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[RP] Double révolte en Limousin : les raisins de la colère !

Merwyn
De rumeurs, en bruits de couloirs, de nuées de pigeons en affichages publiques, cette histoire commençait a échauffer les sangs de Merwyn.
D'une plume rapide elle écris ces quelques lignes et les affiche a son tour dans son village, a la capitale et même dans l'entrée de sa taverne.
Nul doute qu'un comparse trainant ses guêtres rapporterais son message a qui de droit.

Sieur Nilas.

Et je dis sieur et non sire, car pour moi vous n'avez de noble que le nom et certainement pas l'esprit.

Peut être suis je naïve de chercher en un chevalier une réincarnation d'un Lancelot ou d'un Perceval comme les décrivit Chrétien de Troyes.
Vous feriez plus figure de Mordred.

Que vous l'ayez demandé ou non voici l'avis et l'appréciation d'une bourganiaude, d'une femme du Limousin.

Ou est la noblesse, je vous le demande, dans le fait de rançonner des villes.
Ou est la noblesse, pour embarrasser une comtesse, de prendre cent paysans a la gorge.
Ou est la noblesse de terroriser des populations pour extorquer des accords
Dans le fait de piller des mairies, volant au peuple ce qu'il rassemble pour commercer et jouir d'un peu de prospérité ou voyez vous la justice que vous réclamez a grands cris?
Lorsqu'un ami a moi a déménagé a Bourganeuf, des voleurs de grand chemins l'ont dépouillé de tout ses biens. Suis je pour autant partie, sabre au clair, brigander a mon tour pour les lui rendre?
Ou irions nous si chacun prenais la justice en main?

Protéger la veuve et l'orphelin, soutenir le faible et le démunis, rendre justice l'opprimé,. Dites moi donc dans quelle catégorie se range votre ami dont vous déservez la cause.
En faisant justice par vous même vous montrez votre manque de confiance en les instances prévue a cet effet, sans parler du moindre respect a leur égard.

Avant votre venue, je faisait discrète mes origines semi bretonnes.
Maintenant il me faudra les taire, et plus ça vas et plus j'en aie honte grâce a vous.
Sachez qu'a l'instar de dame Sindanarie, je vous jette le gant et vous attendrais en lice a chacun de vos passages.
Bien que consciente de ne pas être a la hauteur d'un GRAND chef de guerre tel que vous, qui as su battre quelques paysans, cela vous montreras peut être que vous n'êtes pas le bienvenus et au pire étancheras pour un moment la soif de sang qui vous anime aussi surement que maints brigands. Vous n'êtes plus a une innocente près je crois.

Au plaisir de ne plus jamais entendre parler de vous.
Merwyn

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)
Sindanarie
Bien loin de se douter des turpitudes et diverses intentions plus ou moins recommandables de l'intrigante Secrétaire d'Etat, la Comtesse du Limousin et de la Marche légitimement élue et reconnue par le Couronne (si si, reconnaissance par neuf voix contre deux et une abstention, puis allégeance au Louvre reçue par la Reine en personne, et enfin allégeance des nobles et couronnement religieux... Quel serait l'Officier Royal assermenté qui oserait se dresser devant personne aussi universellement approuvée et solliciter l'accord de la Pairie, seule à même de décider de la destitution d'un Régnant, pour détrôner la Carsenac ?) s'apprétait à clore un épisode sombre de l'histoire de la province, du moins l'espérait-elle. Si le ton, durci, de sa précédente missive au Duc breton n'avait d'autre objectif que de lui montrer que le rapport de force pourrait s'inverser rapidement au vu de l'arrivée prochaine de renforts, il s'était radouci cette fois. Puisqu'arrangement était trouvé, puisqu'entente il pouvait encore y avoir, il n'y avait pas de raison de ne pas traiter correctement.

Aussi nouveau feuillet fut-il envoyé au Breton, de nouveau bref, concis, précis. Peu de mots suffiraient à résumer l'affaire.


Citation:
A Nilas d'Artignac, Duc du Trégor, Chevalier de Pontekroaz,
De Sindanarie Carsenac, Comtesse du Limousin et de la Marche,

Salutations.

