[RP] Les cous de deux cygnes font un coeur

C'est à l'auberge du Blason, lieu de résidence parisien du Duc-Pair du Lavardin que le messager au tabard royal le trouva.

Bien sur celui-ci n'eut pas à chercher beaucoup, c'était un secret de polichinelle de savoir que le Cygne avait acheté la masure, l'hostellerie, les murs, et le fond de commerce non pour en faire une manne financière, bien que ce fut le cas par ailleurs, mais surtout pour avoir un lieu de repos tout autant qu'une table où faire connaitre les nobles arts de la Table.

Arts qu'il avait à sa façon fait connaitre dans le royaume de France pendant des années, et qui toute fausse modestie mise à part, lui donnait au moins l'impression d'avoir servi à quelques chose dans ce bas monde.

C'est donc un messager au tabard royal qui le trouva, pipe en bouche, pieds sur la table, Chien à se pied, le tout à assis à siroter un breuvage posé pour le moment sur la dicte table.

Salutations d'usages
Respect dû au rang et au protocole
Missive scellée fut décachetée
Le messager semblait attendre réponse
Elle lui fut donner d'un laconique : Prenez que je m'y rends sur le champ.

Une fois le messager reparti, la moue du Cygne se fit.

Le ton péremptoire et l'expression allusive le glacèrent. Il eut le pressentiment d'une discussion immédiate et violente. Et par péremptoire il n'entendait absolument une vision de deux glands voulant casser des planches à la main bien entendu.(*)

La Reyne élue le mandait. Non mieux elle exigeait sa présence pour une conversation en tête à tête.

Il aurait bien aimé lui balancer en arrivant quelque chose de "virulent" tiens. Après tout c'était son surnom non ? Un petit "Vous croyez vraiment que vous avez les moyens de me convoquer ? Je suis là parce que j’veux bien… Et si vous m’avez fait déplacer pour rien, je vous balance quinze jours dans une cage sans boire ni bouffer et je me dédéfection pour que vous chopiez le typhus. Je vous écoute."(*)

Mais même avec la meilleure volonté du monde, il avait été, trop, bien élevé pour ça. hélas aurait pu dire bien des gens de sa connaissance.

C'est clair que lorsqu'on le tient par la partie sporadique, ou boulière, le fenouil est un objet redondant (*) Non mais des fois qu'on le prendrait pour le premier va-nu-pied venu.

Bref, c'est pas vraiment heureux d'être claqué des doigts de cette manière qu'il pris son temps pour se changer et mettre une tenue moins... enfin plus protocolaire que ses habits de voyages traditionnels, des habits un peu plus "court royal" en somme.

Vêtu de satin noir et vert, un tricorne foncé crânement posé sur sa tête, un panache de plumes flottant dans le dos. Il se tenait de profil, une main sur la hanche, le bout des bottes relevé, ses jumelles passées en son obi. A ses cotés Bran avait été brossé. Il ne savait pas si les unes ou l'autre aurait le droit d'assister à la conversation. Une question de confiance surement. Au moins une bonne façon d'entrée de jeu d'avoir une idée de comment il allait être bouloter.

Enfin bon une demande c'est une demande. Ce n'est pas le premier péquin venu non plus qui recevrait ce genre de courrier il faut bien l'avouer.

Le tout c'était de savoir ce qu'elle pouvait bien lui vouloir. Surement pas du bien à vrai dire. Dire qu'il n'aimait pas les surprises serait au mieux un aveu de pure intention au pire une évidence pour quiconque l'avait rencontré au moins une fois.

C'est donc sur ces entre-faits et dans ses pensées qu'il arriva au Louvres par le chemin le plus direct, c'est à dire à pied, puisque le Blason n'était qu'à deux pas du Palais à vrai dire ; ancienne charge royale oblige.

Il se fit (re)connaitre de la garde, la missive royale faisant un excellent laisser-passer à moins que des directives n'eussent été donné ce qui n'aurait pas été totalement illogique.

Bref, les indications lui permirent de se rendre au dict "salon du Lion" Nouveau nom pour alcôve de discussion connue semblait-il. A chaque régnant sa terminologie et sa façon de nommer les choses surement.

Il n'aurait point dû être étonné et portant de revenir au Louvres le touchait bien plus qu'il ne voulait le dire voir l'admettre de lui même.

Une grande inspiration plus tard, il frappa à l'huis de la double porte.

