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[RP] Les cous de deux cygnes font un coeur

Beatritz
La Reine s'amusait à faire tourner son vin dans le verre, pour en respirer le parfum, pour passer le temps, et pour agacer son interlocuteur. Plus elle parlait et plus il était difficile au Duc de masquer son impatience, sa curiosité, son envie de savoir ce que la Reine avait derrière la tête. La dame était-elle laide, pour que l'on avançât ainsi avec mille précautions sur le sujet de son identité ? Était-elle pauvrette ou naïve, était-elle déjà mariée, était-elle déjà déflorée ?

Béatrice laissa s'égrener les secondes. Elle attendait. La question du Duc flottait entre eux, et elle mit bien du temps, une lenteur désarmante, à avancer ses doigts rongés aux sangs, ses doigts d'angoissée dénués de gants, vers une tartelette au gingembre. Allait-elle du bout des dents la manger, et laisser tout ce temps le Duc se liquéfier de vouloir savoir, et de ne le pouvoir ?

Elle croqua dans la tartelette, ce qui fit se retrousser ses épaisses lèvres autour du fond biscuité et croquant à souhait. Elle laissa fondre et hacha de quelques coups de dents le morceau dans sa bouche, puis reposa la tarte sur la table, remettant à plus tard la fin de sa consommation. Le gingembre, d'ailleurs, lui donna plus chaud encore que son euphorie, et sans doute avait-elle les joues rouges lorsque tombèrent ces quatre mots :


-"La Dame de Tyx."
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HRP - Béa bientôt en arrêt maladie, cf. MDRPRR - Ne se lance plus dans de nouveaux RP - Visite royale en Castille ? Forum 1, partie espagnole
Della
Si Della était restée jusque là très droite, très sûre d'elle, ce y compris le moment où Llyr suggéra que comme elle lui était liée, il ne pouvait pas l'épouser -le plus cocasse dans l'affaire était que si effectivement, elle était des siens, comme il le disait, c'était par son mariage avec Keridil d'Amahir-Euphor - là, elle venait de se faire remarquer d'une bruyante et malencontreuse façon !

Le vin servi avait semblé plaire au Duc, ce qui avait flatté l'ego de la Blonde, normal.
Arrivèrent les macarons de Eilinn et tout semblait bien se dérouler pour tout le monde.
La Reyne jouait avec Llyr comme une chatte aurait joué avec une souris...Cours vite, je te rattraperai quand même...semblait-elle lui dire.

Pourtant, lorsque la conversation avait viré sur un possible mariage de Llyr, Della avait eu une pensée pour sa mère qui secrètement ou pas vraiment, avait un faible pour le Duc du Lavardin. On pouvait aisément en comprendre la raison lorsqu'on connaissait même un tout petit peu, le Duc.

Quelques mois plus tôt, Della était tombée par hasard sur des courriers échangés entre Angélyque et Llyr, certains de ces courriers avaient une petite touche...hum...romantique ? oui, on peut dire ça.
D'ailleurs...pour qui donc était cette rose rouge que sa chère mère avait fait acheter pour la Saint Valentin ?
Della n'avait parlé à personne de cette découverte fortuite, il faut bien le dire, pas même à sa mère.

Lorsque la Reyne, sa chère Béatrice, annonça le nom de la Dame de Tyx comme possible promise, le Grand Echanson lâcha le bouchon de la carafe qu'elle s'apprêtait à remettre en place.
Le dit bouchon toucha le sol et vola en éclats sous les yeux tout ronds d'une Della devenue rouge de confusion.

Je suis désolée...Balbutia-t-elle...Veuillez m'excuser, votre Majesté...Votre Seigneurie...Mille pardons...
Restait à trouver une excuse, une bonne excuse, une vraie, à présenter quand Béatrice allait lui demander la raison de cette maladresse...
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Llyr


"Elle est gentille la gamine" aurait dit le Cygne en d'autres circonstance et surtout si en face il n'y avait pas la Reyne élue de France, qui bien jeunette, relativement parlant, pour lui qui avait connu ses parents en Bourgogne, ne méritait pas qu'on soit aussi familier. De toute façon il s'en serait garder. Sa taquinerie il ne la gardait, à vrai dire, que pour les gens qu'il appréciait.

