente sur ledit territoire du Limousin ou à ses abords directs.

Cinquièmement, nous sollicitons un engagement ferme de la Comtesse et de son Conseil à tout entreprendre pour qu’un Traité soit rapidement conclu avec le Ponant, garantissant que ce genre de chose ne se reproduira plus jamais ni dans un sens, ni dans l’autre.

Sixièmement et dernièrement, nous exigeons la production d’un document écrit faisant la synthèse de ces engagements réciproques, rédigé et signé de la main de Sindanarie de Carsenac, Comtesse du Limousin, de son Capitaine, de son Prévôt des Maréchaux, et surtout, de son aimable Juge.

Accord écrit, qui bien entendu sera publié en tout endroit du Comté, permettant d’en assurer une publicité au dessus de tout soupçon.

Mon sceau apposé sur la présente missive valant, accord express pour notre partie du contrat.


Qu’il soit, Madame la Comtesse, su de tous, que les belligérants signataires de la présente convention, valant accord amiable de sortie de crise, auront de part et d’autre consenti des concessions importantes par rapport à leurs prétentions initiales, aux fins de préserver, de votre part, la sécurité, la paix et l’intégrité physique de votre Peuple et de ses Institutions, et de la nôtre, l’honneur et la vie de nos combattants.

Puisse Aristote vous diriger, dans le choix de la juste décision et…

kentoc'h mervel eget bezañ saotret !


Fait à Guérêt, d'ar Meurzh 31 a viz Mae 1459


Nilas d’Artignac, Duc du Trégor,
Chevalier de Pontekroaz,


















_________________
Ratou42
Ratou passait par là et lut les propositions données par sa Grâce le Duc Nilas.
Les termes, les exigences et les concessions accordées par ce dernier la laissèrent dubitative et elle se reprit à plusieurs fois afin de bien comprendre la situation.

Elle dut avouer que ce dernier avait de bons arguments et que, s'il était homme de confiance, chose dont elle ne doutait pas, peut-être serait-il intéressant de bien se concentrer sur sa missive et ne pas la laisser tomber dans les oubliettes.

Ratou savait qu'elle allait s'attirer les foudres de bon nombre de personnes mais, pour elle, la tranquilité et la sérénité du peuple limousin était la seule chose qui comptait et, même si plusieurs personnes allaient ouvertement la critiquer ou la maudire, elle aimerait du fond du coeur que sa Grandeur lise avec la plus grande attention la missive du Duc.

Cette dernière n'était pas dénuée de bon sens, bien au contraire et pourrait être une solution qui pourrait convenir à tout le monde et surtout ramener un peu de vie et de sérennité dans le Comté.
Après tout, tout limousin et tout villageois, noble ou non, avait le droit de vivre en son Comté le plus librement et sereinement possible et là, le Duc offrait la preuve de sa promesse de retrouer calme et paix dans le Limousin.

Les demandes qu'il formulait concernant les procès en cours lui faisaient d'ailleurs honneur puisqu'il ne demandait même pas la relaxe pure et simple mais une peine pour ainsi dire d'un écu symbolique qui montrait toute la compréhension des procédés judiciaires mis en avant.

Ratou appréciait la proposition du Duc et l'estimait pour cela mais il était quand même une chose qui la chagrinait.

En effet, ce dernier demandait des excuses publiques de la Comtesse concernant le poutrage de son ami Albatrus et là, c'est une chose qui gênait considérablement Ratou.
Cela aurait pu être plausible mais à ce niveau-là, Albatrus à la tête de son Armée Yop avait, il fallait l'avouer, très mal agi et réagi face aux demandes du Capitaine et de la Comtesse à son arrivée dans le Comté. Et il semblait un peu invraisemblable que la Comtesse s'excuse pour un acte dont Albatrus était à la base responsable de toute part. Voilà un des points négatifs qui gênait Ratou. De plus, comment s'excuser de ce fait alors même que la Reyne Beatriz avait complimenté le Limousin pour cet acte. Là, c'est une chose que Ratou ne pouvait concevoir.

Mais le Duc Nilas le comprendrait-il ? Il semblait tant tenir à ces excuses qu'il avait sans doute tendance à fermer les yeux sur la portée et les implications négatives qu'avait causés son ami en rentrant en Armée dans le Limousin.

Il semblerait que certaines choses devaient peut-être être revue et que chacun accepte de porter ses propres responsabilités afin que tout le monde puisse retrouver la paix et une sérénnité commune, même si la chose n'était pas facile.