Claquement sec des talons
Première surprise, point d'huissier, directement la Reyne.
La surprise fait la secheresse, histoire de ne pas la marquer du sceau d'icelle.
Regle fondamentale, si tu es pris au dépourvu, fait comme si ce n'était pas le cas et trouve un moyen de le faire savoir.
Au claquement sec des talons s'ensuivit la protocolaire révérence. Bien que pour un homme "révérence" était surfait, procotole oblige donc : inclinaison du buste, main droite au coeur.

Moyen efficace pour l'un de voir que l'on est pas armé et donc venu en toute "amitié" pour l'autre d'avoir, si son sens de l'observation ne luif ait pas défaut, une prime référence et des indications notables sur l'humeur de l'hôte.

Et force est de constater qu'une tenue simple, sans vraiment de recherche ni de gant pouvait indiquer deux choses. Soit que vous étiez reçu comme un ami et considéré comme tel, soit que vous étiez perçu comme tellement négligeable qu'on pensait que vous n'étiez pas une menace certaine. Sentiment qui pourrait être accréditer par le manque de gardes dans la pièce et l'impossible décontraction de la souverraine. Mais la agrde au Louvres n'était jamais loin, et les apssages, plus si secrets, nombreux. Il en savait bien plus qu'il ne voudrait jamais le dire.

Il n'y avait que deux personnes en sus dans la pièce.

Etre grand a des avantages non négligeable, voir au-dessus des autres en est un, et l'inclinaison protoclaire laisse aussi plus de temps pour noter plus de détails, vu qu'il faut plus de temps pour "descendre" l'autre.

Son odorat lui appris qu'il y avait de la paneterie dans la pièce. A l'odeur, des sucreries, maccarons surement à n'en pas douter et avisant que l'une des personnes dans la pièce était sa "filleule" culinaire (bien qu'il l'aurait plutot qualifiée de "Nièce" tout compte fait) le Premier Maistre d'Hostel en charge, le Cygne inclua dans l'équation sucrerie = collation = vin ou jus de fruit, mais vu l'époque vin semblait plus logique, ce qui le ramena à la seconde personne qu'il ne reconnut pas. Peut être l'avait il croisé ici ou là qui sait.

A ses ornements, son équation trouva solution, Echansonnerie royale. Il était donc inviter pour le gouter, à moins que cela ne soit fait que pour le faire saliver.

En se relevant, il prit bien soin de planter son regard argenté dans celui de la Reyne.

Votre Majesté, mes hommages, tout le plaisir est pour moi. L'on ne refuse pas une invitation royale.

Ca c'est dit.
C'est protocolaire,
C'est clair,
Et ça signifie tout et son contraire.

Foutus Protocole et diplomatie. Mais qu'aurait pu t il dire d'autres "vous m'avez ordonner de venir avais je le choix que d'être là ?". Ca aurait eu le mérite d'être franc. Trop peut être. Il fut un temps où il aurait osé, en ces temps ci il avait plutôt coutume (aaaah la coutume) d'avoir toutes les billes en main avant. La raison plus que le coeur surement.

Avant que la Reyne n'ait esquissé un pas ou une parolede plus. ses doigts claquèrent et un des dicts doigts pointa le sol à cotés de la porte.

Tu restes ici, assis, et tu veuilles à notre sécurité.

Bien sur cet ordre n'était absolument pas pour la Reyne de France. Cela aurait été... bizarre autant qu'étrange. Non cette sentence le fut pour Bran, vieux compagnon canin du Duc du Lavardin, un autre habitué des lieux.

Puis de nouveau à la reyne de France

Veuillez me pardonner, je ne voudrais point qu'il vous incommode.

C'est ainsi que Bran entra et s'assit près de la porte et se vit flatter par la voix, de la reyne, et de la main, de son maistre.

Devant la certaine intimité et la confiance qu'on lui portait, il prit soin avant que la Reyne ne l'invite à s'assoir de sortir doucement sans heurt ni surprises les jumelles, toujours en leur fourreau, de son obi et de les placer sur le meuble adjacent près de Bran.

Une façon comme une autre de dire "vous me faites confiance, vous m'avez convier à vous sans autre forme alors il est normal que je fasse aussi un geste dans cette direction".

Et puis, la coutume voulait qu'on n'apparaisse pas armé devant un souverain. N'ayant point eu huissier ou garde pour l'accueillir, il n'avait pas pu se défaire de son "Daisho" avant cela. Une autre façon de montrer du respect pour le protocole, pour les coutumes et pour les personnes.