    J'ai bien reçu vos demandes et votre engagement de rendre Guéret à ses habitants dans la nuit qui commence. J'ai en contrepartie moi-même donné l'ordre que nul ne soit inquiété en cas de passage à distance de Limoges. Votre argumentaire, fondé, m'a en effet interpellée. Pourquoi envoyer à nos voisins berrichons, avec qui nous entretenons des liens de bon voisinage indéniables, ce dont nous ne voudrions pas pour les terres du Limousin et de la Marche...

    Permettez-moi, néanmoins, de m'interroger. Comment avez-vous pu vous concilier, pour prendre deux villes, les service d'une trentaine de personnes, dit-on, et ne pas pouvoir en répondre plus tard ? L'exemple est singulier et pique ma curiosité, je vous l'avoue.

    Bref, j'en viens au dernier point que je souhaitais aborder avec vous. Vos serments, vous vous en doutez, me laissent perplexe au vu de vos actions menées après que vous vous soyez prétendu honnête voyageur en mission diplomatique. Aussi souhaiterais-je, à présent que de nouvelles conditions et compromis se trouvent entérinés, que vous fassiez serment, sur ce que vous avez de plus sacré, de faire partir, épée au fourreau, vos hommes par la route du Sud (vers le Périgord-Angoumois ?), du Poitou ou du Berry en évitant les villes du Limousin et de la Marche, et de suivre votre route vers d'autres horizons de même manière.

    En espérant que l'accord sera complet cette fois... Et ne pas avoir de mauvaises surprises vous concernant.

Fait à Limoges, le troisième jour de juin mil quatre cent cinquante-neuf.


Enfin, elle pourrait dormir sur ses deux oreilles, confiante envers son Conseil, la noblesse du Limousin et de la Marche, les habitants du Comté, à tort ou à raison. Bientôt. Pas encore, mais bientôt. Et elle pourrait se remettre en plein dans ce qu'elle voulait accomplir, tous ces textes encore tronqués, présents en son seul esprit pour le moment, ces réformes prévues mais retardées par les impératifs d'une quasi-invasion... Qu'il lui tardait de s'y remettre. Déjà, maréchaussée et armée voyaient leur collaboration se concrétiser, les premières phrases du texte formalisant l'affaire avaient été jetées sur le parchemin. La suite, plus facile à saisir, suivrait sans peine. Un jour, deux au plus, suffiraient... Oh, qu'il revienne, le temps du travail et non celui de la défense ! Ce travail qui resterait quand elle-même ne serait plus que poussière, dissoute par le vent au-dessus des terres qu'elle avait tout fait pour protéger, épargner, faire prospérer et embellir.

Et Sindanarie, peu avant de remonter en selle, se rappela une phrase qu'elle avait lue, autrefois, dans des archives d'allégeances épistolaires, dans une lettre adressée par une ancienne Marquise en guise d'allégeance à un Comte qu'elle désavouait, par la première Comtesse sous laquelle elle avait servi comme Conseillère comtale. "Ne pleure pas, mon Limousin !" Je te promets des jours meilleurs, des jours autres que ceux consacrés aux larmes, des jours où tu pourras rire et chanter, des jours où nous te ferons retrouver ta splendeur d'antan, ton aura de puissance incontournable, ta solidité. Je te promets de t'aimer et de te chérir jusqu'à ma mort, je te promets de me sacrifier pour toi et pour ce en quoi je crois. Je te promets de tout faire pour ta grandeur et ta splendeur, quand bien même mon chemin m'entrainera loin de toi. Ne pleure pas, mon Limousin...

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Dame de Viam et du Freyssinet, Cavalière de l'Ordre royal de la Licorne, Académicienne royale de France...
Luaine
[Sur Guéret]

Un soleil rouge se leva, signe annonciateur que beaucoup de sang avait coulé cette nuit encore. La défense guérétoise avait encore frappée mais le mur semblait encore inébranlable.
Quelques rumeurs parmi les trouffions de base se répandaient, elles faisaient état du retrait des troupes de Nilas et de son repli. Luaine avait jaugé le Duc et se tenait informer des rumeurs comme des quelques brides de conciliabules officielles qui avaient lieu. Il y avait toujours un garde dans un coin, une estafette invisible, un serviteur dans l'ombre...Toujours une personnes pour grappiller quelques fragments de discussions.
Luaine était à l'affût.
Les dernières rumeurs faisait donc état du départ du groupe. Un large sourire s'afficha sur son minois.
Qui pourrait le croire? Il pourrait jurer sur la tombe de ses parents ou la tête de sa petite soeur que Luaine ne croirait jamais un individu aussi douteux. Il n'avait pas un cursus long comme un jour sans fin, en étant philanthrope.
Il savait manier le verbe comme un avocat, il était malin comme un commandeur qui connaissait tous les vents, il était noir comme l'apocalypse.
En gros, ils étaient tous dans la mouise.