Mais Ratou, bien que Prévost et donc, chef de la sécurité, était une idéaiste mais elle croyait en la bonne foi de chacun. Elle espera que chacun puisse se retrouver pendant un bon moment afin de discuter ouvertement sans heurts, sans cris, sans critiques mais de manière à dialoguer honnêtement les uns avec les autres.
_________________
Nilas
[HRP pour Ratou et pour une bonne compréhension du propos de Nilas, peut être un peu trop pompeusement tourné et donc moins clair : Nilas a expressément renoncé dans son engagement n°1 à ce que la Comtesse du Limousin présente des excuses pour le poutrage d'Albatrus]


[A la Mairie de Guérêt, quelques heures plus tard]


Recevant un pigeon d'un de ses hommes planqué aux avants des barricades, le Duc du Trégor pique un coup de sang.

Citation:
31-05-2011 04:04 : Vous avez remarqué que Infirmier2008 était en train de constituer une armée


Soupirant quelque peu de cette lamentable tentative, Nilas reprend sa plume pour ajouter un additif à la missive qu'il venait d'adresser à la Comtesse.



Citation:
A l'attention de la Comtesse Sindanarie de Carensac, et son Conseil Comtal,


Comtesse,


C'est avec le plus grand déplaisir que je constate que vous avez secrètement, et en parallèle de nos négociations, ordonné à un de vos barbiers de la C.O.L.M, qui plus est l'un des participants au poutrage du Duc de Saint Malo, de constituer une armée.

En voici la preuve :

Citation:
31-05-2011 04:04 : Vous avez remarqué que Infirmier2008 était en train de constituer une armée


Peut être s'agit il toutefois d'une tentative isolée visant à nous reprendre la ville de Guérêt.

Toujours est il que l'intéressé met en péril nos négociations, et que vous seriez tenue pour responsable des éventuelles conséquences dommageables occasionnées par ce dernier, de par votre position de chef suprême des armées du Limousin.

Je enjoins donc de bien vouloir prendre toute disposition pour ordonner à l'intéressé de bien vouloir cesser immédiatement la constitution de cette armée, ce en vue de garantir la sécurité de tous.

Vous annonce par ailleurs qu'il serait vain de laisser ce soldat laisser lever une armée en vue de nous déloger (prestige à 0 = gros bobos), puisque, compte tenu du nombre de défenseurs qui est le notre, cette armée se casserait inéluctablement les dents sur nous.

Souhaitant préserver la sécurité de tous, je vous prie donc d'agréer ma demande au plus vite, et de prendre toute disposition pour faire cesser cet état de fait qui a tendance à nous mettre en colère, face aux propositions que nous venions dores et déjà de concéder.

En mesure de protestation, je vous informe donc que la proposition formulée il y a de cela quelques heures, faute d'être remise en cause, voit sa durée de validité sérieusement amputée.

Je vous demanderais donc de bien vouloir nous répondre d'ici à demain soir, de manière définitive, avec la marge de manoeuvre que j'ai concédé dans ma dernière missive privée adressée au sieur Dragonet (sur le montant des amendes), faute de quoi, nous considèreront notre proposition caduque, et serons contraints de revoir nos demandes à la hausse.



kentoc'h mervel eget bezañ saotret !


Fait à Guérêt, d'ar Meurzh 31 a viz Mae 1459


Nilas d’Artignac, Duc du Trégor,
Chevalier de Pontekroaz,






























Un piaf portant la missive est acheminé illico presto jusqu'au Conseil Comtal du Limousin.
_________________
Lauralyne
Laly était dans le bureau de la mairie aux côtés du Duc de Trégor, Nilas. Elle l'écouta, regarda ce qu'il lui montrait. Elle n'était pas habituée à toute cette paperasse.

Ceux là Laura, ça doit être ta priorité.

Qu'ils comprennent bien qu'on ne va pas les laisser faire...


Bien je vais te faire cela.

Une autre affaire arriva.
Citation:
31-05-2011 04:04 : Vous avez remarqué que Infirmier2008 était en train de constituer une armée


Celui-ci aussi donc.

Elle repoussa une mèche de cheveux et s'attacha à sa tâche.
Dehors la vie se déroulait calmement en apparence car l'appel à la révolte grondait. Il y aurait encore de l'action, des frictions....

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Seleina
Ah il veut une demande de pardon...

Ses doigts fins maintenaient la plume avec fermeté, son poignet glissait sur le velin, les mots s'acheminèrent sans difficulté, s'élançant sur le fil de sa pensée pour être déposés par le mince filet d'encre.



Citation:
A sa grâce Nilas d'Artignac.

Le bonjour,


Dans l'affaire opposant sieur Albatrus au comté du Limousin, je veux bien, moi Seleina Romans, dame de Varetz, demander pardon.


Oui... Pardon d'avoir osé défendre nos terres contre une potentielle menace. Pardon d'avoir été méfiants et d'avoir permis à l'armée de faire son travail...

Pardon d'avoir cru le contenu de la missive du duc de St Malo faisant état de menaces plus qu'explicites.

Pardon d'avoir fait ce qu'il était nécessaire de faire puisqu'aucun communiqué d'aucune sorte ne nous était parvenu pour imaginer que ladite armée avait été dissoute...

