[Rp] "Devrais-je encore faire un effort pour toi?"

[Rp] "Devrais-je encore faire un effort pour toi?"


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BAAAAM !
Dans un bruit fracassant, un vase supplémentaire s’effrita sur le sol. En proie à la folie depuis cette découverte macabre, la sulfureuse bretonne attrapa brusquement une coupe qui trainait sur la table. En titubant et en vidant la moitié du contenu de la bouteille à même le sol, elle remplit sa coupe d’hydromel, une boisson dont elle avait hautement abusé aujourd’hui. Elle porta le contenu à ses lèvres et l’avala d’une traite. Se verre vide, elle le fracassa sur le haut du mur qui portait la cheminée.
L’ivresse avait atteint son apogée.

Vacillement à droite et à gauche, elle allait finir par s’effondrer à même le sol.

«- Les promesses sont faites pour être tenues.
- Alors cette nuit sera la dernière. »

Les yeux vinrent à lui piquer, la réalité la frappait en pleine face.

QUELLE ENFLURE !!!!!!!!

Soudain, sa suivante fit irruption dans la pièce.

Madame !! Qu’avez-vous fait du salon ?
Une chance que votre père n’est pas dans les parages !

*Hips*

Elle leva la main pour s’apprêter à répondre quand elle eut un haut le cœur qui la fit régurgiter une partie de ce qu’elle avait absorbé durant la soirée.

Par Aristote !!! Madame vous êtes ivre !!!

Doriana, *hips* app *hips* renez une grand *hips* e nouv *hips* elle ! Je suis *hips* enceinte !!!!!

A ces mots elle s’effondra dans le canapé et partit dans un éclat de rire d’hystérique.
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[Au petit matin]

Sans crier gare, la suivante tira d’un coup sec les rideaux du salon et les rayons du soleil pénétrèrent avec vigueur à l’intérieur de celui-ci.
Fichtre qu’elle pouvait être idiote celle-là !
Quelle heure pouvait-il bien être ?
En maugréant, la jeune femme ouvrit avec difficulté l’une de ses paupières qui se referma dans la seconde qui suivie, sa main se posa immédiatement sur sa tête.

Bordel !! Que j’ai mal !!

Un mal de tête atroce faisait son apparition après les folies de la nuit dernière. N’ayant plus la force de monter les escaliers, elle s’était empaffée telle une loque dans le canapé après une dernière pensée pour l’ordure qu’elle avait, bien malgré elle, dans le sang.

Lentement en s’aidant de ses deux mains, elle s’assit dans le canapé. Elle dodelina de la tête afin de tenter de faire disparaitre les horribles courbatures qui s’emparaient de tout son corps et surtout qui engourdissaient sa nuque. Ses mains vinrent par la suite se glisser dans sa longue chevelure blonde qu’elle secoua vigoureusement. Son nez sentit une odeur nauséabonde. Avec bien des difficultés, elle ouvrit ses deux paupières et eut un mouvement de recul en découvrant l’état de la pièce : de nombreux morceaux de verre jonchaient le sol, des bouteilles d’alcool vide étaient posés un peu partout dans la pièce, les tapis étaient tâchés, les chaises renversées. La furie avait tout saccagé !

Rangez moi cela Doriana !!!

Si l’autre enfoiré voit ce désastre il va me renier à nouveau maugréa-t-elle entre ses dents. D’un geste brusque elle se mit debout, un geste qui fut justement un peu trop brusque, prise d’un vertige elle dut s’immobiliser quelques minutes avant de pouvoir marcher.
Son ventre légèrement rebondissant la brassait durement.

Doriana préparez moi un bain !!!!

Mais Madame je dois ranger le salon.

Ne m’énervez pas dès le matin je vous prie ! Mon bain d’abord le salon ensuite ! J’ai une mairie à faire tourner pauvre cruche et je dois être présentable!



[Quelques heures plus tard]

La sulfureuse Brestoise avait meilleure allure : propre & belle. Fidèle à elle-même, elle avait revêtue un corset qui la serrait au maximum pour masquer le début de sa grossesse, et une robe en soie fine accompagnée d’un de ses plongeants et divins décolletés qui offraient une vue sublime sur la moitié de sa poitrine. Ses cheveux avaient été relevés dans un chignon dont quelques mèches frivoles s’échappaient et retombaient avec délicatesse sur son visage d’ange.