Mais qu'on ne se méprenne pas "apprécier" et "respecter" sont bien deux mots totalement différents qu'on peut employer ensemble, ou pas.

Non, parce que vouloir le faire mariner lui ressemblait bien tout compte fait, mais parce qu'elle aurait du savoir deux choses.

Premièrement que trop laisser mariner une sauce mijotante c'est un risque de faire attacher la casserole et c'est c'est une blasphème culinaire !

Et deuxièment, surtout, un peu comme les yeux d'un Cocker(*) triste, ça ne lui faisait ni chaud ni froid. Il avait trop vu autour de lui des personnes user et abuser de ce genre de stratagème pour y être encore dépendant. Pis, il avait tendance à se dire totalement immunisé à cela.

Alors pour le coup il prit son mal en patience, et laissa la jeune femme s'amuser, seule, à tourner son vin comme on tourne autour d'un pot. Elle ne l'avait pas fais venir ici de toute façon pour le laisser dans l'expectative, alors à un moment ou à un autre elle finirait par lâcher le morceau.

Ce qui fut fait après une looooongue pause digne des meilleurs moment de suspens, mais sans le TADAAAAM.

Du moins à première vue, puisqu'au moment où le Cygne se fendait d'un Eléïce de Valten, My Lady Rose à l'énoncé du nom, comme un écho, plus pour lui et re-situer la personne que le TADAAAm vint.

Il se symbolisa par un bruit de bris qui se fit entendre et fut visible par la mine déconfite du Grand Echanson ce qui en disait long sur la surprise du nom lâché, bien plus long qu'elle ne pourrait le soupçonner.

Ce en quoi, pour éviter que l'attention ne se focalise sur le bris et la personne responsable, le Duc du Lavardin, taquin comme jamais laissa échapper avec un sourire :

Il semblerait votre Majesté que vous ayez mal compté. C'est que mon ego va encore enfler car vu la tête de votre Grand Echanson ce n'est pas le nom qu'elle escomptait entendre. De ce fait ce n'est pas une mais deux femmes, au moins, qui sembleraient en vouloir à mon corps.


(*) Oui le Cocker n'a pas encore été créé en 1459, pas plus que Joe du même nom et alors !
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Beatritz
La Reine, cette fois, n'avait plus rien d'enjoué. Elle avait froncé les sourcils au bris de verre, n'avait pipé mot aux excuses, car déjà, diversion-diversion, le Duc du Lavardin se fendait d'une pique.
D'une pique qui ne plut pas du tout, du tout, du tout, à la jeune Reine.
Elle posa sa coupe sur la table et s'adossa à son siège. Bien adossée, même. Et d'une voix sans le mystère qu'avait la précédente, elle dit :


-"Nous parlons ici de mariage et d'amour, non de libertinage, monsieur. Et c'est une amie, officier royal et vassale en Bourgogne, femme mariée de surcroît, que vous venez d'insulter de vos idées pernicieuses."

Car ce qu'elle a compris, c'est : "Vous voyez ? Elle espérait entendre son nom !"
Mais en bonne Reine, Béatrice continua de parler, d'une tournure qui, sans doute, put donner l'illusion que son incompréhension n'en était pas une.


-"Il y a mille raisons de s'émouvoir d'un nom ; et l'on peut au moins autant présager que ce nom fait référence à une personne aimée ou détestée, que l'on peut présager que la surprise vient de ce qu'on attendait un autre nom.
Ne comptez pas sur nous pour jouer à ce jeu.
Vous devrez vous contenter d'un seul nom."


Respecter, apprécier, toussa...
La jeune Reine posa son regard sur Della, regard bleu sur cette fidèle amie ; et elles savent, les amies, parler avec les yeux. Ce qu'elle lui dit alors, c'était une chose qui pouvait ressembler à : "Tu as entendu mes mots ? Garde par devers tes dents l'objet de ta surprise, nous en causerons plus tard."

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HRP - Béa bientôt en arrêt maladie, cf. MDRPRR - Ne se lance plus dans de nouveaux RP - Visite royale en Castille ? Forum 1, partie espagnole
Llyr


Puisque la boutade et le fait de détendre l'atmosphère n'était pas ce qu'il fallait, le Cygne se recala dans son siège, au fond de celui-ci, l'air grave.