La brune se demandait sincèrement si les hautes autorités, les têtes pensantes....Ceux d'en haut quoi, avaient conscience de la volonté du brigand?
Depuis le lendemain de leur rencontre et cette prise de mairie de Bourganeuf, la Breizh sentait qu'il voulait le Limousin entièrement. Qu'il voulait voir le Comté entier à terre.
Nul doute qu'il les menait en bateau en attendant les gouttes d'eau qui tombaient de la clepsydre. Le temps, il jouait le temps, surement pour voir arriver encore et encore un flots de brigands venant à l'appel d'un autre.

Sous peu, le Limousin allaient crouler sous les malandrins de tout horizons.

La soit disant reprise de la ville, se fit encore dans un combat nocturne sanglant pour certains et harassant pour d'autres, qui comme Luaine, se battait depuis le premier jour à Bourganeuf déjà. Sa brigandine sur le dos et son camail sur la tête, son épée "la sanglante" au poing, elle essaya d'investir l'hôtel de ville mais ce fut peine perdue.
Sa lame blessa mais personne ne tomba au combat. La mairie resta donc dans les mains de la bougresse encore une fois. Une petite estafilade marqua son épaule mais rien de vraiment grave.

Luaine, bretonne dans ses veines, mais au fond comme un arbre déraciné qui n'aurait jamais eu de racine, elle se disait que ce Nilas avait le don de faire de la propagande Breizh en les faisant tous passer pour des marauds. A croire qu'au fond, il était anti-bretons.

La fest-noz ne faisait que commencer en Limousin mais est ce que beaucoup de gens en étaient conscients?


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Nilas
[Sur le départ de Guérêt pour Bourganeuf]



A la réception de la missive Comtale, le Duc du Trégor pensa que les choses commençaient à aller dans le bon sens et qu'il était nécessaire de rencontrer Sindanarie en personne, aux fins de lui donner toutes les garanties qu'elle sollicitait ainsi que les réponses aux questions qu'elle lui avait posé.

Se munissant une dernière fois de sa plume, Nilas griffonna quelques mots sur un bout de parchemin avant de faire seller sa monture.



Citation:
Comtesse,


Je prend bonne note de vos derniers propos, et ordonne à l'instant à tous les défenseurs de Guérêt sous mes ordres de cesser leur mission et leurs offices défensifs. La ville pourra ainsi être reprise sans mal cette nuit, vos hommes étant bien entendu naturellement plus nombreux que la milice encore en place et contre qui nous ne pouvons strictement... rien.

Pour ce faire, j'ai demandé à mes hommes de se séparer, en laissant une partie des hommes à Guérêt, et de repositionner l'autre sur Bourganeuf, afin de diviser le risque qu'ils représentent pour vous, le temps que les jugements les concernant soient rendus par votre Justice.

Ainsi vous aurez dès à présent la garantie que nos forces, séparées de corps et de fait ne pourront plus entreprendre la moindre action susceptible de préjudicier à la gouvernance du Comté.

Nous n'avons ainsi et désormais plus la capacité à vous menacer. Et le Comté du Limousin peut s'estimer, avec assurance, en sécurité.

Sachez par ailleurs que je serais de ceux de nos hommes qui se rendront à Bourganeuf, afin de pouvoir vous rencontrer en personne aux fins de répondre de vive voix à vos interrogations, et vous apporter les garanties demandées.

Sincères salutations,


Fait à Guérêt, d'ar Sadorn 4 a viz Mezheven 1459


Nilas d’Artignac, Duc du Trégor,
Chevalier de Pontekroaz,


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Sindanarie
Encore des embrouilles, encore des emm*rdes... Et encore une annonce ! Rapide, précise, concise, selon les modalités détaillées précédemment.

Citation:

De Sindanarie Carsenac, Comtesse du Limousin et de la Marche,

A Nilas d'Artignac, Duc du Trégor, Chevalier de Pontekroaz,
A tous ceux qui la présente liront ou se feront lire,

Salutations.