Pardon d'avoir protégé ce sol que nous aimons par dessus tout.

Pardon d'avoir osé gouverner de manière concertée et réfléchie, de faire ce que tout conseil est censé faire en pareille situation.


Je conçois qu'une grande tristesse assaille votre coeur.
Je regrette que l'un des votres soit tombé. Si vous saviez le nombre des miens que j'ai vu mourir de la sorte... Mais c'est une autre histoire.

Je conçois beaucoup moins votre ingérance, ne la tolère et ne la comprends pas.

Si votre seule force de persuasion réside dans la menace et le chaos, vous êtes donc homme de peu de foi, de peu d'honneur.
Le fait de vous voir vous acoquiner avec le Castelcerf semble confirmer cet état de fait.

C'est pourquoi par la présente, je vous informe que je n'aposerai pas mon nom en bas de ce document que vous avez la prétention d'exiger.

Vous êtes en situation de force et pouvez nous faire plier comme bon vous semble il est vrai.

Mais je préfèrerai et de loin être démise de mes fonctions que d'y accéder.

Que cela soit su de vous.

Qu'Aristote vous guide sur les chemins de la vertu.


L'aimable juge Seleina.

_________________
Nilas
[Mairie de Guérêt, dans la soirée]


Recevant la missive de la Juge, le Duc du Trégor fut dans un premier temps pris d'une envie de s'arracher les cheveux, avant de prendre un peu de recul et d'en sourire.

Se tournant vers son second à qui il fit lecture de la missive avant de s'exclamer avec un brin de sarcasme et d'ironie.



Par Aristote, ce n'est pas possible...

Non seulement ils ont besoin de cours de Défense et d'Art de la Guerre, mais en plus ils souffrent d'illétrisme dans ce Comté !

C'est pas possible... Si je dois négocier avec des demeurés, on y sera encore l'an prochain !

Ce ne serait pas pour me déplaire parce que je commence presque à bien les aimer mais quand même, on dépasse les bornes des limites là !



Il était passablement consterné, mais il avait l'habitude... Il resta donc calme et posé lorsqu'il prit sa plume pour lui répondre.

Intérieurement, il se dit qu'elle le faisait exprès, qu'elle était secrètement amoureuse de lui, encore une... Qu'elle devait vouloir se le garder pour elle pour pouvoir avoir loisir de lui rendre visite dans les geôles, nue sous sa cape !

Puis, il se ravisa, se disant que ça devait sans nul doute encore être une de leurs petites stratégies de Licorneux. Ou un problème d'illétrisme...

Prenant un bout de vélin, Nilas griffonna donc quelques mots à l'endroit de la Juge pour en avoir le coeur net. Optant pour une formulation claire, histoire de...



Citation:
A Seleina, Juge du Comté du Limousin,


Madame,


J'ai eu à plusieurs reprises l'occasion d'échanger avec vous sur divers sujets, et jusqu'ici je n'avais pas remarqué que vous ne saviez lire.

J'avais même jusqu'ici eu l'impression de m'adresser à une personne dotée d'intelligence et de raison.

Je ne sais donc guère quoi penser de votre précédente missive, si ce n'est qu'il doit y avoir des mots qui ne s'écrivent pas de la même manière en Breton et en Françoy.

J'ai expressément renoncé à solliciter des excuses de la part de vôtre Comtesse concernant le poutrage du Duc de Saint Malo, de même que j'ai renoncé à ce que la Justice de vôtre Comté reconnaisse une tentative d'homicide sur la personne de ce dernier.

J'ai en revanche accepté de plaider coupable pour les faits reprochés, en sollicitant toutefois un arrangement quand à la sanction.

Vous aurez votre condamnation, et mon plaider coupable. Je ne comprend donc pas où est le problème.

J'ai quelque chose que vous voulez, et vous aussi... Et le fait est que vous voulez davantage ce que j'ai !

J'avoue donc rester pantois lorsque je lis vos mots, tout comme devant ceux de votre Prévôte que l'on m'a rapporté il y a maintenant quelques heures déjà.

En ce qui concerne le reste de vos développements, je ne m'épancherais pas sur vos amitiés ou inimitiés avec Messire Dragonet. Ces choses ne me regardent pas et n'intéressent pas la situation.

J'ose en revanche souligner une nouvelle fois l'intelligence de ses propositions, qui concilient les divers intérêts en présence et ont le mérite de pouvoir favoriser une sortie de crise.

Dans le cas où cette sortie de crise serait bloquée par votre refus de signer le contrat que je vous ai soumis, vous irez donc expliquer à vos électeurs, dont vous semblez vous moquer éperdument, les raisons qui vous ont poussée à un tel refus. Je pense que vous serez bien reçue...

N'oubliez pas qu'à l'heure où je m'adresse à vous, le Comté du Limousin est toujours amputé d'un de ses organes... et qu'une partie de votre Peuple se trouve pris en otage !