Mais votre Majesté, je n'ai cité aucun nom à part celui de la Dame de Tyr, pour qui j'ai grande estime, assez du moins pour ne pas avoir été libertin avec elle puisque vous m'affublez d'un sentiment tel que celui-là.

Et si une simple boutade pour éviter une réprimande pour un bris et détourner l'attention d'un geste maladroit ne vous sied point, veuillez accepter mes excuses d'usages.

Je n'ai offensé ni insulté personne et si je devais le faire, je le ferai de façon frontale. Je n'ai pas besoin de pis-aller ou de détournement pour cela. Je suis un grand garçon qui sait prendre ses responsabilités. Avec tout le respect que je vous dois, ne m’infantilisez donc pas je vous en conjure. Ce que je suis, je le suis, je suis à prendre ainsi.

Ceci étant dit, maintenant que vous avez recentré le débat sur un "seul nom". Qu'attendez vous de moi exactement ?


Il y a des limites dans une conversation entre rabrouer en permanence conscient de la position dominante et en profitant et le fait de mener une conversation où l'on expose un fait, une question, un avis sans mettre mal à l'aise l'autre.

Et pour le coup, le Malaise, il était maintenant palpable, épais, glacé.

Le Cygne n'avait plus qu'un envie : sortir de cette pièce où il n'était franchement pas le bienvenue (alors pourquoi l'inviter d'ailleurs ?) et où tout ce qu'il percevait c'était en substance : Vous n'êtes qu'un gredin, un moins que rien, impropre de ma présence, je vous tolère mais si je pouvais je vous ferais tuer sur le champ. Bref, ce qu'il percevait par les filtres de la conversation ce n'était ni plus ni moins que de la haine viscérale à son égard. Autant dire que ça n'aidait pas vraiment à se détendre.

Et ça clairement dans l'esprit du Cygne, ça ne passait absolument pas.

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Beatritz
-"Que dire d'un homme qui, au mot de l'amour, au mot du mariage, répond par le mot de son corps, par l'évocation des seuls plaisirs coupables de la chair ? C'est ce que vous avez dit ; et c'est de cette concupiscence que vous avez qualifié la dame de Tyx en même temps que celle qui serait prétendument à l'origine du trouble du Grand Echanson."

Hinhin, plaisir coupable de la chair... Tu récites bien tes leçons, petite Reine, mais si tu te sentais coupable du plaisir que ton époux te donne parfois, cela se verrait...

-"Si peut-être cela se fait entre hommes - grand dieu - de plaisanter ouvertement sur la concupiscence, c'est proprement grossier en présence de trois dames et sans qu'aucune circonstance ne l’exigeât. Alors il n'y a pas d'insulte au mot de libertin, vous l'avez mérité, et nous n'y reviendrons pas. Nous accepterons des excuses qui ne seront pas prononcées au conditionnel, et alors nous oublierons que vous avez été de la dernière grossièreté.
En l'état, nous regrettons de vous avoir fait venir, car nous entendons bien à vos propos que vous ne méritez pas la main d'une femme honorable comme la Dame de Tyx."


Et comme à chaque fois que Béatrice était profondément contrariée, et faute d'avoir ses gants pour l’empêcher de ronger ses ongles, elle occupa ses doigts à jouer avec un macaron, le désolidariser, le manger en pièces détachées, tandis qu'elle poursuivait :

-"Car tel était l'objet de cette entrevue. Un mariage, avec la Dame de Tyx. Vous dire son amour, et espérer vous voir satisfait d'en être béni, et vous permettre d'envisager la continuation de votre lignée. L'amour peut être éternel, mais la fertilité des femmes ne l'est pas.

Mais si seul le désir qu'elle pourrait avoir de votre... corps vous intéresse, peut-être devrions-vous prendre congé et devrions-nous conseiller à la Dame de Tyx de réviser son jugement et son cœur ?"