    Qu'il soit su qu'en ce jour, malgré l'engagement de Nilas d'Artignac de restituer la mairie de Guéret aux habitants de cette bonne ville dans la nuit du trois au quatre de ce mois, malgré la mobilisation de plus de vingt personnes pour reprendre ladite mairie, la ville demeure ce jour tenue par une Bretonne entrée sur nos terres sous prétexte d'échange commercial.

    En ce sens, nous considérons qu'il a rompu les engagements que nous avions conclus et qui devaient garantir une sortie pacifique à la crise que nous traversons.

    Nous engageons donc le Duc Nilas d'Artignac, aujourd'hui reconnu en la bonne ville de Bourganeuf, à cesser tout mouvement au sein des Comtés du Limousin et de la Marche en ce qui le concerne et en ce qui concerne ses hommes. Nous l'informons également que l'armée Bombardes et Châtaignes ne le laissera pas passer, en l'état actuel de la situation, près de Limoges, qu'il entre ou non dans la ville.

    Nous attendons des explications de sa part, en vue de trouver une solution pacifique à cette fâcheuse conjoncture. Cependant, tout acte ne répondant pas aux demandes précédentes aura des conséquences aussi lourdes que douloureuses.

    Puisse le Très-Haut nous en préserver.

Fait à Bourganeuf, le quatre juin mil quatre cent cinquante-neuf.


Et un nouveau mot, laconique, envoyé au Duc du Trégor pour l'informer de la situation et lui porter copie de l'annonce.
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Dame de Viam et du Freyssinet, Cavalière de l'Ordre royal de la Licorne, Académicienne royale de France...
Nilas
Missive croisée, et grincement de dents à la clé.

Il gribouille donc quelques mots sur un nouveau morceau de vélin pour clarifier les choses.


Citation:
Comtesse,


Si nous avons bougé cette nuit de Guérêt vers Bourganeuf, cela signifie donc bien que nous ne défendions plus la Mairie. En ce sens nous avons tenu notre engagement à votre égard.

Je vous prierais d'ailleurs de vous reporter à ma précédente missive pour plus d'explications quant aux raisons de ce déplacement.

Si vos forces n'ont pu diligenter un nombre suffisant de personnes aux fins de reprendre la ville aux miliciens, visiblement devenus fous, je vous prie de bien vouloir croire et cet échec n'est pas de notre fait.

Je gage en tout état de cause que vous saurez remédier à cet état de fait dans les meilleurs délais.

Me trouvant ce jour en Bourganeuf, tout comme vous, je vous invite à venir m'y rencontrer pour discuter des derniers détails concernant nos accords de sortie de crise, et de sortie de votre Comté.

Je vous y rencontrerais sans arme.


Cordialement,


Fait à Bourganeuf, d'ar Sadorn 4 a viz Mezheven 1459


Nilas d’Artignac, Duc du Trégor,
Chevalier de Pontekroaz,


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Sindanarie
Deux missives en un temps record. Ah, c'était sûr, la communication était bien plus rapide entre ceux deux-là qu'entre Marathon et Athènes. La première laissait pressentir la seconde, et la manoeuvre, quoique inattendue, s'éclairait finalement. Rapidement, la Carsenac se saisit d'une plume et d'un feuillet, pour retourner réponse aussi rapidement que possible. Si réellement il y avait bonne volonté du côté du Breton, autant en profiter. Il suffirait qu'il soit mal luné (pour un homme, c'eût été d'une ironie criante) le lendemain pour que pareille opportunité de régler l'affaire - la crise - ne se présente plus.

Le messager repartit donc, réponse en main, dûment scellée.


Citation:
A Nilas d'Artignac, etc,

Votre premier messager m'a trouvée peu après publication de l'annonce que je vous ai fait parvenir, le second en un temps admirablement court. Bourganeuf...

Le hasard, ou une force supérieure, a voulu que nous nous y trouvions tous deux. Soit. Nous nous rencontrerons. Assurez-vous en tout cas que vos hommes ne bougent pas ce soir, un contre-ordre n'aurait probablement pas le temps de rallier Limoges avant qu'une armée ne s'abatte sur eux.

Je crois que vous connaissez la mairie de la ville. Puisque c'est là que nos différends ont commencé, que ce soit là qu'ils s'achèvent.

Je vous y attendrai, non plus armée.

A Bourganeuf donc, le même jour.
S.C.