La négociation est un rapport de force constant, et à l'heure actuelle, c'est effectivement nous qui sommes en position de vous dicter nos conditions, et je vous serais à cet effet gré de noter que j'ai fait des concessions, là où je n'avais pas forcément à en faire, alors de grâce n'abusez pas de ma gentillesse !

Je ne sais qui vous conseille, mais il vous conseille mal, croyez moi.


Bien à vous,


Fait à Guérêt, d'ar Meurzh 31 a viz Mae 1459


Nilas d’Artignac, Duc du Trégor,
Chevalier de Pontekroaz,



_________________
--Raison
Mais êtes-vous tous devenus fou !!!! Vous, membres du conseil.

Refuser de plier, recréer une armée alors que vous avez à vos côtés une personne droite, honnête et pleine de bon sens.
Ecoutez-donc celle qui est de loin la plus méritant des prévôts avec qui j'ai travaillé et qui, une vrai Dame, sait concilier toute son équipe et gérer une situation de crise. Car çà, elle sait le faire, elle nous le prouve tous les jours à la Maréchaussée et mes collègues vous le diront aussi.

Ici, elle seule a compris qu'il fallait faire des compromis et a le courage d'agir pour le bien de son Comté de ses Policiers de ses habitants.
Prenez exemple et laissez là donc gérer cette situation si vous ne savez pas le faire pour éviter carnage et bétises en tous genre.
Seleina
(Petite précision à ljd Nilas pour la suite. Me semble que nos échanges ig étaient des échanges hrp de joueur à joueur... J'estime que Seleina n'a jamais parlé avec Nilas ni correspondu d'aucune manière que ce soit.D'où la réponse qui suit. )



[Correspondance toujours privée, lue uniquement par son destinataire.]



Citation:
A Nilas d'Artignac.


Reprenons par le début.

Nous serions nous rencontrés ? Je n'en ai pas souvenance...

Pour en revenir aux excuses, l'humour ne doit pas faire partie de vos attributions. Où nous ne mangeons sans doute pas les mêmes rillettes tout simplement.

Soit, je passerai là dessus nous ne sommes pas tous égaux devant lui.

En ce qui concerne le peuple pris en otage, il l'est de votre fait, de par votre propre volonté.
Et j'ose espérer, non j'affirme ici que ce peuple est un peuple courageux et digne. Et que je le desservirais bien davantage en me pliant à cet immonde chantage. Quel exemple donnerais-je là ? Comprenez que je ne puisse m'y résoudre.

Les raisons qui me poussent à un tel refus ?

L'idée que le peuple mérite mieux qu'un gouvernement assujetti aux premiers aléas qui passent,

L'idée que ça n'est pas un breton qui dictera sa conduite à un gouvernement ou à un peuple.

Vous me parlez de concessions, je vous parle de loyauté.

Quelqu'un d'autre que moi signera sans doute ce document. C'était l'unique but de ma missive. Vous en informer. Ni plus, ni moins.
Les juges se suivent et se remplacent.



Cordialement,

Seleina.

_________________
Sindanarie
Nouveau pli, nouvelles exigences, nouvelles dissensions. Et une nouvelle réponse de la Carsenac, à peu près dans les mêmes conditions que celles qui avaient présidé à la rédaction de sa précédent missive au Breton.

Citation:
A Nilas d'Artignac, Duc du Trégor, etc.

    Pour une fois, votre Grâce, je ferai court. Vos exigences demanderont du temps pour être accordées. Du temps, pour convaincre le Conseil. S'ils sont actuellement récalcitrants, je ne doute pas de pouvoir les amener à plier.

    Je crois aussi savoir que vos hommes ont aperçu, près de Guéret, une armée en cours de création. Soyez sans crainte quant à elle, j'ai moi-même donné l'ordre de la déplacer vers Bourganeuf aussitôt que possible.

    En attendant l'aboutissement de vos exigences, je suis certaine que vous saurez prendre votre mal en patience. Ce ne sera guère long, même si formuler l'annonce que vous demandiez sera délicat, comme vous vous en doutez.

    Soyez sûr, en tout cas, de ma volonté de clore cette affaire rapidement.

Le 31 mai 1459, sur les chemins toujours.
S.C.


Et, curieusement... Elle utilisa le même moyen d'expédition pour envoyer le message à son destinataire, avant de reprendre la route avec ses compagnons de périple.
_________________

Dame de Viam et du Freyssinet, Cavalière de l'Ordre royal de la Licorne, Académicienne royale de France...
Nilas
[Oups, c'est qu'il se fait tard, et je crois qu'on ferait mieux d'aller faire dodo... Enfin moi en tout cas...]


Manquant de verser une larme en lisant la missive du Juge, le Duc du Trégor prend la peine de lui répondre succinctement.