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HRP - Béa bientôt en arrêt maladie, cf. MDRPRR - Ne se lance plus dans de nouveaux RP - Visite royale en Castille ? Forum 1, partie espagnole
Della
Si seulement l'effet baguette magique pouvait avoir lieu, là, tout de suite, transformant le Grand Echanson en toute petite souris, qu'elle puisse aller se cacher au fond d'un trou et ne jamais en ressortir ou alors dans très très longtemps...quand on aurait oublié cette gaffe monumentale !
Car oui, Della se sentait absolument responsable de la tournure de la conversation entre la Reyne chérie et le Cygne orgueilleux !
C'était uniquement de sa faute si les deux en venaient à prendre un ton froid et sec et si sa Reyne était contrariée.

Les dégâts avaient été ramassés et le Grand Echanson tenta de reprendre la place qui lui était dévolue, le service de la Bouche et la discrétion qui allait de pair, laissant pour plus tard, la formulation des excuses qu'elle adresserait à Béatrice, en privé, s'il advenait qu'elle doive s'expliquer sur son geste malheureux.


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Llyr


C'était décidé, elle méritait vraiment son surnom de "Gamine". Tout reyne qu'elle soit ce n'était surement pas une cul serré qui allait lui apprendre à vivre sa vie ou la force de ses sentiments.

Le jour où les gens comprendraient que pour se protéger sentimentalement il fallait faire preuve d'un détachement publique alors ils comprendraient aisément que pour vivre heureux, il faut vivre caché.

Ce qui l'enrageait plus ce n'était pas tant le rabrouage, après tout que la Reyne élue profite de sa position si cela lui chantait, mais pis qu'elle ne l'avait même pas écouté, ni ne s'était renseigner sur lui avant. Concupiscent hein... Il avait été l'homme d'une seule femme, disparue hélas, et bien folle serait celle-ci qui essayerait de percer l'armure de fine amor qu'il s'était tissé depuis par tristesse et regret. Folle ou totalement amoureuse, ce qui l'un ou l'autre était une quête personnelle en soit.

Bien puisque votre avis est fait sur ma personne, vu que vous me connaissez mieux que moi, que l'humour ne semble pas être un concept qui vous sied , je ne vais pas vous faire perdre un temps que vous avez précieux. On peut rire de tout Votre Majesté, on le doit même sous peine de devenir aigri avant l'age ou de succomber à ses responsabilités. Même et surtout s'il est là pour masquer le fait que je ne veux pas révéler mes sentiments puisqu'il faut tout mettre sur la table

Alors oui pour compenser cet amour perdu, il avait été un mono-gamme a répétition. Oui, il avait connu bien des femmes charnellement. Et alors ?

Les intermédiaires n'ont jamais été bon que cela soit en affaire ou pour les raisons du coeur.

Avec tout le respect que je vous dois, que je sois bénis ou pas ne vous regarde pas. Cela ne regarde que la Dame de Tyx et moi-même en la circonstance. Pas plus que je m'ouvrirai de mon estime et de mon amour à qui que ce soit sauf à la personne concernée. Ce Domaine est du ressort du privé.

Je prends néanmoins bonne note votre information, vous remercie de m'en avoir fais part, et veillerais à en discuter en face à face avec la Dame de Tyx lors de son séjour au Lavardin puisqu'elle devait venir étudier quelques roses de notre conception et visiter notre aile héraldique.

Votre Majesté, Mes Dames, avec votre permission je ne vais pas vous déranger plus.



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Beatritz
Là, la Reine se sentit lasse. Après tout, tout était dit, et si elle n'avait pas obtenu la parole du Duc, elle se disait qu'avec l'aplomb et l'assurance qu'il manifestait, il saurait bien trouver lui-même son compte avec la Dame de Tyx. Cela ne la regardait plus. Elle gardait en bouche un goût amer, qu'aucun macaron, qu'aucune lampée de vin ne pouvait effacer. Celui d'avoir découvert cet homme sous un jour nouveau et déplaisant. La mauvaise foi. Il n'y avait, au monde, rien qui la déçùt davantage.

Alors d'un geste de la main, elle accompagna ces mots :


-"Nous ne vous retenons pas, Duc. Que Saint Bynarr vous inspire."

Saint Bynarr, qui maria Sa Seigneurie Papa et Sa Seigneurie Maman. La paire de pairs. Elle soupira et laissa la Cygne se retirer, glissant un regard vers Eilinn et, surtout... Della.
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