Un soupir échappa à Sindanarie quand elle dégagea de sa ceinture sa bâtarde, endormie dans son fourreau. Un autre, réprimé, quand elle tira de sa botte le poignard qui y sommeillait habituellement, ô combien inconfortable dans les premiers temps, ô combien rassurant ensuite. Un dernier quand, relevant sa manche gauche, elle défit les lacets de cuir qui attachaient à son avant-bras un stylet. Elle n'avait pas l'habitude de s'exposer, et diverses mésaventures l'avaient transformée en une sorte d'arsenal vivant, en particulier en temps de tension extrême, encore que les localisations de ses protectrices n'aient rien d'original. Les trois lames furent déposées là où, quelques instants auparavant, la jeune femme écrivait. Un mot, laconique, fut laissé à l'attention de la Capitaine Licorneuse qui devait mener la danse du soir à venir. Elle sortait quelques instants. Si elle n'était pas revenue au petit matin, il faudrait la faire chercher aux alentours de la mairie de la ville. Alethea comprendrait... Oui, elle comprendrait sans doute. Et, avec un léger sourire, la Comtesse quitta la pièce.

Et elle sortit dans l'atmosphère rafraichie du soir, pour se diriger, d'un pas vif, vêtue comme un homme, tresse brune plus ou moins bien arrangée au vent, vers la mairie de Bourganeuf. Après la scène d'exposition, le dénouement. Place de l'Acte I et de l'Acte V. En espérant que rien ne trouble cette entrevue. Machinalement, la senestre cherchait le pommeau de l'épée ouvragée, ornée de la célèbre Licorne, ne rencontrant que le vide, faisant remonter à la surface l'insidieuse impression d'être exposée. Aristote, qu'elle avait cela en horreur... Mais au moins, le Breton, qui se faisait décidément si conciliant qu'elle y voyait une probable manoeuvre, serait dans le même état qu'elle. Théoriquement.

Dans le jour déclinant, face à la mairie de Bourganeuf, une silhouette se campa fermement. La Comtesse attendait le Duc.

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Dame de Viam et du Freyssinet, Cavalière de l'Ordre royal de la Licorne, Académicienne royale de France...
Nilas
La Comtesse avait répondu favorablement à sa demande d’entrevue, et il allait donc de ce pas la retrouver aux abords de la Mairie de Bourganeuf, d’où les troubles avaient commencé pour tenter de mettre durablement fin au litige qui opposait son groupe d’affinité au Comté du Limousin.

Comme convenu, il allait se débarrasser de ses armes avant d’aller la rejoindre, mais pour éviter de se retrouver tel un Vercingétorix face à César, il les déposerait à l’un de ses hommes, pour mieux les récupérer plus tard…

Son épée Espadon conçue et utilisée pour la force brute et l'effet de choc qu’elle suscitait sur le champ de bataille avait été laissée harnachée sur son canasson. Elle ne lui servait que pour les attaques de cavalerie, et n’aurait donc point d’utilité pour un combat en cette contrée…Et en tout état de cause, sa lame de cinq à six pieds de longs n’aurait pas permis de l’emmener en toute discrétion au rendez vous.

Il se délesta ensuite de sa Bastarde qu’il portait à la ceinture. La remettant précieusement à son page qui fut enjoint d’y prêter une attention toute particulière… Cette dernière lui avait été remise par le Roy de Bretagne en personne, et il n’était pas question que qui que ce soit puisse caresser l’espoir de s’amuser à la manipuler, ou même à la sous peser sans son accord.

Délassant sa cape noire, le Duc du Trégor leva ensuite le bras droit par-dessus son épaule gauche pour aller dégainer sa Cladio qui était accrochée, lame vers le bas, dans son dos… Cette petite épée celte dotée d’une lame de 80 à 90 cm à pointe large et tranchants parallèles lui avait mainte fois sauvé la peau, si bien qu’il ne s’en débarrassait pour ainsi dire, jamais.

La sous pesant quelques instants, un air nostalgique sur le visage, il la planta dans le sol au pied de sa tente en demandant à son jeune page de la mettre elle aussi en sécurité.

Il remit ensuite la dague qu’il portait à sa ceinture, ainsi que le Couteau qu’il gardait toujours dans sa manche à son principal homme de main avant de prendre la direction de la Mairie ou la Comtesse semblait maintenant l’attendre…

Quelques instants plus tard, il arriva face à cette dernière et engagea la conversation.