Alors que devant le miroir de ses appartements, Izéa était en train de réfléchir à la manière dont maquiller ses cernes de la nuit dernière, un bruit de sabot effréné accompagné d’un long appel criant son nom parvint à son oreille.

Le Duc serait-il de retour ? …
Non cette voix n’était pas la sienne, elle la connaissait trop bien.

Elle se précipita à la fenêtre ouverte de sa chambre afin de démasquer le visiteur. Elle ne s’était pas trompée : LUI !

A toute allure, elle s’empara des pans de sa robe et dévala les escaliers. Sa suivante la regarda d’un air consterné mais elle n’y prêta pas attention. Elle ouvrit en grands les portes du domaine et se précipita le cœur battant à tout rompre vers le mystérieux cavalier. A quoi pouvait-elle bien songer à cet instant ?

Comme a son habitude Izea fut belle, simplement belle. L'corbac préférait de loin la beauté intérieur de cette demoiselle, si fragile, si attachante. Il en avait abandonné des femmes dans sa vie mais, cette fois il n'allait pas fuir ! Non, il était bien décidé a assumer ses actes et ce fut sans chaleur qu'il réceptionna Izea alors qu'elle se précipitait dans ses bras.

Je vois que ma présence te manque ?

Sur ces mots, il décrocha un pâle sourire a l'intention de l'ancienne prostituée et lui caressa le visage avec une tendresse absolue.. La suite par contre elle, risquait de promettre. Tellement de choses refaisaient surface ces derniers temps qu'il ne savait pas bien ce qu'il faisait, allait-il le regretter ? Cela seul le Très haut le sait.
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De la colère , oui c'était bel et bien de la colère qui émanait des yeux d'Izea. Une colère qui s'évanouit presque instantanément lorsque la main du Corbeau vint caresser le visage d'la blondinette. Il l'a contempla quelques instants et répondit d'une voix tout aussi froide que celle de l'interlocutrice.

Cela ne se voit pas ? Le doute que tu sois enceinte, peut être ?

Il l'aimait son Izea mais, Elicas était du genre a aimer un mois, un an.. Mais, c'était pendant ce lap's de temps un amour sincère, empli de passion. Comme en cette instant précis.
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Elle nettoyait la petite pièce à coté quand sa maitresse l'appelait pour venir servir deux verres. Doriana regarda en l'air quelque peu exaspérée.

Loin d'etre contente qu'on la dérangeait pour si peu, car sa maitresse savait bien y faire dans le servage de verres, mais il ne fallait pas contrarier cette dernière. Parce qu'elle était facilement méchante, que Doriana rentra dans la pièce après avoir ajusté sa mise et alla faire son devoir de suivante.


Voilà Madame... dit-elle en tendant le plateau à cette dernière et allant ensuite vers l'homme pour en faire autant. Et s'informa pour s'assurer qu'elle ne serait pas rappeler deux minutes plus tard,

Quelque chose d'autre Madame ?

Son regard alors traina sur le sol pour y voir deux taches qu'elle n'avait pas réussis à effacer. Elle espérait que sa maitresse ne les avait pas remarqués. Parce qu'elle était certaine qu'elle lui rappelerait à un moment plus opportun. Seulement ces taches était coriaces.

Toutes les paroles, toutes les actions étaient censés irriter Izea et ce fut le cas pour le plus grand plaisir de son interlocuteur. Il savait pertinemment que celle-ci était en train de bouillonner de l'intérieur, et le regard d'Elicas sur le fessier de la servante qui se dirigeait alors vers la porte n'allait point arranger les choses.

Ciel, elle risque de s'accrocher dans quelques heures aux rideaux celle-là ! N'est-elle pas magnifique ? Il te faudrait plus de servantes comme Doriana !

Un sourire en coin vint alors illuminer son visage, et il enchaîna sans trop se faire tarder.

Si c'était le cas j'aurais un verre dans la paume de ma main, tu ne crois pas ? Dis moi je me demandais, comment marche la prostitution en ce moment ? Les rentrées d'argents sont-elles suffisantes ? Les clients viennent-ils en abondances ?