En prenant place dans le fauteuil puisque la Reyne le lui indiquait. Il se contenta de lui répondre sur le ton de la conversation entamée avant que les deux autres femmes n'interviennent. Si la Reyne avait commencé une conversation sur un sujet badin, il convenait, pour l'atmosphère se détende de faire pareil et continuer dans la foulée.

Il est dommage d'amputer une si belle bête de ses atouts naturels. Bien que pour une raison de sécurité je puis le comprendre, je ne puis qu'en être attristé. C'est un peu comme amputer la main d'un homme sous prétexte qu'il pourrait écrire un pamphlet à mon sens.

Je note toutefois que vous lui avez trouvé un nom qui a un certain... piquant.

Chablis est un très beau domaine j'ai eu de la chance, dans une jeunesse pas si lointaine j'ose l’espérer encore, d'en visiter le domaine et surtout ses caves. Je puis comprendre aisément qu'un chat si sente plus à l'aise qu'à Paris : les rats n'y ont pas le même goût c'est assuré.

Et il en savait quelques choses à propos du goût des rats de Paris le Cygne. Ce qui lui fit passer dans le regard un voile de tristesse particulièrement visible ainsi qu'une colère sourde derrière.

Puis l'Echanson royal et le Premier Maistre d'Hostel firent leurs offices. Rien à dire sur la présentation ni sur le service proprement dit. Du travail de professionnel auquel il acquiesça d'un air entendu et amical.

La coutume voudrait que l’Hôte, celui qui accueille, mange et boive le premier afin que son hôte, celui qui est reçu donc, constate que rien ne fut empoisonné.

Or pour le coup l'Hôte accueillant c'était le souverain, et le souverain, habituellement, ne mange jamais le premier, question là aussi de principe.

La premier Maistre d'Hostel ne pouvant être au four et au moulin, ou plutôt au service et à la dégustation, il arrive quelques fois que cela soit l'hôte accueilli qui prenne cette parti à son compte. Enfin, s'il avait assez confiance pour cela.

Après tout si l'on avait voulu nuire à sa vie, et bien que le poison soit plutôt une arme féminine, l'on aurait essayer de l'occire avant, ou après, mais pas sur des tapis royaux.

C'est donc avec le très protocolaire "Avec votre permission" que le cygne gouta le vin et fit compliment.

Il se passa la langue sur les lèvres, laissa monter l'arôme, ausculta la robe.

Un nez discret de fesses de vénus, de fruits et de fleurs blanches. La matière est très mûre en bouche, encore un peu marquée par son élevage mais sans excès. La texture est douce et ce vin parvient à allier fraîcheur et douceur jusque dans sa finale. C'est un très beau vin, Échanson.

Les meilleurs Vouvray sont aptes à une très longue garde, y compris les secs, grâce à une belle ossature acide, quasi-indestructible. Par contre n'hésitez pas si la bouche se casse à y ajouter de l'eau de vie pour en faire de la pousse d'épine.

Pour ce qui est du Premier Maistre d'Hostel, après un petit coup d'oeil malicieux à celle-ci, il convint de lui-même d'attendre que la Reyne ait elle aussi gouté son vin et lui ait donné la permission de poursuivre ses compliments culinaires.

Goutez ! Goutez ! Elle en a de bonne la Reyne. On ne mélange pas les saveurs quand on goûte la première fois. Toute une éducation culinaire à refaire rhaaaaaaa c'est qu'elle allait avoir du boulot le Premier Maistre d'Hostel pour faire passer ces bases du "bien manger"

Mais ! Mais! Ah non on ne mélange pas les termes tudiou !

En fait ce vin n'est pas sucré dans le sens de liquoreux il est fruité, euh... Oui bon enfin je suppose que je ne suis pas là pour vous faire un cours sur les terminologie des arts culinaires finit il penaud se rendant compte qu'il poussait peut être le bouchon un peu loin dans la Passion qu'il avait pour la nourriture.

C'est donc en enfournant un maccaron pêche-safran qu'il s'interrompit, mais guère longtemps car, allez savoir si ce n'était pas par pure vengeance pour son audace que la Reyne élue de France lui posa une question à la dérobade.

Il allait dire le plus grand bien des améliorations de recette et des qualités de son successeur, quand la fameuse question fusa.

Avez vous déjà fait rire ou poser une question, disons incongrue à une personne qui boit ou mange en même temps ? Vous avez déjà vu le résultat fuser avec force violence voir ressortir inopinément par les narines.

Non seulement c'est impressionnant visuellement, mais pis pour celui qui subit ça fait un mal de chien (pardon Bran).