Demat Comtesse Sindanarie. Ainsi nous voilà enfin face à face…


Observe la représentante Comtale d’un air insistant, cherchant à percevoir le moindre détail qui pourrait trahir une pointe d’anxiété, ou autre…
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Sindanarie
La Carsenac n'aura pas eu besoin de battre le pavé pour se tenir au chaud, malgré l'air qui fraichit. A la place, elle s'est préparée à l'entrevue, pour autant que ce soit possible. Elle s'est préparée à voir arriver un chef de guerre. Probablement quelqu'un d'emporté, quelqu'un qui ne craint pas la force et ne se soumet qu'à une hiérarchie. Quelqu'un qui, malgré tout, doit plier pour sauver sa peau. Mais bel homme, d'après certaines, même si cette qualité ne peut compenser les défauts que Sindanarie lui prête. Une silhouette s'avance, drapée d'une cape noire malgré le retour des beaux jours. A mesure qu'il approche, elle le détaille. Une carrure assez impressionnante, moins cependant que la cicatrice qui barre son visage du front à la joue droite. Ce coup avait dû être très près de l'achever... Et s'il en avait réchappé, c'était soit par une chance de cocu (ce que Sindanarie n'aurait pas spécialement souhaité à quiconque), soit parce qu'il était une force de la nature au moment des faits. L'est probablement toujours, d'ailleurs. Mais le voilà, et c'est lui qui entame la conversation.

En breton. Jusqu'alors, seuls des voyageurs isolés avaient parlé en Limousin et devant elle une langue synonyme de deux campagnes. Plus que l'arrivée apparemment pleine d'assurance, c'est le mot qui fait tiquer la Carsenac, contre toute raison. La réaction tient du réflexe ou de l'instinct, et est trop rapide pour être totalement maîtrisée. Ce n'est que ce premier mouvement passé que la jeune femme se recompose et répond, aussi calmement que possible :


Bonsoir, Duc Nilas.

Bonsoir... Bon soir, et puis quoi encore ! Presque sans s'interrompre pour éviter de s'appesantir sur le sens du malheureux mot qu'elle vient de prononcer, elle continue, ironique :

Pour cette fois, vous enfoncez une porte ouverte. Je vous ignorais mondain.

Elle est plus petite que le Breton, elle doit lever les yeux vers lui, et pourtant elle sait qu'elle a l'avantage et pense que la pique, légère certes, passera. Malgré tout, la mesure de sécurité habituelle est appliquée. Cinq jours plus tôt, ils étaient encore en plein rapport de force. Qui dit que son état d'esprit a réellement changé ? Par sécurité, donc, la Comtesse évalue la longueur du bras et prend garde à rester à distance supérieure, d'autant qu'elle sait parfaitement qu'elle n'a pas la force nécessaire pour le contenir si le Breton sort de ses gonds. Mais l'essentiel n'est pas là. Les deux sont là, se sont reconnus. La précaution prise, elle continue, se raccrochant aux mots de la dernière missive qui ont provoqué la rencontre :

Les derniers détails à discuter, donc. Lesquels ?

Faire bref, faire dans la précision. C'est tout ce qui importe, après tout. Et les prunelles vertes sondent leurs vis-à-vis. Par où veut-il entamer ? Voilà qui peut être instructif.
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Dame de Viam et du Freyssinet, Cavalière de l'Ordre royal de la Licorne, Académicienne royale de France...
Nilas
La rencontre entre la belle et la bête commençait, et en Duc qu’il fut, le chevalier noir tâcha d’effacer son sourire naturellement carnassier.

Inclinant légèrement la tête l’air de la saluer, le Duc du Trégor rétorque.



Chère Comtesse, sachez que même si je ne vous ferait pas révérence, en vue de ne pas m’humilier face à la Couronne de France que vous représentez, de même que je ne le ferais pas, pour que vous n’aillez pas l’impression que je me moque de vous, je suis effectivement tout à fait capable de mondanités.


Lui adresse un petit sourire discret.


Les mondanités ne sont pas mon genre, mais j’ai appris à me rompre aux usages durant les longues années que j’ai passé en politique Bretonne.

Certes nos usages diffèrent parfois des vôtres, je crois que les évènements récents en témoignent, mais oui, j’en suis capable, bien que le l’exècre



Pivote pour lui faire face un petit air taquin sur le visage.