Je refuse ta proposition mais laisse-moi te présenter la mienne. Tu m'épouses, on garde l'enfant. Je veillerais sur lui, j'en fais la promesse.. Si tu acceptes de te marier, nous aurions l'autorisation de découcher de temps a autres. Cela te convient-il ?
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Il tentait de la piéger et de l’agacer au plus haut point.
Chacun de ses gestes était prémédité à l’avance.
L’aguicheuse fut forcée d’admettre qu’il se débrouillait rudement bien.
Seulement voilà, elle était plus maline que cela pour oser plonger la tête la première dans ce jeu méprisable.

S’accrocher aux rideaux dis-tu ? J’aurais plutôt dis pendue par le cou par mes propres mains. Quoi qu’elle ferait tâche dans la décoration du château.

Haussement d’épaules. La Blonde savait pertinemment que sa domestique écoutait l’ensemble de leur discussion dans la pièce à côté. Le bruit étrange de l’échelle confirma ses pensées Doriana avait l’habitude d’être adroite et malheureusement pour la gourdasse Izéa le savait.
Méfiante que cette petite aille répéter ce qu’elle avait entendu au commères du village, plus que craintive de la voir dans le lit de son ancien amant de l’interdit, elle tourna la tête vers la porte entrebâillée et lança d’un ton sec :

Doriana !! Montez à l’étage immédiatement. Les chambres ont besoin d’être nettoyées ! Dépêchez-vous je vous prie et surtout ne redescendez que lorsque vous aurez obtenu mon autorisation !!

En son for intérieur, la bretonne se dit que si elle osait rétorquer, sa colère serait sans limite.

Puis d’un geste brusque elle se leva et dû rester quelques secondes sur place afin de calmer les coups qui tambourinaient dans sa tête. Grrrrrrrrrrr. Avec les petits déhanchés qui la caractérisaient, elle entreprit de se rendre jusqu’au fameux plateau d’argent sans quitter une seconde du regard le corbac. Qu’elle avait aimé plonger dans ses yeux sombres autrefois et dire que maintenant elle les crèverait sans retenu. Les temps changent si vite.
Arrivée à destination, elle se remplit une coupe d’alcool sans plus attendre. Après en avoir bu une gorgée elle répondit du ton le plus détaché possible à ce qui semblait être des questions.

Comment marche le secteur de la prostitution dis-tu ? Qu’en sais-je ? Je n’ai pas remis les pieds dans les bas-fonds de la Bretagne depuis que mon paternel a reconnu ses erreurs.
Par contre on m’a proposé de monter une maison close à Brest et que j’en devienne la gouvernante mais je n’en ferais rien.

S’approchant de lui à quelques centimètres, elle but une autre gorgée avant de poursuivre.

N’essaies pas de me blesser Elicas, tes propos sont fades et dénoués de sens. Je te pensais un peu plus rusé pour savoir ce qui pourrait m’atteindre.

Sans plus attendre elle se détacha de lui et regagna le canapé.

Pourquoi refuses-tu ma proposition ? La garde épiscopale ne te verse pas de soldes ? Pauvre Elicas le voilà sur la paille.

Elle eut un sourire ironique à cet instant.

La promesse… Hum Elicas je te rappelle que les promesses sont faites pour être tenues. Je t’ai cru lorsque tu m’as promis de gagner le tournoi de la duchesse pour moi. Je t’ai cru lorsque tu m’as promis de rester à mes côtés. Je t’ai toujours cru. En prévention, ne t’avises pas de me dire que je suis naïve.

Rien que d'y penser...

A l'injonction de sa maitresse Doriana descendit de l'échelle et quitta le boudoir pour passer dans la pièce où se trouvaient les deux adultes sur le point de se sauter dessus.

Elle fit un petit sourire aux beaux yeux et sans un regard pour cette patronne qui la prenait vraiment pour une indiote si elle pensait qu'elle ne comprenait pas son petit manège de l'éloigner pour qu'elle n'écoute plus mais surtout qu'elle se sentirait bien frustrée et en rage si l'homme au beau regard lui portait une quelconque attention.

Doriana connaissait le caractère de sa patrone.

Parfait, madame, ce sera fait comme vous le désirez.

Ha non! Cette fois elle n'obéirait pas. Pas cette fois. Elle venait à peine de terminer de monter le haut escalier et de rentrer dans la première chambre qui lui donnait radicalement envie de fuir.

Que ces gens étaient paresseux, pensa Doriana planté dans l'entrée de l'encavure de la chambre à regarder le capharnaüm de la pièce la laissant pantoise.