Citation:
A Seleina, Juge du Limousin,



Madame le Juge, nul doute dans mes souvenirs que nous avions échangé quelques missives, ceci étant, j'ai tant de fois eu à répondre de mes actes devant la Justice Francaise que j'aurais certainement confondu avec un(e) autre.

M'étant malencontreusement cogné la tête en collant une beigne à un de vos villageois qui tentait de se révolter la nuit dernière, ma mémoire doit défaillir...

Une chance pour vous que je n'ai pas oublié les engagements pris à l'égard de votre Comté ce matin, et que je ne décide pas de transformer Guérêt en comptoir Breton dès demain.

L'humour... est quelque chose de très relatif convenons-en, mais je vous l'accorde, je ne suis pas venu en terre Limousine pour avoir le plaisir de plaisanter. Bien au contraire.

Quant aux rillettes, très peu pour moi... Je déteste le Mans, le Maine, et tout ce qui sent ou qui pourrait sentir l'odeur de la Couronne de France.

En ce qui concerne le peuple pris en otage, n'en oubliez pas la cause. Et cette cause, c'est le passage à tabac d'un Duc Breton par une armée du Limousin... Je ne compte pas m'étendre davantage là dessus, l'ayant déjà fait à de multiples reprises.

En ce qui concerne le courage et la dignité de votre peuple, ces derniers attributs ne sont plus à présenter. Ils existent... Dommage en revanche que votre peuple ait à devoir se montrer courageux et digne à cause de ses dirigeants et de leurs décisions.

Les raisons qui vous poussent à un tel refus sont les votres, mais ne mettez pas le peuple dans cette histoire. Vous fuyez vos responsabilités politiques par fierté, qualifiant de chantage ce qui de l'avis d'un grand nombre, constitue un acte de conciliation.

Le breton que je suis ne dicte pas sa conduite à un gouvernement. Il propose un arrangement à un gouvernement aux abois.

La loyauté est le dévouement envers une cause ou une personne. Je fut loyal envers mon ami Albatrus, et suis loyal envers ma cause, soyez donc loyale à l'égard de votre peuple en acceptant de signer un contrat qui lui fera du bien, en lui permettant de récupérer quelque chose qui lui appartient, et en lui permettant par la même de pouvoir retrouver une vie normale.

Quelqu'un d'autre signera peut être... mais si tel est le cas, vous n'aurez pas été loyale envers votre peuple, et vos électeurs.


kentoc'h mervel eget bezañ saotret !


Fait à Guérêt, d'ar Meurzh 31 a viz Mae 1459


Nilas d’Artignac, Duc du Trégor,
Chevalier de Pontekroaz,




Ayant dans la foulée reçu la missive Comtale, le Chevalier Noir prend, une fois de plus... et décidément, il allait finir par être en rupture de stocks d'encre... sa plume pour répondre à la Comtesse Sindanarie.



Citation:
A l'attention de Sindanarie, Comtesse de Carensac (je sais que c'est Carsenac hein !), et de son Conseil Comtal,


Comtesse,


Prenant acte du caractère prompt de vôtre missive, je vais tâcher d'en faire autant.

Je prend bonne note de votre missive et de son contenu et me félicite de voir que raison semble vous revenir.

J'ose donc espérer recevoir prestement une déclaration officielle de votre part, agréant dans son principe aussi bien que son contenu, le protocole d'accord que je vous ai soumis.

Du temps il vous faut, et vous avez, mais point trop tout de même.


Fait à Guérêt, d'ar Meurzh 31 a viz Mae 1459


Nilas d’Artignac, Duc du Trégor,
Chevalier de Pontekroaz,


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Seleina
Un soupir, une réponse plus loin. Si le Dartignac était têtu, elle l'était tout autant.



Citation:
A Nilas, duc bretteur et breton.



Décidément, c'est le chien qui se mord la queue.

Je ne fuis aucune responsabilité, je tente vainement de vous ouvrir les yeux.
Qu'Aristote m'aide à y parvenir, mais le doute m'assaille (c'est de l'humour là).

Ce qui m'amuse le plus dans tout ce que vous avancez comme arguments pour excuser vos actes c'est de nous accuser d'avoir poutré un ressortissant breton qui ne présentait plus pavillon armé.

Or, rien ne nous avait indiqué que c'était le cas. Aucune missive, aucun mot d'aucune sorte. Comment savoir alors ?
Ce drame aurait pu être évité si votre duc suicidaire avait fait ce qu'il fallait.

Et ne venez pas me dire que nous aurions dû savoir, votre duc se trouvait sur les chemins...