Je préfère comme vous le savez guerroyer, renverser des maires ou des gouvernements… défendre des causes qui me sont chères ou me paraissent nobles… l’honneur, l’amitié, l’intégrité des faibles contre les forts… ce genre de choses.


Il avait soudainement repris un air très sérieux à mesure que sa phrase faisait chemin pour trouver tout son sens

Il reprend.



Bien entendu Comtesse, je ne compte pas sur vous pour applaudir les récents évènements des deux mains, ni même d’une…

Je sais que sur l’affaire qui nous oppose, nous avons des positions diamétralement opposées. Je le conçois et le comprend.

Vous-même tachant de garantir au mieux la sécurité de votre Comté.

Moi-même tachant de laver l’honneur d’un ami, qui, justement ou injustement, à tort ou à raison peut m’importe, fut blessé par vos soldats.

Chez nous, des batailles pour l’honneur sont monnaie courante.

Je crois que ce n’est pas le cas chez vous… En cela vous aurez partagé avec nous une coutume Bretonne.

Certes vos forces de sécurité ont perdu les deux premières batailles face à nos forces, mais vous n’aurez pas démérité dans votre aptitude à défendre votre peuple et vos idées.

En cela je vous considère pour ma part comme une adversaire redoutable, et à tout le moins respectable.

Raison pour lesquelles nous avons décidé de vous restituer Guérêt de manière anticipée, que nous n’avons que très peu abimé les biens des municipalités de Bourganeuf et surtout Guérêt, et que, bien entendu, nous avons décidé de la cessation définitive des hostilités à votre égard…



Poursuit…


Comme je vous le disais dans ma précédente missive, je pense donc qu’il est maintenant temps de formaliser nos accords de fin de sortie de crise.

Peut être pas en signant de jolis traités, dans lesquels nous ne pourront finaliser quoique ce soit de constructif, mais en convenant, entre nous, de la meilleure marche à suivre pour mettre définitivement le Limousin à l’abri de nos agissements…

Cette manière n’est certainement pas de nous faire poutrer par vos armées en rétorsion, ce qui j’en suis certain donnerait des envies de vengeances à d’autres de nos amis, tout comme ce fut le cas avec le poutrage encore une fois justifié ou pas, de notre ami le Duc de Saint Malo.

Je pense que vous avez bien compris que pour nous, le temps est venu d’en finir avec les actions musclées en vos terres, et je gage que vous n’avez pas envie de nous voir rester ici trop longtemps…

Je gage aussi que vous avez besoin de garanties quant à une sortie de nos forces de votre Comté.

Pour notre part, il nous faut rentrer aux bercails, ce qui nécessite de passer aux portes de Limoges, mais pas d’y entrer.

Nous laisserez nous donc rentrez chez nous ou cela n'est il pas suffisant?

Pourquoi en pareil cas et pour vous apporter toutes les garanties de sécurité qui s’imposent ne pas former vous-même deux lances dont les meneurs seraient des représentants du Limousin, qui nous escorteraient jusqu’aux portes du Ponant. En l’occurrence la Trémouille ?

Bien entendu, vous auriez tout loisir de prendre des mesures d'ordre juridique, si par malheur nous troublions l’ordre public en ne suivant pas le meneur pour entrer dans Limoges…



La regarde d’un air conciliant et conclue.


Encore que dans la situation actuelle comme passée, sachez que nous ne disposons de toute manière pas des forces nécessaires pour faire tomber votre château, raison pour laquelle nous ne nous sommes jamais présenté en votre Capitale…


La cherche du regard en attendant sa réponse.
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Alara
[ Et pendant que le Duc dragouille ... Les autres glandouillent ! ]

Petit retour en arrière ...

Depuis le prise de Guéret, un véritable ballet de messagers s'était installé donnant presque le tournis aux hommes de main du Duc breton.
Puis finalement il fut décidé d'abandonner Guéret et de retourner à Bourganeuf. Sans doute avait-il pris pitié de ses messagers, ou bien trouvait-il le service trop long ...
Peu importe, tout le monde avait fait son paquetage et prit la route de Bourganeuf.

"On ne restera pas longtemps" qu'il disait ... Mais oui !

Une journée et les messagers continuent d'user leurs chausses sur les routes. Puis une seconde journée sur le même modèle. Une troisième ... Oh, un rendez-vous galant !
Là s'en était trop, la brune commençait sérieusement à s'impatienter. Un tantinet rageuse, elle fit part de son mécontentement au premier de ses compagnons qui lui passait sous la main.