Et bien imaginer donc la scène de façon "royale". La Reyne élue de France se redresse, un peu rouge (normal elle a chaud), et pose une question, non en fait LA question dérangeante.

Bien sur en face le Cygne lui tranquillement était en pleine dégustation.

Oh certes le geyser tant attendu n'eut pas lieu. Dommage pourra-t-on s'exorter, cela aurait été une bien belle occasion de moucheter la reyne plein pot, bien que cela pu être perçu comme un attentat à sa vie ou à sa dignité à vrai dire.

C'est en gardant dans son esprit ce principe que le Cygne eut le reflexe de mettre sa main devant sa bouche en "cahutant" comme disent les Tourangeaux, c'est à dire en toussant très fortement au point de s'arracher tripes et boyaux.

A l'Assassin !
Au Meurtre !
C'était donc un piège vicieux !

Quelques battements de coeur plus tard, la toux estompée pour le moment, le maccaron enfin avalé, le Cygne pu retrouver une certaine contenance.

Non pas d'assassinat, juste la surprise.

Mais Par le Sans Nom tripotant Aristote derrière l'abbaye on ne lui avait jamais appris qu'on ne pose pas de question à brule pourpoint quand on mange ou boit !? Elle aurait été fine tiens la Reyne élue de France avec un cadavre dans son salon assasiné par ses soins ! Il n'y a pas que les armes qui tuent, les mots aussi à priori.

Quelques grognements intellectuels plus tard, contenance retrouvée totalement, gosier ravitaillé et réhumidifié d'un trait (gros trait) de vin, le Cygne prit finallement la parole.

Si Votre Majesté voulait m'assassiner elle n'aurait pas trouvé mieux comme manoeuvre.

Un petite quinte de toux passa.

Mais je vais tout de même répondre à votre question.
Est ce que j'ai déjà songé au Mariage ? Vous sous entendez pour moi même je suppose ? La réponse est oui, une fois.
Mais ce qui m'intrigue le plus n'est pas tant la question en elle même que ce qu'elle sous entends de votre part

Oui le Cygne a tendance a extrapoler c'est son moindre défaut.

Elle sous entend que vous avez déjà la dame à me proposer. Et là se pose la question de qui.
Or il ne peut s'agir de vous, Dieu merci, vous êtes mariée. Et quand bien même je vous crois suffisament les pieds sur terre pour éviter pareille folie, fusse-t-elle avec une fille ou une niece.

Nous reste donc La Vicotmesse d'Avize, mais là, non seulement son beau père aurait mis un véto, mais si cela peut la rassurer, j'en aurai mis un aussi. Je considère la vicomtesse comme ma nièce, car je considerai sa mère comme ma soeur, cela serait inceste.

Reste donc dame Della... Vous êtes une Euphor n'est ce pas ? Alors de la même manière, Messire Actarius étant des miens cela ne se peut.

Je suis donc pleinement interrogatif sur le "qui" et surtout le "pourquoi". J'avoue humblement que vous avez piqué ma curiosité.

Répondre à une question par d'autres questions, n'était pas ce que pouvait appeler le Cygne une discussion. Cela ressemblait plutôt à un interrogatoire.

Revenu des ses émotions, culinaires, il reposa le macaron et le verre sur la petite table. Dégustez et savourer demande de l'attention et du plaisir, hors la tournure de la conversation avait viré sur un ton qui ne lui plaisait guère à vrai dire.

Ainsi la Reyne élue de France avait dans l'idée de vouloir le marier, sous le prétexte de l'Amour qui plus est.

Mais qui pouvait donc être assez folle pour vouloir s'enticher de lui. Certes ce n'était pas les femmes qui avaient manqué de passer dans bras ou dans des draps d'ailleurs, mais à on ne parle pas de plaisir choisi, l'on parle de sentiments et de celui surtout qui ne choisit pas d'ailleurs.

Oh bien sur il n'allait pas énoncé ces évidences de vive voix. Il y avait des limites à la franchise et ce qu'il voulait dévoiler de lui-même.

Il eut, néanmoins, un sourire en coin à l'énoncé et au titillage concernant la mariage du Premier Maistre d'Hostel, sujet tabou s'il en était à sa connaissance.

Alors si la Reyne élue de France voulait jouer au jeu du "question-question", il fallait bien être joueur aussi.

C'est là bonne question.
Pour tout dire j'y ai cru fut un temps.
Un temps lointain ma foi.
Mais qui pourrait être assez folle pour s'énamouracher d'un grand gaillard comme moi, avec les casseroles qu'il traîne derrière lui ?