D'ailleurs, vous même reconnaissez indirectement qu'il est impossible de déceler une armée aux abords des chemins. J'en veux pour preuve cet écrit émanant de votre propre main qui se suffit à lui même pour mettre en relief la mauvaise foi qui vous anime :



Citation:
Quatrièmement, nous exigeons, pour moi-même, ainsi que pour l’intégralité de mes hommes, un sauf conduit, garantissant une sortie sure du territoire du Limousin, et garantissant bien entendu qu’aucune armée du Limousin et de la Marche ne nous pourfendra à l’occasion de cette dernière. Sauf conduit incluant une absence de poutrage par une armée alliée du Limousin qui serait secrètement présente sur ledit territoire du Limousin ou à ses abords directs.



Comment un homme tel que vous, un chef de guerre aussi incroyablement perspicace fait il pour ne pas deviner qu'une armée pourrait être embusquée ?

Vous avez donc le droit d'être humain mais les autres n'ont pas cette possibilité ?

Alors en ce qui concerne le peuple mis en otage, n'en oubliez pas la cause... Votre mauvaise foi à toute épreuve.
Votre partialité qui vous fait affirmer une vérité et son contraire dans la foulée.

Si vous étiez homme d'honneur vous reconnaîtriez votre erreur.
Mais ce serait admettre que vous vous êtes trompé.

Une dernière question : auriez vous agi de la sorte s'il s'était agi d'un duc mainois ? Je gage que vous auriez applaudi des deux mains.

C'est fou comme tout est relatif.



Seleina.




















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Luaine
[Gueret]

Au pays...des consanguins, comme dans tous les pays, on s'amuse, on pleure, on rit, il y a des méchants et des gentils!!!!!

Le ciel se fit encre et les étoiles commencèrent à briller comme des myriades d'éclats de diamants sur le velours noir. Ne comptant plus les heures à rester debout, Luaine eut la surprise de recevoir les ordres qui lui intimaient de....rien faire. Soit elle ne ferait rien et quel luxe.
Elle avait assez de temps libre, surtout pour se chercher à manger avec quelques petits écus dans la maigre bourse. Un rapport à droite, une lettre à gauche et le temps avait tellement filé qu'elle n'avait pas pensé à manger.
Le marché était vide de tout étal. Pourquoi en serait il autrement?
La bande de Nilas commençait le travail pour lequel ils étaient venus, mettre le comté à feu et à sang et affamer les habitants.
Luaine était plutôt mal et son ventre criait famine. Les combats des jours précédents et les lieues avalées entre bourganeuf et guéret, l'avait affaiblie.
Elle erra dans les ruelles, une cape sur le dos et une capuche vissée sur la tête.
Ses longs cheveux noirs furent attachées en catogan à la base de sa nuque et sa belle épée cachée sous un pan de la cape.

Si les reprises de mairie furent difficile, ce soir là sur Guéret ce le fut tout autant pour grappiller quelques denrées. Les crampes qu'elle subissait à l'estomac étaient terribles. Par moment, la brune se pliait presque tenant son ventre d'un bras protecteur posé dessus. Elle en était réduite à se dire que si elle voyait de la bouffe jeté au sol sur les pavés humides, elle la mangerait.
Mais surement que les chiens errants avaient fait déjà un tour de ronde pour rafler la moindre miette.
C'était la disette comme en période de guerre. Il fallait faire fonctionner le système D.

Quelques adresses réputées et déjà la brune eut rendez vous pour un échange de denrées. Dans une des taverne de la ville, cela parlait breton à tout va...On pouvait presque sentir le chouchen et le kouign-amann par dessous la porte.
Elle pénétra dans l'autre taverne puis fut rapidement rejoint par une autre personnes là pour lui filer une demi miche, juste assez pour manger et ne plus sentir son ventre la tenailler.
En moins de temps qu'il ne faut pour le dire la taverne se remplit de Guérétois. Puis une femme entra et parla avec un homme du village. la conversation était courtoise, très courtoise. Un brin associable Luaine attendait dans son coin, il fallait faire gaffe pour ne pas se faire chiper cette demi miche. Par les temps de restriction, on aurait pu tuer pour moins que ça.

Elle écouta dans un coin sirotant une tisane bien chaude. Une impression de bien être l'envahit. Un homme raconta à une dame, qu'il venait de lui rendre le mandat, la remercia chaleureusement. Une autre sembla bien courtoise aussi.
Toujours dans sa réserve, Luaine scrutait et écoutait, sentait un poil le sommeil la prendre. Ce fut de courte durée quand la dame s'en allant en lançant un KENAVO, Luaine se redressa sur sa chaise pour la voir partir et entendre les Guérétois lui répondre Kenavo tout heureux.
Non...Un Guérétois, avait rendu un mandat à la mairesse brigande de son propre chef.