Hey Nere ! Qu'est-ce qu'il fout l'encouronné ?! On va pas rester moisir ici quand même !
Il fait son timoré indécis. Ca doit être une première. A coup sûr, c'est le pays qui fait ca. L'absence de mer pour un breton, c'est pas sain ...

Arquement de sourcil de la brune de mauvais poil ...

T'crois vraiment qu'c'est l'air marin qui lui manque ? J'commence à avoir d'sérieux doutes là d'ssus ...
J'crois plutôt qu'il s'est amouraché d'la Comtesse moi ! Qui t'dit qu'il fait pas son courtois dans ces fichus courriers, hein ?

Hum. Ce serait une première aussi. Léger blanc. Il a deux mioches, a part ça.
Ah ...
J'veux dire, faire de la bringues a une française. En faisant allusion à le première ...

Légère grimace de la brune qui marmonne pour elle même en référence aux mioches : C'bien un truc que j'ferais jamais ça ... S'en suit un regard en coin à la dernière réflexion. Sont mieux les bretonnes ?
Ben, elles sont mieux que celle la en tout cas. Enfin je suppose. Chuis jamais allé en Bretagne moi
Moi non plus ceci dit ... 'fin si p'tet quand j'étais gamine ... T'façon l'amour c'est sale ... Haussement d'épaule agacé au souvenir dans sa maigre expérience à qualifier de marquante au point d'être maintenant réfractaire à tout contact charnel.

Ah, ca m'fait penser. Nouveau blanc. L'amour commence toujours par une dispute. Nouveaux souvenirs enfantins qui reviennent à la mémoire de la Sauvageonne. Les cris, les pleurs, suivis des longs grognements nocturnes. Légère grimace. Vu comment ils ont mis la barre haut tous les deux, on risque de glandouiller ici un moment.
Mouais la poisse ... J'déteste faire l'planton.

D'un coup de pied rageur, elle envoie un caillou valdinguer avant qu'il n'atterrisse dans la mare toute proche.

Fait chier ! J'vais faire un tour, ça me saoule ...

Sans même un regard, elle abandonne Nere devant l'une des tentes, grognant contre l'encouronné parti faire le paon.

Dialogues écrits à 4 mains.

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Luaine
[Et moi pendant ce temps là....]

Non elle ne tournait pas la manivelle et surtout pas celle du temps qui semblait s' être figé. Pas de statue de sel, ni d'éruption volcanique recouvrant tout de cendre mais surement la grande période des négociations avaient commencé.
Après s'être tapé sur la tronche et envoyé des jolis noms d'oiseaux des îles, le passage suivant était la négociation. D'où viendra la reddition?
Qui devra baisser ses braies plus bas que l'autre?
L'instant était grave comme suspendu. La partie d'échec commençait et il fallait savoir déplacer ses pièces en jaugeant l'autre mais tout en sachant qu'à tout moment, l'autre pouvait bluffer.

Luaine sentait bien que cette inertie pesante était le fruit de ce bras de fer qui avait du commencer ou allait commencer sous peu. Les ordres trainèrent, comme si on leur chuchotait de se faire petit. Nilas et la Comtesse devenaient deux géants au pays des Lilliputs. Tous allaient devoir retenir leur respiration, et si aucun terrain d'entente ne pouvait être trouvé, ni aucune concession n'était faite, alors les combat reprendraient leurs cours.
Il fallait juste croiser les doigts pour que le Limousin en sorte victorieux.

Mais en attendant elle n'allait pas tailler des cure dents avec son épée. Elle n'allait pas jouer au ramponneau pour encore perdre des sommes qui frisaient l'obscénité. Elle n'allait pas prier, bréviaire en main car aucun cloître n'étaient en vue. En gros, on pouvait prendre deux pouces et les rouler l'un avec l'autre, ce qui, dans le langage populaire se disait "se tourner les pouces". Il fallait pouvoir s'occuper car le temps pouvait être étirable à l'infini et elle n'allait pas s'entrainer à l'épée toute la journée au risque de se faire une luxation de l'épaule. La brune n'était pas loin de la crise d'apoplexie, de tétanie, de goutte, de vingtneuf, de nerfs quoi. Il n'y avait même pas sa copine Léanice sur place....Personne. Même pas un rat mort pour le faire chiare.
Non vraiment les négociations étaient ennuyeuses à en mourir.

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