Et elle ose dire que je suis fais rien! Non mais, c'est quoi juste replacer une brosse à la bonne place? Un flacon de parfum ? Une robe que l'on désirait garder en bon état ?

Donc, faisant sourde oreille, elle verrait bien le prochain cri si cela donnait mesure à obéir. Là, elle commença à remettre de l'ordre dans la chambre d'Izea. Dire que jamais chez elle c'est ainsi.

Les gens riches sont des fénéants, grommela-t-elle tout bas.

Les minutes s’écoulaient…

Doriana ne semblait pas vouloir ramener son fessier dans le salon. Et bien fichtre ! La tâche resterait incrustée et la Blonde la ferait frotter et frotter jusqu’à ce qu’elle se soit brisée tous les ongles et abîmée les mains en se tuant à désincruster la tâche. Un ordre est un ordre ! Elle allait lui apprendre à obéir ! Sale bougresse !

J'accepte mais avant, pardonne-moi. Je t'ai offensé par la chair, je n'aurais pas dû mais, selon Père Tadeus cela prouverait l'amour que je te porte, j'aurais eu peur de ne jamais te revoir.

Moment de silence. Arquement de sourcil. Il lui offrait ses excuses pour avoir partagé avec elle un plaisir charnel? Izéa était estomaquée.

Tu regrettes ????

Toi et le môme, vous viendrez. Et on vivra dans l'ombre, comme nous l'étions destinés. Cela te sied-il ?

Dans l’ombre ???

Dis moi, revois-tu ton pêcheur de temps en temps ?

Mon pêcheur ???

Après ses trois brèves interventions, l’ancienne prostituée oublia sa déstabilisation et rétorqua de nouveau en proie à la colère:

Bien sur que non je ne veux pas vivre dans l’ombre ! J’ai toujours été la Reyne pourquoi maintenant m’abaisser à n’être qu’une ombre ? Je suis prête à tout quitter pour toi ne me demande pas une autre concession là se sera au-dessus de mes forces et je prierais le Très Haut pour que ta mort soit lente et douloureuse !
Bordel Elicas ! Tu m’aimes pour ma personnalité pas pour n’être qu’un fantôme !!
Et oui mon pêcheur je le vois de temps en temps comme tu le dis si bien.

Elle se recula de lui et se rendit auprès de la cheminée. C’était étrange la passion entre eux. Ils s’aiment ils se détestent, ils se désirent, ils se rejettent…
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Envolée ma virginité, je suis plus un enfant.
L’horloge tourne, les minutes sont torrides
Et moi je rêve d’accélérer le temps.

Trois mois et elle le retrouvera son corbeau. Sa tête se nichera à nouveau dans son cou qu’elle enflammera d’ardents baisers. Ses mains repartiront à la découverte de ce corps et de ses balafres cachées. Ils feront qu’un envers et contre tous dès lors que la nuit tombera et que le soleil disparaitra.

On l’a fait sans se protéger mais je veux pas d’un enfant,
L’horloge tourne, les minutes infanticides
Et moi je rêve de remonter le temps.

La scandaleuse rêve de lui cracher à la figure, de lui arracher les ongles, de le marquer au fer rouge pour qu’il se souvienne qu’il n’a pas joué avec la bonne personne. Cruel petit jeu qui l’a fait sombrer dans les prémices de l’amour au lieu des prémices du désir. Triste ordure. Jamais elle n’avait connu pire enflure dépassant même son père dans le manque de vertu.

20 ans de liberté et soudain le bilan,
L’horloge tourne, les minutes sont des rides,
Et moi je rêve, je rêve d’arrêter le temps.

STOP. Ne fais plus un pas ! Se noyer dans ses yeux océan afin de ne jamais remonter à la surface. Lé désirer, le haïr, le repousser, l’aimer comme à cet instant idyllique si représentatif de leur caractère…

Je ne vois plus d’intérêts a ma présence ici, si tu souhaites me revoir tu sais où me trouver.

Brusquement sa main prit la coupe qui trainait sur le rebord de la cheminée et de toute sa force elle la lui fracasse derrière le crâne alors qu’il repartait.

Humpf. Bien joué Izéa. Se félicita-t-elle intérieurement.

De sa démarche sensuelle, sa main sur son ventre, elle passa à ses côtés et poursuivit également son chemin…
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