Comme si elle allait passer ça!!!!
Dire qu'elle était là au péril de sa vie pour les aider à reprendre leur mairie alors qu'ils étaient tout sucre et miel avec les bretons. De vraies petites crêpes.
Luaine se mit en mode sauvage. Elle meugla après les gens.
Mais ceci semblaient tout heureux de dire que les bretons étaient charmants et avenants.
Elle était dans un rêve ou plutôt un cauchemar.
Sa vie était en jeu pour une bande de traitre qui donnaient volontairement leur mairie. Elle était tombée dans un nid de consanguins. Exael et Gypsi ne semblaient pas comprendre ce qui se jouait.
Les brigands, tout comme Nilas lors de leur rencontre, montraient un visage avenant et sympathique mais tel un magicien, il bougeait une main, pour que vous ne sentiez pas que vous vous faisiez enfler de l'autre.
La brune leur rappela toutefois que grâce à Nilas et leur nouvelle parfaite bourgmestre, les impots seraient fatalement augmentés en limousin pour pallier à leur vol de mairies, dans un premier temps et qu'ils affamaient les villageois...Mais ils ne semblaient pas comprendre.

Luaine leur fit volte-face et s'en alla. Il n'était pas question qu'elle reste une minute de plus avec des traitres mais à peine sortit que voila qu'elle tomba sur un homme des plus connu sur la ville, Messire Plum. Elle pesta et raconta à cet homme ce que certains villageois pensaient des envahisseurs leur rendant même volontairement un mandat. Elle s'attendait à ce qu'il hurle car beaucoup de limousins étaient venus prêter mains fortes à Guéret pour les aider à sortir de ce mauvais pas.
Mais que nenni!!!
Et Luaine resta comme deux ronds de flan, la bouche ouverte.
Cet homme là, respecté sur la ville, trouvait lui aussi que les brigands étaient très sympathiques. Il sprenaient déjà les mairies et les sous, ils n'allaient pas non plus cracher sur les gens....Pis il fallait qu'ils se fassent passer pour des gens très gentils, là dans un but de vengeance alors que la brune sentait que tout était prévu et même le poutrage d'Albatrus qui leur donnerait une certaine légitimité à attaquer le Limousin, alors qu'ils ne voulaient que piller leur château.
Il rajouta ensuite, que la Bretagne était un peuple fort et riche. C'était à se demander si il ne souhaitait pas être géré par des breizh.

Il ne savait probablement pas qu'elle même était de sang breton, même si elle était née en france. Par Aristote comme il avait raison. Cela ne se serait jamais vu en Bretagne.
Il y avait autant de clans que de jours pluvieux....Autant de clans qui se tiraient dans les ailes mais qu'un seul français ou étranger tente de leur piller une mairie et alors là il n'y avait plus de clan mais que des bretons solidaires prêts à en découdre.
Leur force résidait dans leur solidarité à toute épreuve à faire face à l'ennemi. Et ici même, ce soir là, vu la teneur des propos, il était bien évident que ce n'était pas le cas. Il leur manquait sans doute cette solidarité à faire face tous ensemble. Ils préférait quémander un bout de pain aux brigands qui les affamaient en courbant l'échine le sourire aux lèvres d'avoir eu un rabiot.

Si l'oignon faisait la force il n'était pas question qu'elle offre le sien à l'ennemi. Elle s'en alla laissant les traitres. Même si Guéret était réputé pour être un des fiefs des hydres, elle n'aurait jamais imaginé qu'ils puissent manger à tous les râteliers. Le coeur lourd et l'estomac vide, elle préféra rester seule.
Fière combattante, elle avait du respect pour ses ennemis car ils avaient du courage, même si à vaincre sans péril on triomphe sans gloire. Mais jamais elle ne courberait l'échine.

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Nilas
[A la Mairie de Guérêt, durant la journée la plus longue de la décade...]



Après une longue nuit de bagarre, et une belle et généreuse distribution de beignes, le Duc du Trégor était quelque peu fatigué. Las de se battre contre des ennemis un peu trop faibles à son goût...

Nul doute que cela cachait quelque chose !

Le Limousin n'était certainement pas si mièvre qu'il ne le paraissait, il n'en doutait pas un instant.

La journée la plus longue de la décade commençait, il en profiterait assurément pour compter les bouquets de coquards qui avaient fleuris dans la ville.

En revanche, il boycotterait certainement son déplacement à la barre du Tribunal. Cette juge et sa bonne foi commençaient à le fatiguer... Bien plus que les combattants qui tentaient depuis maintenant en vain de reprendre la ville qu'ils tenaient, becs et ongles.

Il hésita longuement à lui répondre, la trouvant de plus mauvais foi que lui, mais il répondit... Il était comme cela, l'Nilas. Trop poli pour ne pas le faire !



Citation:
A Seleina, Juge du Limousin,



Madame le Juge,


J'avais tort lorsqu'à l'occasion de ma précédente missive j'ai émis l'idée selon laquelle vous pouviez être une personne dotée de bon sens et de raison.

Nul doute que j'ai du confondre votre personne avec une autre... à tort, c'est clair !

Vous êtes assurément plus bête que la chèvre, et plus tétue que l'âne. C'est désormais une absolue certitude dans mon esprit.

S'il est suicidaire d'oser se promener à pieds, sans escorte dans le Comté du Limousin, faites en donc publicité dans les Royaumes, que les voyageurs sachent bien qu'il ne faut s'y aventurer.

Vous resterez donc vautrés dans vôtre vomi, et vous étranglerez avec, et j'en serait fort aise...

Si vous estimez qu'un homme, fusse-t-il mal lêché, circulant sans laisser passer sur votre Territoire mérite la mort, chose que vous semblez soutenir, alors je le dis bien haut et bien fort :

"Vous êtes une folle, une irresponsable, et vous rendez coupable de complicité de meurtre de par votre position de Conseillère Comtale, qui plus est de Juge. Vous mériteriez d'avoir honte pour vos idées de sauvage!".

Cela montre bien d'ailleurs toute la partialité qui doit être la votre. Chose grave pour une personne qui occupe des fonctions de Juge... Antinomique, dirais-je même...

Que je sois partial est une chose, puisque je suis un militaire, qui plus est un militaire qui milite pour faire payer chèrement ceux qui ont tenté d'assassiner un de ses amis... Je fais ce que je sais faire, et je le fait bien, mais vous concernant, c'est innacceptable !

Pour conclure, et je vous l'avoue sans concession aucune, si cette chose était arrivée à un Duc Manois, je n'aurais levé le petit doigt, cette affaire revêtant alors un caractère franco-françoy ne me regardant nullement...

Mais je vous le concède, j'eu beaucoup rit de voir une nouvelle illustration de la sottise françoyse. Peut être est-ce que vous souhaitiez en votre fort intérieur m'entendre dire...

Le fait est que les choses furent dirigées à l'encontre d'un Duc Breton, et que l'armée qui le poutra fut françoyse, avec les conséquences que vous connaissez...


kentoc'h mervel eget bezañ saotret !


PS : Veuillez, s'il vous plait, dire à votre Comtesse que le temps lui est désormais compté pour répondre à notre requête.


Fait à Guérêt, d'ar Mec'hrer 1 a viz Mezheven 1459


Nilas d’Artignac, Duc du Trégor,
Chevalier de Pontekroaz,



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Seleina
Relisant la missive reçue, la brune prit le temps de griffoner une réponse au fusain.


Citation:
Au breton.


Enfin vous vous dévoilez. Bonjour le Nilas avenant et galant. Allez vous gratter, je ne vomis jamais.

Les insultes sont l'apanage des faibles, de même que les résolutions de conflit par la force. C'est que les arguments manquent et que la raison fait défaut pour régler par le verbe ce qui aurait pu l'être aisément.

Je réitère l'idée qu'un type qui se balade en armée et qui menace de prendre la capitale, et comment qu'on fait ce qu'il faut pour que cela n'arrive pas, fusse-t-il périgourdin, poitevin, bourguignon, provençal, etc etc...

Cessez donc de couvrir les manquements de vos amis. S'ils sont assez cons pour se balader armés jusqu'aux dents et narguer les forces militaires en faction... Vous ne leur rendez pas service. Vous n'êtes pas leur mère non plus.

Pour ce qui est de la comtesse, vous savez où elle réside. Vous pourrez lui faire votre commission vous même.

Je n'attendrai pas plus longtemps que vous vous présentiez à la barre, j'estime que vous avez eu plus que votre compte en matière de temps pour vous défendre.

S.


P.S : Je vous dispense d'une quelconque réponse, je vous sens las et irrité. Non ne me remerciez pas.

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Nilas
[En toute amitié, LJD Seleina, le boycott du Tribunal que Nilas envisageait n'a jamais été porté à la connaissance du personnage de Seleina, puisqu'il s'agissait des pensées de mon personnage, que seule toi, joueuse, peut lire... Merci donc de ne pas mélanger RP et HRP en prenant cela pour argent comptant et en me sautant le tour de plaidoirie de Nilas au Tribunal... Pour le plaisir du jeu et du RP... Jusqu'ici tout se passait bien et sans animosité particulière, ou anti-jeu. Tâchons de continuer ainsi...]


Irrité par la réponse de la Juge qu'il trouvait de plus en plus mal embouchée, le Duc du Trégor pris tout de même la peine de lui renvoyer une missive, non pas pour répondre à ses derniers développements qui ne l'intéressaient pas, mais plutôt pour condamner sa pratique contreproductive, visant à l'empêcher de déposer sa plaidoirie au Tribunal.

Citation:
Madame le Juge,

Je regrette et déplore votre démarche au Tribunal, m'ayant momentanément privé de mon droit le plus absolu à la défense.

Vous trouverez donc ma plaidoirie, mal rangée dans les témoignages de la défense...

J'espère que vous êtes contente et fière de vous, car votre démarche ne vous honnore pas.

Nilas d'Artignac, Duc du Trégor.


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